Fabiola

planche-musee-jj-henner.1300041554.JPGTout est partie d’une toile peinte par Jean Jacques Henner, peintre alsacien (1829 –1905), dont j’ai photographié tout à fait par hasard, la planche explicative, lors de mon passage au musée éponyme à Paris.
Sainte Fabiola appartenait à une grande famille patricienne, la « gens » des Fabiens. Elle connut quelques écarts matrimoniaux, divorçant d’avec son mari légitime pour en épouser un autre. Tous deux ne tardèrent pas à mourir. Alors, publiquement, elle fit pénitence et dépensa son immense fortune pour fonder à Rome le premier hôpital en Occident et un accueil pour les pèlerins. Saint Jérôme, qui fut très impressionné par sa forte personnalité, en écrivit la biographie.
Commémoraison de sainte Fabiola, veuve romaine, qui, au témoignage de saint Jérôme, après divorce et remariage se soumit à la pénitence publique et la rendit parfaite pour le bénéfice des pauvres. Après plusieurs années passées en Terre sainte, elle mourut à Rome en 399, pauvre là où elle avait été riche. Elle bénéficie d’une grande dévotion au Mexique, mais une ancienne reine de Belgique ne porte t’elle pas ce prénom ?
Le tableau, grâce auquel l’exposition actuelle n’existerait pas, est perdu. Donc, pas d’original pour l’instant, mais peut-être un jour réapparaîtra-t-il au hasard d’une vente, ou d’une succession, le mystère est entier pour l’instant.
fabiola_sl_medien_14_l.1300041825.jpgEt l’histoire continue et se développe surtout grâce à l’idée  de Francis Alÿs, un artiste belge réinstallé au Mexique, qui s’est pris  d’« amitié » ou « épris » comme l’insinuait malicieusement une journaliste, pour Sainte Fabiola, et décide de collectionner toute oeuvre artistique représentant sa sainte préférée : la « même » image, peinte, brodée, crayonnée, recouverte de nacre ou de haricots, ou de divers collages, en patchwork avec plus ou moins de savoir-faire ou de talent. Quelques 330 œuvres ou images sont dispersées dans la magnifique maison im Haus zum Kirschgarten, Basel, où le Schaulager s’est abrité pendant la période des travaux qui vont durer au moins pendant 2 ans. Le jeu consiste à dénicher les « Fabiola » au fil des pièces chargées de mobilier de grande valeur et de bibelots, de cette riche maison bourgeoise, et l’intérêt réside dans la découverte de la diversité des interprétations et de la restitution de l’oeuvre que ce soit par un amateur ou un arististe chevronné .
img_1691.1300041465.jpgLà où l’exposition trouve son apothéose, c’est dans un sorte de chapelle d’amour, où la sainte est entourée de part et d’autre d’une collection de têtes. (bien pensantes…) 
L’exposition depuis le 12 mars jusqu’au 22 août 2011, au 27 – Elisabeth Strasse de Basel.
les photos 1 et 3 sont de l’auteur
la photo 2 courtoisie du Schaulager 

Brochette d'artistes au ZKM de Karlsruhe pour "Narrathing the invisible" de Robert Cahen

pelerinage-au-zkm.1299971360.jpgQuand l’art se conjugue avec l’amitié, cela donne lieu à des rencontres, des colloques, des discussions, des soirées,  des échanges d’idées, des sorties comme celle de ce mercredi 9 mars 2011, au ZKM de Karlruhe à l’occasion de l’exposition de Robert Cahen, « Narrating the invisible »  montrer l’invisible.
Ses expositions l’une à Karlsruhe, l’autre à Luxembourg, à la Galerie Lucien Schweitzer,  intitulée : « d’un côté, l’autre «  on été le coup d’envoi par Ecart production, dont le créateur est Philippe Lepeut de l’édition d’un  Coffret  de 2 DVD (29 films) et 1 CD audio comportant 6 œuvres musicales inédites + 1 Livret 80 pages couleur
Textes | Stéphane Audeguy écrivain, ex-pensionnaire de la Villa Médicis | Hou Hanru
pochette-dvd-rkn.1299978392.jpg

De nombreux articles ont été consacrés à ses expositions et à la sortie du coffret, qui est en vente dans les boutiques de musées, de Beaubourg, du Jeu de Paume, du Palais de Tokyo, au MAMCS (Strasbourg) au ZKM de Karlsruhe.
Consultable à l’avenir dans les médiathèques et que vous pouvez acquérir directement chez Ecart production au prix de 40 € + 5 € de frais de port.
Robert Cahen pensionnaire hors les murs de la Villa Médicis en 1992, s’est ainsi prêté au jeu de l’appréciation et des critiques de ses amis artistes, qui oeuvrent dans des domaines, différents.
Denis Ansel dont personne n’a oublié l’exposition « ton beau Rouge Lucrèce », mais aussi le portrait de Jacky Chevaux à l’occasion de la rétrospective de ce dernier au musée des  BA de Mulhouse. Bernard Latuner et ses Peplum,  dont je vous réserve une visite d’atelier et une future exposition en octobre au musée des Beaux Arts de Mulhouse.
Joseph Bey, scientifique dont le travail en est le pur reflet de sa démarche intellectuelle. Les toiles à dominantes grises, lacérées, peintes, collées, poncées invitent à réfléchir sur l’origine de l’univers. Une abstraction qui tend vers une certaine idée de la disparition et rejoint l’idée de montrer l’invisible de RKN.
Les murs peints de Daniel Dyminsky ne peuvent échapper à personne qui visite Mulhouse.
Guido Nussbaum,  qui a coproduit avec RKN « Attention ça tourne »
est essentiellement connu en Suisse.
Dans une scénographie qui privilégie une pénombre intime où les œuvres sont autonomes mais « respirent » ensemble, Cahen propose aussi une nouvelle mise en espace de certaines de ses installations, comme Paysages-Passage (1983-2003), reprenant les images et les formes pour dessiner une nouvelle traversée des paysages. Jouant du ralenti (l’artiste fait sien le propos de Barthes : « Ralentir pour avoir le temps de voir enfin ») comme de la texture même des images, Cahen peut méditer -et nous avec lui- sur les vertus poétiques de l’image électronique. Point ici de propos militant ou politique mais une volonté de jouer avec les sensations impressionnistes du spectateur.arret-sur-image-de-hong-kong-song-video-de-robert-cahen-realisee-en-1989.1299977701.jpg C’est le cas avec Images de Chine, conçu pour l’opéra Cru d’automne de Xu Yi ou encore dans le rythme d’un temps différé de Paysages d’hiver ou du Cercle, deux œuvres qui appartiennent aussi aux voyages lointains de Cahen, ici dans l’Antarctique et l’Arctique. Et puis, il y a ces deux pièces magnifiques qui atteignent le spectateur au plus profond de lui-même. Tant Traverses que Françoise en mémoire parlent ni plus, ni moins que de l’existence qui glisse et passe… texte Pierre Cereja
Exposition prolongée jusqu’au 25 avril 2011

