Régionale 16 en 2015

jusqu’au 17 janvier à la Kunsthalle de Mulhouse
Sans titre
est une exposition qui n’a ni titre ni thème. Une exposition qui montre les oeuvres, rien que les oeuvres de cinq artistes. Ni plus, ni moins. Inutile de chercher un fil conducteur, un sens caché, rien de tel n’a guidé le choix de ces artistes. Ils sont là pour la seule et la meilleure des raisons que l’envie de mieux les rencontrer, de montrer leur travail et le partager, le temps d’une Régionale.
Ils viennent de la « Regio »
Hösl & Mihaljevic (DE), Jeannice Keller (CH), Maja Rieder (CH)
et Silvi Simon (FR)

Hösl & Mihaljevic (DE)
Stefan Hösl est né en 1956 à Bonndorf en Forêt-Noire (DE), il vit et travaille à Fribourg.
Andrea Mihaljevic est née en 1956 à Constance (DE), elle vit et travaille à Fribourg.
Depuis 2002, Stefan Hösl & Andrea Mihaljevic collaborent ensemble sous le nom de Hösl & Mihaljevic.
Kunsthalle 1Le travail d’Hösl & Mihaljevic est traversé par l’image en mouvement et l’architecture. Héritiers d’un regard constructiviste, ils n’hésitent pas à l’enrichir d’une belle part d’humanité. Leurs interventions sont souvent liées à des espaces rencontrés ou occupés qu’ils déplacent dans les lieux d’exposition.
Kunsthalle 2Jeannice Keller (CH)
Née en 1975 à Appenzell (CH), elle vit et travaille à Bâle et Paris.
Les sculptures de Jeannice Keller se déploient dans des espaces qu’elles occupent
sur le mode du dialogue. À partir de tissus et de tasseaux, elle construit des installations
de lignes strictes et de plans souples qui défient et soulignent les architectures
investies, leurs qualités mais aussi leurs failles.

Kunsthalle.JPG 3
Maja Rieder (Ch)
Née en 1979 à Kestenholz, canton de Soleure (CH), elle vit et travaille à Bâle.
Maja Rieder travaille sur papier. Que ce soit avec du graphite ou
de la peinture, sur des surfaces morcelées, multiples, pliées, petites ou
grandes, posées au mur ou au sol, elle compose avec et sur le papier.
Toutes ses oeuvres répondent plastiquement à la générosité et à
la richesse de ce support.
Kunsthalle 4Silvi Simon (FR)
Née en 1970 à Livry-Gargan (FR), elle vit et travaille à Strasbourg.
Dont vous avez pu voir le travail à la galerie Iffrig à ST-ART
Silvi SimonLa lumière est la matière de Silvi Simon, elle est aussi son outil. Que ce soit dans des installations ou dans des photos, qu’elle appelle « chimigrammes », c’est en jouant, déjouant, façonnant voire capturant la lumière qu’elle modèle des espaces et crée des images à fort pouvoir d’attraction.
Silvi Simon. laserInstallation réalisée lors d’une résidence en milieu scolaire au lycée Lumière-Beauregard de Luxeuil-les-Bains, avec le soutien de la DRAC Franche Comté.
Co-production La Grosse Entreprise, dans le cadre du projet LUX ! Année internationale de la lumière.
Remerciements à Jean-Charles Beugnot, chercheur CNRS à l’institut FEMTO-ST, Besançon.
LES RENDEZ-VOUS
Kunstapéro : le jeudi 7 janvier à 18h00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec
l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Kunstdéjeuner : vendredi 11 décembre à 12h15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner*
Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire.
Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac
Rendez-vous famille : dimanche 10 janvier à 15h00
Une visite / atelier est proposée aux enfants et à leurs parents.
A partir de 6 ans
Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Bus tour : dimanches  13 et 20 décembre
Plusieurs circuits en bus sont proposés au départ de Bâle, Strasbourg et Fribourg.
Dimanche 13 décembre, possibilité de visiter l’exposition « Sans titre » de La Kunsthalle
au départ de Fribourg – Konzerthaus rdv à 10h00.
Payant, réservation en ligne www.reservix.de – mot clé : Regionale
Tickets : CHF 25.- \ EUR 20.-
Informations sur www. regionale@gmx.ch
Dimanche 13 décembre au départ de Fribourg
10:00 Départ de Fribourg, Konzerthaus
11.00 Städt. Galerie Stapflehus, Weil am Rhein
12.00 Kunst Raum Riehen
13.30 Projektraum M54, Bâle
15:00 La Kunsthalle Mulhouse
16.00 La Filature, Mulhouse
17:00 Retour
18:00 Arrivée à Fribourg
Possibilité de prendre le bus en cours de route
Pour construire votre visite / parcours au sein de l’exposition :
Emilie George / Chargée des publics
emilie.george@mulhouse.fr
+33 (0)3 69 77 66 47
Éventail des visites à thème téléchargeable sur www.kunsthallemulhouse.com
À l’attention des familles et du jeune public en visite autonome :
les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques du
Pôle Education et Enfance de la Ville de Mulhouse proposent un carnet de visite disponible à l’accueil.

ST-ART 2015, 20e édition

A l’occasion de ses 20 ans, ST-ART met à l’honneur la photographie
ST-ART s’inscrit dans les premières foires d’art française, après la FIAC.
90 galeries dont 32 viennent pour la première fois, un tiers des exposants étant des galeries internationales avec huit pays représentés : Allemagne, Belgique, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Pologne qui pendant 4 jours exposent leurs meilleurs artistes. Côté français, l’enjeu pour ST-ART est de ménager une place importante aux galeries régionales aux côtés des galeries parisiennes, sans oublier de permettre à de jeunes galeries de montrer le travail d’artistes émergents.  Sans oublier la carte blanche donnée à la ville de Strasbourg.

Invitée d’honneur de la 20e édition de ST-ART, la MEP, Maison Européenne de la
Photographie, présente sur 100 m2 ses collections au travers un solo show consacré
à Bettina Rheims et un programme vidéo présentant le travail de trois vidéastes :
Zhenchen Liu, Clorinde Durand et Béatrice Pediconi.

Bettina Rheims, Monica Bellicci

C’est en 1978 que tout commence, lorsqu’elle rencontre des stripteaseuses et qu’elle les photographie. Cette première série fait rapidement l’objet d’expositions et marque le début d’une longue carrière. Bettina Rheims se consacre alors entièrement à la photographie et à sa passion pour l’art et pour le sujet féminin
Sa sensibilité et son approche du modèle féminin, qu’elle magnifie dans sa nudité, en font une des photographes majeures de son temps et l’amène à travailler avec
de nombreuses célébrités telles que Madonna, Charlotte Rampling, Catherine Deneuve, Marianne Faithfull, Asia Argento, …. ainsi que des mannequins de renommée internationale comme Kate Moss, Claudia Schiffer ou Naomi Campbell.
En 1995 Bettina Rheims est choisie pour réaliser le portrait officiel du Président Jacques Chirac.
Depuis les années 1980, parfois avec la complicité du romancier Serge Bramly, Bettina Rheims développe ses recherches et son discours artistique: une nouvelle approche du corps féminin, une interaction avec le modèle et le photographe qui confine à l’intime, une liberté de regard sur la place du corps et l’image sociale qu’il projette, …
La Galerie belge Mazel présente les photographies de Bruno Timmer d’Antoine Roze
Antoine Roze
Hans Sylvester, Les enfants bergers d’Ethiopie, 2014. 0 la galerie Pom Turbil
DSC01291
BETTINA VON ARNIM présente le travail d’Isabelle Chapuis & Duy Nhan Duc
Isabelle Chappuis et  Duy Anh Duc
 
