Coronavirus #Mulhouse Resiste

Magritte était précurseur


Ce 7 février, je ricanais bêtement au fond de moi, lorsque cette jeune cardiologue, m’a accueillie, dans la salle d’attente de son cabinet, avec un masque chirurgical sur le visage. Petite, en fait de ma taille, blonde, elle était accompagnée d’une jeune stagiaire.A ce moment je n’ai eu qu’un regret, c’est de ne pas avoir le culot de les prendre en photos avec mon Iphone et de suivre le commun des mortels et poster cette vision saugrenue sur ma page FaceBook. Dans son cabinet c’était épique, en même temps qu’elle me posait des questions, à travers le masque, avec son accent polonais, elle donnait des explications à la stagiaire.
Moi j’avais beaucoup de mal à comprendre ce qu’elle me disait, assise au-delà de son bureau, à travers le masque et avec son accent. Je me suis dit que j’en ferai peut-être une chronique, mais j’étais loin d’imaginer, le Tsunami qui allait déferler sur ma région, puis sur la France entière.

C’est un sentiment étrange, une sensation de guérilla. Puis cela devient surréaliste, d’abord c’est notre région qui est impactée, à cause du rassemblement de l’église évangélique (17 février). Elle n’a jamais été pour la plupart d’entre nous en « odeur de sainteté »

Des dispositions de restrictions de fermetures régionales sont prises.

Puis après l’annonce du président Macron du 12 mars, les annonces de fermeture momentanée pleuvent.  Je n’étais pas allée voter, moins par prudence que, parce que je n’avais pas de préférence affirmée pour un candidat.

Pour moi qui avais, à contre cœur annulé mes voyages à Paris, la SNCF annonce le remboursement sans frais des voyages jusqu’au 30 avril.

Je suis encore tentée de partir, mais ce soir 13 mars, les mails d’annulation remplissent ma boîte et soulagée, je le reconnais, je suis rassurée d’avoir annulé mes escapades. J’avais bien envisagé d’aller faire un tour en Suisse, mais là aussi, un à un les musées me préviennent de leur fermeture provisoire.

16 mars, j’ai annulé mon option TGV pour l’exposition à la Fondation Vuitton.

JR est allé faire les courses comme à son habitude le lundi. Les magasins sont bondés, les charriots débordent de victuailles.
Il y est retourné mercredi, c’était très calme.

FB déborde de blagues stupides, de fake news et autres turpitudes

Les gens n’ont pas conscience de la gravité de la situation.

Les transports en commun sont en réduction.
Un hôpital militaire de fortune va être construit sur le parking de l’hôpital du Moenschberg.
De temps à autre on entend le passage d’un hélicoptère, l’angoisse monte.
Les pages du journal local dédiées aux annonces de décès, augmentent de jour en jour. Les masques manquent.

L’âge des personnes  concernés est très élevé !
La situation est devenue critique, France 2 fait un reportage sur l’hôpital mulhousien et sur le fait que les équipes soignantes manquent de protections et sont au bord de l’épuisement.
Certaines initiatives tentent d’égayer et d’occuper agréablement
le temps. Mon amie AS. n’écrit-elle pas :
Ça rend quand même un peu alcoolo ce confino-jubilatoire, non ?

Voici son initiative relatée par la presse locale

Des groupes se forment le soir, pour unir leur angoisse, mais surtout pour applaudir le personnel médical si dévoué. On apprend qu’il est à 40 % contaminé.
Nos voisins helvétiques se promènent le long du Rhin. Le monde est fou.
C’est une situation inédite, digne d’un excellent thriller, qui hélas dans l’immédiat fait des ravages.

 Le professeur Yazdan Yazdanpanah assure qu’il n’y a que l’isolement pour « arrêter le virus »Covid-19 :

« Je pense que le confinement ne va pas s’arrêter en France dans dix jours. Je pense que ça va être plus long », a expliqué celui qui fait également partie du conseil scientifique qui conseille Emmanuel Macron. « Cela dépendra un peu de la courbe de l’épidémie, du nombre de nouveau cas qu’on va voir (…) Je pense qu’il faut partir sur six semaines, quelque chose comme ça, je ne peux pas exactement dire. Mais ce sera plus que 15 jours, ce sera autour de 6 semaines probablement, voire plus. »

 

La suite l’avenir nous le dira.
Prenez bien soin de vous ou take care si vous préférez

Se suspendre aux lendemains – Regionale 20

Jusqu’au 5 janvier 2020 à La Kunsthalle de Mulhouse
Regionale 20
Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la
Kunsthalle

Comment ne pas être alerté par les inondations qui se multiplient,
ainsi que toutes ces autres catastrophes. La Kunsthalle nous y rend
attentif avec cette exposition

Avec le changement climatique, le Grand-Est pourrait connaître des intempéries beaucoup plus souvent et mieux s’y préparer, c’est d’abord se souvenir. Les gestionnaires des risques d’inondation en région se mobilisent pour commémorer les inondations de décembre 1919 et janvier 1920, à travers des actions favorisant la mémoire et la culture du risque.
Les terribles inondations de 1919 et 1920 (vidéo)
Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1919, des pluies torrentielles s’abattent sur l’Est de la France. Le jour de Noël, des centaines de communes, d’entreprises, de routes et de voies ferrées se retrouvent sous l’eau, en Alsace, en Lorraine ainsi que dans le Pays de Bade, de l’autre côté du Rhin. Rapidement, ces crues se propagent en aval et, dans les jours qui suivent, les grandes villes de la région sont elles aussi victimes des inondations : Colmar, Strasbourg, Mulhouse, Epinal, Saint-Dié, Nancy, Metz, Charleville-Mézières. Puis le 12 janvier 1920 une nouvelle tempête déferlera sur l’Est de la France, associant vents violents et pluies torrentielles qui entraîneront localement des inondations encore plus fortes qu’en décembre 1919.

