Bernard Latuner – Peplum au musée des Beaux Arts

 
Bernard Latuner Peplum les Romains de la décadence 2003 acrylique

Natif de Mulhouse, Bernard Latuner est un artiste aux orientations multiples : peintre abstrait dans les années 60-70, il engage progressivement un virage figuratif, et laisse apparaître dans les années 80 les prémices de ses réflexions sur le « Péplum ».
Le terme « péplum » est un écho au style cinématographique bien connu, mettant en scène l’Antiquité dans ses acceptions les plus diverses, autant qu’un prétexte à dépeindre une société à travers le prisme de la mise en scène de l’histoire.
Artiste critique, nourri d’images et de lectures, Bernard Latuner offre là une exposition rétrospective d’une série de peintures engagée depuis les années 2000 et présente des œuvres inédites pour l’occasion. Quand l’antiquité rime avec actualité…

Bernard Latuner Peplum - People acrylique 2008

Bernard Latuner nous livre son âme d’enfant enrichie par ses réflexions d’adulte, on peut y déceler aussi ses fantasmes, mais aussi constater que l’histoire se répète.
Ben Hur,Samson et Dalila, Jules Cesar, Quo Vadis,Spartacus, ou, plus près de nous, Gladiator, Troie, Alexandre… Chefs-d’œuvre ou nanars, Bernard Latuner a tout vu, tout décortiqué. « Je suis un fou d’image. » Ses toiles, format grand écran, reconstituent des scènes fameuses. Charlton Heston dans la course de char de Ben Hur, Marlon Brando dans Jules Cesar, Anthony Quinn et Jack Palance dans Barabbas, Brad Pitt dans Troie… Les amateurs prendront un vrai plaisir à retrouver leurs héros. La guerre, le pain et les jeux, la mégalomanie, l’amour du pouvoir, l’érotisme, le culte du corps, les amours de légende, tout y est… Et bien plus… l’analogie avec la période actuelle est évidente .Car comme le souligne Bernard Latuner, « le péplum est un genre pervers ». Et s’il est à nouveau à la mode dans le cinéma américain, « c’est, dit-il, parce ce qu’il permet de justifier l’intervention américaine en Irak. Le péplum a toujours véhiculé un message camouflé… » « Stalingrad est un péplum »  répète t’il..
Grands et petits prendront plaisir à arpenter les salles pour y découvrir les nombreux détails et allusions qui affluent, mais seront aussi admiratifs de la palette de l’artiste et émus devant l’hommage au père.
Bernard Latuner Peplum - Au nom du père 2009-2011 acrylique

 
Les poupées Barbie, prêtent leurs cors à la Naissance de Vénus, font la danse des sept voiles,  l’enlèvement des Sabines nous font participer à une orgie romaine. Narcisse, Diane et les guerriers font sourire.
La vidéo de la  chute nous remémore la triste actualité avec son dictateur déchu et sa statue renversée.
Bernard Latuner Peplum

Les fragments à la petite fille jouant à la poupée, Prométhée apportant le feu, ainsi que Satyre et Ménade, nous mettent en situation  de découvertes de tranches d’histoire antique.
Arrêtez-vous un moment devant la vidéo ou l’acteur Bernard Bloch et ses compagnons racontent la vie du gladiateur Darius.
Bernard Latuner Peplum - la Nouvelle Rome 2009 - 2011 Polystyrène

Les romains de la décadence, tel un Thomas Couture contemporain domine la grande salle, où s’étend la  Nouvelle Rome éblouissante de blancheur, où foisonnent les détails, où Bernard Latuner a laissé courir son âme d’enfant , apothéose de cette très belle exposition.
Bernard Latuner Peplum - Pouvoir acrylique 2006

 
Une belle tranche d’histoire, rapportée avec talent, haute en couleurs, en épopée, en épisodes de vie, un panorama étonnant nous est conté par le mulhousien Bernard Latuner à l’image d’un Gérome mis à l’honneur la saison passée à Orsay.
jusq’au 15 janvier 2012 au musée des Beaux Arts de Mulhouse
entrée gratuite
 
photos de l’auteur – courtoisie de l’artiste
A l’occasion de l’exposition vous pouvez suivre les festivités suivantes :
Jeudi 20 octobre – Conférence dans le cadre du Cycle de conférences SHGM 2011-2012 «  Les métiers de l’historien ». Sur réservation au 03.89.33.78.10

