Sofia Hultén – Here’s the Answer, What’s the Question?

Le Musée Tinguely présente les sculptures, installations et vidéos
de l’artiste berlinoise Sofia Hultén (née en 1972 à Stockholm).
Jusqu’au 1 mai 2018.

Le titre est alléchant, « Ici la réponse, quelle est la question ? »
je suis intriguée par le goût de la jeune femme, pour les boulons,
marteaux, ponceuses et autres outils, ainsi que que pour
son envie de destruction/reconstruction.
Les oeuvres présentées sont curieuses, le travail
montré semble absurde, en adéquation avec Jean Tinguely,
l’artiste est enthousiaste et sympathique.

Mais tout comme le travail de Jean Tinguely, il en ressort
une réflexion profonde sur la consommation et le recyclage.
Les oeuvres de Hultén trouvent leur commencement dans
des objets quelconques du quotidien ou des matériaux de
bricolage. Par des manipulations méthodiques, qui frôlent
parfois l’absurde, l’artiste analyse les choses portant
l’empreinte d’une vie antérieure, les remanie et les réagence.
Les titres marquants que portent ses oeuvres renvoient à
des notions de philosophie ou de physique ainsi
qu’à des motifs de science-fiction et de culture pop.
Ils contrastent ainsi de façon surprenante, et souvent
humoristique, avec la sobriété des matériaux utilisés et des
situations filmées. Sensibles à la grandeur contenue dans
ce que l’on a trop vite fait de négliger, les réalisations de
Hultén aiguisent une conscience des liens qui
rattachent notre vécu du temps et de la réalité aux objets
qui nous entourent.
Here’s the Answer, What’s the Question?,
est une des plus importantes expositions personnelles
de l’artiste à ce jour.

Force poétique et énigmatique de l’objet trouvé
Les objets trouvés, à proprement parler, sont cruciaux dans
l’art de Sofia Hultén. Il s’agit d’objets qu’elle déniche
sur Internet ou dans la rue, produits industriellement et
maintes fois dupliqués, qui portent néanmoins les traces
d’une utilisation individuelle. Soucieuse d’en cerner
la grandeur et la poésie, Sofia Hultén voue à ses objets
quelconques une attention minutieuse, comme on peu
t le voir dans la vidéo de 72 minutes Past Particles
(2010) : les « protagonistes » en sont une boîte à outils
récupérée et le millier de pièces détachées qu’elle contient.
Filmée une à une, chacune de ses pièces est grossie à l’écran
pendant quatre secondes. Même si l’on comprend qu’elles
ont été produites selon des procédés définis et pour
une utilisation précise, les pièces restent mystérieuses. C’est
cette disparité entre la matière présente et sa fonction perdue
qu’évoque le titre, construit à partir du « participe passé »
(past participle en anglais) et des « partic(u)les »,
qui composent notre monde. Les objets sont photographiés
comme des bijoux, sur un fonds de graviers.

Boucles temporelles, réparation et délabrement
Un thème récurrent dans le travail de Sofia Hultén est
le passage du temps et les traces qu’il laisse sur le matériau
qu’elle a choisi. Tout commence par les questionnements
suivants :
« Qu’en serait-il si les choses se comportaient autrement ?
Qu’en serait-il si les
lois physiques ne correspondaient
pas à ce que nous attendons normalement ? »

Composée d’un objet et d’une vidéo en quatre parties,
l’installation Mutual Annihilation
(2008), commence avec une commode délabrée.
L’artiste la restaure soigneusement, avant de lui rendre
précisément l’état de dégradation dans lequel elle l’avait trouvée,
et ce au moyen de peinture, de cire et de coups de pied.
La série Particle Boredom (depuis 2016) relève d’une
démarche comparable : Hultén y utilise des découpes de bois
aggloméré (particle board en anglais) dont elle commence
par reproduire la forme en latex ; elle broie ensuite les panneaux
pour les couler à nouveau dans leur forme initiale.

Par ce travail absurde qui s’annihile lui-même, Sofia Hultén
s’en prend, sur un mode ludique, à l’impossibilité de remonter
le temps. Elle démontre comment la plupart des
circonstances, qui déterminent l’état des objets qu’elle traite,
échappent à son contrôle, malgré toute son assiduité.
Sofia Hultén à ce propos: « C’est précisément ce que j’essaie
de trouver, ce moment où les objets avec lesquels je travaille
font quelque chose auquel
je ne m’attends pas –
où les choses vont autrement que prévu.
»
Non-séquences, amalgames et variations

Sofia Hultén aborde d’une autre manière encore
la question du temps, de ses causes et
ses effets, dans la série vidéo Nonsequences (2013-2014),
où elle découpe en phases individuelles des moments banals
du quotidien – frotter une pomme sur un pantalon,
manger la pomme, la faire tomber par inadvertance
dans la poussière, jeter la pomme dans un sac-poubelle –
pour ensuite mélanger les séquences dans des enchaînements
plus ou moins sensés. C’est à un jeu semblable du désordre
et de l’amalgame qu’elle se prête sous façon sculpturale
dans la série Scramble (depuis 2016), où elle démonte les
lamelles de stores jonchés de graffitis pour les remonter
en les combinant différemment.

De manière encore plus narrative, History in Imaginary Time
(2012) rassemble un morceau de grillage, une veste à capuche,
de la peinture, une balle de tennis, quatre bouts de cartons
déchirés, en faisant varier l’agencement des objets. Le
côté absurde et déroutant de ces situations permutées,
chaotiques, vient de ce qu’elles sont présentées avec une évidence
totale et la même précision que des enchaînements
et agencements plus vraisemblables.

