Au musée d'Orsay jusqu'au 23 juillet 2023 Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et le Metropolitan Museum of Art, New York où elle sera présentée de septembre 2023 à janvier 2024.
Commissaire générale Laurence des Cars, présidente - directrice du musée du Louvre Commissaires à Paris Isolde Pludermacher, conservatrice générale peinture au musée d’Orsay Stéphane Guégan, conseiller scientifique auprès du président des musées d’Orsay et de l’Orangerie
Pourquoi avoir voulu rapprocher Manet et Degas dans une même exposition ?
Berthe Morisot par Manet
Edgar Degas la jeune femme à l’ibis
Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) sont tous deux des acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80. Cette exposition qui réunit les deux peintres dans la lumière de leurs contrastes oblige à porter un nouveau regard sur leur réelle complicité. Elle montre ce que la modernité picturale eut d’hétérogène, de conflictuel, et révèle la valeur de la collection de Degas où Manet prit une place plus grande après son décès.
Rapprochement
Edgar Degas, le faux départ
Edouard Manet
Divergeances
Manet
Degas
Avant et après la naissance de l’impressionnisme, sur laquelle l’exposition pose un regard nouveau, ce qui les différencia ou les opposa est plus criant encore. De formations et de tempéraments dissemblables, ils ne partagent pas les mêmes goûts en littérature et en musique. Leurs choix divergents en matière d’exposition et de carrière refroidissent, dès 1873-1874, l’amitié naissante qui les lie, amitié qu’a renforcée leur expérience commune de la guerre de 1870 et des lendemains de la Commune. On ne saurait comparer la quête de reconnaissance du premier et le refus obstiné du second à emprunter les canaux officiels de légitimation. Et si l’on considère la sphère privée, une fois les années de jeunesse révolues, tout les sépare. À la sociabilité de Manet, très ouverte, et vite assez brillante, à ses choix domestiques, répondent l’existence secrète de Degas et son entourage restreint.
Coexistences merveilleuses
Dans Degas Danse Dessin, où il est beaucoup question de Manet, Paul Valéry parle de ces « coexistences merveilleuses » qui confinent aux accords dissonants. Parce qu’elle réunit Manet et Degas dans la lumière de leurs contrastes, et montre combien ils se définissent en se distinguant, cette exposition, riche de chefs-d’œuvre jamais réunis et d’un partenariat sans précédent, oblige à porter un nouveau regard sur l’éphémère complicité et la durable rivalité de deux géants. Le parcours rend aussi plus saillant ce que la modernité picturale, en son point d’émergence, puis d’essor et de succès, eut de conflictuel, d’hétérogène, d’imprévu. Il donne enfin toute sa valeur à la collection de Degas où, après le décès de Manet, ce dernier prit une place de plus en plus impérieuse. La mort les avait réconciliés.
VASARELY AVANT L’OP, UNE ABSTRACTION EUROPÉENNE, 1945-1955 Du 17 juin au 15 octobre 2023
Commissariat : Michel Gauthier, conservateur au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Le Fondateur
Győző Vásárhelyi, dit Victor Vasarely était un artiste hongrois-français né en 1906 à Pécs, en Hongrie et décédé en 1997 à Paris, en France. Il est considéré comme l’un des pionniers de l’art optique, également connu sous le nom d’Op Art.Vasarely s’est d’abord intéressé à l’art traditionnel, mais il a rapidement commencé à explorer de nouvelles idées et à expérimenter avec différents médiums. Il a créé des œuvres d’art qui semblaient se déplacer ou changer en fonction de l’angle de vue de l’observateur. Ses compositions géométriques, souvent en noir et blanc, ont été très influentes et ont inspiré de nombreux artistes et designers au cours du XXème siècle.
Vasarely est également connu pour avoir fondé le mouvement artistique de l’Op Art, qui a eu une grande influence sur la culture populaire et les arts visuels pendant les années 1960 et 1970. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries et des musées du monde entier, et il a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail.
En somme, Victor Vasarely a marqué l’histoire de l’art avec son style unique et innovant, qui a inspiré de nombreux artistes de sa génération et des suivantes.
La Fondation
La Fondation Vasarely est une institution de droit privé, reconnue d’utilité publique en 1971, mêlant art et architecture au service d’un sens qui lui est propre situé à Aix-en-Provence, érigé entre 1973 et 1976 par le plasticien Victor Vasarely.
Le Centre architectonique, abrite dans une architecture alvéolée 44 oeuvres monumentales de Vasarely intégrées aux murs internes du bâtiment. Situé en bordure sud-ouest d’Aix-en Provence, dans le quartier du Jas-de-Bouffan, il accueille également des expositions temporaires et autres événements culturels (conférences, concerts, médiations). Le bâtiment est classé Monument historiques en 2013, et a une fréquentation annuelle de l’ordre de 100 000 visiteurs (en 2019). Il bénéficie de l’appellation « Musée de France » depuis 2020.
Pierre Vasarely
« Je me réjouis de ce partenariat avec le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, initié en 2019 après la grande rétrospective de Victor Vasarely dans ce musée parisien et qui a été renouvelé en 2022 pour 3 ans. Ce partenariat est le gage de la confiance que le Centre Pompidou témoigne à la Fondation. Ainsi pour la 4ème année consécutive, nous sommes très fiers de pouvoir présenter à Aix-en-Provence des oeuvres majeures du Musée national d’art moderne qui illustrent les prémices de l’Op Art dont Victor Vasarely a été le pionnier ».Petit-fils de Victor Vasarely
Aix-en Provence, le 17 mai 2023
La Fondation Vasarely poursuit son partenariat avec le Centre Pompidou, Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle pour la 4ème année consécutive, avec l’exposition d’été « Vasarely avant l’Op, une abstraction européenne, 1945-1955». Du 17 juin au 15 octobre 2023, une sélection de 35 oeuvres majeures prêtées par le musée parisien, le Musée départemental Matisse, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, la Fondation Hartung-Bergman, la Fondation Marta Pan, la galerie Denise René et des collections privées seront présentées à Aix-en-Provence, à la Fondation Vasarely pendant quatre mois.
