Drawing Now Art Fair

Le Carreau du Temple, 2024 © Grégoire Avenel – Agence Coolhunt paris

le salon du dessin contemporain a redonné des couleurs au printemps !

Valérie Sonnier
Le bassin des Beaux Arts, 2024
Fusain et acrylique sur papier coréen
150 x 210 cm

« Heureux d’être là », les galeries et les nombreux visiteurs, amateurs, collectionneurs et institutions du monde entier, n’ont pas manqué d’exprimer leur plaisir de se retrouver au Carreau du Temple à l’occasion de la
 17e édition de Drawing Now Art Fair, du 20 — 24 mars 2024

Les participants

Dans les allées se sont croisées de nombreux représentants d’institutions françaises : Centre Pompidou (Laurent le Bon, Xavier Rey, Claudine Grammont et Anne Lemonnier), Ministère de la culture (Edward de Lumney), Palais de Tokyo (Daria de Beauvais), Espace Jacques Villeglé à Saint-Gratien (Carine Roma-Clément), Musée de Grenoble (Sébastien Gökalp), Fondation Carmignac, Hermès, Frac Normandie Grand Large (Keren Detton), Frac Réunion, Fondation Salomon, Mac de Lyon (Isabelle Bertolotti et Mathieu Lelièvre), Frac Montpellier (Eric Mangion), Institut français (Marie-Cécile Burnichon), Fondation Maeght, Fondation Giacometti, Cnap (Béatrice Salmon et Simon
André-Deconchat), Frac Picardie (Pascal Neveux), MAMAC (Hélène Guenin)…
Mais également d’institution internationales : Cartoonmuseum Basel (Anette Gerhrig), Musée Jenisch Vevey (Pamella Guerdat et Nathalie Chaix), Museo Civico Villa dei Cedri (Carole Haensler) Horniman Museum and
Gardens (Errol Reuben Fernandes), Graphische Sammlung ETH Zürich (Linda Schädler), Université de West England (Anouk Mercier), Museum of Applied Arts à Vienne (Marlies Wirth), Kunstmuseum Basel (Anita Haldemann)
… préfigurant de futures collaborations.
Les collectionneurs et les amateurs fidèles, nationaux et internationaux, étaient au rendez-vous : Laurent Fiévet, Antoine de Galbert, Caroline Bourgeois, Alexis Kolnikoff, Marc Pottier, Evelyne et Jacques Deret, Florence et Daniel Guerlain, François et Martine Bordry, Bernard et Michèlle Millet, Guillaume de Saint-Seine, Frédéric de Goldschmidt… S’ils se sont montrés plus réfléchis, ils n’ont finalement pas manqué de concrétiser de nombreux achats.

Rodion Kitaev

Plusieurs personnalités, parfois habituées, étaient présentes : Guillaume Durand, Jacques Toubon, Jérôme Duval Hamel, Aline Asmar d’Amman, Mathieu Lehanneur, Yves Mirande…
Les amis des musées : ADIAF, Amis du Musée d’Art Moderne de Paris, Amis du Quay Branly, Amis des Beaux-Arts de Paris, Amis du Palais de Tokyo, Amis de la Maison européenne de la photographie, Amis du Musée d’Orsay,
le Frac Plateforme, Jeunes amis et Amis du Musée de la Chasse étaient également au rendez-vous et ont eu de nombreux coups de coeur.
La présence de nombreux commissaires indépendants a également été appréciée : Carine Roma, Fabienne Bideaud, Nicolas Bourriaud, Grégory Lang, Jean-Marc Dimanche, Marc Donnadieu, Lauranne Germond, Jean de
Loisy, Alfred Pacquement, Karine Tissot, Alexandra Fau, Klaus Speidel, Isabelle Dervaux, Philippe Piguet…

Vue du salon Drawing Now Art Fair 2024 © Grégoire Avenel
– Agence Coolhuntparis

La foire a été l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des corpus d’oeuvres d’artistes reconnus et de montrer que le dessin devenu oeuvre autonome n’est décidément plus seulement que le crayon mais très ouvert vers d’autres pratiques artistiques.
Près de 18.000 visiteurs se sont pressés dans les allées du Carreau du Temple, il n’était pas rare d’entendre « c’est mon salon préféré » !
La ministre de la culture Rachida Dati était enchantée de ses échanges et découvertes, elle a rappelé le rôle fondamental des galeries dans l’accompagnement et la promotion des artistes.

Drawing Now Art Fair 2024 (de gauche à droite : Claudine Papillon, Marion Papillon, Rachida Dati, Carine Tissot, Christine Phal et Aurélien
Véron) © Olivier Boulet – Agence Coolhuntparis

Le symposium s’est tenu le jeudi 21 mars, dans l’auditorium du Carreau du Temple, mis à disposition par la Ville de Paris, et avec le soutien de Pro Helvetia, curateur•trice•s, directeur•trice•s institutionnel•lle•s et indépendant•
te•s se sont réuni•e•s et ont dressé un état des lieux complet du dessin aujourd’hui à travers les thématiques de la bande dessinée, des outils d’apprentissage, des collections et les questions écologiques.

                                                 Abdelkader Benchamma
Collectionneurs, artistes, amateurs et étudiants en art ont rempli les rangs de l’auditorium. Ils ont également assisté nombreux aux différentes tables rondes proposées par Drawing Now Art Fair pour sa 17e édition, marquant
une année particulièrement réussie pour ce format.
Tatiana Wolska est la lauréate du Prix Drawing Now 2024, elle est représentée par la Irène Laub Gallery. Le prix, soutenu par la Drawing Society, est doté de 15 000 € : 5 000 euros de dotation pour l’artiste, 10 000 euros
d’aide à la production pour une exposition de 3 mois au Drawing Lab et l’édition d’un catalogue monographique.
L’année prochaine, Drawing Now Art Fair, le salon du dessin contemporain revient du jeudi 27 au dimanche 30 mars au Carreau du Temple en synergie avec le Salon du dessin qui se tiendra lui au Palais Brongniart du 26 au 31 mars.
D’ici là, le Printemps du dessin contemporain se poursuit dans toute la France jusqu’au 21 juin, vous pouvez trouver toute la programmation sur : www.printempsdudessin.com.

