Sommaire du mois de novembre 2022

30 novembre 2022 : ST-ART 2022, 26e édition
28 novembre 2022 : SurréAlice – une double exposition
25 novembre 2022 : L’art mystique de Laurent Grasso
20 novembre 2022 : Stephen Dock, photographe
15 novembre 2022 : Raymond Stoppele, le vénitien
11 novembre 2022 : La modernité déchirée
10 novembre 2022 : Oskar Kokoschka. Un fauve à Vienne
7 novembre 2022  :  Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps
5 novembre 2022 :   Jacques Thomann – le regard poétique
2 novembre 2022  :  L’art brut – Collection Würth

ST-ART 2022, 26e édition

Foire européenne d’art contemporain et de design

Parc des expositions, Strasbourg 

Du 25 au 27 novembre 2022

Un nouvel écrin pour ST-ART

Le 24 novembre 2022, ST-ART a  soufflé sa 26ème bougie. Après avoir fêté son quart de siècle, elle profite du plus beau des cadeaux : une implantation dans le
tout nouveau Parc des expositions de Strasbourg, au pied des rives de l’Aar. Une oeuvre en soi signée Kengo Kuma l’architecte japonais, gagnant du prestigieux
Global Award for Sustainable Architecture.

Les exposants ont unanimement apprécié ce nouvel écrin
« lumineux et aéré, aux espaces de circulation plus spacieux« .

BILAN
  • 55 exposants dont
  • 46 galeries
  • 14 galeries étrangères
  • 15 exposants du territoire alsacien
  • 25 exposants qui revenaient
  • 30 nouveaux exposants
  • Près de 250 artistes présentés
  • Plus de 600 oeuvres exposées
Des retours enthousiastes

Les exposants ont salué « une très bonne édition » et se sont montrés satisfaits de leur participation.

Une foire tremplin

ST-ART est synonyme de démarrage, de tremplin et c’est ce qui lui a valu sa réputation : c’est à Strasbourg que tout peut commencer, pour une galerie, un artiste ou une collection.

  • Le secteur First Call rassemblait cette année 30 nouvelles galeries, soit plus de la moitié des exposants. Une façon d’affirmer plus que jamais sa mission de foire précurseur.
    Une galerie nomade Yannick Kraemer, collectionneur presque compulsif,qui met en vente une partie de sa collection, dont une toile signée Combas affichée à 280 000 €.  La coiffure peut mener à la peinture, Yannick Kraemer a monté une chaîne de salons de coiffure à succès.

                                                     photo Robert Cahen

  • Le soutien et l’adhésion de la Ville de Strasbourg à ST-ART ont permis également d’appuyer cette position de foire tremplin en mettant en scène cette année des artistes récemment diplômés de la HEAR – Haute Ecole des Arts du Rhin de Strasbourg, et la Gedok Haus de Stuttgart, dont les structures célèbraient 70 ans de collaboration

                                Martina Geiger-Gerlach    photo elisabeth itti

  • L’édition 2022 initiait une collaboration inédite avec l’école CAMONDO et dévoilait son regard totalement innovant autour de l’Intelligence Artificielle.

Les événements de cette 26e édition

Une exploration des liens entre cinéma et photographie

ST-ART a souhaité, pour sa 26ème édition, croiser les pratiques artistiques et explorer les liens entre cinéma et photographie. Cette thématique a été portée par :

• l’association inédite avec « Strasbourg art photography » ou Mois de la photographie, qui avait lieu pour la 1ère fois au mois de novembre (et non au printemps) et dont la foire était la clôture.

                                                 Ryo Tomo – la séparation 2021 photo EI

• la présentation, au coeur de la foire, d’un projet d’exposition intitulée
« Cinéma et photographie, un lien si sensible » porté par Ryo Tomo, directeur du festival Strasbourg art photography.

                                                          Photo EI
Installation La Belle captive  – coup de coeur
Sur une proposition de Ryo Tomo, le couple d’artistes strasbourgeois Dool présente son installation

Conçue et réalisée par Dool (Diane Ottawa et Olivier Lelong), l’installation
« La belle captive » s’inspire de l’oeuvre de Magritte et du film d’Alain Robbe-Grillet. Il s’agit ici d’une installation à média mixtes, principalement composé de photographies numériques et de vidéo.

                                                            photo EI
La belle captive chez Magritte représente une mise en abîme dans laquelle il est possible de plonger, et nous donne à penser les liens qui existent entre différents niveaux de représentations dans la peinture, le roman, le cinéma et la photographie.

• une exposition vidéo avec l’invitation de Patricia Houg à l’artiste
Tim White-Sobieski.
Le projet, qui rend hommage à l’oeuvre En attendant Godot de Samuel Beckett, comprend une installation vidéo synchronisée à 4 canaux avec trame sonore
et musique de Henry Purcell et Giovanni Battista Pergolesi.
L’intrigue de la pièce implique deux personnages qui attendent quelqu’un qui ne vient jamais.

                                                                     photo EI
Waiting for Godot est une pièce absurde qui explore les thèmes de la philosophie existentialiste. Le vide et le caractère aléatoire de l’intrigue amènent le public à se demander si quelque chose va se produire et s’il y
a un sens quelconque dans la pièce – ou dans la vie.
Le film Waiting for the God transcende les frontières géographiques et ethniques et est de nature cosmopolite. Elle interpelle les coeurs et les esprits de tous parce qu’elle soulève les questions fondamentales de l’esprit humain :
Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? D’où venons-nous ?

• la création d’un secteur dédié aux galeries présentant des photographes contemporains ou historiques.

Hommage à Jean Greset

Jean, l’art brut et l’art singulier
Jean Greset, un fidèle acteur de ST-ART nous a quitté au mois d’avril 2022.
Sur une initiative de la Direction du salon et de son comité de sélection, porté par Georges- Michel Kahn et Rémy Bucciali, un hommage lui est rendu par la foire. C’était une référence majeure sur le territoire français en la matière.

Une oeuvre monumentale pour la Nef

 Une oeuvre monumentale, de l’artiste Angela Glajcar, vous accueillait dans la Nef du Parc des Expositions. Artiste exposée par la galerie Stream Art Gallery

                     – Stream Art Galery – Angela Glajcar  – Photo: lfdd

Une performance

Une performance de Simon Berger a été présentée par la Galerie Mazel le soir du vernissage. Au cours de cette performance, l’artiste a réalisé une oeuvre de 150 x 150 cm sur du verre. Briser du verre est généralement considéré comme une mauvaise action, plus souvent
comme un acte de vandalisme. Mais que diriez-vous si cette destruction pouvait en
fait se révéler d’une beauté éclatante ?
Cet artiste suisse nous montre comment nous pouvons briser le verre et trouver de nouvelles façons de percevoir des matériaux du quotidien.
Après trois ans de recherche et de tentatives, Simon Berger a découvert le moyen de fissurer le verre sans le briser, transformant ainsi des vitres ordinaires de ce matériau fragile en de remarquables portraits.

