BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS

Michael Halsband, Andy Warhol and Jean-Michel Basquiat #143, 1985. © Michael Halsband.
Après l'exposition "Jean-Michel Basquiat" en 2018, la Fondation poursuit son exploration de l'œuvre de l'artiste, révélant cette fois sa collaboration avec Andy Warhol. A la Fondation Vuitton jusqu'au 28.08.2023
La Fondation Louis Vuitton présente « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette oeuvre singulière. 
Sous le commissariat de Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer, en association avec Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition regroupe plus de trois cent oeuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement.
Le duo

 

Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat auraient pu ne jamais se rencontrer. Séparés par 32 années, les deux artistes proviennent de milieux totalement différents : originaire de Pittsburgh et diplômé des Beaux-Arts, le premier fait, dans les années 1950, ses armes à New York dans la communication publicitaire et le design de chaussures. Élevé à Brooklyn dans les années 1960 par une famille d’origine haïtienne, le second commence par investir la rue avec le graffiti et son fameux logo signature, SAMO.

Première rencontre

Alors que 1982 est souvent citée comme l’année de leur première rencontre, autour d’un déjeuner organisé par le galeriste Bruno Bischofberger, celle-ci a, en réalité, eu lieu trois ans plus tôt. Âgé de seulement 17 ans, Jean-Michel Basquiat passe ses journées à interpeller les passants de la ville pour leur vendre ses collages sur cartes postales. Un jour, dans un restaurant de Soho, il aperçoit Andy Warhol en compagnie de Henry Geldzahler, le directeur du Metropolitan Museum of Art (MET). Le jeune homme prend son courage à deux mains et les aborde pour leur proposer deux de ses œuvres, qu’ils paieront 1 dollar chacune. Bien que mémorable pour Basquiat, ce moment ne le sera pas tant pour Warhol, qui restera, les années suivantes, assez dubitatif sur le potentiel du jeune homme.
De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une

« conversation advenant par la peinture, à la place des mots »,
et de deux esprits fusionnant pour en créer un
« troisième, séparé et unique ».

L’exposition

L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces oeuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952). Après cette quinzaine d’oeuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduisent les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des oeuvres capitales telles que Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres African Mask.
Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve avec Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours.
Basquiat en David par Warhol
Warhol par Basquiat en Warhol with Barbells

« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore »,
expliquait Basquiat. 

« Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean-Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi », estimait Warhol.

Le tournant

Cette œuvre à six mains prend un autre tournant lorsque Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat décident de prolonger leur collaboration. Au sein de la Factory, leur geste se libère, tandis que les formats de leurs toiles augmentent pour atteindre jusqu’à 8 mètres de large (Chair, 1985) et près de 3 mètres de haut (6,99, 1984 et Mind Energy, 1985), brouillant encore davantage les frontières entre beaux-arts et communication visuelle de masse. Les toiles de Basquiat et Warhol dégagent de grandes zones vides aux couleurs vives et unies pour favoriser l’expressivité de leur style. La complémentarité des deux peintres triomphe, mariant l’esthétique « à vif et directe » du premier et celle
« de la distance, voire de l’indifférence, non dénuée d’ironie » du second,
telles que les définit Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation
Louis Vuitton.

D’un tableau à l’autre, plusieurs éléments reviennent. De Warhol, on retrouve par exemple le logo GE de General Electric – immense firme américaine d’énergie – et la carte de Chine – pays qui fascine l’artiste depuis une décennie par sa culture, son président, Mao Zedong, et les codes visuels de la propagande communiste. De Basquiat, on voit régulièrement apparaître la banane – hommage à la couverture iconique de l’album The Velvet Underground & Nico signée Warhol (1967) – ou encore les masques africains, auxquels les deux peintres consacrent une œuvre entière en 1984.


L’exposition montre ces allers-retours, un dialogue de styles et de formes qui traite aussi de sujets cruciaux comme l’insertion de la communauté africaine-américaine dans le récit états-unien, un pays dont Warhol a été un des grands fabricants d’icônes.

Information pratique

FONDATION LOUIS VUITTON
8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris

La conférence en direct

HORAIRES
 jeudi 11h – 20h

 

Derniers accès 30 minutes avant la fermeture.

Vendredi11h – 21h
Samedi10h – 20h

 

contact@fondationlouisvuitton.fr

 APPLICATION DE VISITE

https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/visiter

Navette ou métro

Destins Communs, Omar Ba

Dispersion devant l’impasse, 2021 ; 200 × 280 cm, acrylique, crayon, huile, encre de Chine et stylo Bic sur toile
Courtesy collection privée et Templon, Paris – Brussels – New York © photo : Isabelle Arthuis

L’exposition Destins Communs de l’artiste Omar Ba est présentée à La Kunsthalle Mulhouse du 9 juin au 29 octobre 2023.
"Destins Communs, Omar Ba"
Commissariat : Sandrine Wymann
Introduction par Sandrine Wymann

Fo.rmé d’abord au Sénégal puis en Suisse Romande, Omar Ba est avant tout un peintre, même si dans son œuvre la sculpture, le dessin ou la photographie trouvent aussi leur place. De ses peintures, on retient d’abord le , celui d’où jaillissent les couleurs qu’il donne à ses scènes mi- oniriques, mi- réalistes. On retient également la légèreté de ses coups de pinceau qui semblent emprunter chaque matière représentée à un fragment végétal, vrai ou imaginaire. Des pétales, des plumes, des feuilles, des tiges ou d’autres éléments tirés de la nature, si vivement posés sur la toile qu’ils composent une variété immense de textures. L’artiste réinvente continuellement les motifs de sa palette. Qu’elle soit toile ou carton, la surface lui offre un espace profond qu’il investit millimètre par millimètre pour raconter les histoires qui font sa vision du monde. Formé aux contes, enfant d’Afrique, il adopte une construction de l’image fidèle à la tradition des récits aux forces émotionnelles et aux messages philosophiques. Ce qu’il peint a la puissance de l’irréel et la gravité du constat. Derrière l’éclat et l’effusion des couleurs, les figures et les scènes qu’il rapporte sont tout droit sorties d’une histoire aux multiples ressorts politiques et sociaux. Chacun de ses tableaux camoufle une Afrique contemporaine, complexe, blessée et émouvante qu’il partage sans limite, tant ses peintures ont la puissance de séduire ceux qui les regardent.

De cette accessibilité, il en a fait une force, celle de porter la réalité africaine aux yeux de tous et d’interroger nos Destins Communs par le biais de l’allégorie et de la métaphore. Chez Omar Ba, le monde est ontologique, nous sommes tous liés les uns aux autres, au passé et au futur, et sa peinture a une valeur universelle

Biographie

Né au Sénégal en 1977, Omar Ba vit et travaille entre Dakar et Genève. Ses peintures – réalisées à l’aide de techniques et de matériaux variés – représentent des motifs politiques et sociaux aux multiples interprétations.

