Dominique Angel – Paysage

Dominique Angel présente à l’Espace Malraux de Colmar jusqu’au 12 février 2012
Paysage [évocation d’un récit en suspens]

Dominique Angel Paysage

L’astiste marseillais, sculpteur avant tout, manie indifféremment divers médias, le dessin et l’écriture en tête, mais également la photo, la vidéo ou la performance.
Pour l’exposition de Colmar, il rassemble au rez de chaussée plusieurs
éléments sculpturaux sous la forme d’une installation in situ, qui n’est pas sans évoquer l’atelier de Brancusi.

Dominique Angel installation in situ Colmar 2011 espace Malraux

La colonne sans fin ou encore l’amoncellement de pièces de tissus cousues à la Louise Bourgeois
Mon ambition artistique
La recherche d’un hypothétique bonheur fonde la conscience artistique de nos sociétés. De la distraction à l’activité purement utilitaire, de la soumission au libre arbitre, du bon sauvage à la barbarie humanitaire, de l’art pour chacun au tout est
art, de la figuration à l’abstraction, de Dieu pour tous à chacun pour
soi, de l’homme à la femme, de l’individu à la société, de la vie à la
mort, du temps passé au temps présent, je mets dans mon oeuvre autant de
grandes causes que de petits plaisirs. Ils stabilisent mon ego et font
pencher en ma faveur le fléau de la justice aveugle. Mon ambition
artistique est de ne rien laisser au hasard. Mais je m’y prends souvent
comme un manche : l’entreprise est aussi malaisée que de vouloir peindre
un pet.
Mon projet artistique
Les divers aspects de mon activité artistique sont les fragments d’une oeuvre unique à laquelle je travaille dorénavant. Le titre, Pièces supplémentaires, déborde le
projet qu’il annonce.
J’utilise divers moyens d’expressions. La nature de l’art contemporain commande de faire ainsi. Je n’y peux rien.
Mon projet se décompose en cinq parties :
1-Des sculptures de grandes dimensions, conçues comme une sorte de
déménagement en catastrophe au cours duquel on s’exercerait à quelques
arrangements esthétiques pour laisser croire que tout va bien. Une vidéo
une photographie et une installation évoquant les limites de ce
principe complètent généralement le dispositif. ( Je ne peux pas croire
que mes oeuvres puissent retourner au chaos dès que j’ai le dos tourné !).
2- Une installation que je considère être une composition d’atelier, un témoignage, un camp retranché que je recompose chaque fois qu’il est nécessaire avec des apports de sculptures nouvelles et anciennes, des objets, des plantes et toutes sortes de déballages ainsi qu’avec des interventions sonores et vidéographiques. Mon atelier pour l’instant est à l’image du monde. C’est une fabrique d’accessoires gérée
par l’esthétique rigoureuse du bazar. Je suis un artiste de mon temps :
la nature morte devient l’unique sujet de l’art.
3- Un travail photographique. Il y a là des images de sculptures que je n’oserais
jamais faire. Ce sont des sculptures qui n’existent pas. Quelle différence cela fait-il avec la grande majorité des oeuvres d’art dont chacun de nous n’aura, au bout du compte, jamais vu que la reproduction photographique ?
4- Une pièce de théâtre, une suite de textes sur l’art, de poèmes, de nouvelles et de romans, dont trois ont été déjà publiés à l’occasion de certaines de mes expositions : La beauté moderne, éd. vidéochroniques/Musée d’art contemporain de Nice, Petites
farces de la vie quotidienne, éd. Actes Sud, La brosse à cheveux et le
mexicain, éd. Musée de Belfort, Le 19, C.R.A.C. et le C.A.P. de
Montbéliard accompagneront l’ensemble de mes recherches.
5- Ma production vidéo avec laquelle je me suis évertué jusqu’à présent à
prouver que : a) Le vent de l’Histoire est composé surtout de courants
d’air, b) qu’il poussera des poils aux statues le jour où les poules
auront des dents, c) et qu’enfin la tâche de l’artiste contemporain
consiste à devoir absolument réussir quelque chose dans un monde raté, a
pour objectif maintenant d’affirmer le contraire de ce qu’elle a montré
jusqu’à présent.
Mon projet consiste donc à rassembler ces divers éléments en une oeuvre unique. On comprendra mieux mon entêtement à vouloir nommer chacun d’eux Pièce Supplémentaire, sans autre distinction que leur qualité respective.
En ce qui concerne la théorie de cette entreprise, elle s’organise comme partie constituante de mon travail plastique, autour d’un ouvrage littéraire qui s’intitule
Conditions relatives à la réalisation de quelques unes de mes oeuvres.
J’y décris minutieusement avant qu’elles ne soient réalisées chacune des
séries de pièces qui participent des diverses orientations de mon
travail. Puis je montre, photos, anecdotes, et autres informations à
l’appui qu’avec un même concept, un même système de représentation on
peut élaborer des oeuvres diamétralement opposées.
J’envisage d’utiliser l’ordinateur et la technique de ramification de l’hyper-texte
pour trouver le développement nécessaire au rapport mot / titre / texte
/ image etc., puis de rassembler cette étape de mon travail sur un
CD-ROM qui trouvera sa place dans une installation finale ou sera
confronté la réalité des pièces avec la fiction que représentera cette
synthèse.
Dominique Angel

Une  fresque (diaporama) à l’étage ornent les cimaises du centre d’art. Elle est composée de dessins mis bouts à bouts, accompagnés de photos et de textes témoignage d’une oeuvre en perpétuelle évolution et aux aux  ambitions gigantesques. Elle a donné naissance à l’édition d’un catalogue « Paysage » où l’artiste écrivain, livre des textes et des pensées où il nous offre une vision du monde sur un ton absurde et burlesque, mais aussi le rapport de l’artiste avec son travail. Dans ses romans, souvent écrits à la première personne, il est à la fois auteur et acteur, comme dans ses vidéos, jouant lui-même l’acteur et combattant avec ses sculptures lors de performances aux allures de champs de bataille.
Dominque Angel a enseigné à la Villa Arson de Nice.
Photos et diaporamas de l’auteur
courtoisie de l’Espace Malraux et de Dominique Angel

 
 
 
 

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.