Les galeries exposant à ST-ART sont sélectionnées par un comité de sélection,
composé pour cette édition de :

REMY BUCCIALI

Officier des Arts et des Lettres.
Né en 1952 à Rueil-Malmaison, il étudie la photographie et
les arts plastiques à Paris et entre en 1972 à l’atelier RIGAL
à Fontenay aux Roses. Nommé taille-doucier en 1975, il
travaille jusqu’en 1976 sous la direction du Maître Gaston
Gerbault.
En 1977 il ouvre son propre atelier à Paris avant d’ouvrir
en 1983 un atelier à Colmar. Depuis lors, de nombreux
artistes internationaux sont édités dans son atelier. Editeur de gravures contemporaines depuis 1989 sous le label «
Editions Rémy Bucciali », il collabore avec de nombreuses galeries françaises et étrangères : Paris, Barcelone, Berlin, Copenhague, Cologne, Rotterdam, Stockholm, Düsseldorf.
Il participe également à de nombreuses foires internationales, telles que Art Paris, Art Elysées, ST-ART, Düsseldorf, Francfort, ART Karlsruhe, London Print Art Fair et AAF Bruxelles.

GEORGES-MICHEL KAHN

Après 20 ans dans une entreprise de prêt porter, et déjà collectionneur de l’abstraction des années 50/60 française et européenne, Georges-Michel Kahn a ouvert en 1997 une galerie à Strasbourg sur la place du Musée d’Art Moderne
et Contemporain. Après 7 ans à Strasbourg, il a ensuite ouvert un show room à Paris et depuis 2006 s’est installé à l’île de Ré.
La galerie édite tous les ans des multiples d’artistes et participe à l’édition de livres d’artistes.

Les 2 galeristes ont présenté ST’Art 2022 en l’absence de Patricia Houg, à la presse. ( les 2 photos Robert Cahen)

La SAAMS

La Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg a fait éditer un livre pour marquer les 190 ans de la société.
Le 28 e prix Théophile Schuler a été remis par la main de son président Bertrand Alain Gillig à Hélène Thiennot à la foire ce samedi.
L’artiste est diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine de Metz. Photographe et dessinatrice elle montre « Souches » dessin à l’encre noire,
des troncs d’arbres coupés, sa manière de montrer l’impact de l’homme sur la nature. La dotation est de 3000 €

Galeries alsaciennes

Valérie Cardi revient cette année avec une diversité d’artistes, aux médium différents, dont sur la photo, Bernard Latuner et Yves Bingert

 

                                                             photo EI

Withoutart Galerie, Marc Sun met l’accent sur les oeuvres de deux artistes taiwanais, Pan Hsinhua et Wu Ichien.
L’un et l’autre, à travers leurs peintures, touchent à la question de la mémoire collective et à la transmission entre les générations.

En parallèle à cela, WITHoutARTgalerie propose une vue d’ensemble des artistes de la galerie :

photo EI
La calligraphie contemporaine à travers les oeuvres de André Kneib, artiste ayant participé au renouveau de l’art de la calligraphie en Chine.

AEdaen propose Francesca Gariti

Photo EI

Jean Pierre Ritsch-Fisch

Le galeriste a passé la main à Richard Solti qui présente toujours  de l’art brut

                                                          Stéphane Spach photo EI

                                                                      photo EI

Beaucoup de galeries présentent des artistes venant d’Asie.
Le discours des artistes nous rappelle la pandémie qui leur a permis de se concentrer à leur domicile pour créer des oeuvres, tout en dénonçant la société de consommation.
Rendez-vous à l’année prochaine. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter l’excellent blog de la Fleur du dimanche

Jacques Thomann – le regard poétique

Jacques Thomann du Haut-Pays triptyque 2015

Germain Roez commissaire
Exposition visible au Pôle Culturel de Drusenheim,  jusqu’au 17/12/2022

Dès que l’on pénètre dans l’espace Paso, on est ébloui par les couleurs.
On s’en approche avec gourmandise, pour en détailler le langage.


Jacques Thomann est un coloriste né, il joue de la couleur, comme un musicien
égrène les notes dans un concerto, en dialogue avec le chef et l’orchestre, tout en exécutant des envolées lyriques. Harmonie ou dissonance, tendance figurative ou expressionnisme abstrait ?
Un mélange harmonieux où la couleur est maîtresse.

                                         Vies silencieuses pastel

Mais aussi il sait être minimaliste avec ses pastels à l’huile, d’une élégance
subtile.

l’image peinte prend une autre parole, elle prête une voix qui n’est pas le constat glacé éphémère de la photographie d’information

Jacques Thomann – extrait du catalogue
Peinture d’histoire

Ses oeuvres témoignent de l’histoire de l’actualité du monde « de l’aube« 
dépeint le désastre nucléaire de Fukushima au Japon. Elles nous donnent à voir, la surprise, l’incrédulité, le chaos de l’esprit et du monde.

                                             

De l’intranquillité des toiles

La pandémie a permis à Jacques Thomann de se poser, de réfléchir, de mettre à jour 3 ouvrages ordonnant plus de 50 années de dessins, peintures, carnets de voyages. Un travail rétrospectif qui rend compte d’une forte liberté de l’écriture picturale, de la couleurs, ainsi que des sujets des plus éclectiques. (catalogue)

Sujets plus éclectiques, politiques, philosophiques, poétiques, ironiques se montrent aux cimaises du Pôle. Sensualité, rêveries, qui est ce Galant de nuit ?

Les titres

La lecture des titres apporte autre chose qu’une indication sur la circonstance et le lieu de telle apparence de paysage …… autre chose aussi que des éléments pour résoudre l’étrangeté visible de la composition réunissant des figures, des objets pris dans le flux ou le partage des couleurs (catalogue)

                                                          Le Parlement

De l’intemporalité

Il a développé le sens de l’observation, relevé et assimilé les aspects de la nature, des humains, des nuages, du ciel, des amis, tout est sujet, tout est couleur.

A ferrailler au pastel gras ou maigre, à l’encre de chine ou bien à l’aquarelle, à la gouache, l’aventure de la peinture, à ce jour, me fait prendre conscience que le sujet serait peut-être, la matière seule ?
Rendre visible ou pas le sujet ?

Jacques Baumann
Pratique

Pôle Culturel
2 Rue du Stade
67410 DRUSENHEIM

03 88 53 77 40

contact@museepaso.fr

René Groebli, l’âge d’or de la photographie suisse

Karussell, 1947 © René Groebli, Courtoisie Galerie Esther Woerdehoff

A la Galerie de la Filature jusqu’au 6 mars un maître de la photographie.
René Groebli
fait figure de dernier représentant vivant d’un âge d’or de la photographie suisse. Plus jeune que Werner Bischof et Robert Frank, mais déjà plus âgé qu’un René Burri, le photographe a commencé sa carrière il y a plus de 70 ans.
À ces photographes zurichois de légende partageant d’incontestables connivences de facture, il faudrait encore ajouter le nom de Jakob Tuggener, leur aîné à tous.

Formation

René Groebli est né en 1927 à Zurich. Il prend ses premières photos avec un Rolleiflex en 1942 et commence à apprendre la photographie l’année suivante. En 1945, il étudie à l’école d’arts appliqués de Zurich auprès de Hans Finsler puis se forme comme opérateur de cinéma et commence à expérimenter la photographie du mouvement.

