King Kong « L’Affaire Makropoulos » (2007) de Malgorzata Szczęśniak Ouvrant de manière spectaculaire l’exposition Opéra Monde, un immense King Kong se déploie dans le Forum. Cette sculpture conçue par la créatrice polonaise Malgorzata Szczęśniak pour la mise en scène de L’Affaire Makropoulos (de Leoš Janáček par Krzysztof Warlikowski) est la plus imposante jamais réalisée par les ateliers de l’Opéra national de Paris. Cette œuvre monumentale vous plonge dans l’univers hors limite de l’opéra et de son dialogue avec le cinéma. Par ailleurs architecte scénographe de l’exposition Opéra Monde, Malgorzata Szczęśniak transforme la Galerie 3 en une déambulation labyrinthique à travers les coulisses d’un décor d’opéra.
précédée par la présentation du tableau Le Sabbat des sorcières sur le stand de la Fondation à l’exposition Art Basel 2019.
Francisco de GoyaLe Sabbat des sorcières
La Fondation Beyeler organise l’une des expositions les plus importantes jamais consacrées à Francisco de Goya hors d’Espagne. Goya est l’un des derniers grands peintres de cour, et le premier précurseur de l’art moderne. Cette exposition a été réalisée en coopération avec le Museo Nacional del Prado de Madrid. Des tableaux rarement montrés, appartenant à des collections privées espagnoles, seront présentés dans le cadre de la Fondation Beyeler, conjointement à des œuvres clés provenant des musées et des collections les plus célèbres d’Europe et des États-Unis. En guise de prélude à cette exposition de l’été 2020, la Fondation Beyeler présente sur son stand de l’exposition Art Basel le tableau frappant et énigmatique de Goya intitulé Le Sabbat des sorcières (1797-1798), prêté par le Museo Lázaro Galdiano de Madrid.
Jusqu’au 6 octobre 2019 La Fondation Beyeler consacre son exposition estivale 2019 au peintre contemporain Rudolf Stingel (né en 1956 à Merano, il vit aujourd’hui à New York et à Merano). Elle présente les principales séries d’oeuvres réalisées par Rudolf Stingel ces trois dernières décennies, proposant un aperçu complet de sa riche et prolifique pratique artistique. Rudolf Stingel a transformé le musée, en envahissant l’espace conçu par Renzo Piano d’une moquette au motif oriental. Dépassant le concept de la bidimensionalité, conventionnellement associé à la peinture, cette exposition souhaite renverser les relations spatiales qui s’instaurent habituellement entre le spectateur et le tableau.
Rudolf Stingel, Sam Keller et Stephan Guégan
L’exposition de la Fondation Beyeler est la première exposition d’envergure de Rudolf Stingel en Europe après celle du Palazzo Grassi à Venise (2013)et la première en Suisse depuis celle de la Kunsthalle de Zurich (1995). Elle occupe les neuf salles de l’aile sud de la Fondation Beyeler, de même que pour un temps les deux salles du Restaurant Berower Park. Conçue de salle en salle, l’exposition installée par le commissaire invité Udo Kittelmann en étroite collaboration avec l’artiste ne suit aucun ordre chronologique strict mais fait plutôt le choix d’une confrontation spécifique de différentes oeuvres. Certaines oeuvres sont montrées en public pour la toute première fois et l’exposition présente également de nouvelles installations in situ. Si pour les toiles abstraites, c’est bien le pistolet de pulvérisation qui tient lieu d’outil, donc en quelque sorte de pinceau. Stingel a créé pour l’exposition de nouveaux tableaux abstraits en utilisant exactement la technique décrite dans Mode d’emploi: cette série de cinq oeuvres – qui remplit l’une des salles d’exposition – oscille chromatiquement entre rose, des tonspourpres sombres et argentés.
Peu d’autres artistes de sa génération ont élargi comme Rudolf Stingel le champ et la notion même de peinture. Depuis ses débuts à la fin des années 1980, il explore ses possibilités et les limites qui la constituent dans un jeu complexe avec les démarches artistiques, les matériaux et les formes. Partant d’une confrontation à des thèmes picturaux classiques, il développe une multiplicité de variations de motifs. A côté de séries de peintures abstraites et photoréalistes, il crée des oeuvres grand format en polystyrène ou des tableaux en métal coulé. Il revêt également des pièces entières de tapis ou de panneaux isolants argentés pouvant être touchés et foulés.