Rappel 5E « WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN » en Alsace

weac.1299501002.jpgEXTRAITS DE « ABÉCÉDAIRE » :
6 PROPOSITIONS CHORÉGRAPHIQUES COURTES
DE FABRICE LAMBERT

« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ
15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre),
mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. »
Fabrice Lambert

09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme Lumière » au CRAC Alsace – Altkirch

Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux
ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars
ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg et Mulhouse.

Circuits gratuits en bus – Dimanche 20 mars 2011

Deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et présentations des actions et projets des membres de TRANS RHEIN ART

L’accès au bus est gratuit (sur inscription et dans la limite des places disponibles)

Inscrivez-vous dès début mars pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
 03 88 58 87 55
 info@artenalsace.org

http://www.artenalsace.org/IMG/pdf/TRA_Brochure_2011_140x140-2.pdf

Haut-Rhin départ de Mulhouse

Départ à 9h / Rdv devant La Kunsthalle / Mulhouse
10:00 p 10:30 / Espace LÉZARD / Colmar
11:45 p 12:45 / CEAAC / Strasbourg
Déjeuner tiré du sac au Ceaac
13:30 p 14:00 / La Chaufferie / Strasbourg
14:15 p 15:00 / La Chambre / Strasbourg
15:15 p 15:45 / Syndicat potentiel / Strasbourg
16:00 p 16:45 / Espace apollonia / Strasbourg
17:00 / Retour vers Mulhouse

Bas-Rhin départ de Strasbourg

Au départ de Strasbourg
09:00 p 9:45 / Stimultania / Strasbourg
10:30 p 11:15 / Musée Würth France / Erstein
11:45 p 12:30 / Frac Alsace / Sélestat
Déjeuner tiré du sac au Frac Alsace
14:30 p 15:15 / La Kunsthalle / Mulhouse
15:30 p 16:15 / La Filature / Mulhouse
17:00 p 17:45 / CRAC Alsace / Altkirch
17:45 / Retour vers Strasbourg

Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les Géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE

Arman chez Tinguely

img_3224.1299156722.JPG « Ici, Arman est à la maison… »
De fait, le Niçois Armand Pierre Fernandez et le Suisse Jean Tinguely partagent le fait d’avoir été de grands représentants des Nouveaux réalistes, le mouvement artistique fédéré, à la fin des années cinquante, par Pierre Restany.
« Au sein des Nouveaux réalistes, il y avait les Niçois avec Arman, Yves Klein, Martial Raysse, les Parisiens avec Hains ou Villeglé et les Suisses avec Tinguely, Spoerri et plus tard Niki Saint-Phalle. Il faut bien dire que les Niçois et les Suisses étaient plus proches les uns des autres que les Parisiens… »

Il fréquente les personnalités du Groupe de recherches musicales (GRM) dirigé par Pierre Scheffer, (maître dont ce réfère un autre artiste Robert Cahen )qui vient d’inventer des appareils permettant d’étirer le son ou de le ralentir, appelant cela des Allures d’objets en musique.
La signature du manifeste rédigé sur papier bleu Klein, à la craie rose, est présenté dans l’exposition, manifeste qui a été de très courte duréeimg_3398.1299157033.JPG, le temps d’une divergeance entre Yves Klein et Martial Raysse.
 Et Jean-Michel Bouhours, le commissaire de l’exposition parisienne comme de celle de Bâle, d’ajouter :
« Les univers d’Arman et de Tinguely se rejoignent. Ils avaient en commun le goût des rebuts, de la ferraille, des voitures de course. Mais surtout une forte propension à utiliser et à détourner l’objet de sa fonction initiale… »

 

Le Musée Tinguely montre du 16 février au 15 mai 2011 une importante rétrospective de l’artiste Arman (1928-2005). L’exposition a été réalisée en collaboration avec le Centre Pompidou de Paris où, présentée au public à l’automne dernier, elle a connu un succès notoire. Je la trouve mieux présentée dans le cadre de Tinguely. Avec quelques 80 œuvres provenant de musées et collections particulières ainsi qu’une sélection de films projetés en grand format, de bandes sonores et de documents divers, cette deuxième étape de l’exposition à Bâle propose en sept volets un regard unique sur le travail de l’artiste, du début des années 1950 jusqu’à sa période tardive dans les années 1990. Cinq ans après la mort de l’artiste, c’est la première fois qu’un musée suisse lui consacre une telle rétrospective. Après Yves Klein (1999), Daniel Spoerri (2001) et Niki de Saint Phalle (2003), le Musée Tinguely présente désormais un autre membre des Nouveaux Réalistes.