L’artiste évoque ici l’influence marquante des
stratégies narratives des sitcoms anglais sur son travail :
« Je ne change chaque fois qu’un élément d’une séquence
normale d’événements. S’il n’est plus question que de
non-sens absolu, alors l’artiste perd sa visée, et la situation
sa crédibilité. C’est comme le comique de situation qui exerce
une grande influence sur mon travail. Normalement, il
se produit dans un contexte extrêmement conventionnel,
dans lequel tout est familier et seulement un élément saillant a été
modifié. Si on modifie tout, ça tourne à la folie et ce
n’est plus aussi drôle. »
Here’s the Answer, What’s the Question?
Ce sont les quêtes et énigmes suscitées par les oeuvres de Hultén
– comme la recherche de la fonction inhérente aux objets ou
celle de la séquence « exacte » de ses « nonséquences» –
mais aussi la méthode qu’a l’artiste d’inspecter les objets – comme en
atteste par exemple la vidéo Altered Fates (2013) – que
suggère le titre de l’exposition
«Here’s the Answer, What’s the Question ?»
En parallèle, ce titre fait référence à un nouveau cycle d’oeuvres,
Pattern Recognition (depuis 2016), qui est un dialogue avec la
publication éponyme de 1967 de l’informaticien russe Mikhail Bongard.
Sur des panneaux de rangement perforés, et à l’aide d’outils
trouvés, Sofia Hultén reproduit des diagrammes que Bongard
avait développés comme procédés de vérification pour les
machines intelligentes. Un système, qui aurait un jour l’autonomie
de nommer les antagonismes représentés dans ses diagrammes
(vide/plein, symétrique/asymétrique),
donnerait la preuve de sa capacité presque humaine à reconnaître
des structures et développer des méthodes. Devant la réponse donnée,
les observateurs que nous sommes sont invités à chercher la
question qui sous-tend le motif.
Biographie
Sofia Hultén est née en 1972 à Stockholm et grandit à
Birmingham, Angleterre. Après ses études de sculpture à la
Sheffield Hallam University, elle s’installe en 1998 à Berlin afin
de poursuivre ses études avec une bourse de la Hochschule der Künste.
Jusqu’à ce jour elle vit et travaille à Berlin.
Catalogue/cooperation
À l’occasion de cette exposition, la Ikon Gallery et le Musée Tinguely
publient conjointement un catalogue, préfacé par Jonathan Watkins
et Roland Wetzel, avec des contributions  diverses
Commissaire d’exposition : Lisa Anette Ahlers

INFORMATIONS GENERALES
Titre : Sofia Hultén. Here’s the Answer, What’s the Question?
Lieu : Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Basel
Durée : 24 janvier–1er mai 2018
Visite de l’exposition avec l’artiste :
dimanche, 29 avril 2018, 13 h
Horaires : mardi – dimanche, 11h – 18h

Women House à la Monnaie de Paris

« Si la femme était bonne, Dieu en aurait pris une.
bien sûr que si, il a une femme, elle a même un prénom,
ne dit-on pas : Dieu et sa Grande Clémence  »
Quand une fille naît, même les murs pleurent. »


jusqu’au 28 janvier 2018
Women House est la rencontre de deux notions : un genre –
le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et
l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique
a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence
historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition,
Women House nous le montre.

Elle rassemble sur 1000 m2
et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris,
39 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent
de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire
dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House
s’exposera au National Museum of Women in the
Arts à Washington D.C.
On ne peut pas dire que les hommes s’y pressent.
L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en
1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une
chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé »
dans son essai  « Une chambre à soi ».


C’est la date de « départ » de Women House,
dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres
récentes, produites par une jeune génération d’artistes femmes,
en passant par les années 70, moment où les artistes femmes se
rebellent contre la privation d’espace réel – d’exposition, de travail –
et symbolique – de reconnaissance.
Les huit chapitres de l’exposition reflètent la complexité des points
de vue possibles sur le sujet :

ils ne sont pas seulement féministes (Desperate Housewives),
mais aussi poétiques (Une Chambre à soi), politiques (Mobile-Homes)
ou nostalgiques (Maisons de Poupées).

Les 39 artistes de Women House viennent de quatre continents,
de l’historique Claude Cahun jusqu’à une jeune génération :
l’artiste mexicaine Pia Camil, l’iranienne Nazgol Ansarinia,
la portugaise Joana Vasconcelos, l’allemande Isa Melsheimer
ou les françaises Laure Tixier et Elsa Sahal…
Certains noms sont connus (Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle,
Martha Rosler, Mona Hatoum, Cindy Sherman, Rachel Whiteread)
d’autres sont l’objet de redécouvertes récentes liées à une relecture
de l’histoire de l’art plus paritaire (Birgit Jürgenssen, Ana Vieira,
Laetitia Parente, Heidi Bucher).
Des œuvres monumentales sont exposées dans les cours de
la Monnaie de Paris,

Camille Morineau, commissaire, affirme pour sa part
que les artistes femmes n’ont “rien en commun”.
Pas d’essentialisation de leur  travail, donc, mais une volonté
politique, féministe, de  montrer leur travail, pour faire
exploser la bulle d’invisibilité  qui demeure un verrou puissant,
alors qu’il y a 120 ans,  l’école des Beaux-arts était tout
bonnement interdite aux femmes.