Son vocabulaire plastique réactive des interrogations historiques et atemporelles tout en élaborant un propos artistique d’une absolue contemporanéité. L’iconographie d’Omar Ba mobilise des métaphores personnelles, des références ancestrales et des figures hybrides. Son travail refuse une narration didactique et cherche, par son caractère énigmatique et son intensité poétique, à exprimer son inconscient et son appréhension symbolique du réel.

Omar Ba a été formé aux Beaux-Arts de Dakar puis de Genève. Ces dernières années, il a participé à de nombreuses expositions collectives internationales, dont les plus récentes sont la Summer Exhibition 2014 à la Royal Academy of Arts (Londres) et la Biennale de Dakar en 2014. Ses œuvres sont entrées dans plusieurs collections publiques dont celles du Centre National des Arts Plastiques (CNAP) en France, de la Collection Nationale Suisse (Bâle) et du Louvre d’Abu Dhabi.

Omar Ba est représenté par les galeries Templon, Bruxelles et Wilde, Genève.

Informations pratiques

Télécharger ici le livret de salle

Lien vers le site d’Omar Ba

La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47

Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 18h
Fermé les lundis et mardis + 14 juillet

Pendant Art Basel, du 13 au 16 juin,
ouverture exceptionnelle de 10h à 18h

Entrée libre et gratuite

Kunstdéjeuner

Jeudi 22 juin à 12h15

Pendant la pause méridienne, visite commentée de l’exposition Destins Communs, suivie d’un déjeuner pour poursuivre les échanges en toute convivialité.

Participation au repas de 10€/personne,
sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr

Déjeuner concocté par l’association EPICES.

Kunstapéro : des œuvres et des vins à découvrir

Jeudi 29 juin à 18h30

Visite commentée de Destins Communs suivie d’une dégustation de vins en écho à l’exposition.

Participation à la dégustation de 5€/personne, inscription obligatoire
(places limitées) au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr

En partenariat avec Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.

Visite commentée

Samedi 24 juin à 16h

Découvrez l’exposition Destins Communs – Omar Ba à l’occasion d’un échange avec une médiatrice du centre d’art.

Entrée libre et gratuite.

Les visites guidées sont organisées tous les derniers samedis du mois, aux dates suivantes : 29 juillet, 26 août, 30 septembre et 28 octobre.

Kunstbabies : pour les tous petits et leurs parents

Samedi 8 juillet de 11h à 12h

A destination des jeunes enfants et de leurs parents, ce temps privilégié permettra de découvrir l’exposition Destins Communs à travers le jeu et l’éveil.RDV pour les tous petits, jusqu’à 6 ans, accompagnés d’au moins un parent.
Gratuit, sur inscription obligatoire au 03 69 77 66 47kunsthalle@mulhouse.fr

LE TEMPS S’ENFUIT SANS DISPARAÎTRE

Jo Kolb Î

exposition  collective en entrée libre du 25 mai au 9 juillet 2023
A la Galerie de la Filature de Mulhouse, Scène nationale de Mulhouse
dans le cadre de Mulhouse 023 biennale de la jeune création contemporaine
Commissaire : Emmanuelle Walter, responsable arts visuels
15e édition du 10 au 13 juin 2023
inauguration samedi 10 juin 17h à Motoco

les artistes exposées :
Cassandre Fournet, Rémy Hans, Gaëtane Verbruggen
lauréat·es du Prix Filature de Mulhouse 019 et Mulhouse 021
Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb,
Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé

Lauréat·es du Prix Filature des éditions 2019 et 2021 de la biennale de la jeune création contemporaine de Mulhouse, Cassandre Fournet, Gaëtane Verbruggen et Rémy Hans ont en commun d’explorer les affinités qui lient entre elles les représentations de la nature, des paysages urbains ou de l’intime, aux divers points de vue de leurs rapports au temps, à la photographie, au dessin et à la peinture. Leurs images, en correspondance les unes avec les autres mais également avec celles de Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb,
Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé, suggèrent de nouvelles narrations sur les liens qui unissent les corps à leur environnement. Les objets du quotidien, les intérieurs, les paysages urbains, sylvestres ou célestes sont autour des neuf artistes comme des mondes vers lesquels ils·elles se retournent ou se projettent. Pour les capturer, il leur revient de les découvrir et pour les découvrir d’en être intérieurement submergés.
Perceptible dans les représentations qu’ils·elles en produisent, leur ressenti nous laisse l’impression d’avoir vu ces choses de nos propres yeux.

retrouvez cette exposition sur lafilature.org

DES RENDEZ-VOUS EN ENTRÉE LIBRE

EXPOSITION du je. 25 mai au di. 9 juillet 2023
dans le cadre de Mulhouse 023, biennale de la jeune création contemporaine
du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h + soirs de spectacles
VERNISSAGE ve. 9 juin 19h
en présence des artistes
CLUB SANDWICH je. 22 juin 12h30
visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac
(sur inscription 03 89 36 28 28)
VISITES GUIDÉES sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

LES ARTISTES EXPOSÉ·ES À LA FILATURE

CASSANDRE FOURNET cassandrefournet.fr
lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019
Diplômée de l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse, Cassandre Fournet vit et travaille à Nantes. Dans son travail centré sur le paysage, la marche et le voyage lui permettent de collecter des photographies qui deviennent ses documents de travail ; un processus important lui permettant de s’immerger dans la totalité du paysage et ainsi de rencontrer tous les détails qui le bordent.
oeuvres présentées : Série Adventice ; Arbre de Paris ; Lapins bleus ; Barrière métacolor avec plaque centrale ; Moucharabieh de
rue ; Poteaux, Potelet, Treillis ; Blanc de Meudon ; Et pourquoi pas sur l’autoroute

GAËTANE VERBRUGGEN gaetaneverbruggen.be
lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019
Diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, Gaëtane Verbruggen a également suivi une année de spécialisation en art thérapie à la Haute école de la Province de Liège.
Lauréate du prix Horlait-Dapsens et du prix Jean et Irène Ransy 2020, elle développe un travail sur la thématique du souvenir. Elle est représentée par la galerie Nadja Vilenne à Liège.
oeuvres présentées : Intérieur, dessin fusain marouflé sur bois, 2023 ;
Site industriel, peinture sur bois, 2021

