El Modernismo à la Fondation de l'Hermitage de Lausanne

 Derniers jours pour voir à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne une importante exposition consacrée à l’art espagnol à l’aube du XXe siècle. Centrée autour des peintres de la «génération de 1898» issue des turbulences extrêmes traversées par l’Espagne tout
au long du XIXe siècle, l’exposition montre l’évolution que connaissent ces artistes.
Oscillant entre respect des traditions hispaniques et modernité, leurs oeuvres s’inscrivent dans l’élan d’ouverture que connaît alors l’avant-garde espagnole.
Extraordinairement riche et diverse, la production artistique en Espagne à l’aube du XXe siècle reste encore mal connue en dehors de son pays d’origine. Entre la mort de Goya et la période cubiste de Picasso s’étendent pourtant quelques décennies fascinantes, qui voient se former les
prémices de l’art moderne espagnol. Grâce à cette exposition, la Fondation de l’Hermitage propose à ses visiteurs la découverte d’une partie des trésors cachés de l’Espagne, dont beaucoup sont présentés pour la première fois en Suisse.
L’exposition, qui compte une centaine de tableaux, réunit les artistes les plus significatifs de
cette époque (Anglada, Beruete, Casas, Mir, Picasso, Pinazo, Regoyos, Rusiñol, Sorolla, Zuloaga).
Quelques toiles, liste non exhaustives de loin :
Ramon Casas i Carbo est l’un des membres fondateurs du café Els Qautre Gats.
Il s’installe avec Utrillo et Rusinol sur la butte Montmartre, en 1890. Il peint des scènes de la vie nocturne parisienne dont on peut voir son autoportrait dans un miroir.  Il a créé également des affiches, participent à de nombreuses expositions, apporte un soutien matériel aux jeunes artistes comme Mir et Nonell, ainsi qu’au jeune Picasso. Il acquiert une grand réputation aux US grâce à l’attention d’un mécène Charles Deering, provoquant une affluence de commande de portraits mondains. Ce qui l’éloigne complètement du modernisme espagnol dès les années 1920.
Joaquin Sorolla y Bastida
Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands peintres espagnols, il peint plus de 4000 œuvres. Sa correspondance  quotidienne avec son épouse, lors des éloignements, témoigne d’un réel épanouissement personnel, pour lequel la peinture était toute sa vie.picasso.1305056442.jpg
Faut-il attribuer au fait qu’il perd ses parents à l’âge de 2 ans, l’importance que prit pour lui sa femme et ses enfants, dans sa peinture et dans sa vie artistique. Les oeuvres où apparaissent ses plus proches sont foule et l’on peut les voir dans cette exposition, émouvantes, touchantes, splendides, dans diverses occupations et attitudes. Les tenues qu’il faisait parvenir à son épouse sont dépeintes dans les diverses toiles, avec une affection tout à fait particulière pour Maria, pour la maternité.
Eliseo Meifren y Roy, après des débuts en médecine, rejoint Rusinol et Casas, Il peint des chanteuses de cabaret et des danseuses des ballets meifren.1305213078.jpgespagnols, tout en se rapprochant des peintres de Barbizon. Il peint des paysages évoluant vers un semi-impressionnisme où la lumière et la couleur priment sur le dessin et les contours.
Picasso peint le Paris du Moulin Rouge et du French Cancan.
Ignacio Zuloaga y Zabaleta, ami de Rodin et de Rilke, il s’inspire du Greco pour ses protraits.
Le relais des Rois d’Arragon à Tarassone est un prêt du Centre Georges Pompidou.zuolaga.1305213392.jpg
La grande majorité des oeuvres provient de musées publics espagnols (le Prado, le
Musée Sorolla, le Musée Thyssen-Bornemisza, ou encore le Musée des beaux-arts de Valence
et le Musée National d’Art de Catalogne de Barcelone), de même que de collections privées
espagnoles. Quelques tableaux-phares du Musée d’Orsay et du Musée Rodin viennent
compléter cette sélection rigoureuse et de haut niveau.
L’exposition est placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi d’Espagne Juan Carlos 1er
et de Madame Micheline Calmy-Rey, Présidente de la Confédération suisse.
Commissariat général : Juliane Cosandier, directrice de la Fondation de l’Hermitage
Très belle exposition qui se termine le 28 mai 2011
images courtoisie Fondation de l’Hermitage Lausanne