Quand on pense à Victor Vasarely, ce sont immédiatement des vibrations et des clignotements de formes et de couleurs qui viennent à l’esprit. Sa plastique optico-cinétique fait de lui, à partir du milieu des années 1950, le père de l’op art et marque visuellement toute une époque. Le Vasarely op a toutefois été précédé, durant la décennie qui suit la seconde guerre mondiale, par un Vasarely dont l’oeuvre est moins connue du grand public. Ayant décidé de se consacrer pleinement à l’art, après une carrière de graphiste publicitaire poursuivie avec succès depuis son arrivée à Paris en 1930, Vasarely, avec l’aide de la galerie Denise René, prend place dans la mouvance postcubiste qui domine alors la scène française.
La mouvance postcubiste
C’est à cette période de son oeuvre que l’exposition sera consacrée par le biais d’un dialogue avec d’autres artistes de la même époque. Vasarely expose alors, on l’oublie parfois, avec Jean Dewasne, Alberto Magnelli, Hans Hartung, Serge Poliakoff ou Gérard Schneider. C’est un Vasarely moins connu mais tout aussi important qu’il s’agit ainsi d’éclairer en le replaçant dans le contexte de l’époque, en montrant les ressemblances et les différences qui existent entre son oeuvre et celles des artistes dont il fut proche. La révolution op à venir est née dans un étroit commerce avec l’héritage post-cubiste. Avec des oeuvres de Agam, Jean-Michel Atlan, Etienne Béothy, André Bloc, Simone Boisecq, Robert Breer, Pol Bury, Geneviève Claisse, Jean Dewasne, Jean Deyrolle, Cesar Domela, Etienne Gilioli, Hans Hartung, Auguste Herbin, Robert Jacobsen, Berto Lardera, Jean Leppien, Alberto Magnelli, Richard Mortensen, Marta Pan, Serge Poliakoff, Gérard Schneider, Victor Vasarely et Nicolaas Warb.
Le père de l’Op’Art
Victor Vasarely est indissociablement lié à l’art optico-cinétique. Cette notion, qu’il utilise pour la première fois en 1964, mais qui apparaît déjà dès les années 30 avec la série des « Zèbres », consiste à utiliser des éléments simples de la géométrie et de la physique des apparences pour provoquer des phénomènes optiques dynamiques jouant sur la perception visuelle (sensation de mouvement, ambigüité spatiale, instabilité des couleurs) qui sollicitent la participation du spectateur. Le plasticien a porté toute son attention vers la production de prototypes qu’il utilise, agrandis et/ou multipliés, comme points de départ de nouvelles créations.
Il ne prétend pas être le premier ou le seul à travailler à ces nouvelles créations, ses « nouvelles fonctions », dans la diversité des matériaux et des formats, mais il y est allé très loin, de la sérigraphie aux intégrations architecturales, et de l’infiniment petit au cosmique. C’est sur la base de ses publications et de ses magnifiques albums d’art, des matériaux et matériels qui nous restent, de ses esquisses et programmations disponibles, que l’on peut identifier son processus créatif, fixé à partir de la fin des années 1950. Si sa « révélation de l’abstrait » se fait en 1947 : forme pure et couleur pure peuvent signifier le monde, la théorisation des Unités formes-couleurs, dont l’espace plastique est le lieu, aboutit en 1959, c’est l’ « Unité Plastique », brevetée à cette date. Son alphabet plastique, formes-fonds et couleurs, que parfois il dénomme, « solfège plastique », lui permet de multiplier exponentiellement ses compositions et les multiples. Il le portera au « folklore planétaire », application universaliste à l’architecture et l’urbanisme. En prenant à rebours ses créations, la multiplicité des oeuvres produites, des supports et des matériaux surprend toujours même si les artistes, depuis le début du XXe siècle, multipliaient peu à peu les expériences des supports et des matériaux, à partir de formes et esthétiques nouvelles. Vasarely touche à tout : dessin ; gouache ; « tableau » ; sérigraphie ; sculpture ; tapisserie ; vitrail ; tissu ; photographie ; film ; oeuvres murales : céramique, aluminium, « fresque » ; album et livre ; objets de la vie courante, ludiques ou domestiques.
Éclairage de Pierre Vasarely
« Victor Vasarely fait-il partie des artistes qui font « la mode », des « bourreaux de la rétine » ou de ces « maîtres du trompe l’oeil abstrait » ? Ces questions qui se posaient il y a plus de 60 ans sont toujours d’actualité. Indissociablement lié à l’art optico-cinétique, mouvement auquel le MoMA de New-York consacra en 1965 une grande exposition, lui assurant une reconnaissance et une diffusion internationales, Victor Vasarely est considéré comme « le père de l’op art ».
Vasarely est, depuis les années 50, particulièrement conscient d’un phénomène qu’il appelle « la crise du tableau de chevalet ». Sa réflexion, si proche des thèses du Bauhaus, est fondée sur l’idée que le tableau de chevalet, si hardi soit-il dans sa conception, ne peut que rester confiné dans le milieu étroit des galeries et des collectionneurs, nuisant ainsi à sa large diffusion et privant la plupart de nos contemporains de la possibilité de vivre dans un cadre à la fois nouveau et beau. C’est dans cette perspective que le plasticien – il répugne au terme d’artiste – a porté toute son attention vers la production de prototypes qu’il utilise, agrandis et/ou multipliés comme points de départ de nouvelles créations : « L’original qui est à l’oeuvre ce que le grain est au pain, n’est en réalité qu’une chose en puissance. Terme d’antan, il est le début à présent d’une re-création en vue d’une nouvelle fonction ». Il a tout osé, tout essayé pour affermir son art unique : tapisserie, savonnerie, aluminium, peinture sur bois, toile, plexiglas, carton, acier, verre, mosaïque, faïence, lave émaillée, véritables entrelacs de formes pures et de couleurs qui vibrent. Vasarely rêve d’intégrer la beauté plastique à l’architecture. « Donner à voir » et « faire descendre l’art dans la rue » sont les postulats fondateurs de l’oeuvre de Vasarely qui se veut moderniste, utopique et visionnaire en ce qu’elle préfigure les fondements de la recherche plastique contemporaine ». Pierre Vasarely Président de la fondation Vasarely Petit-fils de Victor Vasarely
La Chapelle de l’Observance à Draguignan accueille l’exposition Vasarely, le solfège plastique, le processus créatif du père de l’Op’art du samedi 29 avril au dimanche 17 septembre.
