Matthew Barney

« La rencontre avec une oeuvre d’art est une longue gestation. Le fait qu’une création ne soit pas tenue de s’expliquer immédiatement, qu’elle puisse rester longtemps à l’état latent avant de se révéler, est à mes yeux une très bonne chose. » Matthew Barney.mb_008_dr10_1_l.1278280754.jpg


C’est un artiste américain né en 1967, compagnon de la chanteuse & actrice Björk,
Diplômé de Yale en1989, il s’installe à New York où il commence très vite à créer et à exposer. Relevant de l’utopie de l’oeuvre d’art totale, la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune hiérarchie, tous les médiums. Travaillant avec le dessin, la photographie, le film, les installations vidéo et la sculpture, il est rapidement devenu une figure importante de l’art contemporain. Ses installations, ses performances filmées révèlent un univers personnel, constitués de personnages, de lieux et d’objets
hybrides.
Dans ses premières expositions, il a présenté des installations complexes incluant des vidéos où on le voit interagir avec divers objets fabriqués par ses soins et accomplir des exploits physiques tels qu’escalader le plafond de la galerie d’art, suspendu à des vis en titanes. En 1992, Barney introduit des créatures fantastiques dans son travail ; une action qui laisse présager le lexique de ses films à venir.
Démarrée en 1994 et achevée en 2002, la série de films « Cremaster Cycle » a largement contribué à la reconnaissance de Matthew Barney. Pièce maîtresse de son oeuvre, il y impose un monde personnel, peuplé de créatures fantastiques et de surprenantes métamorphoses corporelles. Ce projet est au croisement de la photographie, du cinéma et de l’art contemporain. L’objectif de Matthew Barney est de réaliser des dessins au crayon dans la douleur extrême, sous la contrainte physique, d’où le titre (en anglais) de son exposition actuellement au Schaulager de Bâle, jusqu’au 3 octobre : Le titre de l’exposition » Prayer sheet with the wound and the nail »
 “Drawing Restraint”, “Form can only take shape when it struggles against resistance”.
 Exemple : dessiner au plafond en sautant sur un trampoline, – restraint 18 – dessiner, accroché à une corde au ras de l’eau sur un bateau qui traverse l’atlantique avec un crayon mis dans la bouche d’un poisson ….. Tout cela est très surprenant, et demande réflexion voire explication….. l’art est-il fait pour être toujours compris ?
C’est ainsi que le commissaire, critique d’art  Neville Wakefied, ami de longue date de l’artiste a suggéré la mise en parallèle des oeuvres d’art provenant du Kunstmuseum de Bâle ainsi que d’autres lieux comme des églises, du Hoch Rhein, relatant la passion du Christ ou des martyres. Les eaux fortes d’Albrecht Dürer, de Martin Schongauer, d’Urs Graf, des tableaux de Hans Holbein, Lucas Cranach, de Hans Baldung Grien, d’autres  auteurs inconnus de la Renaissance Rhénane se trouvent mises en résonance avec les sculptures en plastique de résine blanche de MB qui rappellent sa réflexion lors de ses performances physiques.
Son art pour atteindre la perfection, est soumis à diverses contraintes, physiques, d’endurance, de résistance et demande une préparation physique, qui donne un résultat remarquable sur le corps d’athlète que l’on peut admirer dans les diverses vidéos projetées dans les salles du centre d’art. Mais aussi le matériel utilisé pour contraindre son coprs aux excercices physiques a permis la création de sculptures exposées dans des vitrines, présentées dans l’exposition.
mb_046_6_l.1278280848.jpgL’exposition s’articule comme le plan d’une église, avec ses travées, et sa crypte au sous-sol,  en son centre on trouve les 3 vidéos  – restraint 7 (1993) où à l’instar de Marsyas – le satyre /Apollon –self-portrait de MB, sur le siège arrière d’une limousine, qui parcourt Manhattan, se battent tout en gravant avec leurs cornes leur portrait dans le plafond vitré de la limousine, pour finir par se désagréger.
L’architecture si particulière de l’immeuble conçu par Herzog & de Meuron  pour abriter la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, a permis de réaliser une performance, habituelle de MB – Restraint 17 – mais où pour la première fois il ne participe pas physiquement et où il laisse sa place à une jeune fille. Partie de Dornach, le centre des antroposophes, choisi non pour ses idées, mais pour son architecture si particulière, où elle a creusé sa tombe, cette cascadeuse court le long de la grande baie vitrée, puis  grimpe le long de la paroi vers le haut en s’aidant des excroissances, escaladant les bosses comme  dans  une varappe, mais non encordée, toujours dans cette idée, de performance pour atteindre le meilleur, le sommet, et qui lorsqu’elle l’atteint chute indéfiniment d’une hauteur de 58 mètres sur le sol, pour nous ramener à cet objectif d’humilité qui est présent dans toute l’œuvre de MB. A l’extérieur un film permet de suivre la performance sur une vidéo.mb_055_dr17_l.1278280993.jpgmb_baldung_tod_und_frau_l.1278281104.jpg Analogie toute contemporaine entre l’oeuvre de Hans Baldung Grien, « la mort et la femme » « Drawing 17 » et
DRAWING RESTRAINT 9 – Spielfilm von Matthew Barney, Soundtrack komponiert von Björk. Darsteller: Matthew Barney, Björk, Mayumi Miyata, – est visible tous les jours à 14 h, a permis la création des sculptures : Torii et Cetacera, Occidental restraint, résine/vaseline.
 Une exposition à découvrir dans toute sa complexité et dont je retiens, l’idée directrice, d’efforts et d’humilité pour moi, d’aboutissement dans la souffrance pour l’artiste avec un regard ironique sur lui-même.
photos courtoisie Schaulager et scan
désolée pour les erreurs le logiciel du Monde est désespérant de lenteur et de réaction.