Publication

Magie du rail, # 394, 1949 © René Groebli, Courtoisie Galerie Esther Woerdehoff

En 1949, il publie son premier livre Magie der Schiene (Magie du Rail), d’une esthétique radicale par son travail sur le flou et le grain de l’image. En 1954,
Das Auge der Liebe (L’OEil de l’amour),

L’oeil de l’amour, 1953 © René Groebli, Courtoisie Galerie Esther Woerdehoff

regroupe des photographies de sa femme Rita Dürmüller prises lors de leur voyage de noces et offre un regard poétique sur la photographie de nu.
Dans les années 1950, il travaille comme reporter pour l’agence londonienne Black Star et publie dans les grands magazines de l’époque puis ouvre
un studio de photographie publicitaire et industrielle qu’il conservera jusqu’à sa retraite.

Reconnu comme un maître

Reconnu comme un maître de la couleur, il pratique tous les genres et suit les évolutions stylistiques et techniques de la photographie dans une
approche où l’avant-garde se mêle à une esthétique plus classique. En 1999, le Kunsthaus de Zurich lui consacre une grande exposition rétrospective. Il continue depuis à exposer et à publier son travail, en explorant avec bonheur un
fonds extraordinaire.

SÉRIES EXPOSÉES

Landdienst, 1946
Karussell, 1947
London, 1949
Magie der Scheine (Magie du Rail), 1949
Das Auge der Liebe (L’OEil de l’Amour), 1952
Beryl Chen – London, 1953
Kalender (Calendriers), 1955-56
New York, 1978
Portraits, 1949-1970
Nus, 2001-2002
Courtoisie Galerie Esther Woerdehoff (ewgalerie.com)
Impressions jet d’encre René Groebli
Impressions encres latex sur papier peint Picto

DES RENDEZ-VOUS EN ENTRÉE LIBRE

EXPOSITION du mer. 26 janv. au dim. 6 mars 2022
du mar. au sam. de 13h30 à 18h30 et dim. de 14h à 18h + soirs de spectacles

VERNISSAGE

en présence du photographe vendredi le 4 février à 19h

CLUB SANDWICH jeu. 24 fév. 12h30

visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac sur inscription 03 89 36 28 28

VISITES GUIDÉES sur rendez-vous

edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

DEUX EXPOSITIONS À DÉCOUVRIR À PARIS

GALERIE ESTHER WOERDEHOFF du jeu. 24 mars au sam. 7 mai 2022
MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE
du mer. 30 mars au dim. 21 août 2022
exposition collective Love Songs, photographies de l’intime

PRIX

Bourse helvétique, 1951
Prix d’encouragement, 1953
Membre d’honneur de l’Union suisse des photographes, 1983
Lifetime Award de la Swiss Photo Academie (Schweizer Fotoschaffen Photo 06 Lifetime Award),

COLLECTIONS

MoMA, New York
Folkwang Museum, Essen, Allemagne
Fondation suisse pour la photographie, Zurich
Maison européenne de la photographie, Paris
Photo Vision, Montpellier, France
Collection Michèle + Michel Auer, Hermance, Suisse
Banque du Gottard, Lugano, Suisse
Musée Réattu, Arles, France
Hungarian Museum for Photography, Kecskemét, Hongrie

LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse ·
03 89 36 28 28 · www.lafilature.org

Anselm Kiefer
Pour Paul Celan

Jusqu’au 11 janvier 2022 au Grand Palais Éphémère
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en partenariat avec la Galerie Thaddaeus Ropac
commissariat : Chris Dercon, Président de la Rmn – Grand Palais

Celan pour Kiefer
L’artiste allemand déclare que « Paul Celan »(…) ne le quitte jamais (…)
il vit en sa compagnie et tente, de façon presque rituelle, d’écrire « sa langue » sur ses toiles.
Cette dernière indication est à prendre au pied de la lettre, puisque Kiefer inscrit des poèmes ou des extraits sur nombre d’oeuvres, mais également parce que le plasticien cristallise les images du poètes, ce qu’il résume :
« Je pense en images. Les poèmes m’y aident« 

Anselm Kiefer, Car tu as trouvé le Tesson de la Détresse, 2018/2021

C’est un artiste qui m’interpelle, m’attire, m’émeut.
Je me souviens de l’opéra « Am Anfang » à l’opéra Bastille,  où l’Installation-spectacle, la Conception, la mise en scène, les décors et les costumes
étaient sous son autorité.
De l’émotion éprouvée lors de Monumenta au Grand Palais, il y a 15 ans,
de ma première rencontre avec l’oeuvre de l’artiste au
musée Würth d’Erstein, son goût de la provocation (faisant le salut nazi),
une visite mémorable de blogueurs au Louvre qui a acquis 3 de ses oeuvres.
C’est avec un plaisir immense que j’ai pénétré dans la blanche galerie
Thaddaeus Ropac, où les oeuvres trouvent leur juste place, se détachant
avec bonheur de la surface blanche.


N’a t’il pas évoqué pendant l’entretien avec Chris Dercon de ce 15 décembre sa préférence pour le white cube. Le champ labouré derrière le Grand Palais éphémère, avec la Tour Eiffel surplombant l’ensemble fait penser étrangement
à une toile de Kiefer, au grand jour, à nous d’y apporter notre poésie.

                                              Anselm Kiefer, La Seule Lumière

Quinze ans après avoir inauguré la série des Monumenta au Grand Palais en 2007, Anselm Kiefer est le premier plasticien à investir l’intégralité de l’espace du Grand Palais Éphémère, à l’invitation de la Rmn – Grand Palais pour un projet inédit. Projet quelques peu surprenant par sa présentation sur roulettes
et son ambiance de cimetière. C’est un peu la répétition systématique d’une formule.
Avec Pour Paul Celan, Anselm Kiefer poursuit son travail sur la mémoire européenne dont la France et l’Allemagne sont les grands acteurs. Dans cette exposition des sculptures, installations, et 19 toiles de grand format interagissent avec la poésie inapaisée du grand poète de langue allemande,
Paul Celan.

                                        Anselm Kiefer, Cendre des Puits d’Accra
L’oeuvre de Paul Celan a sans cesse été présent dans les peintures d’Anselm Kiefer, depuis l’adolescence et la découverte du poème « Todesfuge »
(« Fugue de mort »), et se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec ce nouvel ensemble de peintures. Ce dialogue se densifie au cours des dernières années et notamment en 2020 à la faveur de la période d’isolement du confinement

              Anselm kiefer, Comme une arche, elle a quitté la route

Dans les extraits de son journal rédigés pendant la préparation de l’exposition au Grand Palais Éphémère, Anselm Kiefer écrit :
Celan ne se contente pas de contempler le néant, il l’a expérimenté, vécu, traversé.
(…)
la langue de Paul Celan vient de si loin, d’un autre monde auquel nous n’avons pas encore été confrontés, elle nous parvient comme celle d’un extraterrestre. nous avons du mal à la comprendre.
Nous en saisissons ça et là un fragment. Nous nous y accrochons sans jamais pouvoir cerner l’ensemble. J’ai humblement essayé, pendant soixante ans. désormais, j’écris cette langue sur des toiles, une entreprise à laquelle on s’adonne comme à un rite.

