Espèce d’animal ! Un bestiaire contemporain

1)- 17 février au  26 mars 2023, une exposition collective au Séchoir
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
20 artistes :
Margot Agnus - Myrtille Béal - Léonard Bullock - Vincent Campos - Chéni - Victoria David - Kim Détraux - Louise Dumont - Violetta Fink - Gilles Gaudel - Goulven Le Maître - Yoshikazu - Kiki DeGonzag et Florent Ruch - Katarina Kudelova - Barbara Leboeuf - Lobis - Carole Masson - et Jan Stevens - Christophe Meyer - Florent Meyer - Jessica Preis - Jean-Christophe Przybylski
2 Commissaires : Sandrine Stahl présidente du Séchoir et Mathieu Stahl

2)- Une nouveauté : un Runspace ? Cet espace s’appelle LE MOUVOIR, Anne Zimmermann  nous fait le plaisir d’inaugurer ce Runspace.
17 FÉV - 26 MARS – UN MUR, UN ARTISTE, UNE PIÈCE
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
3)- Bêtes de foire !
Spectacle de marionnettes Pan Puppet Project 
samedi 25 février 16h00

4)- Concert : GRAND MARCH
samedi 11 mars 18h00



Jessica Preiss
5)-les cailloux au fond des poches de virginia
exposition solo
Vincent Campos & Claudine Gambino-Cibray
Hommage au regretté andré maïo 1968–2022

« Animal, on est mal
On a le dos couvert d’écailles
On sent la paille
Dans la faille
Et quand on ouvre la porte
Une armée de cloportes
Vous repousse en criant
“Ici, pas de serpent !”
Animal, on est mal
Animal, on est mal
Animal, on est mal. »
Gérard Manset

Avant propos

« Espèce d’animal ! » L’expression renvoie le sujet à un état primitif d’idiot, d’âne bâté. Mais qui est l’idiot ? L’animal ou l’homme ?
Dans ses Métamorphoses, Apulée a utilisé sciemment ce préjugé en transformant Lucius en âne doué de raison pour mieux rendre compte de la vacuité du monde.
Plus proche de nous, des artistes comme Louise Bourgeois, Annette Messager,
Sophie Calle ou Pierre Huygues ont exploité la figure animale comme outil
de médiation ou « objet transitionnel ».
L’idée de cet appel est de réunir un bestiaire contemporain pour
transformer le Séchoir en un cabinet de curiosités hétérogène avec des
représentations d’animaux réels, imaginaires, monstrueux, chimériques,
des pièces où la figure animale prend une place centrale mais où les hommes
et femmes ne sont pas loin, par anthropomorphisme ou zoanthropie.
Chaque proposition interrogera notre humanité. Le tout nous forcera à
reconsidérer notre rapport au monde animal aujourd’hui.
Animal, on est mal ?

Conclusion

Tout ce préambule, pour vous inciter à venir au (à Le) Séchoir
soit pour le vernissage, soit dans la journée ou en nocturne.
Pour obtenir le livret de l’exposition il faut scanner le QR code affiché
dans l’exposition. (économie, écologie)
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Informations pratiques

Le Séchoir
25 rue Josué Hofer,
La Tuilerie, 68200 Mulhouse
Au dernier étage, accessible aux personnes à mobilité réduite
• ACCÈS EN BUS
La ligne C7 de Soléa vous déposera
devant Le Séchoir, arrêt LESAGE.
• ACCÈS EN VOITURE
Prendre la sortie 17 de l’A35.
Parking gratuit devant Le Séchoir.

@ suivre ici Continuer la lecture de « Espèce d’animal ! Un bestiaire contemporain »

Un bestiaire contemporain au Séchoir suite

Hommage à andré maïo 1968–2022

Malgré son décès, André Maïo nous pousse de l’avant. Il insuffle un vent
d’ouverture et de folie douce à une équipe de bénévoles qui oeuvrent de
manière professionnelle à accueillir les artistes et tous les publics dans un
esprit de respect, de curiosité et de partage.
Le Séchoir vous est ouvert.  Venez nous rendre visite !
L’équipe du Séchoir
Nocturne à partir du 11 mars 2023 jusqu’à 22 h



Anne Zimmermann

espace runspace
le mouvoir Anne Zimmermann
17 FÉV – 26 MARS – UN MUR, UN ARTISTE, UNE PIÈCE
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
Anne Zimmermann est une artiste plasticienne qui vit en Alsace à Wittersdorf.
En 2003 elle crée un personnage au nom de Paula Orpington.
Personnage mi-femme,
mi-poule fabriqué avec 50 peaux
de poulets naturalisées.
Elle habitera ce personnage jusqu’en 2008. Ce personnage décéda
symboliquement en 2010 et a été autopsié lors d’une performance organisée par la Kunsthalle de Mulhouse.
Depuis, sa réflexion se poursuit sur les rapports que l’on entretient avec le monde animal. Elle installe en 2016, une série d’oeuvres en extérieur avec des ruches et des papillons en partenariat avec La Filature de Mulhouse et Coal avec le projet Stuwa. Cette réflexion se poursuivra en 2018 avec Homsweet home, exposition en partenariat avec l’O.N.F. Suisse. Résidence qui marquera le début d’une série de prises de vues d’animaux forestiers ainsi qu’un partenariat avec le Zoo de Mulhouse en 2022. Une exposition sera prévue dans le parc zoologique en avril 2023.
En parallèle, elle est directrice artistique de la Forêt Enchantée à Altkirch. Son atelier est installé à Motoco depuis 2020.

Pratiques
4 rue de la source
68130 Wittersdorf
MOTOCO
13 rue des brodeuses
(1er étage sur rendez-vous)
68100 Mulhouse
Contact
06 71 53 42 60
contact@anne-zimmermann.com
www.anne-zimmermann.com
www.facebook.com/zimmer.anne
www.instagram.com/zimmermannanne1
Qu’est-ce qu’un Runspace ?
Terme qui vient du langage informatique :
Le Runspace est un espace de travail séparé du programme principal qui
permet d’exécuter une tâche en parallèle.
Appliqué au domaine de l’Art contemporain, cela devient un espace
limité qui accueille un artiste sur le principe : un espace, un artiste, une
oeuvre (adaptée à l’espace).
Le Séchoir a décidé de créer en son sein un tel espace qui accueillera en alternance un artiste du Séchoir et un artiste extérieur, en parallèle de ses autres cycles
Les cailloux au fond des poches de Virginia

Vincent Campos & Claudine Gambino-Cibray
Proposition sonore de Jean-Louis Davoigneau
17 FÉV – 26 MARS – EXPOSITION SOLO
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
I
nstallation se composant de cinq pièces céramiques qui mêlent présence
sculpturale et environnement sonore et prend source dans l’oeuvre de Virginia
Woolf.