Sommaire de juin 2010

06 juin 2010 : De Degas à Picasso – la collection de Jean Planque
10 juin 2010 : Qui « Baise-en-ville » à Mulhouse en 2010
15 juin 2010 : Art Basel 2010
17 juin 2010 : Art Basel – les couples
18 juin 2010 : Art Basel 2010 suite
21 juin 2010 : Art Basel encore
23 juin 2010 : Art Basel 2010 Art Parcours
30 juin 2010 : Jeux et concours

Jeux et concours

concours-de-peche.1277896465.jpgÊtes-vous aussi de ces personnes un peu simplettes comme moi qui tentent désespérément de gagner un voyage, alléchées par les nombreuses publicités, envoyées dans nos mailbox.

En effet j’adore les voyages, mes chroniques précédentes en font état. Aussi à la lecture d’une éventuelle possibilité d’aller à Florence, mon cœur a bondi, et je me suis précipitée sur le sujet.

Il fallait comme d’habitude répondre à un quiz d’une facilité enfantine, et le tirage au sort désignerait l’heureuse élue, car il s’agissait cette fois d’un quiz spécial femme. Or vous ne devinerez jamais qui a été le super gagnant de ce voyage à Florence que je convoitais tant : « un homme, un mec !!! ». Mes deux neurones se seraient-ils entrechoqués pour déboucher sur une telle mauvaise interprétation ? Ou encore ai-je deux cerveaux comme le dauphin, l’un qui dort et l’autre en éveil ? Les deux étant en train de somnoler lorsque j’ai lu l’article.

Mais l’élu aura t – il assez de sensibilité pour apprécier ce divin cadeau, la ville des tous les arts, par excellence. Je trouvais que ce trophée me revenait de droit. Quelle déconvenue, la chapelle Brancacci, le David de Michel Ange, les musées du Duomo, de l’Accademia, le Bargello, le Baptistère, le musée des Offices, enfin toutes ces merveilles, que je rêve de contempler à nouveau, livrées à un quidam. Puis réflexion faite, je me console en me disant que je pourrais être parmi ces malheureux, que tout le monde envie toute l’année, d’habiter dans le Var, et que je pourrais être privée de maison, de nourriture enfin de l’indispensable.

Aussi j’ai mis mon dépit dans ma poche et mon mouchoir au-dessus.

Si l’heureux gagnant me lit, je lui souhaite bon vent et d’apprécier le cadeau à sa juste valeur, en en faisant bon usage.