A.K.
l’exposition au grand palais : comment mettre Celan dans une salle construite pour des olympiades ? n’est-ce pas une entreprise impossible, blasphématoire ? tes grands tableaux dans lesquels tu cites Celan : n’est-ce pas comme si tu placardais Celan sur des colonnes Morris ? ne devrais-tu pas mettre le feu aux tableaux, les brûler en public ? 

Celan, qu’ils commentent, et en retour les vers du poète donnent vie aux peintures. Ici les disciplines artistiques s’emparent des conflits de l’histoire, même si, toujours selon Alexander Kluge,
« un Bauhaus pour la prévention de la guerre, » ça n’existe pas.

                               Madame de Staël : de l’Allemagne, 2015-2021

Cette exposition se déroule au moment où la France prend la présidence de l’Union européenne.
Elle en est une forme de prologue, comme si, selon les mots d’Anselm Kiefer,
« Madame de Staël s’adressait à l’Allemagne ».
Les peintures de Pour Paul Celan sont posées dans l’espace dénué
de scénographie classique et de cimaises, sans chronologie, comme les mémoires non traitées de notre existence humaine.

Ouh-la l’-Art Adèle Van Reehtsur France culture
Le Grand Palais Éphémère, espace monumental de 10 000m2 conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, est l’environnement vivant de cette installation.
L’Ecole Militaire ainsi que les bâtiments modernes de l’UNESCO au Sud,
feront écho aux leitmotivs qui hantent l’oeuvre de l’artiste :
l’histoire politique de l’Europe traversée par ses conflits.
Un ouvrage accompagne le projet, rassemblant des textes du philosophe Emanuele Coccia, de l’artiste Edmund de Waal, du cinéaste Alexander Kluge et du conservateur Ulrich Wilmes ainsi que des extraits du journal
d’Anselm Kiefer.

Discours inaugurale d’entrée au collège de France

Informations pratiques

horaires : tous les jours de 10h à 19h
nocturne jusqu’à 21h les vendredi et samedi
(sauf les 24 et 25 décembre : fermeture à 19h)
tarifs: 13 € / 10 € (TR)
gratuit pour les moins de 16 ans
tarif réduit : carte famille nombreuse,
demandeur d’emploi
accès : Grand Palais Éphémère, Place Joffre, 75007 Paris
métro : arrêt «La Motte Piquet Grenelle» par les lignes 6, 8 et 10
arrêt «Ecole Militaire» par la ligne 8
bus : arrêt «Ecole Militaire» par les Bus 28, 80, 86, 92
arrêt « Général de Bollardière» par les Bus 80 et 82

ST’ART 2021 – Une édition sous le signe de l’écologie

BILAN : ST-ART 2021, une édition anniversaire

Un visitorat qualitatif
Si, par la force des choses et en raison de la pandémie de
COVID-19, ST-ART n’avait pas pu avoir lieu en novembre
2020, la foire est revenue cette année, du 26 au 28
novembre et a enfin pu fêter sa 25ème édition !
Les exposants saluent une fréquentation qualitative de
collectionneurs, professionnels et amateurs avertis.

« J’ai vu beaucoup de collectionneurs sur cette édition »
Patrick Adler, Galerie Aedaen
• Audrey Clerc, Galerie Murmure, souligne les belles rencontres et le beau relationnel noué avec des nouveaux clients : « J’ai rencontré beaucoup de
nouvelles personnes qui ne connaissaient pas la galerie ».
• Pour Sandra Blum, la foire a été l’occasion de retrouver des collectionneurs qu’elle attendait, et fidéliser des contacts.
Delphine Courtay, qui participait pour la 1ère fois, a noté la présence d’un certain nombre de visiteurs étrangers à Strasbourg et notamment allemands,
également des visiteurs qui ne venaient plus et qui sont revenus cette année :
« ST-ART a un vrai potentiel« .

Une édition plus conviviale qui a séduit exposants comme visiteurs

Le format resserré de ce grand rendez-vous de l’art contemporain a permis des échanges plus qualitatifs et l’édition a été jugée très belle tant par les exposants que par les visiteurs
Patrick Adler (galerie Aedaen) souligne une belle édition : « un des plus beaux ST-ART qu’il ait vu » avec des espaces agréables et une belle circulation.
Audrey Clerc (galerie Murmure) a beaucoup apprécié de pouvoir rencontrer ces confrères dans ce format : « de très belles relations se sont créées entre les exposants ; on est seul dans nos galeries, c’est important de se rencontrer, la foire a permis ces rencontres et a su synthétiser les belles énergies
pour créer du positif ».
Delphine Courtay a salué une bonne ambiance sur la foire.

Patrick Adler (galerie Aedaen) présentait entre autres une magnifique, hypnotique et poétique, vidéo de Robert Cahen

ST-ART célébrait ses 25 ans à travers une série d’événements et expositions
Une édition sous le signe de l’écologie

Avec deux expositions ayant pour thématique la relation des artistes à l’environnement, ST-ART 2021 a posé son regard sur les enjeux climatiques.
Patricia Houg, directrice artistique de la foire et commissaire de l’exposition « FUTURAE« , a réunit 6 artistes dont le travail questionne les enjeux écologiques. Vaughn Bell, Jérémy Gobé, Ha Cha Youn, Clay Apenouvon, Luc Lapayre et Ryo Tomo ont ainsi réalisé chacun une pièce où il interroge l’impact
de l’homme sur la nature, « l’idée étant de pointer du doigt des phénomènes dramatiques avec beaucoup d’esthétisme« .


La Région Grand Est proposait quant à elle une exposition intitulée
« Il n’y a pas de planète B » réunissant 7 artistes du territoire sous le commissariat de Vincent Verlé et dont le parcours initiatique
guidait le visiteur depuis les relations entretenues par les premiers peuples avec la Nature jusqu’à la destruction des écosystèmes par l’Homme.

Hommage à l’artiste R.E. Waydelich

À l’occasion des 25 ans de ST-ART, la galerie strasbourgeoise l’Estampe, en collaboration avec les éditions Rémy Bucciali, proposait une exposition hommage à l’artiste R.E. Waydelich, retraçant 50 ans de carrière de cet artiste singulier, qui est aujourd’hui l’artiste alsacien vivant le plus populaire en
France, et dont la renommée dépasse nos frontières.
Collectionneur infatigable d’objets et de photos, R.E. Waydelich s’est construit une oeuvre protéiforme, qui mêle collages, assemblages, installations.
C’est une méticuleuse et fantaisiste méditation plastique, à la fois mélancolique et pleine d’humour, sur le temps et la mémoire.

Exposition de la Collection Françoise et Jean Greset

Pour célébrer 25 années de présence à ST-ART, Patricia Houg proposait à la galerie Jean Greset d’exposer une sélection des artistes qui avait été présentés à ST-ART durant cette période.
Cette exposition a permis aux visiteurs de revisiter, à travers l’oeil de ces collectionneurs, le mouvement de l’art construit.

