Vous avez choisi les cadeaux de Noël pour votre famille, amis, amants,
mari, enfants. Mais avez-vous pensé à vous faire un cadeau perso à vous-même ?
J’ai quelques suggestions à vous soumettre, en vous proposant le meilleur, les ayant moi-même dégustées.
Vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas du dernier modèle de robot de cuisine. Ce sont des livres d’artistes.
Ces artistes ne jouent pas tous dans la même cour, c’est ce qui fait leur charme, leurs talents respectifs sont incontestables, mais divers.
.Si l’on parle de Pascal Poirot, peintre, sculpteur, professeur, maître du paysage, comme de l’architecture, son livre, bilingue, français, anglais, enrichi par les textes de Tiphaine Laroque, entre autres, des photos de Florian Tiedje, dont les photos sont exposées actuellement à la Galerie de la Filature,
ses peintures étaient exposées à ST’ART au Comptoir des Papiers de Valérie Cardi, au KunstKosmos Durbach Museum
[EN]QUETE DE PEINTURE est tout à fait imparable.
Karine vidéo deRobert Cahen, n’est une inconnue que pour peu de monde, petit bijou, admiré dans le monde entier a donné naissance à un livre, préfacé et enrichi par les textes Jean Luc Nancy, philosophe.
Le code barre, inséré dans le livre permet d’écouter et de visionner la vidéo, et de pénétrer dans la poésie de ce grand artiste. Robert Cahen, artiste vidéaste international, globe trotter, aux semelles de vent, juif errant, (c’est lui-même qui se qualifie ainsi) auteur, compositeur de musique concrète. Editions Yellow Now
You are the Univers, de Véronique Arnold est le livre de l’exposition éponyme de 2019, à la galerie Stampa de Bâle. Véronique Arnold est présente depuis 2 ans à Art Basel, excusez du peu, parmi les artistes présentés à Art Basel, qui est tout de même la plus grande foire d’art du monde. Passionnée par tout ce qui a trait à l’espace et aux mystère
de la vie, elle présente dans ce livre un ensemble d’oeuvres, fruit d’un travail minutieux, qui donne forme aux réflexions et interrogations
de l’artiste. Editions Mediapop, Philippe Schweyer
The last, but not the least, Andy chat blanc, même si vous n’avez aucun goût pour les chats, livre conçu par sa maîtresse, Anne-Sophie Tschiegg,
la « folle dingue deMotoco« , femme-sandwich, néanmoins artiste peintre de grand talent, photographe à ses heures, affichiste, auteur, parce que oui, c’est une littéraire, exposée partout sur la planète.
Magnifique objet, comportant de superbes photographies accompagnées
de textes choisis. Chicmedias éditions
Le choix est certes difficile, mais vous serez agréablement surpris en optant pour les quatre.
Jusqu’au5 janvier 2020 à La Kunsthalle de Mulhouse
Regionale 20 Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la
Kunsthalle
Comment ne pas être alerté par les inondations qui se multiplient,
ainsi que toutes ces autres catastrophes. La Kunsthalle nous y rend
attentif avec cette exposition
Avec le changement climatique, le Grand-Est pourrait connaître des intempéries beaucoup plus souvent et mieux s’y préparer, c’est d’abord se souvenir. Les gestionnaires des risques d’inondation en région se mobilisent pour commémorer les inondations de décembre 1919 et janvier 1920, à travers des actions favorisant la mémoire et la culture du risque. Les terribles inondations de 1919 et 1920 (vidéo)
Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1919, des pluies torrentielles s’abattent sur l’Est de la France. Le jour de Noël, des centaines de communes, d’entreprises, de routes et de voies ferrées se retrouvent sous l’eau, en Alsace, en Lorraine ainsi que dans le Pays de Bade, de l’autre côté du Rhin. Rapidement, ces crues se propagent en aval et, dans les jours qui suivent, les grandes villes de la région sont elles aussi victimes des inondations : Colmar, Strasbourg, Mulhouse, Epinal, Saint-Dié, Nancy, Metz, Charleville-Mézières. Puis le 12 janvier 1920 une nouvelle tempête déferlera sur l’Est de la France, associant vents violents et pluies torrentielles qui entraîneront localement des inondations encore plus fortes qu’en décembre 1919.
Demain peut-être ne ressemblera pas à aujourd’hui, un événement extraordinaire aura transformé notre territoire de vie, de pensée et d’action. L’espace d’un moment, tout aura basculé pour autre chose. Quotidiennement, nous évoluons vers un inconnu qui contient à la fois la force de la surprise et la charge de l’anxiété. Parce que le risque d’un événement majeur guette chaque initiative, chaque progrès, chercher à le contrôler ou à l’éviter semble vain. En s’associant à des chercheurs universitaires géographes, physiciens ou sociologues et à d’autres savoirs, Aline Veillat et Elise Alloin apportent leurs regards et démarches d’artistes aux études des phénomènes d’inondation et de radioactivité. Par leurs sculptures, leurs images mais aussi par leurs méthodologies particulières elles offrent des pistes et perspectives pour de nouvelles relations à l’environnement créant ainsi des liens visibles entre les études de terrain, les données scientifiques et la société.
La Kunsthalle devient un lieu où s’exposent des propositions sensibles et
de la documentation, un espace dans lequel les savoirs prennent formes et se transmettent.
L’exposition est proposée dans le cadre de la Régionale, programme trinational annuel. + d’informations sur www.regionale.org | #regionale20 sur les réseaux sociaux
Exposition réalisée en partenariat avec le Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace (programme Interreg Clim’ability Design). Le travail d’Aline Veillat est issu d’une résidence universitaire de deux ans, en partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Il bénéficie du soutien de NovaTris, le centre de compétences transfrontalières de l’Université de HauteAlsace (ANR-11-IDFI-0005) et de la Fondation Müller Meylan de Bâle et s’inscrit dans les commémorations du centenaire des inondations de 1919.
Les artistes
Élise Alloin vit et travaille à Strasbourg. Elle est diplômée de la Haute école des arts du Rhin.
Elle développe son œuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art, notamment en explorant les liens que nous entretenons avec la radioactivité. Comment cet « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire sociale et à la transformation du vivant ?
Sa pratique, transdisciplinaire, se construit en collaboration avec des équipes de recherche : en physique nucléaire (CNRS-Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (Anthropologie Contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Récemment accueillie en qualité de chercheur associée au CRESAT (Université de Haute Alsace), elle participe au programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition énergétique du
territoire.
Elle y explorera les questions qui traversent son travail sur la construction de nos paysages physiques et psychiques, nos circulations et nos modes d’habiter, en lien avec le démantèlement annoncé de la centrale nucléaire de Fessenheim.