Camille Morineau explique qu’avec “Elles”,  au centre Pompidou,
elle avait cherché à écrire une histoire de l’art moderne à
travers un parcours entièrement féminin, pour prendre le
pari qu’elle pouvait raconter cette histoire depuis les collections
du Musée national d’art moderne, en sélectionnant des femmes.
Elle précise rétrospectivement qu’une seule et unique salle
pouvait être labellisée “art féministe”. Le reste déroulant
simplement une proposition de parcours à travers les courants
de l’histoire de l’art moderne.

podcast France culture
podcast la grande table
 
 

FOLLOWERS – la HEAR

Il  vous reste 2 jours pour visiter
FOLLOWERS est une exposition des étudiants du Plateau,
option Art de la HEAR – Haute école des arts du Rhin :
« Il s’agissait de se positionner sur le flot d’images auquel on est
confronté sur internet et les réseaux sociaux en tant que
“followers”, questionner ces images en leur redonnant une
matérialité.  »
Anne Immelé

Shireen Ali, Lena Beckerich, Fred Bello, Neckar Doll,
Silviane de Goër, Alice Guérin, Emma Haëck, Jacques Herrmann,
Hyosook Kim, Ange-Frédéric Koffi, Léa Kreitmann, Nahrae Lee,
Juliette Liou, Vincent Lo Brutto, Emmanuel Michaud,
Océane Pastier, PHiLiPPe PAULiN, Maëlyn Pesquer, Laura Porzio,
Nastassja Ramassamy, Julie Robiolle, Yvan Rochette, Robinson Roumier,
Agathe Sieffert, Pablo Stahl, Marion Stoll, Lydja-Uta Szatkowski,
Hippolyte Tessier.
Etudiants en en 3e , 4e et 5e année option art à la Haute école des arts du Rhin
(Hear), ils ont investis les lieux de La Kunsthalle de Mulhouse.

Le projet initié par leurs professeurs  : Edouard Boyer, Ivan Fayard,
Anne Immelé
explore les nouvelles formes et les nouveaux statuts
de l’image à l’ère des réseaux sociaux. Tout un questionnement
qui est d’actualité qui les orientait à travailler en 2 dimensions,
tout en leur laissant la liberté de leur propre interprétation.
Chaque étudiant a produit sa pièce durant l’année, pour ensuite
collaborer à la mise en espace pour cette exposition, force discussions
et conseils des coordinateurs.
Tous les médiums ont été utilisés, tant qu’il s’agit d’image :
peinture, photo, vidéo, dessin, édition, sculpture …
Une performance a eu lieu pendant le vernissage (que j’ai manquée
pour cause de vernissage à Colmar) qui consistait à reproduire un
épisode de The joy of painting , célèbre show télévisé diffusé aux
États-Unis dans les années quatre-vingt.
Lena Beckerich : A walk in the wood, hommage à Bob Ross
la performance consistait à reproduire en direct,
en suivant un tutoriel qui apprenait à peindre des paysages,
l’image à partir d’une toile blanche. Aussi se pose la question
de savoir qui est l’auteur de l’image ?
L’inspiration vient aussi de Dafen, un village chinois où
8 000 artistes produisent à la chaîne trois à cinq millions
de tableaux par an.

Frèd Bello, les légos
Une autre performance que j’ai ratée, si vous avez des photos je suis
preneuse 😳 , Yvan Rochette a crée un masque en plâtre,
genre scaphandre. C’est un performer en tenue d’Adam qui s’en est
paré et  s’est promené lentement dans l’exposition, s’arrêtant devant
les oeuvres, à la surprise des visiteurs, déclenchant l’hilarité,
la gêne, la curiosité
Questionnement sur le regard et l’identité , quelle image
l’on renvoie de soi, quand on est tout nu, juste à l’abri d’un
masque.
La mythologie est assez évoquée, notamment par le dessin
de Lydja-Uta Szatkowski, qui s’interroge sur la légende
grecque qui circule sur les réseaux sociaux, sur la déesse
de la Lune Sénélé. A chaque éclipse de lune, on dit que Séléné
allait être mangée par un dragon. Lydja est séduite et amusée
par l’idée que la légende de Sénélé, relayée par les réseaux
sociaux, lui accorde le statut, de vampire, qu’elle lui préfère
à la légende originelle.
O Serapis, film d’Emmanuel Michaud où le collectif des élèves
semble rendre hommage à la divinité syncrétique, en le parant
de leurs bijoux, puis en le dépouillant, en une sorte de rite.
Idole déchue ?
Une autre vidéo sur la société de consommation, de Philippe Paulin
The Stupid Beast
D’autres évoquent les images smartphones, les dessins d’enfants –
Léa Kreitmann .
D’autres encore reprennent des photos de l’enfance, en extraient les
détails, pour les repeindre.
Une autre vidéo De Abdomen à Zygote » d’Emma Haëck
Pablo Stahl dès l’entrée nous propose un slogan en poster
“Devenez votre carrière”

Autoportrait, lorsque l’on sait que ses parents sont artistes
bon sang ne saurait mentir !
Hippolyte Tessier
propose de nous servir en
images multiples sérigraphiées

L’exposition se tient du 13 au 18 janvier,
de 12 h à 18 h
Suivez-les
Si j’ai commis des inversions ou des erreurs je suis ouverte
à toutes suggestions.

Sommaire du mois de décembre 2017

Lucien Levy-Dhurmer
L’hymne à la Joie, Beethoven, l’Appassionata

02 décembre 2017 : La Fondation Beyeler
03 décembre 2017 : Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse
04 décembre 2017 : Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)
06 décembre 2017 : Anders Zorn
10 décembre 2017  : Les aléas des spectacles publics
16 décembre 2017 :  Hommage à Malou Willig
18 décembre 2017 :  David Hockney
19 décembre 2017  : Malick Sidibé Mali Twist
21 décembre 2017 :  America ! America ! How real is real ?
23 décembre 2017 :  Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming
24 décembre 2017 :  Raúl Illarramendi
25 décembre 2017 :  Joyeux Noël

America! America! How real is real?