Des Facebook Live, retour sur 25 ans de foire
En 25 ans, ST-ART a présenté, découvert et promu plus de 600 artistes par an. La foire a proposé des expositions d’exception, de la Maison Européenne de la Photographie au Museo Picasso Barcelona, et plus récemment en s’ouvrant au Design avec une exposition autour de l’assise.

3 Facebook live ont ainsi permis de se replonger dans 25 ans de soutien à la création contemporaine.

Un jeu concours
Pour la 1ère fois, ST-ART organisait un jeu concours pour faire gagner une oeuvre d’une valeur de 150 euros. 878 participants ont tenté leur chance pour acquérir une aquatinte et pointe sèche signée de l’artiste Alma Bucciali.

 

 

Pour plus détails voir ici le blog de Robert Becker dit la Fleur du dimanche


RDV en novembre 2022 pour la 26e édition !

« Suān Tian Kŭ Là » 酸甜 苦辣

photo Zhang Xiao

Exposition photographique à la Galerie de la Filature de Mulhouse,
jusqu’au 28 août 2021
REN HANG, ZHANG XIAO, SUN YANCHU, LU YANPENG, les photographes
Commissariat Léo de Boisgisson et Marie Terrieux
Coproduction Institut Confucius des Pays de la Loire
www.institutconfucius.fr

Volume I. en 2011 à Angers

En 2011, Léo de Boisgisson et Marie Terrieux, commissaires indépendantes alors basées à Pékin, réunissent à Angers quatre photographes chinois
Ren Hang, Zhang Xiao, Sun Yanchu et Lu Yanpeng
dans une exposition intitulée Suān Tian Kŭ Là.
Le nom tire son inspiration d’une expression chinoise qui désigne les
quatre saveurs (acide, sucrée, amère et épicée) et intervient également
comme une métaphore des aléas de la vie humaine.
En empruntant ce vieil adage, l’exposition attire l’attention
sur une Chine à hauteur d’homme, une Chine composée
d’une diversité d’individus et de points de vue et non le grand
monolithe qui, vu de l’ouest, fascine et surtout inquiète.
Avec Suān Tian Kŭ Là, l’idée est de rendre un peu compte de cette pluralité à travers le regard de quatre photographes qui, chacun à sa manière, portraiture son environnement et son temps avec constance et sensibilité. En puisant dans différentes séries réalisées pour la plupart entre 2004 et 2011,
They de Zhang Xiao, Obssessed de Sun Yanchu, Open Air de Lu Yanpeng
et une sélection du travail de Ren Hang, l’exposition donne à voir autant
qu’à goûter et éprouver différentes textures de la Chine et différentes personnalités de la création photographique qui, dix ans après,
à l’exception de Ren Hang disparu prématurément, en sont toujours
des éléments actifs.

Volume II. en 2021 à La Filature

En 2021, répondant à l’invitation de La Filature, Scène
nationale de Mulhouse, les oeuvres des quatre photographes,
telles des capsules temporelles, vont se redéployer. Cette
initiative originale, à rebours de la frénésie de nouveauté
qui caractérise la diffusion contemporaine, va permettre de
revenir sur des travaux réalisés il y a dix ans et d’évaluer leur
maturation à l’aune du contexte d’aujourd’hui. 10 ans c’est
peu, mais à l’échelle humaine ce n’est pas rien… surtout dans
un pays tel que la Chine qui, depuis 40 ans, est engagé dans
une marche forcenée vers le progrès et qui, ironie du sort, a
été l’épicentre de la pandémie affectant aujourd’hui encore le
monde entier. Depuis 2011, la vie a suivi son cours. En effet, la
Chine a continué son irrésistible ascension de grande puissance
et l’urbanisme intensif a migré du littoral vers l’intérieur du pays
en transformant les campagnes en succursales des villes.

Zhang Xiao – Salée

Avec son Holga et dans des couleurs vives, Zhang Xiao (né en 1981) capture le spectacle des villes moyennes chinoises où le quotidien semble advenir dans une forme de théâtralité où médecins de campagne, volailles et mammifères côtoient des candidates à un concours de beauté dans une ambiance de fête
populaire.
Les terres du Shandong, province natale de Zhang Xiao, important producteur de pommes, ont été ré-agencées au profit de l’agriculture intensive qui se déploie à grand renfort de pesticides et d’engrais chimiques.
Alarmé par le désastre écologique en cours dans la région, Zhang Xiao
est retourné à Yantai où il développe Apple, un projet alliant photographie,
vidéo et sculpture pour évoquer la pomme, pilier de l’économie locale et métaphore actuelle des dérives productivistes.

Sun Yanchu – Amère

Plus sombre est la vision de Sun Yanchu (né en 1978). Natif de la province du Henan dans la Chine de l’intérieur et adepte du Noir et Blanc, Sun semble aimanté par la poésie ténébreuse des No Man’s lands, ces poches grises situées à l’intersection des campagnes arides et des villes en construction où paysans,
ouvriers et migrants vivent une existence âpre à bonne distance du rêve chinois.

Toujours basé à Zhengzhou, chef-lieu de la province du Henan et maintenant père de famille dévoué, Sun Yanchu poursuit une pratique hybride de la photographie dans les murs de son studio plutôt que sur les routes.
Avide de matière, d’intervention voire de dissection, il manipule les clichés argentiques, les siens et d’autres, chinés au gré des marchés aux puces en y
appliquant encre, peinture, colle ou sang. Ses livres photos, tels que Ficciones, sont autant de fragments issus de ses expérimentations et une invitation à explorer les tréfonds des images.

Lu Yanpeng – Sucrée

Lu Yanpeng (né en 1984), quant à lui, puise son inspiration dans la beauté chinoise classique. Les toits courbés des pagodes anciennes, les arbres tortueux et les cieux nuageux rendus dans des tons sépia évoquent tout autant la peinture traditionnelle que la photographie ancienne et un hommage à une esthétique chinoise immémorielle.
De retour dans sa ville méridionale de Xiamen depuis 2012, Lu Yanpeng a retrouvé une vie paisible après des années
passées dans le tumulte pékinois. Dans la douceur du sud, il continue à nourrir Open Air et, inspiré par une cérémonie
bouddhiste à laquelle il a assisté dans le Yunnan, a entamé Blossom with Buddha, une série où se superposent les explosions lumineuses de feux d’artifices sur les figures impassibles du Bouddha dans des paysages vaporeux.