À partir de 2020, Élise Alloin sera artiste associée à La Kunsthalle.
www.elisealloin.com
Aline Veillat vit et travaille comme artiste chercheur indépendante à Bâle en Suisse. Elle a étudié à l’École d’art de Lausanne et titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 8 en Esthétiques, Sciences et Technologies de l’Art. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans le monde entier.
Dans sa pratique elle se concentre principalement sur les questions environnementales à l’époque de l’Anthropocène et plus particulièrement sur la façon dont l’être humain est lié au non-humain vivant ou non vivant. Son approche est tout d’abord conceptuelle puis se traduit par la suite sous une forme plastique.
Conjointement à sa participation au projet Transrisksur la culture des risques inondation avec le CRESAT de l’Université de Haute Alsace, elle collabore à différents projets de recherche : Ecodata-Ecomedia-Ecoaesthetics avec l’Institut d’Esthétiques Pratique et Théorique IAeP de Académie des Beaux-Arts et de Design FHNW Basel et le laboratoire WSL Eau-Neige-Paysage de l’Ecole Polytechniques Fédérale de Zürich sur les impacts anthropiques et du changement de climat sur une forêt alpine, ainsi que sur un projet sur le sol envisagé comme un organisme vivant, projet développé en tant que chercheur associé à l’IMéRA l’Institut d’Etudes Avancées en collaboration avec l’IMBE l’Institut Méditerranéen de la Biodiversité et d’Écologie de l’Université d’Aix-Marseille.
En 2018-2019, Aline Veillat était en résidence Universitaire à La Kunsthalle et au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’UHA.
www.alineveillat.com
Apéro scientifique : jeudi 12 décembre à 19:00 Se souvenir pour mieux se préparer
En présence de Brice Martin (géographe, enseignant chercheur
au CRESAT de l’UHA),
Amandine Amat (responsable du département Conseil Risque et Changement Climatique à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alsace),
Sophie Roy (ingénieure à Météo France)
et Aline Veillat (artiste-chercheur).
Entrée libre, réservation conseillée au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Organisé par La Kunsthalle et La Nef des sciences, dans le cadre de l’événement
« Les sciences ça se discute »,
l’événement est réalisé en partenariat avec le CRESAT de l’UHA
et s’inscrit dans les commémorations du Centenaire des inondations de 1919.
Kunstdéjeuner : vendredi 13 décembre à 12:15 Conversation autour des œuvres suivie d’un déjeuner tiré du sac.
Gratuit, sur inscription.
Renseignements et inscriptions au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr
Mulhouse Art Contemporain est partenaire de La Kunsthalle
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Du samedi au mardi de 14h à 18h
Fermé du 23 -26 décembre ; 30 -31 décembre 2019
et 1 janvier 2020 Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse –
Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie –
68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
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Jusqu’au 21 décembre 2019, l’exposition dans la Galerie de la Filature « Le propre du visible est d’être superficie d’une profondeur inépuisable» présente, dans le cadre de La Régionale 20, les travaux de 4 photographes :
Florian Tiedje
Liliana Gassiot, Lukas Hoffmann, Silvi Simon, Florian Tiedje. Les artistes comme à la Fondation Fernet Branca nous emmène dans la nature et sa poésie. Au-delà d’un espace géographique que partagent les quatre artistes présentés dans le cadre de La Régionale, ce qui les rassemble ici est leur quête d’une correspondance entre l’ordre de l’image et celui du monde visible. Liliana Gassiot, Lukas Hoffmann, Silvi Simon et Florian Tiedje explorent des formes qu’ils cherchent à produire matériellement, en maîtrisant la lumière et la composition, en modifiant la structure chimique de la pellicule sensible ou encore en rehaussant les photographies de couture. Silvi Simon Les formes visuelles qui émergent de leurs travaux, motifs végétaux, organiques ou stellaires, leur permettent de vivre une expérience esthétique – expérience qui a cette capacité extraordinaire à faire surgir des choses inattendues, fructueuses et capables de transformer notre vision de la nature.
Filature, Scène nationale 20 allée Nathan Katz F-68100 Mulhouse 0033 3 89 36 28 28 info@lafilature.orgwww.lafilature.org Horaires d’ouverture Mar–Sam : 11.00–18.30 Dim : 14.00–18.00 et les soirs de spectacle Fermé les Lundis Transports public Tram : 15 min. depuis la gare, Tram 1, Tram 3 ou Tram-Train arrêt « Porte Jeune », Tram 2 arrêt « Nordfeld »
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Le Séchoir fait péter la couleur, c’est jusqu’au 15 décembre 2019 Commissaire : Bruno CALI BrunoCAli est le parrain du Séchoirdepuis son ouverture en janvier 2015 et l’idée de lui confier la curation d’une exposition s’est imposée, au dynamique couple animateur du lieu, respectivement Sandrine Stahl, présidente et Matthieu Stahl, trésorier. Quelle meilleure idée pour finir ce cycle de cinq années d’existence ?
Photo Eliane Goepfert
Ils ont mis les petits plats dans les grands en programment deux conférences d’envergure sur le thème de la couleur : Michel PASTOUREAU – JAUNE Mercredi 27 novembre – 16h. Rencontre-conférence avec Michel PASTOUREAU à l’occasion de la sortie de son nouveau livre «Jaune, histoire d’une couleur», éditions LE SEUIL. En partenariat avec la Société Industrielle de Mulhouse, le journal L’Alsace, l’Université de Haute-Alsace, le Crédit Mutuel et la librairie BISEY. Une conférence ERASME. Dans ce nouveau livre Michel PASTOUREAUs’interroge sur cette couleur jaune, couleur « bénéfique » dans l’Antiquité avant de devenir « équivoque » au Moyen-Âge puis « mal-aimée » à partir du XVIe siècle, qui est est revenu sur le devant de la scène avec le mouvement des « gilets jaunes ».
Alice MARQUAILLE – Tempête de couleurs Samedi 7 décembre – 16h Une conférence d’Alice MARQUAILLE, curatrice. Dans le concert des anges, au cœur du Retable d’Issenheim, Matthias Grünewald fait résonner les vibrations chromatiques et musicales d’un même accord. Ces couleurs, pour le peintre, sont matière première, enjeu et finalité même.
« Le plus précieux dans la création picturale, c’est la couleur et la texture. Elles constituent l’essence picturale que le sujet a toujours tuée.« Kasimir Malévitch.
C’est ainsi que le Séchoir a été transformé en «white cube» Sur les cimaises la couleur est devenue centrale, chaque pièce exposée correspond à un pixel, d’une plus grande pièce, pleine d’énergie, de rythmes, d’accords et/ou de dissonances? De la couleur à tous les étages, peu importe le médium! Bruno Cali a donc imaginé cette proposition en mobilisant ses amis artistes des quatre coins de France : Charlélie COUTURE, Emmanuel DA SILVA, Jean-Michel ARNAUD, Roger COSME ESTEVES. Il a complété cette sélection en puisant dans le vivier du Séchoir : André MAIO, Delphine GUTRON, Paul BERANGER, Sandrine et Matthieu STAHL ainsi que Léonard BULLOCK.