ainsi que l’Ecco Homo, oeuvre phare de Sébastien Salamand, dit le Turk
Bernard Kuhn avec ses photographies superposées
Bernard Kuhn
La Galerie Estampe de Strasbourg présente Hervé di Rosa, défenseur de l’art modeste, une gravure au carborundum
Hervé di Rosaainsi qu’une belle est gravure de Christophe Hohler de la cathédrale de Strasbourg
Christophe Hohler
Les Solos Schows :
Victor Matthews dans la galerie Art Passion de Pont à Mousson,
Enfant de Brooklyn, débutant sur les murs de Soho, peint et sculpte a présent tout blanc
et en studio
Victor Matthews
Pour la galerie Rendez-vous à Strasbourg Christophe Meyer et son univers de félins
Christophe Meyer
La galerie Bertrand Gillig de Strasbourg
Bertrand Gillig
la galerie de Christophe Fleurov de Strasbourg avec tableaux jouets de
Pierre Orssaud
et les poupées de Catherine Hunter
Galerie Christophe Fleurov
Galerie Radial Art Contemporain Frédéric Croizer
Radial Art Contemporain
Présentée par la Galerie No Smoking une libanaise Nosrat Aimaz
Nosrat Aimaz
La galerie Najuma de Marseille présente de très beaux Hans Hartung
ainsi que des toiles de Gaston Chaissac

DSC01327
Le street-art n’est pas en reste avec la galerie Berthéas qui présente Jonone,
Miss.Tic
Miss. Tic
ou encore Christian Guémy alias C215 avec No-Sunshine
C215 No-Sunshine
On peut voir en direct l’ Intervention In situ de l’artiste Eismael Bahrani à St’art
dans le fonds de la foire
Eismael Bahrani
Mon coup de coeur personnel à la galerie Anquins’Art
un dessin au fusain de Teresa Riba
Teresa Riba
reportage sur France 3 à partir de 17  » 40
le catalogue avec un Edito de Michel Nuridsany
écrivain et critique d’art peut être consulté en ligne

Martial Raysse

N’ayant vu que peu de toiles et installations de Martial Raysse,  (vidéo) artiste figuratif, poète, mondialement connu,  ayant écouter son double passage savoureux chez Laure Adler sur France Culture dans l’émission, Hors Champs ( 2 podcast) en direct de Venise,  du Palazzo Grassi, j’étais très curieuse de voir la rétrospective, de celui qui dit que l’art contemporain, n’a aucun intérêt pour lui, que c’était subalterne, qui ne croit pas à Cézanne, ni  à Matisse, (c’est facile à faire, c’est de l’esbroufe), qui copie les maîtres pour apprendre la peinture, qui dit que si Raphaël revenait il aimerait l’entendre lui dire : « c’est pas terrible, mais continue »
Martial Raysse

Un tableau, c’est de l’intelligence condensée, c’est comme un théorème mathématique, chacun peut le prendre par un bout et divaguer à partir de là.

Son travail est lié à son apprentissage et son expérience de la sagesse : « Il y a une quête initiatique dans mon travail, si on peut parler ainsi sans être prétentieux. Mais la sagesse n’est pas triste, elle conduit à une sorte de sérénité merveilleuse. L’austérité n’est pas un principe de sagesse, c’est la juste mesure qui est sage. »

Palazzo Grassi Martial Raysse

Il revient sur la comparaison que font les critiques entre ses premières œuvres et le Pop Art : « J’ai fait ces œuvres en 1960-1961, bien avant que les Américains ne se réveillent. Quand Warhol est arrivé avec sa série de Marylin Monroe, la peinture était encore fraîche ; moi j’avais fait cela un an auparavant. » Il évoque aussi son utilisation du néon : « J’ai utilisé du néon à une époque où on ne l’utilisait presque pas en France ; aux Etats-Unis, c’était courant dans la vie quotidienne, les artistes ne pensaient même pas à l’utiliser. Chez moi, à Nice, il n’y en avait que deux sur l’avenue de la Victoire, pour moi c’était des icones… »

Martial Raysse

Le motif de l’atelier est récurrent dans ses toiles : « Toute mon œuvre est marquée par mon environnement ; on est influencé par ce qui nous entoure et c’est susceptible de ressortir sur les images qu’on produit. »

Il évoque les couleurs toujours très vives de ses tableaux : « Beaucoup de gens sont dépaysés par les couleurs que j’utilise aujourd’hui. C’est en pratiquant la couleur que je suis arrivé à la ‘sur-couleur’. La maxime de la peinture, c’est de faire de la lumière avec de la matière. »

Martial Raysse

Selon lui, « l’art contemporain, ce n’est qu’une doxa, une rhétorique. » Et de constater que la peinture figurative a du mal à se faire une place au sein des galeries françaises : « Il y a de bons peintres figuratifs mais ils ne sont pas très connus. Beaucoup de jeunes gens, notamment des femmes, ont du mal à s’en sortir, surtout quand ils font de la peinture figurative. »

Martial Raysse

Il revient sur ses premières œuvres : « Pour la série Coco Mato, je n’avais pas de papier, je ne pouvais pas m’acheter de la toile, je travaillais sur des papiers journaux ou des papiers de mauvaise qualité. J’étais vraiment très pauvre. » Ces premières œuvres étaient exclues du marché de l’art.
« C’étaient des objets avec les moyens du bord, très humbles, qui témoignaient de la poésie mystérieuse des rapports humains dans une société à part. »

Martial Raysse

Il pense qu’un peintre ne devrait pas parler de sa peinture : « Je n’aime pas traduire mes tableaux, je n’aime pas en parler non plus, car je trouve que le peintre fait sous-titre à son tableau. C’est le principe même de notre époque, on connaît tout des peintres. J’aurais aimé être comme étaient les peintres anciens dont on ne connaît rien… » « Martial Raysse »
au Palazzo Grassi à Venise,  jusqu’au 30 novembre 2015

Martial Raysse
Le Palazzo Grassi a été construit entre 1748 et 1778, selon un plan dont le centre est occupé par une cour couverte où la lumière naturelle entre largement, comme elle entre dans les salons sur le Grand Canal. Un escalier double monte à la galerie du premier étage, suite d’arcades en balcon au-dessus de la cour. Les salles sont de proportions variées, en enfilade ou en angles. Il y a de l’espace et donc la possibilité de considérer les toiles les plus vastes de loin et de près.
Martial Raysse
 Caroline Bourgeois, commissaire de l’exposition, a  pris le parti pour Raysse,  de ne pas disposer les pièces selon leur date d’exécution, de la plus précoce à la plus récente, mais selon un agencement harmonieux.
Dès l’entrée,  la cour est occupée par de grandes vitrines où voisinent des assemblages pop d’il y a un demi-siècle, des bricolages d’hier, des objets détournés, des petits assemblages nés de la récupération de trois fois rien, des bronzes presque baroques et des ready-made de plastique. Une sorte de salle à manger-salon de nos grands parents.
D’autres de ces reliquaires sont dispersés au fil du parcours, de même que des néons et les films. Ils sont tous de la même veine, le Raysse ancien ou récent, avec ses calembours, ses sous-entendus, ses blagues, ses sarcasmes, ses titres pétiques. Il précise qu’il a utilisé les néons avant les artistes américains, car pour lui c’était nouveau, alors que l’Amérique était inondée de néons à cette époque. (années 60)

Martial Raysse
Quelques ensembles sont réunis sur un thème ou un genre, la baigneuse – il y a foule de baigneuses chez Raysse, à toutes les périodes –, le portrait – féminin y domine –, les mythes antiques – tels quels ou modernisés. Qu’ils dominent ne surprend pas, tant l’artiste s’y est régulièrement consacré. Mais d’autres, demeurés moins visibles, se manifestent grâce aux rapprochements.
Dans la campagne il choisit ses modèles, chiens,  coqs, cygne, paysans, carnaval, qu’il associe à des fêtes médiévales.