Au musée Frieder Burda de Baden Baden
jusqu’au 21 mai 2018

Mythes, projections, aspirations : à l’ère des
« fake news » et des « alternative facts », il apparaît
clairement que le rêve américain est inextricablement
lié à des images et symboles ayant une forte charge
émotionnelle. Dans le même temps, il n’existe guère
d’autre nation qui soit aussi consciente de l’impact
potentiel des images. Les représentations de
l’ « American way of life » produites par les médias
et l’industrie du divertissement sont aptes à cimenter
certains rapports de force et perceptions de la réalité
existants, tout autant qu’à les remettre radicalement
en question.
Au travers de quelque 70 chefs d’œuvre de l’art
américain contemporain, tels Race Riot (1964)
de Andy Warhol, Bear and Policeman (1988),
une sculpture grandeur nature signée Jeff Koons,
ou les installations en lettres lumineuses de
Jenny Holzer Truisms (1994), l’exposition
America ! America ! How real is real ? montre
comment les artistes ont commenté la réalité
américaine depuis les années 1960 jusqu’à
aujourd’hui. Elle invite à un voyage à travers la
culture visuelle de l’Amérique par le biais
d’œuvres faisant partie de la collection Frieder Burda
tout comme de nombreux prêts prestigieux.

Les grands noms du pop art tels que Andy Warhol,
Roy Lichtenstein ou James Rosenquist ont été
les premiers à transformer la surface de la culture
de la consommation en un art dont le langage possède
une énorme force de séduction et une froide
distance. En adoptant les méthodes de la
reproduction commerciale des images, ils abandonnent
les notions traditionnelles d’authenticité. C’est le même
sentiment d’aliénation qu’incarnent les œuvres
des grands peintres américains des années 1980.
Les toiles de Eric Fischl, intensément psychologiques,
les scènes hermétiques de Alex Katz, les immenses
dessins au graphite de Robert Longo aux accents
de films noirs, dissèquent les rêves et les peurs
d’une classe moyenne blanche en mal de repères.
Au même moment, des artistes tels que Jeff Wall
ou Cindy Sherman conquièrent la scène artistique
en posant un regard critique sur notre perception
marquée par les médias ; ils deviennent des modèles
pour les générations futures.

Cindy Sherman

L’art conceptuel, la performance et la photographie
sont autant de stratégies qui créent des univers
picturaux dans lesquels se perdent les frontières
entre réalité et mise en scène : How real is real ?

Horaires

Mar-Dim, 10h – 18h
Fermé le lundi, excepté jour férié.
Ouvert tous les jours fériés, excepté le 24.12. et le 31.12.
Bus n° 201 et 216 depuis HBH Baden Baden
ICE par l’Allemagne, depuis Bâle SBB
TGV retour de Baden Baden, Strasbourg Mulhouse

 

Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)

C’est à la Filature de Mulhouse et vous n’aurez
que l’embarras du choix.
A vos agendas
17 jours intenses du 10 au 27 janvier 2018
Au programme de cette 6e édition de ce festival
dédié aux Cultures du Sud :

À La Filature, chaque début d’année est inauguré
par des productions artistiques qui ont pour toile
de fond le bassin méditerranéen avec le Festival
les Vagamondes.
Des spectacles + des expositions avec
des artistes venus d’Italie, Liban, Iran, Algérie,
Tunisie,  Grèce, Égypte, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Madagascar, France…
+ des rencontres, conférences, projections avec
des géographes,  historiens, écrivains, journalistes…
pour aborder les cultures  du Sud par la géographie,
l’histoire, la géopolitique, l’économie,
la gastronomie.
Un programme riche avec de nombreux partenaires.
Renaud Serrz interviewé par Szenik sur FaceBook

Théâtre
Premières Mondiales
2 spectacles créés à La Filature à l’issue
de résidences X-Adra de Ramzi Choukair
+ It’s a good day to die de Kamal Hashemi
+ 1 commande la création symphonique
de Bruno Girard

Ramzi Choukair

Une création pour l’inauguration du
festival les Vagamondes 10 janvvier 2018

Ces militantes de l’opposition syrienne sous
le régime de Bachar El Assad père dans les années 1980,
incarcérées voire torturées dans leur pays qu’elles ont
dû quitter, témoignent, raconter leurs histoires mais
aussi celles des sept mille autres prisonnières du régime
à travers un spectacle dramatique mais combien réaliste
intitulé « X-Adra », théâtre dont elles sont les actrices.
Réunies par le metteur en scène Ramzi Choukair.
Photos
Une exposition de photos
19h le 10 janvier le vernissage dans la Galerie de
Muchismo,  l’exposition de Cristina de Middel
(Alicante, 1975), l’une des photographes
les plus singulières et les plus prolifiques au monde,
poursuit avec frénésie de nombreux projets depuis
l’immense succès de sa série Les Afronautes en 2012.
Ancienne photojournaliste, elle développe depuis plusieurs
années une recherche personnelle, dans une approche
plus conceptuelle, abandonnant peu à peu la presse
pour le monde de l’art.
En 2017, elle est nominée par l’agence Magnum Photos
et reçoit le Prix national de la photographie
du ministère de la Culture espagnol.
Pour son projet Muchismo, créé à Madrid en juin 2017,
Cristina de Middel choisit de revisiter l’intégralité
de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent
et dans une accumulation colossale.
Concert
Un concert concert symphonique

ven. 19 janv. 2018 20h00
sam. 20 janv. 2018 20h00
le Concerto d’Aranjuez pour guitare
de Joaquin Rodrigo
(interprété par la guitariste soliste
sino-américaine  virtuose Meng Su) nous fera
pénétrer dans les jardins du palais royal d’Aranjuez,
avant de terminer ce programme intitulé
Le vent se lève par la majestueuse orchestration
que Ravel a fait des Tableaux d’une exposition
de Modest Moussorgski
Chant

La chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
jeudi 18 janv. 2018 20h30
une musique d’inspiration traditionnelle
moyen-orientale avec de l’électro-acoustique ;
une danseuse derviche avec des technologies
interactives qui animent une scénographie numérique ;
le tout traversé par la voix suave et chaleureuse de la
chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
bar oriental dès 19h30 aux
Dominicains de Haute-Alsace
+ aller-retour en bus départ de La Filature à 19h
(supplément 5€). Réservation obligatoire auprès
de la billetterie de La Filature : 03 89 36 28 28

Clôture en apothéose avec Emel Mathlouthi
samedi le  27 janv. 2018 à 21h00 au Noumatrouff

C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une
manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne
entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre).
Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée
par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne
du Printemps arabe. Après un premier album,
elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal
à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera
l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song
(sam. 27 janv. 18h à La Filature).
Invitée à interpréter son hymne lors de la
cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015,
Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la
presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain),
enregistré en 2017 en partie par le producteur
de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques
et instruments traditionnels, tout en échappant
au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé
par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle
une revendication en soi, qui impose cette libertaire
et féministe comme une des figures de
l’avant-garde de la musique arabe.

