L’ENCRE EN MOUVEMENT

UNE HISTOIRE DE LA PEINTURE CHINOISE AU XXe SIÈCLE
COMMISSAIRES :
Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Mael Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi
MUSÉE CERNUSCHI
MUSÉE DES ARTS DE L’ASIE DE LA VILLE DE PARIS
exposition terminée le 19 FÉVRIER 2023

LE MUSÉE CERNUSCHI
MUSÉE DES ARTS DE L’ASIE DE LA VILLE DE PARIS

Depuis son ouverture au public en 1898, le musée Cernuschi, musée
des arts de l’Asie de la Ville de Paris, a réuni près de 15 000 objets
chinois, coréens, japonais et vietnamiens. Véritable invitation au
voyage dans l’écrin de l’hôtel particulier imaginé au XIXe siècle par
Henri Cernuschi, le nouveau parcours de visite, inauguré en 2020,
présente un panorama repensé et enrichi de 5000 ans d’art de l’Asie.

Zao Wou-ki (1920-2013)
Sans titre (composition abstraite), 1989 Encre sur papier
104 x 107,2 cm M.C. 2016-31
Donation de Mme Françoise Marquet-Zao, 2016
© Paris Musées / Musée Cernuschi © Zao Wou-ki / Adagp, Paris 2022

UNE HISTOIRE DE LA PEINTURE CHINOISE AU XXe SIÈCLE

De la fin de l’Empire à la Révolution de 1949, la Chine du XXe siècle est le théâtre de profondes mutations. La peinture chinoise est en phase avec ces changements. Définie depuis des siècles par l’usage de l’encre, elle se réinvente au contact de la peinture à l’huile, de la photographie, mais aussi grâce à la redécouverte de son propre passé.
Le voyage des artistes joue un rôle moteur dans ce renouvellement. Si les destinations évoluent d’une génération à l’autre, les échanges s’étendent de l’Europe à l’Amérique, sans oublier l’Asie.
La peinture à l’encre est profondément marquée par ce dialogue interculturel. Tout au long du siècle, elle est au centre des débats théoriques, qu’il s’agisse de la définition d’une peinture nationale, de la question de l’engagement politique, du réalisme ou de l’abstraction.
La collection de peinture chinoise du musée Cernuschi, constituée à partir des années 1950, comprend plusieurs centaines d’oeuvres. Elle est une des rares collections en Europe à conserver aussi bien les peintures des maîtres actifs en Chine, comme Qi Baishi, Fu Baoshi, Wu Guanzhong ou Li Jin que les oeuvres des plus grandes figures de cette diaspora artistique comme Chang Dai-chien
(Zhang Daqian), Zao Wou-ki (Zhao Wuji), Walasse Ting (Ding Xiongquan) ou Ma Desheng.
Afin de mieux appréhender ce siècle de mouvement et de création, l’exposition est ponctuée d’archives filmées permettant de comprendre les enjeux proprement gestuels de la peinture à l’encre, depuis les démonstrations virtuoses des maîtres, jusqu’aux performances qui remettent en cause de manière radicale les rapports même de l’encre et du pinceau. Ces films très rares qui mettent  en scène les plus grands créateurs du XXe siècle, donnent véritablement à voir l’encre en mouvement.
L’EXPOSITION RÉUNIT LES OEUVRES DE 34 ARTISTES

Une collection d’avant-garde

L’exposition L’Encre en mouvement vient couronner soixante-dix ans d’acquisitions. Pour la première fois les peintures de la première moitié du XXe siècle, paysages sublimes et figures excentriques qui sont autant de défis lancés à la tradition, sont exposées aux côtés des créations des dernières décennies, esquisses révolutionnaires, encres abstraites ou expérimentales qui ont rejoint récemment les collections du musée, à la faveur de donations majeures telles celles de de Françoise Marquet-Zao et AXA.

UN PARCOURS D’EXPOSITION ILLUSTRÉ EN 7 THÉMATIQUES:

1: Écritures anciennes et peinture moderne au début du XXe siècle
Principaux artistes: Kang Youwei, Wu Changshuo, Ding Yanyong, Wang Zhen, Qi Baishi
2: Moderniser la peinture, entre Chine et Japon
Principaux artistes: Chen Zhifo, Chang Dai-chien (Zhang Daqian), Fu Baoshi,
Huang Binhong, Pu Ru


3: Un exil intérieur : à la découverte des peuples
de l’Ouest
Principaux artistes: Pang Xunqin, Wu Zuoren, Xu Beihong,
Chang Dai-chien (Zhang Daqian)
4: Peindre le nu à l’encre : vers un art universel ?

Principaux artistes: Pan Yuliang, Hua Tianyou, Chang Yu, Lin
Fengmian
5: Peinture rouge, dessins et encres révolutionnaires

Principaux artistes: Wang Shenglie, Tang Xiaohe, Cai Liang
6: Entre deux mondes : dialogue avec l’abstraction

Principaux artistes: Zao Wou-ki, Chu Teh-chun,
Wu Guanzhong, Hsiao Chin, Chuang Che, Walasse Ting


7: Couper le fil du cerf-volant ?
L’encre des années 1980 et 1990
Principaux artistes: Ma Desheng, Li Huasheng, Li Jin,
Yang Jiechang

Informations pratiques

MUSÉE CERNUSCHI
Musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris
7, avenue Vélasquez 75008 Paris
Tél. : 01 53 96 21 50 www.cernuschi.paris.fr

Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf certains jours fériés
(Fermeture des caisses à 17h30).