Informations pratiques
www.fondationvasarely.org Fondation Vasarely – Tous les jours de 10h à 18h Jas de Bouffan 13090 Aix-en-Provence 04 42 20 01 09
Après l'exposition "Jean-Michel Basquiat" en 2018, la Fondation poursuit son exploration de l'œuvre de l'artiste, révélant cette fois sa collaboration avec Andy Warhol. A la Fondation Vuitton jusqu'au 28.08.2023
La Fondation Louis Vuitton présente « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette oeuvre singulière.
Sous le commissariat de Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer, en association avec Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition regroupe plus de trois cent oeuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement.
Le duo
Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat auraient pu ne jamais se rencontrer. Séparés par 32 années, les deux artistes proviennent de milieux totalement différents : originaire de Pittsburgh et diplômé des Beaux-Arts, le premier fait, dans les années 1950, ses armes à New York dans la communication publicitaire et le design de chaussures. Élevé à Brooklyn dans les années 1960 par une famille d’origine haïtienne, le second commence par investir la rue avec le graffiti et son fameux logo signature, SAMO.
Première rencontre
Alors que 1982 est souvent citée comme l’année de leur première rencontre, autour d’un déjeuner organisé par le galeriste Bruno Bischofberger, celle-ci a, en réalité, eu lieu trois ans plus tôt. Âgé de seulement 17 ans, Jean-Michel Basquiat passe ses journées à interpeller les passants de la ville pour leur vendre ses collages sur cartes postales. Un jour, dans un restaurant de Soho, il aperçoit Andy Warhol en compagnie de Henry Geldzahler, le directeur du Metropolitan Museum of Art (MET). Le jeune homme prend son courage à deux mains et les aborde pour leur proposer deux de ses œuvres, qu’ils paieront 1 dollar chacune. Bien que mémorable pour Basquiat, ce moment ne le sera pas tant pour Warhol, qui restera, les années suivantes, assez dubitatif sur le potentiel du jeune homme. De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une
« conversation advenant par la peinture, à la place des mots », et de deux esprits fusionnant pour en créer un « troisième, séparé et unique ».
L’exposition
L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces oeuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952). Après cette quinzaine d’oeuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduisent les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des oeuvres capitales telles que Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres African Mask. Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve avec Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours. Basquiat en David par Warhol Warhol par Basquiat en Warhol with Barbells
« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore », expliquait Basquiat.
« Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean-Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi », estimait Warhol.
Le tournant
Cette œuvre à six mains prend un autre tournant lorsque Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat décident de prolonger leur collaboration. Au sein de la Factory, leur geste se libère, tandis que les formats de leurs toiles augmentent pour atteindre jusqu’à 8 mètres de large (Chair, 1985) et près de 3 mètres de haut (6,99, 1984 et Mind Energy, 1985), brouillant encore davantage les frontières entre beaux-arts et communication visuelle de masse. Les toiles de Basquiat et Warhol dégagent de grandes zones vides aux couleurs vives et unies pour favoriser l’expressivité de leur style. La complémentarité des deux peintres triomphe, mariant l’esthétique « à vif et directe » du premier et celle « de la distance, voire de l’indifférence, non dénuée d’ironie » du second, telles que les définit Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton.
D’un tableau à l’autre, plusieurs éléments reviennent. De Warhol, on retrouve par exemple le logo GE de General Electric – immense firme américaine d’énergie – et la carte de Chine – pays qui fascine l’artiste depuis une décennie par sa culture, son président, Mao Zedong, et les codes visuels de la propagande communiste. De Basquiat, on voit régulièrement apparaître la banane – hommage à la couverture iconique de l’album The Velvet Underground & Nico signée Warhol (1967) – ou encore les masques africains, auxquels les deux peintres consacrent une œuvre entière en 1984.
L’exposition montre ces allers-retours, un dialogue de styles et de formes qui traite aussi de sujets cruciaux comme l’insertion de la communauté africaine-américaine dans le récit états-unien, un pays dont Warhol a été un des grands fabricants d’icônes.
Information pratique
FONDATION LOUIS VUITTON 8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris
L’exposition Destins Communs de l’artiste Omar Baest présentée à La Kunsthalle Mulhouse du 9 juin au 29 octobre 2023. "Destins Communs, Omar Ba" Commissariat : Sandrine Wymann
Introduction par Sandrine Wymann
Fo.rmé d’abord au Sénégal puis en Suisse Romande, Omar Baest avant tout un peintre, même si dans son œuvre la sculpture, le dessin ou la photographie trouvent aussi leur place. De ses peintures, on retient d’abord le , celui d’où jaillissent les couleurs qu’il donne à ses scènes mi- oniriques, mi- réalistes. On retient également la légèreté de ses coups de pinceau qui semblent emprunter chaque matière représentée à un fragment végétal, vrai ou imaginaire. Des pétales, des plumes, des feuilles, des tiges ou d’autres éléments tirés de la nature, si vivement posés sur la toile qu’ils composent une variété immense de textures. L’artiste réinvente continuellement les motifs de sa palette. Qu’elle soit toile ou carton, la surface lui offre un espace profond qu’il investit millimètre par millimètre pour raconter les histoires qui font sa vision du monde. Formé aux contes, enfant d’Afrique, il adopte une construction de l’image fidèle à la tradition des récits aux forces émotionnelles et aux messages philosophiques. Ce qu’il peint a la puissance de l’irréel et la gravité du constat. Derrière l’éclat et l’effusion des couleurs, les figures et les scènes qu’il rapporte sont tout droit sorties d’une histoire aux multiples ressorts politiques et sociaux. Chacun de ses tableaux camoufle une Afrique contemporaine, complexe, blessée et émouvante qu’il partage sans limite, tant ses peintures ont la puissance de séduire ceux qui les regardent.