RÉMY HANS instagram.com/remy.hans1
lauréat du Prix Filature de Mulhouse 021
Diplômé en sculpture et en design urbain d’ART2, École supérieure des Arts à Mons, Rémy Hans trace les contours d’un questionnement mémoriel à la pointe de son porte-mine bleu.
Faisant résonner la mémoire des lieux, ceux en particulier de la région Wallone du Borinage, ses oeuvres figuratives révèlent une ode poétique à la gloire des possibles et du patrimoine.
Rémy Hans est lauréat du Prix du Hainaut des arts plastiques en 2020.
oeuvres présentées : Le Voyageur, photographie imprimée sur tulle ; Memories, feutre a l’eau sur platre ; Les Oubliées (souches) ;
Lettre à un jeune poète ; L’Observatoire ; Monument ; La Forêt

CHLOÉ CHARROIS chloecharrois.com
participante à Mulhouse 019
Diplômée de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims, Chloé Charrois est artiste plasticienne et performeuse, professeure de dessin et médiatrice culturelle. Elle dessine inlassablement, coud, brode et assemble dans son atelier du Sample à Bagnolet. Elle présente une exposition solo à Maison Vide à Crugny en 2021 puis participe à l’exposition collective Liminal Spaces au centre culturel rémois The Left Place en 2023. oeuvres présentées : Birthday Gurl, Grand galop ; Birthday Gurl, Nature morte à la Birthday Gurl ; Herbier urbain 1 ; Herbier urbain 2 ;
Herbier urbain 5 ; Herbier urbain 6 ; Paperasse, CASH ; Paperasse, BANCO ;
Las Briquetas, Rose ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 1 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 2 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Casino 1 ; Happy Birthday, Las Briquetas ; Ré-écrire ; Ré-écrire, Dévotion ; Anniversaire, recherche Gogole

EMMANUEL HENNINGER emmanuelhenninger.art
Autodidacte engagé dans une pratique du dessin contemporain, Emmanuel Henninger s’intéresse à l’iconographie du paysage. Inspiré et souvent immergé dans des contextes naturels, il représente la nature de manière frontale et immersive selon une double approche qui oscille de la vision romantique du paysage préservé à la vision critique du paysage pratiqué ou transformé par l’activité humaine.
oeuvres présentées : Carnets de croquis ; Artefacts ZAD ; Open Pit Mine I, polyptyque ; Paysage minier ; Quadriptyque ; Objets (Corde, cartes, charbon, carnet Moleskine)

JO KOLB dream-foireux.world participante à Mulhouse 017
Diplômé·e de la HEAR, Jo est un·e artiste engagé·e dans une démarche de recherchecréation traitant de l’influence des représentations médiatiques de l’enfance issues de l’idéologie dominante sur nos comportements individuels et collectifs. En parallèle de sa pratique artistique, iel poursuit un doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal depuis 2017.
oeuvres présentées : Dessins ; Uncanny, taies d’oreiller sérigraphiées ; Déranger les photos (tirages papier) ; Déranger les photos
(impressions sur coton percale)

CAPUCINE MERKENBRACK atelier-25.com
Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg (atelier de Communication graphique), Capucine Merkenbrack a collaboré comme designer graphique avec A+Design puis l’Agence et Galerie de photographes VU’. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Cambrai de 2011 à 2016. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène nationale de
Mulhouse depuis 2012) avec Chloé Tercé en 2009.
oeuvres présentées : Encres sur papier Canson

IVA ŠINTIĆ motoco.fr/residents/iva-sintic

Iva Šintić a étudié à l’Académie des Beaux-Arts, à l’Université de Zagreb et à l’Université d’Ulster en Irlande du Nord. Sculptrice, plasticienne, illustratrice, autrice de séries de microéditions, elle joue avec l’image du monde définie par notre système sensoriel et les capacités physiques de notre corps, élargie par le désir de dépasser nos limites à travers la science, l’imagination et la culture.
oeuvres présentées : Roche spatiale ; Comet S01 ; Détail carte du ciel 1 ; Détail carte du ciel 2 ; Pass by

CHLOÉ TERCÉ atelier-25.com
Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, Chloé Tercé a fait un passage à la Kunsthochschule de Berlin-Weißensee, a collaboré comme designer graphique avec l’agence Mafia, Atalante-Paris et les éditions Xavier Barral. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Lorraine (Metz) de 2010 à 2014. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène
nationale de Mulhouse depuis 2012) avec Capucine Merkenbrack en 2009.
oeuvres présentées : Copains d’avant, dessins imprimés en risographie ; Carnaval, dessins

Chloé Tercé & Capucine Merkenbrack

Pratique

LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse
· 03 89 36 28 28 · www.lafilature.org
La Filature est membre de Plan d’Est – Pôle arts visuels Grand Est
et de La Régionale (Art contemporain de la région tri-rhénane)

Découvrez le musée Moco à Amsterdam

Fondé en 2016, le Moco Museum Amsterdam s’engage à exposer des œuvres emblématiques d’artistes modernes et contemporains célèbres et d’étoiles montantes.

Moco Amsterdam est installé dans la Villa Alsberg, une maison de ville du XIXe s. Il bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle en surplombant la Museumplein au cœur d’Amsterdam (entre le Rijksmuseum et le musée Van Gogh). Le bâtiment a été conçu en 1904 par Eduard Cuypers, neveu du célèbre Pierre Cuypers, concepteur de la gare centrale d’Amsterdam et du Rijksmuseum. Cette résidence privée a été l’une des premières maisons familiales construites le long de la Museumplein et a conservé cette fonction jusqu’en 1939. Par la suite, la maison a été léguée aux prêtres qui enseignaient à l’école Saint Nicolas d’Amsterdam, puis elle a été transformée en bureau pour un cabinet d’avocats.

L’occupation de l’espace de la Villa Alsberg par Moco Museum est un acte qui va de pair avec sa raison d’être : rendre l’art accessible à tous et accueillir tous. Au sein du musée Moco, grandit la mission et la vision d’exprimer le pouvoir infini de l’art. Une visite au musée Moco vous place dans le centre d’art d’Amsterdam avec tout à portée de main.

C’est l’un des établissements culturels les plus fréquentés de la ville.  On y retrouve des oeuvres iconiques de quelques uns des plus grands noms de l’art moderne et contemporains, comme Wahrol, Lichtenstein, Dali ou Banksy, Icy & Sot, JR, KAWS, Keith Haring, Jeff Koons, Damien Hirst, Tracey Emin, Yayoi Kusama, THE KID, Andy Warhol, Studio Irma, Abrahamowitz et tant d’autres !
Le Musée Moderne Contemporain (Moco) a élu domicile dans l’historique Villa Alsberg sur Museumplein (Honthorststraat 20, 1071 DE Amsterdam, NL)
et l’ancien Palacio Cervelló (c / Montcada 25, 08003 Barcelone, SP).  

Celui d’Amsterdam est connu pour sa collection de Banksy, un artiste de rue britannique, ainsi que pour sa collection d’oeuvres de Salavador Dali.


Il propose plusieurs expositions et collections entièrement consacrées à l’art contemporain et moderne, et séduit ainsi les amoureux d’art. C’est une attraction populaire pour les amateurs d’art et les touristes.