Rudolf Stingel
Le premier livre d’artiste de Rudolf Stingel, paru en 1989 sous le titre Mode d’emploi, est déjà révélateur de son attitude artistique peu conventionnelle. En six langues et illustré de photographies noires et blanches, il y décrit chacune des étapes de production de ses tableaux abstraits réalisés à l’aide de tulle et d’émail: la peinture à l’huile doit ainsi être mélangée avec un batteur électrique conventionnel et appliquée sur la toile. Une épaisseur de tulle est posée par dessus et recouverte de spray argenté. Lorsqu’on ôte le tulle, on révèle une surface chromatique apparemment tridimensionnelle qui évoque un paysage traversé de vaisseaux sanguins. Mode d’emploi semble suggérer qu’en suivant ces simples instructions on peut créer son propre «Stingel».
Rudolf Stingel Mode d’emploi
Mais si l’on pousse plus loin ce jeu de l’esprit, on s’aperçoit vite que, si l’oeuvre créée en respectant parfaitement toutes les étapes de travail peut être très belle, elle est cependant loin d’être indépendante et autonome – car on reste toujours l’exécutant de l’artiste, simple rouage d’un concept qu’il a imaginé. Ce mode d’emploi livre donc un commentaire facétieux et auto-ironique sur le marché et le monde de l’art.
Rudolf Stingel cuivre électroformé, nickel revêtu et acier inoxydale 2014
Au début des années 1990, Stingel élargit son répertoire: à côté d’oeuvres abstraites, il crée de premières oeuvres in situ. Lors de sa première exposition en galerie, en 1991 à la Daniel Newburg Gallery à New York, il présente une seule oeuvre: la totalité du sol de la galerie est recouverte d’une moquette orange vif, les murs sont nus. Peu après, il présente ailleurs une autre variation de moquette monochrome, cette fois posée sur l’un des murs d’une pièce vide. Dans la galerie, c’est involontairement que les visiteurs laissaient les empreintes de leurs pas sur la moquette au sol; cette fois, ils sont invités à lisser ou brosser le tapis contre le sens du poil de leur propre main, comme autant de grands coups de pinceau. Le tapis devient image, où les gestes picturaux apparaissent, sont effacés et sont remplacés par d’autres traces.
Rudolf Stingel
A la fin des années 1990, Stingel commence à travailler des panneaux de polystyrène ordinaires. Accrochés au mur comme des tableaux, leur surface est couverte de lignes et de motifs griffés et gravés d’empreintes de pied de l’artiste. Depuis le début des années 2000, Stingel revêt des pièces entières de panneaux isolants argentés réfléchissants, dont la texture invite à y apposer des messages, des initiales ou autres gestes. Ces installations visent à la participation, mais elles sont soumises aux mêmes limitations immanentes que les travaux réalisés suivant le Mode d’emploi: si chaque visiteur peut participer au processus de création de l’oeuvre et s’y immortaliser, cela prend toujours une forme aléatoire et incontrôlable, cadrée par des conditions définies par l’artiste.
Rudolf Stingel
De manière semblable, Stingel fait appel au hasard pour certaines de ses peintures. Il étend des toiles achevées sur le sol de son atelier pendant une période prolongée, afin qu’elles s’imprègnent des traces de son procès quotidien artistique. Les éclaboussures de peinture et les empreintes de pied se superposent ainsi à ses tableaux abstraits et photoréalistes.