En sept parties l’exposition montre les principaux groupes d’œuvres de l’artiste, à commencer par ceux peut-être moins connus que sont les Cachets et les Allures d’Objets, réalisés sur papier et sur toile dans la deuxième moitié des années 1950. Au cœur de l’exposition figurent les formulations artistiques provocantes avec lesquelles Arman réagit à la société de consommation : ce sont ses célèbres Poubelles et Accumulations, img_3271.1299247359.JPGdans lesquelles il érige en œuvres d’art des détritus et autres objets quotidiens usagés, placés sous verre ou plexiglas. On retrouvera également des travaux issus de la série des Coupes et des Colères, img_3209.1299197904.JPGainsi que des Combustions et des Inclusions dans lesquelles, à partir du début des années 1960, l’artiste aborde sous des angles divers les notions de destruction, de déconstruction et de transformation des objets quotidiens. L’exposition propose enfin une sélection des monumentales Accumulations Renault, commandées par Renault et réalisées à la fin des années 1960 à partir de pièces automobiles sorties d’usine, ainsi que quelques peintures d’Arman lui-même et des inclusions de tubes de peinture. Celles-ci exprimeront de la fin des années 1960 jusqu’à son œuvre tardive à la fin des années 1990, ses questionnements sur la peinture abstraite et informelle.

 

Ses réalisations des années 1960 et 1970 sont d’une actualité frappante, dans la mesure où les Accumulations, les Colères (qui procèdent à la destruction d’un objet), mais surtout les Poubelles peuvent être comprises comme les traces archéologiques de notre société de consommation – avant même que la dégradation de la planète ne devienne l’un des thèmes majeurs de notre époque.img_3266.1299274765.JPG

En 1960, dans la lignée de la retentissante exposition de son ami Yves Klein, « Le Vide » à la galerie Iris Clert, Arman y organise « Le Plein », il remplit la galerie jusqu’au plafond de détritus et d’objets de rebut. Il  découvre au début des années 70 le plastique « massacast » à polymérisation extrêmement rapide, permettant de traiter des volumes beaucoup plus importants. Il y reprend la série des Poubelles en incluant cette fois-ci tous les déchets, y compris organiques. En 1972, sur une idée d’Arman, Jean Pierre Mirouze réalise « Sanitation », un film sur le ramassage et le stockage des ordures produites chaque jour par la ville de New York.

L’accumulation marque également l’aboutissement artistique d’un contexte familial où l’on cultibe la passion de la collection.arman-la-vie-a-pleines-dents.1299274434.jpg

 

L’exposition réalisée par le Centre Pompidou, Paris en collaboration avec le Musée Tinguely (Président du Centre Pompidou: Alain Seban/ Directeur MNAM/CCI: Alfred Pacquement/ commissaire de l’exposition: Jean-Michel Bouhours)

Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 2 | Case postale 3255 CH-4002 Bâle | Téléphone + 41 61 681 93 20 | Téléfax + 41 61 681 93 21
Horaires: Du mardi au dimanche 11 – 18 h | Fermé le lundi

 

Un conférence en français sera donnée par Jean-Michel Bouhours le mercredi 12 avril 2011

photos de l’auteur

Raymond-Emile Waydelich, « archéologue du futur »

C’est la découverte, au marché aux puces de Strasbourg, du journal d’une jeune apprentie couturière de Neudorf qui fait entrer en 1973 son auteur, Lydia Jacob, dans la vie de Raymond-Émile Waydelich ! Elle ne le quittera plus et depuis plus de quarante ans, c’est à elle que l’artiste a voué son œuvre en une exploration quasi-archéologique de la vie de cette jeune Neudorfoise du siècle passé. Les boîtes-reliquaires qu’il lui dédie contiennent des fragments d’objets, des photos jaunies par le temps, des lettres soigneusement calligraphiées, des plumes, des objets divers comme autant de pièces d’un puzzle, témoins fragiles d’un passé disparu.
Fasciné par l’archéologue Heinrich Schliemann, le célèbre découvreur de l’antique ville de Troie, Raymond Waydelich est aussi l’auteur, depuis plus d’une vingtaine d’années, une œuvre inspirée en une vision très personnelle et poétique par une « archéologie du futur ». Il est ainsi devenu le créateur d’une série de « sites archéologiques » dont l’exploration développe une vaste réflexion sur notre monde d’aujourd’hui et ses errements :
1978 : première expédition archéologique et découverte de l’Homme de Frédehof en 2000 avant J.-C.
Cette œuvre, qui représentait cette année-là la France à la Biennale de Venise, est le premier jalon d’un vaste travail de mémoire où se mêlent présent et avenir, à travers le regard porté par l’artiste sur les traces de notre civilisation mises au jour par nos lointains descendants en 2000 après J.-C.
1983 : deuxième expédition et découverte du site de Grubierf en 3500 après J.-C.
Avec l’« Environnement Tiefgarage » dans le cadre de la construction d’un parking souterrain au cœur de la ville de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) a fourni quelques années plus tard à Raymond Waydelich l’opportunité de recréer cette fois-ci un véritable site, celui de Grubierf, fossilisant un garage souterrain contemporain et les véhicules qui y sont garés sous l’épaisse poussière des siècles et… de nouer une première collaboration avec le Musée Archéologique. Notre monde vu dans la perspective d’un observateur d’un lointain futur a permis à l’artiste de continuer à développer un propos original sur le devenir de notre civilisation détruite dans un grand cataclysme. Si la démarche est teintée d’un certain pessimisme, elle livre aussi un charme poétique, non dénué d’humour.
1994 : L’Ile d’Orsi, 3720 après J.-C. correspond à la troisième expédition. Les découvertes ont été présentées au Centre d’Art plastique de Vllefranche-sur-Saône.
1995 : Mutarotnegra, 3790 après J.-C. Pour la quatrième expédition, c’est l’emblématique cathédrale de Strasbourg enfoui sous les sables d’un vaste désert qui est mise en scène avec la découverte du site de Mutarotnegra, tiré du nom antique de la ville de Strasbourg/Argentorate en lecture inversée. Un cataclysme a détruit la cité qui dort ensevelie sous les sables et qui n’est plus localisée que par une flèche en grès rose finement sculptée qui émerge des dunes environnantes. Là encore, les objets mis au jour par les archéologues du futur qui explorent la cité engloutie en 3790 après J.-C. ont été intégrés dans un large parcours à travers les collections du Musée Archéologique.
En parallèle à l’exposition « Mutarotnegra » et pour prolonger sa démarche, l’archéologue Raymond Waydelich décide aussi de faire un superbe cadeau aux archéologues du futur ! L’idée d’un « Caveau pour le Futur « est lancée et c’est ainsi qu’il réalise, en septembre 1995, avec la complicité de la Ville de Strasbourg et d’un vaste réseau d’amis, un nouveau « site », localisé cette fois-ci au cœur de la ville. Ont été enterrés, place du Château à deux pas de la cathédrale et en face du Palais Rohan où était présenté les découvertes « archéologiques » de Mutarotnegra, de nombreux objets, documents et messages constituant la mémoire de notre civilisation et destinés aux archéologues de l’an 3790 après J.-C. Une plaque en fonte, incrustée dans le sol de la place du Château, commémore l’événement et rappelle la présence de ce « caveau pour le futur », auquel s’est largement associée la population par des messages destinés aux archéologues du futur. Le caveau ne doit en effet être ouvert sous aucun prétexte avant 3790 après J.-C. Un second caveau, baptisé « Lessak », a été réalisé avec le même succès, en collaboration avec le Sepulkralkultur Museum et la Ville de Kassel (Allemagne) en 1997.
2009-2010 : Alsace-Kreta : le nouveau « site archéologique » a été « mis au jour » en 3790 après J.-C. lors des toutes récentes fouilles menées sur une île proche du site de l’antique Mutarotnegra… Ce site spectaculaire a livré de nombreux « vestiges » qui sont présentés dans le cadre de cette exposition…