Dès l’entrée, une curiosité : le premier « pentone » réalisé en 1692 Traité des couleurs servant à la peinture à l’eau, par À.Boogert A consulter sur ordinateur.
Jean-Michel ARNAUDutilise plusieurs techniques et navigue entre elles: collages et huile sur plaques d’agglo, papier collé puis déchiqueté avec une disqueuse, peinture (huile) passée au chiffon.
Paul Bérangerest né en 1964, a fait des études d’Architecture et est aujourd’hui urbaniste et coloriste-conseil pour la Ville d Mulhouse. Voilà ce qu’il dit de son travail : “Matériaux d’emballage, carton de récupération, papier de soie, pigments, la peinture liquide, l’acrylique, la gouache… Comme des glacis à l’huile, les couches de papier peintes en lavis, se superposent, chacune faisant mémoire de l’autre et peu à peu s’effaçant, absorbées par la suivante. »
Leonard Bullockest né en Caroline du Nord en 1956, sur la côte Ouest de l’Atlantique, le point le plus à l’ouest du Triangle des Bermudes. Il commence à dessiner dans la ferme de son grand-père. Il débute ses études de dessin à la Memphis Academy of Art en 1975, à Memphis dans le Tenessee. Il quitte Memphis pour aller étudier à New York en 1977. Étudiant à la School of Visual Art, The New School of Social Research and Pratt Institute, il obtient une bourse pour la Yale University School of Music and Art à Norfolk en 1981.Sa première exposition a été présentée à la Barbara Flynn’s Art Galaxy et au Drawing Center en 1981.
« L’image et son abandon, l’écriture et le palimpseste participent à l’acte de peindre. Fruit de toutes sources mon travail s’inscrit dans un processus génératif du jeu de tiroirs. »Roger Cosme Estèveréside habituellement dans le Sud-Ouest de la France ; il s’est fixé, depuis plus d’un an déjà, à Oualidia – d’où son exposition à la galerie Al Manar, où l’on se réjouit de pouvoir montrer le travail d’un plasticien de cette envergure.
Artiste pluridisciplinaire, CharlElie COUTURE s’inscrit dans le courant « multiste » dont il est un des fondateur/théoricien. Son œuvre est un voyage conceptuel autour de la question de l’Existence, ou « comment se définir entre le conscient identifié et l’émotionnel inconscient ».CharlElie poursuit une recherche autour de « l’Art Total » cherchant des connexions entre les différentes formes d’expression que sont l’Ecriture, l’Image et la Musique. En 1981, il est le premier artiste Français signé par Chris Blackwell sur le label Anglo-Américain Island Records, aux côtés de U2, Grace Jones, Robert Palmer. L’album « Poèmes rock » enregistré à New-York, est classé en janvier 2010 dans le Top 25 des albums qui ont marqué l’histoire du Rock en France. Il fonde à Nancy, le groupe « Local à Louer», associant photographes, peintres et poètes, et publie le fameux « manifeste de l’Art Rock» : « L’Art doit faire la jonction entre le fonctionnalisme de la société industrielle et les aspirations de la culture pop! ».
Il a beaucoup bourlingué, tendance punk, penchant indus.Manu Da Silvadessine désormais sa propre empreinte buissonnière, entre rock et grattes claires, voix rude et mots doux. Il y a du marin chez lui : sa guitare s’appelle Mouette, ses chansons font la traversée des apparences, il trace son sillage entre haute et basse mer, entre averse et éclaircie. Fin chroniqueur des changeantes météos humaines et des bourrasques amoureuses, il guette les beaux jours à venir comme de nouveaux rivages (http://www.totoutard.com).
Delphine Gutronest, à la base, plutôt scientifique, elle a fait des études de géologie avant de poursuivre sa formation pour devenir professeur des écoles. Mais elle a aussi toujours été sensible à l’art et très intéressée par la gravure. En 2004, Delphine part prendre des cours au Centre de la Gravure et de l’Imprimerie à Mons en Belgique. De retour en Alsace, elle s’inscrit au Quai, l’Ecole des Beaux-Arts de Mulhouse, où elle suivra, pendant six ans, des cours du soir aux ateliers de dessins de gravure
André Maïoexpérimente, tente des choses, s’essaye à des toiles dont les univers sont parfois diamétralement opposés : il est capable de nous proposer un art très contemporain comme ses toiles ultra vitaminées aux couleurs éclatantes qui nous évoquent parfois Keith Haring ou Picasso ou ses autres œuvres qui mêle influences rock, punk et street art. Mais il est capable aussi de nous proposer un art plus classique, inspiré d’images pieuses comme ces vitraux d’église qu’il revisite en peinture par exemple. André prétend ne suivre aucun courant artistique particulier, il se proclame juste du mouvement d’expression libre. (Emmanuelle VAN-DINH)
Diplômé en Lettres Modernes et en Arts Plastiques, je vis et travaille à Mulhouse. Membre fondateur du Séchoir, Matthieu Stahl
aussi musicien au sein du groupe PJ@MelloR. « Mon travail plastique est centré sur la peinture mais je n’hésite pas à investir le champ de l’installation ou de la performance. Né en 2043, je suis tombé dans la peinture rapidement pour n’en jamais ressortir. Mon travail est porté par une interrogation constante sur le langage, sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la manière dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement, de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine. «
Née à Mulhouse et diplômée d’abord en droit et économie puis en maîtrise de Lettres Modernes pour devenir professeur des écoles et directrice d’école maternelle, Sandrine Stahl reprend ses études quinze ans plus tard, pour passer une licence en psychologie. Sa rencontre avec Matthieu Stahl en 1986 et avec François Bruetschy, deux ans plus tard, fût déterminante dans sa pratique artistique. Elle est aussi musicienne et chanteuse bruitiste. Aujourd’hui c’est une artiste pluri-disciplinaire qui travaille la peinture, l’encre, la vidéo, l’image, la musique. Elle est membre fondatrice et présidente du Séchoir, Arts en mouvements, à Mulhouse.