Art Basel 2010 – Art Parcours

img_7877.1277196646.JPG Le nouveau projet d’exposition spéciale Art Parcours, initié dans le cadre d’Art 41 Basel, scénarise l’art contemporain dans des hauts lieux symboliques et historiques en plein cœur de la ville de Bâle.
Durant trois soirées successives, des travaux in situ et des performances de 10 artistes – Angela Bulloch, John Bock, Daniel Buren, Nathalie Djurberg et Hans Berg, Cerith Wyn Evans, Aurélien Froment, Ryan Gander, Damián Ortega et Martha Rosler –ont  métamorphosé plusieurs sites de la ville. Cette mise en scène d’installations de grande qualité que Jens Hoffmann, le directeur du CCA Wattis Institute de San Francisco a sélectionnés, porta sur l’histoire de Bâle et sur la ville actuelle, et les interventions artistiques étaient enserrées dans l’espace urbain. Parmi les lieux retenus pour cet événement dans la vieille ville figuraient la Cathédrale, l’Hôtel de Ville, le Musée d’Histoire Naturelle, le bâtiment universitaire historique, le Pont du Milieu, le Musée des cultures, un bac qui traverse le Rhin ainsi que divers lieux publics de la ville.
Munie du plan, d’un sac style « baise-en-ville » aux couleurs d’Art Parcours, et d’une bouteille d’eau gracieusement offerte, je gagnais le départ  sur la terrasse (Pfalz) de la Cathédrale qui était ventée et quelque peu arrosée le jeudi, soir du vernissage, mais la vue vaut largement le déplacement. A chaque étape il fallait recueillir un tampon auto-collant qui permettait l’accès à l’installation.
John Bock
“Der Seewolf,” 2010
Bac de la Cathédrale
John Bock réalisa une nouvelle performance sur le bac historique qui transporta les passagers depuis 1854 d’une rive à l’autre du Rhin. Pour cette performance qui évoque le roman de Jack London “Le loup des mers” paru en 1904, Bock  devait se glisser dans le rôle d’un batelier qui captive l’attention des passagers pendant la traversée du fleuve en leur racontant ses récits d’aventure.
Je n’ai jamais pu y participer, le jeudi il s’est mis à pleuvoir, le vendredi il fallait « tuer » pour y accéder, le samedi c’était annulé pour cause de crue.
Je m’adonne au plaisir  de la traversée en bac chaque fois que je vais au musée Tinguely, je vous la recommande.
Angela Bulloch
“Night Sky: Mercury & Venus,” 2010
Cathédraleimg_8322.1277240235.JPG
Angela Bulloch a conçu spécialement et fait réaliser pour l’occasion un caisson lumineux composé d’éléments à LED. Cette installation fascinante simule l’aspect du ciel la nuit, du haut de l’autel de la cathédrale de Bâle. Le travail de Bulloch flotta  au-dessus de l’autel et offrit au spectateur une « vue » panoramique de l’univers. C’était très romantique et incitait au recueillement .
Daniel Buren
‘“Colors on the Rhine” work in situ 2010. Basel CH’
Université vieille
L’installation de Daniel Buren était visible à l’Université de Bâle, la plus ancienne université de Suisse qui se trouve au coeur du centre historique de la ville. A travers son installation, Buren transforma  les fenêtres de la façade de l’Université en feuilles de couleur transparentes qui s’apparentaient à un échiquier. A la tombée de la nuit, ces feuilles s’éclairaient de l’intérieur et projetaient des rayons de lumière.  Cela faisait penser aussi à l’installation dans Art Statement d’Ugo Rondinone.img_7879.1277196558.JPG
Nathalie Djurberg and Hans Berg
“Of Course I’m Working with Magic,” 2010
Musée d’Histoire Naturelle, stock
Nathalie Djurberg a présenté dans les tréfonds des caves du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, une vidéo d’animation en pâte à modeler accompagnée d’une bande sonore live de Hans Berg. Entre animaux empaillés, cornes élancées et autres réminiscences conservées dans cette cave, Nathalie Djurberg présenta une sélection de films d’animation avec des figurines d’animaux modelées de sa main.
Aurélien Froment
“The Fourdrinier Machine Interlude,” 2010
Mentelin Hof, E.E. Zunft zu Weinleuten