Martial RaysseModello pour Ici Plage, comme ici bas

A la cafétéria on voit Martial Raysse, 80 ans, dansant, dans une vidéo,  heureux, d’avoir pu exposer au Palazzo Grassi, ravi de l’opportunité que lui a offerte François Pinault, de donner à voir ses oeuvres à la lumière naturelle, qui lui semble de ce fait, des nouveaux tableaux, dans un écrin si prestigieux.

"Slip of the Tongue" à Venise

Je dois dire d’entrée, que de pénétrer à la Dogana, bâtiment du XVIIème siècle,  si particulier et emblématique, réveille en moi une émotion fébrile.
Il a ainsi changé de fonction pour la première fois de son histoire, abandonnant les trafics commerciaux pour accueillir des productions majeures de l’art contemporain et devenir un lieu pour les partager avec le public. Il  semble encore résonner de son passé.
Dogana
Slip of the Tongue, c’est la langue qui fourche
– Un train qui bifurque pour prendre la route qui ne mène pas à Rome,
Mais à Venise, à la Pointe de la douane – La punta della Dogana.
Voilà le titre de l’exposition
Slip of the Tongue : lapsus.
Visite sonore avec France Musique
Dogana
Elle est organisée par l’artiste d’origine vietnamienne Danh Vō (né en 1975), en collaboration avec Caroline Bourgeois.
C’est la première fois que la fondation Palazzo Grassi – Punta Della Dogana – Pinault Collection invite un artiste à jouer le rôle de commissaire.
Le nom de l’exposition, « Slip of the Tongue », est emprunté à l’artiste Nairy Baghramian (né en 1971), qui a beaucoup échangé avec Danh Vō. L’exposition semble tenter de « cartographier l’amitié ».
Le clou du spectacle : deux ensembles extraordinaires exécutés par l’artiste américaine Nancy Spero (1926-2010).

Nairy Baghramian, Slip of the Tongue
Nairy Baghramian, Slip of the Tongue

Certains projets présentés combinent les dimensions personnelles et sociales des relations entre artistes. Certains artistes n’ont jamais rencontré Danh Vō, comme Felix Gonzalez Torres (2009, Wiels Contemporary Art Centre, Bruxelles), Martin Wong (2013, Solomon R. Guggenheim Museum, New York), et son amie Julie Ault (2013, Artists Space, New York).
Ces notions permettent de tisser des liens entre les œuvres sélectionnées au sein de la collection Pinault ; des œuvres par Bertrand Lavier, Tetsumi Kudo, Lee Lozano… La conversation se poursuit entre les 35 artistes invités par Danh Vō, à laquelle une photo de Robert Manson donne un tournant remarquable.
Dogana
L’exposition « Slip of the Tongue » trouve une résonnance particulière à Venise, ville carrefour entre tradition et modernité, dont l’histoire a toujours été marquée par un équilibre instable entre division et communion. Cette résonnance est accentuée par le choix de Danh Vo d’insérer dans le parcours de l’exposition un dialogue entre des oeuvres contemporaines et des oeuvres plus anciennes provenant de l’Institut d’Histoire de l’Art de la Fondation Giorgio Cini et des Galeries de l’Accademia. Ces prêts s’inscrivent dans le lien de collaboration étroite et de développement de synergies qui s’est tissé entre Palazzo Grassi – Punta della Dogana et les deux institutions vénitiennes depuis 2014. Ils résultent, par ailleurs, du dialogue fructueux qui a eu lieu entre l’artiste Danh Vo et Luca Massimo Barbero à la Fondazione Giorgio Cini et Giulio Manieri Elia aux Galeries de l’Accademia. extrait  Elisabeth Lebovici
Le musée est une bouche dans laquelle nous rentrons avec nos regards.
Nos yeux se posent sur la bouche de Bertrand Lavier,
Bertrand lavier
Mais la langue est instable et nos corps glissent.
L’exposition parle des rencontres impromptues qui se créent entre une bouche, un mot, l’art et la grande histoire.
Slip of the Tongue, c’est le glissement qui fait qu’un frigo devient une œuvre d’art ou qu’une peinture de Giovanni Bellini de la Renaissance se retrouve découpée et recardée pour devenir autre chose.
Bellini
L’histoire est une suite de malentendus,
Et l’art est un élastique, qui s’étend, s’étire, prenant de ci delà une légende, un cadre, un carton.
Les hybridations du temps créent des surprises que des bouches nous disent – Par le biais d’un choix d’oeuvres dans la collection Pinault – Oeuvres déracinées sélectionnées par Danh Vo – artiste, curator de l’exposition.

Nancy Spero
Codex Artaud XVII (détail), 1972
© Nancy Spero, Courtesy Galerie Lelong, New York 12

C’est dans les mots d’Antonin Artaud, artiste engagé et enragé, que Nancy Spero trouva les moyens d’exprimer toute cette colère et cette frustration de sa condition de “femme-artiste“ dans les années 60/70.
Il n’était pas dans mon intention de composer des images qui viendraient illustrer les textes, mais bien de continuer à fracturer les écrits déjà fracturés d’Artaud. Fracturés par la perte de son esprit
au fil des séances d’électrothérapie, par le non-être, par la peur de perdre sa langue ; son
amertume face à son isolement exprimée dans des commentaires tels que :
“On lit les mémoires des poètes morts, mais, vivant, ils ne vous passeront même pas un verre d’opium ou une tasse de
café.”


Les citations que j’ai incluses portent surtout sur un désaveu de l’existence ou du monde matériel – un désaveu d’une vie passée dans un monde d’ombres et d’obscurité. J’ai volontairement employé les oeuvres d’Artaud pour exprimer un dégoût existentiel. La voix de “l’autre” (quoique masculin) me fournissait un outil capable de porter ma voix d’artiste réduite au silence. Néanmoins, j’ai préféré utiliser le texte original, en français, et, ce faisant, ne pas faciliter la lecture des citations. Le Codex Artaud se compose de couches superposées, il comporte des références “artistiques” : images tant égyptiennes, romaines que celtiques, autoportraits au miroir imaginaire de Léonard de Vinci, images renvoyant implicitement à mes oeuvres passées, auxquels
s’ajoutent des textes tapés à la machine comme s’il s’agissait de poésie concrète, et ainsi de suite.
Les images grotesques représentant des figures rêvées dans des cauchemars donnent les clés pour comprendre un langage qui sonderait du regard un abysse. Ces figures sont autant d’extensions des textes, dans le sens où je destinais ceux-ci à faire office de hiéroglyphes. Nancy Spero

Andres Serano
En 1987, Andres Serrano travaille à des photographies immergées dans des
fluides corporels. Il expérimente en versant du sang dans un récipient de
lait et en prenant la photo en même temps (Bloodstream, 1987). Il produit
des images monochromes de sang, de lait, ou d’urine comme « pigments purs »
(Blood, Milk, Piss). L’artiste construit des récipients en Plexiglas, qu’il remplit de
ces liquides, conservant ses matériaux dans des bouteilles de lait vides
entreposées dans la salle de bains du petit appartement où il vit alors. Cherchant
à produire quelque chose qui soit à la fois abstrait et une représentation –
une couleur et une substance – Serrano cadre ses photographies de façon
à ce que les bords des récipients ne soient pas visibles.
Livret guide de l’exposition
Slip of the tongue

