MATCH Design et sport – une histoire tournée vers le futur

Au musée du Luxembourg jusqu'au 11 août 2024
Commissariat général et scénographie :
Konstantin Grcic, Berlin/Allemagne
Chef de projet : Nathalie Opris, Berlin/Allemagne
Architecte délégué du projet :
Jean-Christophe Denise, Paris/France
Catalogue et graphisme de l’exposition :
Bureau Borsche, Munich/Allemagne
Chef de projet : Kolja Buscher, Munich/Allemagne
Commission spéciale :
Nicolas Bourquin et Sven Ehmann, Berlin/Allemagne

Environ 150 objets exposés : pièces historiques uniques et icône emblématiques, produits commerciaux, prototypes, modèles, pièces
commandées, dessins, gravures, projections, films, applications interactives.
L’exposition MATCH : Design & Sport – une histoire tournée vers le futur, est imaginée comme une aire de lancement pour la réflexion sur le futur du sport
et souligne le rôle primordial que le design tiendra dans son façonnage.

Le concept curatorial de l’exposition vise ainsi à donner une vision plus large des corrélations entre ces deux disciplines. Plutôt que d’essayer de
s’imposer comme une étude historique exhaustive, elle poursuit une approche plus narrative, qui met en parallèle des sujets en apparence éloignés, sans les
différencier les uns des autres.

La scénographie de l’exposition s’inspire du monde du sport pour créer une expérience dynamique et immersive. L’immobilisme muséal est alors
remplacé par la mobilité et le dynamisme inspirés des arènes sportives.

Le rôle du design dans le contexte du sport va bien au-delà de la forme, de l’aspect et de la sensation d’une chaussure de course ou d’une raquette. Les
jeux, qu’ils soient physiques ou numériques, sont conçus à partir de règles et de régulations ; par exemple, le poids d’une balle ou la réactivité d’un
clavier sont conçus pour définir la vitesse d’un même jeu. Les athlètes construisent et sculptent leur corps. La technologie est, quant à elle, conçue pour améliorer et optimiser les performances humaines et pour compenser ses éventuelles faiblesses.

L’expérience des spectateurs est également minutieusement pensée, du placement des caméras et des séquences filmées par des drones aux plateformes de diffusion en ligne, en passant par la configuration et les sensations procurées par un stade.

S’ouvrant sur une représentation classique de l’athlète (le Discobole) et sur la notion de superhéros  ou de super-athlète, l’exposition couvre un riche ensemble de sujets illustrant la relation synergique entre le sport et le design. Les objets présentés vont de l’architecture des stades (Temporary Autonomous Zone, Didier Faustino, 2004/2023) aux symboles de l’impact social et
politique fort que le sport a sur nos modes de vie (Replica of the JogBra®from 1977 invented by Lisa Lindahl, Polly Smith and Hinda Miller, 2024 ;
Refugee Nation flag, Yara Said, 2016), en passant par l’impact sur le développement des prothèses (Cheetah® Xcel pied de sprint, Össur, 2021), sur
la robotique (Atlas le robot humanoïde, Boston Dynamics, 2018), les impératifs environnementaux (Gravel Lugged Frame Build Kit, Bamboo Bicycle Club, 2012), l’impression 3D (1827 F BIONIC biathlon rifle, Anschütz, 2022), la production d’équipements ultra-personnalisés (ensemble Versa Foot + Moto Knee Prosthetic Leg, Mike Schulz), l’e-sport (g.Nautilus RESEARCH (casque EEG utilisé pour les interfaces cerveau-ordinateur), g.tec medical engineering GmbH, 2017), le dopage technologique (Speedo LZR Racer fastskin racer back swimsuit, Speedo and Mectex in collaboration with NASA, 2008), l’entraînement (aiScout, ai.io, 2023), et bien d’autres sujets.

Sans formuler d’opinion ou d’interprétation spécifique, la question du futur du sport reste ouverte, partant du principe que la robotique, la technologie et
la digitalisation générale du sport continueront à se développer au même rythme que la progression de la collecte et de l’analyse des données.


Dans son ensemble, l’expérience immersive associe le passé au présent et à un futur hypothétique, pour créer une exposition libérant une énergie palpable, et
rappelant les sensations fortes expérimentées dans le monde sportif.
Cette vision globale, proposée par Konstantin Grcic, se reflète dans la toute dernière image de l’exposition, qui est une citation de la Charte olympique :
La pratique du sport est un droit de l’homme.

Informations et réservation

Ouverture
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne les lundis jusqu’à
22h sauf les 29 juillet et 5 août
fermeture exceptionnelle le 1er mai
Accès
19 rue Vaugirard
75006 Paris
M° Saint Sulpice ou Mabillon
rer B Luxembourg
bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
depuis la gare de Lyon bus 63 arrêt St Sulpice

museeduluxembourg.fr
#ExpoMatch
Contacts

Brancusi

Constantin Brancusi
La Muse endormie 1910
Bronze poli
Don de la Baronne Renée Irana Frachon, 1963
Centre Pompidou - Musée national d’art moderne, Paris
© Succession Brancusi - All rights reserved
Adagp, Paris 2024
Crédit photographique : Centre Pompidou, Mnam-Cci/Adam Rzepka/Dist. Rmn-Gp
Au Centre Pompidou jusqu'au 1er juillet 2024
Galerie 1, niveau 6
Commissariat
Ariane Coulondre, conservatrice, service des collections modernes, Musée national d’art moderne
Commissaires associées
Julie Jones, conservatrice, Cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne
Valérie Loth, attachée de conservation, Cabinet d’art graphique, Musée national d’art moderne
Prologue

Avec plus de 120 sculptures, ainsi que des photographies, dessins et films de l’artiste, la grande rétrospective « Brancusi », organisée au Centre Pompidou, constitue un événement exceptionnel. Elle offre l’opportunité de découvrir toutes les dimensions de la création de cet immense artiste considéré comme l’inventeur de la sculpture moderne.
La dernière exposition rétrospective Brancusi en France, et la seule, remonte à 1995 (sous le commissariat de Margit Rowell au Centre Pompidou). À la fois lieu de vie, de création et de contemplation, l’atelier de l’artiste, joyau de la collection du Musée national d’art moderne depuis son legs à la nation en 1957, forme la matrice de ce projet. En effet, le déménagement intégral de l’Atelier Brancusi dans le cadre des travaux de rénovation du Centre Pompidou est l’occasion unique de mettre en regard son contenu avec  Constantin Brancusi                                         Autoportrait avec la chienne Polaire
                                                                                      dans l’atelier
Vers 1921de nombreux autres chefs-d’oeuvre de l’artiste provenant des plus importantes collections internationales.

Un ensemble exceptionnel de sculptures, jouant sur le dialogue entre les plâtres de l’Atelier Brancusi et les originaux en pierre ou bronze, prêtés par de nombreuses collections privées et muséales (Tate Modern, MoMA, Guggenheim, Philadelphia Museum of Art, The Art Institute
of Chicago, Dallas Museum of Art, Musée national d’art de Roumanie, Musée d’art de Craiova…) sont ainsi réunies.

Parcours de l’exposition

Il y a 120 ans, un jeune artiste roumain traversait l’Europe à pied pour venir s’installer à Paris.
C’est là, dans la capitale en pleine effervescence culturelle, que Constantin Brancusi (1876-1957) invente une nouvelle manière de sculpter, un langage universel privilégiant la taille directe et les formes simples.
Très vite, son oeuvre exerce une grande fascination sur ses contemporains : nombre d’artistes et d’admirateurs se pressent dans son atelier, situé impasse Ronsin (15e arrondissement).

À la fois lieu de vie, de création et de présentation de son travail, cet atelier est conçu par l’artiste comme une oeuvre en soi et légué à sa mort à l’État français. Cet ensemble exceptionnel forme la matrice de l’exposition, complété de prêts majeurs de collections internationales.
Proposant de découvrir à la fois le parcours de Brancusi, les sources de son oeuvre et les grands thèmes que l’artiste n’a cessé d’approfondir, l’exposition met en avant la diversité de sa création : la sculpture, la photographie, le film, le dessin… Cet hommage au père de la sculpture moderne célèbre sa puissance d’invention et sa quête inlassable de beauté.
Il entend montrer un artiste vivant, pleinement inscrit dans son époque, dont la création se doit d’être toujours réactivée :
« Il ne faut pas respecter mes sculptures. Il faut les aimer et jouer avec elles. », disait-il.