Musée Archéologique
L’exposition « ALSACE-KRETA/ Fouilles récentes de Mutarotnegra – 3790 après J.-C. », initiée par l’association « Alsace-Crète » et soutenue par la Direction régionale des Affaires Culturelles d’Alsace, est née d’une active collaboration entre la ville de Réthymnon, située au nord de l’île de Crète, et la Ville de Strasbourg, mais aussi entre les Régions d’Alsace et de Crète. Elle s’inscrit dans le cadre de la coopération culturelle existant depuis de longues années entre le programme européen d’échanges artistiques « Apollonia » et le Musée d’Art contemporain de Crète.
Après sa présentation à Réthymnon dans l’espace dédié de la Fortezza de Réthymnon entre mai et juillet 2010, l’exposition « Alsace-Kreta » conçue et réalisée par l’artiste alsacien Raymond-É. Waydelich dans le cadre d’une résidence artistique croisée, est accueillie en 2011 dans les salles du Musée Archéologique de la Ville de Strasbourg, où elle dialogue avec les collections permanentes du musée.
Cette sélection d’une quarantaine d’œuvres est composée en majorité de céramiques et de sculptures en terre cuite et en bronze inspirées par le riche passé archéologique de la Crète et par son vaste bestiaire mythologique. Ces créations ont été réalisées par Raymond-É. Waydelich selon les techniques traditionnelles des céramistes crétois de Margarites au cours de ses nombreux séjours dans l’île et, plus particulièrement, à l’occasion d’une récente résidence d’artiste en 2008-2009. Sur des formes séculaires, l’artiste alsacien a développé un décor fait de formes peintes et plastiques largement inspirées de sa propre vision de l’histoire et de la mythologie crétoises.
L’accueil de l’exposition à Strasbourg permet ainsi de renforcer davantage encore les liens entre Réthymnon et la Ville de Strasbourg et plus largement les échanges culturels entre l’Alsace et la Crète.
texte musée de Strasbourg
Photos de l’auteur

TRANS RHEIN ART organise son 5e « Week-end de l’art contemporain »

trans-rhein-art.1298389149.jpgLes 19 et 20 mars 2011 dans le cadre de l’opération nationale « Week-end Musées Télérama »
Chaque année au printemps, le « Week-end de l’art contemporain vous propose de (re)découvrir les structures du réseau TRANS RHEIN ART.
Expositions et rencontres avec les artistes, concerts, vidéo et performances, ateliers pour le jeune public et événements singuliers rythment la vie culturelle alsacienne durant tout un week-end !
Les structures du réseau TRANS RHEIN ART s’associent cette année pour la première fois autour d’un fil rouge artistique :
le chorégraphe Fabrice Lambert épellera entre Strasbourg et Altkirch six extraits de son oeuvre « Abécédaire »… A découvrir !
Circuits gratuits en bus Dimanche 20 mars, deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et/ou présentations des actions et projets des membres
de TRANS RHEIN ART.
Inscrivez-vous dès début mars au 03 88 58 87 55 ou à info@artenalsac e.org pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
Zoom sur Extraits de « Abécédaire » : 6 propositions chorégraphiques courtes de Fabrice Lambert

« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ 15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre), mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. » Fabrice Lambert

09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme lumière » au CRAC Alsace – Altkirch

Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg.
Chargée de coordination et de projets
pour le réseau TRANS RHEIN ART
Mail : info@artenalsace.org
 
Site Internet : www.artenalsace.org
Frac Alsace / Agence culturelle d’Alsace
1 espace Gilbert Estève – route de marckolsheim
BP 90025 – F- 67601 Sélestat Cedex
Tél : 00 33 (0)3 88 58 87 55 – fax : 00 33 (0)3 88 58 87 56
Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE
> Sélest’art / SÉLESTAT

Sommaire de février 2011

01 février 2011 : Marie Madeleine
03 février 2011 : Ernest Pignon Ernest – Mystique du Carmel
06 février 2011 : Beatriz Milhazes à la Fondation Beyeler
09 février 2011 : Le trésor des Medicis au Musée Maillol
11 février 2011 : Elisabeth Bourdon – Partir de loin …
16 février 2011 : Segantini le sans papiers
18 février 2011 : Anselm Kiefer dans la collection Würth
21 février 2011 : Quand Eve retrouve Adam
23 février 2011 : Salons de lecture à la Kunsthalle de Mulhouse
25 février 2011 : Henri Matisse « Acanthes »
27 février 2011 : PFF roman d’Hélène Sturm