Un nouveau film documentaire d’Aurélien Froment, réalisé spécialement pour Art Parcours, était projeté en avant-première. Le film retrace l’histoire du papier à Bâle, de son invention à sa fabrication; des commentaires en allemand, en anglais et en français se superposent et créent une cacophonie de mots incompréhensibles. Il vous invite à visiter le musée du papier qui se trouve dans un bel endroit au bord du Rhin, que vous pouvez compléter par la traversée du Rhin en bac.
Ryan Gander
“Loose Associations 1.1,” 2002
“Loose Associations 2.1,” 2003
Musée d’Histoire Naturelle, Auditoriumimg_7854.1277196862.JPG
Ryan Gander a présenté dans l’amphithéâtre du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, dont les murs sont tapissés, du sol au plafond, de portraits d’illustres hommes de science et académiciens suisses, une série de “Loose Association Lectures”. A la différence de ces scientifiques honorés pour leur maîtrise de la pensée logique,  Gander se joue dans ses lectures de la pensée rationnelle. C’était  un peu surréaliste à suivre, l’artiste allant de long en large dans la pénombre sur son fauteuil roulant, mon anglais « technique » très sommaire ne me permit pas d’apprécier la performance à sa juste valeur.
Damián Ortega
“New Balance,” 2010
Hôtel de Ville, cour intérieure
Damián Ortega a placé une installation dans la cour intérieure de l’Hôtel de Ville et siège du Gouvernement de Bâle depuis le 14e siècle. A l’intérieur de cet édifice politique et juridique, Ortega  a installé une statue monumentale de la Justice flanquée d’une balance à trois bras. Les volontaires se faisaient prier pour y subir la pesée.img_7871.1277197129.JPG
Martha Rosler
“Fair Trade Garage Sale,” 2010
Musée des Cultures
Martha Rosler a créé une nouvelle version de son important travail “Fair Trade Garage Sale” qu’elle a adaptée pour Art Parcours et qui sera présentée au Musée des Cultures.  “Fair Trade Garage Sale” s’inspire de la coutume américaine de “vente de garage”, lors de laquelle le rebut de l’un peut devenir le trésor de l’autre. Tout est mis en vente, les prix peuvent se négocier avec l’artiste qui était présente lors de la vente. Les recettes seront versées à une association caritative locale. J’y ai retrouvé des assiettes en porcelaine chinoise de mon enfance.Une idée que je devrais mettre en pratique …
Cerith Wyn Evans
“Paysage fautif (Wayward Landscape),” 2010
Sur le Pont du Milieu qui passe au-dessus du Rhin,
Cerith Wyn Evans   devait mettre en scène un feu d’artifice sur une plate-forme flottante installée sur le Rhin, à proximité du pont le plus ancien de Bâle, le Pont du Milieu ou  Mittlere Rheinbrücke. Les travaux de Wyn Evans sont des montants de bois sur lesquels s’inscrivent à heure fixe des citations dans des feux d’artifice éphémères. Cette nouvelle création présentée à Bâle  devait se rattacher à son contexte spécifique. Hélas la météo en a décidé autrement. Cet auto-collant-là me manquera toujours !
Parallèlement à Art Parcours, le travail d’installation “Untitled” (America), 1994/1995 est présenté sur le Pont du Milieu (Mittlere Rheinbrücke). Ce travail fait partie de l’exposition “Felix Gonzalez-Torres: Specific Objects without Specific Form” visible jusqu’au 29 août à la Fondation Beyeler. Pour l’installation étincelante de Felix Gonzalez-Torres, des ampoules de pylône devaient être placées en zigzag, sur une longueur de 240 mètres, sur le pont le plus ancien et le plus emblématique de Bâle. Cette installation évoque une fête d’été dans un jardin et donne une impression tantôt romantique et festive, tantôt mélancolique. Gonzalez-Torres avait envisagé que les ampoules devraient brûler pendant toute la durée de l’exposition en étant surveillées et remplacées. Ces ampoules sont à la fois un hymne symbolique à la vie et au possible, mais aussi à son contraire, la mort. Annulé pour cause de pluie et de crue.
Felix Gonzalez-Torres
“Untitled” (America), 1994/1995
Whitney Museum of American Art, New York