Ces créations diverses susciteront comme chaque
fois de nombreux et riches questionnements.

Cette région, véritable carrefour des civilisations,
est un univers complexe aux contours flottants,
à la fois héritière de traditions qui remontent
à la nuit des temps, berceau des trois religions
monothéistes, et pleinement aux prises avec
les mutations contemporaines.
Découvrez le programme complet  en cliquant ici
Dès 3 places on peut profiter d’un Pass
Billeterie
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 :
T +33 (0)3 89 36 28 28 et billetterie@lafilature.org

fermeture de fin d’année 2017
La Filature sera fermée au public du
dimanche 24 décembre 2017 au lundi 1er  janv. 2018 inclus
 (excepté pour le Concert du Nouvel An
de l’Orchestre symphonique de Mulhouse)
attention : la billetterie fermera exceptionnellement à 16h30
le samedi 23 décembre

 

Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse

C’est jusqu’au 7 janvier 2018
Sandrine Wymann
directrice de la Kunsthalle de Mulhouse
a confié le commissariat
à Isabelle Henrion  pour la
Régionale 18
En 2017, 19 lieux d’arts à travers l’Alsace, la Suisse
et l’Allemagne
accueillent des artistes confirmés et des
jeunes talents de l’art contemporain. Trois chiffres pour vous
embrouiller l’esprit ! 😛

Les lieux participants à l’exposition :
Accélérateur de particules, Strasbourg (F)
Ausstellungsraum Klingental, Basel (CH)
Cargo Bar, Basel (CH) CEAAC, Strasbourg (F)
E-WERK Freiburg – Galerie für Gegenwartskunst (D)
FABRIKculture, Hégenheim (F)
HeK Haus der elektronischen Künste (CH)
Kunsthalle Basel, Basel (CH)
Kunsthalle Palazzo, Liestal (CH)
Kunsthaus Baselland, Muttenz/Basel (CH)
Kunsthaus L6, Freiburg (D) Kunst Raum Riehen (CH)
Kunstverein Freiburg (D)
La Filature – Scène nationale, Mulhouse (F)
La Kunsthalle, Mulhouse (F) Projektraum M54, Basel (CH)
Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein (D)
Stimultania – Pôle de photographie, Strasbourg (F)
T66 kulturwerk, Freiburg
Le titre est un hommage et est inspiré de l’oeuvre de
Georges Didi-Hubermann, Geste, fêlure, terre,
in Barbara Formis
(
sous la direction de) Gestes à l’Oeuvre

L’interview par Radio mne
Le sol est notre surface de contact avec la terre.
Si nous y projetons
nos racines, nous semblons
aussi vouloir nous en
détacher, par notre position
debout, nos constructions
vertigineuses, nos désirs d’envol
et d’élévation. Tels des
danseurs, nous entretenons
un jeu d’attraction-répulsion

avec le sol, où chaque élancement finit en chute
fracassante. Nous creusons la terre, en quête de nos
origines, pour y trouver amas de vestiges et de corps en
décomposition. Nous lui extrayons richesses, nutriments
et matériaux de construction, nous y dressons des murs qui
se fissureront, à leur tour, et redeviendront débris,
poussière, terre.
L’exposition Sols, murs, fêlures reprend ce mouvement
perpétuel entre excavation, érection, érosion. La fêlure
y est un geste de mémoire autant que d’émancipation,
une arme contre les remparts identitaires.
La surface du sol contient alors toutes les hauteurs et
profondeurs auxquelles nous aspirons.
Isabelle Henrion 

L’exposition bénéficie du soutien de la Société des Auteurs
dans les Arts Graphiques et Plastiques et la culture avec la copie privée.
les artistes présentés à la Kunsthalle :
Grégory Buchert (FR), Claire Chassot et Joséphine Tilloy (FR),
Vincent Chevillon (FR), Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR),
Nicolas Daubanes (FR), Clara Denidet (FR), Jörg Gelbke (DE),
Philémon Otth (CH), Pétrole Éditions / Transrevue Talweg (FR)
Taches (du sol aux murs, une chute s’étend), une
performance de Claire Chassot et Joséphine Tilloy

Une vue générale sur l’exposition, avec la photographie
de Vincent Chevillon, artiste-chercheur, ‘Lord of the Pit’
(Lisières 3.1),qui donnera une conférence autour du projet
« raising cair .. » le vendredi 8 décembre dans le cadre des
RDV de la Kunsthalle
et de Clara Denidet, ‘Sabbat’, 2017 qui présente 2 oeuvres
Les marteaux de Sabbat sont de potentielles extensions
de notre corps. Servant à assembler ou à détruire,
ils ont eux-mêmes été réparés, bricolés. Si l’outil renvoie au monde
du travail, sa position ici, tête au sol, produit une image du repos,
de la trêve – moment propice à la réunion des forces et aux
échanges nocturnes. En ronde, anthropomorphes, les marteaux
semblent en effet préparer une révolte à venir.

Le duo Claire Chassot et Joséphine Tilloy  performance
donnée lors du vernissage, Jorge Gelbke dont le moulage
en fer et terre illustre bien le titre.

Une Vidéo-performance, projection HD installée, son, 10’00’’, dimensions variables.
Courtesy de la Galerie Jérôme Poggi, Paris Geranos, 2013 de Grégory Buchert.

