Vuitton La Collection RDV avec le Sport

Installation mit Kajaks » de Roman Signer

Un choix d’oeuvres de la collection est exposé à l’occasion du passage de la flamme olympique à la Fondation Vuitton.
Sont ainsi réunis de la galerie 9 à la galerie 11 les travaux de 6 artistes internationaux.
Dans leur polyphonie, ils proposent un regard poétique et décalé autour de la thématique du sport.

Des kayaks à la Fondation ?

Roman Signer s’approprie des objets du quotidien en les mettant en scène dans des installations ou des performances.
« Installation mit Kajaks » met en valeur le kayak.

Habituellement synonyme de mouvement et de vitesse, l’embarcation suspendue au plafond est ici privée de toute utilité, mais acquiert alors un statut de sculpture qui la magnifie.

 Blandine Pont, judokate classée 5e aux Championnats du Monde de Judo 2023 et vice-championne d’Europe lors des Championnats d’Europe de Judo 2024, partage avec nous son coup de cœur de l’exposition « La Collection, Rendez-vous avec le sport« , « Installation mit Kajaks » de Roman Signer.

Une nature grandiose

Dans « Engadin« , Andreas Gursky photographie les montagnes suisses sous un ciel bleu intense. Une fine ligne de skieurs représente la présence humaine, qui paraît insignifiante face à la puissance de la nature, n’existant que par sa détermination à la défier.

Marcher sur les nuages avec Abraham Poincheval

Marie Patouillet, médaillé d’or olympique aux JOP Paris 2024, cycliste médaillée paralympique à Tokyo en 2021 et détentrice de médailles d’or et d’argent aux derniers Championnats du Monde, partage avec nous son coup de cœur de l’exposition « Walk on Clouds » (2019) de Abraham Poincheval.

L’artiste  Abraham A.Poincheval, exposé à la Fondation dans le cadre de l’exposition « La Collection, Rendez-vous avec le sport« , présente son film « Walk on Clouds« , dévoile ses sources d’inspiration et explique ses méthodes de travail. La spectaculaire installation Walk on Clouds, 2019 [Marche sur les nuages, 2019], d’Abraham Poincheval montre, en Galerie 9, l’artiste arpentant la canopée des nuages. Suspendu dans le vide, il apparaît soutenu par une montgolfière munie de drones permettant de le filmer. Le film projeté résulte de cette performance. Celle-ci a exigé de l’artiste un engagement total de l’esprit et du corps, et une prise de risque telle que cette déambulation semble relever autant d’un rêve que d’un exploit sportif.

Olympic Rings

Le prêt de « Olympic Rings« , œuvre marquante de l’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains », montrée en 2023 à la Fondation, a été exceptionnellement prolongé pour l’exposition.
En 1985, Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol détournent l’emblème officiel des Jeux dans la toile « Olympic Rings« . Warhol les utilise comme motif en ne respectant jamais l’ordre des couleurs d’origine et Basquiat impose un visage noir au centre de la composition.

Dans cette toile de 1983, Basquiat représente un combat de boxe marquant du XXe siècle : la défaite du boxeur afro-américain Joe Louis face à Max Schmeling, représentant de l’Allemagne nazie. Les combattants apparaissent dans la partie supérieure du tableau.

Dans le tiers inférieur, leurs noms répétés entourent un crâne qui se trouve au dessus du mot « crown », couronne d’une victoire politiquement sinistre.

Photographie de sport ou photographie d’histoire ?

La série de photographies “Diaspora” de Omar Victor Diop se déploie comme une galerie de portraits de figures africaines historiques que viennent détourner des accessoires de sports inattendus.

L’apparence codifiée de ces personnages historiques est alors perturbée par un ballon, un gant de football ou bien un carton rouge.

Informations pratiques

Fondation Louis Vuitton 
8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris

dimanche
10h – 20h
Derniers accès 30 minutes avant la fermeture.