Sommaire d'avril 2011

05 avril 2011 : Stephane Couturier à l’Espace Malraux de Colmar
14 avril 2011 : Robert Cahen « Films + Vidéos 1973 – 2007 »
18 avril 2011 : Samuel Buri et Carlo Aloë au Fernet Branca
21 avril 2011 : Jean Pierre Sergent au Musée des Beaux Arts de Mulhouse
29 avril 2011 : Giverny ma journée particulière

Giverny, ma journée particulière

« Je dois peut-être aux fleurs d’avoir été peintre. »
Claude Monet

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Claude Monet a vécu de 1883 à 1926, soit près de quarante-trois ans, dans sa maison de Giverny. Passionné par le jardinage autant que par les couleurs, il a conçu son jardin de fleurs et son jardin d’eau comme de véritables œuvres. En se promenant dans son jardin et dans sa maison, les visiteurs ressentent toujours l’atmosphère qui régnait chez le maître de l’impressionnisme et s’émerveillent devant les compositions de fleurs et devant les nymphéas qui ont été ses sources d’inspiration les plus fécondes. le peintre-jardinier n’aura de cesse de perfectionner le Clos Normandimg_4935.1304029543.jpg pour en faire le jardin de ses rêves colorés.
« Les travaux de restauration menés par Gérald et Florence Van der Kemp grâce notamment aux mécènes américains ont permis à la maison et aux jardins de Claude Monet de redevenir un lieu d’exception, d’une profonde quiétude et d’un perpétuel enchantement. Chaque année, plus de 400 000 visiteurs viennent du monde entier ressentir cette atmosphère unique. La Fondation Claude Monet, propriété de l’Académie des Beaux Arts, doit rester un lieu vivant. Nos jardiniers travaillent toute l’année pour mettre en valeur les jardins, les « reconstruire » en permanence, en préserver et en renouveler le patrimoine végétal, tout en restant fidèle à la vision du grand peintre. » Hugues R. Gall Membre de l’Institut

Depuis le 26 mars 2008, Hugues R. Gall, membre de l’Académie des Beaux Arts et ancien conseiller d’Etat, est le directeur de la Fondation Claude Monet. Hugues Le Gall était le scénographe de l’exposition Monet au Grand Palais (2010-2011) Initiée par Hugues R. Gall, membre de l’Institut, directeur de la Fondation Claude Monet à Giverny, la reconstitution du salon-atelier dans la maison du peintre a bénéficié du très généreux mécénat de la Versailles Foundation, présidée par Barbara de Portago. Placée sous la direction scientifique de Sylvie Patin, correspondante de l’Académie des Beaux-Arts et auteur de nombreux travaux sur l’impressionnisme, la disposition du salon-atelier se rapproche de celle du temps de Claude Monet. Plusieurs photographies prises en 1920 ont guidé ce travail de reconstitution. L’analyse des clichés et l’étude minutieuse de l’historique des toiles du maître ont permis d’identifier avec précision celles qui étaient présentes alors à Giverny. Une soixantaine de tableaux ont été sélectionnés pour être répliqués (un grand soin a été pris pour mentionner aux visiteurs leur localisation actuelle afin de les inciter à aller voir et revoir les toiles originales de Monet) : ces répliques sont désormais présentées aux cimaises du salon-atelier selon un accrochage dense afin de retrouver l’atmosphère d’antan, dans le souci du grand respect de la vérité historique. Plutôt que d’utiliser des reproductions photographiques de ces œuvres et de perdre ainsi la matière même de la peinture, il a été décidé de confier à la Galerie Troubetzkoy la réalisation de répliques à l’identique de ces tableaux. Chacune d’elles est obtenue selon une technique spécifique. Les pigments photographiques de l’œuvre originale sont imprégnés sur une toile, laquelle est ensuite peinte selon cette empreinte. img_4835.1304027818.jpgMa visite :
Guidée par l’ancien jardinier Gilbert Vahé, à la tête d’une équipe de 10 jardiniers, dans le jardin, j’étais subjuguée par son discours et ses explications. A partir du 1er juin, il sera remplacé par le nouveau jardinier, un britannique,
James Priest, formé au collège du Lancashire. Pendant 30 ans, son travail a consisté a pénétré l’œuvre du peintre, à comprendre les raisons qui l’ont poussé à choisir, les plantes et fleurs, leurs couleurs, leur disposition, afin d’y apporter la lumière, comme dans les toiles du maître de l’impressionnisme. Sylvie Patin, qui a été la commissaire de l’exposition Monet au Grand Palais, auteur d’ouvrages sur Monet, nous a guidé dans la maison et dans l’atelier de Claude Monet. J’ai mitraillé avec mon appareil photos, la lumière voulue par Monet est tout à fait fabuleuse, selon les endroits où l’on se trouve. D’un côté la palette du peintre pour le clos normand, de l’autre côté le jardin d’eau