Ren Hang – Piquante

Ren Hang (né en 1987), a quitté le tumulte du monde depuis l’exposition. Sa mort, survenue en 2016, a secoué profondément le monde de la photographie, aussi bien à l’étranger qu’en Chine. Ses nus – crus, ardents et purs – avaient séduit l’Europe et les États-Unis mais restaient censurés dans son pays natal
et l’artiste, qui avait capté tant de lumière, était en proie aux ombres de la dépression… Certains verront dans sa mort un symptôme de la tension entre liberté et claustration, expansion et captivité, qui caractérise cette génération ultrasensible; d’autres, plus stoïques, y verront un aléa dans le cours infini de la vie. On pourrait aussi y voir une illustration marquante de la thématique : quand le goût sucré de la bonne fortune se fond en amertume et en mélancolie…

Urbains, provinciaux, mobiles ou sédentaires, les photographes rassemblés dans Suān Tian Kŭ Là nous font voyager dans l’immensité de leur pays ou entre les quatre murs de leur studio. Ils nous confrontent à certains aspects du réel –
corps, paysages, objets – ou, au contraire, nous en éloigne en proposant une autre mise en image du monde et en faisant affleurer le rêve. Dix ans après, les photographies montrées à Angers n’ont rien perdu de leur pouvoir narratif et de leur saveur. Au public Mulhousien de les déguster à présent !

VISITES GUIDÉES
gratuites sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

ORLINDA GALLERY

ART URBAIN CONTEMPORAIN & POST GRAFFITI

ORLINDA GALLERY

site officiel : https://orlinda.gallery/galerie-orlinda/

L’art à la portée de tous 

La galerie Orlinda propose  des expositions et des ventes d’oeuvres d’art  signées d’artistes urbains contemporains internationaux, nationaux et locaux. Mais ce n’est pas tout. Contrairement à d’autres, la galerie d’art Orlinda se veut surtout être un acteur culturel qui s’efforce de montrer, dans les rues alsaciennes, la pluralité des disciplines du street art.

                    Pour nous l’art doit être à la portée de tous. 

J’avoue tout, je ne connais pas grand chose au street art, à part ma
vénération sans borne pour Ernest Pignon Ernest , qui d’ailleurs
se défend d’être un artiste de cette discipline, 

Quand j’interviens dans un lieu, j’inscris dans le lieu un signe
d’humanité »,
précise-t-il. « Je n’expose pas des dessins dans la rue, je provoque quelque chose dans la rue », dit-il encore avant de compléter :
« ce que je propose, ce n’est pas mon bonhomme, c’est bien le lieu et sa mémoire.
»-

quelques rencontres avec JR à Mulhouse de ci de là à Baden Baden,
ou encore le célèbre inconnu Banksy, ma curiosité m’a portée vers
cette charmante Orlinda et sa gallery.
L’appellation art urbain contemporain s’impose de plus en plus en remplacement du Street Art. Le mouvement a aujourd’hui 50 ans et
traverse déjà 3 générations. 

Entretien confiné

Comment êtes-vous venus à l’art ?
Un cursus scolaire en art plastique jusqu’en terminale lié à un intérêt qui ne m’a jamais quitté pour l’art et notamment, les mouvements d’avant-garde comme Dada, le surréalisme, le constructivisme.  Même si ensuite mes études universitaires ont plutôt été orientées vers la communication d’entreprise et l’informatique, mes livres de chevet ont toujours fait référence à l’art. En vacances ou pendant mes week-ends je me suis toujours arrangée pour visiter tel ou tel musée ou expo. Enfin en 2010, un ami de mon mari nous a fait découvrir la peinture haïtienne dont certains artistes vaudou du mouvement saint soleil– c’était absolument passionnant – nous sommes devenus d’abord acheteurs de ces peintres jusqu’à les représenter en France. C’était un premier doigt de pied dans le grand bain de l’économie de l’art. C’est d’ailleurs ce qui m’a décidé à me lancer dans la vente d’art et de quitter mon emploi. Mais pour que ça devienne crédible économiquement (autrement dit que je puisse quitter mon travail de salariée) nous nous sommes rendus compte qu’il fallait aussi nous ouvrir à d’autres artistes plus occidentaux. L’art haïtien est riche et intéressant mais ça reste une niche et les collectionneurs sont peu nombreux en France. Voilà comment petit à petit j’ai été amenée à rencontrer de nouveaux artistes  et plus particulièrement ceux qui oeuvraient dans la rue. Ceci dit j’ai passé mon adolescence dans un quartier très populaire à Colmar et je fréquentais déjà des artistes graffiti. C’est un univers que je connais depuis longtemps.

Vos parents, leur éducation ?
Je suis un pur produit de classe moyenne alsacienne. Mes parents ne m’ont pas vraiment initié à l’art même si ma mère était couturière/costumière au théâtre municipal de Colmar ce qui m’a permis d’en découvrir les coulisses. Mon père est parti vivre à la Réunion ouvrir une concession de voitures à l’autre bout du monde quand j’avais 10 ans  – j’ai passé mon adolescence entre les 2 mois d’été tropicaux avec mon père et le reste de l’année avec ma mère et ma soeur. Je me suis forgée toute seule mon appétence pour les arts visuels au fil des années. Puis plus tard avec mon mari (qui est aujourd’hui co gérant de la SARL qui gère la galerie), en fréquentant expositions, musées et surtout les ateliers d’artistes.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le métier de galeriste ?
Découvrir des talents. C’est le rêve de tous galeristes, découvrir une pépite et la porter sur le devant la scène. C’est un peu caricatural de dire ça mais c’est quand même le moteur du métier. Être galeriste selon moi ce n’est pas juste vendre des œuvres c’est aussi et d’abord accompagner l’artiste , lui proposer des projets hors de son atelier qui peut lui offrir de la visibilité. C’est tout ça qui me plait dans ce métier. C’est d’ailleurs un métier en pleine mutation.

                                                Rafael  SLIKS

En quelle année la galerie ?
En 2010 pour nous avons créé une galerie associative pour promouvoir les artistes haïtiens. C’était une galerie itinérante. Nous avons organisé de belles expositions dont une au parlement européen à Strasbourg et au Musée du Montparnasse à Paris. C’est en 2015 que je me suis totalement professionnalisée avec mon propre lieu et une galerie qui porte mon nom.

Orlinda est-ce votre prénom ? quelle origine ?
Oui c’est mon vrai prénom. Une idée de mon père – c’est un prénom brésilien je crois mais c’est aussi le nom d’une petite ville aux Etats Unis connue pour abriter un pénitencier assez dur, ou encore une des plus vieilles cités brésiliennes, cité de culture.

Pourquoi avez-vous choisi le Street Art ?
Je vivais avec ma mère dans les quartiers ouest colmariens et j’avais des copains qui faisaient du graffiti. Je reconnaissais leurs œuvres quand je les croisais ici ou là. C’est un mouvement qui a été portée par ma génération née dans les années 70. Celle du hip hop et du punk des années 80. C’est un mouvement très populaire.

Y a-t-il une différence entre le Street art, l’art urbain, les fresques, les graffiti, ou le graphe quand on est plus chic  ?
En fait tous ces mouvements n’ont théoriquement rien à voir les uns avec les autres. Le seul point commun qu’ils peuvent avoir c’est leur zone d’expression qui est la rue. Street art est aujourd’hui un terme générique qui essaye de regrouper toutes ces formes mais c’est un terme qui est devenu marketing, et donc galvaudé qui ne veut plus rien dire. Pour peu qu’un artiste utilise de la bombe sur une toile avec deux ou trois coulures, il est classé street art. C’est dommage, ça trouble le public et ça rend les choses difficiles à comprendre pour les néophytes. 
Les grandes fresques murales appartiennent à un mouvement qui s’appelle le néo muralisme.