Demain peut-être ne ressemblera pas à aujourd’hui, un événement extraordinaire aura transformé notre territoire de vie, de pensée et d’action. L’espace d’un moment, tout aura basculé pour autre chose. Quotidiennement, nous évoluons vers un inconnu qui contient à la fois la force de la surprise et la charge de l’anxiété. Parce que le risque d’un événement majeur guette chaque initiative, chaque progrès, chercher à le contrôler ou à l’éviter semble vain.
En s’associant à des chercheurs universitaires géographes, physiciens ou sociologues et à d’autres savoirs, Aline Veillat et Elise Alloin apportent leurs regards et démarches d’artistes aux études des phénomènes d’inondation et de radioactivité. Par leurs sculptures, leurs images mais aussi par leurs méthodologies particulières elles offrent des pistes et perspectives pour de nouvelles relations à l’environnement créant ainsi des liens visibles entre les études de terrain, les données scientifiques et la société.

La Kunsthalle devient un lieu où s’exposent des propositions sensibles et
de la documentation, un espace dans lequel les savoirs prennent formes et se transmettent.
L’exposition est proposée dans le cadre de la Régionale, programme trinational annuel. + d’informations sur www.regionale.org | #regionale20 sur les réseaux sociaux

Exposition réalisée en partenariat avec le Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace (programme Interreg Clim’ability Design). Le travail d’Aline Veillat est issu d’une résidence universitaire de deux ans, en partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Il bénéficie du soutien de NovaTris, le centre de compétences transfrontalières de l’Université de HauteAlsace (ANR-11-IDFI-0005) et de la Fondation Müller Meylan de Bâle et s’inscrit dans les commémorations du centenaire des inondations de 1919.

Les artistes

Élise Alloin vit et travaille à Strasbourg. Elle est diplômée de la Haute école des arts du Rhin.
Elle développe son œuvre plastique dans une dynamique de recherche par l’art, notamment en explorant les liens que nous entretenons avec la radioactivité. Comment cet « invisible » modèle-t-il notre conscience des lieux, notre relation au temps, à la mémoire sociale et à la transformation du vivant ?

Sa pratique, transdisciplinaire, se construit en collaboration avec des équipes de recherche : en physique nucléaire (CNRS-Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Strasbourg), en sciences du vivant (Institut Océanographique de Sopot et Laboratoire de Biotechnologie Marine, Université de Gdansk, Pologne) et en sciences humaines (Anthropologie Contemporaine, Université de Stockholm, Suède).
Récemment accueillie en qualité de chercheur associée au CRESAT (Université de Haute Alsace), elle participe au programme de recherche Post-atomic Lab porté par le Centre sur la transition énergétique du
territoire.
Elle y explorera les questions qui traversent son travail sur la construction de nos paysages physiques et psychiques, nos circulations et nos modes d’habiter, en lien avec le démantèlement annoncé de la centrale nucléaire de Fessenheim.
À partir de 2020, Élise Alloin sera artiste associée à La Kunsthalle.
www.elisealloin.com

Aline Veillat vit et travaille comme artiste chercheur indépendante à Bâle en Suisse. Elle a étudié à l’École d’art de Lausanne et titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 8 en Esthétiques, Sciences et Technologies de l’Art. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans le monde entier.
Dans sa pratique elle se concentre principalement sur les questions environnementales à l’époque de l’Anthropocène et plus particulièrement sur la façon dont l’être humain est lié au non-humain vivant ou non vivant. Son approche est tout d’abord conceptuelle puis se traduit par la suite sous une forme plastique.
Conjointement à sa participation au projet Transrisk sur la culture des risques inondation avec le CRESAT de l’Université de Haute Alsace, elle collabore à différents projets de recherche : Ecodata-Ecomedia-Ecoaesthetics avec l’Institut d’Esthétiques Pratique et Théorique IAeP de Académie des Beaux-Arts et de Design FHNW Basel et le laboratoire WSL Eau-Neige-Paysage de l’Ecole Polytechniques Fédérale de Zürich sur les impacts anthropiques et du changement de climat sur une forêt alpine, ainsi que sur un projet sur le sol envisagé comme un organisme vivant, projet développé en tant que chercheur associé à l’IMéRA l’Institut d’Etudes Avancées en collaboration avec l’IMBE l’Institut Méditerranéen de la Biodiversité et d’Écologie de l’Université d’Aix-Marseille.
En 2018-2019, Aline Veillat était en résidence Universitaire à La Kunsthalle et au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’UHA.
www.alineveillat.com

