Le Cosmos du Cubisme – De Picasso à Léger

Jusqu’au 4 août 2019, au Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire: Eva Reifert
Après le Centre Pompidou, le Kunstmuseum de Bâle
présente en 9 salles, l’exposition, Le Cosmos du Cubisme.
Le cubisme, créé au début du XXe siècle par Pablo Picasso
et Georges Braque, a révolutionné l’art.

Elle retrace cette époque à travers un vaste panorama chronologique
et vous invite à la redécouvrir. Élaborée en collaboration avec le
Centre Pompidou de Paris, cette rétrospective
réunit pour la première fois un grand nombre d’oeuvres cubistes
exceptionnelles issues des deux musées, offrant ainsi un
contexte idéal aux célèbres peintures bâloises de la donation
Raoul La Roche. Complétée par de prestigieux prêts de collections
internationales et avec près de 130 oeuvres au total, l’exposition
de Bâle offre un éventail complet de ce chapitre avant gardiste
de l’histoire de l’art moderne.

Le cubisme était pourvu d’une prodigieuse force d’innovation.
Il eut une influence majeure sur le cours de l’histoire de l’art
du XXe siècle et représente encore aujourd’hui une véritable
aventure pour notre regard. Grâce à leur créativité sans limites,
Pablo Picasso et Georges Braque ont, en quelques années, destructuré
un à un les concepts de l’art traditionnel jusqu’à ce que leurs
innovations constituent les bases d’un nouveau courant artistique.
La fragmentation des formes qui caractérise les oeuvres cubistes
est le résultat d’une rupture dans la relation picturale entre
l’art et la réalité; avec sa combinaison de signes et de fragments,
le cubisme s’adresse non seulement au regard mais également
à l’esprit. De nouveaux matériaux remettent en question la
notion de Grand Art et se mêlent de manière expérimentale
et ludique à la culture quotidienne qui se retrouve intégrée à
l’oeuvre sous forme de collages d’articles de journaux et de papiers
peints.

Picasso, Braque et l’esprit pionnier
Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger témoigne de l’esprit
pionnier et de la force vive du duo Picasso–Braque, mais également
de l’élargissement et de la différenciation de leur conception du
cubisme, devenue canonique au fil des décennies, à travers
des oeuvres du « cubisme de salon » : dès 1910, des artistes vivant
à Paris comme Juan Gris, Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay
ou encore Henri Le Fauconnier s’emparèrent de ce nouveau langage
visuel et le développèrent à leur tour. À partir de 1911, de grands
formats célébrant la vie moderne furent alors exposés dans les
salons du monde de l’art parisien, contribuant ainsi
largement à la diffusion internationale du cubisme.

Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger suit l’évolution
du cubisme de 1908 jusqu’à la fin de la Première Guerre
Mondiale. Grâce à ce vaste horizon temporel, l’exposition
montre l’immense étendue stylistique de ce mouvement
artistique ainsi que son potentiel révolutionnaire pour bon
nombre de développements ultérieurs de l’art du XXe siècle.

Articulée selon neuf chapitres chronologiques et thématiques,
l’exposition révèle comment Picasso et Braque, entre autres,
se détachèrent de l’Académisme occidental et de la conception
classique de l’art en s’inspirant notamment de sculptures
des régions d’Afrique et du Pacifique comme en témoigne
l’exceptionnel Grand Nu (1907/08) de Braque

aux couleurs ocres. Si d’une part les deux artistes recherchaient
les caractéristiques de l’archaïque, du « sauvage » et du primitif,
l’influence de l’oeuvre de Paul Cézanne les incita à ne pas représenter
le réalisme de la nature mais plutôt à sonder les moyens d’en
exprimer l’essence et la vérité (L’influence de Cézanne, Salle 2).

Le plaisir d’expérimenter les éléments cristallins
Dès 1908, apparurent, chez les deux artistes, dans des paysages
créés à l’Estaque et des natures mortes illustrant des instruments
de musique, des éléments cristallins, quasi géométriques, donnant
l’impression d’un ordre intérieur basé sur le concept.
Introduite à la même époque, la réduction des couleurs à des
tons verts et bruns s’accentua rapidement au profit de l’utilisation
presque exclusive d’un gris et d’un brun lumineux, comme
le montrent de manière exemplaire Broc et Violon (1909/10)
de Braque ou encore Nu assis (1909/10) de Picasso
(L’éclatement de la forme homogène, Salle 3).

Braque et Picasso se consacrèrent chacun à leurs idées
novatrices avec un véritable plaisir de l’expérimentation
traduit par une méthode répétitive et variée. Dans un procédé
en apparence sériel, les deux artistes usèrent aussi de lettres,
de fragments de mots et de signes introduits dans les images,
faisant appel à la vue du spectateur et mettant également
à l’épreuve sa capacité de combinaison : un sens pictural ne
pouvait être construit que par l’assemblage interprétatif
des divers éléments de l’image, comme la célèbre
représentation bâloise
Le Portugais (1911/1912) de Georges Braque
(Lettres et signes, Salle 4).

Les portraits de marchands et d’écrivains, dont Gertrude Stein,
Guillaume Apollinaire et Daniel Henry-Kahnweiler, élargissent
l’aperçu de la connexion du cubisme avec les éditeurs,
les collectionneurs et les poètes qui firent la promotion du
mouvement et assurèrent sa diffusion et sa résonance dans la
littérature (Poètes et critiques, Salle 5).

Le changement qui survint en 1912 avec le retour de la
couleur et l’invention du collage est présenté dans deux
salles de l’exposition. La salle 6 montre l’utilisation
expérimentale des matériaux et de la couleur tandis
que la salle 7 expose le collage et l’assemblage avec
leur technique de combinaison de coupures de journaux,
de papiers peints et d’autres fragments de réalité.
L’accueil et la transformation du langage pictural dans
les milieux artistiques avant-gardistes parisiens sont
représentés dans Le cosmos du cubisme par des oeuvres
majeures exposées dans les salons parisiens de 1911 à 1914.
L’Abondance (1910/11) d’Henri Le Fauconnier,
Femme au cheval (1912) de Jean Metzinger, Udnie (1913)
de Francis Picabia et Prismes électriques (1914) de Sonia Delaunay
ne sont que quelques exemples de ce pan de l’histoire du cubisme
(Les « Salons Cubistes », Salle 8).

La dernière salle est consacrée au développement du
cubisme après le début de la Première Guerre Mondiale.
Elle présente les oeuvres des artistes cubistes mobilisés
dont les créations reflètent l’influence de la vie sur le front
ainsi que celles des protagonistes restés à Paris, Gris et Picasso,
dont les peintures sont alors à la frontière de l’abstraction
(La Première Guerre mondiale, Salle 9).
Kunstmuseum
St. Alban-Graben 8, Postfach
CH–4010 Basel
Horaires
mardi au dimanche 10 h / 18 h

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.