De cette accessibilité, il en a fait une force, celle de porter la réalité africaine aux yeux de tous et d’interroger nos Destins Communs par le biais de l’allégorie et de la métaphore. Chez Omar Ba, le monde est ontologique, nous sommes tous liés les uns aux autres, au passé et au futur, et sa peinture a une valeur universelle
Biographie
Né au Sénégal en 1977, Omar Bavit et travaille entre Dakar et Genève. Ses peintures – réalisées à l’aide de techniques et de matériaux variés – représentent des motifs politiques et sociaux aux multiples interprétations.
Son vocabulaire plastique réactive des interrogations historiques et atemporelles tout en élaborant un propos artistique d’une absolue contemporanéité. L’iconographie d’Omar Ba mobilise des métaphores personnelles, des références ancestrales et des figures hybrides. Son travail refuse une narration didactique et cherche, par son caractère énigmatique et son intensité poétique, à exprimer son inconscient et son appréhension symbolique du réel.
Omar Ba a été formé aux Beaux-Arts de Dakar puis de Genève. Ces dernières années, il a participé à de nombreuses expositions collectives internationales, dont les plus récentes sont la Summer Exhibition 2014 à la Royal Academy of Arts (Londres) et la Biennale de Dakar en 2014. Ses œuvres sont entrées dans plusieurs collections publiques dont celles du Centre National des Arts Plastiques (CNAP) en France, de la Collection Nationale Suisse (Bâle) et du Louvre d’Abu Dhabi.
Omar Ba est représenté par les galeries Templon, Bruxelles et Wilde, Genève.
La Kunsthalle Mulhouse– Centre d’art contemporain La Fonderie 16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
Heures d’ouverture Du mercredi au vendredi de 12h à 18h Samedi et dimanche de 14h à 18h Fermé les lundis et mardis + 14 juillet
Pendant Art Basel, du 13 au 16 juin, ouverture exceptionnelle de 10h à 18h
Entrée libre et gratuite
Kunstdéjeuner
Jeudi 22 juin à 12h15
Pendant la pause méridienne, visite commentée de l’exposition Destins Communs, suivie d’un déjeuner pour poursuivre les échanges en toute convivialité.
Participation au repas de 10€/personne, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Découvrez l’exposition Destins Communs – Omar Ba à l’occasion d’un échange avec une médiatrice du centre d’art.
Entrée libre et gratuite.
Les visites guidées sont organisées tous les derniers samedis du mois, aux dates suivantes : 29 juillet, 26 août, 30 septembre et 28 octobre.
Kunstbabies : pour les tous petits et leurs parents
Samedi 8 juillet de 11h à 12h
A destination des jeunes enfants et de leurs parents, ce temps privilégié permettra de découvrir l’exposition Destins Communs à travers le jeu et l’éveil.RDV pour les tous petits, jusqu’à 6 ans, accompagnés d’au moins un parent. Gratuit, sur inscription obligatoire au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
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exposition collective en entrée libre du 25 mai au 9 juillet 2023A la Galerie de la Filature de Mulhouse, Scène nationale de Mulhouse
dans le cadre de Mulhouse 023 biennale de la jeune création contemporaine
Commissaire : Emmanuelle Walter, responsable arts visuels
15e édition du 10 au 13 juin 2023
inauguration samedi 10 juin 17h à Motoco
les artistes exposées : Cassandre Fournet, Rémy Hans, Gaëtane Verbruggen lauréat·es du Prix Filature de Mulhouse 019 et Mulhouse 021 Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb, Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé
Lauréat·es du Prix Filature des éditions 2019 et 2021 de la biennale de la jeune création contemporaine de Mulhouse, Cassandre Fournet, Gaëtane Verbruggen et Rémy Hans ont en commun d’explorer les affinités qui lient entre elles les représentations de la nature, des paysages urbains ou de l’intime, aux divers points de vue de leurs rapports au temps, à la photographie, au dessin et à la peinture. Leurs images, en correspondance les unes avec les autres mais également avec celles de Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb, Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé, suggèrent de nouvelles narrations sur les liens qui unissent les corps à leur environnement. Les objets du quotidien, les intérieurs, les paysages urbains, sylvestres ou célestes sont autour des neuf artistes comme des mondes vers lesquels ils·elles se retournent ou se projettent. Pour les capturer, il leur revient de les découvrir et pour les découvrir d’en être intérieurement submergés. Perceptible dans les représentations qu’ils·elles en produisent, leur ressenti nous laisse l’impression d’avoir vu ces choses de nos propres yeux.