Le SECHOIR 25 rue Josué HOFER 68200 MULHOUSE WWW.lesechoir.fr contact@lesechoir.fr Sur FACEBOOK et INSTAGRAM 03 89 46 06 37
Juliette Jouannais, Gouache et pastel sec sur papier découpé
JULIETTE JOUANNAIS – JEAN LUC TARTARIN EXPOSITION Jusqu’ au 1 mars 2020à la FONDATION FERNET-BRANCA
La Fondation Fernet-Branca présente les œuvres de Juliette Jouannais,peintre et sculpteur et Jean Luc Tartarin, photographe. Un tout de nature met en avant les relations que peuvent entretenir le dessin et le paysage dans la photographie qui vient interroger la peinture. Mais aussi lorsque nous retrouvons dans la peinture des éléments qui relèvent de la sculpture et du dessin. C’est une interactivité des techniques pour donner corps à l’œuvre. L’autre point commun est l’espace. Celui de la nature, objet d’immensité, mais dont l’artiste ne montre qu’une parcelle et qui suffit à imaginer les plis du monde et sa totalité. Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation Fernet-Branca
Jean Luc TARTARIN, série ENTRE(S), #82, 180 x 222 x 5.4 cm, 2015
Jean Luc Tartarin C’un ensemble inédit de grandes pièces couleur des séries Entre(s) 2004-2016 et Re-prendre, 2017-2019. En contrepoint, un choix de pièces anciennes, épreuves argentiques noir et blanc, extraites d’Arbres 1983-1988, permettent d’appréhender un processus créatif singulier et constant.
Inventer de nouvelles formes et bousculer les protocoles liés à la pratique photographique sont les axes qui animent et motivent les images des séries Entre(s) 2004-2016 et Re-prendre, 2017-2018.
Tout en restant dans l’épaisseur des choses et du temps dont parle justement Régis Durand dans son texte introductif aux images constituant les séries Arbres, et après un temps long passé à l’étude du paysage, dans une écriture très photographique, traversée par la peinture (Grands Paysages 1997-2005), il va s’agir pour le photographe, avec Entre(s), de modifier la mécanique des images et la description objective. En provoquant ce qu’il nomme des accidents et en perturbant le temps de capture nécessaire à absorber le réel, afin de le transformer en une matière malléable. Si la forêt reste indéniablement l’atelier du photographe et son motif premier, faire l’image rentre désormais dans un nouveau processus : il s’agit d’éprouver la plasticité de la photographie et d’explorer les territoires de la picturalité avec les nouveaux outils numériques.
Jean Luc TARTARIN,
Le bruit numérique et les artefacts des pixels, dont les couleurs, générées sur un mode aléatoire, sont en mutation, créent une matière picturale. Cette picturalité offre à l’artiste de nouvelles potentialités, pour le moins surprenantes, dans le plaisir et la jubilation de faire œuvre.
L’accumulation des couches, qui s’agglomèrent, offrent une épaisseur, une matière propre, jusqu’à la forme voulue, qui affirme ainsi, parfois jusqu’à l’excès, sa puissance esthétique.
Faire l’image, c’est aussi prendre appui et se laisser guider, face à un bloc de sensations, un condensé d’expériences et de mémoire. Savoir l’œuvre là, déjà présente dans son format, sa matière propre, et donner au regardeur à éprouver cette nouvelle perception.
Saisi sur le motif, dans la forêt, à l’atelier ou emprunté au vaste lexique des images des pionniers de la photographie, comme dans Re-prendre, (notamment Fontainebleau #3, 2017) le photographique s’inscrit dans ce Tout de Nature, les plis du monde et sa totalité.
À PROPOS DE JEAN LUC TARTARIN
Jean Luc Tartarin est né à Metz en 1951. Il vit et travaille dans la proche région de Metz. Autodidacte, il est lauréat du Prix Niepce à 20 ans en 1971, en présentant un ensemble d’images en noir et blanc qui surprennent par leur maturité. En 1972 à l’école des Beaux-Arts de Metz, il devient le premier professeur de photographie dans une école d’art en France. Fonction qu’il a occupé jusqu’en 2013.
Juliette Jouannais
Juliette Jouannais, née en 1958 est une artiste qui vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’ENSBA Paris en dessin et sculpture ; matières qu’elle enseigna par la suite à l’école d’art de Rueil Malmaison. Elle y créa un atelier de céramique en 1986 à l’ouverture de l’école jusqu’à sa fermeture en 2011.
Elève de l’artiste César, celle-ci développe un travail empreint de légèreté et de féminité construit de formes poétiques. L’utilisation de médiums éclectiques, passant de découpage en papier, PVC, métal, ou céramique anime l’espace de pleins et de vides. Ses œuvres sont présentées sur des surfaces planes ou sous la forme de structures architecturales.
Sorte d’héritage de sa mère peintre et son père architecte, ses compositions découlent d’un va et vient entre la couleur et le dessin créé par la découpe.
Cette réflexion architecturale omniprésente est étudiée par l’artiste dès son passage aux Beaux-Arts de Paris où elle interrogeait l’architecture de la forme dans le cadre de ses cours de modèle vivant.
Des dentelles de papier aux motifs organiques et végétaux sont créés à partir de ces délicates découpes, en faisant échos aux compositions d’Henri Matisse dans leurs formes et teintes fauves.
Le processus de création des œuvres découpées de Juliette Jouannais débute par un travail intuitif de la couleur. En revanche, son travail n’est pas le fruit du hasard, mais bien celui d’une construction pensée, harmonieuse. Son étude de la couleur est de l’ordre de l’abstraction, éloignée de la pure recherche d’illustration. Pour les suspensions monumentales en PVC couvertes d’un aplat de couleur unie, l’artiste créé un dessin qu’elle vient ensuite découper en un seul et unique morceau.
Des fils de nylon permettent ensuite de les suspendre dans l’espace. Cette mise en espace engendre une forme de tension à l’intérieur des pièces.
A contrario, la première étape de création de ses sculptures est consacrée à la forme de l’œuvre qui est constituée en amont, renvoyant la couleur à un plan secondaire par un soucis de logistique.
Juliette Jouannais
« …D’évidence, les rapprochements entre le décoratif selon Matisse, le baroque trans-historique de Deleuze, et le minimalisme, sont audacieux. C’est justement cette audace qu’il me semble important de souligner, afin de restituer l’ampleur du geste de J. Jouannais, en le replaçant dans le champ des interrogations contemporaines. En effet, sous des dehors de légèreté et de modestie, il importe de prendre acte de cette greffe courageuse et inédite qu’elle opère. En reprenant à son compte la critique minimaliste de l’objet-chef d’œuvre, qui affirme l’identité de l’art dans ces procédures, J. Jouannais rejoue le retournement de l’œuvre sur son pur dehors qui se dégage de tout idéalisme.