Constantin Brancusi
Le Baiser
1907
Pierre
Musée d’art de Craiova, Craiova
© Succession Brancusi – All rights reserved
Adagp, Paris 2024
Crédit photographique : The Art Museum
of Craiova, Roumanie

Blancheur et clarté

« Constantin Brancusi habite un atelier de pierre dans l’impasse Ronsin, rue de Vaugirard.
Ses cheveux et sa barbe sont blancs, sa longue blouse d’ouvrier est blanche, ses bancs de pierre et sa grande table ronde sont blancs, la poussière de sculpteur qui recouvre tout est blanche, son Oiseau en marbre blanc est posé sur un haut piédestal contre les fenêtres, un grand magnolia blanc est toujours visible sur la table blanche. À une époque, il avait un chien blanc et un coq blanc. »
Ces mots de l’éditrice américaine Margaret Anderson témoignent de l’extraordinaire impression de clarté qui saisit les visiteurs de l’atelier, accueillis par de multiples figures de Coqs, dressées vers le ciel. Symboliquement associé à la France, terre d’accueil de l’artiste, l’animal évoque aussi par son chant le lever du jour, l’idée de commencement qui imprègne tout l’art de Brancusi.

Aux sources d’un nouveau langage

Après avoir suivi une formation académique en Roumanie, Brancusi arrive à l’âge de 28 ans à Paris. Remarqué par Auguste Rodin, il devient brièvement son assistant en 1907.
La puissante figure du maître fait office de repoussoir pour le jeune sculpteur. En 1907-1908, trois oeuvres majeures, Le Baiser, La Sagesse de la Terre et La Prière, montrent sa volonté de trouver sa propre voie. Brancusi rompt avec le modelage pour privilégier la taille directe.
Il abandonne le travail d’après modèle pour réinventer la figure de mémoire. Tout en étant profondément original, son art apparaît comme le creuset de ce qu’il peut alors voir à Paris :
les oeuvres antiques ou extra-européennes au musée du Louvre et au musée Guimet, mais également l’art de Paul Gauguin ou les recherches cubistes d’André Derain. Sa série autour du motif de la tête d’enfant éclaire son processus de fragmentation et de simplification des formes, visant à exprimer
« l’essence des choses ».

Ligne de vie

Brancusi conservait tout : lettres, articles de presse, agendas, factures… Ses archives, acquises par le Musée national d’art moderne en 2001 et conservées à la Bibliothèque Kandinsky, réunissent plus de dix mille lettres, livres, disques, documents… Elles constituent une mine d’or pour connaître la vie de l’artiste, ses amitiés, ses goûts, le replacer dans son époque et saisir la fascination qu’il exerce sur ses contemporains. Cet ensemble exceptionnel, dont une partie est exposée dans l’exposition, témoigne de la place centrale de Brancusi au sein de l’avant-garde internationale pendant plus d’un demi-siècle.

L’atelier

Dans l’atelier de Brancusi, tout ou presque naît de sa main : la grande cheminée en calcaire, les tabourets en bois ou les tables en plâtre servant à la fois de mobilier ou de socle…
Dans ses photographies, l’artiste se met lui-même en scène au travail, taillant, sciant ou modelant. Après la Seconde Guerre mondiale, s’il arrête quasiment de sculpter, il déplace, regroupe et combine sans cesse ses oeuvres. Quand une oeuvre est vendue, il la remplace par son tirage en plâtre ou en bronze pour conserver l’unité de l’ensemble. C’est à l’intérieur de ce lieu, à la fois musée de sa création et oeuvre en soi, que Brancusi impose sa vision d’un environnement total. À son décès en 1957, Brancusi lègue à l’État français son atelier, à charge pour celui-ci de le reconstituer. L’ensemble est installé d’abord de manière partielle au Palais de Tokyo puis intégralement au Centre Pompidou. L’un des quatre espaces de l’atelier, celui avec les outils, est reconstitué au coeur de l’exposition. (ci-dessus)

Féminin et masculin

Chez Brancusi, la simplification des formes et la suppression des détails sont paradoxalement sources d’ambiguïté. Dès 1909, l’artiste entame une réflexion sur le motif du torse féminin.
De sa Femme se regardant dans un miroir, nu encore classique, il ne retient que la courbe unissant les formes arrondies de la tête et de la poitrine pour aboutir à l’ambivalente
Princesse X. Est-ce une vierge ou une verge ? L’image idéale de la femme ou un phallus dressé ? L’aspect équivoque de la sculpture fait scandale et lui vaut d’être refusée au Salon des indépendants de 1920. L’art de Brancusi joue du double sens et de la métamorphose.
Le masculin et le féminin fusionnent en une même image, évoquant le thème de l’androgyne, déjà présent dans Le Baiser. Un même trouble s’exprime dans son Torse de jeune homme, au genre incertain. Perturbant l’ordre symbolique de la division des sexes, ces oeuvres font écho à l’esprit contestataire de Dada, porté à la même époque par ses amis Marcel Duchamp, Man Ray et Tristan Tzara.

Des portraits ?

Depuis ses débuts, le genre du portrait occupe une place centrale dans l’art de Brancusi.
En s’éloignant du visible pour aller à l’essentiel, le sculpteur n’en délaisse pas moins la figure humaine, en particulier féminine. Alors que les titres des sculptures conservent les noms des amies ou compagnes qui inspirent le sculpteur (Margit Pogany, la baronne Frachon, Eileen Lane, Nancy Cunard, Agnes Meyer…), leurs personnalités tendent à se fondre et se confondre
en un visage stylisé, ovale et lisse. Elles ne sont
« ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ».

Chacune se distingue par quelques signes élémentaires : yeux en amandes, chignon, bouclettes… Travaillant sans modèle, préférant reconstruire la figure de mémoire, Brancusi pose à travers ses portraits la question de la ressemblance et de la représentation.
Dans ses portraits dessinés, une même ligne souple décline les figures en profils et silhouettes.

L’envol

Le motif de l’oiseau, qui comporte plus de trente variantes en marbre, bronze et plâtre, occupe Brancusi pendant trois décennies. Initiées en 1910, les Maïastras au corps bombé, cou allongé et bec grand ouvert font référence à un oiseau fabuleux des contes populaires roumains.
Dans les années 1920, le sculpteur simplifie la forme, l’amincit et l’étire verticalement jusqu’à la limite de la rupture pour créer la série des Oiseaux dans l’espace. L’envol symbolise pour Brancusi le rêve de l’homme échappant à sa condition terrestre, son ascension vers le spirituel.
En 1927-1928, un procès oppose le sculpteur aux douanes américaines qui refusent le statut d’oeuvre d’art à un Oiseau en bronze, perçu comme une pièce industrielle métallique.

Vers 1930, le maharajah d’Indore lui commande deux Oiseaux pour un temple en Inde qui restera à l’état de projet. Ce caractère sacré, transcendant, transparaît dans le sous-titre de l’exemplaire exposé à New York en 1933 :
« Projet d’Oiseau qui, agrandi, emplira le ciel ».

Lisse et brut

Dans les photographies prises dans l’atelier, Brancusi cadre souvent ses sculptures au plus près, exploitant le pouvoir d’évocation des matériaux. Les surfaces patiemment polies, sur lesquelles toute trace du geste est effacée, contrastent avec des morceaux bruts ou taillés grossièrement. Ce jeu de matière est autant tactile que visuel, comme le souligne par son titre sa Sculpture pour aveugles. Avec le travail en série, chaque sculpture est à la fois unique
et multiple, souvent posée sur des socles superposés auxquels Brancusi porte un soin tout particulier. Composés de formes géométriques simples (croix, cube, disque…), ces supports créent un rythme ascensionnel dynamique et des jeux de correspondances. Brancusi remet en question le statut conventionnel de cet accessoire, traditionnellement utilisé pour surélever la sculpture et la distinguer de son environnement. Il convertit à plusieurs reprises certains
socles en sculpture autonome, refusant toute hiérarchie entre le haut et le bas, entre le banal et le noble.

Reflet et mouvement

« Nous ne voyons la vie réelle que par les reflets. »,
écrit Brancusi.
En polissant longuement le bronze, l’artiste obtient une surface brillante comme un miroir. De cette manière, la sculpture se projette au-delà d’elle-même et échappe à son strict contour. Les photographies et les films
de l’artiste confirment sa fascination pour les éclats de lumière, parfois aveuglants, et leur pouvoir de métamorphose des formes. L’oeuvre en métal poli absorbe, reflète et distord l’image de son environnement et celle de toute personne qui s’en approche. Animée par ce jeu de reflets, perpétuellement mouvants et changeants, la sculpture devient, comme Brancusi la définit,
« une forme en mouvement ». En posant certaines de ses oeuvres sur des roulements à bille, Brancusi fait véritablement tourner ses oeuvres sur elles-mêmes, à l’instar de Léda animée d’un mouvement circulaire comme un disque 78 tours sur un gramophone.