Jusqu’au 31 décembre 2015
A la Punta della Dogana de Venise

Mer Méditerranée, Rabih Mroué

Rabib Mroué occupe tout l’étage de La Kunsthalle de Mulhouse avec une exposition personnelle
Mer Méditerranée jusqu’ au 15.11.2015
 Rabih Mroué.
Elle rassemble à La Kunsthalle Mulhouse un ensemble d’œuvres de cet artiste majeur de la scène libanaise. Plasticien, performeur, metteur en scène et aussi acteur interprète, Rabih Mroué est un artiste pour qui le rapport au monde passe par la création, sans limite de genre. Son œuvre est un point de vue unique sur les enjeux contemporains du Proche-Orient, par extension du monde, qu’il rapporte avec émotion et sincérité.
Rabih Mroué place son regard là où la vie et les événements le mènent, jamais loin de sa terre natale, jamais loin de son entourage. Que ce soit comme acteur d’une histoire familiale riche d’épisodes drôles et douloureux ou comme témoin d’une situation géopolitique complexe et meurtrie, il propose des œuvres dans lesquelles il engage sa personne aussi bien physique que morale. En reprenant les images, les mots liés au proche orient et abondamment diffusés par les médias, en les saisissant et les réinjectant dans ses films ou ses photographies, il s’emploie à décaler le regard du spectateur qu’il implique volontiers à ses côtés. Ses œuvres rappellent l’importance de se sentir concerné par la réalité de l’actualité même si, au quotidien, les faits énoncés par les uns ou écoutés par les autres se bousculent et tombent souvent dans le piège de la banalité et de l’oubli. Avec Rabih Mroué, ces mêmes faits reprennent vie et corps dans un travail qui inscrit côte à côte l’information et le devoir de responsabilité. L’histoire contemporaine nous regarde autant qu’elle le regarde.
Libanais, il parle de son pays, des évènements qui s’y sont passés, de sa famille, de lui-même.

Plasticien, performeur, metteur en scène et aussi acteur interprète, Rabih Mroué est un artiste pour qui le rapport au monde passe par la création, sans limite de genre. Son œuvre est un point de vue unique sur les enjeux contemporains du Proche-Orient, par extension du monde.

L’exposition suit trois axes principaux :
Dès l’entrée une vidéo dans laquelle s’effondre un immeuble, puis à côté d’un collage intitulé Exodus, 2015, une vidéo où Rabih Mroué présente ses excuses :
Rabih Mroué I the undersigned
Je soussigné, Rabih Mroué, vous présente publiquement à vous
tous et à tout le peuple libanais mes sincères excuses. D’abord,
je tiens à préciser que ma décision ne doit pas être comprise
comme une réaction, ou même une action. Depuis la fin de la
guerre, je suis obsédé par cette idée et ce besoin, mais…
Officiellement, la guerre civile libanaise s’est achevée en 1990, et
jusqu’à présent, aucun des responsables encore au pouvoir n’a
présenté d’excuses au peuple libanais pour ce qu’il a commis, à
l’exception d’une seule personne, comptée au nombre de ceux
qui ont perdu la guerre : Asaad Shaftari. En 2002, soit près de 12
ans après la fin de la guerre, Asaad Shaftari publie un court texte
dans un quotidien arabe où il présente ses excuses. Personne n’a
pris ses excuses au sérieux. Elles n’en demeurent pas moins les
premières excuses officielles présentées aux Libanais.
Comme tant d’autres citoyens, j’ai longtemps attendu des excuses
des politiques, mais en vain. C’est pourquoi j’ai décidé de
m’excuser pour tout ce que j’ai commis durant la guerre civile.
Cependant, je dois préciser que ceci n’est pas une confession ;
il y a une grande différence entre se confesser et présenter ses
excuses. Personnellement, je ne crois pas aux confessions.
Pourquoi ces excuses maintenant ? En fait, jusqu’à aujourd’hui,
je n’ai pas eu assez de courage pour franchir le pas. Peut-être la
peur et la lâcheté m’ont-elles toujours empêché de satisfaire ce
désir. À présent, il est plus que temps de m’excuser auprès de
vous, mes frères et soeurs, mes amis, camarades et compagnons,
mes ennemis.
Respectueuses salutations,
Rabih Mroué

Sans trop savoir pourquoi, je collectionne des portraits de moi
comme une personne disparue, recherchée dans des petites annonces
parues dans la presse locale . Je me suis toujours demandé
comment une personne pouvait disparaître, surtout dans
un petit pays comme le Liban, où l’on dit que tout le monde
se connaît, que la société est confessionnelle, communautariste,
tribale, etc.

Rabih Mroué Exodus
Quel que soit le niveau de contrôle et d’autorité au Liban
(comme dans n’importe quel pays d’ailleurs), il y a toujours
des failles, des fissures dans lesquelles les gens disparaissent. Ils
fuient, ils se cachent, ils se perdent et parfois même commettent
des crimes sans laisser aucune trace.
Il me semble que nous, citoyens libanais, pour exister en tant
qu’individus, devons payer le prix fort, celui des enlèvements,
des disparitions, des meurtres ou de devenir des martyrs. Et
encore, je ne suis pas certain que cela suffise
Rabih Mroué

Je ne raconte pas pour me souvenir. Au contraire, je le fais pour
être sûr que j’ai oublié. Ou du moins pour être sûr d’avoir oublié
certaines choses ; qu’elles se sont effacées de ma mémoire. Lorsque
je suis sûr d’avoir oublié, je tente d’identifier ce que j’ai oublié. Et
ce faisant, je commence à deviner et dire : peut-être, c’est possible,
probable, cela se pourrait, je crois, je ne suis pas sûr… Ainsi, je
réinvente ce que j’avais oublié d’après ce dont je me suis en fait
souvenu. Après un temps indéfini, je raconte à nouveau. Pas
pour m’en souvenir mais pour être sûr d’avoir oublié, au moins
en partie… et ainsi de suite.
Cette opération peut sembler répétitive, mais c’est l’inverse, c’est
un refus de revenir aux commencements ; et que savez-vous des
commencements ? Ainsi j’oscille sans cesse entre souvenir et
oubli, oubli et souvenir, souvenir et oubli jusqu’à ce que la mort
vienne. Je parie sur la mort pour me faire tout redécouvrir sous
un jour nouveau. Même s’il n’y avait rien de nouveau, cela serait
en soi une découverte.

 Puis par le passage d’une vidéo on se trouve  dans un espace où
Les manifestants syriens filment leur propre mort.
Rabih Mroué

Je me suis retrouvé à naviguer d’un site Internet à l’autre à la
recherche d’informations sur la mort en Syrie. J’ai trouvé beaucoup
de choses, mais certaines vidéos m’ont particulièrement
saisi. Elles montrent le contact visuel entre un sniper et un
caméraman, au moment où la ligne de tir du fusil et l’objectif
de la caméra se rencontrent : double visée / double shooting.
On peut voir et entendre le tir du sniper, et au mouvement de
l’image on comprend que le caméraman s’écroule. RM

Rabih Mroué 2 hours without war

 Le 11 juillet 1982, durant le siège israélien de Beyrouth,
un bref accord de trêve fut conclu entre les parties palestiniennes
et libanaises d’une part, et l’armée israélienne
d’autre part, et pour cause : le match final de la coupe
mondiale de football.
La trêve était de deux heures environ, le temps du match.
Durant ces deux heures, aucun coup de feu ne fut tiré,
aucun incident sécuritaire ne vint ébranler l’accord.
Cette vidéo montre les 2 dernières secondes
de ce match qui opposait l’Italie à l’Allemagne.
Ces 2 secondes ont été étirées jusqu’à 2 minutes.
Ces 2 minutes sont accompagnées des 5 premières
mesures de la Suite N°6 de Bach.
Ces 5 mesures sont répétées 8 fois.
La durée de ce film représente la durée de la trêve.
Les 2 secondes étirées à 2 minutes représentent
les 2 heures de la trêve.
Essayez de ressentir ces 2 minutes
comme étant 2 heures.
2 heures sans guerre.
2 heures sans violence.
2 heures