  • à 18h30, Salle de la Décapole Musée Historique

« La cuisine de l’historien » Par Odile KAMMERER
Professeur émérite d’histoire médiévale de l’Université de Haute Alsace, vice-présidente de la SHGM
Comme la justice fondant ses jugements sur le droit mais aussi sur des prélèvements d’ADN, l’historien fait appel aux sciences de la vie, à l’archéologie, aux disciplines plus spécialisées comme l’héraldique, la sigillographie, la paléographie etc. Toutes ces sciences permettent à l’historien d’analyser et critiquer des faits de civilisation pour la compréhension desquels la documentation écrite, quand elle existe, ne permet pas d’approcher globalement « la vraie vie ».
 
 
Vendredi 21 octobre – Concert. Sur réservation au 03.89.33.78.10

  • à 20h au Musée Historique, Concert « Antichi Strumenti » : « Gaspard Weiss, flûtiste mulhousien du XVIIIème siècle ».

 


Mercredi 26 octobre – Animations autour de l’exposition « Péplum » de Bernard Latuner 

  • à 15h : animations autour de l’exposition Péplum de Bernard Latuner
  • de 15h à 16h30 : atelier pédagogique tout public « Mulhouse, ma belle ruine ». En s’inspirant de la peinture d’histoire du XIXème siècle et de l’installation « La nouvelle Rome » de Bernard Latuner, les enfants seront invités à imaginer une nouvelle image de Mulhouse, cité idéale, rêvée et transformée. Pour les enfants de 7 à 10 ans. Sur réservation au 03 89 33 78 10. (10 places). RDV au Musée des Beaux-Arts.
  • à 18h30 : visite-guidée de l’exposition Péplum, en présence de l’artiste Bernard Latuner. Animation : Mickaël Roy. Sur réservation au 03 89 33 78 10

 
 
Mercredi 26 octobre – Ciné Club : « Romulus et Remus »  (1961) de Sergio Leone et Sergio Corbucci

  • à 19h30 : projection du film « Romulus et Remus » (1961) de Sergio Leone et Sergio Corbucci avec Steve Reeves, Gordon Scott, Virna Lisi – 105 minutes. Ciné-club « Péplum » co-organisé par le Musée des Beaux-Arts et l’association Musées Mulhouse Sud Alsace à l’occasion de l’exposition « Péplum » de Bernard Latuner.

Ø      Réservation obligatoire (visite et/ou projection) auprès de Musées Mulhouse Sud Alsace au 0800 940 360 (appel gratuit) 
 
 

Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Bientôt le métal entre nous sera changé en or a été spécialement créée pour la Kunsthalle Mulhouse.

Benoît Maire

 
Monographie de Benoît Maire
Du 15 septembre au 13 novembre 2011
Commissaire d’exposition : Vincent Honoré

Cette exposition n’est ni un instantané, ni une rétrospective mais elle est conçue comme un ensemble complexe comprenant installations, événements, rencontres et projections où la notion centrale d’activité (lire, voir, échanger, réfléchir etc.) émerge.
Une exposition qui oblige toutes vos cellules grises à se mettre en activité
Elle inscrit la trajectoire de l’artiste et la réflexion du commissaire à ses usages possibles, tant matériels que métaphoriques. Elle est pensée comme une structure (spatiale et temporelle) à jouer, à habiter, à déplacer. Elle est ouverte, non conclusive et invite l’autre, le visiteur, à l’agencer, à l’unifier, à l’habiter.
L’exposition, en soi, n’est pas un but, elle n’est qu’un indice de ce que le spectateur peut en faire : l’objet de cette recherche demeure à constituer.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de
trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre),
qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du
savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont
les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à
l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la
mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine
et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse
aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont
pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est
prendre position.  (?)

Benoît Maire - Bientôt le métal entre nous sera changé en or

Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, France
Vit et travaille à Paris

Après un DEA de philosophie à la Sorbonne, Benoît Maire (1978) suit une formation artistique à la Villa Arson de
Nice jusqu’en 2003. Son travail a notamment été exposé au Nouveau Festival du Centre Pompidou, dans les Modules
du Palais de Tokyo, à l’Institute of Contemporary Arts, la Tate Modern et à la David Roberts Art Foundation de
Londres, au CAC de Vilnius. Il s’est vu attribué le prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010.