Apéro scientifique : jeudi 12 décembre à 19:00
Se souvenir pour mieux se préparer
En présence de Brice Martin (géographe, enseignant chercheur
au CRESAT de l’UHA),

Amandine Amat (responsable du département Conseil Risque et Changement Climatique à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alsace),
Sophie Roy (ingénieure à Météo France)
et Aline Veillat (artiste-chercheur).
Entrée libre, réservation conseillée au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Organisé par La Kunsthalle et La Nef des sciences, dans le cadre de l’événement
« Les sciences ça se discute »,
l’événement est réalisé en partenariat avec le CRESAT de l’UHA
et s’inscrit dans
les commémorations du Centenaire des inondations de 1919.

Kunstdéjeuner :
vendredi 13 décembre à 12:15
Conversation autour des œuvres suivie d’un déjeuner tiré du sac.
Gratuit, sur inscription.

Renseignements et inscriptions au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

Mulhouse Art Contemporain est partenaire de La Kunsthalle

Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Du samedi au mardi de 14h à 18h
Fermé du 23 -26 décembre ; 30 -31 décembre 2019
et 1 janvier 2020 Entrée libre

Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse –
Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie –
68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com

Sommaire du mois d’octobre 2019

Leonor Antunes a seam, a surface, a hinge, or a knot
Fondation Beyeler

Et une curiosité dans l’exposition Or & Gloire
un Christ à tête de femme

Croix d’Herriman (archevêque de Cologne) et de sa soeur Ida
(abbesse de Werden).
La tête du Christ est un réemploi d’un camée romain
(époque julio-claudienne) en lapis-lazuli, peut-être l’impératrice Livia

30 octobre 2019 : Max Sulzbachner Nuits De Lune Et Tam-Tam À Bâle
28 octobre 2019 : Une Passion Pour L’art Louise Bachofen-Burckhardt : Collectionner Pour Bâle
19 octobre 2019 :  Giuseppe Penone La Matrice Di Linfa
15 octobre 2019 :  Tadeusz Kantor : Où Sont Les Neiges D’antan
13 octobre 2019 :  Or & Gloire Dons Pour L‘éternité
11 octobre 2019  : La Collection Rudolf Staechelin À La Fondation Beyeler
08 octobre 2019 : Resonating Spaces -Leonor Antunes, Silvia Bächli, Toba Khedoori, Susan Philipsz, Rachel Whiteread
06 octobre 2019 :  Käthe Kollwitz, Figure De L’expressionnisme Allemand

Giuseppe Penone la Matrice di linfa

Jusqu’au 24 OCTOBRE 2019, Dans le cadre du parcours invité d’honneur de la FIAC 2019, le Palais d’Iéna – Conseil économique, social et environnemental (CESE) invite Giuseppe Penone au coeur de la vaste salle hypostyle et de ses majestueuses colonnades de plus de sept mètres de hauteur.


Pour sa première exposition à Paris depuis 2013, organisée en collaboration avec la Galerie Marian Goodman, l’artiste choisit de présenter l’oeuvre
monumentale Matrice di linfa (Matrice de sève) ainsi que de deux sculptures dévoilées ici pour la première fois. Pour Matrice di linfa, vidéo
l’artiste est intervenu sur l’histoire d’un arbre en creusant dans le bois le volume équivalent à quatre-vingts années de croissance. Un écho fort à l’engagement environnemental du CESE et à la célébration du quatre-vingtième anniversaire du chefd’oeuvre architectural d’Auguste Perret.

Giuseppe Penone  vidéo considère Matrice di linfa comme une forme de nature animale, évoquant un livre ouvert, « un long autel sacrificiel » ou encore
« un bateau long et fin qui sillonne l’espace poussé par la force des branches ». Cette sculpture exceptionnelle en deux parties de près de vingt mètres chacune, créée à partir d’un conifère centenaire de la vallée des Merveilles dans les Alpes françaises, résulte d’une multiplicité de gestes du sculpteur. Après avoir coupé le sapin en deux dans le sens de la longueur, Giuseppe Penone a creusé dans le bois en suivant ses anneaux de croissance afin d’extraire une part précise de sa mémoire.

Dans la cavité centrale, il a ensuite fait couler une résine végétale rouge rappelant la sève de l’arbre, avant de placer des éléments en terre cuite portant l’empreinte de son propre corps. Les branches du sapin, qui saison après saison contribuèrent à sa croissance, servent à présent de support au tronc renversé qui repose sur un vaste tapis de cuir.

OEuvre emblématique de Giuseppe Penone, Matrice di linfa témoigne du contact entre l’artiste et l’arbre, elle représente une sorte de « matrice »
qui condense la pensée de sa pratique sculpturale. Elle avait été présentée pour la première fois au sein de la cour vitrée du Palais des études de
l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il y a dix ans.

