Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse

C’est jusqu’au 7 janvier 2018
Sandrine Wymann
directrice de la Kunsthalle de Mulhouse
a confié le commissariat
à Isabelle Henrion  pour la
Régionale 18
En 2017, 19 lieux d’arts à travers l’Alsace, la Suisse
et l’Allemagne
accueillent des artistes confirmés et des
jeunes talents de l’art contemporain. Trois chiffres pour vous
embrouiller l’esprit ! 😛

Les lieux participants à l’exposition :
Accélérateur de particules, Strasbourg (F)
Ausstellungsraum Klingental, Basel (CH)
Cargo Bar, Basel (CH) CEAAC, Strasbourg (F)
E-WERK Freiburg – Galerie für Gegenwartskunst (D)
FABRIKculture, Hégenheim (F)
HeK Haus der elektronischen Künste (CH)
Kunsthalle Basel, Basel (CH)
Kunsthalle Palazzo, Liestal (CH)
Kunsthaus Baselland, Muttenz/Basel (CH)
Kunsthaus L6, Freiburg (D) Kunst Raum Riehen (CH)
Kunstverein Freiburg (D)
La Filature – Scène nationale, Mulhouse (F)
La Kunsthalle, Mulhouse (F) Projektraum M54, Basel (CH)
Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein (D)
Stimultania – Pôle de photographie, Strasbourg (F)
T66 kulturwerk, Freiburg
Le titre est un hommage et est inspiré de l’oeuvre de
Georges Didi-Hubermann, Geste, fêlure, terre,
in Barbara Formis
(
sous la direction de) Gestes à l’Oeuvre

L’interview par Radio mne
Le sol est notre surface de contact avec la terre.
Si nous y projetons
nos racines, nous semblons
aussi vouloir nous en
détacher, par notre position
debout, nos constructions
vertigineuses, nos désirs d’envol
et d’élévation. Tels des
danseurs, nous entretenons
un jeu d’attraction-répulsion

avec le sol, où chaque élancement finit en chute
fracassante. Nous creusons la terre, en quête de nos
origines, pour y trouver amas de vestiges et de corps en
décomposition. Nous lui extrayons richesses, nutriments
et matériaux de construction, nous y dressons des murs qui
se fissureront, à leur tour, et redeviendront débris,
poussière, terre.
L’exposition Sols, murs, fêlures reprend ce mouvement
perpétuel entre excavation, érection, érosion. La fêlure
y est un geste de mémoire autant que d’émancipation,
une arme contre les remparts identitaires.
La surface du sol contient alors toutes les hauteurs et
profondeurs auxquelles nous aspirons.
Isabelle Henrion 

L’exposition bénéficie du soutien de la Société des Auteurs
dans les Arts Graphiques et Plastiques et la culture avec la copie privée.
les artistes présentés à la Kunsthalle :
Grégory Buchert (FR), Claire Chassot et Joséphine Tilloy (FR),
Vincent Chevillon (FR), Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR),
Nicolas Daubanes (FR), Clara Denidet (FR), Jörg Gelbke (DE),
Philémon Otth (CH), Pétrole Éditions / Transrevue Talweg (FR)
Taches (du sol aux murs, une chute s’étend), une
performance de Claire Chassot et Joséphine Tilloy

Une vue générale sur l’exposition, avec la photographie
de Vincent Chevillon, artiste-chercheur, ‘Lord of the Pit’
(Lisières 3.1),qui donnera une conférence autour du projet
« raising cair .. » le vendredi 8 décembre dans le cadre des
RDV de la Kunsthalle
et de Clara Denidet, ‘Sabbat’, 2017 qui présente 2 oeuvres
Les marteaux de Sabbat sont de potentielles extensions
de notre corps. Servant à assembler ou à détruire,
ils ont eux-mêmes été réparés, bricolés. Si l’outil renvoie au monde
du travail, sa position ici, tête au sol, produit une image du repos,
de la trêve – moment propice à la réunion des forces et aux
échanges nocturnes. En ronde, anthropomorphes, les marteaux
semblent en effet préparer une révolte à venir.

Le duo Claire Chassot et Joséphine Tilloy  performance
donnée lors du vernissage, Jorge Gelbke dont le moulage
en fer et terre illustre bien le titre.

Une Vidéo-performance, projection HD installée, son, 10’00’’, dimensions variables.
Courtesy de la Galerie Jérôme Poggi, Paris Geranos, 2013 de Grégory Buchert.