Accès
Métro: ligne 2 station Villiers ou
Monceau / ligne 3 station Villiers
Bus: 30, 84, 93

FERNANDE OLIVIER et PABLO PICASSO dans l’intimité du Bateau-Lavoir

Fernande Olivier par Picasso, Paris été 1906 pointe sèche sur cuivre,
sur papier vergé d’Arches, tiré par Delâtre, Dation Picasso

Au MUSÉE DE MONTMARTRE JARDINS RENOIR . Paris 18
l'exposition du 14.10.22 — se termine  19.02.23
Commissariat :
Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée de Montmartre Assistées de Clémence Pinquier

« Les livres concernant les artistes, peintres et littérateurs, dont je vais parler, sont muets sur leur intimité, pour la raison essentielle qu’ils n’ont raconté que ce qu’il plaisait aux intéressés de dévoiler publiquement.

J’ai vécu avec eux, plus près d’eux que n’importe qui, puisque « chez Picasso » c’était aussi chez eux (…) J’ai vécu de leur existence, je les ai vus vivre, penser, souffrir, espérer et surtout travailler ; vivant, pensant, souffrant, espérant avec eux. Je peux donc, sans craindre de voir mal interpréter mes souvenirs, montrer leur vie secrète et laborieuse. »

Fernande Olivier, Picasso et ses amis, 1933

La muse

Artiste, muse et compagne de Picasso : Fernande Olivier sort enfin de l’ombre au musée de Montmartre.

En choisissant la figure méconnue de Fernande Olivier (1881-1966), le musée de Montmartre cible juste car aucune exposition n’avait été montée sur ce modèle pour les artistes et peintre elle-même. À partir de 1905, elle devient la compagne du jeune Pablo Picasso et s’installe dans son atelier du Bateau-Lavoir. En accompagnant les tableaux de Fernande Olivier des œuvres de ses contemporains, de Juan Gris au Douanier Rousseau et Kees Van Dongen, c’est tout l’univers de la Butte qui revit.

Parcours

À la fois chronologique et thématique, le parcours retrace la vie de Fernande Olivier, née Amélie Lang, modèle professionnel, écrivain et témoin important du Bateau-Lavoir. Ses deux livres forment le fil rouge de l’exposition.
Puisés dans son journal, ses Souvenirs intimes, écrits pour Picasso publiés de manière posthume en 1988 raconte sa jeunesse difficile, enfant non reconnue, épouse violentée lors d’un premier mariage dont elle s‘échappe, puis sa quête d’émancipation comme modèle professionnel, enfin sa rencontre avec Pablo.

Le second ouvrage publié de son vivant en 1933, Picasso et ses amis, compile ses observations originales, parfois tranchantes, sur les personnalités du Bateau-Lavoir, artistes et mécènes, dont elle partage la vie quotidienne. La publication est louée par Paul Léautaud « Il n’y a pas d’autre mot : merveilleusement écrit.», tandis que Picasso dira à l’instar d’André Salmon et de Max Jacob, qu’il est « le tableau le plus authentique de cette époque » dira Picasso.

Le parcours, qui rassemble près de 80 œuvres (peintures, sculptures, dessins, lithographies, manuscrits, éditions et correspondances originales) est enrichi d’un riche ensemble de documents photographiques et vidéographiques Une installation contemporaine d’Agnès Thurnauer, rappelle combien les violences conjugales, que Fernande a vécues dans son premier mariage, restent d’actualité.

Picasso et ses amis



Invisible, Fernande s’efface volontairement dans Picasso et ses amis. Elle ne se révèle que dans le premier chapitre, « Sur moi-même », ajouté à la demande de Léautaud : « Quelques écrivains, dans leurs livres sur Picasso, m’ont présentée sous le nom de la ‘Belle Fernande’, ce qui m’a donné la mesure de leur appréciation. Je n’avais donc représenté pour eux qu’une valeur toute physique. Au fait, qu’auraient-ils pu savoir de moi ? »

             


Publication posthume des Souvenirs intimes

L’intérêt de la publication posthume des Souvenirs intimes – Écrits pour Picasso, édités bien après les décès de Fernande et de Pablo, est qu’elle parle en son nom, sujet plus qu’objet. Elle n’est plus seulement le témoin des avant-gardes mais l’actrice de sa propre vie. Elle n’est plus chosifiée comme muse ou modèle de… par tous les exégètes. Pourtant, elle s’adresse à un homme :
« J’entreprends de te raconter ma vie. Peut-être pour que tu me comprennes mieux. Tu as toujours douté de moi, de mon amour, de ce sentiment profond qui faisait que tout de moi se rapportait à toi, à toi seul. Ces années vécues près de toi, ce fut la seule époque heureuse de ma vie. »
Ce texte est dédié À Picasso qui n’intervient qu’en fin d’ouvrage, Fernande racontant plutôt ses émois et déboires de fillette à jeune fille.
Le déclassement d’une adoptée, la violence sexuelle familiale et conjugale, le pénible travail de modèle, la difficulté de gagner sa vie sont au cœur de ce récit peu ordinaire, et pourtant banal en ces temps difficiles pour les femmes.

Avant qu’il ne devienne Picasso

C’est ce qui le rend si singulier et si attachant aujourd’hui en période post Me Too. C’est aussi l’époque de Pablo et Fernande, avant qu’il ne devienne Picasso, le génie de l’art ou « le génie du mal » décrit plus tard. Ces années vécues ensemble, sous la plume de Fernande, évoquent plutôt le bonheur que la douleur : il est juste de le rappeler. Dans un cahier vert, son écriture manuscrite mentionne le titre Picasso et moi :

« Pourquoi j’écris ce livre, pourquoi je pense à toi ? Ah ! je ne sais ! Pour me parler du passé, des seules années heureuses de ma vie (…) Je sais que certains vont trouver étrange, indiscret, scandaleux d’étaler ma vie intime surtout après la publication de Picasso et ses amis où j’avais volontairement négligé de paraître (…) et puisqu’il est nécessaire de manger pour vivre, il est également nécessaire d’user de tous les moyens qui pourrait permettre un allègement matériel. C’est peut-être cynique mais c’est cependant pourquoi je me suis décidée à publier mes souvenirs intimes » écrit-elle : « Vivre de ses souvenirs dans la misère, c’est l’acheminement vers le suicide ».