Au Palais d’Iéna, Matrice di linfa est pour la première fois accompagnée
de deux sculptures de la série Pensieri di foglie (2014 -2017).
Placées au centre de la salle hypostyle de part et d’autre des colonnes,
à proximité de l’espace où se rejoignent les deux parties de l’arbre
et où peut circuler le visiteur, les branches et feuilles en bronze
associées à des pierres naturellement sculptées par une rivière
apparaissent comme des silhouettes anthropomorphes. Tout comme Matrice di linfa, les oeuvres Pensieri di foglie
révèlent la mémoire de la matière qui échappe habituellement à notre perception et illustrent l’interdépendance de l’homme et de la nature.

Le travail de Giuseppe Penone s’inscrit tout entier en lien étroit avec la nature, dès la fin des années 1970 et ses premières réalisations,
il y puise toute son inspiration. Depuis, ses gestes simples, interventions
et explorations formelles sur des matériaux naturels (bois, bronze, marbre, pierre, épines d’acacia, feuilles …) s’associent le plus souvent à des formes, fragments ou empreintes évoquant le corps humain afin de relier l’homme à la nature.
« Ce qui m’intéresse, dit l’artiste, c’est quand le travail de
l’homme commence à devenir nature ».
Un petit film conçu spécialement pour l’exposition et projeté tous les jours dans l’hémicycle du Palais d’Iéna, documente le processus créatif de plusieurs oeuvres de l’artiste, dont Matrice di linfa.


Giuseppe Penone est né en 1947 à Garessio dans le Piémont en Italie.
Il étudie la sculpture à l’Accademia di Belle Arti à Turin avant
que son travail ne soit remarqué par Germano Celant et associé au mouvement de l’Arte Povera. En tant que sculpteur, il est lauréat
du prestigieux Praemium Imperiale (2014). En 2007, il représente l’Italie
à la 52e biennale de Venise.
Le Musée national d’art moderne-Centre Pompidou lui consacre une rétrospective majeure en 2004. Giuseppe Penone vit et travaille à Turin.

Invité par Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles
en2013, Il avait acheté des arbres après la tempête de 99 à Versailles,
dont un cèdre.
L’exposition, en entrée libre, est ouverte tous les jours du mardi 15 au jeudi 24 octobre de 11h à 18h. Un petit cahier d’exposition
ainsi qu’un livre d’artiste numéroté et signé (publié à 35 exemplaires) accompagnent l’exposition. En parallèle à la Galerie Marian
Goodman, 79 rue du Temple, Paris 3e, une sélection de dessins et une sculpture Pensieri di foglie en lien avec l’exposition, seront
présentées du 15 au 24 octobre.

 

Sommaire de juillet 2019

Rainer Gross, Espace Malraux Colmar

25 juillet 2019 : Gilbert & George « There were Two Young Men, April 1971 »
20 juillet 2019 : José de Guimarães, de l’anthropologue à l’artiste
15 juillet 2019 : Décès de Frieder Burda
13 juillet 2019 : Le modèle noir de Géricault à Matisse
10 juillet 2019 : Hammershøi, le maître de la peinture danoise
04 juillet 2019 : Gregory Forstner, Get in, get out. No Fucking around

Décès de Frieder Burda

« Avec Frieder Burda, le monde de l’art perd l’un de ses grands collectionneurs, qui a toujours voulu partager son amour et son enthousiasme pour les arts avec un nombre particulièrement élevé de personnes », a annoncé le musée
Frieder Burda. Il était un exemple de modestie et d’humanité pour ses employés.
Frieder Burda était né le 29 avril 1936, fils du couple Verleger Franz et Aenne Burda à Gengenbach. Tout d’abord, il a suivi une formation en impression et en publication, puis une formation en tant qu’homme d’affaires dans le groupe. Son jeune frère, Hubert Burda, a repris le secteur de l’imprimerie et de l’édition. À la fin des années soixante, il a commencé à collectionner des œuvres d’art.

À l’âge de 30 ans, Burda achète une image du peintre Lucio Fontana à la Documenta de Kassel, jetant ainsi les bases de sa collection. Aujourd’hui, il possède environ 1 000 œuvres, notamment celles de Pablo Picasso, Max Beckmann et Ernst Ludwig Kirchner, Jackson Pollock, Gerhard Richter, Georg Baselitz et Sigmar Polke.

Grand merci à lui pour sa générosité. Il nous a permis à nous frontaliers de connaître les très grands artistes allemands, comme Gerhard Richter, Georg Baselitz et Sigmar Polke, Katharina Grosse, William N. Copley, Andreas Gursky et James Turrell, avant qu’ils ne soient célèbres, connus  et collectionnés pas les grands. En tant que donateur et fondateur du musée, il a généreusement fait don à sa ville natale d’une maison qui attire les visiteurs du monde entier à Baden-Baden

Il était aussi ouvert à l’art contemporain pour preuve  :
A l’occasion du 15e anniversaire de cette année, l’exposition « Ensemble », qui célèbre l’amitié germano-française basée sur l’interaction avec des chefs-d’œuvre de la collection du Centre Pompidou à Paris, est actuellement présentée. Au début de l’année, la maison avait fait fureur avec une exposition à Banksy. Avec le Salon Berlin, dirigé par sa belle-fille Patricia Kamp, le musée comble aujourd’hui le fossé avec l’art contemporain, on peut se souvenir aussi de l’exposition JR.  