Grès émaillé et oxydé, bois, mousse expansée, pierres grises – Dimensions
variables.
Cette oeuvre a été réalisé avec le soutien de la DRAC Grand Est et de la région
Grand Est.

Le thème de l’eau, de la dérive rencontre par-delà les circonstances de vie de
l’auteure, les mythes de Narcisse ou encore d’Ophélie. Eaux dormantes, eaux noires, flux de l’inconscient, eaux troubles de la mélancolie qui rejoignent celles de l’écriture de Virginia.
Deux grandes pièces de 1.40 m, « fontaines » déversant leur flux.
Des pièces plus petites, au sol, vasque, pierres amoncelées au sol et autres
éléments céramiques céramiques « flammes » ou «flux » enserrant une
chaise.

Pratique

25 rue Josué Hofer,
La Tuilerie, 68200 Mulhouse
Au dernier étage, accessible
aux personnes à mobilité réduite.
ACCÈS EN BUS
La ligne C7 de Soléa vous déposera
devant Le Séchoir, arrêt LESAGE.
ACCÈS EN VOITURE
Prendre la sortie 17 de l’A35.
Parking gratuit devant Le Séchoir.
www.lesechoir.fr

Vagamondes

Pour sa 11e édition, le Festival Vagamondes continue de questionner la notion de frontières (géographiques, idéologiques, sociétales…) et explore cette année la thématique du genre !
lire l’édito de Benoît André, directeur de La Filature

« TROUBLE » EST UN MOT APPARU 
DANS LA LANGUE FRANÇAISE AU XIIIE 
SIÈCLE. IL ENGLOBE CE QUI REMUE, 
CE QUI OBSCURCIT, CE QUI DÉRANGE.
SMITH (France Culture / Par les temps qui courent)

CETTE 11e ÉDITION EXPLORE LA THÉMATIQUE DU GENRE !
15 spectacles // 1 exposition // 2 projections // 1 atelier // des rencontres
9 structures culturelles partenaires

WEEK-END D’OUVERTURE
du vendredi  17 au dimanche 19 mars 2023

LAFILATURE.ORG (à voir ici)

Jeanne Added + Vatican Soundsystem
Superpartners (SMITH & Nadège Piton)
Benjamin Millepied
Phia Ménard

Olivier Letellier
Caty Olive & Nosfell

Sorour Darabi
Elli Papakonstantinou
Cie Roland Furieux – Laëtitia Pitz & Xavier Charles
Alexandre Ethève, Jean-Claude Gallotta
Léa Girardet et Julie Bertin
Chloé Dabert

Johanny Bert
Monsieur K.
Juliette Steiner

L’attente d’Anna Malagrida

C'est à la Galerie, de la Filature de Mulhouse Scène Nationale qu' Anna Malagrida, nous convie, jusqu'au 5 mars 2023, pour son exposition de photos intitulée : l'Attente.

Commissaire : Emmanuelle Walter, responsable arts visuels,
en entrée libre
Photographe et vidéaste

Anna Malagrida (Barcelone, 1970) vit à Paris depuis 2004. Elle pratique la photographie et la vidéo. Souvent pensées autour de l’opposition dialectique entre intérieur et extérieur, ses pièces invitent le spectateur à une expérience à la fois intuitive et physique, portée par le sens à l’oeuvre dans les photographies. La fenêtre, le voile ou la frontière sont quelques-uns
des motifs qu’elle emploie pour faire dialoguer les différents espaces et parler de la dualité, de l’instable et de l’ambigu, par opposition à l’univoque.

Formation et études

Sa trajectoire en tant que photographe débute en 1988, année de son inscription à l’Université Autonome de Barcelone, où elle obtiendra une licence en Sciences de l’Information. Décidée à travailler avec le médium photographique, elle poursuit sa formation à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 1993.

Réalité et poésie

À partir de 1998, elle développe un travail plus personnel. Ses images commencent à se structurer autour d’une poétique de l’opposition entre espaces intérieur et extérieur, lumière et obscurité, transparence et opacité, réalité et représentation ; elle s’attache à sonder le rapport entre la photographie et le monde contemporain et interroge l’espace de la ville
contemporaine en posant son regard sur ceux qui la vivent ainsi que sur les traces de ceux qui la traversent.

Prix et bourse

Anna Malagrida est lauréate du prix au Projet des Rencontres internationales de la Photographie d’Arles en 2005 et obtient la bourse de la Fondation Arte y Derecho en 2006. Elle est également lauréate de la Carte Blanche PMU en partenariat avec le Centre Pompidou en 2016 et de la commande 3.0 du Centre National Arts Plastiques et du Jeu de Paume en 2020.
Exposée en France et à l’international (Espagne, France, Afrique du Sud, Allemagne, Danemark…), son oeuvre a rejoint de nombreuses collections publiques et privées (Centre Pompidou, le Wolfsburg KunstMuseum, MAGASIN 3 – Stockholm Kunsthall, Fonds National des Arts Plastiques, MACBA de Barcelone, la Fondation MAPFRE…).

SÉRIES EXPOSÉES

LES PASSANTS

(extraits de la série) photographies, vidéo, mars 2020 – février 2021
Nouvelle cartographie photographique de Paris commencée en mars 2020 lors du premier mois du confinement suite à la crise de la COVID-19 et finalisée un an après, en février 2021, alors que la pandémie bouleverse encore la vie quotidienne en France. Réalisée dans différents quartiers du centre et de la périphérie de la ville, elle se compose de 10 séries de photographies et une vidéo.

Par un point de vue unique et immobile, l’autrice interroge la notion de surveillance ; par le montage des diaporamas elle questionne la notion de temps, le temps de la photographie et aussi celui des individus dans la ville et leur rapport à l’espace urbain. Les séquences d’images traduisent le flux et le mouvement des villes mondialisées.
Réalisées en pleine pandémie, ces photographies dévoilent un nouveau réel derrière les visages parfois masqués et interrogent notre capacité à voir ce qui ne peut être vu.

PARIS BARRICADÉ

photographies, installation, 2018-2019
Le mouvement des Gilets jaunes apparaît en France en octobre 2018. Il donnera lieu à de nombreuses manifestations organisées chaque samedi sur l’ensemble du territoire français et notamment à Paris autour du rond-point de l’Étoile et du boulevard des Champs-Élysées.

Les habitants et les commerçants du quartier décident alors d’installer des protections pour protéger les vitrines des magasins et les fenêtres des logements. Les dimanches, jours d’après les manifestations, Anna Malagrida et Mathieu Pernot réalisent des photographies de ce quartier et des dispositifs de protection mis en place par les habitants.