                                                      Andréa Ravo-Mattoni

– le vrai muralisme était un mouvement artistique mexicain des années 1920 très politique.
Le graffiti lui est né aux états unis dans les années 60 70 avec le punk et le hip hop. C’est d’abord une signature. Une manière de dire « j’étais là » mais pour certains c’était aussi de manière de délimiter un territoire. Ces signatures se sont de plus en plus perfectionnées avec le temps jusqu’à devenir pour certaines des œuvres calligraphiques tendant de plus en plus vers l’abstraction. Et il y a les années 80 en France avec les pochoiristes de la première heure comme Blek le rat, Miss Tic par exemple.
Personnellement j’aime bien le terme d’art urbain. Des artistes comme Daniel Buren, Ernest Pignon Ernest ou encore Christo sont (ou étaient si on parle de Christo) des artistes urbains et n’ont rien à voir avec le muralisme ou le graffiti. Ce qui est intéressant c’est l’impact d’une œuvre dans l’espace publique. Ces œuvres évoluent aussi avec la rue –elles sont toutes éphémères –  certaines sont recouvertes immédiatement par d’autres personnes, d’autres se dégradent avec le temps, la pluie et la pollution. Elles se transforment toutes. Une œuvre dans la rue a une durée de vie limitée de quelques heures à quelques années.  C’est ce qui m’attire. Certaines sont massives et d’autres sont  toutes petites et interagissent avec un élément urbain. Après, évidemment certains de ces artistes produisent des œuvres d’ateliers pour les vendre et s’assurer des revenus. C’est elles que je montre dans ma galerie. Elles sont forcément plus pérennes aussi. Je vous propose de vous rendre sur ma chaine Youtube et de visionner ma vidéo https://www.youtube.com/watch?v=Ej9sX9nz3kQ
où justement j’explique la différence entre ces différents types d’art.

Mais comme dans tous les courants , il y a des radicaux qui refusent que leurs œuvres quittent la rue et sont totalement contre les galeries qu’ils voient comme des marchands du temple et sont généralement encore plus contre les musées qu’ils considèrent comme des lieux élitistes coupés de la réalité. Les artistes urbains sont tous différents et ont tous des aspirations différentes –
ce n’est absolument pas un mouvement uniforme issu d’un manifeste.
Vous trouvez de tout…. à l’image d’une rue.

Exposez-vous d’autres artistes que ceux du Street Art ?
Oui – même si c’est vrai que la plupart de mes artistes interviennent tous dans la rue. Certains sont même plus dans la rue à tester de nouvelles techniques que dans leurs ateliers. Mais je ne fais pas une fixation. Je travaille aussi avec quelques artistes qui ne proposent qu’un travail d’atelier.

Comment travaillez-vous?
Aujourd’hui les réseaux sociaux nous permettent de rencontrer des artistes des 4 coins du monde. Certains me sont conseillés par des confrères ou des artistes ou avec qui je travaille déjà. Au- delà de l’expo en galerie ou dans des  foires, ce qui m’intéresse c’est de proposer à mes artistes des projets hors les murs. Montrer justement au public ce que peut faire l’artiste lorsqu’il sort de son atelier. Ça peut être une collaboration avec une municipalité, un bailleur social qui possède de grands immeubles ou alors des entreprises. J’aime bien l’idée que l’art rentre dans toutes les sphères de la société. Tout est possible.

                                      Kef

Pouvez-vous parler de votre travail, en quoi cela consiste ?
Mon métier c’est d’abord Promouvoir le travail de mes artistes et de tout mettre en œuvre pour ça. Leur créer des opportunités en termes économiques  et de visibilité. Le but de nombreux artistes est de continuer jour après jour à vivre de leur création via la professionnalisation. Je suis un élément parmi d’autres qui va leur permettre d’atteindre ce but, de les sécuriser et de pérenniser cette professionnalisation.

                                                                Clet

A quel endroit ? maison, partout, une méthode ?
Mes expos se déroulent généralement dans ma galerie ou dans des foires auxquelles je participe. Ces expos servent à vendre les œuvres de mes artistes. Pour des projets hors les murs je commence à avoir un petit réseau de contacts. On vient également de plus en plus me voir pour des projets.

Sur quel critère faites-vous le choix d’un artiste, que vous allez exposer ?
Idéalement seul le cœur doit parler. Mais le cœur doit aussi faire de la place à la raison. D’abord je travaille avec des artistes pro ou qui ambitionnent de devenir professionnels. C’est important car, ça conditionne beaucoup de choses dans la relation qu’ils vont entretenir avec la galerie. Evidemment il faut que leur univers me parle, c’est le BEABA du métier. Mais il faut aussi que je sois persuadée d’être en mesure de leur servir à quelque chose. Par exemple il faut que je sois persuadée d’avoir des clients qui pourraient être intéressés par l’acquisition de leurs oeuvres.

Faire travailler un artiste sur une expo et ne pas lui vendre une seule œuvre peut être dramatique. Il aura consacré du temps et de l’énergie pour rien et un échec commercial, peut être vécu comme un rejet. Au delà de l’aspect économique évident – nous avons tous des loyers à payer, un frigo à remplir et des enfants à habiller – un échec commercial peut être très mal vécu psychologiquement.
Or je ne fais pas ce métier pour ça. Voilà pourquoi au-delà du cœur, je sélectionne mes artistes avec raison et rigueur. Je veux être certaine
de pouvoir leur apporter du positif. 

Artiste connu, valeur sûre, inconnu ?
J’ai les 3. Evidemment je fais ce métier pour détecter de nouveaux talents et les faire connaitre. Mais pour se forger une clientèle il faut aussi des artistes connus et des valeurs sures. Comme dans une maison d’édition , vous avez des écrivains médiatisés qui génèrent suffisamment de revenus pour permettre à l’éditeur de prendre des risques avec des premiers romans. Une galerie fonctionne un peu sur le même principe. C’est un équilibre assez subtile. Mais je ne suis pas une marchande d’art qui achètent des toiles d’artistes connus et qui se contentent de les revendre plus chères. Ce n’est pas ça qui m’intéresse.

 

                                                    Jana & JS

La clientèle, un milieu pointu, particulier, régional, local, international ?
J’ai une clientèle internationale. Des collectionneurs chevronnés comme des néophytes qui découvrent les arts urbains. Je vends d’ailleurs beaucoup plus à l’international qu’au niveau régional. Ma participation à de nombreuses foires en Suisse, Belgique, Luxembourg ou sur Paris m’a permis de rencontrer de nombreux acheteurs des 4 coins du monde. Ensuite j’ai aussi la chance de travailler avec des artistes très médiatisés aux Etats Unis, du coup via mon site internet et mes réseaux sociaux, j’ai pu développer une vraie clientèle là bas. Mais attention ici dans l’Est  j’ai aussi  des clients qui me suivent et me font confiance. Certains m’achètent des œuvres sur toutes mes expos.

As-vous des horaires définis ?
La galerie est ouverte du jeudi au samedi à partir de 10 H .