EXPOSITION du je. 25 mai au di. 9 juillet 2023 dans le cadre de Mulhouse 023, biennale de la jeune création contemporaine du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h + soirs de spectacles VERNISSAGE ve. 9 juin 19h en présence des artistes CLUB SANDWICH je. 22 juin 12h30 visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac (sur inscription 03 89 36 28 28) VISITES GUIDÉES sur rendez-vous edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34
LES ARTISTES EXPOSÉ·ES À LA FILATURE
CASSANDRE FOURNETcassandrefournet.fr lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019 Diplômée de l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse, Cassandre Fournet vit et travaille à Nantes. Dans son travail centré sur le paysage, la marche et le voyage lui permettent de collecter des photographies qui deviennent ses documents de travail ; un processus important lui permettant de s’immerger dans la totalité du paysage et ainsi de rencontrer tous les détails qui le bordent. oeuvres présentées : Série Adventice ; Arbre de Paris ; Lapins bleus ; Barrière métacolor avec plaque centrale ; Moucharabieh de rue ; Poteaux, Potelet, Treillis ; Blanc de Meudon ; Et pourquoi pas sur l’autoroute
GAËTANE VERBRUGGEN gaetaneverbruggen.be lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019 Diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, Gaëtane Verbruggen a également suivi une année de spécialisation en art thérapie à la Haute école de la Province de Liège. Lauréate du prix Horlait-Dapsens et du prix Jean et Irène Ransy 2020, elle développe un travail sur la thématique du souvenir. Elle est représentée par la galerie Nadja Vilenne à Liège. oeuvres présentées : Intérieur, dessin fusain marouflé sur bois, 2023 ; Site industriel, peinture sur bois, 2021
RÉMY HANSinstagram.com/remy.hans1 lauréat du Prix Filature de Mulhouse 021 Diplômé en sculpture et en design urbain d’ART2, École supérieure des Arts à Mons, Rémy Hans trace les contours d’un questionnement mémoriel à la pointe de son porte-mine bleu. Faisant résonner la mémoire des lieux, ceux en particulier de la région Wallone du Borinage, ses oeuvres figuratives révèlent une ode poétique à la gloire des possibles et du patrimoine. Rémy Hans est lauréat du Prix du Hainaut des arts plastiques en 2020. oeuvres présentées : Le Voyageur, photographie imprimée sur tulle ; Memories, feutre a l’eau sur platre ; Les Oubliées (souches) ; Lettre à un jeune poète ; L’Observatoire ; Monument ; La Forêt
CHLOÉ CHARROISchloecharrois.com participante à Mulhouse 019 Diplômée de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims, Chloé Charrois est artiste plasticienne et performeuse, professeure de dessin et médiatrice culturelle. Elle dessine inlassablement, coud, brode et assemble dans son atelier du Sample à Bagnolet. Elle présente une exposition solo à Maison Vide à Crugny en 2021 puis participe à l’exposition collective Liminal Spaces au centre culturel rémois The Left Place en 2023. oeuvres présentées : Birthday Gurl, Grand galop ; Birthday Gurl, Nature morte à la Birthday Gurl ; Herbier urbain 1 ; Herbier urbain 2 ; Herbier urbain 5 ; Herbier urbain 6 ; Paperasse, CASH ; Paperasse, BANCO ; Las Briquetas, Rose ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 1 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 2 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Casino 1 ; Happy Birthday, Las Briquetas ; Ré-écrire ; Ré-écrire, Dévotion ; Anniversaire, recherche Gogole
EMMANUEL HENNINGERemmanuelhenninger.art Autodidacte engagé dans une pratique du dessin contemporain, Emmanuel Henninger s’intéresse à l’iconographie du paysage. Inspiré et souvent immergé dans des contextes naturels, il représente la nature de manière frontale et immersive selon une double approche qui oscille de la vision romantique du paysage préservé à la vision critique du paysage pratiqué ou transformé par l’activité humaine. oeuvres présentées : Carnets de croquis ; Artefacts ZAD ; Open Pit Mine I, polyptyque ; Paysage minier ; Quadriptyque ; Objets (Corde, cartes, charbon, carnet Moleskine)
JO KOLBdream-foireux.world participante à Mulhouse 017 Diplômé·e de la HEAR, Jo est un·e artiste engagé·e dans une démarche de recherchecréation traitant de l’influence des représentations médiatiques de l’enfance issues de l’idéologie dominante sur nos comportements individuels et collectifs. En parallèle de sa pratique artistique, iel poursuit un doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal depuis 2017. oeuvres présentées : Dessins ; Uncanny, taies d’oreiller sérigraphiées ; Déranger les photos (tirages papier) ; Déranger les photos (impressions sur coton percale)
CAPUCINE MERKENBRACKatelier-25.com Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg (atelier de Communication graphique), Capucine Merkenbrack a collaboré comme designer graphique avec A+Design puis l’Agence et Galerie de photographes VU’. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Cambrai de 2011 à 2016. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène nationale de Mulhouse depuis 2012) avec Chloé Tercé en 2009. oeuvres présentées : Encres sur papier Canson
Iva Šintić a étudié à l’Académie des Beaux-Arts, à l’Université de Zagreb et à l’Université d’Ulster en Irlande du Nord. Sculptrice, plasticienne, illustratrice, autrice de séries de microéditions, elle joue avec l’image du monde définie par notre système sensoriel et les capacités physiques de notre corps, élargie par le désir de dépasser nos limites à travers la science, l’imagination et la culture. oeuvres présentées : Roche spatiale ; Comet S01 ; Détail carte du ciel 1 ; Détail carte du ciel 2 ; Pass by
CHLOÉ TERCÉatelier-25.com Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, Chloé Tercé a fait un passage à la Kunsthochschule de Berlin-Weißensee, a collaboré comme designer graphique avec l’agence Mafia, Atalante-Paris et les éditions Xavier Barral. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Lorraine (Metz) de 2010 à 2014. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène nationale de Mulhouse depuis 2012) avec Capucine Merkenbrack en 2009. oeuvres présentées : Copains d’avant, dessins imprimés en risographie ; Carnaval, dessins
Chloé Tercé & Capucine Merkenbrack
Pratique
LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE 20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse · 03 89 36 28 28 · www.lafilature.org La Filature est membre de Plan d’Est – Pôle arts visuels Grand Est et de La Régionale (Art contemporain de la région tri-rhénane)
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Fondé en 2016, le Moco Museum Amsterdam s’engage à exposer des œuvres emblématiques d’artistes modernes et contemporains célèbres et d’étoiles montantes.
Moco Amsterdam est installé dans la Villa Alsberg, une maison de ville du XIXe s. Il bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle en surplombant la Museumplein au cœur d’Amsterdam (entre le Rijksmuseum et le musée Van Gogh). Le bâtiment a été conçu en 1904 par Eduard Cuypers, neveu du célèbre Pierre Cuypers, concepteur de la gare centrale d’Amsterdam et du Rijksmuseum. Cette résidence privée a été l’une des premières maisons familiales construites le long de la Museumplein et a conservé cette fonction jusqu’en 1939. Par la suite, la maison a été léguée aux prêtres qui enseignaient à l’école Saint Nicolas d’Amsterdam, puis elle a été transformée en bureau pour un cabinet d’avocats.