Tatiana Wolska, Remise du Prix Drawing Now 2024
© Credit photo Say Who / Ayka Lux

Quelques dessins

Information pratiques

Drawing Now Art Fair
Du jeudi 27 au dimanche 30 mars 2025 de 11h à 20h (jusqu’à 19h le dimanche)
drawingnowartfair.com
info@drawingnowartfair.com
+ 33 (0)1 45 38 51 15
Le Carreau du Temple
4, rue Eugène Spuller — 75003 Paris
L’équipe
Christine Phal,
Fondatrice de Drawing Now Art Fair et Drawing Lab
christine.phal@drawingsociety.org
Carine Tissot,
Directrice générale
carine.tissot@drawingsociety.org
Joana P. R. Neves,
Directrice artistique
joana.neves@drawingnowartfair.com
Steven Vandeporta,
Directeur communication et projets artistiques
steven.vandeporta@drawingsociety.org
Leena Szewc,
Chargée de projet web art
leena.szewc@drawingsociety.org
Sophie Fremont,
Chargée des actions culturelles
sophie.fremont@drawingsociety.org
Manon Topalovic,
Référente relations exposants
manon.topalovic@drawingnowartfair.com
Clémentine Demonin,
Assistante communication web
clementine.demonin@drawingsociety.org
Ysée Rocheteau Szkudlarek,
Assistante coordination
ysee.rocheteau@drawingsociety.org
Cosme Baudesson
Assistant coordination et communication
évènementielle
cosme.baudesson@drawingsociety.org
Soutenu par
HOTELS COLLECTION
L’économie de

MINISTÈRE DE L’IMPRESSION

Atelier sérigraphie et édition de la Haute école des arts du Rhin, Mulhouse
coproduction La Filature, Scène nationale de Mulhouse ; Haute école des arts du Rhin · dans le cadre des 30 ans de l’atelier sérigraphie et édition de la Haute 
école des arts du Rhin, Mulhouse · retrouvez cette exposition sur lafilature.org

Le Ministère de l’Impression, atelier de sérigraphie et d’édition du site d’arts plastiques de Mulhouse de la Haute école des  arts du Rhin, célèbre ses 30 ans et avec cette exposition une longue amitié avec La Filature.


L’atelier de sérigraphie de la HEAR-Mulhouse est un lieu unique de réflexion et de production qui a vocation à établir un courant continu et transversal entre les étudiant·es de toutes les années des options art, design et design textile proposées à l’école d’art. Il est une zone d’effervescence où les rencontres, les apprentissages et les expériences s’éprouvent au quotidien sous l’égide des artistes et praticien·nes Christian Savioz (successeur en tant que responsable de l’atelier à son fondateur Daniel Burgin) et Claire Morel à qui nous avons spontanément confié la conception de cette exposition.
La proposition qu’ils ont faite est d’une élégante générosité. Sa conception même, les étudiant·es et artistes qu’elle convie, les travaux qu’elle rassemble – choisis parmi ceux archivés depuis la création de l’école –, en font une exposition qui révèle avec éclat les enjeux de l’atelier.
Au Ministère de l’Impression, les études permettent l’approche d’une technique mécanique, c’est-à-dire exacte, de production d’objets conformes en termes de matières, de proportions, de couleurs ou encore de textures. La sérigraphie y est envisagée comme médium mais aussi comme pensée, champ de recherche et moyen d’expression. Impression de film pour typon, enduction, insolation, dégravage d’écran, sérigraphie, polymérisation ultraviolette… induisent un agencement de techniques et de gestes qui se succèdent, dont l’enchaînement dicte autant la cohérence pour l’objet manufacturé que la fluidité pour l’acte créateur. Au sein de l’atelier, la sérigraphie contribue à élargir la possibilité de diffuser des idées à travers l’image imprimée (souvent un multiple – idée sociale généreuse !). Et tout tend à s’imprimer au Ministère : posters, fanzines, livres, métrages textiles, jeans, culottes, casquettes, plaques de zinc, de cuivre, d’acier, d’aluminium, de plâtre, de béton, de bois, de plexiglass, linoléum, miroirs, bouteilles de bière, boîtes de conserve, pain d’épices, hosties, tablettes de chocolat, corps humain, peaux de bêtes…

Les infinies ressources dont l’atelier recèle sont révélées dans un journal de bord publié chaque année, où sont méticuleusement consignés les détails de son activité, avec les mêmes exigences journalières que celles du métier de sérigraphe.

Déployés dans l’exposition à La Filature, des exemplaires de ce journal intègrent un ensemble d’œuvres, non pas simplement transférées de l’atelier, mais issues des imaginaires individuels ou collectifs où elles  ont d’abord été élaborées. Émancipées des classifications conventionnelles, les images circulent d’un support à l’autre (affiche, papier peint, carrelage, t-shirt,
mémoire d’étudiant·e), d’un langage à l’autre (construit autour de lignes et de formes ou constitué d’un vocabulaire de motifs et de couleurs).

Posant des questions aussi bien esthétiques qu’éthiques, les œuvres, parfois
subversives, nous invitent à développer des dimensions cognitives particulières, à être spectateur·rice et sujet d’expérimentations tout autant graphiques et chromatiques que sociétales et politiques. Un objet en
témoigne en particulier : un prototype de canoë en bois et en carton, vestige d’un workshop au cours duquel les élèves étaient invité·es à courir une régate dans des embarcations de leur fabrication, est ici posé au sol, comme une incitation à nous rêver réhabitant·es de nos espaces de vies.
Emmanuelle Walter, responsable arts visuels à La Filature, Scène
nationale de Mulhouse

Photos Anne-Catherine Goetz

LES RENDEZ-VOUS

EXPOSITION du ma. 12 mars au sa. 18 mai 2024
du ma. au sa. de 13h à 18h + di. de 14h à 18h + soirs de spectacles
VERNISSAGE ma. 12 mars 19h
en présence des artistes · avec un DJ & VJ set par Fleur en strass, Aimée et 16@
CLUB SANDWICH je. 11 avril 12h30
visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac + Food Truck sur le parvis de La Filature (gratuit sur inscription au 03 89 36 28 28)
VISITES GUIDÉES sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

L’Olympisme, une invention moderne, un héritage antique

Catalogue officiel de l’exposition « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique » du 24 avril au 16 septembre 2024 au Musée du Louvre.