 Puis il nous parle de ses proches, sa tante, son frère touché par une balle à l’âge de 18 ans, qui se rééduque, son grand père, immense amateur de littérature, qui a confectionné
pour son plaisir des fiches pour chacun de ses livres, et que Rabih a reconstitué pour l’occasion.
Rabih Mroué neige

Longtemps, ma tante maternelle a enregistré la neige
parce qu’elle croyait qu’elle contenait des messages subliminaux
des ennemis du Liban. Elle s’évertuait vainement
à les décoder. Elle fit même appel à un spécialiste
en décryptage. Lui non plus ne trouva aucun message
secret. Avec le temps, elle est devenue dépendante de
ces écrans de neige, en oubliant cette histoire de messages
ennemis. Elle continue à faire des enregistrements,
qu’elle conserve. Peut-être aime-t-elle la neige,
et à Beyrouth il ne neige jamais. Peut-être voulait-elle
devenir danseuse et a-t-elle trouvé dans ces rapports sa
propre écriture chorégraphique.

Rabih Mroué
La bibliothèque :
Le grand père possédait une bibliothèque de plus de 8000 livres.
Passé soixante-dix ans, sa vue baissa et il ne se souvint plus de
l’emplacement exact de chaque livre. Pour trouver un livre précis,
cela lui demandait beaucoup de temps et d’effort. Le père imagina
une solution : il demanda à sa fille (la soeur) de l’aider à mettre au
point un système de catalogage des livres…
Le livre :
En 1979, le père décida d’écrire un livre de mathématiques en
s’inspirant des théories de Fibonacci. Au moment où il s’y mit,
la guerre repartit de plus belle à Beyrouth. Le père persévéra
dans son projet, malgré la guerre civile qui tentait de contrarier
ses efforts intellectuels…
La nouvelle (Échec et mat) :
En 1989, le fils écrivit sa première nouvelle. C’était l’histoire
d’une famille enfermée dans leur maison pendant un échange
de tirs d’obus entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest…
Du 23 au 25 octobre, Lina Majdalanie propose, en parallèle à l’exposition, un programme de rencontres, performances et projections pour mieux comprendre les enjeux et la place du Liban dans le monde contemporain. Le programme précis sera dévoilé à l’ouverture de l’exposition.
Et enfin, le 24 et 25 novembre, en partenariat avec La Filature, Scène nationale – Rabih Mroué présentera Riding on a cloud.
Ils étaient déjà présents sur scène à la Filature, dans le cadre des Vagamondes, 
33 tours et quelques secondes (2012),
Retrouvez les diverses manifestations et évènements liés à l’exposition
sous

De nouveaux Talents Contemporains à la Fondation François Schneider

Il est désormais de tradition à la Fondation François Schneider de Wattwiller de présenter chaque année une exposition consacrée aux lauréats du
concours Talents Contemporains.
D’octobre au 20 décembre 2015 sont montrés les travaux des artistes de la sélection de l’année 2013.
Depuis 2011, la Fondation François Schneider soutient les artistes avec ce concours par l’acquisition de leurs oeuvres et leur mise en valeur au Centre d’Art Contemporain de la Fondation, entièrement dédié à la rencontre de l’art et de l’eau.

lauréats François Schneider
Le grand jury sous la présidence de Jean-Noël Jeanneney a porté son choix sur quatre artistes des plus surprenants –Yoav Admoni, Antoine Gonin, Harald Hund et Olivier Leroi.
Le thème de l’eau est le fil conducteur de ces réalisations. On passera de l’installation-vidéo à la photographie en passant par des objets en verre soufflés. Cet ensemble propose aux visiteurs de voyager dans ces univers forgés par des regards critiques et de réflexion, mais aussi d’humour et d’amusement.
Yoav Admoni, né en Israël, dont le travail évolue entre l’installation, la performance et la
vidéo représente l’importance de l’eau et des problèmes environnementaux dans les conflits.
Les photographies en noir et blanc d’Antoine Gonin retranscrivent l’empreinte que l’homme laisse sur le paysage dont l’eau est le motif central.
Harald Hund dans ses vidéos et films expérimentaux, détourne les valeurs quotidiennes, notamment celles liées à l’habitat.
Dans la vidéo Apnoe, réalisée dans une piscine, il met en scène une famille écrasée par les lourdeurs du quotidien.
Entre sculpture-objet, assemblage, photographie et ready-made, Olivier Leroi
développe un travail multiforme dont les thèmes naissent d’une expérience instinctive du
terrain.
L’exposition présente les oeuvres acquises par la Fondation dans le cadre du concours
2013 « Talents Contemporains » aux côtés d’oeuvres prêtées par les artistes.
Et l’on sera ravi également avec le « bonus » de l’exposition.
En effet, on aura l’occasion de revoir deux oeuvres issues de la collection : il s’agit de l’oeuvre Stumbling block II d’Etienne Fouchet et de Onde de Laurent Faulon.
Et nul doute que dans le bel écrin de la Fondation, la découverte et la surprise seront au
rendez-vous.
Yoav ADMONI né en 1983 – Israël
Évoluant entre la sculpture et la performance, le travail de l’artiste
israélien Yoav Admoni représente une réflexion sur nos notions de la
nature et sur la relation qu’entretient notre corps avec l’environnement
naturel. Ses oeuvres sont toujours conçues en lien étroit avec un endroit
spécifique et cherchent à révéler la structure de pouvoir souvent cachée
entre les éléments culturels et naturels inhérents à un lieu.
Le projet Bodies of Water thématise le rôle de l’eau à Jérusalem,
Mostar et Tijuana/San Diego, trois villes de conflits ethniques. Par le
biais de performances faisant référence à la problématique spécifique
de chaque endroit, l’artiste montre le rôle primordial que l’eau et des problèmes
environnementaux jouent dans les conflits en question.

Yoav Admoni Bodies of Water, 2015 3 vidéos(Mostar, Tijuana/ San Diego /Mostar installation, pierre, combinaison de pêche en plastique, roseau, Vidéo HD
Yoav Admoni
Bodies of Water, 2015
3 vidéos(Mostar, Tijuana/ San Diego /Mostar
installation, pierre, combinaison de pêche en plastique, roseau, Vidéo HD

Antoine GONIN né en 1951 – France
Dans sa série Empreintes, des photographies en noir et blanc,
Antoine Gonin met en scène des traces que l’activité humaine
imprime au paysage. Alliant un objectif documentaire à un
langage formel épuré, ses visions d’environnements façonnés par
l’homme ont été captées au fil de ses nombreux voyages autour du
globe.
L’eau constitue un motif essentiel de cet oeuvre. Elle y figure
comme source de vie, mais également comme un fond abstrait sur
lequel se déploient des signes inspirés autant par la calligraphie
que par l’art minimal devenant ainsi un champ poétique pour l’imaginaire.
Antoine Gonin Empreinte, 2012-2013, ensemble de 5 photographies, dimensions variables
Antoine Gonin
Empreinte, 2012-2013, ensemble de 5 photographies, dimensions variables