Le musée Moco se concentre sur des artistes confirmés avec une vision unique.

« Nous représentons la voix de la rue et nous faisons confiance à l’art en tant que véhicule incroyable pour nous aider à y arriver. » 

Kim & Lionel, fondateurs du Moco Museum

Moco Museum plaide pour le modèle de musée inclusif. Nous créons des spectacles et des expositions accessibles à Amsterdam et à Barcelone qui éclairent, inspirent et responsabilisent la communauté. Pour cette raison, Moco est devenu une destination de choix pour les amateurs d’art du monde entier.

« Nous utilisons le pouvoir de l’art pour défier la norme, défendre la vérité, ouvrir les esprits et remettre en question le monde qui nous entoure. »

Voix des rues

Moco embrasse la voix du street art parce qu’il connecte les gens, défie les idéologies et active l’implication. À Barcelone et à Amsterdam, le Moco Museum met un point d’honneur à exposer des œuvres d’artistes comme JR, OsGemeos, Icy & Sot, Stik et Banksy pour encourager les conversations sur notre monde et notre existence partagée.

Osez changer

Comme cela se reflète dans la collection d’art de Moco, il en va de même pour le soutien philanthropique du musée à des œuvres caritatives telles que Movement On The Ground, Aidsfonds, Metakids. Moco Museum s’efforce d’autonomiser et d’aider les autres dans la mesure du possible. Notre esprit fondateur a toujours été de voir le monde si éclairé que la paix et l’unité sont inévitables. Une partie des recettes du musée Moco est reversée à des œuvres caritatives proches du cœur des initiateurs.

Découvrez et explorez le Moco Museum Amsterdam et le Moco Museum Barcelona. Libérez le pouvoir de l’art pour nous réveiller, nous secouer et nous faire plaisir.

Dans l’art nous avons confiance.

RENDEZ NOUS VISITE!

Important

Le Musée Moco ne disposant pas d’ascenseurs et comptant plusieurs marches d’escalier, il ne convient pas aux visiteurs à mobilité réduite.
Dès mon arrivée, l’accueil m’a immédiatement donné un tabouret afin de rendre ma visite plus agréable et moins fatigante, sans que j’en exprime la demande

Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Germaine Richier, Sculpteur

« O ! la nature !… les animaux !… oh ! les insectes !…
j’ai eu des cocons pour observer les vers à soie.
O !… les mantes religieuses, les fourmis, les
sauterelles !… Les sauterelles, j’en avais des
régiments. »
Extrait de l’interview de Germaine Richier avec Paul Guth,
Figaro littéraire, 7 avril 1956

Au Centre Pompidou, Paris, jusqu'au 12 juin 2023
commissaire de l'exposition : Ariane Coulondre,
Introduction

Germaine Richier occupe une position centrale dans l’histoire de la sculpture moderne. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, elle s’affirme comme profondément originale et radicale en à peine plus de 25 ans, des années 1930 à sa disparition précoce en 1959. L’exposition révèle comment Richier opère une revitalisation de la figure, forgeant après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme.

Naissance d’une vocation
Exil en Suisse

Germaine Richier naît en 1902 dans une famille de minotiers et de
viticulteurs du sud de la France.
Son enfance est marquée par son intérêt pour la nature et son
goût pour la liberté. Après avoir découvert les sculptures romanes de l’église Saint-Trophime d’Arles, Germaine Richier se passionne pour la sculpture.
Germaine Richier entre à l’École des beaux-arts de Montpellier en 1921.
Très tôt, elle se fait remarquer par son talent, et décroche une
troisième-médaille en « tête-sculpture » en 1924.
Arrivée à Paris en octobre 1926, Germaine Richier commence à travailler
chez Robert Coutin, avant de rejoindre l’atelier d’Antoine Bourdelle.
En 1933, elle emménage dans son propre atelier avec le sculpteur Otto
Bänninger qu’elle épouse en 1929.
L’artiste lance sa carrière en réalisant des portraits sculptés qui lui
assurent une rémunération stable.

Germaine Richier expose dans la première exposition consacrée aux
femmes artistes organisée par le musée du Jeu de Paume. 1937.

Au début de la guerre, (1939/1945)  Germaine Richier, artiste désormais de
renommée internationale, reste en Suisse, pays natal de son époux.
Pendant cette période, elle collecte toutes sortes de matériaux dans
la nature qu’elle utilise dans ces nouvelles sculptures. Apparaissent
alors ses premières figures hybrides.
À son retour à Paris,en 1946, le travail de Germaine Richier prend un nouvel essor. Elle commence les sculptures à fils et inaugure de nouvelles techniques
comme l’utilisation de la filasse et de la couleur avec ses amis peintres

La polémique du Christ d’Assy

En 1950, Germaine Richier réalise un Christ en croix pour l’église Notre-
Dame-de-Toute-Grâce du Plateau-d’Assy (Haute-Savoie).
Suite à une violente polémique contre le caractère abstrait et misérable de
l’objet sacré, l’oeuvre est décrochée en 1951 et ne sera réhabilitée qu’en
1969.

La consécration

Une exposition consacrée à Germaine Richier se tient au Musée
national d’art moderne. C’est la première fois que l’institution dédie
une rétrospective à une artiste femme, depuis son ouverture en 1947.

Dernière rétrospective

Affaiblie par son cancer, Germaine Richier peint ses oeuvres antérieures
et le plâtre original de L’Échiquier, grand.
Le musée Picasso d’Antibes lui consacre une exposition inaugurée en
juillet. L’artiste décède le 31 juillet, quelques jours après l’inauguration .

Informations pratiques

Centre Pompidou

Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Métro :
Rambuteau Métro ligne 11
Hôtel de Ville Métro ligne 1 Métro ligne 11

Châtelet Métro ligne 1 Métro ligne 4 Métro ligne 7 Métro ligne 11 Métro ligne 14
RER :
Châtelet Les Halles RER A, Paris - picto RER B, Paris - picto RER D, Paris - picto

Horaires
Ouvert tous les jours, sauf les mardis
Fermeture annuelle : le 1er mai

  • Musée + Expositions : 11h – 21h
  • Nocturnes : les jeudis jusqu’à 23h dans les espaces d’exposition
    du niveau 6 (galeries 1 et 2) 
  • Atelier Brancusi : 14h – 18h
  • Galerie des enfants : 11h – 19h
  • Librairie et Boutique : 11h – 21h45

     

Éternel Mucha

Alphonse Mucha, L’Épopée slave, cycle n° 1 : Les Slaves dans leur patrie d’origine, entre le fouet turanien et l’épée des Goth (entre le IIIe et le VIe), 1912, tempera à l’oeuf et huile sur toile, 610 x 810 cm, Château de Moravsky Krumlov, © Mucha Trust

Au Grand Palais Immersif, jusqu'au 5 novembre 2023
commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague.
scénographie : ATTA – Atelier Tsuyoshi Tane Architects
graphisme : Chevalvert
conception lumière : Atelier Audibert
production audiovisuelle et développement multimédia : Artisans d'idées/Mardi 8
conception audiovisuelle et multimédia : Artisans d’idées/Lundi8
réalisation de l’espace Arcane : Fortiche Production © Riot Games
réalisation de l’expérience olfactive : TechnicoFlor
expérience musicale et sonore : production par le Studio Radio France ; composition par Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando
spatialisation, mixage en son immersif : Frédéric Changenet
Au delà de l’Art Nouveau

Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée
à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine.
Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier.
L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans
l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente :
du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.

Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.

             Arcane, League of legends 2022
             Fortiche Production © Riot Games

Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs.
Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste.
Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.


La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs.
Spécificité de GPI

une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha.
Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité.
Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.

Le Pater

D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique
et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit
un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste.
Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique.
Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.

Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire

Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :

« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez
pour moi, près
de moi. Je vous aime déjà. »

C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité.
« J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« .
Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi
j’aimais Rosine.
Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt.
Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.

informations pratiques

Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon, 75012 Paris

au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)

horaires d’ouverture :
lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h
fermeture hebdomadaire le mardi
créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h
horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai
du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h00
fermeture hebdomadaire le mardi
les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30
accès :
métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)
bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
informations et réservations :

Marc Desgrandchamps – Silhouettes

Marc des Grandchamps devant le Centaure incertain, 2022, huile sur toile diptyque 200 x 300 © Courtesy Galerie Eigen + Art Leipzig/Berlin © Adagp, Paris 2023
 ( Du 12 mai au 28 août 2023,le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une importante exposition consacrée à Marc Desgrandchamps,l’un des peintres français les plus remarqués de sa génération.
Commissariat de l’exposition :
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice des musées de Dijon.
Pauline Nobécourt, historienne de l’art. 
Assistées de Virginie Barthélemy, assistante projets aux musées de Dijon. À découvrir au musée Magnin : Dia-logues, du 12 mai au 28 août 2023

    Pauline Nobécourt, Marc Desgrandchamps, Frédérique Goerig-Hergott

Avant-propos

Marc Desgrandchamps, peintre des grands espaces, des grandes toiles, de l’écologie ? du plein air ? de la liberté ? Approchez-vous des toiles, les silhouettes, évoluant dans l’espace, vêtues de couleurs vives, chaussées de tennis, dotées de smartphones voire de cameras, enfourchant des bicyclettes sont bien intrigantes. Quelle histoire racontent t’elles ?
Une histoire de l’art dans le champ contemporain.
Cette exposition réunie un ensemble significatif de 47 grandes toiles et polyptyques accompagnés de dessins, répartis en six salles et thématiques distinctes, dans le nouvel espace  au 3 étage du musée.

Mots de la commissaire

extrait]….[Sa connaissance très fine de l’histoire de l’art ne se limite pas à la peinture ancienne, moderne et contemporaine. Elle s’étend également à d’autres domaines comme le cinéma, la musique et la photographie, sans oublier la littérature.
Autant de champs de curiosité qui ont nourri sa pratique, truffée de références multiples. Ses œuvres sont d’ailleurs pensées sur le principe du montage cinématographique : le rapprochement d’images, de scènes, de personnages dans des décors urbains ou naturels produit des narrations évocatrices et pourtant complexes à analyser.
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice
des musées de Dijon.

Parcours de l’exposition

Déployée dans six salles du 3e étage du musée des Beaux-Arts de Dijon, l’exposition Marc Desgrandchamps – Silhouettes, vise à faire le point sur les dix dernières années de création de Marc Desgrandchamps. Cet événement explore sept thématiques distinctes au travers d’un parcours conçu pour appréhender les multiples facettes de l’œuvre de Marc Desgrandchamps, et dévoile ainsi un travail attentif à saisir les ambivalences d’un monde imprégné de crises, qui peut néanmoins se révéler d’une beauté indubitable, tout particulièrement dans les paysages. Engagé dans un dialogue permanent et vivant avec l’art ancien et la modernité, Desgrandchamps se saisit également d’images et d’histoires, qui amènent le public à revisiter l’histoire des arts.

Antinomies

L’exposition s’ouvre sur une œuvre emblématique des années 1990, Les Effigies, illustrant d’emblée le rapport qui s’établit, dans les peintures de Marc Desgrandchamps, avec des problématiques liées au contexte même de leur réalisation. Frappé par le retour de conflits meurtriers en Europe lors
des guerres de Yougoslavie, il dresse au milieu d’une nature en friche d’inquiétantes silhouettes érigées comme un avertissement. À travers elles, l’artiste évoque la réapparition d’une forme de barbarie, à un moment de l’histoire où cette notion semblait se rapporter à un passé révolu. Le
présent la fait pourtant revenir au premier plan, et la réalité tragique de ce constat n’est jamais loin des considérations auxquelles l’artiste nous renvoie..

                                Les Effigies 1995, Centre Pompidou

Un matin du temps de paix

Les années 2010 ouvrent une période de renouvellement dans la pratique de Marc Desgrandchamps. Les grands espaces prédominent, se déployant dans des
compositions qui peuvent comporter plusieurs panneaux mis côte à côte. L’artiste exploite pleinement les possibilités de ce format et des combinaisons déterminées par les polyptyques, qu’il assemble à la manière d’un montage cinématographique.
La jonction entre les panneaux se traduit en effet, pour utiliser un terme qui appartient à l’univers du cinéma, par des « faux-raccords » qui rompent la continuité entre les panneaux.
De légers décalages en résultent, significatifs de la manière dont l’artiste conçoit l’art figuratif : dans une conscience très vive que la relative harmonie d’« un matin du temps de paix » – pour reprendre le titre d’une œuvre de 2022 – peut à tout instant voler en éclats. Si les paysages dans lesquels nous
emmène son œuvre semblent au premier abord s’apparenter à des havres de paix, ils sont aussi traversés de considérations plus graves, incarnées sous les apparences déstabilisantes de monstres ou de Centaures incertains – autre titre attribué à un tableau de 2022 – que l’on voit faire intrusion aux
côtés de figures familières.