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avec ses côtés japonisants. La salle à manger de la maison a été reconstituée dans ses moindres détails. Sur les murs jaunes, on peut admirer la collection exceptionnelle d’estampes japonaises. Les meubles peints en jaune étaient alors très modernes pour l’époque. Dans les vitrines, on peut voir la vaisselle en faïence bleue, le service jaune et bleu, que Monet avait fait faire pour les jours de fête. Dans la cuisine aux carreaux bleus de Rouen, l’immense cuisinière aux multiples fourneaux et les ustensiles de cuivre semblent attendre le retour de leurs propriétaires. L’atelier salon a été reconstitué, avec des copies des toiles de l’époque et les estampes japonaises dans les autres pièces. La reconstitution du salon-atelier réutilise quatre-vingt pour cent du mobilier déjà sur place. Sur les photographies prises en 1920, le mobilier est recouvert par un tissu d’ameublement fleuri, tissu très proche du modèle « Nouvelle France » toujours édité par la maison Georges Le Manach . Chaque objet et élément de mobilier figurant sur les photographies ayant été minutieusement scannés, Hubert Le Gall a pu redessiner une méridienne et faire réaliser une lampe en bronze, à l’identique de celle utilisée en 1920. Afin que l’accrochage des « tableaux » soit le plus fidèle à celui du temps de Monet, des cadres de cette époque – au cuivre terni – ont été l’objet de recherches assidues chez les antiquaires. Aussi « peu intrusif » que possible, Hubert Le Gall parle volontiers de son intervention comme d’un « coup d’éclat et de fraîcheur » apporté à ce salon-atelier – lieu d’une intimité retrouvée avec Claude Monet. En fait ce sont des photos, sur lesquelles la peinture avec les bons pigments ont été apposés, disposées d’après ce qu’elle a pu identifier d’après les photos d’archives. Lesplanches explicatives, indiquent les lieux où l’on peut voir les originaux. Sylvie Patin a bien insisté sur la rigueur et la conformité des copies. img_4955.1304029781.jpgUn travail d’historienne, car à la base, ce projet de copie même conforme, était contraire à son éthique d’historienne. Des planches sont à la disposition des visiteurs, qui permettent de voir l’accrochage des toiles, telles qu’elles l’étaient à l’époque où Claude Monet y vivait en compagnie d’Alice Hoschede et de leurs enfants. Il y est précisé la dimension, le lieu où l’on peut admirer l’original. Un travail de décryptage, sur la base de photos d’archives a permis à Sylvie Patin de reconstituer, parfois par recoupement l’emplacement, le cadrage ou non des toiles qui garnissaient l’atelier, dont Monet s’entourait et qu’il tenait à la disposition de ses éventuels acheteurs. Camille dans son voile de deuil, Blanche, ses enfants Michel et Jean. les amateurs d’art sont heureux de découvrir la collection d’estampes japonaises de l’artiste. La collection de Claude Monet recense quarante-six estampes de Kitagawa Utamaro (1753-1806), vingt-trois de Katsushika Hokusai (1760-1849) et quarante-huit d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), soit cent dix-sept sur les deux cent onze exposées auxquelles s’ajoutent trente-deux numéros en réserve. Au premier étage : les appartements privés, la chambre de Monet, la chambre d’Alice Hoschede, le cabinet de toilette, une minuscule pièce destinée aux travaux de couture.
Un site Internet de la Fondation, très bien documenté, permet de préparer sa visite, avec des billets coupe-fil, ainsi qu’une documentation précise et complète sur les lieux.
A ne manquer sous aucun prétexte, du 1 avril 2011 au Mardi 1 novembre 2011.
que les lecteurs veuillent m’excuser le logiciel du Monde est trop capricieux depuis quelques temps, pour que les billets aient un aspect correct.
photos de l’auteur grâce à la courtoisie de la Fondation Giverny
photos de Cécile Debise