CRISTAL HOUSE

photographies, vidéo, textes, tickets de jeu usagés, 2016
Cristal House, qui signifie la maison de verre, évoque également le nom d’un cheval de course. Projet réalisé dans une salle de jeu au centre de Paris où se croisent deux quotidiens.


À l’extérieur, celui de la ville qui défile avec son rythme intense, à l’intérieur de la salle, celui des joueurs qui parient aux courses de chevaux, les mouvements répétitifs de leurs mains et les temps d’attente. Attirés par les grandes mégalopoles, la plupart de ces joueurs sont des migrants, souvent des sans-papiers, qui arrivent de partout dans le monde et rêvent d’une vie meilleure.
Les notions de rêve et d’espoir, intrinsèques à chaque joueur, se dédoublent dans
l’image de celui qui émigre.

Un étrange jeu de reflets met le spectateur
face à l’espoir de l’infortuné. Leurs paroles, reproduites dans des fragments de textes, dessinent les vies et les rêves qui convergent dans ce lieu de rencontre
et de jeu.

LE LAVEUR DE CARREAUX

boucle vidéo, 2010


Vidéo réalisée depuis l’intérieur d’une galerie d’art qui montre l’action du laveur de carreaux. Le geste de savonnage de la vitre rappelle un geste pictural et montre la formation et la transformation de l’image. À travers cette action médusante et la trace laissée par le savon, nous pouvons entrevoir la description concrète du quotidien, la vie de la rue. Par la transparence partielle de la vitrine, la caméra capte l’action du travailleur, dans un acte performatif qui interroge la paternité de l’oeuvre.

LES VITRINES

photographies, 2008-2009


Les images de la série Les Vitrines (Escaparates) se concentrent sur un dispositif de vision – la vitrine – et s’identifient à celui-ci pour annuler son usage et l’utiliser comme le véhicule d’une réflexion. Il s’agit de vitrines de commerces condamnées à Paris, recouvertes avec de la peinture de blanc d’Espagne qui empêche de voir clairement l’intérieur. Le regard rebondit
vers le reflet de la ville ainsi qu’à la frontière matérielle de la vitre recouverte d’inscriptions. La tension de la ville s’incarne alors sous forme d’une abstraction dans ces grandes images que nous pouvons aussi regarder avec distance.

Sa démarche

Il y a dans sa démarche la trace évidente d’une réflexion constante sur le statut de l’image dans l’actualité, les limites de la photographie et la dualité du regard. Cette problématique s’articule autour d’un des motifs récurrents de l’Histoire de l’Art, la fenêtre, protagoniste absolu de toute son oeuvre. Une fenêtre qui a un rôle stratégique : c’est la limite entre l’intérieur et l’extérieur, à travers laquelle l’artiste invite le spectateur à communiquer avec l’image photographique à proprement parler. À la fois cadrage et organe de connexion,
elle est parfois un simple verre transparent qui n’interfère pas avec notre perception, mais prend à d’autres occasions un caractère délibérément pictural, nous renvoyant à l’art informel européen ainsi qu’à l’expressionnisme abstrait américain.

Le hors-champ

Cependant, tout n’est pas visible dans le travail d’Anna Malagrida. Le cadre de la fenêtre implique toujours un hors-champ invitant le spectateur, dans sa contemplation, à déployer son imagination. Cet intérêt pour l’expérience du spectateur renvoie à la notion de voyeur et permet de réfléchir au regard, essence du visible.

Les Traces

Pour Anna Malagrida, la photographie est plus qu’un fidèle reflet de la réalité, ses modalités dépassent de loin la notion traditionnelle d’instantané. Au-delà de la représentation, elle construit des images où la trace du réel est palpable, créant des pièces aussi poétiques que contenues. Son oeuvre revêt une dimension très particulière, l’appareil photographique nous renvoyant, tout en nous dévoilant un extérieur, à notre espace intime, intérieur.

 

LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse ·
03 89 36 28 28 · www.lafilature.org
du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h
+ soirs de spectacle
(La Filature sera fermée au public du 12 au 26 fév.)
VERNISSAGE ve. 27 janv. 19h
en présence d’Anna Malagrida
CLUB SANDWICH je. 2 fév. 12h30
visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac (sur inscription 03 89 36 28 28)
VISITES GUIDÉES sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

Raymond Waydelich, sur-médaillé

                                               photo Frédérique Goerig-Hergott
Nom : Waydelich
Prénom : Raymond
âge : 84 ans
naissance : Strasbourg
résident : Hindisheim
profession : Sculpteur, peintre, photographe
signe particulier : représente la France à la Biennale de Venise en 1978
multi-primé multi-médaillé, blagueur

Samedi 19 novembre 2022, l’Académie Rhénane a remis le prix Europe 2022, à Raymond Waydelich. Le président de l’Académie Rhénane, Jean-Luc Seegmuller, et son vice-président Emmanuel Honegger officiaient ce jour-là au musée des Beaux Arts de Mulhouse.
Le président lui remis un cadeau : une œuvre, signée d’une photographe de son village, Estelle Hoffert.
« Tout ça pour moi, c’est trop », s’est ému l’artiste, avant de raconter quelques anecdotes et tranches de sa vie. (vidéo)

                                                          photo E.I.
Le couronnement d’une carrière éclectique reliant le passé, le présent et le futur. Sculpteur, peintre, photographe, commandeur des arts et des lettres, l’artiste alsacien représenta la France à la Biennale de Venise en 1978.
Après avoir exploré la mémoire du passé avec son travail sur la vie rêvée de Lydia Jacob, puis avoir en 1995 imaginé la mémoire future à travers sa grande exposition Mutaronegra, il donne aujourd’hui, en le sculptant, une vie nouvelle à son bestiaire merveilleux. (hommage vu à ST’ART 2021)

Le public

                                                        photo E.I.
Une assistance fournie occupa la salle du musée des BA de Mulhouse.
Des applaudissements nourris, des rires accompagnèrent la prestation de Waydelich, avec la verve qu’on lui connait. De nombreux artistes amis étaient
présents dans la salle. Madame la Maire de Mulhouse était représentée pas son
 adjointe, EMMANUELLE SUAREZ. (en robe à motif au 1er rang)

Eloge

Frédérique Goerig-Hergott, ancienne conservatrice du musée d’Unterlinden à Colmar et désormais directrice des musées de Dijon, avait fait le déplacement pour dresser le portrait et raconter la vie et l’œuvre, loin d’être achevée, de Raymond Waydelich. Elle est revenue sur le parcours de l’homme qui représenta la France à la Biennale de Venise en 1978 ; celui qui, après avoir exploré la mémoire du passé avec son travail sur la vie rêvée de Lydia Jacob, a imaginé la mémoire future à travers sa grande exposition Mutaronegra à Strasbourg .