Grâce à la découverte d’archives inédites – issues du fonds de l’artiste Émile Gilliéron – et au réexamen d’oeuvres emblématiques, cet ouvrage revient sur le contexte politique et sur les enjeux de la création de l’olympisme moderne.
Il permet ainsi d’analyser la fabrique de la première iconographie olympique. Le lecteur comprendra alors comment cette réinvention repose sur une combinaison orientée des sources antiques (textes, images et vestiges), faisant de l’olympisme moderne une illusion collective mais efficace.
L’ouvrage rappelle également que Paris, trois fois capitale olympique (1900, 1924, 2024), a été le berceau où est née en 1894 l’idée de l’olympisme moderne.
Cette réinvention, qui s’appuie elle aussi sur une manipulation des sources, a entraîné des dérives nationales ou internationales, des exclusions ou des stéréotypes dont les études classiques ont été d’une certaine manière les victimes.
L’ensemble des textes qui composent ce volume fournissent ainsi les clés pour comprendre l’histoire méconnue de l’olympisme moderne. Par sa matière inédite et son angle d’approche original, ce catalogue s’adresse à tous et permet d’explorer les jeux Olympiques modernes, leur genèse et leur signification.
Cet ouvrage est une coédition Musée du Louvre/Éditions Hazan

INFOS CLÉS

Volume : relié Format : 23 x 28 cm ISBN : 9782754113830
336 pages illustrées
Prix : 45€ TTC Mise en vente : 24 avril 2024

• Catalogue officiel de l’exposition « L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique » du
24 avril au 16 septembre 2024 au Musée du Louvre.
• Cet ouvrage revient sur le contexte politique et sur les enjeux de la création de l’olympisme
moderne.
• Ce catalogue s’adresse à tous et permet d’explorer les jeux Olympiques modernes, leur
genèse et leur signification.

NELKEN LINE

« Dansez, dansez, sinon, nous sommes perdus. » Pina Bausch

Pour célébrer ses 30 ans, La Filature, Scène nationale a accueilli en octobre dernier le spectacle Vollmond (Pleine Lune) de l’immense Pina Bausch.
Dans la continuité de cet événement, en collaboration avec l’ESPACE 110 – Centre Culturel d’Illzach et le CCN·Ballet de l’Opéra national du Rhin, un projet participatif issu du travail de la chorégraphe allemande verra le jour cette saison : la Nelken line, phrase chorégraphique issue de son spectacle éponyme, à reproduire seul·e ou collectivement.
À l’image des « guirlandes humaines » qui sont la signature de Pina Bausch dans la plupart de ses œuvres, la Nelken line est une marche / procession agrémentée de gestes simples illustrant les quatre saisons.
Grâce au tutoriel vidéo réalisé par nos équipes, nous invitons le public à apprendre la chorégraphie et à rejoindre l’aventure.

DEUX TEMPS D’INITIATION

MA. 20 FÉV. 19H15 à La Filature
ME. 21 FÉV. 19H15 à La Filature

DEUX MOYENS DE PARTICIPER

se filmer
dans la rue, à la campagne, dans son salon ou sa salle de bain, en suivant le tutoriel, puis partager sa Nelken line sur les réseaux sociaux avec le #nelkenlinemulhouseillzach et en taguant les comptes de @lafilature_sn et @espace110_illzach !

et/ou rejoignez-nous sur place
avec d’autres participant·es, lors de trois rendez-vous à La Filature et à l’ESPACE 110 en amont de plusieurs spectacles de La Quinzaine de la Danse :
JE. 7 MARS 19H15 à La Filature
VE. 15 MARS 20H à l’ESPACE 110
MA. 26 MARS 19H15 à La Filature

Sommaire du mois de février 2024

28 février 2024 : Guernica / Ukraine de Jean Pierre Raynaud  Slava Ukraini
24 février 2024 : Art Karlsruhe 2024
17 février 2024 :  Otto Piene Chemins vers le paradis
14 février 2024 :  Herbreteau Véronique, guide
11 février 2024  :  LACAN, L’EXPOSITION
3  février 2024  :  Strasbourg 1560-1600. Le renouveau des arts

Herbreteau Véronique, guide

Nom :  Herbreteau ,
Prénom : Véronique
Profession : guide
Spécialité :  Première guide médaillée du tourisme en Alsace 2019
Signe particulier : professionnelle et Conférencière des Villes et Pays d’Art et d’Histoire et du Parlement Européen
Signe particulier 2 : auteur

Biographie

Je lui laisse la parole :

Première guide médaillée du tourisme en Alsace 2019 

Née à Strasbourg et y résidant, je suis une vraie locale avec une histoire et des coutumes familiales alsaciennes à partager.

En charge de nombreuses années de la gestion des guides en Alsace pour le croisiériste haut de gamme Uniworld, je suis la guide de référence de nombreux hôtels ***** en Alsace.

Je suis guide professionnelle et Conférencière des Villes et Pays d’Art et d’Histoire en Alsace depuis plus de vingt  ans. 

Titulaire d’une Maîtrise en Histoire de l’Art et en Muséologie, je connais très bien ma région.

J’ai vécu et enseigné le français aux États-Unis dans une université américaine Hood Collège, Frédérick, Maryland.

Concernant Strasbourg, je vous propose des circuits privés et sur mesure classiques ou insolites : Cathédrale, vieille ville ; tous les musées : Alsacien, Historique, Oeuvre Notre-Dame… ; mais également des circuits secrets et insolites (plusieurs circuits possibles), le patrimoine religieux (avec visite de la Cathédrale, des Temples ou du mikvé), la Neustadt, de même que des thématiques plus spécifiques comme le Strasbourg maçonnique, le Strasbourg médiéval, Renaissance, moderne ou contemporain ; des dégustations de produits locaux artisanaux : vins, foie gras, spécialités locales,… Strasbourg et la bière : divers circuits brassicoles, Strasbourg et les traditions de Noël…

J’ai l’agrément pour faire visiter le Parlement Européen. 