L’animal

Dans les années 1930 et 1940, plusieurs séries consacrées à la thématique de l’animal marquent une évolution vers des formes obliques ou horizontales. Au sein de ce bestiaire, deux groupes se distinguent : les volatiles (coqs, cygnes, oiseaux…) et les animaux aquatiques (poissons, phoques, tortues…). Avec de multiples versions, dans des matériaux et des formats variés, ses sculptures semblent répondre au principe naturaliste de l’espèce.
Par la simplification des formes, Brancusi vise à la fois à atteindre une figuration symbolique de l’animal et à retranscrire son mouvement.
Il explique : « Quand vous voyez un poisson, vous ne pensez pas à ses écailles, n’est-ce pas ? Vous pensez à sa rapidité, à son corps filant comme
un éclair à travers l’eau… »


Les images photographiques ou filmiques réalisées par le sculpteur
témoignent également de son lien étroit à la nature et au vivant.


Le socle du ciel

Brancusi a toujours nourri l’espoir de réaliser des oeuvres monumentales, comme en témoigne la reprise inlassable du motif du Baiser, stylisé et développé à l’échelle architecturale, sous forme de colonne et de porte. Une première occasion s’offre à lui en 1926, quand il plante sa Colonne sans fin dans le jardin de son ami Edward Steichen à Voulangis.
Née d’un modeste socle en bois, cette oeuvre radicale procède de la scansion verticale de l’espace par la répétition du même module, évoquant les piliers funéraires du sud de la Roumanie. C’est d’ailleurs dans son pays natal, à Târgu Jiu en 1937-1938, qu’il mène à bien son unique projet monumental. Sur un axe d’un kilomètre et demi traversant la ville, il place trois éléments symboliques : La Table du Silence, La Porte du Baiser et La Colonne sans Fin. Érigée en fonte métallisée à près de trente mètres de haut, cette dernière figure l’axis
mundi, le trait d’union entre la terre et le ciel, offrant au regard de multiples perspectives.

Informations pratiques

Un documentaire sur Arte
L’exposition « Brancusi » pour les familles
Un dépliant dédié au jeune public est librement disponible pour accompagner les enfants et leurs parents dans leur découverte active des oeuvres du père
de la sculpture moderne.
Tous les dimanches à 15h, la visite « Tribu » de l’exposition « Brancusi » permet d’explorer en famille l’univers de l’artiste.
Un dossier ressources dédié à l’artiste
Un dossier ressources numérique est dédié à Constantin Brancusi et son oeuvre. Il propose :
une approche biographique, une sélection d’oeuvres et des focus. Accessible sur le site internet du Centre Pompidou, les responsables de groupes y trouveront de nombreuses pistes pour préparer la visite ou en tirer profit après leur venue.
Retrouvez ici nos dossiers ressources sur l’art.
Le podcast de l’exposition
Disponible en français et en anglais, un podcast accompagne le parcours dans l’exposition.
Les paroles de Constantin Brancusi et de ses contemporains résonnent avec les propos d’Ariane Coulondre, commissaire de l’exposition, pour présenter les oeuvres phares et le travail de l’artiste.
Les visites guidées
Poser un regard curieux, critique et documenté sur la création, découvrir les enjeux esthétiques et historiques de l’exposition voici quelques-uns des temps forts que réservent les conférencières et conférenciers aux publics.
Visite guidée de l’exposition « Brancusi » en français : le samedi à 16h, le dimanche à 14h et à 16h (durée : 1h30).
Visite guidée de l’exposition « Brancusi» en anglais : le samedi à 12h (durée : 1h30).
Des visites adaptées sont également proposées aux personnes en situation de handicap.

Bijoy Jain / Studio Mumbai

A la Fondation Cartier jusqu'au 21 avril 2024
avec les artistes :
Alev Ebüzziya Siesbye et Hu Liu
Commissaire de l’exposition : Hervé Chandès,
Directeur Général Artistique de la Fondation Cartier
Commissaire associée : Juliette Lecorne,
conservatrice à la Fondation Cartier

En tant qu’architecte, j’apporte la plus grande
considération à la façon dont sont créées les choses.
L’essentiel est d’être attentif à l’environnement naturel,
aux matériaux et aux habitants.
L’espace et l’architecture doivent être inclusifs.
Bijoy Jain

Du 9 décembre 2023 au 21 avril 2024, la Fondation Cartier
pour l’art contemporain présente Le souffle de l’architecte,
une exposition spécialement créée pour l’institution par
larchitecte Bijoy Jain, fondateur du Studio Mumbai en Inde.
Il est l’auteur d’une oeuvre témoignant d’une profonde préoccupation pour la relation entre l’homme et la nature, et dont le temps et le geste sont des facteurs essentiels.
Il est l’auteur d’une oeuvre témoignant d’une profonde préoccupation pour la relation entre l’homme et la nature,
et dont le temps et le geste sont des facteurs essentiels.
Explorant les liens entre l’art, l’architecture et la matière, Bijoy Jain propose à la Fondation Cartier une création totale :
un espace de rêverie et de contemplation en dialogue avec
le bâtiment iconique de Jean Nouvel.

Le souffle de l’architecte

Bijoy Jain imagine une exposition qui se vit comme une expérience
physique et émotionnelle.
Le souffle de l’architecte offre aux visiteurs une véritable
invitation à respirer, à errer en toute quiétude, à redécouvrir
le silence :
« Le silence a un son, nous l’entendons résonner
en nous. Ce son connecte tous les êtres vivants. C’est le souffle
de la vie. Il est synchrone en chacun de nous. Le silence, le
temps et l’espace sont éternels, tout comme l’eau, l’air et la
lumière, qui sont notre construction élémentaire. Cette abondance
de phénomènes sensoriels, de rêves, de mémoire, d’imagination,
d’émotions et d’intuitions provient de ce réservoir d’expériences,
ancré dans les coins de nos yeux, dans la plante de nos pieds,
dans le lobe de nos oreilles, dans le timbre de notre voix, dans
le murmure de notre souffle et dans la paume de nos mains
Convoquant l’ombre et la lumière, la légèreté et la gravité,
le bois, la brique, la terre, la pierre ou encore l’eau,
l’architecte dessine une traversée sensorielle, en résonance
avec la matière. Élaborée au rythme du souffle et façonnée
à la main, l’exposition déploie une installation composée
de fragments architecturaux.

Sculptures en pierre ou en terracotta, façades d’habitats
vernaculaires indiens, panneaux enduits, lignes de pigments
tracées au fil, structures en bambou inspirées des tazias
– monuments funéraires portés sur les épaules à la mémoire d’un
saint lors des processions musulmanes chiites – ces constructions
transitoires et éphémères présentent un monde à la fois infini
et intime et nous transportent dans des lieux aussi proches
que lointains.

Bijoy Jain convie également l’artiste chinoise vivant à Pékin
Hu Liu et la céramiste danoise d’origine turque demeurant
à Paris Alev Ebüzziya Siesbye. Accordant la même importance
à la maîtrise rituelle du geste, à la résonance et au dialogue
avec la matière, tous trois partagent le même ethos et la même
sensibilité. Les dessins monochromes noirs de Hu Liu sont
entièrement réalisés au graphite, par l’itération d’un même
mouvement, afin de révéler l’essence d’éléments naturels :
l’herbe caressée par le vent, le ressac des vagues ou la
silhouette des branches d’un arbre.

Les céramiques d’Alev Ebüzziya Siesbye, comme en apesanteur,
sont également le fruit d’une grande dextérité et d’un dialogue
intense avec la terre.


Pour Bijoy Jain, le monde physique que nous habitons est
un palimpseste de notre évolution culturelle. L’humanité
traverse un paysage en constante évolution, dont les écritures
successives s’entremêlent.

Le souffle de l’architecte tente de donner un aperçu, aussi
fugace soit-il, de la sensorialité qui émane de l’architecture,
de la force intuitive qui nous lie aux éléments et de notre
rapport émotionnel à l’espace.

Bijoy Jain et le Studio Mumbai

Né en 1965 à Mumbai, en Inde, Bijoy Jain a étudié l’architecture à l’Université
de Washington à Saint-Louis, aux États-Unis.
Entre 1989 et 1995, il développe sa pratique architecturale à Los Angeles
dans l’atelier de maquettes de Richard Maier pour le Getty Museum, tout en
étudiant sous la direction de Robert Mangurian, fondateur de Studio Works.
Il a également travaillé à Londres avant de retourner en Inde en 1995.
Les créations de Studio Mumbai ont fait l’objet d’expositions dans
de nombreuses galeries à travers le monde, ainsi que d’acquisitions dans
les collections permanentes du Canadian Centre for Architecture, du MOMA à San Francisco et du Centre Pompidou à Paris.


