Raymond Stoppele, le vénitien

Nom : Stoppele
Prénom : Raymond
Profession : artiste peintre
spécialité : peinture, dessin, gravure
signe particulier : enseigne la lithographie à la Bottega del Tintoretto à
« la Serenissima », Venise
signe particulier 2 : porte le catogan

Dans le podcast ci-dessous en écoutant l’entretien de Raymond Stoppele avec Michel Forne. – Esquisse et dialogue autour d’une oeuvre.
Vous ferez plus ample connaissance avec Raymond et son drôle de travail ! écouter « le dit ne va pas sans dire »

Notre entretien

Comment es-tu venu à l’art ?


Je crois bien que depuis tout petit j’aimais dessiner. Ensuite, au collège, le cours d’Arts Plastiques était mon cours préféré et mon professeur de l’époque, Monsieur Olivier, m’avait parlé de l’École des Beaux-Arts et m’avait déjà fortement encouragé à y poursuivre de futures études.

Montagne sacrée

Depuis quand dessines-tu ?

Certainement comme la plupart des enfants, à partir du moment où j’ai pu tenir un crayon dans la main.

Tes parents ?

Des parents qui n’étaient pas du tout dans la culture dite artistique, mais qui m’ont toujours encouragé et surtout permis alors qu’ils n’avaient que très peu de moyens financiers, d’entrer en école d’art, alors que mes camarades entraient soit en apprentissage ou poursuivaient des études qui étaient souvent considérées comme plus sûres.

Pourquoi peins-tu ?

La peinture, comme le dessin sont pour moi indispensables pour ainsi dire quotidiennement. Je pense, sans toutefois en être sûr, que cette pratique me permet d’évacuer différents stress liés à notre vie, à notre entourage, à l’actualité… C’est une sorte de « méditation violente ». Des choses doivent sortir, ces moments (de peinture) ne sont jamais des moments paisibles, mais très intenses et donc ne peuvent jamais durer trop longtemps. Lorsque je travaille à une peinture, je dois souvent faire des pauses.


La gravure ?

En quatrième et cinquième année, aux Beaux-Arts, j’ai fréquenté l’atelier dit de gravure avec comme finalité, le Diplôme National des Beaux-Arts que j’ai obtenu en 1976.
Dans cet atelier j’ai pratiqué les différentes techniques de gravure. Les techniques de taille douce, le bois, la sérigraphie et surtout la lithographie qui est la technique que je pratique toujours et qui me convient le plus pour la liberté du geste qu’elle m’offre.


Comment définirais-tu ta peinture, gravure ?

Ni figurative, ni abstraite, certainement expressionniste.

Fais-tu des dessins/essais préparatoires ?

Cela m’arrive, mais je ne m’y tiens jamais. Je démarre avec une idée et ensuite je laisse aller…

Quand travailles-tu ?

Ayant l’atelier chez moi, je travaille quand le besoin s’en fait ressentir, sans horaires précis.

Un rite pour te mettre au travail ?

jamais sans ma cafetière préférée

Non, juste le besoin.

Ta technique huile etc …

J’aime depuis toujours le papier, tous les papiers. C’est donc mon principal support. Toutes mes peintures sont réalisées à la peinture acrylique. Avec ma façon de travailler, j’ai besoin d’une peinture qui sèche vite, donc surtout pas de peinture à l’huile.


Pour les dessins j’utilise le fusain accompagné parfois de pastels.


                               en avant fusain

L’ambiance, musique, silence, intérieur, extérieur ?

Quasiment toujours de la musique, de genres très variés selon l’humeur et toujours en intérieur.

Tes maîtres ?

Il y en a énormément, de toutes les époques depuis la grotte Chauvet jusqu’à nos jours. Trop nombreux pour les citer.

Références littéraires ?

J’en citerai un parmi beaucoup d’autres, « le livre de l’intranquillité » de Fernando Pessoa.

Qu’est devenu ton travail pendant le confinement ?

Étant habitué à passer beaucoup de temps chez moi dans l’atelier, j’ai continué à travailler sans beaucoup de changements et de façon régulière.

Que cherches-tu à exprimer dans ton travail, qui ne serait pas possible avec des mots ?

Justement, j’ai toujours eu du mal à exprimer mes ressentis avec des mots et donc, mes mots sont ces formes, ces couleurs, ces gestes qui recouvrent mes feuilles et que quiconque peut ensuite ou non, interpréter selon ses propres visions.

Quand as-tu décidé d’exposer votre travail ?

J’ai commencé à montrer mon travail alors que j’étais encore étudiant en école d’Art. Il y a eu ensuite une période assez longue, presque vingt ans, pendant laquelle tout en continuant à pratiquer, je n’ai plus rien montré. Je n’en éprouvais pas la nécessité.

Depuis 2010, je montre à nouveau mon travail de façon assez régulière, mais quand même pas suffisamment car, sans vouloir paraître prétentieux, je reste difficile quant aux lieux d’exposition de mes travaux.

Indices égarés

Peins-tu des autoportraits ?

Non

Cette pandémie a-t-elle agit sur ton travail ?

Très certainement comme tous les évènements que nous subissons tous, mais je ne saurais être plus précis.

Les artistes doivent-ils être le reflet des sentiments, de la vision de leur époque ?

Je ne pense pas qu’ils le doivent, mais peut-être le sont-ils, même si ce n’est pas toujours prémédité.

                                      ainsi vont lithographie 2 couleurs


Quelle est ta plus belle rencontre en art ?

Les rencontres…

Une devise ?

Soyez vous-même sans chercher à suivre les modes.

Une définition de l’art

Souvent inexplicable, mais indispensable.

Et venons-en à Venise…

J’ai l’immense chance depuis de nombreuses années de me rendre dans cette ville que l’on appelle « laSerenissima », Venise. Cela a commencé en 1978. J’ai été durant cinq années, l’assistant de mon maître d’atelier, Robert Simon qui enseignait la lithographie à la Scuola Internazionale di Grafica di Venezia durant les cours d’été. C’était à chaque fois, trois semaines de travail et d’échanges intenses avec de nombreux stagiaires qui venaient aussi bien d’Europe, comme des États-Unis, du Brésil, du Japon.

En 1986, un des membres de cette école a ouvert un autre atelier. La Bottega del Tintoretto, atelier collé à la maison du Tintoret, d’où son nom. C’est un espace que Tintoretto a très certainement utilisé. Il était collé à sa maison avec une entrée depuis son jardin et avec des dimensions tant en surface qu’en hauteur importantes.

                                             Lithographie 3 couleurs


Dans cet atelier, les pratiques sont essentiellement tournées vers les domaines de l’impression. Que ce soient les diverses techniques de gravure, mais aussi la typographie, la lithographie, la reliure et depuis peu, l’édition. Y sont aussi donnés des cours de dessin classique et d’aquarelle.

Depuis 2012, j’y enseigne la lithographie. D’abord pendant des stages intensifs d’été, mais maintenant aussi à d’autres moments de l’année en fonction des demandes et aussi pour mes propres réalisations. J’y retourne donc très souvent et cet endroit est devenu mon deuxième chez moi.

Son site

www.raymondstoppele.odexpo.com

La nef des Fous

                                       bibliothèque Grand Rue

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.