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En conclusion, je  m’en  suis donné à cœur joie cette année à Art Basel, seule ombre au tableau, la perte d’une boucle d’oreille vieille de 20 ans, très actuelle en or jaune, longue, fine, vraisemblablement au Schaulager où je « petit-déjeunais  » mercredi 16, si vous la retrouvez, de grâce faites moi signe – ; )))
photos et vidéos de l’auteur

Art Basel 2010 encore

 A la demande générale et particulère …
Quelques œuvres délicates comme cette vidéo florale de Pipilotti Rist, ou cette autre de Tony Oursler, img_8127.1277078308.JPGun étonnant chat de Magritte, et enfin de sublimes tranches d’oranges peintes par Jean Fautrier img_8133.1277078238.JPG rencontrées chez un galeriste genevois, qui impressionné par ma carte de presse m’a aimablement proposé de m’envoyer la documentation de l’œuvre, que j’ai promis de publier, je vous la livre telle quelle :
Les tranches d’orange, 1944
Technique mixte sur papier marouflée sur toile
Mixed media (coat and oil) on paper laid down on canvas
Signée et datée en bas à droite – Signed and dated lower right : Fautrier 44
Titrée au dos sur le châssis – Titled on the back on the stretcher
26.7 x 35 cm – 10 1/2 x 13 3/4 in
Provenance
Collection Jean Fautrier
Référence
Certificat d’authenticité établi par Monsieur Jean-Paul Ledeur fait à Paris le 16 décembre 2003. (clic sur l’image)



Toute la poésie de Rebecca Horn, avec le vol de 2 papillons  bleus en cage, ainsi que les plumes  noires qui  font une délicate roue .
Un dernier hommage à  Louise Bourgeois avec les magnifiques fleurs rouges.
Dans un autre registre Ragnar Kjartansson –Me and my mother – où elle le couvre de crachats, vidéos prises à différents stades de leur vie respective, où un moment cela se termine sur un fou rire.
Poétique aussi l’installation d’Egill Saebjörnsson, – rotation Unit 2010.
Et cette autre installation,
Zilvinas Kempinas (merci à Marc Sanchez) presque éphémère, dont le filin était parfois  emporté par un spectateur distrait et pressé.
 img_8076.1277078401.JPGUn autre amusement, déjà rencontré il y a deux ans, un homme nu, cette année c’est la sculpture du buste, présentée par la galerie Sperone Westwater, œuvre d’Evan Penny, intitulée Michaël (variations µ 1 2010) qui selon l’endroit où vous vous placez et l’angle d’où vous le regardez, change de morphologie, est difforme ou normal. En réalité c’est le buste du galeriste présent, qui le regard amusé, a bien voulu prendre la pose pour moi.img_8096.1277078441.JPG

Je le remercie ici.
 Ou encore TV Man de Corban Walker, dont les yeux vous suivent comme ceux de la Joconde et qui vous font un clin d’oeil complice…
J’allais omettre la chambre aux miroirs et aux bougies de Yayoi Kusama, dont je suis dans l’impossibilité de vous montrer une image, qui comme le tube de Sergio Prego, génére des queues interminables.
Je cite Dominique : s’il y a des queues sans hésitation, elle prendra la queue et son mal en patience et elle est joliment récompensée.
Cette année Art Basel était un grand cru, arrosé force champagne, mais aussi par la pluie, qui a empêché Art Parcours de se dérouler intégralement, surtout par le clou de 23 h, le feu d’artifices à cause de la crue du Rhin !
photos et vidéos  de l’auteur
n’oubliez pas de cliquer sur les liens

Art Basel 2010 suite


cid_74d83330-be66-4388-b4c6-22add8c7beca.1276817445.jpgSi vous avez de la patience, je vous encourage à entrer dans le tunnel-boyau de Sergio Prego de la Galeria Soledad Lorenzo de Madrid. Après un moment assez désagréable pour pénétrer dans le tube, l'insolite est au rendez-vous, une balade dans l'irréel, le rêve, comme suspendu dans un autre monde, pour revenir à la réalité bruyante de la foire.