Le travail de Studio Mumbai a fait l’objet d’expositions internationales notamment au Victoria and Albert Museum de Londres
en 2010, mais aussi à la Biennale de Sharjah en 2013, à Arc en rêve centre
d’architecture à Bordeaux en 2015, ainsi qu’à la Biennale d’architecture
de Venise en 2010 et 2016.
la Grande Médaille d’or de l’Académie d’Architecture de Paris (2014), le BSI
Swiss Architecture Award (2012), le Spirit of Nature Wood Architecture Award, décerné en Finlande (2012), le Aga Khan Award for Architecture (2010) dont il était finalistepour la 11e édition, et le Global Award in Sustainable Architecture (2009).

Informations pratiques

Visites guidées
LES MATINÉES GUIDÉES
Un moment privilégié hors des horaires
d’ouverture pour explorer en groupe l’exposition
en compagnie d’un médiateur culturel.
– Les mercredis, jeudis et vendredis matin à 10 h
Horaires d’ouverture
Tous les jours de 11 h à 20 h, sauf le lundi.
Nocturne le mardi, jusqu’à 22 h.
La fermeture des salles débute à 19 h 45
(21 h 45 les mardis).
Fondation Cartier
261 bld Raspail Paris

Sommaire du mois de mars 2024

Carreau du Temple Paris

30 mars 2024 : La Vierge Du Chancelier Rolin
29 mars 2024 : Drawing Now Art Fair
18 mars 2024 : MINISTÈRE DE L’IMPRESSION
13 mars 2024 : L’Olympisme, une invention moderne, un héritage antique
10 mars 2024 : NELKEN LINE
7 mars 2024  : Femmes de génie – les artistes et leur entourage
6 mars 2024  : Dan Flavin dédicaces en lumière
4 mars 2024  : Holbein et la Renaissance au Nord

La Vierge du chancelier Rolin

du 20 mars –au  17 juin 2024 au musée du Louvre
AILE SULLY,
1ER ÉTAGE,
SALLE DE LA CHAPELLE
Commissariat :
Sophie Caron, conservatrice au département des Peintures du musée du Louvre

Œuvre majeure de l’art occidental, à la dimension fortement méditative,
la Vierge Rolin peut aujourd’hui sembler difficile à comprendre.
C’est pourquoi l’exposition est
guidée par des questions, qui sont autant d’étapes du regard sur le tableau : pour quel(s) usage(s)
Van Eyck a-t-il conçu cette œuvre
si spéciale, à l’intention de Nicolas Rolin, chancelier du duché de Bourgogne ?
Pourquoi a-t-il peint à
l’arrière-plan un paysage tellement miniaturisé qu’il en est presque invisible ? Comment comprendre les deux petits personnages du jardin ? Quels dialogues l’œuvre entretient-elle à la fois avec l’art de l’enluminure et les bas-reliefs funéraires sculptés ? Peut-on savoir comment les artistes du XVe siècle ont compris cette œuvre ?

Le parcours déploie une narration en six sections permettant au visiteur d’entrer plan par plan dans le tableau, à la manière d’une lecture, La Vierge du chancelier Rolin étant placée au centre de la salle. Quatre de ces parties s’articulent autour d’au moins une œuvre de Jan van Eyck.

La première section est consacrée à la rencontre entre Nicolas Rolin et la Vierge à l’Enfant, ce dernier étant figuré de manière très inhabituelle en Salvator Mundi nu. L’œuvre est une scène de présentation à la Vierge particulièrement audacieuse, dans laquelle Rolin se fait représenter à la même échelle, à la même hauteur et dans le même espace que la Vierge et le Christ, qui le bénit, et ce sans être introduit par son saint patron. Le spectateur est exclu de la scène. Le prêt exceptionnel de la Vierge de Lucques du Städel Museum de Francfort offre un saisissant contrepoint, en plaçant le même spectateur dans la position de Rolin, à genoux et en prière devant la Madone.

Dans ce face-à-face, le visage fortement individualisé de Rolin est l’élément le plus frappant du tableau et la deuxième section permet de s’arrêter sur la question du portrait, si centrale dans l’art de Van Eyck et de ses grands contemporains comme Robert Campin ou Rogier van der Weyden. Deux des autres effigies de Rolin exposées sont d’ailleurs de la main de ce dernier (panneau du polyptyque du Jugement dernier des Hospices de Beaune et le manuscrit enluminé des Chroniques de Hainaut de la Bibliothèque royale de Belgique). La singularité de la représentation de Rolin par Van Eyck s’exprime aussi dans le somptueux costume, tout à fait inhabituel, dont Van Eyck a vêtu son commanditaire. Ce rapprochement d’œuvres d’artistes en constante émulation les uns avec les autres est encore enrichie par la présentation du Portrait de Baudoin de Lannoy (Berlin, Gemäldegalerie), autre dignitaire de la cour bourguignonne, qui est probablement le portrait eyckien le plus proche, par sa technique, de celui de Nicolas Rolin. Dans les deux cas, l’impression de vie est stupéfiante et
se manifeste par la représentation du passage du temps sur les visages.

Mais ces personnages se rencontrent dans un lieu par rapport auquel elles sont clairement disproportionnées. La troisième section s’attache à l’architecture peinte par Van Eyck, qui crée un lieu purement imaginaire, précieux et onirique mélange d’église romane et de palais aux touches méditerranéennes. Il s’agit avant tout d’un décor, conçu pour souligner le caractère hors normes de la rencontre. Les chapiteaux, qui n’imitent pas vraiment des chapiteaux romans réels, représentent des épisodes de la Genèse et évoque les fautes commises par les hommes, peut-être pour guider la prière de Rolin. La sublime Annonciation (Washington, National Gallery of Art), bien que d’une composition très différente de la Vierge Rolin, témoigne d’un répertoire commun dans le traitement de l’architecture par Van Eyck.

Par les trois arches aux chapiteaux richement ouvragés, le regard plonge dans le paysage, élément essentiel de la composition et sur lequel est centrée la quatrième section. Dans aucune autre de ses œuvres peintes, y compris le Saint François recevant les stigmates (Philadelphie, Museum of Art), Van Eyck n’a déployé un paysage d’une telle ampleur, d’un telle profondeur et d’une telle richesse de détails.

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Avec toute la virtuosité de son talent de miniaturiste, il crée un territoire dans lequel Rolin peut se projeter de façon à la fois familière et idéalisée. Il ne s’agit pas, en effet, d’un lieu réel mais seulement vraisemblable, qui permet une immersion presque hypnotique, favorable à la prière. L’œil peut se promener très précisément dans cette ville idéale des Pays-Bas bourguignons, guidé en un crescendo émotionnel et spirituel, à mesure qu’il se déplace de la gauche (derrière Rolin) vers la droite (derrière la Vierge et l’Enfant). Dans la Vierge Rolin, le paysage n’est pas plus miniaturisé que dans le bas de page du manuscrit dit des Heures de Turin-Milan de la main du maître.

L’avant-dernière section revient sur le plan médian du tableau, à savoir le jardin et les petits personnages qui ont fait couler tant d’encre.

Le jardin intérieur est marqué par une échelle incongrue par rapport aux autres plans du tableau, ce qui souligne le côté autonome et transitionnel de cet espace. Allusion au thème traditionnel de la Vierge dans un jardin clos, peuplé d’animaux et de plantes réels peints avec un souci illusionniste, cet espace est l’occasion de rapprochement avec l’art des peintres de Cologne, première source de la culture visuelle de Van Eyck mais aussi avec celui des orfèvres, notamment pour les petits objets émaillés qui connaissent, vers 1400, leur apogée technique, et avec celui de son contemporain, Pisanello.
Quant aux deux petits personnages, dont la taille dans le tableau ne dépasse pas deux centimètres de haut, ils sont issus de la tradition médiévale, tant littéraire que figurée dans les manuscrits, dans laquelle déjà ils orientent le regard du lecteur. Ici, ils nous invitent littéralement à plonger dans le paysage. L’homme au turban rouge, allusion possible et probable à l’artiste, semble être le guide de cette exploration. Un demi-siècle plus tard, des artistes comme Hieronymus Bosch (Ecce Homo, Francfort, Städel Museum) détourneront leur signification en la moralisant : ils deviennent ceux qui se détournent de l’essentiel en ignorant la scène principale.