« Raymond est une madeleine de Proust à lui seul » F.GH

« Raymond a la notion du temps et de l’espace. La vie est un rêve pour lui et cet état d’esprit guide son travail. Il raconte des histoires et, moi, je l’écoute comme une enfant car il me fait rire, me bouscule et me fait rêver. Raymond Waydelich représente tout ce que j’aime chez l’être humain et l’artiste : le talent, l’acuité visuelle, la spontanéité, l’inventivité débordante et l’intelligence créative qui caractérise les génies, l’humilité, l’altruisme, le don de soi, la fidélité, le souci de garder la mémoire de son territoire, la mémoire des autres, des plus connus aux inconnus, la mémoire des traditions, la mémoire de la langue, l’humour, la dérision avec la spontanéité et la gouaille d’un être aussi fulgurant que délicat, aussi bruyant que discret, mais aussi généreux qu’effacé. Raymond est une madeleine de Proust à lui seul »

Conférence

Une brillante conférence présentée par Pierre-Louis Cereja, ancien critique d’art du cinéma, au journal L’Alsace,  sonna le clap de fin de l’exposition du cinéaste mulhousien. Exposition organisée par l’ancien journaliste, qui nous enthousiasma par son savoir encyclopédique sur le cinéma en général, et sur
«William Wyler, en particulier.

«William Wyler, l’homme aux 40 Oscars»

Musique

La séance  plénière d’automne de l’Académie rhénane se clôtura par des intermèdes musicaux, (vidéo) où tout le public se joignit à l’accordéoniste invité,
et par un buffet d’honneur à la gloire de Raymond Waydelich

Sommaire du mois de novembre 2022

30 novembre 2022 : ST-ART 2022, 26e édition
28 novembre 2022 : SurréAlice – une double exposition
25 novembre 2022 : L’art mystique de Laurent Grasso
20 novembre 2022 : Stephen Dock, photographe
15 novembre 2022 : Raymond Stoppele, le vénitien
11 novembre 2022 : La modernité déchirée
10 novembre 2022 : Oskar Kokoschka. Un fauve à Vienne
7 novembre 2022  :  Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps
5 novembre 2022 :   Jacques Thomann – le regard poétique
2 novembre 2022  :  L’art brut – Collection Würth

Stephen Dock, photographe

À LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE

Stephen Dock est un photographe français autodidacte né en 1988 à Mulhouse. Il vit et travaille à Cambrai. Au fur et à mesure des projets, il affirme une écriture de plus en plus plastique et radicale qui se fonde sur sa rupture avec les milieux journalistiques de ses débuts. Sa démarche se concentre autour d’une recherche visuelle sur notre aptitude à construire et à évoluer dans un environnement urbain, culturel ou politique. Il est particulièrement attaché aux traces que laissent tous types de fractures, conflits réels ou larvés, de classes ou états de guerre sur nos contemporains.

Les Prix

Membre de l’agence VU’ de 2012 à 2015, Stephen Dock est finaliste du Prix Leica Oskar Barnack en 2018, nominé pour le Prix Découverte Louis Roederer des Rencontres d’Arles en 2020 et coup de coeur du Prix LE BAL de la jeune création avec l’ADAGP en 2021. Son travail a été exposé à la galerie Leica lors de Paris Photo 2018, au festival Visa pour l’image en 2017, aux Journées photographiques de Bienne et au Musée Nicéphore Niépce en 2022.

S’il se forme très tôt à la photographie et veut, dès l’âge de vingt ans, se saisir de l’événement, en particulier dans des zones de guerre, Stephen Dock remet rapidement en question sa pratique : son attrait pour les champs de bataille traduit au fond une souffrance intime, un conflit intérieur. À travers ses reportages sourd une réflexion sur sa propre condition : une incapacité
du photographe à vivre en paix. Il emprunte alors une nouvelle voie.
Dans ses séries, désormais, le noir et blanc et la couleur coexistent, les détails sont agrandis, le recadrage est possible. L’écriture est plus poétique, l’approche plus personnelle. Avec la photographie on peut parler du monde et parler de soi. Le dehors et le dedans ne sont jamais détachés.
Les mots de Gilles Peress à son égard
viennent affranchir son pas de côté.

« Toujours photographier de l’intérieur vers l’extérieur et non l’inverse »

Gilles Peress

SÉRIES EXPOSÉES

OUR DAY WILL COME

2012, la Nouvelle IRA se forme en Irlande du Nord. Stephen Dock décide de se rendre à Belfast à l’occasion du centenaire du pacte d’Ulster célébré par les unionistes. La tension est palpable, cependant il ne se passe rien. L’heure des combats armés est révolue. Les accords de paix du Vendredi Saint mettant fin à trente ans de guerre civile ont été signés en 1998. Mais les âmes ne sont pas apaisées et les anciens belligérants cohabitent dans une paix fragile.
Dans un camp comme dans l’autre la violence, culturelle, sociale et politique, habite et hante les individus. Elle marque les visages des rescapés et des nouvelles générations.


D’une emprise plus forte encore que la violence physique, elle modèle les comportements, s’inscrit comme un invariant se transmettant de génération en génération. Si la haine entre les communautés a façonné l’identité nord-irlandaise elle a aussi durablement marqué le territoire. La vie s’est créée autour des peace lines, les « murs de la paix », apparus après août 1969. Présents dans les villes, ils séparent les habitants d’un même quartier, parfois d’une même rue.
Les stigmates de la guerre sont partout. De larges fresques murales rendent hommages aux « héros », les messages peints avertissent le visiteur qu’il pénètre dans le fief des républicains ou des unionistes. Les murs parlent. Les tags marquent l’appartenance à des groupes dissidents, témoignent des soutiens aux emprisonnés, ou dénoncent le sentiment de colonisation ressenti : Brits out! (Les britanniques dehors !).
L’année est rythmée par les parades, marches et bonfires, ces bûchers faits de palettes de bois qui peuvent mesurer jusqu’à trente mètres de haut, et sur lesquels on brûle le drapeau irlandais ou l’Union Jack. Chaque événement est éminemment politique et marque la partition. La division est profonde et elle affecte les moindres détails de la vie quotidienne. Alors, comment photographier ce conflit larvé qui oppose depuis des centaines d’années deux communautés ? Comment rendre compte en image d’une société aussi divisée ?
Pour répondre à ces questions Stephen Dock s’est rendu sur place en Irlande du Nord, pendant six ans, à raison de onze voyages. Le photographe regarde et tente de comprendre cette incapacité à trouver la paix qu’il a lui-même éprouvé. Il constitue un corpus photographique de matières et de signes extraits de l’environnement quotidien : portraits, détail d’architecture, scènes de rue… Les traces, parfois infimes, laissées par le conflit sont prélevées par le photographe pour les rendre visibles.