Pfff roman d'Hélène Sturm

le-livre.1298653896.jpgSamedi 5 mars
de 15h à 17h
Hélène STURM
dédicace
son roman Pfff,
Editions Joëlle Losfeld

à la
Librairie BISEY 
35 Place de la Réunion 
68100 MULHOUSE
www.bisey.eu
extrait : Odile, une jeune femme, ni jolie ni vilaine, se réveille un matin, plus aimable que d’ordinaire.
C’est le point de départ d’une drôle d’histoire où se croisent des taulières de bistrots, des tueurs à gages, un jeune homme timide et ses amis d’autrefois, sans compter les chiens, les chats et les poissons rouges. Les objets ont leur importance, particulièrement les livres qui rythment la vie.

 
HÉLÈNE STURM est née en Alsace.
Après avoir pratiqué différents métiers, notamment dans l’audiovisuel ou encore l’enseignement, elle a partagé jusqu’à très récemment son temps entre Mulhouse et la Drôme où elle réside depuis une dizaine d’années. Pfff est son premier roman.

 

Quelques appréciations de lecteurs
Les lectures de Sophie
B B : Que Sophie, qui je crois est toujours un peu plus sensible au fond qu’à la forme, à l’histoire qu’au style, et qui représente tout à fait les lectrices de ELLE magazine où elle a démarré son blo, ait été « scotchée » par Pfff, c’est plutôt bon signe, je trouve !
I V : Terminé « Pfff ». Quel chouette tourbillon au Paradis sur fond de bartlebysme 🙂 !
Jolie réussite que ce premier roman ♥

Jean D : peut-être l’idéal est-il de le déguster vite, d’un coup; puis, plus tard, de le savourer infiniment lentement….comme l’on fait avec un tableau, pour le coup de poing, puis les petites caresses…
Le bouquinovore :
Mon avis : Comment peut-on parler d’un livre qui à pour titre « pfff». Encore la semaine dernière lorsqu’on me demandait quel livre j’étais en train de lire en ce moment ? Je leur répondais « pfff » le premier roman d’Hélène Sturm. La réaction, souvent la même, « et bien si tu n’aime pas change de livre ». Et connaissant les droits imprescriptibles du lecteur(le droit de ne pas lire, le droit de sauter des pages, le droit de ne pas finir un livre…) si ce livre avait réellement était « pfff », je ne l’aurai certainement pas fini. Cependant je tien à rassurer l’auteur (même si je doute qu’elle vienne à lire ma chronique) que malgré cela un bon nombre d’amis adeptes d’il caffe di Pietro avaient reconnues le bruit subtile lorsque le barman tire la bière.nike-a-talons.1298658258.jpg
Ce roman n’est pas une histoire, mais des histoires, au fil des pages, on passe d’un personnage à l’autre, d’Odile à Walter, passant par Legendre, Beaufils ou encore Jaboulier.
Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’es le concept même du livre, des gens des histoires et deux cafés, le trait d’union entre les personnages est ce lieu même de rencontre que peut représenter un café.  On à l’impression de lire du Godard, il n’y a pas une histoire mais des histoires qui s’unies. Les personnages sont attachants, ils nous font sourire. Odile en ai le personnage clé mais à mes yeux, Walter au fur et à mesure des pages prend sa place.helene.1298656990.jpg
De plus l’auteur à une écriture très agréable à lire, elle sait jouer avec les mots, en abuse peut être un peu parfois.
« Lorsqu’il s’en traite, Walter se demande chaque fois avec combien de l « imbécile » s’écrit. Je suis un idiot, profère-t-il alors, de n’écrire rien d’autre que des listes de choses à faire de choses défaites, de mots dont l’orthographe lui fait défaut, de  mots qui ouvrent des mondes, de mots qu’il n’aime pas. Dès qu’un u cogne un p, il a la chair de poule, « stupre » et « volupté » le réfrigèrent, alors que « suave » le touche, même s’il ne l’avouerait pour rien au monde, et que « jute »lui rougit les joues et qu’il se laisse aiguiser par « pudeur » et par « impudeur » et ce qu’ils évoquent de draps blancs ou de draps froissés. Il faut du désir pour écrire, et jamais il n’en trouve assez pour s’en faire de l’encre »
Un seul petit bémol à cette lecture, étant souvent dans les transports en commun, il est vrai que parfois j’ai eu un peu de mal à me resituer dans les histoires de chaque personnage, le lien entre chacun étant souvent assez subtile, une phrase, un objet.
Cultureàpoint
E I : Quel peut-être le rapport entre un bock de bière et une paire de nike à talons ? C’est tout l’art de la prose d’Hélène, qu’elle déroule et tricote dans son roman. Je me demande où elle a trouvé le temps pour écrire tout ça ? …♥
précipitez-vous car il n’y en aura pas pour tout le monde !