Je guide sur toute l’Alsace, à Colmar, au musée Unterlinden
et au musée Bartholdi, sur la route des vins avec arrêt dans des caves et chez des viticulteurs sélectionnés, Riquewihr, le camp du Struthof, le château du Haut-Koenigsbourg,
la ligne Maginot, les contes légendes et traditions, …

Visites classiques ou insolites, thématiques,  à la carte ou sur mesure.

La radio

Mes chroniques radio sur le patrimoine alsacien  France Bleu
« les balades avec Véro » tous les jours en matinale et rediffusions

www.francebleu.fr

https://www.francebleu.fr/emissions/l-alsace-avec-vero/alsace

https://www.francebleu.fr/emissions/les-balades-de-vero via France Bleu

Les balades de Véro en réécoute sur France Bleu – Émission sur France Bleu

Son livre

Mail Vherbreteau@orange.fr
Mon numéro 0680500578

LACAN, L’EXPOSITION

Quand l’art rencontre la psychanalyse

Magritte

Au Centre Pompidou Metz jusqu'au 27 mai 2024
Galerie 2
Commissariat : Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, historiens
de l‘art, associés à Gérard Wajcman et Paz Corona, psychanalystes

LE PODCAST DU CENTRE POMPIDOU-METZ

Présentation

La pensée de Jacques Lacan est avec celles de Roland Barthes, Michel Foucault, Jacques Derrida et Gilles Deleuze, essentielle pour comprendre notre contemporanéité.
Or, si des hommages et des expositions ont déjà considéré la plupart de ces figures intellectuelles, la pensée de Lacan reste à ce jour, sur le plan muséal,
inexplorée, alors que ce dernier a entretenu une relation très forte avec les oeuvres d’art.
Lacan n’a-t-il pas déclaré dans un texte consacré à l’oeuvre de Marguerite Duras que « en sa matière, l’artiste toujours […]
précède [le psychanalyste] et qu’il n’a donc pas à faire le psychologue là où
l’artiste lui fraie la voie » (« Hommage fait à Marguerite Duras du Ravissement
de Lol V Stein » (1965), Autres écrits, Paris, Seuil, 2001).

Plus de 40 ans après la mort du psychanalyste, il apparaît en effet essentiel
d’envisager une exposition liée aux relations privilégiées de Lacan avec l’art, en mettant en résonance à la fois les oeuvres qu’il a lui-même indexées, les artistes qui lui ont rendu hommage, ainsi que les oeuvres modernes
et contemporaines qui peuvent faire écho aux grandes articulations conceptuelles de sa pensée.

Lacan ouvre un champ novateur qui s’inscrit au coeur de notre modernité et de notre actualité. On se débat aujourd’hui avec des problèmes de sexe, d’amour, d’identité, de genre, de pouvoir, de croyances ou d’incrédulité, autant de questions sur lesquelles le psychanalyste a apporté des repères précieux.

Le parcours est à voir et à expérimenter comme une traversée des notions spécifiquement lacaniennes.

Liste des artistes

Saâdane Afif, Jean-Michel Alberola, Francis Alÿs, Ghada Amer, Carl Andre, Art & Language, Hans Bellmer, Marianne Berenhaut, Julien Bismuth, Pierre Bismuth, Olivier Blanckart, Louise Bourgeois, Constantin Brancusi, Brassaï, Marcel Broodthaers, Claude Cahun, Sophie Calle, Mircea Cantor, Caravage, Jean-Baptiste Carhaix, Maurizio Cattelan, Jean-François Chabaud, Nina Childress, Gustave Courbet, Salvador Dalí, Gaëtan Gatian de Clérambault, Deborah De Robertis, Brice Dellsperger, Hélène Delprat, Wim Delvoye, Edi Dubien, Marcel Duchamp, Jean Dupuy, Éric Duyckaerts, Latifa Echakhch, Tracey Emin, Sammy Engramer, Leandro Erlich, Cerith Wyn Evans, Lucio Fontana, Dora García, Alberto Giacometti, Robert Gober, Pascal Goblot, Jean-
Luc Godard, Nan Goldin, Felix Gonzáles-Torres, Douglas Gordon, Raymond Hains, Camille Henrot, Gary Hill, Pierre Huyghe, Benoît Jacquot, Michel Journiac, Anish Kapoor, Mike Kelley, Anselm Kiefer, Sharon Kivland,
Joseph Kosuth, Arnaud Labelle-Rojoux, Suzanne Lafont, Suzy Lake, Laura Lamiel, Bertrand Lavier, Claude- Nicolas Ledoux, Jean-Jacques Lequeu, Olivier Leroi, Pascal Lièvre, Jacques Lizène, Lea Lublin, Ghérasim Luca,
Sarah Lucas, Urs Lüthi, René Magritte, Benoît Maire, Victor Man, Man Ray, Piero Manzoni, Maria Martins, André Masson, Nelly Maurel, Paul McCarthy, Clémentine Melois, Ana Mendieta, Mathieu Mercier, Annette
Messager, Miss.Tic, Pierre Molinier, François Morellet, Jean-Luc Moulène, Bruce Nauman, ORLAN, Jean- Michel Othoniel, Juan Perez Agirregoikoa, Francis Picabia, Pablo Picasso, Domenico Piola, Michelangelo
Pistoletto, Michel Powell, Jean-Charles de Quillacq, Carol Rama, Pablo Reinoso, Madeleine Roger-Lacan, François Rouan, Éléonore Saintaignan, Niki de Saint-Phalle, Carolee Schneemann, Martin Scorsese, Alain Séchas, Cindy Sherman, Mira Shor, Walter Swennen, Alina Szapocznikow, Agnès Thurnauer, Betty Tompkins, Rosemarie Trockel, Clovis Trouille, Tatiana Trouvé, Gavin Turk, Ida Tursic & Wilfried Mille, Valie Export, Diego Vélasquez, Jean-Luc Verna, Dominique-Vivant Denon, Andy Warhol, Martha Wilson, Peter Whitehead, Gil
Joseph Wolman, Wou-Ki Zao, Francisco de Zurbarán.