Lundi
11h – 20h
Mardi
Fermé

Accès
Métro
Ligne 1 Station Les sablons (950m)

Navette
Toutes les 20 minutes environ durant les horaires d’ouverture de la Fondation
Sortie n°2 de la station Charles de Gaulle Étoile
– 44 avenue de Friedland 75008 Paris





Sommaire du mois d’août 2024

25 août 2024 : Oro Verde
19 août 2024 : Hommage à Raymond Waydelich
15 août 2024 : Le 15 août : de l’Assomption de la Vierge à Napoléon
10 août 2024 : Disparition de Raymond Waydelich
07 août 2024 : Chefs d’oeuvre de la collection Torlonia
05 août 2024 : SECONDARY Matthew Barney

Hommage à Raymond Waydelich

Très bel hommage à Raymond Waydelich lors de ses obsèques ce jour en la Cathédrale de Strasbourg par Frédérique Goerig-Hergott, ancienne conservatrice au musée Unterlinden et actuelle directrice des musées de la ville de Dijon.

Avec son autorisation :

Ma première rencontre avec Raymond a eu lieu dans son atelier en 2009, il y a 15 ans, donc assez récemment en regard de son âge et de sa carrière. Il avait 71 ans, soit l’âge de mon père. En tant que conservatrice, j’étais intéressée par son parcours, curieuse de l’entendre me parler de son engagement et de son travail de mémoire. Il était très touché par le fait qu’une conservatrice s’intéresse à lui, m’avouant qu’excepté Roland Recht, j’étais la première professionnelle des musées à venir le voir.

Je voulais découvrir les premières œuvres de 1973 de REW consacrées à Lydia Jacob, une jeune apprentie couturière née en 1876 : Raymond avait trouvé son manuscrit au marché aux puces à Strasbourg et avait fait d’elle l’héroïne de ses œuvres dans son célèbre cycle Lydia Jacob Story.

Nous étions tous les deux à fouiller l’atelier, exhumant des pages du manuscrit de Lydia Jacob que REW avait retravaillées, ainsi que les premières boîtes-reliquaires que je cherchais. J’ai exposé dès 2010 et fait entrer une sélection de cet ensemble dans les collections du musée Unterlinden à Colmar pour garder la trace de celui que je considérais comme l’un des plus importants artistes alsaciens vivants.

Ce qui m’intéressait chez lui ? Le sujet de l’archéologie du futur, l’exploration de la disparition de civilisations imaginaires et aussi ses préoccupations écologiques et existentielles exprimées dès 1971 dans une exposition à l’Ancienne Douane à Strasbourg :

– que laissons-nous à nos enfants,

– quel regard porteront-ils sur nous à travers les vestiges de notre histoire ?

– quelle est la part d’interprétation des archéologues de notre civilisation disparue ?

A Paris, son travail ne passait pas inaperçu.

En 1976, Suzanne Pagé présente plusieurs œuvres de REW dans l’importante exposition « Boîtes » au musée d’art moderne de la Ville de Paris aux côtés de Kurt Schwitters, Marcel Duchamp, Max Ernst, Christian Boltanski et bien d’autres. Curieusement, cet épisode de sa carrière n’apparait pas dans les ouvrages qui sont consacrés à REW et pourtant cette exposition était un événement majeur.

En 1978, Jean-Jacques Lévêque choisit Waydelich pour représenter la France à la Biennale de Venise (20 ans après un autre alsacien : Hans Arp). REW y présente L’Homme de Frédehof, 2820 après J.-C. : immense environnement à sa mesure, une archéologie du futur qui renvoyait les visiteurs à leurs responsabilités face à l’avenir de notre planète.

C’était il y a 46 ans, 8 ans avant Tchernobyl. La galerie des Offices de Florence acquiert pour ses collections le personnage central de son installation : « Autoportrait contemporain ».

Cette œuvre sera le premier jalon marquant d’un vaste travail de mémoire où se mêlent présent et avenir, à travers le regard porté par l’artiste sur les traces de notre civilisation.

Depuis, REW n’a cessé de multiplier les brouillages archéologiques, les fossilisations du temps dans des entreprises parfois hors normes, mobilisant l’enthousiasme et l’intervention de ses contemporains, la population, l’administration et les entreprises.