Henri Matisse « Acanthes »

matisse-les-acanthes.1297903763.jpg Le restaurateur dans l’atelier de restauration devant Acanthes, 1953, d’Henri Matisse, fusain, papiers découpés recouverts de gouache, sur papier, sur toile, 311 x 350,5 cm, Fondation Beyeler, Riehen / Bâle © 2011 Succession Henri Matisse / ProLitteris, Zurich
Fondation Beyeler – Nationale Suisse Conservation Project 2009–2012 : Henri Matisse « Acanthes »
La Fondation Beyeler s’est engagée avec le soutien de la société Nationale Suisse dans un vaste projet de restauration d’une durée de trois ans (2009-2012). Il a pour objectif l’analyse scientifique, la conservation et la restauration d’Acanthes d’Henri Matisse (1953, 311 x 350,5 cm), une œuvre majeure de la série de ses « Papiers découpés » de grand format.
Le programme de conservation d’Acanthes repose sur les résultats des recherches préliminaires entreprises pendant la première année de travail sur ce projet. Une des plus grandes difficultés est due à la structure complexe de l’œuvre, faite de plusieurs couches, qu’il convient de stabiliser. S’y ajoute l’énigme entourant les différentes étapes de sa genèse.
L’atelier de restauration inauguré au printemps 2010 dans le Souterrain de la Fondation Beyeler et ouvert aux regards du public suscite un vif intérêt de la part des spectateurs.
Le site internet conçu spécialement pour ce projet informe les internautes des progrès en cours et leur propose des informations complémentaires grâce à des mises à jour, des interviews, des photographies et des documentaires.
Bilan de la première année
Analyses technologiques
Au cours de cette première année de travail, les restaurateurs de la Fondation Beyeler, Markus Gross et Stephan Lohrengel, ont soumis Acanthes d’Henri Matisse à des analyses technologiques approfondies. Trois autres papiers découpés de la Collection Beyeler datant de la même période Algue blanche sur fond rouge et vert, 1947, Nu bleu I, 1952, et Nu bleu, la grenouille, 1952 – ont été inclus dans cette étude.
Une première étape a consisté à réaliser des clichés d’ensemble et de détails à haute résolution sous différents éclairages : lumière plongeante, lumière rasante, lumière traversante et rayons ultraviolets. Ceux-ci ont servi de base à l’analyse de l’état des papiers découpés. L’association de différents modes d’éclairage permet en effet de mieux mettre en évidence certains phénomènes affectant la surface. Sous une puissante lumière rasante, par exemple, les ondulations et les déformations du papier apparaissent clairement, autorisant des conclusions sur les différentes tensions auxquelles est soumise la structure picturale.matisse-algue-blanche_m.1297905814.jpg
Toutes ces observations sont soigneusement consignées grâce à un programme de traitement d’image et à un logiciel spécial. Le programme permet d’enregistrer sur un document graphique des éléments comme les déchirures, les plis et les altérations de la couleur ainsi que d’innombrables détails techniques, tels que les filigranes, les traits de pinceau et les traces de fixation. Cette méthode permet de combiner toutes les observations concernant l’état de l’œuvre, de les mettre en relation et de mieux les visualiser. C’est ainsi que des traces de colle, qui ne sont parfaitement visibles que sous rayons UV, peuvent être également mises en évidence sur le cliché réalisé en lumière plongeante. Les informations sur les différentes œuvres ont été enregistrées sur des fiches techniques ou documents récapitulatifs conçus à cette fin.
Analyse des matériaux utilisés
L’analyse des matériaux utilisés par Matisse représente un autre volet essentiel de cette recherche. Ses résultats doivent permettre de répondre dans le détail aux questions sur les particularités du vieillissement et sur la genèse de l’œuvre. On a déjà procédé à l’analyse de premiers échantillons de colle et de pigments.
Dépouillement de la littérature
Le dépouillement et l’exploitation des publications et des documents d’archives ainsi que du volumineux matériel iconographique historique font également partie intégrante de ce projet. Les sources iconographiques se trouvent dans des catalogues d’expositions et des archives, mais également dans la presse populaire de l’époque. Les illustrations montrant Matisse au travail ou représentant ses œuvres telles qu’elles étaient dans son atelier, avant leur montage, présentent un intérêt tout particulier.
Les échanges avec les Archives Matisse de Paris ont été essentiels et se sont intensifiés en 2010. Ces archives contiennent une large fraction des écrits laissés par l’artiste ainsi que de nombreux documents photographiques et écrits qui n’ont pas encore été exploités.
Réseau international
Les échanges avec des spécialistes d’autres collections nationales et internationales qui abritent également des papiers découpés ont été d’une très grande importance au cours de cette première année de travail. Les œuvres choisies pour ces comparaisons ont été sélectionnées pour leurs similitudes de dimensions et de structure, pour la présence d’un fond recouvert de peinture blanche et pour leur date de création contemporaine de celle d’Acanthes.
matisse-la-grenouille_l.1297905891.jpgEn plus du Kunstmuseum de Bâle, du Museum Ludwig de Cologne et du Museum Berggruen de Berlin, nous sommes allés visiter d’autres collections majeures, comme le Musée Matisse de Nice, le Musée National d’Art Moderne de Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, la Tate Modern de Londres, ainsi qu’aux États-Unis, le Museum of Modern Art et le Metropolitan Museum of Art de New York sans oublier la Menil Collection de Houston.