A l’instar des grandes figures de l’art minimal, elle se prémunit de tout effet de fascination, vidant l’œuvre de sa part de mystère, lui préférant l’ombre d’un éblouissement dans le tout visible. Pourtant, elle reste attentive à ne jamais faire tout à fait sienne l’affirmation de la seule façade, qui a pu parfois enfermer le minimalisme dans une raideur hiératique, parfois presque tyrannique. Au contraire, suturant sur le travail de façade la ligne décorative jouissante, qui ramène l’œuvre à l’échelle du corps, elle s’inscrit sur le territoire de la désobéissance et de la fluidité du désir. L’enjeu décoratif se révèle alors dans toute sa charge transgressive et subversive, ouverte sur la réinvention illimitée de la danse des corps. Ce qui, par un joli retournement typiquement baroque, est la meilleure façon de rendre l’œuvre insaisissable, voire, inconsommable. » Stéphanie Katz, extrait du catalogue monographique Juliette Jouannais
INFORMATIONS PRATIQUES
Fondation Fernet-Branca 2, rue du Ballon 68300 Saint-Louis
Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Accès : Aéroport Bâle/Mulhouse (à 5 minutes) SNCF Autoroute A35 La Ville de Bâle est à 5 minutes de Saint-Louis. Arrêt de bus « Carrefour Central / Croisée des Lys » (à 3 minutes du musée) – direction Bâle station « Schifflände »
Jusqu’au 26 janvier 2020au musée Marmottan Monet Commissariat : Marianne Mathieu, Directeur scientifique du musée Marmottan Monet Scénographie : Anne Gratadour
composition n°IV/6 , la première toile vue par Salomon Slijper 1914
Etonnant et surprenant, je n’en connaissais que les toiles abstraites.
La peinture figurative de Piet Mondrian (1872-1944) est longtemps restée méconnue. Pourtant, celui qui se distingue aujourd’hui comme le plus important collectionneur de l’artiste, Salomon Slijper (1884-1971) s’est passionné pour cet aspect longtemps oublié de son œuvre. Ayant rencontré le maître aux Pays-Bas pendant la Première Guerre mondiale, ce fils de diamantaire d’origine amstello-damoise réunit un ensemble unique de peintures et de dessins de l’artiste avec lequel il se lie d’amitié. Mondrian procède lui-même à la sélection d’une suite représentative de sa production exécutée entre 1891 et 1918, enrichissant l’ensemble de quelques pièces abstraites ultérieures ; la majorité des acquisitions ayant lieu entre 1916 et 1920.
Le soutien que Slijper apporte au peintre est de taille. A une époque où Mondrian ne parvient pas à vivre de son travail et fait des copies au Rijksmuseum pour joindre les deux bouts, les achats en nombre de son mécène lui permettent de financer son second séjour à Paris en juin 1919. Le devenir de la collection Slijper n’est pas sans rappeler l’héritage de Michel Monet qui est l’un des fleurons du musée Marmottan Monet. Comme le fils de l’impressionniste, Slijper est resté sans enfant. Comme ce dernier, Slijper a institué un musée, le Kunstmuseum de La Haye, son légataire. Comme le fonds Monet, la collection Slijper constitue le premier fonds mondial de l’œuvre de l’artiste. Musée de collectionneurs ayant vocation à apporter un éclairage sur le rôle des amateurs dans la vie des arts, le musée Marmottan Monet a noué un partenariat exceptionnel avec le Kunstmuseum de La Haye pour organiser une exposition totalement inédite rendant hommage à Slijper et au Mondrian figuratif à travers la présentation de peintures et de dessins majeurs provenant exclusivement de la collection de l’amateur. La moitié des œuvres sont exposées pour la première fois ensemble, aucune n’a été montrée en France depuis plus de 20 ans.
PEINDRE DANS LA TRADITION (1898-1906) Salomon Slijper apprécie particulièrement l’œuvre de jeunesse de Mondrian. Ses premiers paysages rappellent l’école de La Haye, un groupe de peintres néerlandais influents, recherchés des amateurs locaux et dont la démarche rejoint en partie celle des français de Barbizon. Les motifs du moulin et de la ferme à Duivendrecht, un village proche d’Amsterdam, s’imposent durablement dans l’œuvre du peintre et révèlent, à travers leur composition épurée, un intérêt précoce pour les horizontales et les verticales. Captés au crépuscule ou par temps de brume, ces « paysages atmosphériques » se distinguent par une palette sourde qualifiée, à l’instar de celle de ses ainés, de « peinture grise ». Les très petits formats sont considérés par l’artiste comme ses œuvres les plus personnelles. A travers ses panneaux, Mondrian ne cherche pas à dépeindre un instant précis mais l’expérience spirituelle de la nature. Bien que proche du motif, ces toiles dites « paysages intérieurs » attestent dès ses débuts de la démarche intellectuelle du peintre.
VERS LA MODERNITÉ : LE CHOIX DE LA COULEUR (1907-1908) Vers 1907-1908, Mondrian aborde un tournant décisif. Si la palette sombre et nuancée des premières années est encore visible dans des toiles comme Paysage de soir Le Gein, Champ avec arbres au crépuscule, Arbres au bord de l’eau, Le Gain : arbres au bord de l’eau, Mondrian opte bientôt pour des couleurs pures, vives, fortement contrastées et posées en aplat. Grand Paysage et Moulin dans le crépuscule en sont les exemples les plus probants. Ils témoignent de considérations nouvelles de l’artiste pour qui « les couleurs de la nature ne peuvent être imitées sur la toile ». Cherchant par ce biais à rendre compte de l’essence même de la nature (et pas seulement de sa perception), il se détache du visible et rompt avec les couleurs naturalistes. Il est dorénavant considéré comme un peintre moderne.
Mondrian Théosophe
MONDRIAN THÉOSOPHE En 1909, Mondrian rejoint la société théosophique fondée en 1875. Cette dernière s’appuie sur les religions orientales, la philosophie et la science dans le but d’atteindre la vérité inhérente à toute chose. Particulièrement animé par ces principes, le comportement de Mondrian frappe son entourage qui décrit, non sans ironie : « ce dingue de Mondrian dans la position du Bouddha au beau milieu de la plage » (Charley Toorop). Il est probable que son changement d’apparence soit lié à la théosophie. Il adopte le genre bohème : se fait pousser la barbe et porte un collier de perles ainsi que des chemises froissées aux manches retroussées. Trois saisissants autoportraits au fusain datent de cette période. Mondrian se concentre sur son visage. Dans le plus grand, cerné de noir, sa face semble flotter telle une apparition. Le cadrage des deux autres est plus serré : l’un enserre rigoureusement le visage, l’autre ne donne à voir que son regard perçant et habité. Ces effigies annoncent son œuvre symbolique.