GRANDS AXES DE L’EXPOSITION

LE STADE DU MIROIR

Inaugurale et fondamentale, la théorie du stade du miroir, élaborée par Jacques Lacan en 1936, met au jour le rôle remarquable de l’image pour l’Homme et livre le secret de l’étrange amour qu’il voue à sa propre image. Cette expérience,
primordiale pour le développement psychique de l’enfant, engendre la prise de conscience de sa globalité, par son reflet.
Le stade du miroir révèle le drame intime que chacun doit traverser afin de s’identifier à lui-même, d’accéder à l’unité de son corps et de pouvoir dire
« Je ». Cette théorie est donc révélatrice de la question de l’identité, qui se constitue dans une aliénation, à l’image du Narcisse peint par Caravage
ou de la fameuse scène de Taxi Driver de Martin Scorsese.
Opaque ou effacé chez Marcel Broodthaers et chez Bertrand Lavier, scindé en deux chez Felix Gonzalez-Torres, métaphore du tableau chez Michelangelo Pistoletto, le miroir est au coeur de l’expérience analytique, comme l’incarne l’installation de Leandro Erlich.

LALANGUE

Jacques Lacan tient en 1955-1956 son séminaire intitulé Les Psychoses, au cours duquel il explique que « l’inconscient est structuré comme un langage », explication poursuivie lors de La Troisième. En 1971, il précise son point de vue en inventant le néologisme « lalangue », formulé à la faveur d’un lapsus, pour désigner une fonction du langage en prise avec ce qu’il qualifie de Réel. Autour d’une grande installation de Marcel Broodthaers reliant le « coup de dés » poétique de Stéphane Mallarmé à la pensée analytique de Lacan, les artistes fêtent les jeux de mots et d’esprit, déjà chers à Michel Leiris (François Morellet, Bruce Nauman, Jean Dupuy), la littéralité (René Magritte, Olivier Leroi), les lapsus, les jaculations sonores (Ghérasim Luca), le babil, voire la langue
des oiseaux avec la palissade de skis « rossignolesques » de Raymond Hains, artiste lacanien par excellence, comme en témoignent ses annotations des nombreux livres du psychanalyste.

LE NOM-DU-PÈRE

Cette notion est élaborée dans les années 1950 par Jacques Lacan comme signifiant de la fonction symbolique paternelle, pensée comme un semblant, une fiction. Le Nom-du-Père fait initialement référence à la tradition chrétienne, désignant un Père tout puissant, l’instance de la Loi et de l’interdit. Lacan va rompre avec cet ordre patriarcal, se faisant ainsi l’écho des
mutations sociales contemporaines, en différenciant le père réel et le père imaginaire. Ce terme peut aussi être compris comme le « Non du Père », père contre lequel se révolteront des artistes comme Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle, Camille Henrot, qui ont hérité du patronyme, et fonderont leur oeuvre
sur le meurtre ou sur la destruction du Père. Nina Childress, quant à elle, évoque la relation de la fille au Père, avec Film Freud. Avant elles, Hans Bellmer ou Claude Cahun avaient déjà mis à mal la figure paternelle. Enfin, Lacan opérera à la fin de sa vie un glissement sémantique du « Nom-du-Père » à la formule
« Les non-dupes errent », que reprend ironiquement Sophie Calle en voilant
« La mère veille ».

Maurizio Cattelan, Sans titre, 2007
Résine, vêtements, cheveux humains, tissu d’emballage,
bois, vis et ancre en bois, 235 × 137 × 47 cm
Milan, collection particulière
Courtesy de Maurizio Cattelan’s Archives

OBJET a

Invention cardinale de Jacques Lacan, l’objet a, qui dès la fin des années 1950 qualifie « l’objet cause du désir » en tant que manque, reste et chute, trouve de spectaculaires échos dans les arts moderne et contemporain. La liste que Marcel Duchamp dresse, en 1912, pour son « transformateur des petites énergies gaspillées » apparaît comme une préfiguration de cette notion.
Aux quatre objets emblématiques – le Sein, la Merde, la Voix et le Regard – s’ajoutent, par capillarité, la Chute, le Rien, le Corps morcelé, mais aussi le Phallus en tant qu’il est, pour Lacan, le signifiant du Manque. Dressés, anamorphosés, voilés et détumescents, les avatars phalliques de l’objet a sont légion dans les arts antique et renaissant (de la villa des Mystères aux
Ambassadeurs de Hans Holbein), mais aussi, singulièrement, dans l’art de notre temps. Au sein de cette galaxie, l’objet Regard occupe une place centrale, jusqu’à nous faire glisser vers le Trou, par lequel le regardeur peut scruter le corps de la femme dÉtant donnés, l’oeuvre ultime de Marcel Duchamp revisitée par Mathieu Mercier.

REGARD

Depuis l’Antiquité, la science et la philosophie n’ont cessé de
se poser la question : qu’est-ce que voir ? Lacan a parcouru
toutes les théories de la vision, des conditions de la vision
posées par Aristote aux théories ondulatoires et corpusculaires
de la lumière du XXe siècle, en passant par la perspective
géométrale de la Renaissance, l’optique de Johannes Kepler
et d’Isaac Newton ou La Dioptrique de René Descartes. C’est
finalement une parole du Christ dans l’Évangile de Matthieu
qui mène à tout éclairer : « Ils ont des yeux pour ne pas
voir. » Lacan s’interroge alors : « pour ne pas voir quoi ? »
si justement les choses les regardent. Renversement radical
et décisif, ce qui détermine foncièrement les sujets voyants
dans le visible, dit Lacan, c’est le regard, qui est au-dehors.
De Marcel Duchamp et René Magritte à Anish Kapoor,
d’Alberto Giacometti, Hans Bellmer à Lea Lublin et Mathieu
Mercier, les peintres, dessinateurs et sculpteurs brandissent
le regard comme objet non pas seulement dans l’art, mais
de l’art lui-même. Nous voyons les oeuvres, mais nous aussi
sommes regardés par les oeuvres.

Michael Powel 1960 Peeping Tom

L’ORIGINE DU MONDE

L’Origine du monde de Gustave Courbet a été acquise par Jacques Lacan et sa femme Sylvia en 1955. La même année, le psychanalyste commande à André Masson, beau-frère de Sylvia, ami du couple et de Georges Bataille, un cache sous la forme d’un mince panneau de bois peint coulissant, qui vient masquer ou qui révèle l’oeuvre de Courbet.