En 1995, son site de Mutarotnegra, 3790 après J.-C. installé place du Château à Strasbourg offre le plus remarquable témoignage culturel de l’Alsace des années 1990. 320 m3 de terre ont été évacués pour installer 14 fûts étanches remplis d’objets dans un caveau de béton destiné à être ouvert le 23 septembre 3790. A l’intérieur des fûts, un cadeau fabuleux d’une parcelle de la mémoire de l’Alsace fait aux archéologues du futur : la collecte d’une impressionnante série d’objets issus de la vie quotidienne et des messages destinés aux lointains descendants. Le 23 septembre 1995 à 17h, le « Caveau du futur » fut scellé par une plaque de commémoration en fonte.

La créativité de REW était débordante, l’artiste était chercheur, inventeur, explorateur, collectionneur, partageur. Son œuvre est foisonnante, protéiforme. Il a participé à plus d’une centaine d’expositions en France et à l’étranger, entrainant avec lui d’autres artistes. Il n’a cessé de mettre sa créativité au service de la mémoire de son temps, de la culture, de la transmission, soutenant des associations caritatives et humanitaires.

REW aimait l’humour et la dérision, ne se prenait pas au sérieux. Il avait la gouaille d’un être aussi fulgurant que délicat, aussi bruyant que discret, aussi généreux qu’effacé.

Je crois qu’il souffrait du syndrome de l’imposteur : gêné parfois par son succès, il répétait qu’il était autodidacte et ne savait pas dessiner. Je lui répondais de ne pas s’en inquiéter : Picasso peignait à 15 ans comme Raphaël et avait cherché toute sa vie à se débarrasser de ses acquis pour parvenir à peindre avec la spontanéité d’un enfant. De ce fait, Raymond avait une chance et une liberté inouïes et une sacrée longueur d’avance.

REW n’a jamais trahi ses origines, ses rêves d’enfant bercés entre les aventures de Tarzan, de Zorro, de James Bond, les Westerns et ses lectures du journal Spirou. Les découvertes d’Heinrich Schliemann, pionnier de l’archéologie grecque, ont marqué toute sa vie et son œuvre. Parmi les artistes contemporains, il admirait Marx Ernst et vénérait Marcel Duchamp, qu’il qualifiait de génie universel.

REW était tout ce que j’aime chez un artiste : le talent spontané, l’inventivité débordante, l’intelligence créative et la générosité qui caractérise les génies.

Lorsqu’il a été élu Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, il a œuvré pour que Rémy Bucciali et moi-même recevions nos médailles d’Officier et de Chevalier en même temps que lui par Catherine Trautmann à l’Hôtel de Ville de Strasbourg.

En octobre prochain, il devait recevoir le Bretzel d’Or et nous devions nous retrouver.

J’ai aimé l’artiste, j’ai aimé l’homme. Il était un père, un frère, un ami. Il me manque, il nous manque, il manque à l’Alsace et à la Culture.

Je l’ai toujours défendu et je continuerai de le faire. J’espère que l’Alsace se mobilisera pour lui consacrer un musée et si je peux l’y aider, je le ferai.

Raymond, I love you. Help ! »

Le 15 août : de l’Assomption de la Vierge à Napoléon

               L’Assomption de la Vierge, Charles Le Brun, XVIIe siècle

Comme chaque année, le 15 août, jour férié partagé par tous les Français, sonne le cœur de l’été. Pour célébrer ce jour de fête, certaines communes organisent souvent à cette date des festivités populaires : bals ou feux d’artifice.

Mais, savez-vous quel événement particulier est commémoré le 15 août et pourquoi cette date est particulièrement célébrée en France ?

Le 15 août est avant tout une fête chrétienne (sauf chez les protestants) qui célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, corps et âme, vers le paradis.

Cette fête ne doit pas être confondue avec l’Ascension qui rappelle la montée au ciel de Jésus-Christ, célébrée 40 jours après Pâques.

La différence sémantique s’explique par la racine latine de ces deux termes : ascension vient du verbe ascendere (monter, s’élever) qui indique donc une action volontaire, tandis que le mot assomption vient du verbe assumere (assumer, enlever), qui indique que cette élévation vers le ciel est une volonté divine.