Rudolf Stingel
Stingel n’est jamais focalisé sur l’oeuvre unique en tant que telle, mais conçoit plutôt tout une série d’oeuvres comparables et interconnectées, tournant autour d’un même motif. Un motif peut ainsi circuler entre les images et les matériaux, apparaissant dans des versions très différentes. Ainsi, la moquette orange vif montrée à l’horizontale chez Daniel Newburg réapparaît en tant que nouvelle oeuvre sur l’un des murs de la Fondation Beyeler. La photographie d’une main tenant un pistolet de pulvérisation, commandée par Stingel pour illustrer son Mode d’emploi, a été traduite pour l’exposition en une toile photoréaliste grand format. Les griffures et éraflures qui ornaient d’anciennes installations de panneaux Celotex ont été transposées de manière fragmentaire en images de métal extrêmement lourdes au moyen d’un processus complexe et laborieux. L’une de ces oeuvres, longue de douze mètres, est présentée dans l’exposition. Des motifs historiques de papiers peints ou de tapis ainsi que des éléments de photographies trouvées ont trouvé place sur des toiles photoréalistes sous forme agrandie et en y intégrant les traces laissées par le temps telles la poussière et les empreintes de doigt. L’exposition présente également différentes oeuvres de ce type.
Rudolf Stingel
Au-delà de leurs différences matérielles, toutes les oeuvres de Rudolf Stingel ont ainsi pour point commun la présence de traces picturales aléatoires ou délibérées. Le temps et le hasard, le changement et la destruction apparaissent à leur surface. Les oeuvres de Stingel formulent ainsi des questions fondamentales concernant la compréhension et la perception de l’art ainsi que la mémoire, le souvenir et l’impermanence des choses.
Rudolf Stingel
Trois nouvelles oeuvres in situ seront également présentées. Une oeuvre murale à base de moquette orange invite les visiteurs à laisser des traces avec leurs mains et à s’impliquer ainsi de manière temporaire dans l’émergence de l’oeuvre. Une deuxième installation à base de tapis occupe tout le mur transversal du musée et s’étend dans l’une des salles. En version noire et blanche fortement agrandie, il reprend le motif d’un tapis persan Sarough.
Rudolf Stingel
Une oeuvre en panneaux isolants Celotex occupe plusieurs murs de l’exposition et s’étend également temporairement aux espaces du restaurant de la Fondation Beyeler dans le Parc Berower.
panneaux isolants Celotex
Toute la diversité et l’envergure de l’oeuvre de Rudolf Stingel, questionnement sans cesse renouvelé du médium de la peinture, se reflètent aussi dans le catalogue qui accompagne l’exposition: pensé comme un livre d’artiste et conçu par le graphiste de renom Christoph Radl, il propose au fil de 475 illustrations sur 380 pages un aperçu unique et complet du travail artistique de Rudolf Stingel.
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen Tél. + 41 (0)61 645 97 21, www.fondationbeyeler.ch Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h depuis la gare SBB tram n° 2 jusqu’à Messeplatz puis tram n°6 arrêt Fondation
Programmation associée à l’exposition «Rudolf Stingel» à consulter sur le site de la Fondation Beyeler
C’est l’exposition de l’ANNEE 2019 de la Fondation Beyeler
jusqu’au 5 mai 2019 en préambule,
• Il s’agit du projet d’exposition le plus coûteux, complexe et
ambitieux de l’histoire de la Fondation Beyeler.
• L’exposition a nécessité environ 4 années de préparatifs.
• Environ 75 tableaux et sculptures, pour la plupart rarement prêtés,
sont répartis sur 10 salles, et avec 1622 m2, il s’agit à ce jour de
la plus grande exposition de la Fondation Beyeler en termes
de superficie.
• Le catalogue (une merveille) de l’exposition, qui compte 304 pages
et 17 articles de fond, est la publication la plus volumineuse
réalisée par le musée. – en allemand ou en anglais …..
• Les trésors artistiques des périodes bleue et rose ont une valeur d’assurance d’environ 4 milliards de francs suisses.
• Les prêts proviennent d’au total 41 prêteurs, dont 28 musées
et des collections privées.
• 60 collaborateurs supplémentaires ont été recrutés afin
de permettre aux visiteurs de découvrir l’exposition dans
le calme et de pouvoir assurer la sécurité des oeuvres. Claude Picasso et Sam Keller devant l’Acrobate et le Jeune Arlequin 1905 « J’ai voulu être peintre et je suis devenu Picasso. »
Pablo Picasso Dans ce qui sera à ce jour sa plus prestigieuse exposition,
la Fondation Beyeler se consacre au jeune Pablo Picasso et à
ses peintures et sculptures des périodes dites bleue et rose
de 1901 à 1906. Ce sera la toute première fois en Europe
que sera donné à voir un éventail d’une telle densité et d’une
telle qualité des chefs-d’oeuvre de cette période importante,
parmi des jalons marquants de la trajectoire de Picasso en marche
vers son statut d’artiste le plus célèbre du 20ème siècle.