Le Musée Frieder Burda, oeuvre d’une vie
En 1998, et après des efforts inaboutis pour l’établir à Mougins dans le sud de la France, la Fondation Frieder Burda est créée pour conserver la collection et la rendre accessible au public.
Elle servira de base au musée conçu par le célèbre architecte Richard Meier, édifice abritant depuis 2004 la Collection Frieder Burda à Baden-Baden
aux côtés d’autres chefs d’oeuvre internationaux : un ouvrage solitaire immaculé et radieux se dressant dans la Lichtentaler Allee, avenue historique, souvent appelé aujourd’hui le « Joyau dans le parc. »
La Kunsthalle de Baden Baden jouste le musée.

Museum Frieder Burda
· Lichtentaler Allee 8b ·
76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0 ·
www.museum-frieder-burda.de
Öffnungszeiten
Dienstag bis Sonntag, 10 – 18 Uhr
an allen Feiertagen geöffnet

La suppression des blogs du Monde ?

Coup de tonnerre dans la galaxie des blogs,
après 13 ans, le préavis de dégagisme est de 58 jours,
Incompréhension et déception,
La blogosphère en émoi

Wordpress sera obsolète dans l’avenir
Quel hébergeur choisir ?

Michel Pastoureau : le jaune

Le jaune : tous les attributs de l’infamie !

Par propos recueillis par Dominique Simonnet et ,
publié le 02/08/2004 à 00:00 dans L’Express Styles

Le jaune a t’il un bel avenir devant lui ?

Faut-il débuter par la fin de l’article ?
Cela nous permet de nous plonger dans le livre des couleurs
de Michel Pastoureau (vidéo), érudit et historien des couleurs
et qui se défend d’être historien de l’histoire de l’art.

Vincent van Gogh, Le Moissonneur

Le jaune est assurément la couleur la moins aimée, celle que
l’on n’ose pas trop montrer et qui, parfois, fait honte.
Qu’a-t-elle donc fait de si terrible pour mériter une telle
réputation?

Elle n’a pas toujours eu une mauvaise image. Dans l’Antiquité,
on appréciait plutôt le jaune. Les Romaines, par exemple, ne
dédaignaient pas de porter des vêtements de cette couleur lors
des cérémonies et des mariages. Dans les cultures non européennes
– en Asie, en Amérique du Sud – le jaune a toujours été valorisé:
en Chine, il fut longtemps la couleur réservée à l’empereur,

Empereur Chu Yuam-Chang

et il occupe toujours une place importante dans la vie quotidienne
asiatique, associé au pouvoir, à la richesse, à la sagesse.
Mais, c’est vrai, en Occident, le jaune est la couleur que l’on
apprécie le moins: dans l’ordre des préférences, il est cité en
dernier rang (après le bleu, le vert, le rouge, le blanc et le noir).

Diane villa pompéenne

Sait-on d’où vient cette désaffection?
Il faut remonter pour cela au Moyen Age. La principale raison
de ce désamour est due à la concurrence déloyale de l’or: au fil
des temps, c’est en effet la couleur dorée qui a absorbé les symboles
positifs du jaune, tout ce qui évoque le soleil, la lumière, la chaleur,
et par extension la vie, l’énergie, la joie, la puissance.
L’or est vu comme la couleur qui luit, brille, éclaire, réchauffe.
Le jaune, lui, dépossédé de sa part positive, est devenu une
couleur éteinte, mate, triste, celle qui rappelle l’automne, le déclin,
la maladie? Mais, pis, il s’est vu transformé en symbole de la
trahison, de la tromperie, du mensonge? Contrairement aux
autres couleurs de base, qui ont toutes un double symbolisme,
le jaune est la seule à n’en avoir gardé que l’aspect négatif.

Georges de la Tour, détail du Tricheur à l’as de carreau

Comment ce caractère négatif s’est-il manifesté?
On le voit très bien dans l’imagerie médiévale, où les personnages
dévalorisés sont souvent affublés de vêtements jaunes.
Dans les romans, les chevaliers félons, comme Ganelon, sont
décrits habillés de jaune. Regardez les tableaux qui, en Angleterre,
en Allemagne, puis dans toute l’Europe occidentale, représentent
Judas.

enluminure

Au fil des temps, cette figure cumule les attributs infamants:
on le dépeint d’abord avec les cheveux roux, puis, à partir
du XIIe siècle, on le représente avec une robe jaune et, pour
parachever le tout, on le fait gaucher! Pourtant, aucun texte
évangélique ne nous décrit la couleur de ses cheveux ni celle
de sa robe.