L’Église et la fête de l’Assomption

Tympan de la Dormition de la Vierge, portail sud de la Cathédrale de Strasbourg – vers 1200

Cette Assomption n’est pas mentionnée dans les textes des premiers temps de l’Église. Cependant, cette fête mariale trouve son origine dès les premiers siècles, dans les Églises orientales, où elle porte le nom de Dormition de la Vierge. Les orthodoxes croient ainsi que Marie s’est comme « endormie », sans aucune peur, dans la mort.

D’abord célébrée mi-janvier, la montée au ciel de Marie est finalement commémorée le 15 août, selon le souhait de l’empereur romain d’Orient, Maurice (582-602).

C’est le pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople, qui importe, en Occident, cette fête en l’honneur de la mère du Christ. Elle est finalement imposée à tous les chrétiens par le concile de Mayence en 813.

Il faut cependant attendre 1950 pour que le pape Pie XII proclame le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. Il réaffirme ainsi que « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste ».

Fêter l’Assomption durant le règne de
Louis XIII

L’Assomption de la Vierge par Nicolas Poussin, 1649-1650, conservée au musée du Louvre

Si pendant tout le Moyen Âge, l’Assomption est vue comme une fête religieuse banale parmi les nombreuses qui rythment le calendrier annuel du royaume, cela change sous le règne de Louis XIII.

En 1637, plus de vingt ans après son mariage avec Anne d’Autriche, le roi n’a toujours pas d’héritier. Il fait alors le vœu auprès de la Sainte Vierge de lui consacrer son royaume s’il obtient enfin un fils. La reine donne naissance à Louis-Dieudonné, futur Louis XIV, le 5 septembre 1638.

Pour remercier la Mère de Dieu de l’avoir exaucé, Louis XIII demande à tous ses sujets d’organiser, tous les 15 août, des processions en l’honneur de la Vierge. Le jour devient chômé pour faciliter l’organisation de ces célébrations. L’Assomption entre alors pleinement dans l’histoire de France.

Une fête nationale sous les Empires

Portrait de Napoléon Ier, Empereur, par François Gérard, conservé à Fontainebleau

Le calendrier républicain, instauré pendant la Révolution française, supprime de nombreuses fêtes catholiques comme l’Assomption.

Cela change avec Napoléon Bonaparte, Premier Consul, qui signe un concordat avec le pape en 1801. Cet accord autorise, notamment, le retour des grandes célébrations catholiques.

En 1806, Napoléon Ier, devenu empereur, réinstaure en France le calendrier grégorien. À cette occasion, il exhume un saint ayant vécu au IVe siècle, dont le nom Neapolis, serait l’antique forme de Napoléon.

Normalement fêté le 2 mai, l’empereur ordonne de le faire célébrer le 15 août, qui est également le jour de son anniversaire.

Cette date est ainsi érigée en fête religieuse, fête nationale et fête impériale.

Abandonnée pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet, cette fête impériale redevient uniquement l’Assomption. Le 15 août est à nouveau adopté comme fête nationale par Napoléon III et célébrée durant tout le Second Empire.

Gravure figurant la fête du 15 août 1867 sur le Trocadéro

Pourquoi le 15 août est-il un jour férié ?

Avec l’avènement de la République, qui reconnaît toujours la Vierge Marie comme sainte patronne principale de la France, le 15 août retrouve sa vocation uniquement religieuse. Il reste férié pour permettre aux catholiques de célébrer cette fête majeure.

Aujourd’hui, cette fête donne toujours lieu à de grands rassemblements pour les croyants de l’église catholique. C’est le cas notamment à Lourdesoù le pèlerinage national français rassemble chaque année près de 10 000 pèlerins.

Pour les Français n’appartenant pas au culte catholique, ce jour férié est l’occasion de prendre un peu de repos, de prolonger les vacances d’une journée ou de participer à l’une des nombreuses fêtes organisées partout dans le pays.

Lire et voir ici une autre façon de voir l’Assomption

Disparition de Raymond Waydelich

Nom : Waydelich
Prénom : Raymond
âge : 85 ans
naissance : Strasbourg
résident : Hindisheim
profession : Sculpteur, peintre, photographe
signe particulier : représente la France à la Biennale de Venise en 1978
multi-primé multi-médaillé, blagueur

Décès

Vendredi 9 août en fin de journée à l’âge de 85 ans, à l’hôpital, à Strasbourg.
C’était le dernier artiste alsacien à avoir représenté la France à la Biennale de Venise, en 1978. Depuis, Raymond-Emile Waydelich avait poursuivi un travail multiforme qu’habitaient ses mythologies et fictions.