 

           Portrait de Fernande Olivier par Kiss Vandongen

Son filleul se souvient : « Vers 1955 ou 1957, Mme Braque mit au courant Picasso de la misère dans laquelle vivait Fernande. C’est à la même époque que Marraine (…) décida de faire publier ce livre afin de survivre (…) Picasso lui vint en aide en lui adressant une somme (autour d’un million d’anciens francs). Et le manuscrit réintégra la petite malle d’osier d’où je l’ai moi-même extrait, trente ans plus tard. »

Pratique

Musée de Montmartre Jardins Renoir
12 rue Cortot – Paris 18ème –
Tél. : 01 49 25 89 39
infos@museedemontmartre.fr
www.museedemontmartre.fr
bus 80 et 40

Qui est donc Jacob, également appelé « Israël » ?

Jürgen Ovens (1623-1678), Jacob combattant l’Ange (XVIIème siècle, huile sur toile, 106 x 139 cm), Nationalmuseum, Stockholm (Suède). Domaine public.

Qui est Jacob dans les Écritures ? Pourquoi se fait-il appeler le père d’Israël ? Qui lui confie cette mission ?

 
 

« Salomon, mais vous êtes Juif ? »

Un week-end, un peu déprimés par la grisaille hivernale parisienne, on a re-regardé Les Aventures de Rabbi Jacob, mythique film sorti en 1973 réalisé par Gérard Oury avec l’immense Louis de Funès en acteur-star.

4 minutes 14 secondes avec Louis de Funès, Emmanuel Lévinas, Jack Sparrow et Jacky Ickx.
 

Après avoir tenté vainement de reproduire la chorégraphie de notre scène préférée, on s’est demandé d’où venait les noms de Jacob et d’Israël dans la Bible (on a tous nos obsessions). Et on a trouvé la réponse ! (PRIXM)

Le texte biblique durant lequel Jacob se fait appeler Israël

Aujourd’hui on vous parle d’un épisode où Jacob tente d’échapper à son frère ennemi et fait une rencontre nocturne mystérieuse. Qui est donc cet homme avec qui il lutte toute la nuit ? Attention le texte n’est pas évident évident…

Et il [Jacob] se leva dans la même nuit et prit ses deux femmes et les servantes du même nombre, avec ses onze enfants et il traversa le gué [Endroit d’une rivière que l’on peut traverser à pied] de Iaboc.

Ayant fait traversé tous ceux qui lui étaient attachés, il resta seul et voici, un homme luttait avec lui jusqu’au matin. Comme il voyait qu’il ne pouvait pas l’emporter sur lui, il toucha le muscle de sa cuisse et aussitôt il s’affaiblit.

Et il lui dit :
— Laisse-moi aller, car déjà l’aurore se lève.

Il répondit :
— Je ne te laisserai pas sans que tu m’aies béni.

Il dit :
— Quel est ton nom ?

Il répondit :
— Jacob.

Et il lui dit :
On n’appellera plus ton nom Jacob, mais Israël car tu as lutté avec Dieu et si contre Dieu tu as été fort, combien plus, contre des hommes tu l’emporteras.

Et Jacob lui demanda :
— Dis-moi par quel nom tu t’appelles.

Il répondit :
— Pourquoi demandes-tu mon nom ?

Et il le bénit en ce même lieu. Et Jacob appela le nom de ce lieu Phanuhel, en disant :
— J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée.

Et le soleil se leva sur lui aussitôt après qu’il eut traversé Phanuhel et lui-même il boitait du pied.

Chapitre 32, versets 23-32 du Livre de la Genèse, dans l'Ancien Testament. Traduit par les équipes du programme de recherches La Bible en ses traditions.
Jacob luttant avec l’Ange (détail), fresque d’Eugène Delacroix (1798-1863). Église Saint-Sulpice (Paris). La lutte de Jacob avec l’Ange est un épisode du livre de la Genèse.

Qui est Jacob dans la Bible ?

Jacob, personnage biblique exceptionnel

Jacob est l’un des plus grands personnages de la Bible, un patriarche. Sur le Wall of Fame de l’Écriture, il est au coude-à-coude avec David, Moïse ou Abraham son grand-père !​​​​​​ Son nom revient souvent dans la formule qui évoque Dieu comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Ce qui est logique puisqu’il est le fils d’Isaac et le petit-fils d’Abraham.

Jacob est aussi un personnage biblique charnière, puisqu’il se situe entre deux moments de l’histoire :

J'ai recherché ce texte, car mes souvenirs de catéchisme s'étaient mélangés
De ce fait je confondais un peu tous les personnages de la Bible.
Cela permet de mieux comprendre "l'Oeuvre qui va suivre" de Silvère Jarrosson
et le thème proposé par Bruno Bouché, directeur artistique du CNN opéra du Rhin, qui y a trouvé son inspiration, pour créer le ballet "danser avec Schubert", en regardant dans une des chapelles latérales, de l'église St Sulpice à Paris, la peinture d'Eugène Delacroix, d'après le texte de la genèse : Jacob et la lutte avec l'Ange.