Un matin du temps de paix, 2016 Courtesy Galerie Lelong & Co Paris

Paysages

Les formes végétales font, au même titre que la figure humaine, partie de ces silhouettes qui reviennent fréquemment dans l’univers de
Marc Desgrandchamps. Les arbres en particulier, dont la structure peut devenir
le sujet principal d’une œuvre, voire d’une exposition.Elle se
concentre sur des motifs qui nous renvoient
à nos propres perceptions du monde et à ce
que nous pensons connaître de notre époque,
à commencer par les objets qu’elle produit.
Des objets abandonnés sur le sable, délaissés
par leur propriétaire, qui nous montrent que l’artiste a aussi le regard tourné vers une réalité contemporaine. À travers celle-ci, il nous renvoie à un champ d’interrogations lié au sens même de ces objets en plastique,
devenus aussi éternels que le marbre des statues antiques

Entre passé et présent

Les scènes représentées par Marc Desgrandchamps sont traversées de références à une Antiquité appréhendée à la manière d’un monde disparu, que
notre culture contemporaine s’approprie et réinvente. L’intemporalité des figures s’accompagne paradoxalement de phénomènes de transparence, liés à la facture adoptée par l’artiste. Plutôt que de travailler la peinture à l’huile dans son épaisseur, il la dilue, obtenant ainsi une matière très fluide, à l’origine des effets de surimpression toujours à l’œuvre dans sa pratique.
L’artiste résume en une formule éclairante ce principe de superposition
temporelle :

« je suis sensible au fait qu’une passante dans la rue puisse avoir la même démarche qu’une Pompéienne il y a deux mille ans ».

Déjeuner sur l’herbe

Parmi les expériences esthétiques qui ont durablement marqué Marc Desgrandchamps, la découverte du tableau d’Édouard Manet,
Le Déjeuner sur l’herbe (1863), détient une place des plus fécondes. L’artiste n’est pas resté indifférent à la force transgressive de ce
tableau qu’il se souvient avoir vu très jeune.
De petits groupes de personnages réduits à leurs silhouettes se rassemblent dans un parc ou sur les rives d’un lac, échangent quelques paroles, installent une chaise longue ou un parasol à proximité de leurs serviettes de bain. La scène de Sans titre (2012) ou Sans titre (2013) pourrait être tirée d’un album de
famille, la trame n’en retient qu’un souvenir paisible. Les conflits ou les catastrophes qui peuvent se produire simultanément dans le monde restent hors-champ. 

Regards sur l’histoire des arts

La diversité des sources visuelles convoquées dans les œuvres de Marc Desgrandchamps témoigne de l’inépuisable curiosité intellectuelle qui nourrit sans cesse sa pratique. Il associent parfois à des thèmes personnels, nous renvoyant, dans Les Lettres par exemple, aux origines de la peinture
ou du dessin. (Dibutade)

Fragments

Dans sa peinture, Marc Desgrandchamps ne cherche pas à reconstituer une vision harmonieuse et cohérente du monde : il assume au contraire l’hétérogénéité de ses sources visuelles, provoquant par là des carambolages d’images qui peuvent s’avérer déroutants. Des formes proches de l’abstraction s’interposent. » C’est un point de vue résolument novateur qui est adopté dans
Une traversée, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les œuvres à venir.
C’est ainsi que l’exposition se clôt sur un paysage aérien, sans rien révéler de la réalité à laquelle il se rapporte.

Focus sur deux toiles

Sans Titre, 2020

Dans un cadre architectural sobre, deux silhouettes féminines dont on ne devine pas les visages contemplent une statue drapée. Leur allure contemporaine – jeans, baskets, téléphone à la main – peut faire penser à deux visiteuses dans un monument. Pourtant, comme souvent chez Marc Desgrandchamps, la scène est d’une simplicité trompeuse. À mesure qu’on regarde le tableau, elle se fait plus opaque. L’architecture est loin d’être anodine. Il s’agit d’une reconstitution de l’espace peint par Piero della Francesca dans la célèbre Flagellation du Christ (vers 1460).

Acquisition par la ville de Dijon en 2022

Sans titre, 2012

Dans un espace portuaire, une silhouette anonyme, sans visage et translucide, se fond dans un paysage lumineux. L’élégance du costume tranche avec le décor industriel. La composition est complexifiée par des amas de peinture noire flottant à la surface de la toile. Ces formes indistinctes, leitmotiv dans l’œuvre
de Desgrandchamps, fonctionnent comme des retardateurs de perception. Elles mettent la scène à distance et ajoutent une épaisseur à la toile. Le cerne blanc autour du personnage fonctionne comme un repentir apparent et relève de la même logique. Sur le mur à droite, les doubles flèches sur
fond rouge, la cible de la Royal Air Force ainsi
que l’inscription « The young mod’s forgotten story » font écho au mouvement des mod’s.
Cette contre-culture anglaise a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste
(à l’origine du terme mod’s) puis pour le blues et la soul.
Don de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2022

Informations pratiques

Temps forts de la programmation culturelle
à retrouver ici
et sur Nomade, , guide multimédia du musée des Beaux-Arts de Dijon

Sommaire du mois d’avril 2023

30 avril 2023 : Jean Michel Basquiat Soundtracks
22 avril 2023 : Roger Ballen. Call of the Void
13 avril 2023 : Vermeer l’unique
12 avril 2023 : Le Martyre de sainte Catherine de Simon Vouet
09 avril 2023 : Petit mot de Pâques

Jean Michel Basquiat Soundtracks

Jean-Michel Basquiat, Toxic, 1984, Fondation Louis Vuitton, Paris.
218,5 x 172,5 cm, acrylique, bâton à l’huile et collage de photocopies
sur toile.

Jusqu'au 30 JUILLET 2023 à la Philharmonie de Paris
La Philharmonie de Paris, East side, et la Fondation Louis Vuitton, West side, se réjouissent de développer une collaboration inédite construite sur la complémentarité de leur programmation dédiée à l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat. Tandis que, West side, sera présenté le travail à quatre mains de Basquiat et Andy Warhol, l’oeuvre du peintre sera exposée et dévoilée,
East Side, dans sa dimension proprement musicale. Now’s the Time…
Commissaires de l’exposition
Vincent Bessières, commissaire invité par le Musée de la musique – Philharmonie de Paris
Dieter Buchhart, commissaire invité
Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM
Nicolas Becker, designer sonore
Une exposition co-organisée par le Musée des beaux Arts de
Montréal et la Philharmonie de Paris.
Basquiat amateur éclectique

Les improvisations visionnaires de Charlie Parker ou le feu enlevé des airs de la Callas, les chants des bluesmen ou ceux des griots, les symphonies
de Beethoven, le Boléro de Ravel et tant d’autres musiques encore forment la toile de fond sonore de la pratique picturale de Jean-Michel Basquiat. Ceux qui
d’ailleurs sont venus dans son atelier se souviennent que le peintre travaillait toujours en écoutant de la musique. Basquiat a en effet vécu, peint, dansé,
inventé et transgressé à une époque où New York connaissait l’une des périodes les plus créatives de son histoire musicale, avec la naissance de nouveaux sons urbains comme la no wave, la new wave et le hip-hop. L’artiste a fait même une brève carrière de musicien au sein du groupe très expérimental Gray, fondé en 1979 avec Michael Holman. Comment lire ou comprendre la prégnance de cet art dans son imaginaire ? Qu’est-ce que la musique dans l’oeil du peintre Basquiat ? Et peut-on « entendre »
ses oeuvres ? …………….extrait
Olivier Mantei
Directeur général de la Philharmonie de Paris
Marie-Pauline Martin
Directrice du Musée de la musique