Quelques extraits

Je rappelle ici mon billet lors de la remise de médailles à Mulhouse par l’Académie Rhénane du prix Europe 2022 par son président, Jean-Luc Seegmuller, et son vice-président Emmanuel Honegger officiaient ce jour-là au musée des Beaux Arts de Mulhouse.
Le couronnement d’une carrière éclectique reliant le passé, le présent et le futur. Sculpteur, peintre, photographe, commandeur des arts et des lettres, l’artiste alsacien représenta la France à la Biennale de Venise en 1978.
Après avoir exploré la mémoire du passé avec son travail sur la vie rêvée de Lydia Jacob, puis avoir en 1995 imaginé la mémoire future à travers sa grande exposition Mutaronegra, il donne aujourd’hui, en le sculptant, une vie nouvelle à son bestiaire merveilleux. (hommage vu à ST’ART 2021).
Les boites reliquaires de Lydia Jacob au musée Unterlinden

14 juillet 2024

Le 14 juillet 1880, inauguration du monument à la République
Alfred-Philippe Roll Paris, 1846 – Paris, 1919
Date : Esquisse pour un tableau commémoratif, 1881
Matériaux et techniques : Huile sur toile
Dimensions : H. 175 x l. 269 cm
Numéro d’inventaire : PPP829
Mode d’acquisition : Achat, 1928
Salle : Rez-de-chaussée, salle 36

En 1880, l’Etat commande au peintre Alfred-Philippe Roll un tableau destiné à fixer le souvenir de la première célébration officielle de la fête nationale.

Le gouvernement venait d’adopter le jour anniversaire de la prise de la Bastille (14 juillet 1789) et celui de la fête de la Fédération (14 juillet 1790). A cette occasion, on avait érigé place de la République, une maquette en plâtre de la statue des frères Morice alors en cours de réalisation.

Roll réalise une immense toile de 63 m2 qui, achevée pour le Salon de 1882, est offerte à la Ville de Paris dès 1884 (aujourd’hui l’œuvre est conservée au Petit Palais). Cette peinture monumentale a fait l’objet de nombreuses études préparatoires, dont cette grande esquisse, aux larges touches colorées, qui met en évidence le goût de l’artiste pour la lumière et le mouvement.

Panorama de la liesse populaire, cette oeuvre de commande s’inscrit dans la suite des grandes compositions naturalistes de Roll : La Grève des mineurs, en 1880 (musée de Valenciennes), Le Travail, en 1885 (musée de Cognac). Ce peintre de la vie moderne a le sens de la foule. Il considère qu’un bon portrait est une figure bien vivante placée dans son milieu social. Le 14 juillet, avec son orchestre, ses danseurs, ses camelots, ses passants acclamant le défilé des troupes, lui permet d’en faire une spectaculaire démonstration.

Sommaire du mois de juin 2024

Les trente ans de la Filature

18 juin 2024 : Art Basel Édition 2024
9  juin  2024 : Darra, Zahra, Jabal, Younes Rahmoun
9  juin  2024 : Globus et la Fondation Beyeler annoncent un projet d’art public : Julian Charrière, «Cales for Action  »
5  juin 2024  : Mika Rottenberg. Antimatter Factory

Sommaire du mois de mai 2024

Fontaine Tinguely, Parc de la Solitude Basel

29 mai 2024 : Une nouvelle étape pour le programme Art et Santé du Musée Unterlinden
23 mai 2024 : When We See Us Un siècle de peinture figurative panafricaine
18 mai 2024 : Dance with Daemons
11 mai 2024 : Jean Rondeau et le clavecin Ruckers
8  mai 2024  : Couleur, Gloire et Beauté
5 mai 2024   : Patricia Vest, Patty la souris
4 mai 2024 :  Gérard Willig

Jean Rondeau et le clavecin Ruckers

L’année 2024 marque les 400 ans du clavecin Ruckers appartenant aux collections du Musée Unterlinden de Colmar. Pour célébrer cet anniversaire, le musée propose une programmation-événement inédite autour de l’instrument qui débutera le 12.05.2024 avec un concert exceptionnel donné par le
claveciniste Jean Rondeau.
D’autres concerts et événements suivront jusqu’au mois de novembre 2024. Cette saison musicale se veut l’occasion de partager avec des publics variés un patrimoine sonore unique demeuré intact après quatre siècles.