Sommaire du mois de février 2023

Wayne Thiebaud Flood Waters LAC Fondation Beyeler actuellement

17 février 2023 : ALCHIMIA NOVA – Anne Marie Maes
14 février 2023 : Espèce d’animal ! Un bestiaire contemporain
14 février 2023 : Un bestiaire contemporain au Séchoir suite
10 février 2023 : La roue = c’est tout, Nouvelle présentation de la collection Tinguely
08 février 2023 : Vagamondes
02 février 2023 : Jean Tinguely : l’Éloge de la folie
01 février 2023 : Trésor national : le musée d’Orsay s’enrichit d’un exceptionnel tableau de Caillebotte

ALCHIMIA NOVA – Anne Marie Maes

Anne-Marie Maes devant les colonnes de Winogradsky

Du 17.02 au  30.04.2023 à la Kunsthalle de Mulhouse
Commissariat : Sandrine Wymann directrice de la Kunsthalle
L’exposition est réalisée avec le soutien de DMC.

« Nous sommes contaminés par nos rencontres : elles changent ce que nous sommes pendant que nous ouvrons la voie à d’autres. Comme la contamination modifie les projets de mondes en chantier, des mondes mutuels ainsi que des nouvelles directions peuvent émerger. »

Anna Lowenhaupt Tsing, « Le champignon de la fin du monde ».

L’artiste

Comment définir Anne Marie Maes ? C’est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Bruxelles. Elle se présente comme apicultrice, mais elle combine, les sciences avec l’art, c’est une poétesse magicienne. C’est également une oratrice, intarissable, multilingue, qui saute du français à l’anglais et au latin, du fait de ses connaissances étendues en sciences, en jardinage, ingénierie, fabriquante des métiers à tisser, d’un alambic pour parfum, et j’en oublie. C’est une artiste que l’on peut rattacher au genre art et science.

L’histoire qu’écrit Anne Marie Maes est celle d’un monde vivant en constante transformation. Elle use de ce principe dans l’élaboration de son propre travail et certaines de ses œuvres sont entièrement basées sur des phénomènes d’évolution. Elles fermentent, poussent, se reproduisent, se décomposent… Il n’est pas rare de croiser dans ses expositions des distillations dans des alambics, des cultures bactériennes ou microbiennes dans des aquariums. Les organismes vivants sont en quelque sorte ses partenaires privilégiés, elle engage avec eux des collaborations multiples et renouvelées. C’est bien sous le signe de la collaboration, qui passe toujours et d’abord par la rencontre, qu’Anne Marie Maes est venue à Mulhouse.

Son Travail

Elle développe depuis de nombreuses années un travail qui s’appuie sur la recherche scientifique, la biologie, l’étude des micro-organismes d’une part, les sciences numériques et la passion du jardinage d’autre part. Dans son jardin à Bruxelles, elle cultive les plantes qui lui servent de matière première pour ses expérimentations, elle installe aussi les ruches qui lui permettent d’étudier le comportement des abeilles. C’est en les observant qu’elle trouve sa propre représentation du monde, celle qu’elle livre dans chacun de ses projets et qui, au fil du temps, s’étoffe de précisions et de beautés.

 Le livre de la nature, Anne Marie Maes l’explore par l’étude et l’expérimentation, non pas pour vérifier des hypothèses, procédé qu’elle laisse à ses partenaires scientifiques, mais pour mieux la raconter à travers ses œuvres. Elle a la rigueur et la curiosité du scientifique mais aussi la liberté et le sens du beau de l’artiste. Son monde ne se réduit pas à un ensemble de phénomènes, elle l’aborde par le sensible, elle le touche, le ressent, éventuellement lui emprunte des systèmes qu’elle reproduit ou essaye dans son atelier. Ses procédés de narration sont multiples. Elle raconte par la couleur.

Naturelles, extraites ou combinées, ses couleurs sont fidèles à celles de la nature, elle s’autorise à les prélever, parfois les classer, souvent les magnifier quand elles deviennent œuvres. L’élément graphique est un autre de ses artifices visuels.    Il peut être le sien, répondre à des lois strictes, géométriques, se soumettre à des répétitions de formes, inspiré de récurrences qu’elle relève et fait siennes. Il est souvent une ligne, celle des trajectoires des abeilles dans la ruche ou des rhizomes partout présents dans la nature. Elle peut aussi le confier au hasard des organisations naturelles ou au développement des micro-organismes qui produisent leurs propres dessins.

Dans ses projets, Anne Marie Maes a aussi recours à des figures de style. La métaphore, par exemple la forme du tissage dont les entrelacs renvoient aux réseaux, lui permet de rendre compte de la complexité de ses observations. Ailleurs, l’accumulation lui sert à donner un effet de profusion par l’énumération de quantité de formes, de phénomènes, de processus ou de couleurs.

En septembre 2021, Sandrine Wymann a été contactée par Pierre Fechter, microbiologiste au CNRS à Strasbourg qui souhaitait entamer une collaboration avec un artiste pour provoquer un autre regard sur les bactéries, sujet d’étude de son laboratoire. En échangeant avec Christopher Crimes de la Fondation [N.A!] Project, l’invitation d’Anne Marie Maes, artiste soutenue par la fondation depuis plusieurs années, lui est apparue comme une évidence. Dès lors un réseau de savoirs, de curiosités et d’intérêts s’est créé et a porté le projet jusqu’à l’exposition. L’artiste a rencontré les biologistes, ils ont partagé des connaissances, des outils et se sont révélés des objectifs et des méthodes de travail.

Anne Marie Maes a découvert une région, ses plantes, ses terrains et a souhaité les placer au centre de son projet. Pierre Fechter et son équipe ont découvert ce qu’était la recherche par l’art, ses libertés et son lien avec les publics.