Ce nouveau cycle d’invitations inédites s’inscrit dans le projet
de recherche de la Kunsthalle autour de la médiation. Il réunit
tout au long de la saison des écrivains et des expositions. Sous
la forme de « mini-résidences » de quatre jours, un auteur
contemporain s’immergera dans l’univers d’une exposition
présentée à la Kunsthalle et composera autour des oeuvres
exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles
et sonores, textes et expressions permettront de visiter, voir,
concevoir et revoir les oeuvres à travers le langage spécifique
de l’écrivain. Une lecture-performance publique sera proposée
dans l’espace d’exposition à l’issue de leur résidence.
Le premier écrivain invité à composer autour de l’oeuvre de
Benoît Maire est Jérôme Mauche.
Né en 1965, Jérôme Mauche vit à Paris et enseigne à l’École
nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il est l’auteur
d’une douzaine de livres. Il dirige la collection Les grands soirs
aux éditions Les petits matins et organise un cycle de rencontres
Poésie Plate-forme à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris.

 Les rendez-vous
Image 1 Kunsthalle
image 2 photo de l’auteur

Tra au Palazzo Fortuny de Venise

 

Michael Borremans TRA

Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi   l’anagramme d’ART,  Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes.
Giacometti Objet Invisbile

Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans
Hiroshi Sugimoto - TRA - Palazzo Fortuny Venise

Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant  sur une banquette au milieu des trésors
TRA détail

On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…).
Anish Kapoor - TRA - Palazzo Fortuny Venise

Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN)
Kim Sooja

Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
 

Le surréalisme à Paris à la Fondation Beyeler

Salvador Dali- Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, (1944) du Museo Thyssen Bornemisza de Madrid.©

 La Fondation Beyeler consacre une grande exposition au surréalisme à Paris. On y pénètre de plein pied, en entrant dans l’exposition, les murs blancs de la Fondation se sont couverts de gris anthracite, pour mieux nous plonger dans l’ambiance de cette époque. Les salles portent le nom de lieux existants ou imaginaires avec leurs titres poétiques. Chacune d’elles est dédiée à un thème, voire à un collectionneur. C’est une immersion totale dans la période chère à André Breton et à son manifeste. Artistes, toiles, sculptures, documents rares, bijoux concourent à nous initier à cette période importante de l’histoire de l’Art.
Il faut prendre son temps et cheminer de salle en salle à la découverte du lieu et de l’exposition concoctée avec talent et savoir, par Philippe Buttner, commissaire et conservateur à la Fondation Beyeler  qui présente un aperçu de l’ensemble de ce mouvement.
Le surréalisme est l’un des mouvements artistiques et littéraires les plus influents du XXe siècle. Il s’est développé à Paris dans l’entre-deux-guerres avant de prendre son essor et d’exercer une influence mondiale qui persiste encore aujourd’hui. De célèbres représentants de l’art moderne en ont fait partie, en ont été proches ou en ont tiré une source d’inspiration. Ils recherchaient une transformation radicale et un élargissement des possibilités expressives et des effets de l’art et de la poésie. Il s’agissait d’exploiter certains aspects de la psyché et de la créativité encore inutilisés pour féconder le processus de création artistique, mais aussi toute l’existence humaine.
Profondément marqués par l’expérience de l’absurdité de la Première Guerre mondiale, les surréalistes ont élaboré sous l’égide du théoricien du groupe, André Breton, des concepts artistiques inédits qui les ont conduits à créer un art différent de tous, qui trouve sa source dans l’imagination poétique, le rêve et l’inconscient. Ils prirent essentiellement pour modèle Sigmund Freud, mais aussi de nombreux écrivains et poètes comme le marquis de Sade, Charles Baudelaire, le comte de Lautréamont et Arthur Rimbaud, ou encore Edgar Alan Poe, sans oublier les romantiques allemands.
L’exposition de la Fondation Beyeler «Dalí, Magritte, Miró – Le Surréalisme à Paris»
Giorgio de Chirico Le mauvais génie d’un roi, 1914/15 Huile sur toile, 61×50,2cm The Museum of Modern Art, New York Photo: © 2011, The Museum of Modern Art, New York / dist. Scala, Florence© 2011, ProLitteris, Zurich