La redécouverte la plus notable de la restauration est celle du revers peint représentant en un trompe-l’œil éblouissant un faux marbre vert que l’on peut aujourd’hui attribuer avec certitude au pinceau de Van Eyck. Il appuie l’hypothèse selon laquelle le tableau avait vocation à être manipulé et à être vu sur ses deux faces. La dernière section de l’exposition aborde donc cette question des deux fonctions de l’objet, probablement conçu pour deux rôles successifs : un tableau de dévotion mobile, proche de l’esprit des petits livres orfévrés, pouvant accompagner le chancelier Rolin dans ses incessants déplacements dans le vaste duché de Bourgogne, ayant à terme vocation à lui servir d’épitaphe dans l’église de Notre-Dame du Châtel à Autun. La composition du panneau révèle des affinités profondes avec les épitaphes sculptées et présente des enjeux similaires de représentation, tels que le montrent deux bas-reliefs de Tournai présentés dans l’exposition.

A la fin du parcours, grâce au projet closertovaneyck, conduit à l’initiative de l’Institut royal du Patrimoine artistique belge (KIK-IRPA), les visiteurs pourront s’immerger grâce à des images de très haute définition dans le paysage créé par Van Eyck, comme pouvait le faire Nicolas Rolin, penché sur son tableau.

La Vierge du chancelier Rolin cristallise à bien des égards les tensions qui traversent l’art flamand dans le premier tiers du XVe siècle, entre tradition médiévale et expérimentations révolutionnaires. En favorisant les rapprochements et comparaisons éloquentes, l’exposition lui permet d’exprimer au mieux à la fois sa singularité et son inscription dans son époque, et contribue à enrichir notre compréhension des dialogues menés par Van Eyck avec les artistes de son temps.

Seul tableau de Jan van Eyck (vers 1390/95-1441) conservé en France, la Vierge du chancelier Rolin est l’un des chefs-d’œuvre des peintures du Louvre. Il est pourtant aujourd’hui étonnamment méconnu.
La restauration dont il vient de faire l’objet au Centre de recherche et de restauration des musées de France est historique : l’œuvre n’avait jamais été restaurée depuis son entrée au musée en 1800. L’allègement des couches de vernis oxydés qui assombrissaient la peinture offre une redécouverte spectaculaire du tableau.
Le Louvre consacre une exposition exceptionnelle à cet événement, mêlant la présentation d’œuvres prestigieuses prêtées par de grands musées internationaux et un dispositif d’immersion numérique permettant de plonger le regard au cœur du tableau de Van Eyck. Une occasion de revoir la Vierge d’Autun et d’interroger autrement ce que l’on pensait savoir de cette œuvre iconique.

Informations pratiques

Horaires et jours d’ouverture
Le musée du Louvre est ouvert tous les jours, sauf le mardi.
La dernière admission se fait 1 h avant la fermeture. L’ évacuation des salles commence 30 min avant la fermeture.
9HT à 18H
lundi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche
9HT à 21H45
vendredi
L’entrée principale du musée est la Pyramide du Louvre.
Elle se répartit en 4 files : les visiteurs sans billet, les visiteurs avec billet, les porteurs de carte (adhérents, ministère de la Culture, Pass Éducation, ICOM, etc.) et les accès prioritaires (PMR, personnels, etc.).
En cas d’affluence, un accès est aussi possible par le Carrousel du Louvre, le passage Richelieu ou la porte des Lions, en fonction de votre profil. Pensez à vérifier sur le plan ci-dessous la praticabilité de l’accès choisi :

EN MÉTRO

Lignes 1 et 7, station « Palais-Royal / Musée du Louvre »
Ligne 14, station « Pyramides »

EN BUS

N° 21, 27, 39, 67, 68, 69, 72, 74, 85, 95

Drawing Now Art Fair

Le Carreau du Temple, 2024 © Grégoire Avenel – Agence Coolhunt paris

le salon du dessin contemporain a redonné des couleurs au printemps !

Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen
150 x 210 cm

« Heureux d’être là », les galeries et les nombreux visiteurs, amateurs, collectionneurs et institutions du monde entier, n’ont pas manqué d’exprimer leur plaisir de se retrouver au Carreau du Temple à l’occasion de la
 17e édition de Drawing Now Art Fair, du 20 — 24 mars 2024

Les participants

Dans les allées se sont croisées de nombreux représentants d’institutions françaises : Centre Pompidou (Laurent le Bon, Xavier Rey, Claudine Grammont et Anne Lemonnier), Ministère de la culture (Edward de Lumney), Palais de Tokyo (Daria de Beauvais), Espace Jacques Villeglé à Saint-Gratien (Carine Roma-Clément), Musée de Grenoble (Sébastien Gökalp), Fondation Carmignac, Hermès, Frac Normandie Grand Large (Keren Detton), Frac Réunion, Fondation Salomon, Mac de Lyon (Isabelle Bertolotti et Mathieu Lelièvre), Frac Montpellier (Eric Mangion), Institut français (Marie-Cécile Burnichon), Fondation Maeght, Fondation Giacometti, Cnap (Béatrice Salmon et Simon
André-Deconchat), Frac Picardie (Pascal Neveux), MAMAC (Hélène Guenin)…
Mais également d’institution internationales : Cartoonmuseum Basel (Anette Gerhrig), Musée Jenisch Vevey (Pamella Guerdat et Nathalie Chaix), Museo Civico Villa dei Cedri (Carole Haensler) Horniman Museum and
Gardens (Errol Reuben Fernandes), Graphische Sammlung ETH Zürich (Linda Schädler), Université de West England (Anouk Mercier), Museum of Applied Arts à Vienne (Marlies Wirth), Kunstmuseum Basel (Anita Haldemann)
… préfigurant de futures collaborations.
Les collectionneurs et les amateurs fidèles, nationaux et internationaux, étaient au rendez-vous : Laurent Fiévet, Antoine de Galbert, Caroline Bourgeois, Alexis Kolnikoff, Marc Pottier, Evelyne et Jacques Deret, Florence et Daniel Guerlain, François et Martine Bordry, Bernard et Michèlle Millet, Guillaume de Saint-Seine, Frédéric de Goldschmidt… S’ils se sont montrés plus réfléchis, ils n’ont finalement pas manqué de concrétiser de nombreux achats.

Rodion Kitaev

Plusieurs personnalités, parfois habituées, étaient présentes : Guillaume Durand, Jacques Toubon, Jérôme Duval Hamel, Aline Asmar d’Amman, Mathieu Lehanneur, Yves Mirande…
Les amis des musées : ADIAF, Amis du Musée d’Art Moderne de Paris, Amis du Quay Branly, Amis des Beaux-Arts de Paris, Amis du Palais de Tokyo, Amis de la Maison européenne de la photographie, Amis du Musée d’Orsay,
le Frac Plateforme, Jeunes amis et Amis du Musée de la Chasse étaient également au rendez-vous et ont eu de nombreux coups de coeur.
La présence de nombreux commissaires indépendants a également été appréciée : Carine Roma, Fabienne Bideaud, Nicolas Bourriaud, Grégory Lang, Jean-Marc Dimanche, Marc Donnadieu, Lauranne Germond, Jean de
Loisy, Alfred Pacquement, Karine Tissot, Alexandra Fau, Klaus Speidel, Isabelle Dervaux, Philippe Piguet…

Vue du salon Drawing Now Art Fair 2024 © Grégoire Avenel
– Agence Coolhuntparis

La foire a été l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des corpus d’oeuvres d’artistes reconnus et de montrer que le dessin devenu oeuvre autonome n’est décidément plus seulement que le crayon mais très ouvert vers d’autres pratiques artistiques.
Près de 18.000 visiteurs se sont pressés dans les allées du Carreau du Temple, il n’était pas rare d’entendre « c’est mon salon préféré » !
La ministre de la culture Rachida Dati était enchantée de ses échanges et découvertes, elle a rappelé le rôle fondamental des galeries dans l’accompagnement et la promotion des artistes.

Drawing Now Art Fair 2024 (de gauche à droite : Claudine Papillon, Marion Papillon, Rachida Dati, Carine Tissot, Christine Phal et Aurélien
Véron) © Olivier Boulet – Agence Coolhuntparis

Le symposium s’est tenu le jeudi 21 mars, dans l’auditorium du Carreau du Temple, mis à disposition par la Ville de Paris, et avec le soutien de Pro Helvetia, curateur•trice•s, directeur•trice•s institutionnel•lle•s et indépendant•
te•s se sont réuni•e•s et ont dressé un état des lieux complet du dessin aujourd’hui à travers les thématiques de la bande dessinée, des outils d’apprentissage, des collections et les questions écologiques.