Harald HUND né en 1967 – Autriche
En collaboration étroite avec le scénographe Paul Horn, l’artiste
autrichien Harald Hund se consacre dans ses vidéos et films
expérimentaux depuis plusieurs années à la thématique de l’habitat,
évoquant avec ironie les contraintes et absurdités de nos vies en
communauté.
Filmé entièrement sous l’eau dans une piscine de l’Université de
Vienne, Apnoe interroge la notion de « normalité » en montrant le
quotidien d’une famille dans son appartement. La situation filmique sous l’eau souligne la
sensation de lourdeur qui règne dans ce noyau familial et la pression qui pèse sur chacun de ses membres.
Harald Hund Apnoe, 2011, vidéo HD, 10’
Harald Hund
Apnoe, 2011, vidéo HD, 10’

Olivier LEROI né en 1962 – France
Entre sculpture-objet, assemblage, photographie et ready-made,
Olivier Leroi développe un travail multiforme dont les thèmes
naissent d’une expérience instinctive du terrain. Celle-ci s’exprime
aussi dans des oeuvres participatives telles l’action qui consistait à
faire tomber la première neige au Mali ou l’introduction d’une
molécule d’eau dans la Loire.
Ce projet permettait de suivre une balise Argos des sources de la
Loire jusqu’au Mexique. Souffles a été inspiré par cette expérience.
Dans cette oeuvre composée de deux parties, le goujon et la grémille révèlent la zone de
mélange des eaux qui est l’estuaire, où se rencontrent poissons d’eau douce et poissons de
mer.
Olivier Leroi Souffles, 2007, sculpture, poissons taxidermisés, verre soufflé, Env. 12 x 100 x 8 cm
Olivier Leroi
Souffles, 2007, sculpture, poissons taxidermisés, verre soufflé, Env. 12 x 100 x 8 cm

 
Le bonus de l’exposition
Etienne FOUCHET né en 1981- France
L’histoire que raconte le travail d’Étienne Fouchet est le
résultat de ses hybridations, greffes, assemblages, ligatures,
collages, lacérations. Il décrit les objets qui en résultent comme
« échoués à marée basse, lorsque la mer est au repos ». Le
mystère de ces objets réside dans l’association de formes
naturelles, organiques avec des marques d’intervention qui
relatent une histoire personnelle. Stumbling block II s’inspire
également du monde maritime et se compose de deux blocs
géométriques, rectangulaires, dont l’un est posé sur l’autre, l’un
est l’écho et le socle de l’autre. Ils reposent en position
horizontale, sur des faces bombées. Ils s’affirment dans un rapport d’échelle, d’équilibre et de densité. Durant le processus de création, le matériau passe de l’état liquide à l’état solide. Cette métamorphose évoque les propriétés de l’eau, capable de redessiner les paysages, de se transformer.
Etienne  Fouchet Stumbling Block II, 2009, résine polyuréthane, 200 x 180 x 70 cm
Etienne Fouchet
Stumbling Block II, 2009, résine polyuréthane, 200 x 180 x 70 cm

Laurent FAULON né en 1969 – France
En une vingtaine d’années, la recherche artistique de Laurent
Faulon s’est développée autour de différents thèmes – comme le
rôle du corps dans notre société et notre culture, le
consumérisme occidental, l’individu et le collectif –, tout en
empruntant une grande diversité de médiums : sculpture,
installation, dispositif sonore, photo, vidéo, film 16mm,
performance. Quel que soit le médium retenu, l’eau demeure un
matériau récurrent dans l’oeuvre de l’artiste. Onde est constituée
de trois grands containers à déchets en plastique noir remplis
d’eau. Des haut-parleurs installés à l’intérieur des containers
transmettent une vibration créant un mouvement rythmé de la surface de l’eau.
 
Laurent FAULON Ondes, 2004, containers à déchets en plastique, eau colorée, haut-parleurs, dimensions variables
Laurent FAULON
Ondes, 2004, containers à déchets en plastique, eau colorée, haut-parleurs,
dimensions variables



Commissariat d’exposition, scénographie
Auguste Vonville, Directeur culturel
Du 3 octobre au 20 décembre 2015
Centre d’Art Contemporain Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée 68700 WATTWILLER
Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10
info@fondationfrancoisschneider.org
http://www.fondationfrancoisschneider.org
Du mercredi au dimanche de 10h à 18h

Future Present au Schaulager

Le Schaulager présente, l’exposition FURURE PRESENT, une rétrospective de la collection Emanuel Hoffmann, crée dès 1933. C’est une formidable chance d’explorer
le lieu et la collection, en plongeant dans les entrailles, en grimpant dans les étages,
du lieu dont les architectes sont les très réputés suisses , Herzog et de Meuron.
schaulager_aussen3
Le Schaulager, qui abrite la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a pour mission à la fois d’entreposer, étudier et présenter l’art moderne et contemporain. Il s’adresse d’abord aux spécialistes, ainsi qu’aux enseignants et étudiants. Les expositions et manifestations ouvertes à un public plus large sont occasionnelles.
Maja Oeri, fille de Vera Oeri-Hoffmann est la présidente actuelle de la fondation Emmanuel Hoffmann. Elle a aussi créé, en 1999, la
fondation Laurenz, du nom de son fils décédé. La fondation Laurenz a en particulier soutenu la création du Schaulager.
Un concept lancé par Maja Oeri ; il s’agit d’un espace qui se situe entre l’entrepôt d’un musée et le musée lui-même, puisque les pièces qui s’y trouvent peuvent être vues.
La Fondation Lorenz a aussi créé un poste de professeur pour l’art contemporain à l’Université de Bâle. Cette fondation soutient aussi, à hauteur de près de 50 millions de francs suisses, la création de la nouvelle aile du Musée d’art de Bâle (Kunstmuseum)
Origine de la Collection
Emanuel Hoffmann (1896-1932) a étudié le droit à Bâle et à Berne. Il a préparé son doctorat dans l’ entreprise chimique et pharmaceutique, fondée par son père Fritz Hoffmann-La Roche.
Emmanuel Hoffmann
En 1921, il a épousé Maja Stehlin. Avec leurs trois enfants, Andrew (1922-1933), Lukas (* 1923) et Vera (1924- 2003), le jeune couple vit d’abord à Paris, puis à Bruxelles, où Emanuel Hoffmann de 1925-1930, dirige la branche belge de l’entreprise familiale .En 1930 la famille retourne à Bâle, où Emanuel Hoffmann devient directeur adjoint au siège de F. Hoffmann-La Roche AG . Le jeune couple s’ engage résolument dans l’art et a acquiert ses premières œuvres de leurs amis artistes. En 1930 Emanuel Hoffmann est nommé à la Commission de la Convention de Bâle, puis un an plus tard en prend la présidence.