Jean Pierre Sergent au Musée des Beaux Arts de Mulhouse

mayan-diary.1303417560.jpgAprès les carrés harmoniques d’Elisabeth Bourdon, ce sont les carrés (1.05/1.05) montés en puzzle sur plexiglas de Jean Pierre Sergent qui ornent les cimaises du Musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 29 mai 2011.
Entrez en transes et vibrez avec Jean Pierre Sergent, partagez sa dimension spirituelle et humaniste, avec des images flamboyantes dans une danse étourdissante, un éloge du chamanisme, avec
« Mayan Diary ».
«Mayan Diary» par Jean-Pierre Sergent
« La série de peintures sur Plexiglas « Mayan Diary » commencée à New York en 2000 fait suite aux séries « Amana » 1998, « Le Rêve de l’Homme Emprisonné » 1999 et les oeuvres sur papier « Dionysos » 1998.
 « Mayan Diary » est un carnet de voyage non littéraire constitué de stimuli visuels et émotionnels collectés lors de mes voyages successifs au Mexique et au Guatemala ainsi que durant mon vécu dans la New York multiculturelle et multiethnique. Au début, c’est la superposition et l’accumulation d’éléments iconographiques venant des rencontres faites au Museo de Antropología de México, aux sites archéologiques de Chichen Itza, Uxmal, Mitla, Oaxaca, ainsi qu’avec les peuples Maya, Mixtec, Zapotec et leurs créations artistiques. Par la suite, le travail s’est enrichi de nombreuses images venant des sociétés prémodernes et des périodes archaïques des grandes civilisations, images induites également par de nombreuses lectures ethnographiques et philosophiques sur les cultures et mythologies amérindiennes, indiennes, japonaises, australiennes,
préhistoriques etc.
Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l’art pariétal, d’images superposées durant des millénaires sans commencement ni fin apparente. Cette « surimposition » iconographique cyclique sans lien cohérent logique, fait fortement
référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples.
 L’inspiration puise également dans les métamorphoses vécues lors de transes chamaniques, quand l’individu se dissout pour se transformer en différentes entités humaines, animales, végétales, minérales, spirituelles pour enfin fusionner dans les
réseaux génético-cosmiques.
L’idée maîtresse de ma création artistique est de rendre hommage à l’Humain historique, intemporel et contemporain, au corps, à la beauté ; aux différentes réponses et interprétations sur la Sexualité, l’Art et la Mort, imaginées lors de rituels sacrés ou
profanes au cours de notre histoire. »
Jean-Pierre Sergent
Besançon. Février 2010.

Œuvres démesurées, sans cesse ré-assemblées, associant et superposant un répertoire formel issu de différentes cultures pré-industrielles, condensé des recherches plastiques et intellectuelles, du grand lecteur qu’est l’artiste Jean Pierre Sergent.
traditions ancestrales et traditions contemporaines,
Hommes au oreilles percées, femmes à la langue percée, la transe est récurrente dans le travail de JPS qui a l’a expérimentée sous hypnose, proche de la vision des indiens d’Amérique du Nord, Fulgurance des images, avec la transformation des animaux. Dans les vieilles religions shinto, l’habitude est de lier des pierres, des arbres, des choses qui sacralisent, le corps de la femme est sacré. L’idée était de créer un déité. L’approche de l’occidental devant ces images est totalement différente. Il y croit y voir de la perversion, ce qui explique l’avertissement apposé, – réservé aux adultes -.yantras-mangas-y-otras-cosas-2009-13.1303417729.jpg
Ces productions qui figurent, côte à côte, en une simultanéité qui peut dérouter, peuvent créer un sentiment de confusion, mais elle a le mérite de souligner ce qu’a de spécificité la tâche du créateur.
Travail sur papier, Trash painting, parterre, images récupérées sur Internet et retravaillée ordinateur. Danse dans l’espace, cela permet de créer, de sacraliser, les occidentaux ont une approche différente, la démarche des indiens relève du sacré.
Plexiglass coloré, support et medium résolument moderne dans une salle rouge, une salle bleue, une autre jaune orange, avec un densité des couleurs, décidées avec Joel Delaine, la superposition des transparences permettent l’accès à un voyage transcendant.

« Je découpe des films à partir d’images dessinées sur ordinateur, puis je sérigraphie plusieurs panneaux de manière sérielle sur Plexiglas ou sur papier. Je superpose ainsi des images différentes au cours du working progress et j’arrête quand je sens qu’une énergie se dégage de l’œuvre. J’assemble alors les carrés sur le mur de façon aléatoire »
Séjournant à Montréal, puis  à New York, Brooklyn, pour se confronter à la grande scène internationale, Il revient à Besançon, où il réside actuellement.
photo 2  de l’auteur autres photos courtoisie de l’artiste

Samuel BURI et Carlo Aloë au Fernet Branca



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La palette colorée de Samuel BURI