Jean Rondeau.

Jean Rondeau a entrepris d’enregistrer au cours de l’année 2024 une intégrale de l’oeuvre de Louis Couperin sur sept instruments différents pour le label Erato (Warner Classics). Les pièces de Louis Couperin ( v.1626-1661) figurent parmi les oeuvres majeures du répertoire du clavecin. C’est l’un des premiers représentants d’une dynastie de compositeurs dont le plus célèbre est son neveu François.


« Il touche au coeur avec simplicité. Sa musique, avec un inégalable naturel, se laisse couler, atterrit avec justesse dans un espace linguistique frais et naissant.(…) Il arrive à nous surprendre à chaque coin de mesure. (Jean Rondeau)

Au coeur de ce projet, Jean Rondeau a choisi comme clavecin historique le clavecin Ruckers de Colmar dans lequel il salue

« une pièce extrêmement rare, unique, l’un des plus beaux clavecins jamais joués ».

Après une session d’enregistrement au Musée Unterlinden, le concert Louis Couperin qu’il donnera le 12 mai 2024 marquera le lancement de la saison-anniversaire de concerts et d’événements au Musée Unterlinden, mais aussi une étape importante de cette aventure discographique.

400 ans de musique : une programmation inédite autour du clavecin de Colmar

Le Musée Unterlinden de Colmar célèbre en 2024 le 400e anniversaire du clavecin Ruckers appartenant à ses collections. Fabriqué en 1624 à Anvers par Ioannes Ruckers, cet instrument exceptionnel est l’un des rares clavecins Ruckers connus encore en état de jeu.
Classé au titre des monuments historiques, ce clavecin flamand est aussi une oeuvre d’art peinte et sculptée dont la beauté ajoute à ses qualités musicales. Depuis son acquisition par le Musée Unterlinden en 1980, il est apprécié par les clavecinistes les plus réputés pour des enregistrements et des concerts.
Une programmation-événement permettra au public d’entendre le clavecin au cours de quatre concerts.

Ils seront donnés dans la salle de la Piscine du Musée Unterlinden, une ancienne piscine municipale de 1905 réhabilitée par les architectes suisses Herzog & de Meuron. Les concerts réuniront des artistes qui ont particulièrement joué, enregistré et aimé le Ruckers de Colmar : Christophe Rousset, Jean Rondeau, Christine Schornsheim, mais aussi Blandine Verlet (1942-2018) au travers de deux clavecinistes qui ont été profondément marqués par son enseignement, Jean Rondeau et Jean-Luc Ho. La programmation des concerts permettra
d’entendre le clavecin Ruckers dans des répertoires variés, en soliste ou accompagné. Le concert du 6 octobre 2024 sera donné par Jean-Luc Ho sur le clavecin Ruckers 1612 prêté par les musées d’Amiens, un instrument
historique très rarement entendu, qui rendra visite à son « cousin » de Colmar pour une rencontre musicale inédite.

Les 400 ans du clavecin de Colmar s’accompagnent d’une médiation diversifiée qui vise à mieux faire comprendre le clavecin, un instrument central du renouveau baroque mais encore méconnu du grand public : « Happy Family »
pour le jeune public et les familles (Fables de La Fontaine par Pierre-Alain Clerc et Aline Zylberajch et un atelier proposé par Yuki Mitzutani, claveciniste ), visite sensible du clavecin accessible aux mal-voyants et non-voyants, rencontre avec le claveciniste Jean-Luc Ho et le facteur de clavecins Émile Jobin, conférence de la musicologue Florence Gétreau sur l’usage et le décor des clavecins, séminaires sur les clavecins de Colmar et d’Amiens
à destination des étudiants des écoles supérieures de musique.
Clavecin Ruckers.