Le mythe du labyrinthe symbolise l’homme perdu face
à sa propre complexité et face à la complexité
du monde et de l’univers.
L’étrange chorégraphie du protagoniste de Geranos,
faite de chutes et de rebonds, ne l’empêche pas
de progresser dans son mystérieux dessein.
Elle est inspirée de la danse dite « de la grue »
(« Geranos » en grec) que Thésée est censé avoir
exécutée à la sortie du labyrinthe du Minotaure.
Reproduisant à l’identique les tours et détours du dédale parcouru,
elle double ainsi l’expérience de l’architecture tout en étant la clé
pour en sortir.
La réactivation qu’en fait Grégory Buchert s’inscrit au sein
de ses recherches sur la résurgence des motifs au travers
des disciplines, des époques et des cultures, mais renvoie
également à l’éternel recommencement de nos quêtes et de nos luttes.

Un autre vidéo Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR)
créée in situ. Un plan fixe, filmé sous un pont de métro,
alterne avec des photographies de maisons marquées
par les séismes, très fréquents dans la région. Fissurées et réparées
à maintes reprises, elles se tiennent, tels des îlots de résistance,
au milieu de constructions plus récentes.
En associant le métro et les dégâts de séismes, les artistes reprennent
une métaphore récurrente pour évoquer le ressenti d’un tremblement
de terre – le passage d’un train souterrain. Ils mesurent ainsi la
proximité des différents facteurs entropiques.

Nicolas Daubanes produit ainsi des formes à la fois
brutales et fragiles, contenant les ingrédients de leur propre
désintégration. La série des Sabotages s’inspire des gestes
de résistance de prisonniers de guerre. Sacrifiant leur
faible ration de sucre journalière pour la mélanger au béton,
ils espéraient saboter les ouvrages ennemis auxquels
ils étaient contraints de contribuer.

Philémon Otth :
Objets et matériaux sont injectés dans l’espace d’exposition
après n’avoir subi que de très légères interventions
de l’artiste. Inspiré par la philosophie zen, il joue avec la limite
ténue entre le peu et le rien, entre le visible et l’invisible.
Son vocabulaire minimaliste de formes et de gestes interroge
finalement le sens même de l’entreprise artistique.
Les Real Studio Paintings (véritables peintures d’atelier)
sont des empreintes du sol de l’atelier de l’artiste.

Pétrole Éditions, Transrevue Talweg
Talweg est une transrevue annuelle et collective, éditée et diffusée
par Pétrole Éditions. Porté par trois artistes-chercheuses
(Audrey Ohlmann, Marianne Mispelaëre et Nina Ferrer-Gleize),
Talweg se comprend comme un laboratoire de recherche où se
côtoient propositions plastiques et théoriques, points de vue
artistiques, littéraires et scientifiques. Talweg 4 porte sur la notion
de sol. Éminemment politique, le terme est analysé et creusé
par différents auteurs et outils. L’édition en elle-même a été pensée
de manière sculpturale. Ses bords offrent une vue en coupe à travers
ses couches sédimentaires. Cette image de prélèvement minéral
est renforcée par la présentation dans des meubles au sol qui
ressemblent à des boites de carottage.

Les pages doublées s’ouvrent
ensuite sur des failles et interstices, laissant entrevoir les revers de
la carte géographique qu’elle semble pouvoir devenir, une fois dépliée.
La présence de la transrevue Talweg dans l’exposition, au même titre
que les autres oeuvres, reflète une volonté de considérer la recherche
comme forme artistique à part entière, mais aussi de laisser
s’infiltrer d’autres propositions artistiques et curatoriales dans le projet

LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée par Isabelle Henrion, commissaire
de l’exposition : samedi 2 décembre à 14h00

Kunstdéjeuner : vendredi 8 décembre à 12h15
Visite accompagnée de l’exposition suivie d’un
déjeuner tiré du sac. Gratuit, sur inscription.
Conférence performée de Vincent Chevillon
et Kunstapéro : jeudi 8 décembre à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
RDV famille : dimanches
10 décembre et 7 janvier à 15h00

Visite/atelier proposée par Laurence Mellinger,
artiste plasticienne. Pour les enfants à partir de 6 ans
et leurs parents, gratuit, sur inscription.
Lecture Talweg n°4 et Kunstapéro :
jeudi 4 janvier à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
Visites guidées gratuites à La Kunsthalle :
tous les dimanches à 15h00

Renseignements et inscriptions
au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

 
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Horaires exceptionnels du mercredi
27 au samedi 30 décembre de 14h à 18h
.
Fermé les lundis, mardis + 24 et 31 décembre 2017
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
 

Fonte – Anna Katharina Scheidegger

Jusqu’au 17 décembre 2017
La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes, dont Anna Katharina Scheidegger, dont vous
avez pu admirer les photos dans l’exposition
Cold Wave, dans la Galerie de la Filature de Mulhouse.
C’est une proposition d’Emmanuelle Walter,
La Filature, scène nationale, Mulhouse
et sous le commissariat de Sagaprojects.

Fonte est une exposition consacrée à la question
de la fonte des glaces et des changements
climatiques. Anna Katharina Scheidegger nous livre
sa vision d’un monde fragile et d’une nature endolorie
à travers des séries de photographies, films, installation
et une performance sur la glace. L’artiste rassemble
ici différents chapitres de ses recherches et créations,
mêlant à la fois une approche ethnologique, environnementale
mais aussi psychanalytique.

Intriguée et inspirée par les mythologies du canton
du Valais (Suisse), racontant l’histoire des pauvres âmes
(Arme Seelen), attrapées et enfermées dans la glace au
moment de leur mort, Anna Katharina Scheidegger
propose une relecture de ces rites et traditions.