À ce binôme, s’est rattaché un groupe de cueilleurs, pré-leveurs qui ont eu pour mission de récolter les plantes, les organismes et les champignons qui ont servi de matière aux expériences et à la production des œuvres de l’artiste. Se sont aussi impliqués les ambassadeurs [N.A!] Project de l’entreprise Solinest, en participant à la fabrication de certaines œuvres, celles qui ont été préparées quelques mois avant l’exposition et qui rejoindront la collection de l’entreprise à Brunstatt à l’issue de leur présentation à La Kunsthalle.

Enfin, un dernier groupe partenaire a très activement pris part au projet : les étudiants en Master Critique- Essais, écritures de l’art contemporain de l’Universite de Strasbourg ont rédigé et coordonné la présentation de l’exposition et une interview d’Anne Marie Maes et de Pierre Fechter publiées dans le journal d’exposition. En quelques rencontres, ils se sont approprié le projet et l’ont magnifiquement restitué et prolongé à travers leurs questions et leurs présentations.

L’exposition à son tour laissera une place belle à la rencontre avec les publics que nous nous réjouissons d’accueillir et qui pourront venir et revenir voir les œuvres se transformer en l’espace de deux mois et demi. Des temps d’ateliers, présentations, débats rythmeront le projet qui ne fait sens, pour chacun de ceux qui l’ont voulu, que dans l’échange et la découverte de l’autre, ce que nous aimons designer comme des temps de fertilisations croisées.

Texte Sandrine Wymann

                 Bibliothèque de curiosités

SUR LA CROISSANCE ET LA FORME

Anne Marie Maes est fascinée par les processus par lesquels la nature crée des formes : comment les abeilles créent des rayons de miel dans la ruche, comment elles s’auto-organisent en essaims, comment les plantes poussent et forment des motifs géométriques, ou comment les bactéries et les levures créent collectivement des surfaces matérielles formant des biotextiles. Elle observe et analyse ces processus, les isole ou les fait apparaître dans des conditions artificielles, puis crée des œuvres d’art à partir de cette recherche artistique dans de nombreux médias différents : installations, vidéo, audio, photos et sculptures. Ces œuvres d’art vont souvent au-delà d’une pure expérience esthétique, même si le sens de la beauté est toujours présent. Elles intriguent car elles amènent le spectateur à s’interroger sur les processus de croissance naturelle qui leur ont donné naissance. Elles soulèvent des questions sur la durabilité de notre mode de vie et de nos processus de fabrication actuels.

Ses Expériences

Elle travaille avec une gamme de médias biologiques, numériques et traditionnels, y compris des organismes vivants. Sur le toit de son studio à Bruxelles, elle a créé un laboratoire en plein air et un jardin expérimental où elle étudie les organismes symbiotiques et les processus que la nature utilise pour créer des formes.

Les projets à long terme “Bee Agency” et “Laboratory for Form and Matter” – dans lesquels elle expérimente avec des bactéries et des textiles vivants – fournissent un cadre qui a inspiré un large éventail d’installations, de sculptures, de photographies, d’objets et de performances – tous à l’intersection de l’art et de l’écologie.

Anne Marie Maes a exposé ses œuvres dans des centres d’art et des festivals du monde entier. Elle a reçu une mention honorable à Ars Electronica pour son projet de recherche en cours intitulé “The Intelligent Guerrilla Beehive”.

A visiter son site
 annemariemaes.net

Informations pratiques

Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h Samedi et dimanche de 14h à 18h
Fermé les lundis et mardis + du 7 au 10 avril 2023 Entrée libre et gratuite

Coordonnées
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com

Les notices ont été réalisées par Rose Defer, Louise Delval-Kuenzi, Marine Le Nagard, Théo Petit-D’Heilly, Caroline Schikelé, Maïta Stébé étudiants en Master Critique-Essais, écritures de l’art contemporain de l’Université de Strasbourg.

                           Performance au Palais de Tokyo

COLLOQUE
« Associer l’artiste et le chercheur pour penser une société contemporaine »
Jeudi 30 mars → de 15h à 20h30
Entrée libre
Table ronde « Associer l’artiste et le chercheur pour penser une société contemporaine » ; Visite de l’exposition Alchimia Nova suivie d’une performance d’Anne Marie Maes ; Buffet & présentation de la Inland Academy.

Le colloque a pour objectif de mettre en lumière les apports qui résident dans les collaborations croisées entre artistes, chercheurs, et acteurs du milieu socio-économique, au travers du cas de la collaboration entre Anne Marie Maes et Pierre Fechter, soutenue par le Fonds [NA!] Project.

Avec la participation de :

  • Christophe Chaillou, enseignant à l’Université de Lille & Charge de mission Art & Sciences, Vice- Présidence Valorisation et Lien Science-Société.
  • Fernando Garcia-Dori, artiste, initiateur de la Inland
  • Guillaume Logé, chercheur associé à l’Universite Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseiller artistique, docteur en esthétique, histoire et théorie des arts et en sciences de l’environnement.
  • Anne Marie Maes, artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à
  • Luc Steels, scientifique et artiste belge, pionnier de l’intelligence artificielle en Europe

Modérateur : Alexis Weigel

RENCONTRE
« Conférence gustative » – Temps public avec Pierre Fechter
Jeudi 13 avril → 18h30 Entrée libre

En mars 2023
En Mars 2023

Kunstapéro : des œuvres et des vins à découvrir
Jeudi 9 mars à 18h30
Visite commentée de Alchimia Nova suivie d’une dégustation de vins en écho à l’exposition.