                                                 Abdelkader Benchamma
Collectionneurs, artistes, amateurs et étudiants en art ont rempli les rangs de l’auditorium. Ils ont également assisté nombreux aux différentes tables rondes proposées par Drawing Now Art Fair pour sa 17e édition, marquant
une année particulièrement réussie pour ce format.
Tatiana Wolska est la lauréate du Prix Drawing Now 2024, elle est représentée par la Irène Laub Gallery. Le prix, soutenu par la Drawing Society, est doté de 15 000 € : 5 000 euros de dotation pour l’artiste, 10 000 euros
d’aide à la production pour une exposition de 3 mois au Drawing Lab et l’édition d’un catalogue monographique.
L’année prochaine, Drawing Now Art Fair, le salon du dessin contemporain revient du jeudi 27 au dimanche 30 mars au Carreau du Temple en synergie avec le Salon du dessin qui se tiendra lui au Palais Brongniart du 26 au 31 mars.
D’ici là, le Printemps du dessin contemporain se poursuit dans toute la France jusqu’au 21 juin, vous pouvez trouver toute la programmation sur : www.printempsdudessin.com.

Tatiana Wolska, Remise du Prix Drawing Now 2024
© Credit photo Say Who / Ayka Lux

Quelques dessins

Information pratiques

Drawing Now Art Fair
Du jeudi 27 au dimanche 30 mars 2025 de 11h à 20h (jusqu’à 19h le dimanche)
drawingnowartfair.com
info@drawingnowartfair.com
+ 33 (0)1 45 38 51 15
Le Carreau du Temple
4, rue Eugène Spuller — 75003 Paris
L’équipe
Christine Phal,
Fondatrice de Drawing Now Art Fair et Drawing Lab
christine.phal@drawingsociety.org
Carine Tissot,
Directrice générale
carine.tissot@drawingsociety.org
Joana P. R. Neves,
Directrice artistique
joana.neves@drawingnowartfair.com
Steven Vandeporta,
Directeur communication et projets artistiques
steven.vandeporta@drawingsociety.org
Leena Szewc,
Chargée de projet web art
leena.szewc@drawingsociety.org
Sophie Fremont,
Chargée des actions culturelles
sophie.fremont@drawingsociety.org
Manon Topalovic,
Référente relations exposants
manon.topalovic@drawingnowartfair.com
Clémentine Demonin,
Assistante communication web
clementine.demonin@drawingsociety.org
Ysée Rocheteau Szkudlarek,
Assistante coordination
ysee.rocheteau@drawingsociety.org
Cosme Baudesson
Assistant coordination et communication
évènementielle
cosme.baudesson@drawingsociety.org
Soutenu par
HOTELS COLLECTION
L’économie de

L’Olympisme, une invention moderne, un héritage antique

Catalogue officiel de l’exposition « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique » du 24 avril au 16 septembre 2024 au Musée du Louvre.

Grâce à la découverte d’archives inédites – issues du fonds de l’artiste Émile Gilliéron – et au réexamen d’oeuvres emblématiques, cet ouvrage revient sur le contexte politique et sur les enjeux de la création de l’olympisme moderne.
Il permet ainsi d’analyser la fabrique de la première iconographie olympique. Le lecteur comprendra alors comment cette réinvention repose sur une combinaison orientée des sources antiques (textes, images et vestiges), faisant de l’olympisme moderne une illusion collective mais efficace.
L’ouvrage rappelle également que Paris, trois fois capitale olympique (1900, 1924, 2024), a été le berceau où est née en 1894 l’idée de l’olympisme moderne.
Cette réinvention, qui s’appuie elle aussi sur une manipulation des sources, a entraîné des dérives nationales ou internationales, des exclusions ou des stéréotypes dont les études classiques ont été d’une certaine manière les victimes.
L’ensemble des textes qui composent ce volume fournissent ainsi les clés pour comprendre l’histoire méconnue de l’olympisme moderne. Par sa matière inédite et son angle d’approche original, ce catalogue s’adresse à tous et permet d’explorer les jeux Olympiques modernes, leur genèse et leur signification.
Cet ouvrage est une coédition Musée du Louvre/Éditions Hazan

INFOS CLÉS

Volume : relié Format : 23 x 28 cm ISBN : 9782754113830
336 pages illustrées
Prix : 45€ TTC Mise en vente : 24 avril 2024

• Catalogue officiel de l’exposition « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique » du
24 avril au 16 septembre 2024 au Musée du Louvre.
• Cet ouvrage revient sur le contexte politique et sur les enjeux de la création de l’olympisme
moderne.
• Ce catalogue s’adresse à tous et permet d’explorer les jeux Olympiques modernes, leur
genèse et leur signification.

VAN GOGH à Auvers-sur-Oise


 à Auvers-sur-Oise, Vincent  van Gogh, Champ de blé sous des nuages d’orage, 1890, huile sur toile, Amsterdam

Au musée d’Orsay jusqu'au 4 février 2024
Commissariat :
Emmanuel Coquery,
conservateur général, directeur du développement culturel et du musée de la Bibliothèque nationale de France, Paris ;
Nienke Bakker,
conservatrice des peintures au Van Gogh Museum, Amsterdam.
En collaboration avec Louis van Tilborgh et Teio Meedendorp, chercheurs au Van Gogh Museum, Amsterdam.
Exposition organisée par l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie – Valérie- Giscard-d’Estaing, Paris, et le Van Gogh Museum, Amsterdam.

Les derniers mois

Cette exposition événement – d’abord présentée au Van Gogh Museum
à Amsterdam jusqu’au 3 septembre 2023 – est consacrée aux œuvres
produites par Vincent van Gogh durant les deux derniers mois de sa
vie à Auvers-sur-Oise, près de Paris : un véritable chant du cygne
où l’artiste, plus prolifique que jamais, livre toutes ses dernières forces
dans son art. L’exposition constitue l’aboutissement d’années de recherches sur cette phase cruciale de la vie de l’artiste.

Arrivé à Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890, Vincent van Gogh y décède
le 29 juillet à la suite d’une tentative de suicide. Durement éprouvé par
les différentes crises subies à Arles puis dans l’asile de Saint-Rémy,
Vincent van Gogh se rapproche de Paris et de son frère Théo,
désormais marié et père d’un petit Vincent, pour retrouver un nouvel
élan créatif. Le choix d’Auvers tient à la présence dans le village du Dr Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la mélancolie, et par ailleurs ami des impressionnistes.

Van Gogh s’installe au centre du village, dans l’auberge Ravoux, et explore tous les aspects du nouveau monde qui s’offre à lui, tout en luttant contre des inquiétudes multiples, alors même qu’il connaît une notoriété naissante dans la critique.
Aucune exposition n’a encore été consacrée exclusivement à cette ultime période de sa carrière, alors qu’à Auvers, l’artiste a produit 73 tableaux et 33 dessins, parmi lesquels des chefs-d’œuvre iconiques comme Le Docteur Paul Gachet,

L’église d’Auvers-sur-Oise, ou encore Champ de blé aux corbeaux. L’exposition met en lumière cette période prolixe, à travers une cinquantaine de tableaux et une vingtaine de dessins. Elle présente notamment une série unique dans l’œuvre de van Gogh : onze tableaux d’un format allongé en double carré, et se conclut par une plongée dans la dimension cinématographique du mythe van Gogh.

Biographie

La vie de van gogh
30 mars 1853 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vincent van Gogh
naît à Zundert (Pays-Bas), dans une famille bourgeoise.
Son père, Theodorus van Gogh, est pasteur.
1869 – 1876 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Van Gogh est employé
chez Goupil & Cie, maison de commerce d’art, à La Haye,
Londres puis Paris.
1878 – 1880 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Après des études
abandonnées de théologie, il devient prédicateur laïc dans
le Borinage, près de Mons, en Belgique, auprès d’une
population de mineurs de charbon.
1880 – 1886 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il décide de devenir
artiste, prend des cours de peinture mais se forme surtout
en autodidacte, à La Haye, dans la Drenthe, et à Nuenen.
Son frère Theo subvient à ses besoins.
février 1886 – février 1888 . . . . . . . . Il vit chez Theo
à Paris, côtoie Émile Bernard, Paul Gauguin, Henri de
Toulouse-Lautrec ou Paul Signac, et expose ses oeuvres.
février 1888 – mai 1889 . . . . . . . . . . . . Il s’installe à Arles.
Le 23 octobre, Gauguin le rejoint et travaille avec lui.
Le 23 décembre, après une dispute, Van Gogh se tranche
l’oreille gauche. Ses premières crises de démence apparaissent.
mai 1889 – mai 1890 . . . . . . . . . . . . . . . . . Il est interné à l’asile
Saint-Paul-de-Mausole, près de Saint-Rémy-de-Provence.
20 mai – 29 juillet 1890 . . . . . . . . . . . . Van Gogh s’installe à
Auvers-sur-Oise, à l’auberge Ravoux. Il meurt des suites
d’un coup de revolver dans la poitrine, tiré le 27 juillet.