commissariat : Emmanuelle Vieillard
coproduction : Musée Nicéphore Niépce ; La Filature, Scène nationale de Mulhouse
avec le soutien du CNAP – Centre National des Arts Plastiques

CONSTRICTION

Emmanuelle Walter – responsable arts visuels
Il y a un an, la maison d’arrêt de Mulhouse, construite au XIXe siècle à proximité du centre-ville, a officiellement fermé ses portes et ses 350 détenus, condamnés ou en attente de jugement, ont été transférés vers le nouveau centre pénitentiaire de Lutterbach. Les bâtiments qui ont été érigés durant les années 1865 à 1870, quelque temps avant la commune insurrectionnelle de Paris et le traité de Francfort qui allait fixer l’annexion de l’Alsace à l’empire germanique, avaient d’abord été utilisés comme maison centrale puis comme centre de détention avant de devenir une maison d’arrêt en 1998.
Quelques mois après sa fermeture et le transfèrement de ses détenus en novembre 2021, Stephen Dock a pu accéder à l’établissement vide et en délabrement qui avait comporté deux quartiers de détention des hommes, un quartier des femmes et un des mineurs, des corridors, cours de promenades, salles de classes et locaux administratifs, sanitaires et techniques. Pendant plusieurs jours, il y a réalisé un travail photographique, dont une dizaine d’images inédites sont présentées à La Filature.

Le livre 36

Stephen Dock a par ailleurs rassemblé dans un livre trente-six images d’une même cellule de prison – de ses quatre murs auxquels le regard se heurte et de son espace exigu d’enfermement qui témoigne de façon implacable des conditions de détention. Le livre 36 sortit en novembre 2022.
livre 36 coédité par Médiapop – Philippe Schweyer et La Filature, Scène nationale de Mulhouse
avec le soutien de la Collectivité européenne d’Alsace ; la Direction interrégionale des services pénitentiaires Strasbourg Grand-Est

Pratique

Exposition en entrée libre
du ma. 15 nov. 2022 au di. 8 janv. 2023 (dans le cadre de la Régionale 23)
du ma. au dim. de 14h à 18h + soirs de spectacles

CLUB SANDWICH je. 1er déc. 12h30
visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac
(sur inscription 03 89 36 28 28)
LANCEMENT ET SIGNATURE DU LIVRE 36 DE STEPHEN DOCK
me. 23 nov. 20h
à la Librairie 47 Degrés Nord

VISITES GUIDÉES sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

La Filature de Mulhouse

ANAÏS BOUDOT – Reliques des jours

 

A la Filature l’équipe :
Emmanuelle Walter, Anaïs Boudot, Smith et Pipo, Nadège Piton

Exposition présentée dans le cadre des Nuits de l’Étrange
commissariat
Superpartners (Nadège Piton et SMITH)
et Emmanuelle Walter
responsable arts visuels

texte de l’exposition Hélène Giannecchini
coproduction La Filature, Scène nationale de Mulhouse, Art culture & Co, Bilbao Arte, la région Centre Val-de-Loire
remerciements Galerie Binome, The Eyes Publishing, Maison Oriza L. Legrand
anaisboudot.net
CLUB SANDWICH je. 15 sept. 12h30
visite guidée et pique-nique tiré du sac
sur inscription au 03 89 36 28 28
FINISSAGE vendredi 28 oct. 19h30 en salle Jean Besse
projection de vidéos d’Anaïs Boudot et de SMITH en présence des artistes

Anaïs Boudot est née à Metz en 1984. Photographe française diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie en 2010 et du Fresnoy, studio national des arts contemporains en 2013, elle poursuit sa recherche dans le cadre d’une résidence à l’Académie de France à Madrid, la Casa de Velazquez en 2016-2017. Par des allers-retours constants entre argentique et numérique, elle cherche à interroger les moyens propres de ce medium et s’aventure vers le domaine de l’hybridation. Le paysage et la lumière – comme des évocations d’espaces mentaux, du domaine de la remémoration – se retrouvent au coeur de ses travaux. Elle interroge les frontières du visible et s’engage dans ces interstices créés entre temps et mouvements.

Un texte présenté à l’entrée de la Galerie de la Filature permet de suivre l’exposition, dans sa compréhension et son intimité

SÉRIES EXPOSÉES

LES OUBLIÉES

C’est à la suite d’une plaque de verre oubliée par Brassaï dans l’atelier de Picasso que ce dernier commença à développer un travail particulier sur ce support. « Et, en effet, elle n’est plus vierge » s’écria Brassaï en découvrant la plaque retravaillée par Picasso comme le rappelle Héloise Conésa dans son introduction. Reprenant les propos d’Anne Baldassari, elle
poursuit : « l’artiste-toro se penche sur la plaie mortelle qu’il inflige au réel afin qu’il advienne la figure si belle sur la plaque d’argent ».
À son tour, quelques années plus tard, Brassaï commença sa série des Transmutations par lesquelles il grave non pas sur des plaques vierges
mais sur des négatifs originaux.
Face à ces deux monstres sacrés de l’art moderne, Anaïs Boudot répond à une invitation de The Eyes, en reprenant sa propre collection de visages anonymes sur verre, pour les retravailler à même la gélatine. Parmi ces portraits d’anonymes des années 20, 30 et 40 s’imposent les visages de femmes.
Là où chez Picasso et Brassaï le grattage de la gélatine s‘apparente à un
« acte chirurgical beaucoup plus intrusif pour faire ressortir la plastique de
l’oeuvre », la photographe choisit la dorure pour redorer ces images d’inconnues, sublimer l’image de ces femmes, ces muses si peu considérées par ces maîtres et oubliées de l’Histoire de l’Art. C’est dans cette démarche autant instinctive qu’expérimentale que s’inscrit le travail d’Anaïs Boudot, celle de rendre visible l’invisible.
courtoisie The Eyes Publishing