Participation à la dégustation de 5€/personne, inscription obligatoire (places limitées) au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr

En partenariat avec Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.

Kunstdéjeuner
Jeudi 16 mars à 12h15

Pendant la pause méridienne, visite commentée de l’exposition Alchimia Nova, suivie d’un déjeuner pour poursuivre les échanges en toute convivialité.

Participation au repas de 10€/personne, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
Déjeuner concocté par l’association EPICES.

Visites commentées de l’exposition
Les samedis 25 mars et 29 avril à 16h00

Découvrez l’exposition Alchimia Nova à l’occasion d’un échange avec une médiatrice du centre d’art.

L’équipe de médiation du centre d’art vous propose une visite commentée tous les derniers samedis du mois.
Entrée libre et gratuite.

Espèce d’animal ! Un bestiaire contemporain

1)- 17 février au  26 mars 2023, une exposition collective au Séchoir
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
20 artistes :
Margot Agnus - Myrtille Béal - Léonard Bullock - Vincent Campos - Chéni - Victoria David - Kim Détraux - Louise Dumont - Violetta Fink - Gilles Gaudel - Goulven Le Maître - Yoshikazu - Kiki DeGonzag et Florent Ruch - Katarina Kudelova - Barbara Leboeuf - Lobis - Carole Masson - et Jan Stevens - Christophe Meyer - Florent Meyer - Jessica Preis - Jean-Christophe Przybylski
2 Commissaires : Sandrine Stahl présidente du Séchoir et Mathieu Stahl

2)- Une nouveauté : un Runspace ? Cet espace s’appelle LE MOUVOIR, Anne Zimmermann  nous fait le plaisir d’inaugurer ce Runspace.
17 FÉV - 26 MARS – UN MUR, UN ARTISTE, UNE PIÈCE
VERNISSAGE LE VENDREDI 17 FÉVRIER À 18H30
3)- Bêtes de foire !
Spectacle de marionnettes Pan Puppet Project 
samedi 25 février 16h00

4)- Concert : GRAND MARCH
samedi 11 mars 18h00



Jessica Preiss
5)-les cailloux au fond des poches de virginia
exposition solo
Vincent Campos & Claudine Gambino-Cibray
Hommage au regretté andré maïo 1968–2022

« Animal, on est mal
On a le dos couvert d’écailles
On sent la paille
Dans la faille
Et quand on ouvre la porte
Une armée de cloportes
Vous repousse en criant
“Ici, pas de serpent !”
Animal, on est mal
Animal, on est mal
Animal, on est mal. »
Gérard Manset

Avant propos

« Espèce d’animal ! » L’expression renvoie le sujet à un état primitif d’idiot, d’âne bâté. Mais qui est l’idiot ? L’animal ou l’homme ?
Dans ses Métamorphoses, Apulée a utilisé sciemment ce préjugé en transformant Lucius en âne doué de raison pour mieux rendre compte de la vacuité du monde.
Plus proche de nous, des artistes comme Louise Bourgeois, Annette Messager,
Sophie Calle ou Pierre Huygues ont exploité la figure animale comme outil
de médiation ou « objet transitionnel ».
L’idée de cet appel est de réunir un bestiaire contemporain pour
transformer le Séchoir en un cabinet de curiosités hétérogène avec des
représentations d’animaux réels, imaginaires, monstrueux, chimériques,
des pièces où la figure animale prend une place centrale mais où les hommes
et femmes ne sont pas loin, par anthropomorphisme ou zoanthropie.
Chaque proposition interrogera notre humanité. Le tout nous forcera à
reconsidérer notre rapport au monde animal aujourd’hui.
Animal, on est mal ?

Conclusion

Tout ce préambule, pour vous inciter à venir au (à Le) Séchoir
soit pour le vernissage, soit dans la journée ou en nocturne.
Pour obtenir le livret de l’exposition il faut scanner le QR code affiché
dans l’exposition. (économie, écologie)
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Le Séchoir
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Trésor national : le musée d’Orsay s’enrichit d’un exceptionnel tableau de Caillebotte

Classé « trésor national », le tableau « La Partie de bateau » de Gustave Caillebotte rejoint les collections du musée d’Orsay. ©Connaissance des Arts/Agathe Hakoun

Ce lundi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a annoncé l’entrée de
« Partie de bateau » ou « Canotier au chapeau haut de forme » de Gustave Caillebotte dans les collections du musée d’Orsay. Classé trésor national, ce chef-d’œuvre de l’impressionnisme a été acquis grâce au mécénat de l’entreprise LVMH pour 43 millions d’euros.

Si certains trésors nationaux ne rejoignent finalement pas les collections françaises (à l’instar du Porte-étendard de Rembrandt), quelques happy few réussissent à faire le bonheur de nos musées. C’est le cas de Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme  (1877-1878) de Gustave Caillebotte (1848-1894), classé trésor national en 2020, qui vient compléter les collections impressionnistes du musée d’Orsay grâce au soutien de LVMH, a annoncé la ministre de la Culture Rima Abdul Malak lors d’une conférence de presse ce lundi 30 janvier. En mars 2022, le gouvernement avait publié un avis d’appel au mécénat d’entreprise de 43 millions d’euros pour l’acquisition du tableau par l’État. Accroché à la place du Moulin de la galette de Renoir, le chef-d’œuvre pourra être découvert par les visiteurs dès demain, mardi 31 janvier.