Devenue mythique, L’Origine du monde a fait l’objet de nombreuses interprétations de la part d’artistes femmes, qui ont soit pris le parti d’afficher plus ouvertement le sexe féminin, soit d’y ajouter, dans une démarche plus conceptuelle, des patronymes célèbres féminisés ou bien un visage.

LES MÉNINES

Au mois de mai 1966, lors de son séminaire XIII, consacré
à L’Objet de la psychanalyse, Jacques Lacan s’est employé
méticuleusement à analyser l’allégorie cardinale de la peinture
que constituent Les Ménines de Diego Vélasquez. Ce tableau
déjoue tous les codes de la perspective, mais, en tant que mise
en abîme du processus de la représentation, il se présente aussi
comme un écran qui cache autant qu’il donne à voir. Lacan
perçoit un « objet secret », dans la « brillante vêture » de l’infante doña Margarita Teresa, « personnage central, modèle préféré de Vélasquez, qui l’a peinte sept ou huit fois ». Sertie dans la robe de l’Infante, la fente est à la fois évidente et cachée, visible et invisible. Il n’est pas meilleure définition de l’objet a, l’oeuvre Les Ménines faisant appel aux registres du fantasme et de la pulsion scopique freudienne. La fente, cet « objet central », se référant à la théorie freudienne de la division du sujet (Spaltung), trouve,
selon Lacan, un écho visuel dans les lacérations des « Concetti spaziali » de Lucio Fontana.

LA FEMME

La formule lacanienne « La femme n’ex-siste pas » signifie qu’aucune définition universelle de la femme n’est possible.
Les femmes existent, incontestablement, mais sans qu’aucune catégorie ou article défini puisse les qualifier. Selon Lacan, elles sont plurielles, par essence, et leur existence ne peut être liée à aucun signifiant : « on la dit-femme, on la diffame » (Encore, Le Séminaire, Livre XX). Avec ce postulat, Lacan propose de déconstruire, par le langage, la vision normative qui prend racine dans
les structures patriarcales, en y opposant la multiplicité de la construction du féminin. Dans Ma collection de proverbes (1974) oeuvre contemporaine du séminaire Encore, que Lacan dédie à la jouissance féminine, Annette Messager se fait couturière en écrivant point par point les préjugés à l’encontre des femmes. Les corps féminins que Tracey Emin dessine et peint inlassablement
ne sont jamais fixés, pour leur part, dans une forme, du fait que « pas-tout » le féminin ne peut se dire, se montrer ou se peindre.

Jouissances

Pour Jacques Lacan, dire tout de la jouissance est impossible,
car elle est d’un autre ordre que le signifiant ; la parole
ne suffit pas à exprimer ce qui affecte le corps, elle rate
toujours son objet et, donc, elle se répète. La psychanalyse
lacanienne définit la jouissance comme étant au-delà du
plaisir et du désir. Selon Lacan, il existerait en effet deux types
de jouissance : l’une, phallique (attachée à l’acte sexuel, à
l’interdit, oedipienne) ; l’autre féminine (au-delà du phallus,
éprouvée dans le corps, dans le réel et dans l’imaginaire).
Les deux sexes y ont accès. Blow Job d’Andy Warhol tout
comme Arched Figure de Louise Bourgeois mettent ainsi en
évidence le fait que chez l’homme la jouissance peut très bien
se passer de la parole et que jouissance et amour ne sont
pas nécessairement liés. Dans son séminaire Encore, Lacan
commente la Transverbération de sainte Thérèse de Bernin, et
s’intéresse aux extases mystiques qui fascinent et parcourent
aussi la scène artistique contemporaine

Informations Pratiques

LE CENTRE POMPIDOU-METZ
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+33 (0)3 87 15 39 39
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Strasbourg 1560-1600. Le renouveau des arts

Les Chars des sept jours : détail

Musée de l’OEuvre Notre-Dame/ Arts du Moyen Âge
Du 2 février 2024 au 19 mai 2024
Commissariat : Cécile Dupeux, conservatrice en chef du Musée de l’OEuvre Notre-Dame
Présentation

À la fin du XVIe siècle, Strasbourg est un foyer artistique éminent, dont l’activité doit beaucoup à sa position géographique privilégiée au coeur de l’Europe. Cette période de réveil des arts après la baisse d’activité qui fait suite à la Réforme est mal connue, car une grande partie de la production a disparu ou s’est trouvée dispersée. L’exposition explore cette ultime saison de la Renaissance, marquée par la diffusion à travers tous les arts de la nouvelle grammaire ornementale inspirée des canons antiques et son adoption par les artistes de toutes spécialités.Il s’agit aussi d’une remise en contexte plus générale, qui permet d’évoquer aussi bien la production littéraire que le dynamisme du domaine éducatif et scientifique ou la production éditoriale.
L’apport le plus marquant est celui de deux personnalités artistiques de premier plan, à la fois dessinateurs, graveurs et peintres de décors muraux, qui introduisent à Strasbourg les jeux ornementaux du maniérisme :

– Tobias Stimmer (1539-1584), graveur prolifique venu de Schaffhouse, est aussi l’auteur des décors de la célèbre horloge astronomique monumentale de la cathédrale. Ses projets en grisaille sur toile pour les sculptures de l’horloge (vers 1571), récemment restaurés, sont présentés pour la première fois au public.
– Dans une veine plus fantastique, les planches des trois volumes de l’Architectura de Wendel Dietterlin (1551-1599), également connu pour la production de nombreuses peintures murales, étonnent par leur verve exubérante et leur surcharge décorative et garderont de l’influence jusqu’à l’époque baroque.

Tobias Stimmer, Les Chars des sept jours : détail avec Jupiter (jeudi),
projet pour les sculptures de l’horloge, détrempe sur toile, vers 1571.
Musées de la Ville de Strasbourg. Photo : M. Bertola / Musées de la Ville de Strasbourg

Cette exposition est accueillie au sein même du musée, dont une partie des bâtiments date de la même époque. Elle permet également de mettre en valeur de nombreux éléments sculptés et architecturaux intégrés au parcours permanent, selon un dialogue imaginé déjà par le créateur du musée Hans Haug.
L’exposition met en lumière les exceptionnelles toiles peintes en grisaille par Tobias Stimmer, projets pour les sculptures de l’horloge astronomique, restaurées grâce au mécénat du Fonds de dotation du Docteur et de Madame Léon Crivain, ainsi que la salle des administrateurs de l’OEuvre Notre-Dame, dont les magnifiques boiseries viennent d’être restaurées grâce au mécénat de la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS) et du Crédit Mutuel.