JOUR LE JOUR

« Si ce projet fait un pas de côté par rapport à mes préoccupations habituelles, il en n’est pas moins la suite logique de procédés techniques déjà mis en oeuvre précédemment, en particulier les images sur verre type orotone de la Noche Oscura. D’autre part, il s’agit d’un constat tout à fait contemporain quant au rapport intime que nous entretenons aux images.
Il s’agit d’une série de petites images sur verre, format téléphone portable et tablette, et gélatine photo-argentique. Ce format de manière surprenante évoque également le format des photos cartes du XIXe siècle avec leurs coins arrondis. Ce projet est né de la nécessité d’extraire certaines images de ce flux continu, de les matérialiser, bref de les sortir du disque dur… Ces images jouent de leur statut ambigu entre ancien et contemporain.
Photos envoyées, photos reçues, prises de notes, captures d’écrans, les images gardées par nos téléphones portables de manière continuelle, se retrouvent équivalentes les unes aux autres, constituant un journal en temps réel, un appendice de notre mémoire. La (les) photo(s) du chat, des paysages en passant par la capture de Google Maps, la photo d’un repas mémorable sur un bord de route, un fragment gardé dans une exposition, le chemin de la soirée, le dernier jour de mer, une fleur, le temps qu’il fait ici et là… »
Anaïs Boudot
courtoisie Galerie Binome

JOUR ET OMBRE

Jour et Ombre est un ensemble de photographies qui associe architectures vernaculaires et éléments naturels du Perche. Les images s’attachent principalement aux simples bâtis, maisons, fermes, granges, laissant en marge manoirs et châteaux.
La série évoque des typologies comme celles de l’Inventaire ou celles issues de la tradition documentaire. Cependant, l’artiste s’éloigne volontairement d’une captation objective par des images qui isolent les bâtiments par des fonds au noir, les plaçant ainsi dans un espace et une temporalité indéterminés. Il s’agit plutôt de révéler par l’image ce patrimoine de pierre dont les formes simples et modestes ont traversé bien des époques charriant, avec elles, le
mystère des forêts et des bocages.
Jour et Ombre sont des mots qui figurent sur le cadran solaire de Préaux. Ils rappellent le temps qui passe au fil des jours et évoquent la succession de la lumière diurne à l’obscurité de la nuit, à l’instar des photographies d’Anaïs Boudot jouant d’un saisissant clair-obscur comme pour magnifier architectures et paysages percherons.

LA NOCHE OSCURA

« Tout discours mystique a ceci de particulier, de vertigineux, et peut-être d’effroyable, d’être conjointement ouverture absolue sur les possibles et accès à l’inconnu. Voilà donc le paradoxe : chercher l’inconnu comme réponse, à une quête ou à une plainte, pour mieux trouver l’inconnu en tant que tel ; infiniment poursuivi, celui-ci affleure telle une lumière aveuglante dans la nuit la plus obscure, et dans laquelle il faut plonger. De Thérèse d’Avila à
Maurice Blanchot et Georges Bataille, en passant par Michel de Certeau, la formulation mystique est un mouvement consistant à tourner incessamment autour d’une pierre dure, irréductible, qui prendrait aisément le nom de secret. Le secret est bien ce contre quoi l’on bute, ce qui arrête le geste, mais il est aussi le moteur de l’action, la mise en scène et la poétisation de l’existence, la respiration des êtres, et la qualification non-dite de toutes choses. Car le secret, autre nom de l’art, est à l’origine des simulacres, des fictions et des voix,
des images enchâssées les unes dans les autres, des mises en abîme et des fantasmes. Anaïs Boudot travaille ainsi au coeur du secret : traversant les paysages et les villes d’Espagne (Tolède, Ségovie, Avila) sur les traces de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix, celle-ci se donne pour guide l’errance même, à la recherche de visions, de lieux de passages, d’architectures brisées. Ses photographies – en des manipulations et étapes successives,
numériques et argentiques, leur accordant un grain et une indéniable picturalité – portent en elles une densité baroque qui les constitue et les insuffle, créant des zones de flou, des noirs d’encre, des nuances de gris, et des apparitions renvoyant aux lisières du rêve et de la mémoire. La photographe sillonne des espaces et des géographies définis par leur complexité, pour mieux reconstruire des territoires qui seraient, à l’oeil nu, inaccessibles. Ce qu’elle convie à chaque instant est avant tout l’expérience du regard qui doute, relance à ses franges, se prend les pieds dans le tapis de l’invisible, cet insaisissable à quoi il faut, malgré tout, donner une forme, et donc une sorte de vérité. Ses images habitent l’épaisseur du temps : archéologiques, elles le sont, au sens où elles grattent à la surface du sensible afin de s’engouffrer dans l’étendue chaotique des pierres et des sculptures qui restent, des marches d’escalier qui montent vers des lieux à circonscrire et à habiter, des chambres
d’attente autant que de demeure. »
Léa Bismuth
série réalisée dans le cadre d’une résidence à la Casa de Velazquez

THE LAKE (vidéo, 4’27”)

Vidéo du morceau The Lake de Zerkalo – morceau inédit qui apparaît sur la compilation Closet de Viktoria Lukas – qui, outre ses différents projets solos, avait collaboré avec Gerald Donald, cofondateur de Drexciya, au projet Zerkalo.

HERBIER (projection)

Cette série a pris forme aux alentours de Bilbao, le long de la rivière Bolintxu. Cette zone est en péril écologique à cause d’un projet de construction d’autoroute. Cet herbier aurait pu naître dans un autre lieu mais c’est ici que j’aurais voulu savoir ce que pensent les fougères, les hellébores, les arums, les ficaires, les oxalis, les chardons, les potentilles… apprendre à
connaitre par leur nom ces figures familières rencontrées régulièrement.
Lire dans l’inconscient des plantes, comme Rorschach le faisait avec ses patients ou plutôt interpréter nos propres projections, ou encore tenter de déchiffrer les augures m’ont conduite à ce geste. Par traces de chimie sur papier photosensible, comment se mettre en contact avec l’énergie d’autres vivants et faire lien ? Utiliser la photographie comme un médium entre soi et le monde, permettant de lier l’invisible au visible.
Un geste qui tient à la fois du rituel magique et du geste poétique, dans les hasards qu’il révèle, les traces qui apparaissent. Il restera à interpréter ces signes…
Anaïs Boudot

Podcast : Anaïs Boudot interviewée par Arnaud Laporte sur France culture

Galerie de la Filature
allée Nathan Katz
Mulhouse

Mon Art Basel 2022

ma chronique sur EVA & ADELE Les Jumelles hermaphrodites dans l’art

Prologue

Tout ça parce que je suis tombée du lit, (moi aussi j’ai ri d’abord) sur ma valise ouverte. C’était à Paris le 10 mai. J’ai eu un peu mal au genou. Cela s’est aggravé de jour en jour. Du coup j’ai fait l’impasse sur les ateliers ouverts et autres expositions.
Mon psy prétend que cela s’est produit suite à un cauchemar. En effet cela se transforme en cauchemar…

Acte 1

Je m’étais sagement préparée pour l’évènement (ART BASEL). J’avais, à grands regrets, fait l’impasse sur les évènements mulhousiens  : la biennale de la Photo – BPM -à la Filature – Désidération, à la Chapelle St Jean BPM, musée des BA de Mulhouse BPM, le canal des cigognes, le canal au musée de l’impression sur étoffes, la Kunsthalle
puis St Louis : le vernissage à Fernet Branca, Hombourg BPM, la bibliothèque de Mulhouse, le Séchoir. Enfin vous constaterez l’étendu de mon sacrifice.