De gauche à droite : Christophe Leribault, Président de l’Établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH et Rima Abdul Malak, Ministre de la Culture, lors du dévoilement du tableau Partie de bateau de Gustave Caillebotte au musée d’Orsay le 30 janvier 2023. ©Connaissance des Arts/Agathe Hakoun

Une des œuvres les plus importantes de l’artiste

« Par son iconographie, son style, sa modernité et son historique, cette œuvre apparaît ainsi comme l’une des œuvres les plus importantes de l’artiste et un jalon inventif dans la peinture des années 1870 », déclarait le Journal officiel en mars dernier. Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme représente une scène de sport nautique : un canotier en train de ramer sur l’Yerres, sur les rives de laquelle se dresse la maison de vacances de l’artiste. Passionné par ce loisir moderne importé d’Angleterre, Caillebotte s’inscrit en 1876 au Cercle de la voile de Paris et immortalise ce sujet dans de nombreuses œuvres.

Un témoignage d’un thème emblématique de la peinture impressionniste

Chef-d’œuvre de l’art français de la seconde moitié du XIXe siècle, Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme est sans doute l’une des toiles les plus emblématiques de l’ensemble présenté par Caillebotte lors de la quatrième exposition du groupe impressionniste en 1879. Elle témoigne de la maîtrise du cadrage par le peintre qui utilise un effet de perspective audacieux
« pour donner l’impression au spectateur de faire partie du tableau »,
précise le « Journal officiel », et marque l’évolution du style de Caillebotte, qui tend au fil des années vers une peinture de plein air, plus colorée.

Si le musée d’Orsay conserve déjà un des chefs-d’œuvre emblématiques du peintre, collectionneur et mécène des artistes impressionnistes, Les Raboteurs de parquet (1875), l’institution ne possédait pas jusqu’à présent d’œuvre aussi importante de sa période dédiée aux sports nautiques. Resté dans les collections familiales de l’artiste jusqu’à nos jours, Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme a été présenté en 2011 dans l’exposition « Dans l’intimité des frères Caillebotte » au musée Jacquemart-André à Paris (et mis en parallèle avec une photographie d’un canotier prise par Martial caillebotte), ou encore en 2014 dans l’exposition « Caillebotte à Yerres au temps de l’impressionnisme » organisée à la Propriété Caillebotte à Yerres.

Une tournée nationale avant une grande rétrospective Caillebotte

« Devait-on rester indifférent à ce qu’un tel chef-d’œuvre quitte notre pays pour l’étranger ? », questionne Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH. Pour son sixième mécénat pour un trésor national, l’entreprise a collaboré cette fois-ci avec l’État et le musée d’Orsay pour « mener cette opération commando », telle que la qualifie Christophe Leribault, président de l’institution, et acquérir en 30 mois ce record des achats pour un trésor national français.
Pour la première fois en France, un trésor national fera une tournée dans les musées de l’Hexagone pour offrir à tous et à toutes la chance de pouvoir le contempler. L’itinérance de la Partie de bateau commencera en 2024 au musée des Beaux-Arts de Lyon, les étapes suivantes seront annoncées prochainement par le musée d’Orsay. À l’occasion de l’anniversaire de la première exposition de l’Impressionnisme (qui a eu lieu le 15 avril 1874), plusieurs événements dans une vingtaine de musées célébreront les peintres à l’origine du mouvement artistique. La Partie de bateau sera l’œuvre phare d’une grande rétrospective consacrée à Caillebotte qui se déroulera au musée d’Orsay en septembre 2024. L’exposition voyagera ensuite au Getty Museum de Los Angeles et au Art Institute de Chicago. Cette grande rétrospective réunira notamment le legs Caillebotte et marquera le 130e anniversaire de la mort de l’artiste. Toute une série de manifestation qui permettront de
« mieux faire prendre la mesure du génie de Caillebotte »,
souligne Rima Abdul Malak.

Vidéo

Lu dans Connaissance des Arts

Ou comment les riches participent à la culture nationale (EI)

Sommaire de janvier 2022

28 janvier 2023 : Wayne Thiebaud, l’artiste des tentations
24 janvier 2023 : Silvère Jarrosson Au Musée Unterlinden
16 janvier 2023 :
14 janvier 2023 : L’attente D’Anna Malagrida
8  janvier 2023  :
5 janvier  2023 :
1 janvier 2023  :

Silvère Jarrosson au Musée Unterlinden

Silvère Jarrosson dans les ateliers de l’OnR, lors de la peinture des décors de Danser Schubert au XXIe siècle, 2021 © Anne-France Dardenne

Installation monumentale « en mouvement » du peintre Silvère Jarrosson
au Musée Unterlinden
En partenariat avec l’Opéra national du Rhin
04.03 – 27.03.2023
sous la direction artistique de Bruno Bouché du Ballet de l'Opéra national du Rhin

« L’oeuvre qui va suivre »

Pendant tout le mois de mars 2023, le Musée Unterlinden de Colmar accueillera l’installation monumentale « L’oeuvre qui va suivre » de l’artiste Silvère Jarrosson. Cet ensemble composé d’immenses oeuvres peintes dont ses toutes dernières créations spécifiquement conçues en écho aux collections du musée, propose une évocation abstraite de paysages lointains, parmi lesquels les visiteurs seront invités à déambuler.

Entièrement modulable, cette installation qui a été imaginée par ce « peintre du mouvement » prendra place dans le vaste espace de la « Piscine » du musée et se reconfigurera au fil de la série de spectacles aux multiples formats (performances, conférences, concerts, etc.) qui seront donnés sous la direction du Ballet l’Opéra national du Rhin (OnR), en interaction avec les oeuvres.

Le propos

Le propos du peintre Silvère Jarrosson , qui fut danseur à l’Opéra national de Paris, est ici de faire naître un univers abstrait immersif et évocateur, en repoussant les limites de ce qu’il est convenu d’appeler la danse, et en faisant appel à la force évocatrice des mouvements les plus inattendus.