Biographie de l’artiste

Qualifié par le Washington Post « d’un des interprètes les plus naturels que l’on puisse entendre sur une scène de musique classique de nos jours », Jean Rondeau est un véritable ambassadeur pour son instrument. Son talent exceptionnel et son approche du répertoire de clavecin ont été salués par la critique et font de lui l’un des claviéristes majeurs d’aujourd’hui.
Jean Rondeau est signé chez le label Erato (Warner Classics), ayant enregistré plusieurs albums qui mettent à l’honneur la musique ancienne. L’album qui précède les Variations Goldberg s’intitule Melancholy Grace (2021),
salué comme « émouvant […] varié, [et] merveilleux » par le NY Times et
« sublime » par Le Devoir. Celui-ci est précédé par Barricades (2020), enregistré avec Thomas Dunford, qui fut acclamé par les critiques, tout comme
son enregistrement des sonates de Scarlatti en 2019, qui a remporté le Diapason d’Or de l’Année. Ses premières publications incluent son premier album Imagine (2015), qui a reçu le Choc de Classica et la reconnaissance
de l’Académie Charles Cros ; Vertigo (2016, lauréat du Diapason d’Or cette année-là), qui rendait hommage à deux compositeurs baroques de sa France natale Jean-Philippe Rameau et Joseph-Nicolas-Pancrace Royer ; et
Dynastie (2017), qui explore les concertos pour clavier de Bach et de ses fils Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel et Johann Christian.
Grand promoteur de la musique contemporaine, Jean Rondeau joue en 2018 la première mondiale de Furakèla d’Eve Risser pour clavecin solo au BBC PROMS. Il aborde également ce répertoire en tant que compositeur : en 2016, il compose sa première bande originale pour le film Paula de Christian Schwochow, sorti en avant-première au Festival du film de Locarno la même année.
En juin 2022, Rondeau dévoile en première mondiale UNDR à La Grange au Lac d’Evian, un événement décrit comme « explosif » par la presse nationale. Inspiré de la forme des Variations Goldberg et composé avec le batteur Tancrède D. Kummer, cette création pour deux pianos, batterie et machines a vu le jour aussi au Konzerthaus de Berlin et au Musikfest Stuttgart.
En plus de ses engagements comme soliste et chef d’orchestre, Jean Rondeau donne régulièrement des masterclasses dans le monde entier. Il a enseigné notamment à l’Académie de Gstaad, à l’Université de Hong Kong
et à la Juilliard School de New-York.
Jean Rondeau a étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en se perfectionnant en clavecin, piano, continuo, orgue, jazz et improvisation, ainsi qu’en direction d’orchestre. Il a complété sa formation musicale à la Guildhall School of Music and Drama à Londres. En 2012, il est devenu l’un des plus jeunes interprètes à remporter le premier prix au Concours international de clavecin de Bruges (MAfestival 2012), à l’âge de 21 ans.

Informations pratiques

* Pour participer aux événements, nous vous invitons à réserver
auprès du service réservations du lundi au vendredi
au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.
com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@museeunterlinden.
com
** Tarifs à venir

Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 50
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com
Horaires d’ouverture
Mercredi – lundi : 9h–18 h
Mardi : fermé
Fermé le 01.01, 01.05, 01.11, 25.12

Changement de direction au Kunstmuseum Basel

Credit: Elena Filipovic, Photo: Lucia Hunziker

Le Kunstmuseum Basel a une nouvelle directrice: Elena Filipovic a pris ses fonctions en avril 2024. Elle succède à Josef Helfenstein, qui a pris sa retraite fin 2023. À propos de son nouveau mandat, Elena Filipovic déclare :

« C’est un honneur d’assumer cette impressionnante responsabilité. Je suis profondément engagée à protéger et à élargir davantage l’héritage de l’un des musées d’art les plus importants au monde. La Collection d’art publique de Bâle  qui constitue le noyau historique du Kunstmuseum ; sa création remonte à 1661 dans le but de préserver les œuvres d’art, ainsi que la créativité et les idées des artistes, pour les générations futures et de les partager avec des publics proches et lointains.
C’est la tradition d’un musée véritablement public, dans lequel la rencontre avec l’art a servi de source d’inspiration vitale et de défi aux perceptions communes du monde, chose sur lesquelles Filipovic souhaite s’appuyer. À cette fin, elle vise à élargir le public en renforçant le Kunstmuseum Basel pour qu’il devienne un lieu encore plus accessible, inclusif et accueillant.