Les restaurateurs Stephan Lohrengel et Markus Gross ont observé à titre de comparaison plus de 30 œuvres originales. Cette activité a permis de nouer des contacts interdisciplinaires diversifiés et intenses, qui nous ont donné accès à de nombreuses informations et indications inédites. La visite de la chapelle de Vence, conçue par Matisse, et de ses domici-les de Nice, a permis une étude approfondie du contexte de la réalisation des différentes œuvres et de leurs interdépendances.
Premiers résultats
La genèse d’Acanthes peut se décomposer en différentes étapes. Il est désormais possible de définir avec davantage de précision les tâches qui ont eu pour cadre l’atelier de Matisse à Nice et celles qui ont été effectuées à l’occasion du montage de l’œuvre achevée à Paris, selon les indications de l’artiste. Ces principales étapes sont la peinture des papiers à la gouache, le découpage des formes, leur disposition sur le mur de l’atelier puis le montage de l’œuvre sur toile.
C’est à cette méthode de travail que l’on doit la structure complexe de l’œuvre, en plusieurs couches. Cette structure se compose d’un châssis, de tissus, de différents papiers, de gouaches et de colle. Dans le cas des papiers découpés de la Collection Beyeler, elle peut présenter entre sept couches (Algue blanche sur fond rouge et vert) et dix-huit (Nu bleu, la grenouille).
Les trous laissés par les punaises qui ont servi à fixer les papiers découpés au mur de l’atelier livrent des informations tout à fait passionnantes. Leur nombre et leur position ont montré que dans Acanthes, la plupart des modifications de composition entreprises par Matisse ont touché la zone inférieure droite des formes bleues. En revanche, on observe très peu de trous sur la partie supérieure gauche.
La comparaison avec d’autres œuvres a révélé que Matisse a recouru à différents modes de fixation de ses papiers gouachés, sur le mur et entre eux. Il a utilisé des clous et des punai-ses, mais également des épingles dont les traces sont visibles sur les œuvres. Dans le cas d’Algue blanche sur fond rouge et vert, ces épingles et ces clous apparaissent distinctement sur les clichés historiques de l’atelier de Matisse.
L’analyse des colles appliquées entre les différentes couches des quatre papiers découpés de la Collection Beyeler a livré des résultats inattendus. Contrairement à ce qu’on peut lire dans les publications, Matisse n’a pas toujours utilisé les mêmes colles. Des recherches plus approfondies sont donc prévues sur ce point.
L’analyse a également porté sur les papiers que Matisse a peints mais n’a pas utilisés, papiers que les Archives Matisse nous ont généreusement confiés. Matisse conservait en effet toutes les chutes de papier de ses découpages dans des tiroirs, à l’abri de la lumière. Cela nous livre de précieuses informations sur les éventuelles altérations de la couleur, tout en nous permettant de reconstituer les feuillets découpés par l’artiste.matisse-nu-bleu-i-1952-foto-peter-schibli_m.1297905970.jpg
La comparaison avec des clichés historiques et avec les œuvres d’autres collections ont permis de préciser quelques éléments du problème du fond blanc. Il est apparu clairement que dans certaines œuvres, le fond avait été ajouté, ou échangé, lors du montage à Paris. Dans Acanthes en revanche, le papier qui se trouvait sur le mur de l’atelier et porte les esquisses au fusain a servi de fond et n’a pas été échangé. Il a, de plus, été enduit de plusieurs couches de couleur blanche, les lignes de fusain étant pour certaines légèrement recouvertes, pour d’autres laissées en réserve.
Perspectives
Ces multiples informations continueront à être exploitées au cours de la deuxième année d’existence du projet. Des questions en suspens, comme celles du moment du montage des  œuvres sur toile, feront l’objet d’études plus approfondies. L’équipe responsable du projet espère également obtenir de précieuses indications sur la méthode de travail de Matisse en interrogeant des témoins de l’époque.
Tout le processus de création, depuis la peinture des papiers jusqu’au montage sur la toile, sera reconstitué par modélisation.
Dans le cadre du volet conservation de ce projet, une attention toute particulière est prêtée à l’état des œuvres utilisées à titre de comparaison, état qui est souvent très disparate. Cela tient à l’histoire particulière de chaque œuvre, à sa forme de présentation et aux restaurations entreprises. Les expériences faites par les collections concernées sont également prises en compte.
Une autre question majeure est celle de la sensibilité des différents matériaux à la lumière. L’impression que donnaient les couleurs ainsi que l’équilibre des formes colorées entre elles et avec le fond blanc revêtaient une grande importance pour Matisse.
Un programme de conservation et de restauration est défini et mis en œuvre à partir de ces résultats. Aux endroits où cela s’impose, on entreprend avec toutes les précautions requises des mesures de restauration étayées par les connaissances éthiques et scientifiques les plus récentes.
La réalisation du projet de restauration Fondation Beyeler – Nationale Suisse Conservation Project 2009–2012 : Henri Matisse « Acanthes » couvre les années 2009 à 2012.
Ce projet a été placé sous la responsabilité des restaurateurs Markus Gross et  Stephan Lohrengel et du conservateur Ulf Küster. Ils sont à votre disposition pour des interviews ou pour des informations plus approfondies.
D’autres informations et des documents de presse sont disponibles auprès de :
Catherine Schott, Tél. + 41 (0)61 645 97 21, Fax + 41 (0)61 645 97 39,
presse@fondationbeyeler.ch, www.fondationbeyeler.ch,
Fondation Beyeler, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Sophia Schor, Tél. +41 (0)61 275 23 86, Fax +41 ((0)61 275 22 21, sophia.schor@nationalesuisse.ch,
www.nationalesuisse.ch, Nationale Suisse, Generaldirektion, Steinengraben 41, CH-4003 Bâle
images courtoisie de la Fondation Beyeler