Sa dernière toile

Les Racines 1890

Autour de l’exposition

En visite
Réalité virtuelle « La palette de Van Gogh »
Activité proposée pendant toute la durée de l’exposition
Réservation obligatoire sur billetterie.musee-orsay.fr
Durée : 10 min / tarif : 6 € (n’inclut pas le droit d’entrée
au musée)

Trésors en noir et blanc, Dürer, Rembrandt, Goya, Toulouse-Lautrec …

Albrecht Dürer, Adam et Eve, 1504. Gravure sur bois. Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Crédit : Paris Musées / Petit Palai
s

Au Petit Palais jusqu'au 14 janvier 2024
Commissariat :
Annick Lemoine,
directrice du petit Palais et commissaire générale
Anne-Charlotte Cathelineau,
conservatrice en chef du patrimoine, chargée des collections d’arts graphiques avant 1800 et des sculptures.
Clara Roca,
conservatrice du patrimoine, chargée des collections
d’arts graphiques après 1800 et de photographies.
Joëlle Raineau-Lehuédé,
collaboratrice scientifique au département des arts graphiques.
Prologue

Le Petit Palais met à l’honneur son riche cabinet d’arts graphiques à travers une sélection de près de 200 feuilles des grands maîtres de l’estampe comme Dürer, Rembrandt, Callot, Goya, Toulouse- Lautrec, entre autres… L’estampe tient une place prépondérante dans la collection du Petit Palais. Elle est le reflet du goût de ses illustres donateurs, les frères Auguste et Eugène Dutuit et du conservateur Henry Lapauze, à l’origine d’un musée de l’Estampe moderne créé en 1908 au sein même du Petit Palais. En suivant le fil de l’histoire des collections, l’exposition permet à travers ses plus beaux trésors de découvrir un panorama inédit de l’estampe du XVe au XXe siècle.

L’exposition

La première partie de l’exposition présente une sélection des plus belles feuilles de la collection Dutuit qui en comprend 12 000, toutes signées des plus grands peintres graveurs de leur temps. Ces oeuvres rassemblées sous l’impulsion d’Eugène Dutuit se caractérisent par leur qualité, leur rareté et leur pedigree, en témoigne La Pièce aux cent Florins de Rembrandt, exceptionnelle de par sa taille (près de 50 centimètres de large) et de par son histoire puisqu’elle
appartint à Dominique-Vivant Denon, premier directeur du Louvre.

Parmi les 45 artistes présentés, quatre d’entre eux, aux univers extrêmement puissants, ont donc été choisis pour illustrer ce « goût Dutuit » : Dürer, Rembrandt, Callot et Goya.
Le Petit Palais possède 264 estampes originales d’Albrecht Dürer (1471-1528). La sélection présentée permet de retracer l’ensemble de sa carrière, à la fois sa production religieuse comme Adam et Ève et L’Apocalypse mais également des sujets profanes comme Melencolia et La Grande Fortune ou plus singuliers comme Le Rhinocéros.


En parallèle, deux gravures exceptionnelles sont présentées, l’une d’Antonio Pollaiolo,

la plus grande gravure du Quattrocento, qui nourrit plusieurs
oeuvres de Dürer et l’autre de Marcantonio Raimondi dont la figure principale reprend directement le motif de La Sorcière de l’artiste allemand.


Le parcours s’arrête ensuite sur Jacques Callot (1592-1635), célèbre maître nancéen de l’eau-forte dont le musée détient plus de 700 estampes. Les oeuvres exposées montrent à quel point cet artiste brilla par son imagination débridée et son caractère fantasque mais également par sa capacité à créer dans ses minuscules estampes un véritable microcosme fourmillant d’une multitude de détails et de personnages.


L’exposition se poursuit avec Rembrandt (1606-1669), sans doute l’artiste qui fascina le plus Eugène Dutuit. Ce dernier collecta un fonds exceptionnel de 375 estampes du maître pendant plus de cinquante ans. La collection comprend des pièces majeures et rares qui permettent d’embrasser toute la carrière du peintre-graveur hollandais et de retracer son évolution stylistique, iconographique et technique.

Enfin, le parcours présente un ensemble exceptionnel d’estampes de Goya (1746-1828)

dont des épreuves d’état de la Tauromachie et un remarquable album des Caprices.

La création contemporaine

Grâce aux frères Dutuit, la place de l’estampe au sein des collections du Petit Palais est assurée, mais elle doit encore s’ouvrir à la création contemporaine. Henry Lapauze en sera la cheville ouvrière. En 1908, son travail est consacré par l’inauguration du musée de l’Estampe moderne au sein du Petit Palais. Pour
le constituer, Lapauze sollicite de nombreux dons de marchands et collectionneurs comme Henri Béraldi qui offre au musée 100 portraits d’hommes d’État, de savants ou d’artistes dont plusieurs sont présentés dans l’exposition. Il obtient également des dons d’artistes et de familles d’artistes. Les noms égrainés indiquent bien le succès de cette collecte : Buhot, Bracquemond, Chéret, Steinlen, Toulouse-Lautrec… Tous ont marqué l’histoire de l’estampe et dessinent le visage de la gravure contemporaine, essentiellement parisienne, des premières années du XXe siècle.
Les oeuvres rassemblées offrent un panorama d’un Paris 1900 aussi spectaculaire, effervescent que socialement inégalitaire.


Henri Lapauze accueille également les estampes commandées et éditées par la Ville de Paris dont l’exposition présente un très bel exemple, Le Triomphe de l’Art d’après Bonnat, accompagné de son dessin préparatoire et de sa matrice gravée. En contrepoint de ce parcours en noir et blanc, l’estampe en couleurs vient clore l’exposition, bien représentée notamment par un bel ensemble de portraits et de paysages acquis grâce au soutien du marchand
d’art et éditeur Georges Petit. Enfin, une sélection des dernières acquisitions, dont des estampes d’Auguste Renoir, Anders Zorn et Odilon Redon, montre le dynamisme de la politique d’acquisition du musée.

Plusieurs dispositifs de médiation permettent de se familiariser avec les différentes techniques de l’estampe : la gravure sur bois, l’eau-forte et l’eau-forte en couleurs, le burin et la lithographie. En fin d’exposition, après avoir visionné une démonstration filmée de réalisation d’une eau-forte, le visiteur expérimente lui-même ce processus créatif grâce à une table numérique ludique afin de créer une oeuvre qu’il peut recevoir par e-mail et partager sur les réseaux sociaux.

Informations pratiques

Horaires d’ouverture
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Nocturnes : vendredis et samedis jusqu’à 20h
Fermé les 1er et 11 novembre, 25 décembre, 1er janvier.
Accès
En métro
Lignes 1 et 13 : Champs-Élysées Clemenceau
Ligne 9 : Franklin D. Roosevelt
En RER
Ligne C : Invalides
En bus
Lignes 28, 42, 72, 73, 80, 83, 93

À toi de faire, ma mignonne. – Une exposition de Sophie Calle au Musée Picasso

Jusqu'au 7 JANVIER 2024 au musée Picasso
commissaire : Cécile Godefroy est historienne de l’art, docteure de l’université
Paris IV - Sorbonne, membre de l’Association Internationale des
Critiques d’art, elle est Responsable du Centre d’Etudes Picasso
qui ouvrira en décembre 2023 au Musée national Picasso-Paris.

Si vous pensez voir des Picasso, passez votre chemin. Si vous êtes des inconditionnels de Sophie Calle, cette exposition est pour vous. Invitée pour une Carte blanche au musée Picasso-Paris dans le cadre des évènements autour des 50 ans de la mort du géant de l’art moderne, Sophie Calle investit les quatre niveaux du bâtiment déployant son travail autour de deux grands thèmes : la question du regard et celle de la disparition et de la mort.

Prologue

Sophie Calle célèbre à sa manière les 50 ans de la mort de Pablo Picasso, en investissant la totalité des quatre étages de l’hôtel Salé avec une proposition d’exposition inédite.
Organisée en quatre temps correspondant aux quatre étages du musée, l’exposition À toi de faire, ma mignonne prend le contre-pied des multiples évènements de la « Célébration Picasso 1973-2023 » qui mettent à l’honneur l’artiste espagnol.
L’exposition de Sophie Calle porte un regard curieux et décalé sur un choix d’oeuvres emblématiques de Picasso dont l’artiste convoque les images ou la mémoire au travers d’un récit personnel qui se déroule au rez-de-chaussée du musée. Avec cette exposition, qui au fil des étages se déploie indépendamment de Picasso et prend un caractère volontiers rétrospectif, Sophie Calle explore certaines des thématiques qui lui sont centrales telles que la privation du regard ou la disparition en ayant recours à l’archive et à l’écriture comme sources et matières premières de sa création. Relevant le défi de l’invitation, l’artiste interroge avec esprit et profondeur la réception critique de son oeuvre et son souci de transmission aux générations futures.