BASQUIAT ET LA MUSIQUE

Basquiat Soundtracks est la première exposition consacrée au rôle de la musique dans l’art de Jean-Michel Basquiat (1960-1988), artiste parmi
les plus fascinants du XXe siècle. Né à Brooklyn, de père haïtien et de mère portoricaine, Basquiat a baigné dans l’effervescence musicale de New
York à la charnière des années 1980, marquée par l’émergence de nouvelles formes urbaines telles que la no wave et le hip-hop. Puissante et audacieuse, son expressivité s’est développée en prise avec ce paysage sonore, donnant naissance à une oeuvre qui doit aussi bien à l’art de la rue qu’à la tradition occidentale, questionnant les conventions esthétiques et révélant
une sensibilité tout à la fois critique et poétique.


Grand amateur de musique, Basquiat possédait, dit-on, une collection de plus de 3 000 disques allant du classique au rock en passant par le zydeco, la soul,
le reggae, le hip-hop, l’opéra, le blues et le jazz.
Dans son atelier, plusieurs sources sonores pouvaient coexister simultanément. Cependant, la musique est loin d’avoir seulement formé une trame sonore à sa
vie et à sa pratique. Commençant par une évocation, riche d’archives, des scènes musicales fréquentées par l’artiste à New York dans les années 1970 et 1980, l’exposition met en lumière ses expériences en tant que musicien et producteur de disque. Explorant en détail son imaginaire sonore, elle examine les nombreuses références qui parsèment son travail, révélant combien la musique a informé ses représentations et influencé ses processus de composition. La façon dont Basquiat l’a inscrite dans ses oeuvres témoigne,
en outre, de son intérêt profond pour l’héritage de la diaspora africaine et de sa conscience aiguë des enjeux politiques liés aux questions raciales aux
États-Unis. La musique apparaît ainsi comme une célébration de la créativité artistique noire tout en pointant les complexités et les cruautés de l’histoire.
Elle offre une clé d’interprétation à une oeuvre qui, dans son auto-invention, est parvenue à intégrer le beat d’une époque, le blues d’un peuple, le geste du
sampling et les symphonies épiques d’une modernité mouvementée.

IMMERSION SONORE DANS UNE OEUVRE FOISONNANTE

Par la réunion d’une centaine d’oeuvres, cette exposition s’offre comme une expérience immersive dans les lieux et les sons qui ont façonné le parcours de
Basquiat et alimenté son inspiration. Audacieuse, la scénographie montre sous un jour nouveau une invention picturale où la photocopie prend valeur de
sample, et où le mix agit comme principe structurant.
Complétée d’archives rares et de documents audiovisuels inédits, Basquiat Soundtracks remet en perspective une oeuvre qui, tout en restant étroitement liée à la club culture – depuis l’underground jusqu’aux boîtes de nuit les plus flamboyantes des eighties –, a désormais révélé sa dimension universelle.
Nourri par un travail de recherche approfondi portant sur les sources et les références musicales de Basquiat, le dispositif audiovisuel de l’exposition a été conceptualisé et articulé par Nicolas Becker, ingénieur du son et sound designer pour l’art contemporain (Philippe Parreno) et le cinéma (Sound of Metal de
Darius Marder ; Alejandro González Iñárritu…).
En collaboration avec la Philharmonie de Paris et Vincent Bessières, Nicolas Becker a imaginé une véritable partition musicale évolutive et organique. Celle-ci puise sa matière parmi des centaines de titres et d’enregistrements,
et s’appuie sur un logiciel pionnier, Bronze. Capable, par le biais de l’intelligence artificielle, de concevoir des associations de sons aussi pertinentes qu’imprédictibles et de faire varier des combinatoires
de morceaux préexistants selon des critères déterminés en amont, Bronze élabore des scénarios musicaux proprement inouïs et recompose à l’infini
la bande-son de l’exposition.
L’expérience vécue par chaque visiteur est ainsi unique, l’immergeant dans un brassage de références sonores et musicales en perpétuel mouvement, à l’image de la manière dont Basquiat lui-même appréhendait la musique.

BASQUIAT ET LES MUSIQUES DE SON TEMPS

Le talent de Jean-Michel Basquiat émerge à New York à la toute fin des années 1970, au sein d’une communauté artistique parmi laquelle la pluridisciplinarité est de mise. Poète, styliste, auteur d’assemblages d’objets trouvés, Basquiat est ainsi musicien avant d’être pleinement peintre : le groupe Gray, dont il est le cofondateur et leader officieux, partage la scène avec des formations phares de la no wave telles que DNA ou The Lounge Lizards, dont les partis pris esthétiques ne sont pas sans écho avec l’oeuvre plastique de Basquiat.

LA SCÈNE DOWNTOWN

En 1979 et 1980, Basquiat fréquente ainsi assidûment – outre le Mudd Club où il dit avoir « passé toutes [ses] nuits pendant deux ans » – le CBGB, épicentre de la scène punk rock ; le Club 57, espace de performance alternatif animé notamment par Ann Magnuson et Keith Haring ; le TR3 (alias Tier 3), où les groupes no wave alternent avec des formations de free jazz et des projections de cinéma expérimental ; le Squat Theatre, lieu d’avant-garde théâtrale et musicale ; A’s, le loft ouvert par l’artiste Arleen Schloss, où ont lieu
le mercredi des soirées pluridisciplinaires au cours desquelles Basquiat rêve, avec le chanteur Alan Vega, de la possibilité d’une
« symphonie métropolitaine » orchestrée à partir de bruits de la ville.

BASQUIAT ET LA DÉFERLANTE HIP-HOP

À partir de 1980, la vague du hip-hop commence à déferler sur le sud de Manhattan, sous l’effet de plusieurs acteurs et actrices de la scène downtown
comme Edit deAk – qui présente à The Kitchen le groupe Funky Four Plus One – ou Fab 5 Freddy – qui organise avec le graffeur Futura 2000 au Mudd
Club Beyond Words, l’une des premières expositions consacrées au mouvement, à laquelle Basquiat participe sous le nom de
« SAMO© ».
Le succès de « Rapture » de Blondie, chanson dans laquelle Debbie Harry s’essaie au rap, est une manifestation majeure de cette convergence culturelle entre les mouvements no wave et hip-hop : aux côtés de Fab 5 Freddy et de Lee Quiñones, Basquiat participe au décor du clip et y tient le rôle du DJ Grandmaster Flash, absent lors du tournage. Au cours de sa vie de noctambule, l’artiste fréquente les soirées organisées au Negril et au Roxy, au cours desquelles officient Afrika Bambaataa et les DJ de la Zulu Nation venus du Bronx mais aussi Nicholas Taylor, son ancien partenaire de Gray converti aux platines, qu’il a lui même baptisé du nom de « DJ High Priest ».