J’arrive toute guillerette pour le Breakfast des VIP (Champagne et viennoiseries) J’opte pour un café, je me tourne vers la serveuse qui me
tend le café, c’est là qu’une immense douleur au genou, me foudroie.
Je reste debout en priant le ciel de ne pas m’effondrer devant l’assistance
si chic, et de les asperger avec mon café. Solidaire immédiatement ils me prennent le café des mains, et m’accompagnent vers une chaise. Je ne me souviens plus si j’ai laissé échapper un gros mot, je crois que oui, je les ai remerciés. Un ami qui m’accompagnait est allé au poste de secours de la foire.
Accueilli, par une infirmière qui parlait le français, il a appris qu’il n’y avait
pas de médecin de garde.

Acte 2

Contre la remise de sa CI, on lui a proposé un fauteuil
roulant. Nous voilà parti pour la visite et pour le déjeuner.
Puis décidant d’appeler mon assurance carte World Elite premium (je précise pour la suite), pour être « rapatriée » chez moi, j’apprends qu’il me faut absolument une attestation d’un  vrai médecin.
C’est là que ça se corse. Attente au téléphone, charge de la batterie qui diminue
dangereusement, j’essaie de discuter, rien à faire, je suis dans l’obligation
d’aller aux urgences suisses.
Tout d’abord, mon interlocutrice, me répond qu’il y a une franchise dans mon cas, puis quand je précise que je suis à Bâle, en Suisse, à 35 km de mon domicile, elle ignore tout de Art Basel et me fait patienter pour le service médical qui ne répond pas pendant 25 mn.                                                                            Pistoleto
Je rappelle, enfin j’ai le service médical qui précise que c’est un médecin que je dois voir, ou alors ils ne s’occupent de rien, si je ne veux pas comprendre que c’est tant pis pour moi !

Acte 3

Sur le conseil de l’infirmière de la foire, je fais appel à un taxi, (elle dit que les
pompiers c’est + cher) Elle me pousse jusqu’au taxi et récupère le fauteuil.
Il me mène aux urgences de l’hôpital universitaire de Bâle. Généreux, il me soutient pour sortir du taxi, mais il n’y a personne pour l’accueil, il faut aller jusqu’à l’admission. Je vois un peu plus loin des pompiers, je les appelle au secours. Ils parlent le français et viennent du Doubs, ils ont déposé un malade. Ils demandent un chaise roulante pour moi.
Il n’y a pas de chaise roulante aux urgences.
Ils m’assoient sur une chaise normale. Puis tout d’un coup arrive une chaise. Un infirmier me reçoit, pour les contrôles d’usage, masque,
température, tension etc…
Puis on me pose devant l’admission, où je réponds à toutes questions que l’on me pose, même à celle qui demande, qui prévenir au cas où ….
Puis il est question de procéder à une radio, dans l’attente, on me pose dans un cagibi, je demande à boire.
Puis un infirmier me cherche pour la radio.
il doit descendre la planche où je dois m’étendre, il enlève mes chaussures, s’empêtre dans les doubles noeuds de mes tennis, puis il m’enlève le pantalon,
là je suis prise d’un fou rire nerveux, lui toujours professionnel ne comprend certainement pas mon rire. Il procède à la radio, me remet mon pantalon, pas les chaussures qui sont posées sur ma chaise.
Puis direction cagibi dans l’attente du médecin qui doit révéler le diagnostic
Au bout d’un certain temps arrive le docteur, un suisse, qui m’explique que je n’ai rien, puis il va faire appel à son chef qui lui, parle le français.
Le médecin chef, qui comme tout chef est très occupé, m’explique qu’on va me donner un cachet pour la douleur, et que l’on va me faire un TAC, j’ai compris plus tard que c’est un scanner. On me met dans la salle d’attente du Scanner, je suis seule.
Attente de 45 mn, j’atterris dans la salle du scanner. Là on pénètre dans un espèce de tunnel pour 2 mn dit-elle. De temps en temps mon téléphone sonne mais il est loin.
La dame, à ma demande me conduit aux toilettes, la chaise ne veut pas entrer dans les toilettes, en poussant un peu on y arrive. Pour ressortir c’est le même cirque. On me reconduit chez les 2 médecins. Le médecin assisté d’une infirmière tente de m’allonger, sur une table d’examen, je retombe lourdement sur mon fauteuil. Je comprends que l’infirmière grogne en suisse : elle a 2 jambes non ?
Résultats des courses, à part un peu d’arthrose, je n’ai rien. J’ai un léger … doute, aurait-on scanné la jambe gauche ? Alors que c’est la droite qui est douloureuse.
On me met debout, je ne tiens pas et j’ai mal, on me donne 2 béquilles, encore moins, je prends une leçon de marche avec béquilles, par le chef entouré d’assistants. Sont-ils là pour me rattraper en cas de chute ? Ou mieux, comme c’est un hôpital universitaire, pour suivre la leçon du chef. Puis le médecin chef me dit : si vous avez trop mal et si vous n’arrivez pas à marcher, on vous garde ici.
Panique dans ma tête, je réussis, allez savoir pourquoi, après avoir avaler le médicament, à marcher avec une béquille. Je peux partir, non sans avoir à régler une facture. Mais personne ne sait combien je leur dois.
Au moment de régler avec ma montre connectée, le terminal est un peu loin,
je tire dessus, le système se met en panne. Les agents sont tenus de le réinitialiser, je paye.

Acte 4

Puis c’est l’attente du taxi, qui me conduit
au-delà de la frontière où m’attend Véronique Arnold, qui y a garé sa voiture.
Elle était à Art Basel, en vélo, où elle expose

les plis de l’Univers

 

à la Galerie Stampa, du 16 au 19/6/22

                                                                   Les mains de l’arbre touchent l’azur

En même temps au centre ville au Spalenberg 2 WWW.stampa-galerie.ch
                                           And When I Say
                                          I AM DREAMING TOO

VÉRONIQUE ARNOLD
ET QUAND JE DIS QUE TU RÊVES,
JE RÊVE AUSSI
2. juin 2022 – 27. août 2022

Finale

Arrivées à Mulhouse, elle m’a hissée jusqu’au 3e étage de mon appartement, avec force béquille. Je ne vous raconte pas la stupéfaction de mon mari quand il m’a vue !