comprend environ 290 oeuvres et manuscrits d’une quarantaine d’artistes et d’auteurs, dont 110 peintres, 30 objets et sculptures, 50 travaux sur papier, 50 photographies, 30 manuscrits et éditions originales, 15 bijoux, et 4 films. Ils sont regroupés dans les salles en partie par artistes, en partie par centres thématiques. On trouvera d’abord des oeuvres de Giorgio De Chirico, que l’on peut considérer comme un précurseur décisif du surréalisme grâce à ses vues urbaines et à ses intérieurs des années 1910. Ces travaux sont associés à de précieux manuscrits et à de rares éditions de textes surréalistes, dont les versions autographes des manifestes surréalistes influents d’André Breton.
 
Hans Arp le coquetier ivre 1926

On découvrira ensuite deux artistes clés de ce mouvement, Joan Miró et Max Ernst. Miró, qui a exploré des espaces encore inconnus par son art onirique et sa couleur suspendue dans l’espace, y figure avec, entre autres, Peinture (Le cheval de cirque) de 1927 du Metropolitan Museum, New York. Max Ernst est également représenté par des tableaux majeurs, dont la célèbre Femme chancelant (La femme penchée) de 1923 de la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf. Après une salle consacrée à Yves Tanguy, dont les univers imaginaires infinis, peuplés d’objets mystérieux — dont témoigne notamment la toile monumentale Les derniers jours (1944) (collection particulière),— représentent une des réalisations les plus poétiques du surréalisme, on découvrira dans la salle suivante un thème central de ce mouvement, celui de l’art de l’objet. Cette salle contient notamment l’oeuvre célèbre de Meret Oppenheim Ma gouvernante – my nurse – mein Kindermädchen, (1936/1967) du Moderna Museet de Stockholm, ainsi que la création majeure de Hans Bellmer, La poupée (1935-1936) (vue à Pompidou Metz), du Centre Pompidou de Paris. Des dessins et des toiles remarquables de Victor Brauner y sont également présentés.
Hans Bellmer La poupée, 1935/36 Bois peint, papier mâché et différents matériaux,61×170×51cm Centre Georges Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris Photo:©Collection Centre Pompidou, dist. RMN, Paris / Georges Meguerditchian © 2011, ProLittteris, Zurich

Cette exposition se distingue aussi par la présentation de deux collections particulières
d’oeuvres surréalistes de tout premier plan. Celle de Simone Collinet, première épouse
d’André Breton, n’avait encore jamais été montrée. Simone Collinet l’avait constituée avec
André Breton dans les années 1920 et l’avait complétée après leur séparation. Cette
collection comprend notamment la toile monumentale de Francis Picabia Judith de 1929, mais aussi le tableau Le mauvais génie d’un roi de Giorgio de Chirico (1914-15) qui se trouve aujourd’hui au MoMA à New York.

Max Ernst L’antipape, 1941/1942 Huile sur toile, 160,8x127,1cm - Peggy Guggenheim Collection, Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) Photo: David Heald © The Solomon R. Guggenheim Foundation © 2011, ProLitteris, Zurich

 Une deuxième salle, conçue en collaboration avec la Peggy Guggenheim Collection de Venise, présente des oeuvres de la collection de Peggy Guggenheim, dont L’antipape de Max Ernst (1941-42), une pièce qui n’est presque plus jamais prêtée. Cette collection incarne la période de l’exil new-yorkais du surréalisme
parisien pendant la Seconde Guerre mondiale. La présentation de ces deux collections
permet de mettre en relief l’aspect essentiel de la mise en scène privée de l’art surréaliste.
 