Points forts de l’exposition

Un foyer de rayonnement intellectuel et culturel

À la fin du XVIe siècle, Strasbourg continue à s’affirmer comme l’un des grands centres européens de l’imprimerie et à jouer un rôle important dans la diffusion des idées. La maison d’édition de Bernard Jobin et celle de la famille Rihel publient chacune près de trois cent titres. Leur collaboration avec Tobias Stimmer produit des chefs-d’oeuvre.

                                            Grisaille

L’illustration des livres imprimés renoue également avec la vitalité qui fit la gloire de Strasbourg à la fin du Moyen Age.
L’exposition évoque l’importance du livre à Strasbourg à la fin du XVIe siècle à travers une trentaine d’ouvrages parmi les plus importants produits de la période. Sont présentés en particulier plusieurs ouvrages et pamphlets de Fischart, auteur en 1575 de l’adaptation allemande de Rabelais qu’il égale en verve et en anticléricalisme, l’Architectura de Wendel Dietterlin, l’Architectura de Specklin, le Volumen primum mathematicum de Dasypodius, l’Histoire du règne de Charles Quint de Sleidan …

             Salle d’interprétation des dessins d’architecture de la cathédrale
             Crédit photo : Musées de la Ville de Strasbourg / M. Bertola

Réputées pour leur modération, les autorités protestantes poursuivent leur tradition d’accueil des immigrés et dissidents des guerres de religion. Ce mouvement s’intensifie dans la seconde moitié du siècle, en particulier après les massacres de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, où de nombreux protestants français et flamands viennent se réfugier à Strasbourg. L’ornemaniste et graveur réformé français Étienne Delaune réalisa ainsi quatre séjours à Strasbourg entre 1573 et 1580. Le graveur Theodor de Bry (Dietrich Breÿ), de Liège, et ses deux fils trouvèrent refuge à Strasbourg pour les mêmes raisons confessionnelles. Les réalisations de ces artistes de passage, dont l’exposition donne un aperçu, permirent une régénération du milieu artistique.

Tobias Stimmer et Wendel Dietterlin

Les deux artistes les plus importants exerçant à Strasbourg à partir de 1570, Tobias Stimmer (Schaffhouse 1539 – Strasbourg 1584) et Wendel Dietterlin (Pfullendorf 1551 – Strasbourg 1599), ne sont pas originaires de la ville et sont nourris d’influences très diverses provenant d’Italie, de l’École de Fontainebleau ou des Pays-Bas. Tous deux sont peintres aussi bien que dessinateurs et produisent des modèles pour des graveurs. Ils ont été à l’origine d’un renouvellement des pratiques artistiques dans la ville.
Le peintre suisse Tobias Stimmer est appelé à Strasbourg pour réaliser le décor du buffet de l’horloge astronomique de la cathédrale. Il est alors un artiste réputé, en particulier pour les spectaculaires décors de façade réalisés à Schaffhouse et à Bâle ainsi que pour ses gravures. Formé en Suisse et marqué par l’art italien, ce célèbre peintre, dessinateur et graveur est également connu comme décorateur et dessinateur de vitraux. Il s’agit de l’un des principaux représentants du maniérisme ornemental dans les pays germaniques.
La commande qui lui est passée pour l’horloge astronomique concerne la direction artistique de l’ensemble, c’est-à-dire le décor peint de l’imposant buffet et de certains indicateurs astronomiques (globe, cadrans…), mais aussi la production de projets peints pour la réalisation des sculptures. L’exposition est l’occasion de redécouvrir après restauration les dix spectaculaires projets peints en grisaille sur toile pour ces sculptures. De nombreuses gravures et dessins de sa main sont également rassemblés afin de proposer un panorama de la production de l’artiste à Strasbourg.
Wendel Dietterlin est surtout connu à son époque pour la production de peintures murales et de panneaux (il se désigne lui-même comme « Maler von Strassburg »). Mais la postérité a essentiellement retenu de lui les nombreuses gravures (209 planches) et les variations fantastiques de son traité d’architecture Architectura, publié à Stuttgart et Strasbourg en 1593-94, qui sera réédité à de nombreuses reprises jusqu’au XIXe siècle. Ce traité apporte une contribution 

                   Tobias Stimmer, Les quatre Âges de la vie : l’Enfance, projet pour les            sculptures de l’horloge, détrempe sur toile, vers 1571, 72 x 42 cm.
Musées de la Ville de Strasbourg. Photo : M. Bertola

significative à l’ornementation maniériste. Il trouvera un écho dans le domaine des arts décoratifs, en particulier dans l’ébénisterie ou la menuiserie

                                                              Architectura

Restauration de la salle des administrateurs et des grisailles de Stimmer

La salle des Administrateurs, au 1er étage de l’aile Renaissance, est l’une des deux salles historiques conservées de la maison de l’OEuvre Notre-Dame. Ses boiseries marquetées, attribuées à Veit Eck, vers 1582, uniques en Alsace et remarquables par leur style Renaissance très pur et leur qualité d’exécution, ont enfin retrouvé leur lisibilité.
Couvrant l’ensemble des murs et du plafond, elles se distinguent par l’emploi savant de différentes essences de bois, jusqu’ici occultées par un fort encrassement. La restauration menée par Antoine Stroesser, restaurateur de mobilier, assisté de Thomas Flicker, d’avril à juillet 2023, a permis de redécouvrir toutes les nuances des quelques 11 essences identifiées. Le nettoyage s’est voulu respectueux des traces d’outils et des vestiges de vernis du 16e siècle.
Les nombreux soulèvements et fentes du placage ont été recollés, et quelques éléments décoratifs, perdus, restitués à l’identique. Enfin, une réintégration des parties restaurées et une mise en cire ont permis d’harmoniser l’ensemble. L’intervention a également permis de réévaluer l’authenticité de la salle.
La restauration des boiseries de la salle des administrateurs a été rendue possible grâce au mécénat de la Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS) et du Crédit Mutuel.