BEAT BOP JEAN-MICHEL BASQUIAT, 1983

OEuvre double – musicale et visuelle –, Beat Bop tient une place singulière dans la production de Basquiat, car elle constitue son unique tentative aboutie de
publier une création sonore. Crédité à la boîte à rythmes et au mixage, Basquiat se présente comme producteur et réalisateur du titre, qui met en scène
les talents de rappeurs de Rammellzee et K-Rob.
Entièrement en noir et blanc, ponctuée de plusieurs de ses motifs signatures, la pochette affiche le nom d’une maison de disques fictive,
« Tartown Record Co. »,
qui rappelle, par le truchement des mots art et tar (« goudron » en anglais), la dépendance commune des musiciens et des peintres aux dérivés du pétrole.

MARIPOL POLAROÏDS (SÉLECTION) 1978-1988

MARIPOL FOR SPECIAL EFFECTS
Venue à New York avec le photographe Edo Bertoglioen 1976, l’artiste française Maripol s’y impose comme l’une des personnalités phares de la scène downtown. Elle rencontre Basquiat en 1979 au Mudd Club, dont elle est une habituée. En tant que styliste, elle contribue à façonner le look de Madonna, notamment à l’époque de l’album Like a Virgin (1984). Munie de son appareil photo, Maripol a immortalisé les visages des protagonistes des nuits new-yorkaises sous la forme de polaroïds, dont une sélection est exposée ici. Ayant
oeuvré en 1980 à la production de New York Beat, réalisé par Bertoglio et dans lequel Basquiat tient le rôle principal, elle a concouru avec le scénariste Glenn
O’Brien au sauvetage du film resté inachevé, finalement présenté au public en 2000 sous le titre Downtown 81.

IMAGES SONORES ET BRUITS VISUELS

Celles et ceux qui ont visité son atelier se souviennent que pour créer, Basquiat s’immergeait dans un
environnement fait de musique de toute sorte, du classique au reggae, mais aussi de sons produits par
la télévision ou la radio. Ses oeuvres sont chargées d’éléments qui donnent à voir le bruit : onomatopées, engins qui traversent ses toiles, citations de dessins animés, représentations anatomiques qui présentent le corps et ses organes comme émetteurs de sons…
Basquiat matérialise les phénomènes sonores selon un vocabulaire graphique qui emprunte parfois aux codes de la bande dessinée ou des films de série B, tout en évoquant la musique par les techniques de composition
employées. Le représentations d’antennes, pylônes
et autres schémas techniques témoignent également du vif intérêt de Basquiat pour les technologies de la diffusion et de l’enregistrement. Dans cette oeuvre
visuellement bruyante, les mots occupent aussi une
place capitale : marqué par l’influence des écrivains de la Beat Generation, comme William S. Burroughs qu’il fréquente et considère comme son « auteur
vivant préféré », Basquiat fait un usage abondant de l’onomatopée et intègre à ses oeuvres une forme de poésie verbale qui témoigne de son intérêt pour
le langage. Comme Burroughs, il parvient à réduire l’écart entre le visuel et le textuel en recourant à des logiques d’association imprédictibles, fruit d’une
pensée affranchie des conventions.

JAZZ

De toutes les musiques auxquelles Basquiat se réfère dans sa pratique artistique, le jazz est sans conteste la plus apparente dans son oeuvre. Considéré comme une contribution africaine-américaine majeure au
domaine des arts, le jazz se présente à lui comme un continuum de réussite et d’excellence noires. Célébrant le génie créatif des musiciens avec l’ambition de dire une partie de leur histoire en remontant jusqu’au berceau du genre, à La Nouvelle-Orléans, Basquiat élabore des oeuvres transhistoriques. Loin d’être de
simples hagiographies, elles inscrivent le jazz dans une histoire diasporique plus vaste et soulignent les inégalités et le racisme subis par les musiciens
inféodés aux règles de l’industrie phonographique.

PARTENARIAT
DU 5 AVRIL AU 28 AOÛT 2023, LA FONDATION LOUIS VUITTON
PRÉSENTE L’EXPOSITION « BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS »

WEEK-END « WEST SIDE / EAST SIDE » : DEUX EXPOSITIONS, UN BILLET
Autour de l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat, la Philharmonie de Paris et la Fondation Louis Vuitton développent une collaboration inédite construite
sur la complémentarité de leur programmation
. Ainsi du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet, les deux institutions proposent un événement commun,
« West Side / East Side ».

Pendant ces trois jours, un billet acheté pour l’une des deux expositions donnera accès gratuitement à l’autre exposition. Cet événement conjoint donnera lieu aussi à des animations musicales (concerts, DJ sets…), à
découvrir West Side, à la Fondation Louis Vuitton, et East Side, à la Philharmonie de Paris.
(Programmation en cours, cet événement fera l’objet d’une communication spécifique)

Vidéo

INFORMATIONS PRATIQUES

EXPOSITION

Cité de la musique – Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

BASQUIAT SOUNDTRACKS
DU 6 AVRIL AU 30 JUILLET 2023
Du mardi au jeudi de 12H à 18H
Le vendredi de 12H à 20H
Samedi et dimanche de 10H à 20H
Pendant les vacances scolaires (zone C) :
Du mardi au dimanche de 10H à 20H
TARIFS
Plein tarif : 14€
Tarifs réduits : 11€ (26 à 28 ans)
8€ (16 à 25 ans, minimas sociaux)
Gratuit pour les moins de 16 ans
VISITE GUIDÉE
Les samedis de 11H à 12H30 (du mardi au samedi
pendant les vacances scolaires de la zone C)
Du samedi 15 avril au jeudi 13 juillet
Tarif : 16€
ACCESSIBILITÉ
L’exposition propose une découverte sonore, visuelle mais aussi tactile des oeuvres de Jean-Michel Basquiat. Un parcours composé de 5 supports
tactiles et de commentaires audio accompagne les personnes en situation de handicap visuel.
Un audioguide adapté ainsi qu’un livret en braille et gros caractères sont disponibles en prêt à l’accueil de l’exposition.
Un livret facile à lire et à comprendre (FALC), disponible en ligne et à l’accueil, accompagne les visiteurs en situation de handicap mental dans la visite de l’exposition
Transport
Métro 5 arrêt Porte de Pantin