Baiser de Judas, Giotto

Il s’agit là d’une pure construction de la culture médiévale.
Des textes de cette époque le disent d’ailleurs clairement:
le jaune est la couleur des traîtres! L’un d’eux relate comment
on a peint en jaune la maison d’un faux-monnayeur et comment
il a été condamné à revêtir des habits jaunes pour être conduit au
bûcher. Cette idée de l’infamie a traversé les siècles.
Au XIXe, les maris trompés étaient encore caricaturés en costume
jaune ou affublés d’une cravate jaune.
On comprend bien comment la symbolique du déclin a pu lui
être associée. Mais pourquoi le mensonge?
Eh bien, nous n’en savons rien! Dans l’histoire complexe des
couleurs que nous racontons ici, nous voyons bien que les codes
et les préjugés qui leur sont attachés ont une origine assez
logique: l’univers du sang et du feu pour le rouge, celui du destin
pour le vert, en raison de l’instabilité de la couleur elle-même…
Mais, pour le jaune, nous n’avons pas d’explication! Ni dans les
éléments qu’il évoque spontanément (le soleil), ni dans la fabrication
de la couleur elle-même. On obtient le jaune avec des végétaux telle
la gaude, une sorte de réséda qui est aussi stable en teinture qu’en
peinture, et les jaunes fabriqués à base de sulfures tel l’orpiment
ou de safran en peinture ont les mêmes qualités: la teinture jaune
tient bien, elle ne trahit pas son artisan, la matière ne trompe pas
comme le vert le fait, elle résiste bien?
Faudrait-il alors chercher du côté du soufre, qui évoque
évidemment le diable?

Il est possible que la mauvaise réputation du soufre,
qui provoque parfois des troubles mentaux et qui passe pour
diabolique, ait joué, mais cela est insuffisant? Le jaune est une
couleur qui glisse entre les doigts de l’historien. L’iconographie,
les textes qui édictent les règlements vestimentaires religieux et
somptuaires, les livres des teinturiers – en bref, tous les documents
dont nous disposons – sont curieusement peu bavards à son sujet.
Dans les manuels de recettes pour fabriquer les couleurs datant de
la fin du Moyen Age, le chapitre consacré au jaune est toujours
le moins épais et il se trouve relégué à la fin du livre.
Nous ne pouvons que constater que, vers le milieu de la période
médiévale, partout en Occident, le jaune devient la couleur des
menteurs, des trompeurs, des tricheurs, mais aussi la couleur
de l’ostracisme, que l’on plaque sur ceux que l’on veut condamner
ou exclure, comme les juifs.
Déjà, en cette fin de Moyen Age, on invente l’étoile jaune?
Oui. C’est Judas qui transmet sa couleur symbolique à l’ensemble
des communautés juives, d’abord dans les images, puis dans la
société réelle: à partir du XIIIe siècle, les conciles se prononcent
contre le mariage entre chrétiens et juifs et demandent à ce que
ces derniers portent un signe distinctif.

Au début, celui-ci est
une rouelle, ou bien une figure comme les tables de la Loi,
ou encore une étoile qui évoque l’Orient. Tous ces signes s’inscrivent
dans la gamme des jaunes et des rouges. Plus tard, en instituant
le port de l’étoile jaune pour les juifs, les nazis ne feront que puiser
dans l’éventail des symboles médiévaux, une marque d’autant
plus forte que cette couleur se distinguait particulièrement
sur les vêtements des années 1930, majoritairement gris, noirs,
bruns ou bleu foncé.
Quand le jaune devient le symbole, négatif, de la félonie ?
C’est précisément le moment où la société médiévale se crispe
et où le christianisme n’a plus d’ennemis à l’extérieur. Les croisades
ayant échoué, on se cherche plutôt des ennemis à l’intérieur,
et on acquiert une mentalité d’assiégé. En découle une extraordinaire
intolérance envers les non-chrétiens qui vivent en terre chrétienne,
comme les juifs, et envers les déviants, tels les hérétiques,
les cathares, les sorciers. On crée pour eux des codes et des
vêtements d’infamie. Cet esprit d’exclusion ne va pas s’apaiser
avec la Réforme chez les protestants: en terre huguenote,
on manifeste le même rejet des juifs et des hérétiques.
La Renaissance ne va rien changer au statut du jaune?
Non. On le voit bien dans la peinture. Alors que le jaune était
bien présent dans les fresques pariétales (avec les ocres) et les
oeuvres grecques et romaines, il régresse dans la palette des
peintres occidentaux des XVIe et XVIIe siècles, malgré l’apparition
de nouveaux pigments comme le jaune de Naples, qu’utilisent
les peintres hollandais du XVIIe (notons cependant que, sur
les peintures murales, certains jaunes ont pu pâlir et s’estomper
au fil du temps).

Pieter de Hooch, La Mère

Même constat avec les vitraux: ceux du début
du XIIe comportent du jaune, puis la dominante change et
devient bleu et rouge. Le jaune n’est presque plus utilisé que
pour indiquer les traîtres et les félons. Cette dépréciation va
perdurer jusqu’aux impressionnistes.
On songe évidemment aux champs de blé et aux tournesols
de Van Gogh
et aux tableaux des fauves, puis aux jaunes
excessifs
de l’art abstrait.

Dans les années 1860-1880, il se produit un changement de palette
chez les peintres, qui passent de la peinture en atelier à la peinture
en extérieur, et un autre changement quand on passe de l’art
figuratif au semi-figuratif, puis à la peinture abstraite: celle-ci utilise
moins la polychromie, elle use moins des nuances. C’est aussi
le moment où, l’art se donne une caution scientifique et affirme
qu’il y a trois couleurs primaires: le bleu, le rouge et notre jaune
qui, contrairement au vert, se voit donc brusquement valorisé.
Il est possible que le développement de l’électricité ait également
contribué à cette première réhabilitation.