 
Un bel hommage est rendu à Ernst Beyeler dans le catalogue de la foire, dans sa galerie, avec une photo géante, montrant le Ernst jeune galeriste, créateur d'Art Basel.
Une vidéo de Bill Viola, celle montrée à Unlimited m'a moins convaincue, un masque doré à la feuille de Marina Abramovic. Agnès Varda, avec sa coiffure bicolore, est présente, vous pouvez la croiser assez souvent, avec sa cabane sur la plage, img_7527.1276816879.jpg posée à même le sable. Une belle série de JM Basquiat est présentée par une galerie américaine, Anish Kapoor, et Paul McCarthy facétieux,qui était présent mardi matin pour la première conversation, puis tous les classiques img_7626.1276817033.jpg



Puis Arte résume l'édition 41 de cette foire mondiale, où l'on a le sentiment que la crise mondiale n'est que balivernes. Si vous êtes invités aux réception privées, vernissages, petits déjeuners, lunchs, tout est luxe.
Le public nombreux se presse dans les allées et demeure curieux d'éventuelles nouveautés. Selon les heures et les jours, le public, des vernissages divers, du first choice, des conversations, des rencontres presse, change, cela passe des tenues très classiques des collectionneurs, décidés allant droit au but, aux flaneurs, aux familles avec poussettes, aux femmes allaitant leurs bébés, aux excentriques à chapeaux, une foule hétéroclite, sous le soleil, sous la pluie, dans les divers cafés de la foire, mais aussi se reposant sur les bancs qui entourent la cour, pour reprendre de plus belle la visite des lieux. 


photos et vidéos de l'auteur
sauf la photo 1 photo Robert Cahen

Art Basel – les couples

Aujourd’hui je me suis intéressée aux couples dans les oeuvres d’art.

dan-flangan.1276728824.jpg Les lièvres de Dan Flanagan
img_7551.1276729023.jpg Ceux qui se sont perdus dans le labyrinthe de
Michelangle Pistoletto
Les anonymes qui s’embrassent sous l’objectif de Diane Airbus
img_7603.1276729171.jpg 
 l’African Mythe de Tonny Cragg
img_7633.1276729463.jpg 
 Two babies de Zhang Xiaogang
img_7561.1276729714.jpg 
L’animal ferm’s 92 selon G Orwell de Tim Collins
img_7651.1276729864.jpg les Yorkshire de Jeff Koons
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 le baiser de G Segal
photos de l’auteur
la mise en page laisse à désirer depuis quelques temps, les  textes disparaissent sous les
photos.

Art Basel 2010

Le coup d’envoi est donné ce lundi 14 juin, avec le vernissage d’Art Basel Unlimited, Design Miami et Warteck.
La foule des Vip se pressait sous le soleil de Bâle, le champagne coulait à flots … la suite demain …
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photos de l’auteur
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la Liste Warteck

Qui « baise-en-ville » à Mulhouse en 2010 ?

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Tous les clients des hôtels mulhousiens, auront droit à une œuvre d’art. Cet objet sera déposé sur leur oreiller, s’ils passent 2 nuits dans un hôtel mulhousien, ayant accepté de participer à l’opération. Il faut retenir qu’une seule nuit sera facturée, pendant la période du 11 au 20 juin 2010.
Cette belle initiative, au titre accrocheur, revient  à Sandrine Wymann, la talentueuse directrice de la Kunsthalle,  toute en discrétion, à côté du grand événement qu’est Art Basel. L’idée a germé d’une réflexion entre « filles » pour aboutir au projet, puis à la réalisation  du desing de l’objet par l’artiste mulhousienne Marianne Maric,
L’objet se décline en trois modèles : un ciseau/cigogne, Alsace oblige, un  bretzel, c’est l’évidence, et enfin l’apogée, « renverse-moi » une dame au miroir accompagnée par un bel oiseau, thème cher à l’artiste.
Les sacs de confection française, sont également en vente à l’office du tourisme de Mulhouse et des congrès, à la Kunsthalle, chez divers partenaires de la région,  ainsi qu’au Palais de Tokyo dans le futur.
Cette œuvre d’art est un tirage limité de 3000 pièces, se sont associés divers partenaires, dont la Kunsthalle, l’Office du Tourisme et des Congrès, Mulhouse Alsace, l’UMIH, syndicat des hôteliers restaurateurs et cafetiers, ainsi qu’Interface, Fonds de dotation, structure juridique de droit privé qui a pour vocation de soutenir la création artistique contemporaine dans le domaine des arts visuels.