L’occupation de l’espace de la Villa Alsberg par Moco Museum est un acte qui va de pair avec sa raison d’être : rendre l’art accessible à tous et accueillir tous. Au sein du musée Moco, grandit la mission et la vision d’exprimer le pouvoir infini de l’art. Une visite au musée Moco vous place dans le centre d’art d’Amsterdam avec tout à portée de main.
C’est l’un des établissements culturels les plus fréquentés de la ville. On y retrouve des oeuvres iconiques de quelques uns des plus grands noms de l’art moderne et contemporains, comme Wahrol, Lichtenstein, Dali ou Banksy, Icy & Sot, JR, KAWS, Keith Haring, Jeff Koons, Damien Hirst, Tracey Emin, Yayoi Kusama, THE KID, Andy Warhol, Studio Irma, Abrahamowitz et tant d’autres ! Le Musée Moderne Contemporain (Moco) a élu domicile dans l’historique Villa Alsberg sur Museumplein (Honthorststraat 20, 1071 DE Amsterdam, NL) et l’ancien Palacio Cervelló (c / Montcada 25, 08003 Barcelone, SP).
Celui d’Amsterdam est connu pour sa collection de Banksy, un artiste de rue britannique, ainsi que pour sa collection d’oeuvres de Salavador Dali.
Il propose plusieurs expositions et collections entièrement consacrées à l’art contemporain et moderne, et séduit ainsi les amoureux d’art. C’est une attraction populaire pour les amateurs d’art et les touristes.
Le musée Moco se concentre sur des artistes confirmés avec une vision unique.
« Nous représentons la voix de la rue et nous faisons confiance à l’art en tant que véhicule incroyable pour nous aider à y arriver. »
Kim & Lionel, fondateurs du Moco Museum
Moco Museum plaide pour le modèle de musée inclusif. Nous créons des spectacles et des expositions accessibles à Amsterdam et à Barcelone qui éclairent, inspirent et responsabilisent la communauté. Pour cette raison, Moco est devenu une destination de choix pour les amateurs d’art du monde entier.
« Nous utilisons le pouvoir de l’art pour défier la norme, défendre la vérité, ouvrir les esprits et remettre en question le monde qui nous entoure. »
Voix des rues
Moco embrasse la voix du street art parce qu’il connecte les gens, défie les idéologies et active l’implication. À Barcelone et à Amsterdam, le Moco Museum met un point d’honneur à exposer des œuvres d’artistes comme JR, OsGemeos, Icy & Sot, Stik et Banksy pour encourager les conversations sur notre monde et notre existence partagée.
Osez changer
Comme cela se reflète dans la collection d’art de Moco, il en va de même pour le soutien philanthropique du musée à des œuvres caritatives telles que Movement On The Ground, Aidsfonds, Metakids. Moco Museum s’efforce d’autonomiser et d’aider les autres dans la mesure du possible. Notre esprit fondateur a toujours été de voir le monde si éclairé que la paix et l’unité sont inévitables. Une partie des recettes du musée Moco est reversée à des œuvres caritatives proches du cœur des initiateurs.
Découvrez et explorez le Moco Museum Amsterdam et le Moco Museum Barcelona. Libérez le pouvoir de l’art pour nous réveiller, nous secouer et nous faire plaisir.
Le Musée Moco ne disposant pas d’ascenseurs et comptant plusieurs marches d’escalier, il ne convient pas aux visiteurs à mobilité réduite. Dès mon arrivée, l’accueil m’a immédiatement donné un tabouret afin de rendre ma visite plus agréable et moins fatigante, sans que j’en exprime la demande
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« O ! la nature !… les animaux !… oh ! les insectes !… j’ai eu des cocons pour observer les vers à soie. O !… les mantes religieuses, les fourmis, les sauterelles !… Les sauterelles, j’en avais des régiments. » Extrait de l’interview de Germaine Richier avec Paul Guth, Figaro littéraire, 7 avril 1956
Au Centre Pompidou, Paris, jusqu'au 12 juin 2023 commissaire de l'exposition : Ariane Coulondre,
Introduction
Germaine Richier occupe une position centrale dans l’histoire de la sculpture moderne. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, elle s’affirme comme profondément originale et radicale en à peine plus de 25 ans, des années 1930 à sa disparition précoce en 1959. L’exposition révèle comment Richier opère une revitalisation de la figure, forgeant après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme.
Naissance d’une vocation
Exil en Suisse
Germaine Richier naît en 1902 dans une famille de minotiers et de viticulteurs du sud de la France. Son enfance est marquée par son intérêt pour la nature et son goût pour la liberté. Après avoir découvert les sculptures romanes de l’église Saint-Trophime d’Arles, Germaine Richier se passionne pour la sculpture. Germaine Richier entre à l’École des beaux-arts de Montpellier en 1921. Très tôt, elle se fait remarquer par son talent, et décroche une troisième-médaille en « tête-sculpture » en 1924. Arrivée à Paris en octobre 1926, Germaine Richier commence à travailler chez Robert Coutin, avant de rejoindre l’atelier d’Antoine Bourdelle. En 1933, elle emménage dans son propre atelier avec le sculpteur Otto Bänninger qu’elle épouse en 1929. L’artiste lance sa carrière en réalisant des portraits sculptés qui lui assurent une rémunération stable.
Germaine Richier expose dans la première exposition consacrée aux femmes artistes organisée par le musée du Jeu de Paume. 1937.
