Banksy @ Museum Frieder Burda

Love is in the bin
Jusqu’au 03 mars 2019


Le Musée Frieder Burda présente pour la première fois
au public en février 2019 « Love is in the Bin », œuvre
de Banksy récemment acquise aux enchères chez
Sotheby’s à Londres par une collectionneuse européenne.
Elle est exposée pendant quatre semaines durant lesquelles
s’est tenu également un colloque.
Début octobre, l’autodestruction partielle de cette oeuvre devant
un public médusé, juste après son acquisition pour
1,042 million de livres (1,185 million d’euros) chez
Sotheby’s à Londres, avait jeté le trouble dans le marché de l’art.
Cette oeuvre en peinture acrylique et aérosol, l’une des plus
célèbres de Banksy, montrait une petite fille laissant s’envoler
un ballon rouge en forme de coeur.
Le mystérieux artiste de Bristol, qui maintient l’anonymat avait
revendiqué ce pied de nez au marché de l’art, voulant dénoncer
sa « marchandisation ». L’acheteuse de la toile, une
« collectionneuse européenne », avait ensuite confirmé
sa décision
d’acquérir la nouvelle oeuvre créée ce soir-là »,
avait annoncé Sotheby’s.
Depuis qu’existe l’art conceptuel, les artistes se sont à
plusieurs reprises essayé à la disparition de l’existence
même de l’œuvre d’art, voire à sa destruction, en vue de
saper sa valeur vénale ou de la transférer dans un
autre système de valeurs.

L’autodestruction du tableau de vidéo
Banksy, « Girl with Balloon », daté de 2006,
a sans nul doute permis à cette stratégie artistique
d’atteindre une apogée radicale et nouvelle, et a fait
grand bruit dans le monde entier. En quelques secondes
ce travail acquérait le statut d’œuvre de renom
international – et ce dans un monde pratiquement
submergé par les images.

Le musée a prévu une mise en scène toute concentrée
sur le tableau lui-même, nouvelle icône mondiale, et
visant parallèlement à rendre plausibles les motivations
et intentions contenues dans l’œuvre de Banksy – tout
comme à questionner le contexte dans lequel évolue un
monde artistique qui autorise, ou plutôt génère à lui- seul
la possibilité d’une pareille évolution, pour ne pas dire
explosion, des valeurs et références.

Les conditions d’entrée sont aménagées – dans un esprit
conforme aux propres convictions de Banksy– de façon
à ce que la visite soit accessible au plus grand nombre.
Torpiller les stratégies du marché de l’art – tout en leur
insufflant une forte dynamique : une série de discussions
a permis en accompagnement de se pencher sur cette
question fondamentale, sur la stratégie subtile de Banksy.

Y ont  participé notamment Elke Buhr, rédactrice en chef
de Monopol, Wolfgang Ullrich, chercheur en sciences de
la culture, ainsi que le
spécialiste de Banksy, Ulrich Blanché.
La mise en scène de « L’amour est dans la poubelle »
dans le musée a reçu beaucoup de popularité.
Elle s’appuyait entièrement sur la photo, la nouvelle
« icône mondiale », comme cela a souvent été mentionné
dans la vaste couverture nationale et internationale.
Dans le même temps, elle a essayé sous une forme
concentrée de rendre plausibles les arrière-plans et
les intentions du travail Banksy et de remettre en
question les conditions dans un monde de l’art.

Un monde de l’art qui rend possible un tel développement,
voire une explosion de valeur, en premier lieu.
Les conditions d’admission étaient – délibérément orientées
sur les croyances de Banksy – conçues délibérément
pour que la visite d’un maximum de personnes soit possible:
Au lieu d’admission, un don à un organisme de bienfaisance
a été demandé.

Des fans de Banksy du monde entier sont venus rendre visite.
La foule de visiteurs, 60 000, dont 7000
le dernier week end,

qui ont visiblement apprécié l’atmosphère détendue autour
de l’image comprenait de nombreux jeunes, des familles
et des classes entières.
« J’étais là »: d’innombrables selfies avec le travail
de Banksy constituent le document de fond sur la rencontre
totalement amusante avec l’art.
À compter du 7.3.2019, la Staatsgalerie Stuttgart intégrera
sous forme de prêt permanent l’image de
«L’amour est dans le bac» (de la poubelle ? 🙄 ) de Banksy
et en discutera ainsi l’importance pour l’histoire de l’art.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.