Les oeuvres de cette période sont parmi les plus belles et les
plus émouvantes de l’art moderne et font partie des oeuvres
d’art les plus précieuses et inestimables.
Il est fort probable qu’elles ne seront plus amenées à se retrouver
ainsi réunies en un lieu unique.
Agé d’à peine 20 ans, Picasso (1881–1973) entre en quête
de nouveaux thèmes picturaux et formes d’expression, qu’il
mène dans la foulée à leur plein accomplissement. Les styles
et les univers picturaux se succèdent à un rythme effréné
– une « révolution » artistique chasse l’autre.
L’exposition se concentre sur les périodes bleue et rose et
donc sur six années de création du jeune Picasso,
qui joueront un rôle central pour son oeuvre. Elle ouvre par
ailleurs la perspective à la naissance historique du cubisme vers 1907, qui émerge des phases de création précédentes. L’exposition opère ainsi la jonction avec la collection
de la Fondation Beyeler, dont l’oeuvre la plus ancienne
de Picasso, une étude importante pour les
Demoiselles d’Avignon, date précisément de cette année. Pïcasso La Soupe
L’exposition, articulée de manière chronologique, présente
les débuts de la trajectoire de Picasso en prenant pour point
de référence l’image humaine. Reprenant encore et encore
son élan, l’artiste qui vit alors entre Paris et Barcelone gravite
autour de la figure humaine. Dans la phase qui débute en 1901,
dominée par la couleur bleu, il porte son regard sur la misère
et les abîmes psychiques des personnes en marge de la société.
Vers 1905, dorénavant établi à Paris, sa période dite rose élève au rang de digne motif pictural les espoirs et les désirs
des artistes de cirque – jongleurs, acrobates et arlequins.
En quête d’une nouvelle authenticité artistique, vers le milieu
de l’année 1906 Picasso passe plusieurs semaines dans le village
de Gósol dans les Pyrénées espagnoles, où il crée de nombreux
tableaux et sculptures qui unissent des idéaux corporels
classiques et archaïques. La déformation et le morcellement
toujours plus poussés de la figure, tels qu’ils apparaissent
dans les représentations « primitivistes » en particulier de nus
féminins créés à son retour à Paris, annoncent finalement le langage pictural cubiste, qui se déploie à partir de 1907.
Dans les oeuvres bouleversantes et envoûtantes des périodes
bleue et rose réalisées en Espagne et en France, le jeune peintre
émergent qu’est alors Picasso crée des oeuvres d’une signification
universelle. Des thèmes existentiels et universels tels la vie,
l’amour, la sexualité, le destin et la mort s’incarnent dans
des jeunes femmes et des jeunes hommes d’une beauté délicate
comme dans des enfants et des vieillards marqués par la vie
qui portent en eux des sensations telles le bonheur et la joie
mais aussi la solitude et la mélancolie.
Depuis la gare SBB tram n° 2 direction Eglisee,
puis descendre à la Messe Platz
Tram n° 6 direction Grenze, arrêt Fondation Beyeler
Evènements à trouver Ici sous Fondation Beyeler Ouvert 365 jours par an
Lundi – dimanche 10h – 18h, mercredi 10h – 20h La conférence en français le 13 février 2019 à 18 h 30 ticket à acheter sur le site de la Fondation ici Laurent Le Bon parle de l’exposition « Picasso. Bleu et rose », présentée l’année dernière au Musée d’Orsay à Paris et se tenant maintenant sous une forme remaniée à la Fondation Beyeler.
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L’exposition réunit 40 tableaux clé de toutes les phases
de sa carrière, des années 1920 aux années 1990.