Pour la série head of roses, elle coule son propre visage
en glace dans des moules en silicone et en créé des images
à la fois effrayantes et poétiques. Sa découverte en 2011
de la technique d’emballage des glaciers suisses avec
des bâches, afin de stopper les rayons UV réduisant la
fonte des glaciers, a donné lieu à un étonnant travail
à la chambre. Sur ses tirages argentiques se dégagent
des paysages de neige et de rocaille, emballés et pansés
de tissus blanc. On n’est plus ici dans du land art mais
dans des interventions environnementales.

L’artiste poursuit sa recherche en tentant de repeindre
les montagnes en blanc (Film, White Out), acte engagé
mais aussi absurde qu’infini. Ailleurs, les petites âmes
avalées par les glaciers se retrouvent flottantes,
coulantes et dansant dans l’espace. Elles nous
interrogent sur nos croyances et le cycle de la nature.

Tour à tour scientifique, lyrique, expressionniste,
minimaliste, l’oeuvre d’Anna Katharina Scheidegger
est empreinte d’un esthétisme détaché des conventions,
flirtant parfois avec les limites de la séduction mais
marquée d’une vraie gravité. L’artiste nous fait à la
fois prendre conscience de notre environnement
et de notre identité.
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
Les images flottantes, La Filature Nomade |
Mercredi 15 novembre 16h
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire (place limitée).
Dans ce récit, Patrick Corillon propose une heure
de voyage dans le monde des images sans jamais
nous en montrer une.
À l’aide d’un dispositif scénographique minimal,
Patrick Corillon prend le spectateur par la main et
par le coeur, pour le sortir du monde des images
imposées et lui donner tout pouvoir d’inventer
lui-même de nouvelles histoires.
Conversation entre Emmanuelle Walter
(Conseillère artistique arts visuels pour La Filature)
et Anna Katharina Scheidegger |
Samedi 18 novembre à 14h30
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €)
| Réservation obligatoire (place limitée).
Stop Motion, atelier enfants animé par
Anna Katharina Scheidegger |
Dimanche 19 Novembre de 14h30 à 18h.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée
(3€ et gratuite pour les -12ans) |
Réservation obligatoire (place limitée).
Le « stop motion » ou image par image, est une technique
de film d’animation. Les enfants avec l’artiste
découvrent l’exposition et l’univers de l’artiste, pendant
qu’un groupe réfléchit à une histoire, des décors,
des personnages, un second part à la conquête du son !
L’artiste effectuera le montage final.
Les questions environnementales et notamment la
protection de la planète et de l’eau seront les sujets choisis.
Mois du film documentaire |
Jeudi 23 novembre 19h30
Tarif unique de 3€ | Réservation obligatoire (place limitée).
Une sélection de courts et longs métrages sur
la question de l’eau.
Programmation par Catherine Mueller.
Glaciers – Entre mythe et réalité |
Samedi 2 décembre à 14h30
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire en précisant l’horaire (place limitée).
14h30 – 16h : Conférence de Geoffrey Klein, spécialiste
climat
, en présence de l’artiste, causes, conséquences
et prévention.
16h30 – 17h30 : Lecture de textes choisis autour des mythes
valaisans par Auguste Vonville.
Un vin ou chocolat chaud offert pour l’achat du billet d’entrée.
Le Bistr’eau proposera des spécialités valaisannes.
+33 (0)3.89.82.10.10

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France

Stephen Gill – Un photographe anglais

En ouverture de saison 17-18
La Filature, Scène nationale
présente à la Galerie en entrée libre Stephen Gill

C’est un photographe expérimental, conceptuel et
documentaire, dont la pratique inclut souvent des
références à son lieu de résidence.
L’exposition à La Filature présente une large sélection
de ses photographies opérée parmi les séries
Billboards, Hackney Flowers, Buried, Talking to Ants,
Pigeons, Best Before End, Coexistence,
Coming up for Air,
B Sides et Energy Fields.

Jusqu’au  dimanche 12 novembre 2017

Photographe anglais, très tôt repéré par son
compatriote Martin Parr (présenté à la Filature en 2015)
pour ce regard attentif porté aux pans souvent négligés
de notre société,  Stephen Gill (1971) a fait oeuvre de sa
ville, Londres.
Au travers de séries photographiques menées souvent
parallèlement, il portraiture non la mégapole, mais un
tissu urbain et ses habitants.

Le voici photographiant Londres et ses oiseaux, le revers
de ses panneaux publicitaires, les passants perdus dans
ses rues, les usagers de ses trains.
Puis, rapidement, il restreint son champ d’action à
son seul quartier, Hackney,
centre d’un vaste marché alimentant les populations
défavorisées, et dont le destin a été scellé avec les
Jeux Olympiques en 2012 et ses grands chantiers.

Pendant près de quinze années, il arpente ses rues et
terrains vagues.
C’est sur ce territoire mi-ville mi-friche que
Stephen Gill réalise plusieurs séries photographiques
qui feront date.
Qu’il s’agisse d’Hackney Flowers, dans laquelle il appose
sur ses images les fleurs récoltées lors de ses
promenades ou encore Talking to Ants, où il immisce
dans la lentille même de l’appareil des objets trouvés à
proximité, il poursuit sa quête d’imprégnation du lieu
dans l’image. Naissent, au travers de cette pratique
photographique, des objets sédimentés, entre album de
souvenir et herbier. Le voici devenu « ant », fourmi,
attentif à ce que le paysage formule au travers du moindre
de ses détails.
Viennent ensuite les séries plus récentes telle Pigeons,
par laquelle, appareil fixé au bout d’un bras téléscopique,
il investigue le dessous des ponts et autres recoins peu
reluisants de nos villes pour portraiturer les pigeons dans
leur environnement et révéler cet infra-monde qu’ils
habitent. Ou encore Best Before End, qui semble boucler
un cycle pour cet explorateur urbain, exposant là toute
l’intensité de la vie au coeur de la mégapole par
l’introduction dans le processus de développement
de ses tirages de ces boissons énergétiques désormais
si répandues.
Ses expositions
Les oeuvres de Stephen Gill sont présentes dans de
nombreuses collections privées et publiques et ont
également été exposées dans des galeries internationales
telles que The National Portrait Gallery, The Victoria
and Albert Museum, agnès b.,
Victoria Miro Gallery (Londres) ;
Sprengel Museum (Hanovre) ; Tate (Londres) ;
Galerie Zur Stockeregg (Zurich) ; Archive of Modern Conflict
(Londres) ; Gun Gallery (Stockholm) ; The
Photographers’ Gallery (Londres) ;
Leighton House Museum (Londres) ; Haus Der Kunst (Munich),
ainsi que des expositions personnelles dans des festivals
et des musées dont les Rencontres d’Arles, le festival de
photographie Contact à Toronto, PHotoESPAÑA
et enfin à FOAM (Amsterdam).