Maya Öri, Photo Véronique Bidinger
Maya Öri,
Photo Véronique Bidinger

À ce titre, il accorde une attention accrue et se consacre à la promotion de l’art contemporain en créant un Art club. En 1932 Emanuel Hoffmann meurt, prématurément à 36 ans dans un accident de voiture. En sa mémoire, et dans la continuité de l’engagement d’ Emanuel Hoffmann pour l’art contemporain, Maja Hoffmann-Stehlin fonde en 1933, la Fondation Emanuel Hoffmann.
Schaulager, Maya Hofmann
Maja Sacher-Stehlin (1896 -1989). Originaire d’une famille d’architectes, a étudié la sculpture à Munich et a ensuite suivi des cours chez le sculpteur Antoine Bourdelle à Paris
Veuve, elle a épousé en 1934 , en seconde noce, le Chef d’orchestre Paul Sacher.
L’architecture de la nouvelle maison commune sur le Hofgut Schoenberg à Pratteln est conçue par Maja Sacher-Stehlin elle-même. Elle en était directeur des travaux et a conçu les intérieurs. Sur le Schoenberg elle avait un atelier où elle crée ses sculptures. De 1940 à 1964, elle était la première femme membre de la Commission de l’Art Public Collection de Bâle. La collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a été donnée en 1941 en tant que prêt permanent de l’Art Public Collection de Bâle, pour la rendre plus visible.. Jusqu’en 1979, elle était présidente de la Fondation Emanuel Hoffmann. Son dernier grand projet a été la création du Musée d’art contemporain de Bâle, qui a été fondée en Europe comme le premier musée art contemporain, le Gegenwartskunst de Bâle.
Pour son engagement et son esprit visionnaire, en 1980 la ville de Bâle a honoré Maja Sacher-Stehlin à titre posthume, en donnant son nom à la place située devant le Musée d’art contemporain.
Schaulager
Le Schaulager présente l’exposition future présentent la première fois depuis plus de trente ans un large aperçu de la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann.
La Fondation  est dédiée à  la collecte et la présentation de l’art contemporain. Dans les espaces d’exposition uniques, complétés par des présentations dans les autres pièces du Schaulager, la collection peut être vue dans une zone de plus de 5000 m², dans les espaces publics et dans les environs de Bâle.
Depuis 1941, l’année où la fondatrice laisse la collection en prêt permanent à la Öffentliche Kunstsammlung, la Fondation Emanuel Hoffmann est étroitement liée à cette institution. En termes d’ouverture et de générosité, le contrat qui les unit, pratiquement inchangé jusqu’à aujourd’hui, est un modèle du genre. Il permet ainsi d’intégrer les œuvres de la Fondation dans la collection du musée pour renforcer et compléter celle-ci. Les visiteurs réguliers du Kunstmuseum et du Museum für Gegenwartskunst connaissent donc déjà bon nombre d’œuvres d’art de la Fondation Emanuel Hoffmann, parmi lesquelles l’on pourrait citer la Girafe en feu de Salvador Dalí, La Tour Eiffel de Robert Delaunay ou l’ensemble Joseph Beuys et son légendaire Schneefall (Chute de neige).
 
alvador Dalí, Girafe en feu, um 1936/1937,  Öl auf Holz, 35 × 27 cm,  Emanuel Hoffmann-Stiftung,  Depositum in der Öffentlichen Kunstsammlung Basel, © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí / 2015, ProLitteris, Zurich,  Foto: Öffentliche Kunstsammlung Basel, Martin P. Bühler
Salvador Dalí, Girafe en feu, um 1936/1937,
Öl auf Holz, 35 × 27 cm,
Emanuel Hoffmann-Stiftung,
Depositum in der Öffentlichen Kunstsammlung Basel,
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí / 2015, ProLitteris, Zurich,
Foto: Öffentliche Kunstsammlung Basel, Martin P. Bühler

Le conseil de la Fondation, dont le directeur ainsi que le président de l’OeKB sont des membres de droit, s’emploie toujours activement à l’acquisition d’art contemporain. Notamment ces vingt dernières années, sous la présidence de Maja Oeri – petite-fille de Maja Sacher –, la collection a considérablement augmenté.
Depuis plus de trente ans, une première occasion est désormais offerte de découvrir l’essentiel de cette collection. Des tableaux, sculptures et dessins, ainsi que des installations, photographies et vidéos sont présentés dans un enchaînement chronologique allant de la modernité classique jusqu’à notre époque actuelle; des œuvres plus anciennes et familières en côtoieront d’autres, qui n’ont été que peu voire jamais exposées.
L’exposition FUTURE PRESENT montre combien la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann s’est constituée avec rigueur et continuité au fil du temps, quels accents elle a voulu mettre, quels choix souvent audacieux elle a su opérer pour évoluer en restant tournée vers l’avenir. La devise « Confiance en l’avenir », formulée à l’origine par la fondatrice, reste pleinement d’actualité.
L’exposition PRESENT FUTURE est comme un « voyage à travers différents mouvements artistiques du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui », de l’art  moderne à l’art contemporain.
Di Caprio
Elle comprend des peintures, sculptures, dessins et installations, photographies et vidéos.
A l’affiche les premiers modernes classiques, avec les œuvres de Max Ernst, Hans Arp et Joan Miró ou le célèbre tableau de Salvador Dalí girafe en feu et la Tour Eiffel par Robert Delaunay.
Delauney
Des œuvres significatives de la première moitié du 20e siècle sont présentées par les chutes de neige d’installation emblématique de Joseph Beuys ou des exemples importants d’œuvres de Bruce Nauman. D’autres œuvres remarquables par Jeff Wall, Katharina Fritsch, Robert Gober, Tacita Dean, David Claerbout, Thomas Demand, Elizabeth Peyton ou Peter Fischli et David Weiss, et de nombreux autres témoins de l’évolution de l’art contemporain au cours des dernières décennies.
Paul Klee
Jusqu’au 31.01.2016, vous pouvez voir les œuvres exposées dans les étages et au sous-sol du Schaulager, organisées en 25 sections ainsi que des installations en extérieur 
Comptez une demi-journée
Publication  : un immense catalogue, en allemand
NEUERSCHEINUNG
FUTURE PRESENT.
DIE SAMMLUNG DER EMANUEL HOFFMANN-STIFTUNG
Un livret guide, avec un plan, accompagne l’exposition, ( allemand, anglais et français).
Information
Horaires :
Mardi, mercredi, vendredi 10.00-18.00 Jeudi 10.00-20.00
Samedi, dimanche 10.00-18.00
 Tram n° 11 depuis St Louis Grenze ou Gare SBB
arrêt Schaulager
www.schaulager.org
Visite guidée en Francais
06.09. | 13.00-14.00

Haroon Mirza / HRM Ltd au Musée Tinguely

Vidéo du vernissage
Un jeu de piste, un parcours malicieux, ponctué de sons et de lumière,
est mis en place par le musée Tinguely pour la nouvelle exposition
dHaroon Mirza.
HaroonMirza
C’est la plus grande exposition à ce jour, de l’artiste Haroon Mirza
que le Musée Tinguely de Bâle  présente cet été et jusqu’au 06.09.2015
C’est toujours un choix judicieux de la part de
Roland Wetzel, Directeur du Musée Tinguely et curateur de l’exposition.
Mêlant sons et lumières, souvent aussi des vidéos, films et objets trouvés ou même des oeuvres d’autres artistes, les installations de Mirza occupent tout l’espace qui les entoure et génèrent ainsi des expériences perceptives immersives qui sollicitent la vue, l’ouïe mais aussi le sens de l’orientation.
Haroon Mirza/hrm199 Ltd. Ausstellung
À travers des oeuvres déjà existantes et d’autres qui sont spécialement conçues pour l’occasion, le Musée Tinguely présente un large panel de l’art de Mirza.
L’exposition « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » porte une attention particulière aux pratiques collaboratives de l’artiste. Le titre, qui reprend le nom officiel de
l’atelier de Mirza « hrm199 Ltd. », reflète d’ailleurs cette approche.
La création artistique est toujours un processus à plusieurs, que ce soit les collaboratrices et collaborateurs en atelier, l’architecte ou les personnes impliquées sur le lieu de l’exposition, mais aussi d’autres artistes, qui participent avec leurs oeuvres ou en dialoguant sur un mode créatif et individuel afin de créer du neuf, :
 