D’autres salles accordent une large place notamment à Jean Arp et Pablo Picasso,
temporairement très proche du surréalisme. On verra sa toile d’un surréalisme marqué
L’atelier du peintre (La fenêtre ouverte) (1929) de la Staatsgalerie de Stuttgart. Suit un vaste ensemble d’oeuvres du magicien de l’image, René Magritte. Son art s’empare de façon inimitable de la réalité visible — pour mieux la détacher de tout ancrage. On en trouve un exemple majeur dans le chef-d’oeuvre précoce La clef des songes de 1930, mais aussi dans d’importantes oeuvres plus tardives comme L’empire des lumières (1962), appartenant l’un comme l’autre à des collections particulières.
 Cette exposition fait également place à une sélection concentrée de remarquables photographies du surréalisme, parmi lesquelles des oeuvres de Man Ray, Raoul Ubac, Dora Maar et Elie Lotar.
Une salle de projection présente des productions majeures du cinéma surréaliste (notamment Buñuel, Man Ray).
 Ce parcours se referme sur celui qui fut peut-être le plus célèbre des surréalistes, Salvador Dalí, et sur un groupe spectaculaire de ses chefs-d’oeuvre. On verra ainsi L’énigme du désir de 1929 conservée à la Pinakothek der Moderne de Munich, la remarquable Métamorphose de Narcisse, 1937, de la Tate de Londres et Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, (1944) du Museo Thyssen Bornemisza de Madrid.
 
Outre des collectionneurs privés, de grandes institutions ont eu la générosité de  prêter
des oeuvres. Les plus importantes d’entre elles sont la Peggy Guggenheim Collection,
Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) ;

Photo collection Peggy Guggenheim

Peggy Guggenheim,
grande amoureuse  des surréalistes, conseillée, par Marcel Duchamp.
La première pièce de sa collection est celle de Hans Arp le strasbourgeois, après une ydille avec Yves Tanguy elle épouse pour quelques moi en 1942, Max Ernst, auquel elle permet de fuir la France après son internement au camp des Milles près d’Aix en Provence.
 le Centre Georges Pompidou, le Musée national d’art moderne, Paris ; le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; la Tate, Londres ; la Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich – Pinakothek der Moderne ; la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf ; le Museum Ludwig, Cologne ; les Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie ; le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid ; le Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid ; le Museu Coleccao Berardo, Lisbonne ;
The Metropolitan Museum of Art, New York ; The Menil Collection, Houston ; The Museum of Modern Art, New York; la National Gallery of Art, Washington ; le Philadelphia Museum of Art ainsi que le Kunstmuseum de Bâle et le Kupferstichkabinett ainsi que le Kunsthaus de Zürich et l’Alberto Giacometti-Stiftung.

Philippe Buttner Commissaire Sam Keller Directeur de la Fondation Beyeler

 
Le catalogue de l’exposition abondamment illustré et édité par le Beyeler Museum AG et
Philippe Büttner, contient une introduction au mouvement, un commentaire des oeuvres exposées et s’attache tout particulièrement à la question de la présentation de l’art surréaliste — tant par les surréalistes eux-mêmes que dans les collections particulières. On y trouvera des contributions de Quentin Bajac, Philippe Büttner, Julia Drost, Annabelle Görgen, Ioana Jimborean, Robert Kopp, Ulf Küster, Guido Magnaguagno, Philip Rylands, Marlen Schneider, Jonas Storsve et Oliver Wick ainsi qu’une chronologie du surréalisme établie par Valentina Locatelli. Le catalogue de l’exposition est publié dans une édition allemande et anglaise chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern, 289 pages et 304 illustrations en couleur. ISBN: 978-3-7757-3161-4, CHF 68.00. avec un tiré à part en français.
 Jusqu’au 29 janvier 2012.
tous les jours de 10 à 18 h, le mercredi jusqu’à 20 h
Cette exposition devrait être présentée dans une seconde étape aux Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles (mars à juillet 2012).
Images courtoisie de la Fondation  Beyeler
 

Encore Une / Eine noch = Sélest’Art 2011

Cinq  commissaires pour 13 artistes de nationalité  diverses, pour la 19 e édition de Sélest’Art 2011. Sophie Kaplan, directrice du CRAC Altkirch, Olivier Grasser, directeur du FRAC Alsace, et Otto Teichert, directeur des Arts Déco de Strasbourg, épaulés de Pierre-Olivier Rollin, responsable d’un centre d’art à Charleroi (Belgique) et de Hans Dünser, du Kunstraum Dornbirn (Autriche), ces deux dernières villes étant jumelées avec Sélestat.