Une fois encore, ce changement de statut du jaune se produit
à une période clef, la fin du XIXe siècle, qui est aussi celle
des bouleversements de la vie privée et des moeurs.
Oui. Les couleurs reflètent en fait les mutations sociales,
idéologiques et religieuses, mais elles restent aussi prisonnières
des mutations techniques et scientifiques. Cela entraîne des goûts
nouveaux et, forcément, des regards symboliques différents.


Et puis il y a le maillot jaune du Tour de France. Lui aussi,
il redonne un coup de jeune au jaune.


Au départ, il s’agissait d’une opération publicitaire lancée en
1919 par le journal L’Auto, l’ancêtre de L’Equipe, qui était imprimé
sur un papier jaunâtre. La couleur est restée celle du leader.
L’expression «maillot jaune» s’est étendue à d’autres domaines
sportifs et à d’autres langues: en Italie, on l’emploie pour désigner
un champion, alors que le premier du Tour d’Italie porte un maillot
rose! L’art et le sport ont donc contribué à réinsérer le jaune
dans une certaine modernité.
Mais pas dans la vie quotidienne, ni dans les goûts des
Occidentaux. Le jaune infamant est toujours là, dans
notre vocabulaire en tout cas: on dit qu’un briseur de
grève est un «jaune». On dit aussi «rire jaune».

L’expression française «jaune» pour désigner un traître remonte
au XVe siècle, et elle reprend la symbolique médiévale. Quant au
«rire jaune», il est lié au safran, réputé provoquer une sorte de folie
qui déclenche un rire incontrôlable.

Les mots ont une vie très
longue, qu’on ne peut éliminer. Qu’on le veuille ou non, le jaune
reste la couleur de la maladie: on a encore le «teint jaune», surtout
en France, où l’on connaît bien les maladies du foie. Pour un
spécialiste des sociétés anciennes, tout signe est motivé.
Au Moyen Age, on pensait qu’un mot désignant un être ou
une chose avait à voir avec la nature de cet être ou de cette chose.
L’arbitraire était impensable dans la culture médiévale.
Les mots sont-ils des constructions purement intellectuelles ou
correspondent-ils toujours à des réalités plus tangibles?
On en débat depuis Platon et Aristote!

Yellow Pigment

Notre jaune ne s’est donc pas complètement débarrassé de
ses oripeaux. On s’en méfie toujours un peu, non?
Il est peu abondant dans notre vie quotidienne: dans les
appartements, on s’autorise parfois quelques touches de jaune
pour égayer, mais avec modération. Nous l’admettons dans nos
cuisines et nos salles de bains, lieux où l’on se permet quelques
écarts chromatiques, mais on est revenu de la folie des années 1970,
où on le mettait à toutes les sauces, l’associant même à des marrons
et à du vert pomme. Les voitures jaunes, par exemple, restent rares.
A l’exception de celles de La Poste?
C’est récent. Depuis le XVIIe siècle, la Poste, qui dépendait de la
même administration que les Eaux et Forêts, était associée
au vert. Le changement a eu lieu quand j’étais adolescent,
avec les premières voitures Citroën à carrosserie jaune,
probablement par imitation des PTT suisses, qui avaient adopté
le jaune. On a tout simplement eu le souci de mieux distinguer
ce service et, comme le rouge était déjà pris par les pompiers?
On voit ainsi que le jaune fait parfois fonction de demi-rouge:
c’est le carton jaune du football. Autre constat: le doré n’est plus
vraiment son rival, beaucoup d’Européens du Nord lui ayant tourné
le dos.
Pour quelles raisons?
Peut-être est-ce un reliquat de la haine des moralistes protestants
envers les fastes et les bijoux. Depuis le XXe siècle, la couleur
or est devenue vulgaire. Les bijoutiers savent que la majorité
des clients préfèrent l’or blanc et l’argenté plutôt que le doré.
Et, dans les salles de bains, les robinets dorés, qui furent un temps
à la mode, ne le sont plus. Le vrai rival du jaune, aujourd’hui,
c’est l’orangé, qui symbolise la joie, la vitalité, la vitamine C.
L’énergie du soleil se voit mieux représentée par le jus d’orange
que par le jus de citron (le jaune a aussi un caractère acide).
Seuls les enfants le plébiscitent: dans leurs dessins, il y a souvent
un soleil bien jaune et des fenêtres éclairées en jaune.
Mais ils se détachent de ce symbolisme en grandissant.
A partir d’un certain âge, chacun prend en compte plus ou moins
inconsciemment le regard des autres, et adopte les codes et
mythologies en vigueur. Ainsi les goûts des adultes sont-ils non
plus spontanés, mais biaisés par le jeu social et imprégnés par
les traditions culturelles.
Va-t-on vers une vraie réhabilitation du jaune?
C’est le cas dans le sport: importé comme le vert par les clubs
de football d’Amérique du Sud, le jaune s’insinue dans les maillots
et les emblèmes. Si revalorisation du jaune il y a, elle passera d’abord
par les femmes, et par les vêtements de loisir (à l’égard desquels
on s’autorise davantage de liberté).