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Alexander Calder, Channa Horwitz et Anish Kapoor dans le cas présent.
Différentes formes d’interactions artistiques, d’appropriations, de structures d’échanges, de complicités et jusqu’à l’activité curatoriale même deviennent ainsi tangibles.
Haroon Mirza (né en 1977 et vivant à Londres) a fait des études de peinture, design et théorie à la Winchester School of Art, au Goldsmiths College et au Chelsea College of Art. En 2011, un Lion d’argent à la 54e Biennale de Venise lui vaut une reconnaissance internationale. En 2014, il s’est vu décerner le Zurich Art Prize et le Nam June Paik Award.
Haroon Mirza work 2015 Picture - David Bebber
Le travail artistique de Mirza s’accomplit comme une constante expérimentation dans laquelle s’inscrivent l’analyse critique des conditions de réalisation et les catégorisations de la production artistique. Ses installations multimédias, sons et lumières, relèvent d’une grande précision formelle tout en proposant une narration complexe. Elles sont faites pour être vues et entendues, et interrogent le rapport des facultés sensorielles entre elles. Souvent réalisées in situ, elles relèvent d’un dialogue complexe avec les multiples matériaux traités, qui vont des appareils audio, LEDs et panneaux solaires jusqu’au found footage et travaux d’autres artistes.
Même ses propres oeuvres sont en partie recyclées dans de nouveaux travaux.
Un des motifs récurrents de l’artiste est l’« abus », le détournement créatif et la transformation d’appareils et systèmes fonctionnels, comme autant de stratégies de rupture et d’élargissement des possibilités.
Par des procédés artistiques comme l’appropriation, l’utilisation de ready-mades et reverse ready-mades, ou encore l’introduction de systèmes self-governing, Mirza interroge les conditions de production de l’art et déconstruit de manière ludique les rôles de l’auteur et de l’artiste. C’est sur cet aspect que porte avant tout l’exposition
« Haroon Mirza/hrm199 Ltd. »,
Haroon Mirza
la programmation du Musée Tinguely s’intéressant particulièrement aux idées artistiques actuelles que l’on trouve en germe dans la pratique artistique novatrice de Jean Tinguely. En effet, dès la fin des années 1950, Tinguely expérimentait les formes coopératives et anti-institutionnelles de production des oeuvres d’art, par exemple dans des oeuvres réalisées conjointement avec Yves Klein (La Vitesse totale, 1958) ou avec des projets d’exposition tels que « Dylaby », « Hon » ou Le Cyclope.
Dans quelle mesure une exposition personnelle est-elle aussi – sur fond de déconstruction du statut d’auteur – forcément une exposition collective ? C’est en soulevant cette question que « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » présente des formes très diverses de collaboration artistique. À ce propos, l’oeuvre An_Infinato (2009), qui intègre le footage du film de Guy Sherwin Cycles #1 (1972/1977) et de la vidéo de Jeremy Deller Memory Bucket (2003), revêt une position clé pour l’évolution des pratiques collaboratives au sein du travail de Mirza. À cette oeuvre fait face l’installation Sound Spill (Second Edition) (2009/2015), conçue par Mirza et Richard Sides, qui certes préserve l’intégrité des trois films et vidéos rassemblés, mais tout en les replaçant dans un contexte nouveau.
18_ChannaHorwitz
Avec une installation son et lumière, Mirza se prête à un dialogue artistique qui réagit aux dessins conceptuels de Channa Horwitz. Dans un autre travail, il incorpore un miroir concave d’Anish Kapoor et en sonde les qualités acoustiques à l’aide d’un haut-parleur. En revanche, la sculpture en marbre Standing Stones (2015), que Mirza a réalisée avec le sculpteur italien Mattia Bosco et dotée d’un dispositif technique, est davantage de nature coopérative (cette sculpture est exposée dans Solitude-Park). Dans plusieurs oeuvres, Mirza renvoie directement à la collection du Musée. Inspiré par les crissements métalliques caractéristiques de la Danse Macabre (1986), Mirza a imaginé une intervention son et lumière. Dans Pavilion for Optimisation (2013/2015), l’artiste intègre plusieurs sculptures-radios de Tinguely. Sa nouvelle réalisation Duet for a Duo (2015), composition faite de bruits, s’inspire des oeuvres d’Alexander Calder et de Jean Tinguely. Untitled (c. 1940) de Calder est mis en mouvement au moyen d’un ventilateur, offrant ainsi une occasion rare de redécouvrir dans sa conception première une sculpture prévue à l’origine pour bouger et tinter (mais présentée généralement à l’arrêt pour des raisons de conservation). Simultanément, deux autres sculptures-radios de Tinguely émettent leurs sons.
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Publication
À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue qui sert de plateforme pour présenter les nombreuses structures sous-jacentes des interactions créatives et pratiques
Pendant Art Basel un horaire spécial du lundi au dimanche
du 15 au 21 juin 2015 de 9 h à 19 h
Une installation d’Haroon Mirza sera sur Art Parcours, samedi le 19 juin.
 

Antoine Schmitt, Avec de la chance…

C’est lors de la soirée d’inauguration du festival Horizon que l’artiste plasticien,
Antoine Schmitt a présenté son travail. Avec tel patronyme, on peut penser que c’est un « régional », originaire de Strasbourg,  il  vit et travaille à Paris.
Antoine Schmitt et  la directrice dela Filature
Il crée des oeuvres sous forme d’objets, d’installations et de situations pour traiter des processus du mouvement et en questionner les problématiques intrinsèques, de nature plastique, philosophique ou sociale. Héritier de l’art cinétique et de l’art cybernétique, nourri de science-fiction métaphysique, il interroge inlassablement les interactions dynamiques entre nature humaine et nature de la réalité.
DanceSnap720
À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et en intelligence artificielle, il place maintenant le programme, matériau artistique contemporain et unique par sa qualité active, au coeur de ses créations pour révéler et littéralement manipuler les forces à l’oeuvre. Avec une esthétique précise et minimale, il pose la question du mouvement, de ses causes et de ses formes.

serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt

Son exposition à La Filature présente sa dernière création, la série War qui met en place des tableaux génératifs infinis de situations de guerre. Ce sont de vraies guerres entre des armées inépuisables de pixels programmés pour se battre et se tuer les uns les autres.
Ce sont des carnages (de pixels), de grandes fresques guerrières abstraites, de grande violence, au pouvoir cathartique.
Au regard de cette récente création, sont présentées des pièces emblématiques de l’artiste, qui explore le champ de l’art programmé depuis plus de vingt ans
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt

«Je considère le programme comme un matériau artistique neuf qui permet d’écrire de l’action, contrairement à tous les autres qui n’en font que des captations. On fabrique quelque chose qui agit ensuite. L’artiste manipule de l’action, le spectateur voit de l’action.» (Antoine Schmitt)
thumb_listimg-serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt-3
extrait vidéo sur France 3
l’entretien et l’exposition vue par Frédérique Meichler
jusqu’au mardi 7 juillet 2015 à la Galerie de la Filature

SCOPE BASEL La Galerie Charlot présentera des oeuvres d’Antoine Schmitt
à la foire d’art contemporain Scope Basel du 17 au 21 juin 2015.

Sommaire de mai 2015

 Marcus Gheeraerts le Jeune, "Robert Devereux", vers 1597, 218 x 127,2 cm, huile sur toile, National Portrait Gallery, Londres, © National Portrait Gallery, London, England
Marcus Gheeraerts le Jeune, « Robert Devereux », vers 1597, 218 x 127,2 cm, huile sur toile, National Portrait Gallery, Londres, © National Portrait Gallery, London, England

04 mai 2015 : Eva Aeppli
06 mai 2015 : Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum
09 mai 2015 : Martin Boyce au Gegenwartskunst de Bâle
18 mai 2015 : Georg Baselitz dans la collection Frieder Burda
21 mai 2015 : Jörg Immendorff « Les théâtres de la peinture »
23 mai 2015 : Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère
25 mai 2015 : Temps contre Temps – Robert Cahen
28 mai 2015 : Les Tudors au musée du Luxembourg