Salons de lecture à la Kunsthalle de Mulhouse

img_1279.1298395974.jpgUne oeuvre écrite, un texte qui fait oeuvre ?
L’écriture comme forme ou comme objet ? Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, sont autant de genres qui convoquent
l’écrit et constituent tout un pan de l’art contemporain.

salons-de-lectures.1298394026.jpg

clic

L’intention de cette exposition ne réside pas dans l’exhaustivité de leur énumération mais vise plutôt à réfléchir à leurs diversités de formes et à ce qui les caractérise. Toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps
de lire). Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices.
Quand bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Le temps de l’exposition les V8 designers ont transformé la Kunsthalle en un appartement de six salons et un bar, lieu où les performances et
les rencontres donneront vie à l’écriture.
Simg_2986.1298394610.jpg‘agit-il d’une démarche pensée et qui ne peut trouver sa justesse que sous la forme de l’écriture, ou bien est-ce plutôt un travail en chemin inverse, où l’écrit est le moyen naturel d’exprimer ce qu’il y a à dire, où le concept est la forme écrite (ainsi des calligrammes d’un Apollinaire, qui de poésies sont réappropriés par le champ plastique…). Les réponses sont aussi nombreuses que les formes, les sujets abordés ou les procédés envisagés.
Quelle peut être par exemple la place du livre-objet ? Comment appréhender ces oeuvres qui reprennent les caractéristiques
physiques du livre mais qui sont conçues par les artistes comme des objets sculpturaux ? Les contempler, c’est en négliger le sens.
Études, reportages, histoires, recherches graphiques, livres, autant de genres qui constituent tout un pan de l’art contemporain et qui suscitent une approche particulière et singulière.
Le documentaire comme travail d’enquête est une autre approche que les artistes associés à des projets d’ordre sociétal (par le biais d’une commande) ou menant une enquête à titre indépendant (économique ou politique) abordent par l’écrit. Ces oeuvres, fouillées et souvent à caractère informatif, sont données à lire à travers des reportages, des journaux ou des fiches détaillées.
L’intention de cette exposition n’est pas d’être exhaustive dans les formes que l’écrit peut revêtir en tant qu’oeuvre, mais vise plutôt à réfléchir à une diversité de formes qui toutes suscitent les mêmes constantes : une nécessaire relation physique à l’oeuvre (toucher, autant que faire se peut, les oeuvres), un état de concentration accentué (lire) et une invitation à prendre son temps (le temps de lire). Appréhender une oeuvre écrite exige une certaine disposition d’esprit de la part du spectateur / lecteur et cette dimension est centrale dans les salons de lecture. « Si l’on exige d’un éditeur de littérature ou d’un écrivain qu’ils aient du talent, on doit aussi en exiger du lecteur. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ce voyage qu’est la lecture passe très souvent par des terrains difficiles qui exigent une aptitude à s’émouvoir intelligemment, le désir de comprendre autrui et d’approcher un langage différent de celui de nos tyrannies quotidiennes » écrit Enrique Vila-Matas dans
Dublinesca. Cette exposition attend le lecteur, la pause lui est offerte, les conditions de bien-être lui sont propices. Quand
bien même il n’entre pas pour tout lire, il peut s’il le souhaite y passer l’après-midi. Il peut s’intéresser à des approches diverses, picorer des  écrits et cela dans des conditions voulues idéales : il est invité à s’asseoir, à se sentir bien puis à se plonger dans une lecture.
Salons de lecture est construite autour d’une répartition par genre. Loin d’être absolue, cette catégorisation est plutôt un moyen de constater selon quels schémas l’écrit peut être exploité. Nullement exclusive cette répartition avoue son caractère subjectif et revendique des frontières poreuses.
Commissaire d’exposition : Sandrine Wymann

img_3010.1298394722.jpg

les artistes :
Edouard Boyer, Bureau d’études, Philippe Cazal, Anne-James Chaton, Daniel Gustav Cramer,
Marcelline Delbecq, Martine Derain, Krassimira Drenska, documentation céline duval,
Ilse Ermen, Jean-Baptiste Farkas, Jochen Gerner, Hoio, Martin Le Chevallier,
Jan Mancuska, Claire Morel, Plonk et Replonk, Julien Prévieux, Ricardo Rendon,
Pedro Reyes, Yann Sérandour, Taroop et Glabel, Saliou Traoré, V8

jusqu’au 3 avril 2011



Les rendez-vous


Kunstapéro jeudi  03.03 J 18:00
Visiter l’exposition puis en discuter autour d’un verre, en partenariat avec l’association
Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
5 euros/personne Inscription au 03 69 77 66 47
Kunstdéjeuner vendredi  11.03 J 12:15 entrée libre
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner, repas tiré du sac, en partenariat avec l’Université Populaire.
Inscription au 03 69 77 66 47
Dialogues N°3 dimanche 06.03 15:00 J 17:00
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts et la Kunsthalle
Entrée libre, renseignements au 03 69 77 66 47 + 03 69 77 78 10
RDV au Musée des Beaux-arts
Kunstprojection jeudi 10.03 J 18:30 entrée libre
En partenariat avec l’espace Multimédia Gantner de Bourogne, sélection de films expérimentaux, d’oeuvres d’art numérique issus de la collection de l’espace Multimédia Gantner en écho  à l’exposition.
Performance Mardi 15.03 à 20:00 entrée libre Locus Métropole,
performance de John Giorno , Jürgen O.Olbrich
et Michel Collet en partenariat avec Cold Mountain
WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN SAMEDI 19.03+ DIMANCHE 20.03
Visite guidée apéritive : dimanche 20 mars à 11:00 Entrée libre
Performance Dimanche 20.03 J 14:30
Entrée libre
M comme Mouvement, extrait de l’Abécédaire de Fabrice Lambert
projet du réseau Trans Rhein Art  Samedi 19.03 + dimanc he 20.03
14:00 J 17:00
Ateliers artistiques « Parents/Enfants » autour de l’exposition Salons de lecture
Départ toutes les heures En partenariat avec les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques Entrée libre, inscription obligatoire au 03 69 77 77 38
Circuits gratuits en bus sur différents lieux d’art contemporain en Alsace Départ de Mulhouse et Strasbourg à 9:00
Dimanche 20.03 Renseignements et inscription :
Julie.morgen@culture-alsace.org
PERFORMANCES
le journaliste – transfer
Anne-James Chaton voix ¦ electroniques
Andy Moor guitare ¦ electroniques
Label : Unsounds ¦ Al Dante


PERFORMANCES
MAILLE-MASALA
L’EPICE DE LA « MISSION KAKI »
UNE INTERVE NTION OLFACTIVE
img_3016.1298397704.jpg
BAR SUISSE
A l’occasion des Salons de lecture, la Kunsthalle ouvrira temporairement un bar dans l’espace d’exposition. Lieu de performances, de rencontres, de détente, d’activation de certaines oeuvres et de discussion, il permettra au public de se retrouver autour d’un verre ou d’un café et de partager le fruit de ses lectures. A chaque événement le bar sera tenu et animé par l’équipe de la Table de la Fonderie qui proposera boissons et restauration.
Menu complet servi le soir du vernissage. Petite restauration pour les autres rendez-vous. La Table de la Fonderie à Mulhouse, un restaurant
où bien manger rime avec solidarité. 21 rue du Manège 68100 Mulhouse Tél : 03 89 46 22 74
contact@table-fonderie.fr
texte Kunsthalle
photos et vidéo de l’auteur