Sélest'Art 2011

« Lorsque Sélest’art a été créée, c’était une des premières en France à investir une petite ville », observe Olivier Grasser.
Pas de fil conducteur, entre les œuvres, un artiste, un lieu, en adéquation avec celui-ci.
« Privilégier un artiste par lieu et éviter le phénomène d’accumulation. » précise Sophie Kaplan.
Susanne Bürner, Hervé Charles, Michael Dans, Edith Dekyndt, Jean-Jacques Dumont, Jérémie Gindre, Michel Gouéry, Tony Matelli, Emilio Lopez-Menchero, Chantal Michel, Olivier Nottellet, The Plug et Werner Reiterer,  venus de France et d’ailleurs, ont investi, parfois avec des créations, conçues in situ, différents lieux du centre de Sélestat.
La déambulation au hasard des pas, à la recherche des divers points se complète avec la découverte du charme  de la ville et de son patrimoine.
Si vous êtes dans un jour de chance vous serez accompagnés par le célébrissime cri de Tarzan qui  devrait résonner avec régularité dans différents endroits de la ville à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, un parfum d’aventures ? Le jour du vernissage il était un peu aphone.
D’emblée, je souscris à la citation de Jérémie Ginder, affichée sur les cimaises de la bibliothèque humaniste : « Pas tout compris. »  Il s’amuse à détourner les codes et les images.
Mais ne suis-je pas venue, pour écouter la parole des curators, qui guident les curieux à travers la ville ?
Jérémy Ginder Pas tout compris

Ses dessins géologiques, à l’intersection du scientifique et de l’artistique,  de même que plusieurs pierres qui semblent avoir été du bois (tirée du compte rendu de l’expédition Lewis et Clark, la première à traverser le continent américain de part en part, entre 1804 et 1806) est mise en regard avec des planches de bois… exécutées en béton.
Chantal Michel

Les parois en verre du Frac abritent les photos de Chantal Michel. Elle revisite l’œuvre de l’artiste suisse Albert Anker.  La scène de genre, les natures mortes, le portrait ou les vidéos sont une réinterprétation, où elle tient le rôle principal , en de dédoublant parfois de stéréotypes, de manière onirique et troublante.
Hervé Charles  avec Water Fall dans sa vidéo tente de cerner le mouvement insaisssable de l’eau.
L’architecture de la poudrière, suggère le mystère, aussi j’ai été émerveillée par la réalisation d’Edith Dekyndt. En pénétrant dans la pénombre, sur une table blanche éclairée, elle laisse voir de la poussière de fer, animée par un aimant invisible, on s’interroge, vie animale ou végétale, non un amoncellement dérisoire, fragile, qui soulève une émotion presque enfantine.
Michel Gouery

Michel Gouery, dans la le logement des sœurs de l’école Ste Foy nous déroute avec sa guirlandes, à peine connotée, posée sur le mur à la tapisserie lui rappelant son enfance, des êtres hybrides juchés sur un muret, complètent cette installation insolite.
Quant à Werner Reiterer, son installation joue l’effet de surprises, pour ses visiteurs, qui s’amusent à provoquer les interpellations , des voix douces s’échappant de « Come Closer to leave » invitent les passants à s’avancer, puis lorsqu’ils s’approchent les voix changent et se mettent à vociférer, à insulter et somment de décamper. Les visiteurs mettent un moment avant de comprendre, que ce ne sont pas eux qui maîtrisent les voix, que l’automatisation s’installe et finissent par s’en amuser.

Toni Matelli, nous emmène dans un sous-sol, de désolation, après une soirée pizzas, où les participants ont laissé leurs détritus, des miroirs sales, poussiéreux, quelques pièces dans un seau,  un billet vert qui brûle encore, puis dans une pièce une jeune femme, pathétique presque nue, à la plastique avenante, hagarde semble planer dans les brumes de la nuit.
 
Michael Dans - Entre Nous

La visite se termine « Entre nous » de Michael Dans, une sculpture rassemble 5 cercueils en pierre bleue, de format décroissant, alignés dans le parc, allusion aux moments aux morts ou suggestion d’un fait divers morbide,  qui agite le spectre d’une mort inéluctable, avec un humour grinçant.
Le détail de la biennale se trouve dans NOVO n° 16 à partir de la page 85,  que vous pouvez feuilleter en ligne, où les commissaires qui ont concocté cette biennale, tentent de définir la place de l’Art dans la société.
 