L’ambiance, musique, silence, intérieur, extérieur ?
Ça dépend de mon humeur …mais je préfère quand c est vivant.

Vos références : des artistes en particuliers des maîtres ?
Ils sont trop nombreux pour les citer. C’est vrai que les dadaïstes auront toujours une place particulière. J’essaye d’avoir autant de plaisir à Pompidou qu’à Unterlinden Colmar, en passant par les Offices à Florence.
Chaque époque, chaque mouvement a ses maitres.

Avez-vous des références littéraires ou musicales qui vous orientent dans le choix d’artistes?
Mes lectures tournent souvent autour de l’histoire de l’art mais ce sont des livres souvent techniques ou des livres écrits par des artistes. Mais pour mes choix d’artistes je préfère rester vierge. J’essaye de cultiver l’étonnement.

Pourquoi la rue des Trois Rois ?
C’est une rue en pleine renaissance – de chouettes restaurants et bars à vins s’y installent – elle est un peu à l’image de Mulhouse en pleine reconquête.

Le mur ?
Ce sont de belles associations. C’est même une fédération. Ils font un boulot formidable dans toutes les villes. J’aime beaucoup travailler avec eux Colmar et Mulhouse.

Kinepolis, ailleurs ?
A l’origine je cherchais un lieu ou je pouvais faire intervenir mes artistes sans forcément avoir besoin d’avoir des autorisations qui prennent souvent du temps à obtenir. En plus le parking couvert est un lieu qui est plébiscité par les artistes vandales.

                                                        Psyckoze
Mais là l’idée justement c’est de conserver l’énergie mais en cadrant les choses. On a mis un an à discuter avec la maison mère du Kinepolis en Belgique, mais ça a fonctionné, ils ont fini par accepter et finalement on a carte blanche pour faire ce qu’on veut. Le lieu est tellement grand qu’on a décidé de faire appel aux associations du Mur Mulhouse et Colmar pour organiser des sessions de peintures. Pour ma galerie ça permet aussi de faire de la veille et voir un peu ce que font les artistes du Grand Est. C est important d’être en contact avec eux. D’ici quelques années le lieu risque de devenir incroyable. Le parking est surveillé donc il n’y a pas de risques de dégradation et les murs sont à l’abri des intempéries.

Les murs peints de Mulhouse ?
Evidemment une tradition depuis le 16 ième siècle. C est pour ça que j’ai choisi Mulhouse. Ici je savais que j’aurais une certaine facilité à mettre de l’art dans la rue.  Mulhouse est une ville post industrielle en pleine mutation – le graffiti est un mouvement artistique post industriel en pleine mutation  – s’installer ici sonnait comme une évidence.

Qu’est  devenu votre travail pendant le confinement ?
Dès le départ en 2015 nous avons décidé de prendre le virage internet. Nous avons mis en place les conditions de la vente à distance dès le début. Sur le plan économique la galerie n’a pas souffert du confinement bien au contraire. Pendant le confinement j’ai repris ma casquette de webmaster.
On a vendu une toile pour soutenir l’hôpital de Mulhouse – on a fait des vidéos pour nos suiveurs et on a soutenu nos artistes psychologiquement et financièrement aussi. 

Qu’est-ce que vous avez envie de partager ?
J’aimerai que les institutions muséales s’intéressent un peu plus à nos mouvements. Pour le moment, les institutions boudent encore un peu ces mouvements, sans doute les jugeant trop graphiques, trop illustratifs,
mais je crois beaucoup au retour de l’intelligence de la main.
Les artistes avec lesquels je travaille sont souvent de sacrés techniciens,
ils maitrisent le dessin tout simplement or les institutions considèrent
ça avec encore trop de mépris. Elles ont tendance à trop privilégier le discours. Mais les choses changent … j’en suis convaincue.

Avez-vous des contacts avec les artistes mulhousiens, les autres, les autres galeristes, la municipalité ?
Oui bien sur ils viennent souvent me voir et j’ai de bonnes relations avec les artistes mulhousiens. J’ai également de très bonnes relations avec les autres galeries de Mulhouse et notamment avec Christian Lang. J’ai la chance d’avoir de très bons interlocuteurs à la mairie.

                                     Orlinda au ministère de la culture

Vos relations avec la clientèle :
J’essaye de donner du temps à tous les gens qui viennent me voir qu’ils soient acheteurs, amateurs d’art ou simples curieux. Peu importe, je sais que c’est pas facile de rentrer dans une galerie quand on a pas l’habitude. C’est un lieu qui n’a pas forcément bonne presse , beaucoup de gens se sentent encore illégitimes pensant qu’on va les juger sur leur capacité d’achat. Je crois que c’est terminé. Ce genre de galeries n’existe plus. Aujourd’hui nous sommes des lieux ouverts gratuits ou l’on vient passer un bon moment.

La Galerie agit-elle sur votre manière de vivre 
Oui on est galeriste H 24 – ce n’est pas un métier qu’on choisit car on ne savait pas quoi faire d’autre. On est en alerte en permanence – toujours à apprendre, toujours à regarder et à fouiller. On le fait par passion, ça nous hante en permanence.

                                                            C215

L’œuvre achetée dans une galerie est-elle plus chère que celle achetée auprès d’un artiste ?
Nonou alors c’est que l’artiste ou le galeriste n’a rien compris et qu’il n’est pas pro. Un artiste a  un prix de marché et ce prix doit être le même qu’il soit en sortie d’atelier ou à la galerie. C’est l’artiste qui fixe ses prix – mais évidemment, si j’estime que ce prix est hors sol par rapport à son cv ou ses passages en salles de ventes, je l’inviterais à réviser ses prix à la baisse et plus rarement à la hausse. Par contre, si j’apprends que l’artiste casse ses prix à l’atelier, on arrête immédiatement toute collaboration. C’est qu’il n’a pas confiance en son travail. C’est pour ça que c’est important de travailler avec des artistes professionnels ou qui ont cette ambition pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Et inversement c est important pour les artistes de travailler avec des galeristes professionnels.

Les artistes doivent-ils être le reflet des sentiments, de la vision de leur époque ?
Oui je pense que les artistes répondent à une époque, à une génération. Voilà pourquoi je parlais d’intelligence de la main qui je pense correspond à l’époque. Je pense que nous sommes en train de renouer avec cette forme d’intelligence.

Une devise ?
La beauté sauvera le monde

Quelle est votre plus belle rencontre en art ?
Une œuvre de Gilles Barbier en 2002 à Art Basel Unlimited intitulée : L’hospice

Une définition de l’art ?

Inutile et donc essentiel

Les artistes
C215, L’Atlas, Clet Abraham, Shaka, Aurel Rubbish, M-City, RNST, Jana & Js, OakOak , Psyckoze, Kef  

Orlinda  au Stamala en compagnie de Francine Hebding à Radio MNE

sur instagram

ORLINDA GALLERY
ART URBAIN CONTEMPORAIN & POST GRAFFITI
33, rue des Trois Rois
68100 Mulhouse, Alsace
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Merci à Orlinda d’avoir accepter l’entretien, l’échange en temps de confinement, ainsi que pour l’emprunt de photos.