Au début de la guerre, (1939/1945) Germaine Richier, artiste désormais de renommée internationale, reste en Suisse, pays natal de son époux. Pendant cette période, elle collecte toutes sortes de matériaux dans la nature qu’elle utilise dans ces nouvelles sculptures. Apparaissent alors ses premières figures hybrides. À son retour à Paris,en 1946, le travail de Germaine Richier prend un nouvel essor. Elle commence les sculptures à fils et inaugure de nouvelles techniques comme l’utilisation de la filasse et de la couleur avec ses amis peintres
La polémique du Christ d’Assy
En 1950, Germaine Richier réalise un Christ en croix pour l’église Notre- Dame-de-Toute-Grâce du Plateau-d’Assy (Haute-Savoie). Suite à une violente polémique contre le caractère abstrait et misérable de l’objet sacré, l’oeuvre est décrochée en 1951 et ne sera réhabilitée qu’en 1969.
La consécration
Une exposition consacrée à Germaine Richier se tient au Musée national d’art moderne. C’est la première fois que l’institution dédie une rétrospective à une artiste femme, depuis son ouverture en 1947.
Dernière rétrospective
Affaiblie par son cancer, Germaine Richier peint ses oeuvres antérieures et le plâtre original de L’Échiquier, grand. Le musée Picasso d’Antibes lui consacre une exposition inaugurée en juillet. L’artiste décède le 31 juillet, quelques jours après l’inauguration .
Informations pratiques
Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou 75004 Paris
Métro : Rambuteau Hôtel de Ville
Châtelet RER : Châtelet Les Halles
Horaires Ouvert tous les jours, sauf les mardis Fermeture annuelle : le 1er mai
Musée + Expositions : 11h – 21h
Nocturnes : les jeudis jusqu’à 23h dans les espaces d’exposition du niveau 6 (galeries 1 et 2)
Atelier Brancusi : 14h – 18h
Galerie des enfants : 11h – 19h
Librairie et Boutique : 11h – 21h45
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Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine. Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier. L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente : du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.
Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.
Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs. Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste. Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.
La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs. Spécificité de GPI,
une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha. Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité. Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.
Le Pater
D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette. Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste. Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique. Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.
Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire
Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :
« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez pour moi, près de moi. Je vous aime déjà. »
C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité. « J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« . Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi j’aimais Rosine. Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt. Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.
informations pratiques
Grand Palais Immersif 110 rue de Lyon, 75012 Paris
au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)
horaires d’ouverture : lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00, nocturne le mercredi jusqu’à 21h fermeture hebdomadaire le mardi créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00, nocturne le mercredi jusqu’à 21h00 fermeture hebdomadaire le mardi les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30 accès : métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER) bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91 informations et réservations :
( Du 12 mai au 28 août 2023,le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une importante exposition consacrée à Marc Desgrandchamps,l’un des peintres français les plus remarqués de sa génération.
Commissariat de l’exposition :
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef et directrice des musées de Dijon.
Pauline Nobécourt, historienne de l’art.
Assistées de Virginie Barthélemy, assistante projets aux musées de Dijon. À découvrir au musée Magnin : Dia-logues, du 12 mai au 28 août 2023
Pauline Nobécourt, Marc Desgrandchamps, Frédérique Goerig-Hergott
Avant-propos
Marc Desgrandchamps, peintre des grands espaces, des grandes toiles, de l’écologie ? du plein air ? de la liberté ? Approchez-vous des toiles, les silhouettes, évoluant dans l’espace, vêtues de couleurs vives, chaussées de tennis, dotées de smartphones voire de cameras, enfourchant des bicyclettes sont bien intrigantes. Quelle histoire racontent t’elles ? Une histoire de l’art dans le champ contemporain. Cette exposition réunie un ensemble significatif de 47 grandes toiles et polyptyques accompagnés de dessins, répartis en six salles et thématiques distinctes, dans le nouvel espace au 3 étage du musée.
Mots de la commissaire
extrait]….[Sa connaissance très fine de l’histoire de l’art ne se limite pas à la peinture ancienne, moderne et contemporaine. Elle s’étend également à d’autres domaines comme le cinéma, la musique et la photographie, sans oublier la littérature. Autant de champs de curiosité qui ont nourri sa pratique, truffée de références multiples. Ses œuvres sont d’ailleurs pensées sur le principe du montage cinématographique : le rapprochement d’images, de scènes, de personnages dans des décors urbains ou naturels produit des narrations évocatrices et pourtant complexes à analyser. Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef et directrice des musées de Dijon.
Parcours de l’exposition
Déployée dans six salles du 3e étage du musée des Beaux-Arts de Dijon, l’exposition Marc Desgrandchamps – Silhouettes, vise à faire le point sur les dix dernières années de création de Marc Desgrandchamps. Cet événement explore sept thématiques distinctes au travers d’un parcours conçu pour appréhender les multiples facettes de l’œuvre de Marc Desgrandchamps, et dévoile ainsi un travail attentif à saisir les ambivalences d’un monde imprégné de crises, qui peut néanmoins se révéler d’une beauté indubitable, tout particulièrement dans les paysages. Engagé dans un dialogue permanent et vivant avec l’art ancien et la modernité, Desgrandchamps se saisit également d’images et d’histoires, qui amènent le public à revisiter l’histoire des arts.
Antinomies
L’exposition s’ouvre sur une œuvre emblématique des années 1990, Les Effigies, illustrant d’emblée le rapport qui s’établit, dans les peintures de Marc Desgrandchamps, avec des problématiques liées au contexte même de leur réalisation. Frappé par le retour de conflits meurtriers en Europe lors des guerres de Yougoslavie, il dresse au milieu d’une nature en friche d’inquiétantes silhouettes érigées comme un avertissement. À travers elles, l’artiste évoque la réapparition d’une forme de barbarie, à un moment de l’histoire où cette notion semblait se rapporter à un passé révolu. Le présent la fait pourtant revenir au premier plan, et la réalité tragique de ce constat n’est jamais loin des considérations auxquelles l’artiste nous renvoie..