Les commissaires de la biennale Sélest’art proposent une journée thématique dimanche 9 octobre, de 11 h à 17 h. Ils présenteront un programme de visite et de débat sur la question de l’art et l’espace urbain.
La journée commencera par une visite guidée de la biennale et sera suivie d’un repas tiré du sac. À 14 h 30, la présentation d’extraits du film Hélioflore, réalisé par Antoine de Roux, introduira le débat qui portera sur les enjeux d’une biennale aujourd’hui : la multiplication de ce genre de manifestations, l’intensification des politiques de communication, l’encouragement des dynamiques de consommation culturelle, la diminution de la part des crédits publics consacrés à la culture…
La rencontre sera animée par plusieurs intervenants : Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Alsace, Brigitte Klinkert, présidente de la commission « culture et patrimoine » au conseil général du Haut-Rhin, Morten Salling, chargé de mission « arts visuels » au conseil général de la Seine-Saint-Denis, Guillaume d’Andlau, vice-président de l’Association des amis du château d’Andlau, Olivier Grasser, Sophie Kaplan, Pierre-Olivier Rollin et Otto Teichert, commissaires de Sélest’art 2011.
Y ALLER Réservation obligatoire au 03 88 58 85 75 ou culture@ville-selestat.fr ; renseignement : office de la culture de Sélestat : 03.88.58.85.75 ; culture@ville-selestat.fr ; www.selest-art.fr. Un bus sera proposé aux participants au départ de Strasbourg.
photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1

Cadavres exquis

Body Worlds Körperwelten

Pour la 2e fois en Suisse, l´inventeur de la plastination et son assitante, le
Dr. Angelina Whalley
, présentent leur exposition à Bâle.
« KÖRPERWELTEN -Eine Herzenssache (une affaire de cœur)».
 
 
Body Worlds

 

Nous voyons les muscles tranchés, sollicités dans les attitudes proposées.

Body Worlds Coeur

des bidons stockés donnent la mesure de la quantité de sang charrié par un être humain quotidiennement
Embryon

tels des bijoux précieux la progression de l’embryon est suivie dans des vitrines

Lors de ma visite de nombreux étudiants en médecine et autres professions médicales telles que des infirmières parcouraient les salles.

jusqu’au 02.12.2012
KÖRPERWELTEN
 – Eine Herzenssache
Messe Basel
Halle 5
CH – 4005 Basel
basel@bodyworlds.com
Billetterie :http://www.ticketcorner.ch/
Du dimanche au jeudi de 9 h à  19:30 (dernière entrée  18:00 )
Les vendredi et samedi de 9h à 21h ( dernière entrée 19h30)
Accès : tram 1 ou 2  arrêt Messeplatz
photos extraites du catalogue de l’exposition

Sommaire de septembre 2011

03 septembre 2011 : Jean-Jacques Delattre à la galerie Hors-Champs
07 septembre 2011 : Louise Bourgeois   A l’infini  – à la Fondation Beyeler
09 septembre 2011 : Max Beckmann – Paysages.
13 septembre 2011 : En vadrouille
27 septembre 2011 : Venise – la Pietà de Jan Fabre
28 septembre 2011 : Fondation Prada Venise

Fondation Prada Venise

Fondation Prada Venise

Tout ce que les planètes mode, art contemporain et architecture comptent de meilleur, de Franca Sozzani à Anish Kapoor (Void Field)
Anish Kapoor - Void Field

en passant par Rem Koolhaas – plus Michael Stipe et Courtney Love – , sont visibles dans le nouveau lieu de la Fondazione Prada à Venise, plus précisément Ca’ Corner della Regina, splendide palais qui accueillait autrefois les archives de la Biennale.
Des murs en brique à peine défraîchis, un piano nobile (l’étage noble avec les pièces de réception) littéralement tatoué de fresques d’antan : tout a quasiment été laissé dans son jus, loin des projets pharaoniques des fondations voisines…
Et c’est ici que Miuccia Prada et Patrizio Bertelli ont décidé de dévoiler leur collection sous l’œil avisé du curateur et illustre critique d’art Germano Celant. Ces trois noms réunis sont déjà synonyme de sans faute et la radicalité de leur choix l’a encore prouvé. Entre les pointures de l’Arte Povera italien, les Donald Judd, Francesco Vezzoli, Bruce Nauman et Louise Bourgeois,
Louise Bourgeois - Cell (Clothes)