LUMINISME (1908-1911) A partir de 1908, Mondrian trouve un nouveau procédé pour traduire ses aspirations théosophiques. Sous l’impulsion du peintre Jan Toorop, il se tourne vers les écoles européennes : symbolistes, divisionnistes et fauves alors peu connues en Hollande. Mondrian en donne une interprétation libre érigeant la profusion de la lumière au rang de sujet, c’est le luminisme. Dans Bois près d’Oele ce sont les rayons perçant à travers les nuages qui embrasent le bois. Dans Dévotion, l’embrasement est lié au dessin en méandre : traduction de l’état d’esprit de la petite fille en prière et dans Moulin dans la clarté du soleil, il résulte d’une frappe frontale. À travers ces différents procédés, Mondrian exalte la couleur et son rayonnement – un principe ayant pour objectif de rendre visible le spirituel dans l’art. Pour Mondrian, la notion de « rayonnement » s’impose dès lors comme le critère propre à définir la beauté d’une toile, qu’elle soit figurative ou abstraite…
LE CUBISME EN QUESTION : FIGURATION OU ABSTRACTION ? (1910-1911) Vers 1910, Mondrian découvre à travers des comptes-rendus d’expositions le cubisme. Il n’a pas encore vu l’œuvre de ses peintres pourtant leur influence est immédiate. Le néerlandais interprète librement ses lectures. Ainsi, tout en restant figuratif, ses formes évoluent. Elles sont plus simples, géométriques et monumentales comme en témoignent deux des plus grands formats qu’il ait jamais peints : Clocher en Zélande et Moulin. Les couleurs – toujours vives, contrastées et posées en aplat – tracent à présent des formes angulaires qui animent l’arrière plan de ses tableaux. En 1911, il est enfin confronté aux toiles de Braque et Picasso à Amsterdam d’abord puis à Paris où Mondrian séjourne pour la première fois. À 40 ans il aborde un tournant majeur. C’est le début de l’abstraction. À l’exemple des français, il adopte leur palette d’ocres gris et renonce un temps aux couleurs éclatantes. Les formes se fragmentent et se géométrisent. Toutefois, Mondrian s’inspire toujours du réel et ses motifs restent identifiables. Ainsi, l’arbre s’impose – aux côtés de rares figures et de paysages – comme son motif de prédilection.
ABSTRACTION ET FIGURATION : UNE COEXISTENCE PACIFIQUE (1913-1919) En 1913, à Paris, ses recherches s’intensifient. Sa palette évolue vers des gris bleuâtres, ocres flous et magentas amortis. Ses toiles deviennent de plus en plus abstraites et s’organisent autour d’un réseau de verticales, horizontales et obliques. Mondrian procède à une simplification extrême des formes, peint des suites de lignes, réduit ses motifs à l’essentiel. Pour autant, il n’oppose pas figuration et abstraction. Ses toiles « cubistes » sont toujours inspirées du réel. Mondrian peint à Paris à partir de croquis naturalistes qu’il a réalisés au Pays-Bas ou s’inspire du motif nouveau que lui offrent les façades des immeubles parisiens. Vers 1916-1917, il n’hésite pas à renouer avec le style naturaliste.
Moulin de Blaricum A la demande de Slijper, Mondrian exécute cette exceptionnelle suite représentant le Moulin de Blaricum, le village où réside son mécène. De même, il reprend le motif de Ferme à Duivendrecht qu’il avait traité pour la première fois au début du siècle.
Exposition musée Marmottan vue
VERS LE NÉOPLASTICISME (1919) En 1919, Mondrian produit ses premières œuvres purement abstraites. Ces peintures ne s’enracinent plus dans le réel : ni l’arbre, ni la façade n’offre un point de départ à son travail. La démarche de Mondrian est purement spirituelle. Sur des toiles au format proche du carré, il trace des damiers colorés. Le rythme et le rayonnement émanant des lignes et des couleurs définissent un vocabulaire pictural nouveau – le néoplasticisme – dont l’objectif est de révéler « la beauté absolue », « l’essence de toutes choses » un principe auquel l’artiste est attaché depuis ses débuts. À ce stade de sa carrière, Mondrian a formalisé la théorie qui l’élève aujourd’hui au rang de père de l’abstraction. Pour autant, lorsqu’il entreprend son autoportrait en 1918, il ne fait pas voler son image en éclat. Il reste fidèle à la tradition naturaliste et au genre établi du portrait d’artiste posant en buste devant l’une de ses toiles en damier. Mondrian peint la rencontre de la figuration et de l’abstraction.
PEINDRE UNE FLEUR CHAQUE JOUR La fleur est sans doute l’unique motif que Mondrian aborde sa vie durant, sans interruption. Ne parvenant pas à vivre de la vente de ses toiles néoplasticistes – combinaisons de verticales et d’horizontales noires et d’aplats de couleurs primaires – il produit des dessins de fleurs que ses amis – tel Slijper – proposent à une clientèle d’amateurs férue de tradition. C’est le cas par exemple de cette suite de Chrysanthèmes, invendue à une loterie organisée pendant la Première Guerre mondiale et rentrée après coup dans la collection de Slijper. Outre ces œuvres destinées au marché, Mondrian – à la manière d’un musicien qui commence sa journée en faisant ses gammes – peindra chaque matin des aquarelles florales. Rose dans un verre et Deux roses appartiennent à cet ensemble et illustrent, si besoin est, le rôle clé de la figuration dans l’œuvre de Mondrian que l’on ne saurait résumer à une stricte évolution allant du gris à la couleur et de la figuration à l’abstraction.
Musée Marmottan Adresse 2, rue Louis-Boilly 75016 Paris Site Internet www.marmottan.fr Accès Métro : La Muette – Ligne 9 RER : Boulainvilliers – Ligne C Bus : 32, 63, 22, 52, P.C.1 Jours et horaires d’ouverture Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 21h Fermé le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai
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Le Musée Maillol accueille plus d’une centaine d’oeuvres issues du monde passionnant, rêveur, insolite et inépuisable des artistes dit « naïfs ». Appelés « primitifs modernes » par l’un de leurs fervents défenseurs, le collectionneur et critique d’art Wilhelm Uhde (1874-1947), ces artistes renouvellent la peinture à leur manière, à l’écart des avant-gardes et des académismes. Réunies pour la première fois à Paris, leurs oeuvres aux couleurs éclatantes livrent un pan souvent négligé de l’histoire de l’art de l’entre-deux guerres.
Sur les pas d’Henri Rousseau et de Séraphine Louis, l’exposition vise à révèle une constellation d’artistes tels qu’André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Jean Ève, René Rimbert, Dominique Peyronnet et Louis Vivin.
Autodidactes, comme le Douanier Rousseau qui les précède, ils sont venus à l’art en secret ou sur le tard, mus par une vocation contrariée, une injonction divine ou par l’Histoire. Par nécessité, ils ont concilié leur pratique artistique avec une profession souvent modeste : cantonnier, employé de maison, lutteur de foire, imprimeur ou fonctionnaire des postes. S’ils ne se connaissent pas, certains exposent aux Salons, d’autres sont vus et soutenus par des amateurs influents. On trouve parmi ces derniers André Breton, Pablo Picasso, Vassily Kandinsky, Le Corbusier, Henri-Pierre Roché, Maximilien Gauthier, Wilhelm Uhde, Jeanne Bucher, Anatole Jakovsky et Dina Vierny, fondatrice du Musée Maillol.