Jusqu’au 8 mai vous pouvez vous plonger dans le tsunami de couleurs de Samuel Buri.
Marqué par l’abstraction lyrique américaine, le peintre bernois Samuel Buri, né en 1935, marque sa grande fidélité à la nature. Son ambiance tachiste, « all over », très vivement colorée nous dévoile un coloriste hors pair. À 75 ans, celui qui baignait dans les années 1970 dans le pop art des champs, avec ses vaches, veaux et chalets…, en écho au pop art américain des villes, et qui plus tard côtoyait Rancillac et Monory parmi tant d’autres, nous revient avec sa palette facilement identifiable. L’esprit de Matisse plane sur Buri mais pas seulement; on peut s’amuser à retrouver au fil des toiles le pointillisme façon Seurat , l’image sérigraphiée d’Andy Warhol , et même une idée du travail de Soulages sur le sombre ( la clématite bleue ) ou une reinterpretation des autoportraits à la manière de Van Gogh; un festival de couleurs vraiment rejouissant propre à ensoleiller n’importe quelle journée maussade .
Les oeuvres de Samuel Buri ont été exposées dès 1980 à la Fondation Beyeler; il a eu par ailleurs une carrière parisienne ou il a exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 63 et en 69 ,  , puis au salon de la Jeune Peinture  et surtout , consécration , au Grand Palais en 1972 lors d’une exposition de 31 artistes suisses contemporains.
Un citoyen d’honneur de la couleur – le peintre Samuel Buri -par Philippe Büttner/ Fondation Beyeler
Ernst Beyeler le considérait comme un « grand coloriste ». En effet, la contrée enchantée de Samuel Buri, c’est bien celle de la couleur. Appelons-la le « Coloristan » avec Valeurs-sur-mer, sa capitale idyllique et ses saints patrons Saint-Rouge, Saint-Jaune et Sainte-Bleue.Buri est citoyen d’honneur de ce pays. Il connaît ce mélange d’ivresse et de systématique propre à la couleur. Il en connaît toutes les langues, toutes les vieilles légendes oubliées ainsi que les manifestations les plus récentes. La couleur est à l’origine de son territoire le plus personnel.
Après la joie de la trame de la fin des années soixante, Buri évoque au milieu des années soixante-dix les familles des artistes grâce à ses illustres prédécesseurs (ici « La famille de Monet »).Et là où la couleur triomphe ainsi, la sérialité n’est pas loin,  Buri crée de grandes séries de peinture dans lesquelles les thèmes ou les structures sont déclinées en toutes les couleurs.


Carlo Aloë Quotidien 1997
Le quotidien selon Carlo ALOË : de bruit et de fureur !1__carlo_aloe_quotidien_1997_huile_sur_toile_120x140cm.1303118828.jpg


Voilà un artiste qui témoigne de la vie de ses contemporains. On s’attend à trouver ses tags en ville sur les murs d’usines desaffectées ou sur les wagons de trains en instance de démolition . Aloë a l’œil vif, il observe la sphère urbaine. Il présente la ville, il la dépeint. On peut classer son œuvre dans la nouvelle figuration. Aloë est fasciné par les ambiances citadines, mais également effrayé par le flot incessant d’images et les séquences déversées par les mass-médias. Le visiteur est rapidement plongé dans un univers qu’il s’agira de décrypter afin de comprendre les nombreuses séries d’histoires qui sont relatées dans ses œuvres.
Le point de départ de ces tableaux est une collection d’esquisses, un fonds de motifs réunis par l’artiste, qui peut être agrandi à volonté et transféré sur un écran, à l’aide d’un antique projecteur. Par le fondu enchaîné de leurs formes, ces images individuelles perdent leur lien avec la surface et se transforment à vue d’œil en grilles de lignes spatiales translucides.
Les différents motifs de l’image, considérés de manière intrinsèque, sont figés en formes volontairement simples : des pin-up et des filles en bikini évoquent les paradis de vacances et les éternels fantasmes masculins, les silhouettes d’avions stéréotypés et de navettes spatiales reposent sur une naïve euphorie futuriste ; encore et toujours des files d’automobiles qui psalmodient l’air du rêve d’une mobilité sans limites. Reines de beauté et squelettes affamés, grondement de canon et mitre papale, animaux en peluche et masses humaines— de tout ceci, et de bien d’autres choses encore, naît un réseau sémantique cynique et profond, qui laisse à chacun la liberté de se plonger dans ses propres associations. Le contenu des fondus enchaînés et des arrangements ne doit rien au hasard, et c’est la même virtuosité qui les fait coïncider en une unité créatrice —d’où naît la beauté picturale.