La Filature, Scène nationale – Mulhouse
20 allée Nathan Katz – Mulhouse – T 03 89 36 28 28
Apéro photos
mercredi 18 octobre 19 h 15
réflexion autour d’une photographie
photographie + apéritif
gratuit : inscription 03 89 36 28 28
Il est toujours difficile de photographier des photos
 

La Terre la plus contraire

La Fondation Fernet Branca présente jusqu’au
8 octobre, des artistes femmes distinguées par le
prix Marcel Duchamp, organisée par l’ADIAF
à l’invitation Pierre-Jean Sugier,
directeur de la Fondation.
Après les photos de Marie Bovo,   le trio de Métamorphoses
avec Véronique Arnold, Gabrielle Chiari, et
Frédérique Lucien, Claire Morgan ,
la fondation fait la part belle aux artistes femme.
Cela rappelle l’évènement du centre Pompidou
Elles.

Farah Atassi, Landscape Women

Avec le concours de la commissaire Alicia Knock,
l’exposition présente le travail de :
Farah Atassi, Yto Barrada, Maja Bajevic,
Valérie Belin, Carole Benzaken, Rebecca Bournigault,
Valérie Favre, Joana Hadjithomas, Valérie Jouve,
Charlotte Moth, Zenib Sedira, Anne-Marie Schneider,
Ulla von Brandebourg.
La Terre la plus contraire, est un titre emprunté à la poétesse
argentine Alejandra Pizarnik (1936/1972)
expatriée à Paris.

Un point de départ ferme et sur; un lieu depuis lequel
partir […] A P l’enfer musical

Le parcours à géographie variable, partant de l’expérience
physique et surtout politique du territoire, se déroule dans les
espaces du centre, offrant une plongée dans l’art de notre temps.
L’exposition a été articulée autour de la notion de territoire,
qu’il soit géographique, politique ou intime. Il est souvent
question d’exploitation économique dans la première partie.
Géographique et politique
Les gardiennes de mémoires
Depuis les photographies de Zineb Sedira sur les routes du sucre

Zineb Sedira, Sugar Silos

Ismyrne,  fragments d’un essai poétique, entre histoire et
mémoire, est un film de Joana Hadjithomas.
Les
vidéos sobres de Maya Bajevic refusent l’habillage
esthétique. L’artiste montre les mécanismes de domination
économique sur les échanges nord/sud dans le
commerce du textile à travers cinq toiles représentant des motifs
traditionnels, et des documents d’époques (photo, bons de
commande, articles de journaux…)

Maja Bajevic, Import/Export

Les photographies de Valérie Jouve appartiennent
au domaine de l’antropologie, ainsi qu’aux domaines de la sociologie,
de la représentation du monde.

Valérie Jouve, les Paysages


Les aquarelles de Rebecca Bournigault, sont influencées
par l’actualité.

Rebecca Bournigault, les Emeutiers, Russie, Hong Kong, Chili

Les photographies  d’Yto Barrada sont un brin déshumanisées,
avec ses femmes travaillant dans  des usines
au conditionnement de crevettes, dans la zone franche de Tanger.
Yto Barrada

Thème qui m’intéresse le plus :
l’espace (ou la notion de l’espace et du corps)
Alejandra Pizarnik, journaux 1959-1971
L’intime, le corps
Puis vient le  territoire plus intime , celui du corps
parfois élargi au paysage, l’univers du théâtre,
symbolisé par les rideaux devenus jupes
d’Ulla von Brandenburg
Ulla von Brandenburg,
Blue Curtain, Yellow Curtain, Pink Curtain

Carole Benzaken, déroule son journal pictural de 40 ans
de peinture, le passage des saisons, de l’été paradis perdu, à l’hiver.
Carole Benzaken

Valérie Favre  , dont vous avez pu voir l’exposition monographique
au MAMCS, rend  hommage à ses maîtres
à travers des autoportraits réalisés à la manière de
De Chirico et Hugo Ball.
Valérie Favre

Farah Atassi  s’exerce à la peinture à la manière d’un Mondrian
ou d’un Malevitch, avec des formes géométriques en toile de fond,
d’où émergent d’autres formes géométriques. (1ere photo)
Valérie Belin montre des vanités avec ses photographies
en noir et blanc, très contrastées, de robes précieuses, entourées
de papier de soie, conservées dans des boites.
Valérie Belin

Charlotte Moth, projette des diaspositives

Charlotte Moth

Anne-Marie Schneider dessine comme un enfant.
Ses gouaches lui permettent de donner forme à ses rêves
et cauchemars
Anne-Marie Schneider, les Migrants

Le prix Marcel Duchamp est une distinction créée en 2000,
à l’initiative de collectionneurs français et de l’ADIAF,
Association pour la diffusion internationale de l’art français.
Le prix est remis tous les ans pendant la FIAC, Foire
internationale d’art contemporain. Plus de 70 artistes, lauréats
et nommés
, ont été distingués par le Prix Marcel Duchamp
depuis son lancement.
Fondation Fernet Branca
2, rue du Ballon St Louis
Horaire
du mercredi au dimanche
de 13 h à 18 h