Tram de Mulhouse sous les arches de Buren photo Ramon Ciuret

Si j’étais styliste, je m’engouffrerais dans cette voie? Je pense que,
si des changements s’opèrent dans nos habitudes des couleurs,
qui se jouent sur la longue durée, ce sera dans les nuances de jaune.
Etant tombée très bas, et ayant commencé à se relever doucement,
cette couleur-là ne peut que se redresser.
Le jaune a un bel avenir devant lui.
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Conférence donnée par la suite au Séchoir à Mulhouse
Elle n’a pas du être lue par les gilets jaunes ….

La mort à sens unique – Bernard Fischbach

Ancien journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace,
Bernard Fischbach a été directeur de la collection des
Polars Régionaux aux éditions du Bastberg pendant des années.


Il est l’auteur de nombreux livres, historiques ou romanesques,
parmi lesquels plusieurs romans policiers (Monsieur Crime Parfait…).
La mort à sens unique
Paru en septembre 2017 Roman (broché)
« Estelle est encore jeune et jolie. Elle a eu des malheurs dans
sa vie, mais elle a décidé de les surmonter à sa façon.
Avec son dernier amant, elle se sent bien, enfin. Cette fois-ci,
c’est le bon, elle en est sûre… Les quelques moments de
bonheur qu’ils partagent suffisent à lui réchauffer le cœur.
Mais dans l’atmosphère paisible de cette petite ville d’Alsace,
une femme se met à tuer.
Avec un sang-froid impensable
et une sauvagerie inouïe. La police commence par
patauger dans la neige fondue des scènes de crime, toutes
plus atroces les unes que les autres. Les morts violentes
s’accumulent autour d’Estelle. Elle qui voulait simplement
tout oublier dans les bras de son Brice se retrouve immergée,
en une série de nuits glacées, dans la terreur. »
En vente en librairie
Signature le 9/12 à la librairie Bisey Mulhouse
Signature le 2/12 à Librairie Littéra

 

Anne-Sophie Tschiegg et Jan Peter Tripp

Mon billet de 2009, à l’occasion de sa première exposition dans ce même espace Beaurepaire (à lire ci-dessous), n’est vraiment pas daté. Qui a-t-il de changé ?

Anne-Sophie s’est arrêtée de fumer, aussi les papiers de paquet de gitane, laissent leur place à un ensemble floral de 12 tableaux, qui laisse admiratif son neveu et son cousin, petits mais connaisseurs.


Vous ne verrez cet ensemble qu’après avoir pénétré dans la galerie, parcouru le grand mur,
où sont accrochées les toiles, poussant jusqu’au fond, réservé aux nouvelles créations.
La couleur est là, au rendez-vous, traitée avec chaleur, son pinceau s’est affermi, douceur des verts tendres (que n’aime pas Hélène S 😆 ), des roses langoureux, des rouges ardents, du blanc grisé, un ensemble harmonieux, une profusion de coloris qui vous captive. Figuratif et abstraction s’entremêlent dans une symphonie de couleurs, dont Anne-Sophie a le secret.


Il y a aussi les « baby » d’Anne Sophie, ces petites peintures qui permettent aux petits budgets, de pouvoir acquérir un « Tschiegg » dans toute sa splendeur, sans se ruiner.
Puis il y a les toiles découpées, collées, d’une élégance parfaite.


C’est un poème lyrique que les 2 artistes nous offrent. L’accrochage intelligent entremêle les toiles de son ami Jan Peter Tripp avec les siennes.
Elles s’exhalent entre elles, et font ressortir fort judicieusement leur différence et leur singularité.


Jan Peter Tripp s’est confronté aux plus grands, il peint « d’après » :
Van der Weyden, John Sergent, Fernand Khnopff et bien d’autres encore.


Dès l’entrée c’est un ensemble impressionnant de regards qui vous interpellent.
L’ensemble de Jan Peter Tripp a pour origine l’amitié qui le liait au poète
allemand W. G. Sebald.
Au moment de sa mort accidentelle sur une route d’Angleterre fin 2001, l’écrivain et poète allemand W. G. Sebald a laissé trente-trois courts et derniers poèmes qu’il avait confiés au peintre Jan Peter Tripp.
Jan Peter Tripp a dû agencer seul la disposition des regards qu’il a gravés, ils sont quasi photographiques.
Les deux amis avaient en effet le projet commun d’un livre qui serait, comme le rapporte Andrea Köhler en postface de l’édition, un « poème des regards », où

« le texte et l’image ne s’explicitent ni même ne s’illustrent mutuellement, mais (…) entrent en un dialogue préservant pour l’un comme pour l’autre sa propre chambre d’écho ».


Le poème étant comme capté, au moment où il se pose, vif, sans que ne l’ait effleuré la limaille du temps.
« Nul encore n’a dit l’histoire des visages qui
se sont détournés »

photo Marie Marques

Les 2 artistes sont en osmose, vous avez jusqu’au 12 avril pour voir leurs oeuvres.
Espace Beaurepaire
28 rue du Beaurepaire
75010 Paris