Espace d’Art Contemporain Fernet Branca

2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
tel : 03 89 69 10 77

ROBERT CAHEN « FILMS + VIDEOS 1973-2007 »

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ROBERT CAHEN « FILMS + VIDEOS 1973-2007 »
Coffret DVD édité par Écart Production
Stéphane Audeguy, romancier et auteur du livret, nous fera partager sa connaissance des œuvres de Robert Cahen, à travers la projection de plusieurs films.
Commander le DVD
Cette présentation sera suivie d’une signature par l’artiste.
L’exposition « Robert Cahen. Narrating the invisible » au ZKM | Media Museum, Karlsruhe est prolongée jusqu’au 25 avril.

Stephane Couturier à l'Espace Malraux de Colmar

img_4375.1302118287.jpg« Pendant que nous nous perdions dans les subtilités pour savoir si la photographie fait partie de l’art contemporain, nous oublions l’essentiel, à savoir que la photographie a bouleversé profondément toute la création contemporaine » C’est ainsi que Marianne Chelkova adjointe à la culture de la ville de Colmar conclue son allocution de bienvenue en paraphrasant  Roland Barthes.

Depuis la naissance du numérique et son intrusion dans la photo, tout un chacun devient ou le croit du moins photographe, un petit bidouillage et il frôle la perfection, nous donne une vision subjective d’un monde édulcoré ou totalement conformiste. Les grands formats fleurissent et nous donnent à voir le spectaculaire, le pittoresque, l’insolite, ou la pauvreté du portrait non dépourvu d’acné juvénile.
La photo de Stephane Couturier résiste à ces courants et énonce sa pensée, sa perception, son rapport au monde. Ce monde en mutation cet univers qui se construit autour de nous. En effet S C travaille sur la notion du temps, sur les couches de temporalité, strates d’histoire éphémères, travail sur la trace du passé, du changement de nature sur la notion de fragments.
Dans sa photo peu d’anecdotes, peu d’humains, un autre regard sur la nature des choses, sur l’idée de passage. Les photos de Stephane Couturier consistent en un foisonnement  articulé de textures, de couleurs, de formes, un agencement de multiples évènements et éléments générés par les bouleversements de la mutation urbaine. La photo bascule dans l’abstraction, entre vision documentaire et œuvre plastique. Les architectures qui sont des volumes par essence, sont ramenées à la surface de l’image en font une œuvre frontale telle une peinture par des aplats . Au-delà de la forme nous pouvons faire lecture de ses photos à plusieurs niveaux
img_4363.1302118763.jpgdocumentaire, social, politique. La mondialisation intempestive accélère le nivellement architectural. St. C. sait saisir ces instantanés, en parcourant le monde tel un globe-trotter armé de sa chambre noire. Sa technique est l’argentique avec chambre.
Dans la mezzanine, les œuvres plus anciennes de 1997 à 2005, la seule manipulation effectuée par SC, quasi insoupçonnable, aussi simple qu’efficace, consiste à l’inversion de sens, gauche droite, et à l’intervention entre différentes formes.
Pour les dernière œuvres situées au rez-de-chaussée, « Melting point » plus récentes superposition de photos, pour essayer de perturber la visibilité à la narration d’une photographie, qui a beaucoup évoluée depuis une dizaine d’années, avec l’arrivée du numérique, qui a changé notre vision et notre regard sur la photographie. Ce qu’on croyait réel et vrai il y a une décennie, est sujet à suspicion, l’idée de l’artiste a été de réfléchir à cette évolution du regard des gens, de prendre 2 images en une, en les superposant, sans autre manipulation, sans changement de couleurs, pas de découpage, comme deux calques superposées, en jouant sur l’opacité de la transparence. Cela permet un vision du presque réel, avec la sensation du bruit de la chaîne de montage, comme en mouvement et en relief de l’endroit visité (l’usine Toyota ). C’est un travail de complexification et de densification de l’image, mais il correspond aussi à la complexification de la société où nous vivons, avec tous les nouvelles techniques liées à Internet, comme les ordinateurs, les Ipad et autres Iphones, qui permettent d’effectuer une foule de choses simultanément. De ce fait le regard a évolué.
C’est un parcours d’un travail d’une douzaine  d’années entre la France (Valenciennes) Shangar en Inde, ou les US, en partant d’une base classique, il désire garder l’ancrage du documentaire, en privilégiant la notion de fragments, une intervention dans le cadrage, ce que l’œil va regarder dans le sujet, et d’être moins narratif, en permettant un regard moins statique,  et de faire en sorte que la photo se rapproche d’une vidéo ou des tableaux photographiques avec des masses de couleurs, des compositions picturales. Il a appliqué ce même travail de superposition d’images à 2 enregistrements de vidéos, faits à Brasilia, dans l’axe monumental, avec le noeud autoroutier qui dessert toute la ville. A nous de détecter les incohérences, l’ambiguïté du regard, réalité ou fiction ? Réalité tangible ou réalité virtuelle., réflexion sur le monde qui nous entoure, avec un effet hypnotique, des photographies qui nous interpellent.