Je remercie, mes 2 accompagnateurs solidaires, qui ont eu une patience infinie avec moi.

Retour à domicile

De retour à Mulhouse, après les urgences de Bâle du 14/6 réclamées par mon assurance , je consulte ma généraliste.
Elle souhaite voir le résultat des examens de Bâle et dans le doute et cette attente elle m’envoie faire une IRM.
Le premier radiologue consulté me fixe RDV au 21/7/
le 2e au mois de septembre et me demande de venir m’inscrire chez lui, ou d’envoyer quelqu’un à ma place
Les autres ne répondent pas au tél.
Il faut savoir que j’habite un 3e étage sans ascenseur, et que je marche avec une béquille, pour épargner le genou droit douloureux.

Information

Alerte 1,1°C – Exposition collective au Séchoir

C’est jusqu’au 22 mai au Séchoir
Les commissaires :  Jonathan Naas (http://www.naas.fr/home) et Paul
Béranger (https://www.lesechoir.fr/paulberanger), artistes résidents du Séchoir.

Le Propos

« Il y a quelques mois, une barre a été franchie dans la quasi indifférence collective : pour la première fois, la moyenne des températures sur ces vingt dernières années ont dépassé de 1,1° celsius celles de l’ère pré-industrielle. Ce chiffre, aussi petit soit-il, devrait résonner comme un glas, un avertissement du danger qui se rapproche plus vite que prévu.
La réalité est actuellement toute autre. Cette alerte est à peine audible dans le raffut d’une pandémie qui s’étouffe sous le vacarme d’une récession économique en approche. La question climatique, l’effondrement de la biodiversité, la dégradation des sols restent marginalisés dans les médias, oubliés des débats de la présidentielle car jugés inaudibles par les citoyens. Pourtant tout ce bruit n’est rien au vu du changement climatique, et bien pire encore, du silence assourdissant de l’effondrement du vivant.

Paul Béranger commissaire et artiste du Séchoir

Cette exposition peut sembler dérisoire pour beaucoup mais ne rien faire serait encore plus dramatique.
Extrait d’un texte de Pierre Rabhi, la symphonie de la terre 2008 in manifeste pour la terre et l’humanisme, Arles – Actes sud

« Ainsi l écologie comme principe n’est pas réductible à un simple paramètre qui compose la réalité, elle est la réalité fondamentale sans laquelle rien d’autre ne peut être. L’écologie doit devenir un état de conscience et non une discipline nécessitant des décisions, des aménagements, des lois restrictives ou répressives…
Certes il faut dans l’urgence où nous sommes prendre des décisions et des résolutions pour limiter les dégâts. Mais nous ne ferons que limiter les dégâts si nous ne prenons pas en compte la mesure de l’enjeu qui concerne rien moins que la survie ou l’extension du phénomène humain. »

GIEC : définition et contexte

Le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), rédigé par des centaines de scientifiques, a été approuvé par 195 pays. © Amphon – stock.adobe.com

Publié ce 4 avril 2022, la troisième et dernière partie du sixième rapport du GIEC révèle les solutions pour limiter les impacts dévastateurs du réchauffement climatique. D’après les experts, il reste moins de 10 ans pour agir. De fait, ce volet présente plusieurs scénarios visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre et ainsi respecter l’Accord de Paris.

Qu’est-ce que le GIEC ?

Le GIEC est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il rassemble 195 États membres.

Lieu d’expertise synthétisant l’état des connaissances sur le changement climatique et le rôle de l’activité humaine, le GIEC publie des rapports scientifiques sur lesquels s’appuient les États pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement.

Le bureau du GIEC rassemble ainsi les scientifiques de diverses nationalités et diverses disciplines. Le GIEC est par ailleurs composé de trois groupes de travail (aspects scientifiques du changement climatique ; impact et vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels ; solutions envisageables) et d’une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.

Pierre Rabhi

Paysan, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi a été l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France (1938-2021)

« De ses propres mains, Pierre Rabhi a transmis la Vie au sable du désert… Cet homme très simplement saint, d’un esprit net et clair, dont la beauté poétique du langage révèle une ardente passion, a fécondé des terres poussiéreuses avec sa sueur, par un travail qui rétablit la chaîne de vie que nous interrompons continuellement ». Yehudi Menuhin

Films et ouvrages
L’agroécologie
Verbatim

L’art écologique

Dans ce contexte quasi « apocalyptique », comment se positionne la création plastique contemporaine, cette création, qui depuis toujours,
tire une inspiration absolue et ses ressources de la Nature. Comment la création
prend-elle la forme d’un « art écologique » pour répondre à la disparition progressive de la biodiversité et le changement du climat ?
Le foisonnement de la création actuelle fait apparaître diverses tendances, d’un art militant en réaction à l’immobilisme de la société, d’un art outil de pédagogie sur la fragilité de notre monde , quelque soit l’attitude des artistes, l’art à venir devra rappeler contrairement au développement sans fin de notre modèle libéral, que nous avons une limite : la terre, que ses ressources sont limitées, que l’homme devra apprendre la sobriété.
L’exposition « 1,1°C » propose de montrer ces différentes formes de regard, résiliant ou non, porté sur la catastrophe écologique à venir, au travers d’une sélection d’artistes du Grand-Est confrontant leur recherche à ces bouleversements. »

Les artistes

                                      les artistes du Grand Est et Sandrine Stahl

– Guillaume Barth http://www.guillaumebarth.com/
– Paul Béranger https://www.lesechoir.fr/paulberanger
– Marie-Paul Bilger https://www.mariepaulebilger.fr/
– Emmanuel Henninger https://emmanuelhenninger.art/
– Laurence Mellinger http://laurence.mellinger.free.fr/index.php
– Jonathan Naas http://www.naas.fr/home
– Lucas Pfeiffer https://www.lucaspfeiffer.com/
– Anne Zimmermann  https://www.motoco.fr/residents/anne-zimmermann/

Le fil rouge de l’exposition est le petit homme perdu dans le monde, il suffit de suivre son parcours dans l’exposition
visible les samedi et dimanche de 14 à 18 h

Livret de l’exposition

Quelques photos

LE SECHOIR 25 rue Josué HOFER 68200 MULHOUSE

ACCÈS EN BUS
La ligne C7 de Soléa vous déposera
devant Le Séchoir, arrêt LESAGE.