Le Kunstmuseum Basel est déjà exceptionnel, mais je pense qu’il a aussi le potentiel de le devenir encore plus grâce à un engagement accru à se voir dans le présent : un musée dans lequel nous comprenons que nous avons des centaines d’années d’art qui peuvent entrer en résonance et nous dire quelque chose d’important sur notre vie actuelle. Un musée dans lequel nous pouvons regarder par exemple le Christ mort au tombeau de Holbein et en venir à comprendre comment nous, en tant que société, avons toujours été aux prises avec la mortalité, la perte et la foi, un tel tableau vieux de plus de 500 ans peut encore nous parler aujourd’hui ».

C’est comme ça que E. Filipovic esquisse son approche : le musée avec ses trésors d’art s’étendant sur sept siècles, doit développer de nouveaux modes de pensée et d’action dans sa programmation et sa recherche pour nous aider à faire face aux complexités d’aujourd’hui.

L’un des axes de son travail sera donc la collection. Filipovic ne veut pas seulement ajouter progressivement de nouveaux accents dans la présentation des œuvres d’art de la collection dans les trois les lieux du musée. Elle espère également élargir la collection d’art public de Bâle avec des acquisitions et des cadeaux soigneusement réfléchis, par exemple des œuvres de créateurs sous-représentés, artistes d’horizons divers. Elle estime en outre que les questions centrales dans la société contemporaine, comme la durabilité et la diversité, sont des défis clés. Le Kunstmuseum Basel doit s’attaquer à ce problème.

Les visiteurs peuvent déjà voir le premier des changements progressifs initiés par Filipovic, dans la présentation des collections. Elle sera également co-commissaire d’une exposition rétrospective, au printemps/été 2025, qui portera un nouveau regard sur le travail de l’artiste franco-italien sculpteur et photographe Medardo Rosso (1858-1928), en perspective d’une époque contemporaine.  La présentation de cette œuvre qui a contribué à ouvrir la voie au modernisme, est réalisé en coopération avec le Musée d’Art Moderne Stiftung Ludwig / mumok, Vienne et sera complétée par des œuvres d’autres artistes.

Détails biographiques

Elena Filipovic (née en 1972) rejoint le Kunstmuseum après plus de neuf ans en tant que directrice et commissaire de la Kunsthalle Basel, où elle a organisé plus de soixante-dix expositions, et suite à son mandat de commissaire principale du WIELS, Bruxelles de 2008 à 2014. Elle a été commissaire du Pavillon croate de la Biennale d’art de Venise en 2022 et a été co-commissaire, avec Adam Szymczyk, de When Things Cast No Shadow, le 5e Berlin
Biennale d’art contemporain en 2008.
Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de Princeton.
Université et a placé l’écriture et la recherche au centre de son approche de l’art.
Ses écrits ont parus dans de nombreux catalogues et revues d’artistes et elle a édité plusieurs recueils, dont The Artist as Curator: An Anthology (Mousse
Publications, 2017) et The Biennial Reader : Anthologie sur les plantes vivaces à grande échelle.
Expositions d’art contemporain, avec Marieke van Hal et Solveig Øvstebø (Hatje Cantz Editeur, 2010). Elle est l’auteur de David Hammons, Bliz-aard Ball Sale (Afterall Books, 2017), pour lequel elle a été récompensée par la Fondation Andy Warhol/Creative Capital Arts Bourse aux écrivains et Les activités apparemment marginales de Marcel Duchamp (MIT Press, 2016), lauréat de la mention honorable, Prix PROSE 2017 en histoire et critique de l’art.

Informations pratiques

HAUPTBAU & NEUBAU
Lu fermé
Ma 10h00–18h00
Me 10h00–20h00
Je–Di 10h00–18h00
Horaires d’ouverture particuliers
Veuillez noter que le Kunstmuseum Basel | Gegenwart sera fermé du 8.4. au 23.5.2024 pour cause de montage de l’exposition.

GEGENWART
Lu fermé
Ma–Di 11h00–18h00