PARCOURS D’EXPOSITION

PICALSO

Niveau 0

Le rez-de-chaussée de l’hôtel Salé marque l’entrée en scène de Sophie Calle
au musée Picasso. À l’exception de trois autoportraits de Picasso qui entourent
l’artiste faisant sa mignonne, ici incarnée par la présentation du polar qui
donna titre à l’exposition, l’étage joue sur une présence en creux du peintre
espagnol. À l’appui d’un récit personnel, Sophie Calle initie le dialogue en usant
d’anecdotes et souvenirs – certains remontant à l’enfance -, de contrepoints
visuels et de détournements. Avec les « Picasso confinés », ce sont les tableaux
accrochés, protégés de la lumière et photographiés pendant le confinement
qui sont donnés à voir.


L’absence rode également sur les « Picasso fantômes »,
soit cinq tableaux majeurs de Picasso que de grands voilages, brodés au
format des oeuvres, couvrent de descriptions récoltées auprès du personnel
du musée à un moment où les oeuvres étaient prêtées à l’extérieur.

Une composition monumentale enfin, au format de la célèbre peinture Guernica, fait oeuvre collective en réunissant près de deux cents photographies, objets et miniatures de la collection personnelle de Sophie Calle, provenant pour la plupart d’échanges avec les artistes, de Christian Boltanski à Tatiana Trouvé en passant par Miquel Barceló, Damien Hirst et Cindy Sherman.

Salle 0.1

2019. Premier rendez-vous et proposition d’investir le musée Picasso en 2023,
à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de l’artiste. Sans LUI, si je
préfère. Les mots de ma mère se frayent un chemin, le syndrome d’imposture
dans leur sillage. Lors d’un vernissage au musée d’Art moderne, à New York,
découvrant mes oeuvres entre celles de Hopper et de Magritte, elle s’était
exclamée : « Tu les as bien eus ! » Cette fois, je l’imagine chuchoter :
« Pourquoi toi ? »

Récapitulons.
Il y a ma toute première oeuvre, du moins celle à laquelle mon père conféra
ce statut en l’encadrant, et dont il recopia la légende crayonnée au dos, qui
s’effaçait. J’avais peut-être six ans, et ce dessin fit dire à ma grand-mère qu’il y
avait un Picasso dans la famille.


Il y a Tête, un Picasso volé à Chicago, dont j’avais fait le portrait-robot à partir
des souvenirs de ceux qui l’avaient côtoyé.
Il y a Prolongation, titre d’une de ses expositions en Avignon, que je me suis
promis d’emprunter un jour.
C’est maigre.

Salle 0.2

Les Picasso Confinés.

Deuxième rendez-vous au musée Picasso, durant le confinement. Pas
de visiteurs. Les Picasso sont protégés, emballés, dissimulés. Dessous.
Une présence fantomatique, moins intimidante, que j’ai immédiatement
photographiée. Avant même de le savoir, je venais d’accepter.

Salle 0.5

Les Picasso fantômes

Lors de mes premières visites, La Mort de Casagemas, Grande baigneuse au
livre, Paul dessinant, Homme à la pipe et La Nageuse manquaient pour cause de
prêt. J’ai demandé aux conservateurs, aux gardiens et à d’autres permanents
du musée de me les décrire. À leur retour, je les ai voilés avec les souvenirs
qu’ils laissent lorsqu’ils s’absentent.

                                        Sophie Calle, Paul jouant

LES YEUX CLOS

Niveau 1

Le premier étage s’amorce sur une anecdote relatée par Cocteau de Picasso
observant en Avignon un peintre à moitié aveugle peignant le château des
Papes à partir des seuls mots de sa femme. En réponse à la crainte bien connue
de Picasso de perdre un jour la vue, Sophie Calle réunit un ensemble d’objets,
de photographies et de vidéos consacrés au thème du regard – regard clos,
inédit (« Voir la mer »), privé (« La dernière image », « Les Aveugles »), etc.

Picasso dit souvent que la peinture est un métier d’aveugle. Il peint, non
ce qu’il voit, mais ce qu’il en éprouve, ce qu’il se raconte de ce qu’il a vu.
Jean Cocteau

LES AVEUGLES

Salle 1.3
J’ai rencontré des gens qui sont nés aveugles. Qui n’ont jamais vu.
Je leur ai demandé quelle est pour eux l’image de la beauté.


VOIR LA MER

Salle 1.4
À Istanbul, une ville entourée par la mer, j’ai rencontré des gens qui ne l’avaient jamais vue.

Dans son journal intime, ma mère avait écrit :
« Sophie est tellement morbide
qu’elle viendra me voir plus souvent sous ma tombe que rue Boulard. »
Moi, pour éloigner la mort, j’ai photographié des cimetières, filmé ma mère mourante, tenté d’organiser la répétition générale de mes funérailles, possédé un caveau à Montparnasse avant d’en déménager pour raisons familiales, disséminé chez moi des enveloppes qui contiennent autant de testaments rédigés dans l’urgence avant chaque voyage. Pour ensuite passer à autre chose.

                                      le Cénotaphe de Sophie Calle

MA MÈRE, MON PÈRE, ET MOI

Niveau 2

Au deuxième étage du musée, Sophie Calle procède à l’inventaire de ses biens
dans une mise en scène spectaculaire. Introduit par un ensemble d’oeuvres
dédiées au thème de la disparition, celle des parents de l’artiste, jusqu’à sa
propre mort simulée, le visiteur traverse plusieurs salles où plus de 500 objets
de Sophie Calle – dessins, tableaux, photographies, objets d’art et de curiosité,
ouvrages rares, vaisselle et mobilier – sont exposés à la manière de l’Hôtel
Drouot.
Dans les archives personnelles de Picasso conservées au musée, Sophie Calle
a trouvé la lettre d’une association d’aide aux artistes aveugles, sollicitant de
Picasso un dessin original, dans le but d’édifier, avec les bénéfices de la vente,
la Maison des yeux clos. N’ayant pas trouvé la réponse, Sophie Calle a fait appel
à la générosité de la Fondation Almine et Bernard Ruiz-Picasso afin d’organiser
durant l’exposition une vente en ligne organisée par Drouot Estimations d’une
céramique de Picasso et de reverser les bénéfices de la vente à une association
de mal-voyants.

Salle 2.4
Pourquoi faudrait-il jeter en l’air ce qui me fit la grâce d’arriver jusqu’à moi ?
Pablo Picasso
Ma mère est morte, mon père est mort, je n’ai pas d’enfants. Quand je ne serai
plus là, que vont devenir les choses de ma vie ? Sans héritiers définis, une vente
judiciaire peut m’arriver ; vendue à l’encan. Si je veux exorciser cette crainte
qu’à ma mort leur histoire commune, ainsi que celle qui me relie à eux, ne
s’efface, c’est par la générale de ma succession que je dois commencer.

J’ai donc proposé aux commissaires-priseurs de l’Hôtel Drouot de mettre en
scène mon cauchemar, d’expertiser les biens de ma maison de Malakoff et de
dresser l’inventaire descriptif mais non estimatif de mon patrimoine mobilier.

Niveau 3

Le troisième et dernier étage propose un bilan des projets de Sophie Calle.
Un inventaire des 61 projets achevés se présente sous la forme de polars dont
les titres font écho aux séries de l’artiste. Un ensemble de projets restés en
suspens fait suite, donnant vie aux incidents de parcours, aux esquisses et
tentatives, aux oeuvres en sursis et en péril. En fin de parcours, Sophie Calle
investit physiquement une salle de l’étage en installant son bureau qu’elle
tiendra ouvert à ses heures pendant toute la durée de l’exposition.
Salle 3.1

INVENTAIRE DES PROJETS ACHEVÉS

J’ai voulu faire le bilan, partir de RIEN ou presque, dresser la liste de tous les
projets réalisés depuis mes débuts. J’en ai comptabilisé soixante et un. Comme
j’avais été tentée un jour d’emprunter un titre à la série noire, j’ai parcouru leur
inventaire et j’ai eu l’impression que leurs titres m’attendaient

INFOS PRATIQUES

Musée Picasso
ACCÈS
5 rue de Thorigny,
75003 Paris
Métro
Ligne 1 Saint-Paul
Ligne 8 Saint-Sébastien-Froissart
Ligne 8 Chemin Vert
Bus
20 – 29 – 65 – 75 – 69 – 96

HORAIRES D’OUVERTURE
10 h 30-18 h
9 h 30-18 h en période de vacances scolaires
et le week-end
Tous les jours sauf le lundi, le 1er janvier,
le 1er mai et le 25 décembre.
RENSEIGNEMENTS
+33 (0)1 85 56 00 36
contact@museepicassoparis.fr