Issue d’une famille juive de Bessarabie émigrée en France dans les années 1920, modèle de Maillol et de Matisse, résistante dès les débuts de la guerre, Dina Vierny découvre la peinture d’André Bauchant chez Jeanne Bucher pendant l’Occupation. Encouragée par la galeriste, la muse ouvre sa propre galerie en 1947, puis la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol, bien plus tard, en 1995. Elle y présente les artistes de son goût, parmi lesquels Vassily Kandinsky, Serge Poliakoff et Bauchant lui-même.
André Bauchant, la boucherie
Après la guerre, une nouvelle rencontre joue un rôle décisif dans son parcours : celle d’Anne-Marie Uhde, qui lui cède la collection de son défunt frère Wilhelm. En organisant deux expositions mythiques,
«Les Peintres du Coeur-Sacré» en 1928 et « Les Primitifs modernes» en 1932, Wilhelm Uhde a réuni pour la première fois des artistes qui s’ignoraient. Après la guerre, Dina Vierny est l’une des seules, avec Anatole Jakovsky, à poursuivre le travail de cet amateur de la première heure : l’exposition
« Le Monde merveilleux des naïfs», présentée à la galerie en 1974, en témoigne. Près de cinquante ans après, le Musée Maillol rend hommage à ces artistes comme à ceux qui les ont défendus.
Louis Vivin
Rousseau, Bauchant, Bombois, Desnos, Ève, Louis, Rimbert, Peyronnet et Vivin partagent un regard ébloui et un lyrisme détonnant. Bien qu’on ait pu les qualifier de réalistes, leurs oeuvres montrent des espaces disjoints, des scènes troublantes, des images mentales où l’obsession du détail atteint souvent une dimension extravagante et même surréelle. Comme les peintres primitifs de la pré-Renaissance, ils inscrivent leurs figures dans des espaces à plusieurs plans sans appliquer strictement les règles de la perspective. Et à rebours des avant-gardes, ils perpétuent une certaine tradition picturale, parfois renouvelée avec humour, en se consacrant essentiellement à la peinture de genre : natures mortes, scènes domestiques, paysages et portraits de leurs proches.
Mais leur extraction modeste ne les isole pas de la modernité, ni même de la scène artistique. À l’exception de Rousseau, ils sont nés dans les dernières décennies du XIXe siècle et ont vécu l’accélération de l’ère industrielle et le choc de la Première Guerre mondiale. S’ils ne fréquentent pas les écoles ou les ateliers de maîtres reconnus, la reproduction mécanique alimente leur imaginaire visuel : presse, ouvrages illustrés, catalogues et cartes postales constituent un
« monde en conserve » à leur entière disposition. Collages d’images mentales plutôt que représentations photographiques de la réalité, leurs oeuvres ont bien souvent cet effet d’ « inquiétant familier » que les surréalistes, à la même époque, aspirent à exploiter. Chacun à sa manière, les artistes réunis au Musée Maillol créent un ensemble original, riche de sensations et de souvenirs associés aux détails du monde, et dont le pouvoir de séduction va bien au-delà du charme de la maladresse technique.
L’exposition, à travers un parcours thématique, souligne les qualités picturales de ces artistes, va plus loin de l’anecdote biographique qui a longtemps constitué le seul commentaire disponible sur eux. Une sélection d’oeuvres étonnantes et à contre-courant, issues d’importantes collections publiques (Musée d’Orsay, Musée de l’Orangerie, Musée Picasso, Centre Pompidou, LAM, Kunsthaus de Zurich, Kunsthalle de Hambourg) et collections privées françaises et internationales, révèle la grande inventivité formelle de chaque artiste, sans dissimuler les dialogues qu’ils entretiennent avec la tradition picturale comme avec la création de leur temps.
Séraphine de Senlis
En croisant approches historique, analytique et sensible des oeuvres et de leur présentation au monde, le Musée Maillol lève le voile sur la dimension subversive de l’art dit naïf et présente ces naïfs, primitifs, modernes ou antimodernes, comme des grands artistes à contre-courant des avant-gardes.
Commissariat :Jeanne-Bathilde Lacourt, conservatrice en charge de l’art moderne au LaM, Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille Métropole. Àlex Susanna, écrivain, critique d’art et commissaire d’expositions
Photo 2 : Séraphine de Senlis Photo 6 : Camille Bombois
Photo 7 : Camille Bombois, fillette à la poupée
Photo 8 : Ferdinand Desnos, portrait de Paul Léautaud et ses chats
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À l’occasion du Bicentenaire de Gustave Courbet (1819-1877), le Petit Palais présente Yan Pei-Ming / Courbet, Corps-à-corps, Jusqu’au 19 janvier 2020, prolongeant ainsi l’exposition organisée cet été au musée Courbet à Ornans.
Une dizaine d’œuvres de Courbet, toutes issues des collections du Petit Palais, sont montrées en regard d’une quinzaine de toiles monumentales de Yan Pei-Ming réalisées pour certaines dans l’atelier de Courbet à Ornans. Elles sont présentées cette fois dans un accrochage volontairement inspiré des Salons du XIXe siècle, expérience inédite pour l’artiste.
Le Petit Palais possède en effet l’une des plus grandes collections de tableaux de Courbet grâce à des achats de la Ville de Paris effectués dès la fin du XIXe siècle, enrichis au début du XXe siècle par les dons de sa sœur, Juliette Courbet et du critique Théodore Duret. Cet ensemble comprend des œuvres majeures du chef de file des réalistes telles que Le Sommeil, Les Demoiselles de Bord de Seine, Proudhon et ses enfants, L’Autoportrait au chien, Les Amants dans la campagne, ou encore La Sieste pendant la saison des foins…
Yan Pei-Ming découvre le travail du peintre français dans un livre de propagande en noir et blanc lors de ses premières années d’études en Chine. Installé en France depuis 1980, il redécouvre alors la diversité de l’œuvre de l’artiste pour laquelle il nourrit une fascination accrue. De fait, dans ce corps-à-corps présenté dans la galerie des grands formats du Petit Palais, la matérialité des peintures de Yan Pei-Ming et de Courbet se parlent et se répondent. L’épaisseur de la touche de Gustave Courbet trouve son écho dans le caractère gestuel de la technique de Yan Pei-Ming, qui favorise le ressenti plutôt que la visualisation. vidéo
Ensuite, par le choix des sujets « classiques » comme des portraits, des nus, des paysages et des animaux, autant de thèmes que l’on retrouve aussi chez Courbet, l’artiste franco-chinois cherche à créer des liens contextuels et allégoriques avec le grand maître. Courbet cherchait à dévoiler l’homme au prise avec ses maux, ses souvenirs et sa nostalgie avec une précision qui permet un jaillissement sentimental authentique.
