Les OEuvres vives de Geraldine Husson

Colonnes, tissu, papier, D. 0.30; L. 195 cm, 2021

Carte blanche à Geraldine Husson, au musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 29 août 2021

Sablier inversé, miroir, sable, encore de chine, dimensions variables, 2021

Les « oeuvres vives » sont la partie immergée de la coque d’un bateau qui se situe sous la ligne de flottaison. Elles sont considérées comme vives, car elles contribuent à son allure et à sa pérennité. Ce sont celles sur lesquelles il s’appuie pour naviguer.
Geraldine Husson

C’est un cheminement à travers les Œuvres vives, série d’installations qui questionnent tant le matériau que la notion d’espace. Dans son travail de plasticienne, Geraldine Husson interroge la porosité entre les disciplines, le statut de l’objet et celui de l’œuvre d’art.

L’œuvre sensible et poétique de Geraldine Husson transcende l’économie de moyens : miroir, verre, cuir, sable sont utilisés à l’état brut puis minutieusement travaillés pendant de longs mois. Le marbre est choisi par l’artiste pour sa préciosité autant que pour sa minéralité.


Limites. Ambivalences : leitmotiv de l’artiste depuis ses premières années de création, le concept rejoint des questionnements universels : la vie, ses origines, ses cycles et transformations. Autant d’hybridations à la recherche de l’harmonie. Les Ovoïdes ou les Mappes se lisent non comme des œuvres uniques mais comme des ensembles qui se répondent et dialoguent avec les installations présentées dans l’exposition.

Salle 1

Dans la salle introductive du parcours, l’artiste sublime
des matériaux «pauvres», couverture de survie et plastique iridescent, à travers les installations Disque iridescent et Fragments. Le cercle évoque l’infini, le cycle naturel et celui de l’univers. La perception des couleurs et de la lumière fragmentée, diffère selon le plan et le déplacement dans l’espace.

Disque iridescent, couverture de survie, Amarre, cordage,

Salle 2

Le marbre est utilisé par l’artiste à la fois pour sa préciosité et sa minéralité. La pièce Aequilibris, composée d’un trapèze et d’anneaux de gymnaste,
installation en suspension, contraste avec la densité du matériau marbre. Geraldine Husson a travaillé avec un designer de la région de Carrare (Italie) pour créer cette oeuvre.

Le trapèze nécessite de l’élan, les anneaux de l’équilibre. En passant par le balancement, ils mobilisent de l’énergie et réunissent des forces, physiques et mentales, pour harmoniser le mouvement et la posture. Oscillation entre
maintenir et lâcher.

Un textile à imprimé de marbre devient sculpture factice ou trompe-l’oeil à travers la pièce Colonnes.
Les proportions sont inspirées des ruines du temple
d’Apollon à Delphes en Grèce.

Les colonnes inspirent la stabilité, la constance, la force, l’espérance aussi.
Parmi les ruines des monuments antiques, seules les colonnes restent debout.
Leur dimension à l’échelle humaine, la fluidité du tissu et la légèreté du papier font corps.

Apollonis est une photographie réalisée en collaboration avec le modèle et photographe Aurélien Mathis. Inspirée à la fois des sculptures antiques et de la peinture italienne, l’oeuvre est une mise en abyme d’un sujet incarnant la
figure humaine, déchue, qui se réveille d’un rêve sans fin.

Salle 3

L’installation Sablier, composé de sable coloré en noir à l’encre de Chine, prend la forme d’un sablier inversé disposé sur un miroir : image de la vie, son
cycle, l’écoulement jusqu’à la disparition. Dans la mythologie grecque, le sablier est l’attribut de Chronos, la personnification du temps. Cailloux est présentée en écho ; le reflet du miroir rappelle l’effet iceberg, surfaces
non visibles dans lesquels les images se confondent.

Le grain de sable roule, s’arrête, voyage, au gré des éléments, de l’eau, du vent et au fi l du temps.

Salle 4

Les séries des Ovoïdes et des Cellules sont développées par l’artiste depuis 2013. Cellules mouvantes fixées sur la toile, composées de pigments minéraux, elles
sont travaillées sur différents supports, toile, carton, cuir et avec divers matériaux, poudre minérale, eau, encre de Chine, laque. Les cellules perforées jouent avec le contraste d’aplats de noirs mats et de surfaces brillantes laquées.

Salle 5

La série Mappes est une réflexion menée sur les différentes projections et représentations du planisphère et de la carte du ciel. Minutieusement élaborées dans l’atelier de l’artiste, des heures durant, Geraldine Husson découpe et
pique, colle à chaleur de la bougie les éléments : épingles, cristaux, sequins, punaises, assemblés avec finesse sur son support.

A travers l’association de ces matériaux et de leurs contrastes, l’artiste souligne la complexité d’un monde précieux.

Certains planisphères évoquent la Pangée,
continent unique qui préexistait aux origines de la Terre.

Maelstörm, plaque de marbre retravaillée à l’encre de chine et laque, évoque ce trou noir de l’Océan situé sur les côtes de Norvège.

Biographie

Geraldine Husson est née en 1983 à Mulhouse.
Elle vit et travaille à Strasbourg depuis 2007.
Formée à la HEAR, Haute Ecole des Arts du Rhin, elle expose en France, en Europe et à l’international : Mac de Lyon Sucrière (2015),
Castello Sforzesco Milan (2012), MUDAM
Luxembourg (2011), Xuzhou Museum of Art Chine (2010), Kunsthalle Basel Regionale.

Geraldine Husson est enseignante à l’UNISTRA
Faculté des Arts de Strasbourg.

Informations

Musée des Beaux Arts de Mulhouse
Place Guillaume Tell – 68100 Mulhouse
03 89 33 78 11
www.musees-mulhouse.fr

Ouvert tous les jours sauf le mardi et les jours fériés, de 13h à 18h30.
Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 12h et 13h à 18h30.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

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