 
Damien Hirst, Maurizio Cattelan, Tom Friedman, la très belle collection n’est pas forcément révolutionnaire. En revanche, une chose est sûre, on voit là une vraie passion et connaissance de l’art ainsi qu’une farouche volonté d’interagir avec son public sans excentricités tapageuses. On reste un peu ébahi devant la confrontation franchement inédite entre des céramiques XVIIIe de l’Hermitage
Hermitage

et Fait d’Hiver de Koons – ou l’art de montrer du Koons
Jeff Koons 'Fait d'Hiver"

avec une dose de subtilité bienvenue – avant d’admirer réellement les maquettes – fait rare – du Transformer de OMA et surtout de son projet de fondation livré en 2013 à Milan : montez sur les marches et passez votre tête dans le trou, hop vous êtes dedans, à même le sol.
Fondation Prada - Largo Isarco Milano

La Dolce Vita revu par Francesco Vezzoli ne manque pas de piquant, même si certains ajoutent que Le Bernin n’a rien à craindre ….
Ne pas rater les vidéos de   Nathalie Djurberg (Turn into me) et (Todd Solondz) toujours aussi gore,  ni Authority du Qatar Museum,
Encore moins le mur gris et rose « Concetto spaziale » de Lucio Fontana
Bref, TOUT est beau  et vaut à lui seul le déplacement. Simple, sobre, réjouissant.
Calle de Ca’ Corner ; Santa Croce 2215 ; 30135 Venezia
www.fondazioneprada.org
photos de l’auteur

Venise – la Pietà de Jan Fabre

Jan Fabre réinterprète la Pietà

 

Jan Fabre 'Pietà' Santa Maria de la Misericordia Venise

La Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia présente les dernières créations de Jan Fabre. Organisée pour coïncider avec la 54ème édition de la Biennale de Venise, « Pietas »,  est visible jusqu’au 16 octobre.
L’exposition présente cinq sculptures de marbre, exposées sur une estrade à laquelle les visiteurs ont accès. Le sol est doré, tel un miroir, il faut chausser des patins pour accéder aux œuvres, ce qui donne lieu à un ballet assez comique, de la part de certains visiteurs maladroits, dont moi, of course !

an Fabre 'Pieta'

 
Une jeune femme manie un autre « balai » afin d’effacer toutes traces qu’aurait pu laisser un visiteur maladroit.
Jan Fabre 'Pietà'

À travers ces sculptures, Fabre réinterprète le thème de la pietà, intégrant à des œuvres de facture classique en marbres des éléments anatomiques tel qu’un cerveau, pour évoquer la vie, la mort et la résurrection.
L’œuvre la plus marquante est sans doute Compassionate Dream. Dans cette version de la pietà de Michelange, Jésus a le visage de Fabre et représente celui de la vierge par un crâne de squelette.
Jan Fabre 'Pietà'

 
Loin de toute volonté blasphématoire, il souhaite ainsi mettre en valeur les sentiments de la vierge à l’annonce de la mort de son fils. Parsemée d’insectes, papillons et autres larves, c’est aussi une vanité ou un mémento mori.
La pietà de Jan Fabre se mérite, il faut la chercher dans le Cannaregio, Santa Maria de la Misericordia étant désaffectée.
Né en 1958, Jan Fabre est l’un des artistes flamands les plus connus. Artiste multidisciplinaire et éclectique, il s’intéresse au théâtre, à la chorégraphie et au design autant qu’à la sculpture. En 2008 déjà, il avait fait dialoguer œuvres d’art anciennes et œuvres d’art contemporaines en exposant ses créations au Louvre, face aux toiles de l’école flamande dans le cadre des « Contrepoints » du musée.
photos de l’auteur

En vadrouille

Si vous me cherchez je suis quelque part par là