À travers cette sélection, c’est pour ainsi dire la quintessence de
l’oeuvre de Balthus que découvre le visiteur, fruit d’une
carrière très longue qui n’aura pourtant produit que quelque 350 travaux. Vidéo
Tout d’abord je vous propose d’écouter les 2 vidéos que j’ai
enregistrées, à la conférence de presse où Madame Setsuko Balthus (14 mn50) raconte avec bonheur et humour, Balthus, son travail, leur rencontre. (7mn46)
Michiko Kono, Madame Setsuko Balthus, Sam Keller, Dr Raphaël Bouvier,
D’ascendance polonaise par son père, Erich Klossowski, historien d’art,
peintre et décorateur de théâtre, et russe par sa mère
Baladine Klossowska (mais tous deux ressortissants prussiens), Balthasar Klossowski naît à Paris, un 29 février 1908 à Paris.
Sa famille, du fait de ses origines, se réfugie en Suisse lors de la
Première Guerre mondiale. Ses parents se séparent peu après et Balthus passe son enfance avec son frère Pierre dans la région
de Genève, près de leur mère et bientôt de Rilke.
Balthus, le Roi des Chats -1935
A l’âge de 11 ans, le garçon publie son premier livre de dessins, Mitsou, sous l’impulsion de ce mentor, lorsqu’il a quatorze ans.
Il signe le recueil du surnom de « Baltusz » avec des textes de Rainer
Maria Rilke. C’est l’histoire d’un chat, le décor de sa vie de peintre
est planté. Balthus n’aime pas parler peinture, il dit « je suis un peintre dont on ne sait rien, mais regardons mes peintures« .
Dans un geste modeste, il se dit artisan et non artiste, tout en adoptant
la posture et le statut de l’aristocrate intellectuel cultivant des
liens étroits avec de grands philosophes, écrivains, gens de théâtre
et cinéastes de son temps. C’est un peintre de la figuration.
Sa longue vie, qui a coïncidé avec la quasi-totalité
du 20ème siècle, a ainsi oscillé constamment entre ascèse
et mondanité.
Madeleine Malraux dit de lui : « sa peinture est douce, comme la musique de Mozart », musicien préféré du peintre.
Il n’aime pas l’abstraction.
Suivons Jean Clair dans son analyse
Admirateur des peintres de la Renaissance, il réalise des copies
au Louvre de Poussin, Courbet Cézanne, Füssli.
Il est instruit par Bonnard, Derain lui prête son atelier où il
commence La Rue.
Ses amis sont Matisse, Picasso et Giacometti
A Florence il copie les maîtres italiens, Piero della Francesca,
Masaccio, Giotto. En examinant attentivement ses peintures
on y retrouve les compositions géométriques, dans la Rue,
1933, il réalise
des emprunts spécifiques, comme les couvre-chefs, des détails,
comme la diagonale de la croix, qu’il transpose dans le monde
contemporain. Les visages sortis des toiles de la Renaissance,
mais aussi empruntés aux bandes dessinées des contes pour enfants
germaniques.(StruwelPeter). Il y a confusion très savante d’une
mémoire érudite de la grande peinture et de son enfance.
Balthus la Rue 1933
L’oeuvre majeure Passage du Commerce-Saint-André
(1952–1954),
qui se trouve à la Fondation Beyeler depuis de nombreuses
années en tant que prêt permanent d’une importante collection
privée suisse, qui a été précédé par la Rue, est une scène avec
un arrière fond historique. C’est ici que la guillotine a pour la
première fait une victime un agneau.
Puis on y voit la clé d’or, il y fait un mélange historique, onirique,
avec l’histoire et les récits de son enfance.
Balthus Passage du Commerce St André 1952 – 54
Les personnages sont figés comme sur une scène de théâtre,
le chien a une tête d’agneau ébouriffé. Le tableau condense de manière
particulièrement forte le souci intense du peintre de rendre visibles
les dimensions de l’espace et du temps et de révéler leur rapport
avec les figures et les objets – aspects fondamentaux de son art.
Artiste méticuleux – certains tableaux nécessitant plusieurs années
pour être achevés et après de nombreuses études préparatoires -, Balthus est resté célèbre pour ses tableaux de jeunes filles nubiles,
souvent peintes dans des poses ambiguës, jouant sur l’idée
de l’innocence perdue à l’adolescence.
Balthus Thérèse rêvant (1938)
« Je vois les adolescentes comme un symbole. Je ne pourrai jamais peindre une femme.
La beauté de l’adolescente est plus intéressante. L’adolescente incarne l’avenir, l’être avant qu’il ne se
transforme en beauté parfaite. Une femme a déjà trouvé
sa place dans le monde, une adolescente, non.