Les Effigies 1995, Centre Pompidou
Un matin du temps de paix
Les années 2010 ouvrent une période de renouvellement dans la pratique de Marc Desgrandchamps. Les grands espaces prédominent, se déployant dans des compositions qui peuvent comporter plusieurs panneaux mis côte à côte. L’artiste exploite pleinement les possibilités de ce format et des combinaisons déterminées par les polyptyques, qu’il assemble à la manière d’un montage cinématographique. La jonction entre les panneaux se traduit en effet, pour utiliser un terme qui appartient à l’univers du cinéma, par des « faux-raccords » qui rompent la continuité entre les panneaux. De légers décalages en résultent, significatifs de la manière dont l’artiste conçoit l’art figuratif : dans une conscience très vive que la relative harmonie d’« un matin du temps de paix » – pour reprendre le titre d’une œuvre de 2022 – peut à tout instant voler en éclats. Si les paysages dans lesquels nous emmène son œuvre semblent au premier abord s’apparenter à des havres de paix, ils sont aussi traversés de considérations plus graves, incarnées sous les apparences déstabilisantes de monstres ou de Centaures incertains – autre titre attribué à un tableau de 2022 – que l’on voit faire intrusion aux côtés de figures familières.
Un matin du temps de paix, 2016 Courtesy Galerie Lelong & Co Paris
Paysages
Les formes végétales font, au même titre que la figure humaine, partie de ces silhouettes qui reviennent fréquemment dans l’univers de Marc Desgrandchamps. Les arbres en particulier, dont la structure peut devenir le sujet principal d’une œuvre, voire d’une exposition.Elle se concentre sur des motifs qui nous renvoient à nos propres perceptions du monde et à ce que nous pensons connaître de notre époque, à commencer par les objets qu’elle produit. Des objets abandonnés sur le sable, délaissés par leur propriétaire, qui nous montrent que l’artiste a aussi le regard tourné vers une réalité contemporaine. À travers celle-ci, il nous renvoie à un champ d’interrogations lié au sens même de ces objets en plastique, devenus aussi éternels que le marbre des statues antiques
Entre passé et présent
Les scènes représentées par Marc Desgrandchamps sont traversées de références à une Antiquité appréhendée à la manière d’un monde disparu, que notre culture contemporaine s’approprie et réinvente. L’intemporalité des figures s’accompagne paradoxalement de phénomènes de transparence, liés à la facture adoptée par l’artiste. Plutôt que de travailler la peinture à l’huile dans son épaisseur, il la dilue, obtenant ainsi une matière très fluide, à l’origine des effets de surimpression toujours à l’œuvre dans sa pratique. L’artiste résume en une formule éclairante ce principe de superposition temporelle :
« je suis sensible au fait qu’une passante dans la rue puisse avoir la même démarche qu’une Pompéienne il y a deux mille ans ».
Déjeuner sur l’herbe
Parmi les expériences esthétiques qui ont durablement marqué Marc Desgrandchamps, la découverte du tableau d’Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe (1863), détient une place des plus fécondes. L’artiste n’est pas resté indifférent à la force transgressive de ce tableau qu’il se souvient avoir vu très jeune. De petits groupes de personnages réduits à leurs silhouettes se rassemblent dans un parc ou sur les rives d’un lac, échangent quelques paroles, installent une chaise longue ou un parasol à proximité de leurs serviettes de bain. La scène de Sans titre (2012) ou Sans titre (2013) pourrait être tirée d’un album de famille, la trame n’en retient qu’un souvenir paisible. Les conflits ou les catastrophes qui peuvent se produire simultanément dans le monde restent hors-champ.
Regards sur l’histoire des arts
La diversité des sources visuelles convoquées dans les œuvres de Marc Desgrandchamps témoigne de l’inépuisable curiosité intellectuelle qui nourrit sans cesse sa pratique. Il associent parfois à des thèmes personnels, nous renvoyant, dans Les Lettres par exemple, aux origines de la peinture ou du dessin. (Dibutade)
Fragments
Dans sa peinture, Marc Desgrandchamps ne cherche pas à reconstituer une vision harmonieuse et cohérente du monde : il assume au contraire l’hétérogénéité de ses sources visuelles, provoquant par là des carambolages d’images qui peuvent s’avérer déroutants. Des formes proches de l’abstraction s’interposent. » C’est un point de vue résolument novateur qui est adopté dans Une traversée, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les œuvres à venir. C’est ainsi que l’exposition se clôt sur un paysage aérien, sans rien révéler de la réalité à laquelle il se rapporte.
Focus sur deux toiles
Sans Titre, 2020
Dans un cadre architectural sobre, deux silhouettes féminines dont on ne devine pas les visages contemplent une statue drapée. Leur allure contemporaine – jeans, baskets, téléphone à la main – peut faire penser à deux visiteuses dans un monument. Pourtant, comme souvent chez Marc Desgrandchamps, la scène est d’une simplicité trompeuse. À mesure qu’on regarde le tableau, elle se fait plus opaque. L’architecture est loin d’être anodine. Il s’agit d’une reconstitution de l’espace peint par Piero della Francesca dans la célèbre Flagellation du Christ (vers 1460).
Acquisition par la ville de Dijon en 2022
Sans titre, 2012
Dans un espace portuaire, une silhouette anonyme, sans visage et translucide, se fond dans un paysage lumineux. L’élégance du costume tranche avec le décor industriel. La composition est complexifiée par des amas de peinture noire flottant à la surface de la toile. Ces formes indistinctes, leitmotiv dans l’œuvre de Desgrandchamps, fonctionnent comme des retardateurs de perception. Elles mettent la scène à distance et ajoutent une épaisseur à la toile. Le cerne blanc autour du personnage fonctionne comme un repentir apparent et relève de la même logique. Sur le mur à droite, les doubles flèches sur fond rouge, la cible de la Royal Air Force ainsi que l’inscription « The young mod’s forgotten story » font écho au mouvement des mod’s. Cette contre-culture anglaise a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste (à l’origine du terme mod’s) puis pour le blues et la soul. Don de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2022