Jusqu’au 5 juin 2011-04-06 pour poursuivre à la LandersGalerie de Linz (Autriche)

Photos de photos et une vidéo d’un photographe que vous pouvez consulter dans mon album

Sommaire de Mars 2011

01 mars 2011 : TransRhein organise son 5e « Week-End de l’art contemporain » 
03 mars 2011 : Raymond Waydelich « archéologue du futur »
05 mars 2011 : Arman chez Tinguely
07 mars 2011 : Rappel 5e Week-end de l’art contemporain 
13 mars 2011 : Brochette d’artistes au ZKM de Karlsruhe pour « Narrathing the invisible » de Robert Cahen
15 mars 2011 : Fabiola
17 mars 2011 : Art Karlsruhe
19 mars 2011 : Jean-Jacques Delattre – Sartori et Kyoto’s Wall
23 mars 2011 : Le repos du crieur public – Zahra Poonawala-le-son-revele
Publier sur le blog du Monde relève de l’exploit actuellement, leur logiciel payant étant en « grève » quasi permanente, cela retardera d’autant la publication de mes billets.

Le repos du crieur public – Zahra Poonawala, le son révélé

le-repos-du-crieur-public.1300368469.jpgAlors que les circuits de formation, de production et de diffusion tendent d’ordinaire à organiser une séparation du visuel et du sonore en matière de lieux d’exposition, Zahra Poonawala a cherché à marier les sensations et à trouver un mode d’expression en rapport avec sa double formation de plasticienne et de musicienne.
Elle oeuvre donc, depuis ses débuts, à produire des propositions artistiques qui mettent en scène le son, le rendant plastique par le travail sur l’espace et par l’interaction avec le visiteur/auditeur, au moyen de procédés variés qui s’inventent et se complètent au fil des oeuvres.
L’approche plastique a ainsi permis à l’artiste de creuser par l’image des problèmes de perception musicale, par le contrepoint de l’image avec le son : ou comment incarner, en enregistrant chaque musicien séparément chez lui, autant d’individualités dans le son polyphonique d’un orchestre (L’orchestre décomposé, 2007). Ou encore, par le décalage des images vidéo opposées à l’image vivante du musicien, mettre en lumière le travail du rythme et le passage du temps dans une pièce musicale (Losing touch).
Le travail de Zahra Poonawala s’étend aussi à l’espace d’exposition. Le son peut ainsi devenir objet non de contemplation, mais d’expérience spatiale, avec sa densité, sa présence ou son absence. Ainsi par exemple, dans la pièce Hall (2007), la confusion créée par des sons captés à différents endroits mais retransmis sur un haut-parleur unique. Ce décalage spatial a trouvé sa contrepartie dans le temps avec Écoutez ce silence (2006), installation dans laquelle les sons sont retransmis avec un retard, ce qui accroît leur présence paradoxale dans l’espace.
img_4169.1300369946.jpgL’artiste s’est également faite compilatrice, agrégatrice, rassemblant par l’image des sons séparés : dans Bouquet Final¸ par exemple, où les vidéos de musiciens séparés dans l’espace forment une mosaïque polyphonique, une sorte d’orchestre virtuel. Enfin, dans son projet Public address system (entamé en 2007, mis en ligne sous une forme participative à partir de 2009), Zahra Poonawala filme le son sous forme de haut-parleurs publics du monde entier, et réalise, à partir d’une compilation vidéo, une manière d’atlas sonore. img_4167.1300369021.jpg
Ces images en quelque sorte « aveugles », où le hors-champ seul demeure pour évoquer le contexte absent, mettent l’accent sur un autre aspect important du travail de Zahra Poonawala : la réflexion sur la transmission et la retransmission. En musicienne au fait des multiples traitements et circuits de diffusion du son, l’artiste a oeuvré avec beaucoup de constance à partir de dispositifs qui abolissaient les distances ou les accroissaient. Qu’elle retransmette des images de son appartement pour évoquer le côté intime du travail (Lieu de travail intime) ou qu’elle filme les haut-parleurs des rues du monde entier, elle rend palpable les multiples distances et filtres qui s’interposent dans notre appréhension des choses et des êtres.
A Saint-Louis, Zahra Poonawala a trouvé une nouvelle traduction de sa recherche en transportant ces haut-parleurs, d’ordinaire distants et anonymes, dans l’espace d’exposition, nous imposant leur présence, mais aussi un radical dépaysement de leur monde sonore.
 