Le corps d’une femme est déjà complet. Le mystère a disparu. » L’artiste de la contradiction et du trouble, dont les oeuvres à la fois
sereines et fébriles font se rencontrer des contraires qui mêlent de
manière unique la réalité et le rêve, l’érotisme et la candeur,
l’objectivité et le mystère, le familier et l’étrange. Dans ce jeu de contrastes, Balthus combine des motifs de la tradition artistique à des éléments
empruntés aux illustrations populaires de livres pour enfants
du 19ème siècle. Ses tableaux sont empreints d’ironie tant
implicite qu’explicite, réfléchissant et s’interrogeant par là
sur les possibilités et les impossibilités figuratives et esthétiques
de l’art du 20ème siècle. Un portrait de femme adulte, dont il était éperdument amoureux,
la Bernoise Antoinette de Watteville qui lui opposait un refus,
mais qu’il a fini par épouser en première noce
et dont il s’est séparé, a donné le magnifique toile : la Jupe Blanche 1937.
Balthus la Jupe Blanche 1937
Le Chat au miroir III, 1989–1994
Le chat et le miroir – deux motifs qui scandent toute son
oeuvre – se trouvent réunis dans Le Chat au miroir III. Balthus n’a jamais renoncé à la peinture et a continué
de réaliser, jusqu’à un âge avancé, des tableaux
qui, avec leurs couleurs saturées, leurs étoffes tantôt
lourdes tantôt délicates et leurs motifs caractéristiques,
témoignent toujours aussi fortement de sa maestria.
Vêtue d’un costume d’un autre temps, la jeune fille est
assise sur un sofa recouvert de draps et de coussins.
Cette fois-ci, le miroir est tenu à la hauteur d’un chat,
mais ce dernier ne semble pas y prêter attention et
d’ailleurs, rien ne s’y reflète. La Chambre turque, 1965/66 La Chambre turque fut peinte dans les années 1960,
alors que Balthus était directeur de l’Académie de France à Rome, installée dans la Villa Médicis. Le tableau
surprend par sa riche ornementation aux réminiscences
orientales. Telle une odalisque étendue sur un divan de
la fameuse « chambre turque » de la Villa, une femme
gracile se prélasse en robe de chambre et se regarde dans
un miroir. Mais s’y contemple-t-elle vraiment ? La seconde femme de Balthus, la peintre japonaise Setsuko Ideta, sert de modèle pour ce tableau, dans
la pose traditionnelle de Vénus. La surface mate de
La Chambre turque – due à l’emploi de caséine et de
tempéra – rappelle beaucoup la peinture à fresque de
la Renaissance, que Balthus a pu étudier durant ses
nombreux séjours en Italie. En consacrant le plus clair
de son temps à la restauration du vieux palais romain
décati, Balthus a développé un goût prononcé pour
l’ornement. Les dallages opulents, les étoffes très
colorées aux motifs sophistiqués sont caractéristiques
de son oeuvre tardive.
Balthus la Chambre Turque 1965/66
Elle a raconté sa rencontre avec Balthus lors d’une visite à la Villa Medicis,
à l’âge de 20 ans, en temps qu’étudiante en art. Balthus lui a fait croire
qu’il avait 40 ans alors qu’il en avait 50 ans.
Elle conclue, que pour elle à ce moment là, elle n’y voyait pas de
différence !
Tous les dimanches, de 13 à 14 h
Lors de la visite de l’exposition, le musée recueille toutes vos questions
sur l’artiste et son oeuvre pour en débattre ensuite avec vous
directement devant les tableaux. « Balthus im Gespräch » : gratuit
Dans le Jardin d’hiver qui borde la salle 7, vous trouverez un
mur sur lequel apposer vos propres commentaires sur l’exposition.
Partagez votre avis sur Balthus avec nous !
Programme lié à l’exposition à consulter sur le site de la Fondation A noter le mercredi 31 octobre à 18 h 30 en français Robert Kopp , professeur émérite de littérature française moderne à l’Université de Bâle Balthus entre Rilke Artaud et Jouve. Balthus peintre de la lenteur (l’art est la matière- France culture)
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