On retrouve chez Yan Pei-Ming une démarche similaire, où le souvenir et l’intime tiennent une place cruciale, tel L’Oncle aveugle, (2019). Les œuvres exposées possèdent une charge émotionnelle forte dans la mise en lumière de l’histoire personnelle de chacun.
L’artiste à 58 ans, Yan Pei-Ming, (2019) est une véritable mise en abîme de la place de l’artiste face à Courbet qu’il considère comme un peintre révolutionnaire dans sa manière d’appréhender le sujet. En parallèle à cet autoportrait, il lui rend hommage en reproduisant un portrait tiré du dernier cliché connu de celui-ci, avant sa mort à 58 ans. «Chaque matin, j’ai pris mon café en peignoir dans l’atelier de Courbet. J’ai vécu, comme lui, dans la maison mitoyenne. Courbet est mort à 58 ans, j’ai 58 ans ». En réinterprétant les œuvres du grand maître, Yan Pei-Ming amorce un questionnement profond vis-à-vis de la peinture classique tout en lui rendant hommage. Yan Pei-Ming, né à Shangaï en 1960, est le premier artiste à avoir été invité en résidence dans l’atelier de Courbet à Ornans où la présence du maître est, d’après lui, encore très forte. Représenté dans de grandes collections publiques telles que le musée national d’art moderne au Centre Pompidou ou le Louvre Abu Dhabi, son travail est montré pour la première fois cet automne au Petit Palais. Parallèlement, le musée d’Orsay présente de son côté une œuvre monumentale inspirées deL’Enterrement à Ornans de Gustave Courbet Un Enterrement à Shanghaï Un trytique : Montagne Céleste, Ma Mère, L’Adieu
Artiste contemporain reconnu pour sa palette monochromatique et sa touche vigoureuse, Yan Pei-Ming vit et travaille aujourd’hui à Dijon. (Ici l’exposition : L’Homme qui pleure) Ancien pensionnaire de la Villa Médicis en 1993, il connaît une véritable consécration sur la scène internationale après sa participation remarquée à la Biennale de Venise en 2003.
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Foire européenne d’art contemporain et du design du 15 au 17 novembre 2019
Bilan 91 exposants dont : • 76 galeries • 15 institutions et associations • 24% de galeries internationales • 9 pays représentés • 40% de galeries qui participaient pour la 1ère fois Plus de 600 artistes présentés. Une fréquentation stable avec 20 000 visiteurs. Des ventes jugées très satisfaisantes pour bon nombre d’exposants avec un chiffre d’affaires par exposant en augmentation : plus de 17 105 € / exposant en moyenne contre 16 063 € en 2018 et 9 560 € en 2017.
Un bel écrin pour les galeries Cette 1ère édition dans le nouveau parc éphèmère a permis aux exposants de présenter leurs oeuvres dans des conditions techniques, thermiques et esthétiques augmentées : un bel écrin pour la centaine d’exposants venus faire découvrir leurs artistes ! Jérémy Martinato, Bear Galerie, a salué la belle clarté de la structure temporaire : « le salon est beau, aéré, on s’y sent bien ! » Conservant sa spécificité de foire d’art contemporain où les collectionneurs, amateurs et visiteurs ont la possibilité de découvrir et redécouvrir les artistes présentés par les galeries dénicheuses de talents, laboratoire de recherche, conseiller artistique, ST-ART ouvre pour la première fois un secteur dédié aux galeries de Design.
Le design à l’honneur Pour la 1ère fois, ST-ART s’ouvrait au design à travers notamment une exposition didactique sur 200m2 consacrée à l’assise avec des rééditions de grands chefs-d’œuvre du design, de Michael Thonet à Marc Newson. Avec cette exposition, une section dédiée aux galeries de design voyait le jour pour le grand plaisir des visiteurs invités à découvrir le travail de Bounoure & Genevaux sur le stand de la galerie Decorde, un aperçu du design kenyan sur le stand de la galerie L’Équipée, des pièces historiques de grands designers sur le stand de la galerie The Sloughis… Steven Riff, galerie The Sloughis estime que l’expérience autour du design est à développer, construire dans le temps car les retours étaient très positifs : « je pense que ST-ART a une carte à jouer de ce côté là. »
Depuis plusieurs sessions, l’art urbain a fait son entrée sur la foire et a su trouver son public. Cette année encore, des galeries viennent ou reviennent avec des propositions diverses mettant en valeur les artistes de street art.
« Pablo Reinoso, invité d’honneur de cette 24e édition Le designer franco-argentin Pablo Reinoso était l’invité d’honneur de cette édition et invitait les visiteurs à s’arrêter dès l’entrée de la foire sur son « Banc Saint-Germain », une pièce magistrale aux lignes sinueuses qui donnait le ton de cette édition !
Le Prix Art de la ville de Strasbourg 2019 remis au duo d’artistes Bounoure & Genevaux et à la galerie Decorde Dans leur travail, on note clairement le contraste entre la technique, le contrôle et la discipline propre à l’architecture et l’immédiateté, l’expérience, l’intuition induite par le Pli. Explorateurs infatigables, Guillaume Bounoure et Chloé Genevaux ont fondé l’atelier BOU- GE en 2015, spécialisé dans le Pli.
Le Prix Art de la ville de Strasbourg, créé en 2016, évoluait cette année afin de soutenir, au delà de l’artiste lauréat, la galerie qui le représente. Doté de 2 000 €, ce prix, qui se veut un soutien à la jeune création et au travail des galeristes, est décerné conjointement à un jeune artiste et son galeriste en faveur d’un projet conjoint ultérieur (production d’une œuvre, communication ou édition). Le lauréat est sélectionné par un jury d’expert indépendant, parmi un choix d’une dizaine d’artistes émergents préselectionnés par le jury et la direction artistique de ST-ART : les « Nominés Prix Art ».
Les NomiNés 2019 Prix Art de LA viLLe de strAsbourg • WITHOUTART GALERIE / artiste : Nathalie Savey • AEDAEN GALLERY / artiste : Andrej Pirrwitz • GALERIE PHILIPPE DECORDE / artiste : Bounoure & Genevaux • L’ÉQUIPÉE / artiste : Christopher
• GALERIE SALTIEL / artiste : Blo • OPENART EXCHANGE / artiste : Steve Bandoma • GALERIE VALERIE EYMERIC / artiste : Cornelia Komili • GALERIE CHRISTOPHE GRATADOU / artiste : Javier Hirschfeld • PIGMENT GALLERY / artiste : Ruben Martin de Lucas • GALERIE PASCAL GABERT / artiste : Stéphanie Lucie Mathern • GALERIE POL LEMETAIS / artiste : Mina Mond Le jury était composé pour cette édition de David Cascaro, directeur de la HEAR, Haute École des Arts du Rhin et Dimitri Konstantinidis, directeur de Apollonia, Centre d’art européen.