Stéphane Valdenaire
Du lundi au jeudi 8 h > 12 h et 13 h 30 > 17 h 30Le vendredi 8 h > 16 h 30Le samedi 10 h > 12 hOuvert les dimanches 13 mars et 10 avril de 14 h à 17 hForum de l’Hôtel de ville
21 rue Théo-Bachmann
68300 Saint-Louis / Alsace
Tél. +33 (0)3 89 69 52 00Visites dans l’exposition, tous les jours ouvrables
Sur demande préalable auprès de Stéphane Valdenaire, attaché culturel, Ville de Saint-Louis
03 89 91 03 04 s.valdenaire@ville-saint-louis.fr
http://www.saint-louis.fr/
 http://www.zahrapoonawala.org/
photo 2 et 3 de l’auteur

Jean Jacques Delattre – Sartori & Kyoto's Wall

img_4206.1300366438.jpg « Quand la vie croise mon objectif, je tente de la restituer dans sa plénitude; cette vie dans ma photo traduit alors ce bonheur qui m’a traversé, qui pourrait faire dire de moi que je suis un photographe épicurien » Jean Jacques Delattre photographe 
Le travail de Jean Jacques Delattre s’inscrit dans la continuité historique et culturelle en Alsace d’un intérêt pour le Japon qui perdure depuis le XIXe siècle, lorsque les membres de la Sociéré Industrielle de Mulhouse y puisaient leur inspiration.
L’actualité tragique de ce vendredi 11 mars, jour du vernissage prend un  écho poignant, où flotte l’inquiétude pour la population japonaise.
De son récent voyage au Japon, Jean Jacques Delattre nous dévoile des images très éloignées des clichés révélant les contrastes entre modernité et tradition, entre agitation des rues et silence des temples.
Dans ses photographies, les rues vidées de leur foule laissent apparaître les réseaux de signalisation qui n’orientent personne. Elles figurent parfois le décor d’une scène de théâtre en devenir ou qui vient de s’achever. Le photographe saisit le bon moment, l’instant précis d’un temps suspendu, celui d’un mouvement de corps dans l’espace, un geste, un regard, un sourire, un éclat de rire. Ailleurs, mais toujours dans le décor d’une rue, dans l’isolement d’un bar ou d’un lieu public, il retiendra le bonheur des uns, l’insouciance ou l’épuisement des autres.
D’une foule, il extrait et isole sur fond de mur carrelé des individus mettant ainsi en valeur la richesse de cette population.
Aucun effet mélancolique ou de pathos ne caractérise les photographies de JJ Delattre qui témoignent de son regard enthousiaste, respectueux et retenu sur une société qu’il découvre et nous révèle.
texte Frédérique Goerig
Responsable de l’association Lézard Colmar
Dimanche 20 mars présentation de l’exposition par le photographe de 10 à 11 h
Première séance du 19 mars – mission dans l’esprit street photographie de 14 h 30 à 18 h
Seconde séance du 16 avril – débriefing autour des images de 14 h 30 à 17 h 30
Entrée libre, particpation limitée à 10 personnes, réservations au Lézard : 03 89 41 70 77
Dans le cadre du Week end de l’art contemporain le Lézard est ouvert le 20 mars, de 10 h à 11 et de 14  h 30 à 17 h 30
jusqu’au 25 avril 2011

Extrait de l’Alsace le Pays du 13 mars 2011
Le soleil de l’Italie a brillé, vendredi soir, lors de l’inauguration du 24 e Salon photo de Riedisheim, avec la présence du couple Tiziana et Gianni Baldizzone, qui comme la plupart des invités, ont eu un peu de mal à prononcer le nom de la commune qui les accueillait.
Pourtant, tous les invités d’honneur, réunis sur l’estrade, connaissent Riedisheim et son salon, qui est devenu le plus grand rendez-vous du grand Est pour les amateurs de photo. « Une noce entre Peugeot et Riedisheim » que Charles Buttner, président du conseil général, espère déjà « fulgurante » pour le 25 e anniversaire qui s’annonce. Et pour ça, on peut faire confiance aux deux coprésidents, Thierry Edel et Michel Weber, qui, déjà cette année, ont mis la barre très haut en invitant ce qui se fait de mieux en matière de photo, comme Françoise Huguier, T & G Baldizzone ou Jean-Jacques Delattre, le régional de l’étape.

ma photo avec la photo de l’auteur des photos  -;)