La restauration des exceptionnelles grisailles de Tobias Stimmer

L’ensemble de dix esquisses sur toile commandé à Tobias Stimmer pour les sculptures de l’horloge astronomique de la cathédrale revêt une importance particulière en raison de la rareté de ce type de projets, généralement non conservés, et de la disparition d’une grande partie de la production peinte de l’artiste.
Cet ensemble conservé jusqu’alors dans les réserves des musées de Strasbourg vient d’être restauré et se trouve rassemblé dans l’exposition. Il s’agit des projets pour une partie des figurines automates de l’horloge sur le thème des Planètes et des Âges de la vie. À l’étage supérieur de l’horloge, les Âges de la vie défilent devant la Mort en sonnant les quarts-d ‘heure, et le Christ sonne les heures au registre supérieur; à l’étage inférieur les chars des sept dieux des planètes correspondant aux jours de la semaine se succèdent. Les esquisses concernent également quelques figures indépendantes : deux angelots et deux amours placés de part et d’autre du cadran des minutes, et Apollon et Diane à gauche et à droite du cadran du calendrier civil.
Les dix peintures de tailles variables sont réalisées selon la technique de la grisaille, en camaïeu utilisant plusieurs niveaux de gris, depuis le blanc jusqu’au noir. La technique est celle de la détrempe à la colle sur toile. Le geste de l’artiste est rapide mais très précis, afin de guider au mieux le sculpteur. Plusieurs des figures sculptées exécutées d’après ces projets ont également été restaurées et sont présentées dans l’exposition.
La campagne de restauration a été réalisée par le groupement Art Partenaire, sous la direction de Janin Bechstedt, avec Dorine Dié, Eve Froidevaux et Amalia Ramanankirahina.
La restauration de l’ensemble des Chars des planètes a été rendue possible grâce au Fonds de dotation du Docteur et de Madame Léon Crivain.

            Salle de la loge

Informations pratiques

Musée de l’OEuvre Notre-Dame
3, place du Château, Strasbourg
Tél. : +33 (0)3 68 98 50 00
Horaires : en semaine – sauf le mardi – de 10h à 13h et de 14h à 18h, les samedis et dimanches de 10h à 18h
Tél. : +33 (0)3 68 98 50 00

Accès et services

  • Bus 14 et 24 – arrêt Ancienne Douane
  • Tram A ou D – arrêt Langstross – Grand’Rue

Retrouvez la Programmation culturelle et éducative ici

Sommaire du mois de janvier 2024

Centre Pompidou Metz

29 janvier 2024 : Jeff Wall
28 janvier 2024 : La Quinzaine de la Danse
17 janvier 2024 :  Guernica / Ukraine de Jean Pierre Raynaud à Schiltigheim
15 janvier 2024 :  VAN GOGH à Auvers-sur-Oise
7  janvier 2024   : Picasso. Dessiner à l’infini
5  janvier 2024  :  Les trois Rois Mages

Guernica / Ukraine de Jean Pierre Raynaud à Schiltigheim

Sans titre – Ukraine dénonce par l’art les horreurs de la guerre

Lors de la Biennale de Venise en avril 2022, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, a exhorté les artistes du monde entier à soutenir l’Ukraine. Les Éditions Jannink ont répondu à cet appel en demandant à l’artiste-plasticien Jean Pierre Raynaud de faire don à l’Ukraine d’une oeuvre inédite.
À l’instar de Guernica (1937) de Picasso, Raynaud a repris les dimensions exactes (3,49 m x 7,76 m) de cette oeuvre emblématique. Comme la toile du peintre espagnol, les deux toiles monumentales étaient exposées à la foire d’art contemporain ST-ART à Strasbourg 2023, pour entamer une tournée d’expositions mondiale.

Après la Sorbonne à Paris et ST-ART à Strasbourg, je suis très heureux que la Ville de Schiltigheim, avec sa Maire Danielle Dambach et son adjointe à la Culture, aux Participations Citoyennes et à la Politique de la Ville, Nathalie Jampoc-Bertrand, marquent leur soutien dans ce réseau international 1937 Guernica / Ukraine 2022 que nous mettons en place avec Baudouin Jannink, initiateur de ce projet.
Robert Becker 

Nathalie Jampoc-Bertrand nous dit : 

« Parce qu’il n’est jamais vain de s’engager contre la violence, pour la paix et qu’il est essentiel de rappeler que l’art est un révélateur de l’Histoire, la Ville de Schiltigheim renouvelle ainsi son soutien à l’Ukraine et son engagement aux côtés des victimes de la guerre.« 

Cette œuvre monumentale réalisée par l’artiste Jean Pierre Raynaud en réponse à l’appel du Président Zelensky pour soutenir son pays suite à l’invasion de son pays, en écho au Guernica de Picasso, symbole pour la paix, sera exposée avec la reproduction en taille réelle de Guernica dans la salle de l’Aquarium de la Mairie de Schiltigheim.

Information importante

Mardi 23 janvier 2024 à 18h30: Inauguration officielle avec Danielle Dambach, Nathalie Jampoc-Bertrand, Adjointe et Baudouin Jannink, éditeur d’art qui a proposé à Jean Pierre Raynaud de relever ce défi.

Suivi d’une Performance de Geneviève Charras avec Baudouin Jannink Aphorismes dansés #2 face aux œuvres dans l’Aquarium.

Et d’un récital piano-voix de Hanna Koval et Olga Fekete

Entrée libre sur invitation.

Si vous souhaitez une invitation* pour le vernissage, merci de le demander par mail.
à
Robert Becker

robert.becker@laposte.net
robert.bckr@gmail.com

* Pour lui écrire n’utilisez pas « répondre à » mais écrivez à un de ses mails ci-dessus. 

Pour en savoir plus sur le projet Guernica / Ukraine, voir le billet, en cliquant sur le lien ci-dessous, sur le Blog de Robert Becker, La Fleur du Dimanche :
« 26 avril 1937 – 24 février 2022 – Guernica Ukraine – Jean Pierre Raynaud – Y a-t-il un sens ?«