Le mythe du labyrinthe symbolise l’homme perdu face
à sa propre complexité et face à la complexité
du monde et de l’univers.
L’étrange chorégraphie du protagoniste de Geranos,
faite de chutes et de rebonds, ne l’empêche pas
de progresser dans son mystérieux dessein.
Elle est inspirée de la danse dite « de la grue »
(« Geranos » en grec) que Thésée est censé avoir
exécutée à la sortie du labyrinthe du Minotaure.
Reproduisant à l’identique les tours et détours du dédale parcouru,
elle double ainsi l’expérience de l’architecture tout en étant la clé
pour en sortir.
La réactivation qu’en fait Grégory Buchert s’inscrit au sein
de ses recherches sur la résurgence des motifs au travers
des disciplines, des époques et des cultures, mais renvoie
également à l’éternel recommencement de nos quêtes et de nos luttes.

Un autre vidéo Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR)
créée in situ. Un plan fixe, filmé sous un pont de métro,
alterne avec des photographies de maisons marquées
par les séismes, très fréquents dans la région. Fissurées et réparées
à maintes reprises, elles se tiennent, tels des îlots de résistance,
au milieu de constructions plus récentes.
En associant le métro et les dégâts de séismes, les artistes reprennent
une métaphore récurrente pour évoquer le ressenti d’un tremblement
de terre – le passage d’un train souterrain. Ils mesurent ainsi la
proximité des différents facteurs entropiques.

Nicolas Daubanes produit ainsi des formes à la fois
brutales et fragiles, contenant les ingrédients de leur propre
désintégration. La série des Sabotages s’inspire des gestes
de résistance de prisonniers de guerre. Sacrifiant leur
faible ration de sucre journalière pour la mélanger au béton,
ils espéraient saboter les ouvrages ennemis auxquels
ils étaient contraints de contribuer.

Philémon Otth :
Objets et matériaux sont injectés dans l’espace d’exposition
après n’avoir subi que de très légères interventions
de l’artiste. Inspiré par la philosophie zen, il joue avec la limite
ténue entre le peu et le rien, entre le visible et l’invisible.
Son vocabulaire minimaliste de formes et de gestes interroge
finalement le sens même de l’entreprise artistique.
Les Real Studio Paintings (véritables peintures d’atelier)
sont des empreintes du sol de l’atelier de l’artiste.

Pétrole Éditions, Transrevue Talweg
Talweg est une transrevue annuelle et collective, éditée et diffusée
par Pétrole Éditions. Porté par trois artistes-chercheuses
(Audrey Ohlmann, Marianne Mispelaëre et Nina Ferrer-Gleize),
Talweg se comprend comme un laboratoire de recherche où se
côtoient propositions plastiques et théoriques, points de vue
artistiques, littéraires et scientifiques. Talweg 4 porte sur la notion
de sol. Éminemment politique, le terme est analysé et creusé
par différents auteurs et outils. L’édition en elle-même a été pensée
de manière sculpturale. Ses bords offrent une vue en coupe à travers
ses couches sédimentaires. Cette image de prélèvement minéral
est renforcée par la présentation dans des meubles au sol qui
ressemblent à des boites de carottage.

Les pages doublées s’ouvrent
ensuite sur des failles et interstices, laissant entrevoir les revers de
la carte géographique qu’elle semble pouvoir devenir, une fois dépliée.
La présence de la transrevue Talweg dans l’exposition, au même titre
que les autres oeuvres, reflète une volonté de considérer la recherche
comme forme artistique à part entière, mais aussi de laisser
s’infiltrer d’autres propositions artistiques et curatoriales dans le projet

LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée par Isabelle Henrion, commissaire
de l’exposition : samedi 2 décembre à 14h00

Kunstdéjeuner : vendredi 8 décembre à 12h15
Visite accompagnée de l’exposition suivie d’un
déjeuner tiré du sac. Gratuit, sur inscription.
Conférence performée de Vincent Chevillon
et Kunstapéro : jeudi 8 décembre à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
RDV famille : dimanches
10 décembre et 7 janvier à 15h00

Visite/atelier proposée par Laurence Mellinger,
artiste plasticienne. Pour les enfants à partir de 6 ans
et leurs parents, gratuit, sur inscription.
Lecture Talweg n°4 et Kunstapéro :
jeudi 4 janvier à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
Visites guidées gratuites à La Kunsthalle :
tous les dimanches à 15h00

Renseignements et inscriptions
au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

 
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Horaires exceptionnels du mercredi
27 au samedi 30 décembre de 14h à 18h
.
Fermé les lundis, mardis + 24 et 31 décembre 2017
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
 

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.