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Baise-en-ville (n.m.). Petit sac à main d’homme.(familier) Petit sac contenant des affaires de toilette et de couchage.
photos de l’auteur 

De Degas à Picasso – la collection de Jean Planque

Belle entrée en matière que le concerto de Britten, sonné aux quatre coins de la cour de l’ Espace d’art Contemporain Fernet Branca de St Louis. Gérard Cahn  président de l’espace parla avec beaucoup de verve et d’enthousiame de Jean Planque en le citant  :
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 » Il n’y a pas un art du laid et du beau. Cela n’existe pas. Il y a seulement le mystère, la magie et l’horrible peut tout aussi bien  exprimer ces choses. C’est en se livrant totalement à l’instinct, sans intervention intellectuelle, que l’on peut exprimer ce qui est en soi, bien en soi, totalement et fortement.  »
Carnets 1973

Puis encore
« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie. Ma vie = tableaux. Cela depuis très jeune. Mieux que la musique qui m’est pourtant si chère, le tableau s’impose à moi avec brutalité dans sa totalité et je pressens, je pressens le mystère, ce qui ne peut être dit ni à l’aide de la musique, ni à celle des mots. Immédiate compréhension. Chose émotionnelle. Possession de tout mon être. Je suis en eux et eux en moi. Tableaux. »
Carnets 1973
C’est en parcourant la collection, que ces phrases prennent tout leur sens, plus de 140 tableaux s’offrent à vous, le choix, les coups de cœur de cet ancien voyageur de commerce, qui fut le collaborateur d’ Ernst Beyeler, lui servant d’intermédiaire pour accéder à Picasso entre autres.
Avec De Degas à Picasso, collection Jean Planque qui regroupe 140 œuvres sur les 150 que compte cette collection, l’Espace d’art contemporain Fernet-Branca offre tout à la fois ses vastes et beaux volumes et un panoramique sur une collection qui comprend des tableaux « lourds » (Picasso, Van Gogh, Cézanne, Dubuffet…) mais permet aussi de mesurer combien le regard de Jean Planque (1910-1998) était affûté.
« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie », écrit Jean Planque. Une phrase qui pourrait résumer la passion inextinguible d’un grand amateur d’art qui ne craignait pas de se laisser déborder par ses émotions.
« Cette exposition n’est pas faite, dit encore Florian Rodari, – Conservateur de la collection à la Fondation Jean et Suzanne Planque – , de chef-d’œuvre de musées mais bien d’œuvres qui résonnent… » Et qui atteste aussi de l’admirable ferveur d’un amateur d’art qui vivait pour l’amour des tableaux et point pour leur valeur.
De vrais de coups de cœur pour des aquarelles délicates de Cézanne, un minimum de traits et de pigments, juste ce qu’il faut, mais tout est là, la Montagne St Victoire.
Mais aussi Klee, Tobey, Tapiès, Delaunay, le passionnant Toledo, Sam Francis et ses magnifiques petits formats, De Staël, Bonnard, Rouault, Monet, Bazaine, Bissière jusqu’à ce profil, sculpté par Kosta Alex,  La magnifique colllection est visible  jusqu’au 24 octobre.

Cezanne Montagne St Victoire aquarelle
Cezanne Montagne St Victoire aquarelle

C’est ainsi que débutent les festivités, qui ne vont aller que crescendo avec Art Basel et le programme alléchant de la « Regio »
pour ne citer que Mulhouse 2010, les musées bâlois, dont la Fondation Beyeler avec l’exposition « Jean Michel Basquiat », le Crac Alsace etc …