Le danseur

D’abord danseur à l’École de danse de l‘Opéra national de Paris, Silvère Jarrosson se voit obligé de mettre fin à sa carrière de danseur en 2011 suite à une blessure. Tout en démarrant alors un cursus universitaire en biologie, il commence à peindre. Depuis, l’artiste conçoit son travail pictural telle une chorégraphie et retranscrit les liens entre les mouvements de la peinture, du corps et de la nature à travers ses toiles :

« Il existe un lien entre danse et biologie, entre mouvement dansé et mouvement physiologique […]. Je voudrais l’exprimer en peinture »,

confie-t-il.

L’ONR

« L’oeuvre qui va suivre » présentée au printemps 2023 à Colmar a été conçue dans le droit fil de ses créations pour la scénographie du spectacle
« Danser Schubert au XXIe siècle » monté en 2021 par l’OnR, en le complétant de nouvelles oeuvres grand format créées spécifiquement pour le Musée Unterlinden. Cette installation monumentale et immersive invitera les visiteurs à une déambulation, pour un voyage entre danse et peinture. Par sa capacité à se déplacer dans l’espace, elle accompagnera les danseurs de la compagnie du Ballet de l’OnR dans un ensemble de pièces et de performances.

« L’oeuvre qui va suivre, celle à venir, en perpétuelle transformation, fait référence aux formats multiples de ce projet (exposition mouvante, nombreuses performances, déambulation dans le musée) autant qu’à ma propre démarche picturale au cours de laquelle les oeuvres naissent, se suivent et s’engendrent les unes les autres. Cette démarche traduit un rapport ouvert à la création, dans ses formats, ses niveaux de lecture, son accessibilité, vivante et en perpétuelle réinvention. »
précise Silvère Jarrosson.

OEuvre 1, Présentée au cours de l’installation monumentale au Musée Unterlinden, Silvère Jarrosson

Le cursus

Silvère Jarrosson est né en 1993 à Paris. Diplômé de l’école de danse de l’Opéra de Paris en tant que danseur, il se consacre à la peinture abstraite depuis 2013.
Lauréat de la Fondation Claude Monet en 2018, il donne une exposition monumentale à l’Académie des Beaux-Arts de Riga ; l’occasion pour lui d’affirmer son style, radicalement abstrait mais empreint d’évocations naturelles ou chorégraphiques. Passé par la Villa Medicis en 2019, pour un projet ponctuel, puis par la Collection Lambert en 2020 et 2021, il multiplie les expositions en France ou à l’étranger. Son travail intègre de nombreuses collections dont celle du Mobilier national.
Le critique Jean-Louis Poitevin lui dédie une monographie (Silvère Jarrosson, génèse et gestes, Éditions Marcel, 2020). En 2021, après une exposition monumentale à la Chapelle de la Salpêtrière à Paris, il réalise pour l’Opéra national du Rhin la scénographie du programme
« Danser Schubert au XXIe siècle ».

Tout récemment, quelques unes de ces oeuvres ont été présentées à Paris lors de Private Choice 2022.

Ballet de l’Opéra national du Rhin

Partie prenante de cette installation monumentale – une programmation conçue par le CCN • Ballet de l’Opéra national du Rhin, sous la direction artistique de Bruno Bouché

 


« L’oeuvre qui va suivre » de Silvère Jarrosson sera en perpétuel mouvement et ne cessera de se renouveler.
Au gré d’une programmation diverse et plurielle, avec des intervenants d’exception, l’installation de Silvère Jarrosson en sera elle-même l’un des protagonistes, en entrant en interaction avec les danseurs, acteurs, chanteurs, musiciens, … et le public.

Clément Hervieu-Léger de la Comédie-Française, le violoniste Théotime Langlois de Swarte, les danseurs du Ballet, les chanteurs de l’Opéra Studio, ou encore les musiciens de l’Orchestre symphonique de Mulhouse prendront part à cet agenda multiforme, au croisement de nombreuses disciplines.
Cette expérience proposée à tous s’inscrit ainsi dans la volonté de dialogue entre les collections du Musée Unterlinden et la programmation du Ballet de l’Opéra national du Rhin.
Les peintures, les sculptures du musée, les pas de danse, les notes de musique se répondront au fil d’une déambulation parmi les arts et inviteront les visiteurs à se laisser emporter.

 

Retenez les dates du 17 et du 18 mars à Colmar au Musée Unterliden
avec la participation de Cynthia Fleury
3 chorégraphes, 6 danseurs, sur le thème de la blible
"La lutte de Jabob avec l'Ange"
musique JS Bach et Schubert
L’exposition
Découvrez (ou redécouvrez) les décors de Danser Schubert au XXIe siècle – œuvre monumentale (10×5 mètres) du peintre Silvère Jarrosson – lesquels trouvent une seconde vie exposés au sein de l’espace de la « Piscine » du Musée Unterlinden. D’autres œuvres spécialement conçues en écho à la collection permanente du Musée se joignent à cette installation.

Du 5 au 24 mars

 
« Happy Family »
Venez vivre au cœur du musée un moment de rencontre et de création en famille en compagnie du peintre Silvère Jarrosson et de Bruno Bouché ! Entre danse et peinture, mouvements et toile, explorez les dynamiques de votre corps et ceux de la peinture lors d’une expérience inédite au cœur de l’installation L’Œuvre qui va suivre à une échelle XXL ! Un moment ludique à vivre en famille.

Dim. 5 mars 14h (2h)
Pour les enfants dès 3 ans et leurs parents

Informations
 
Programme Danseurs-chorégraphes
Place à l’émergence ! Découvrez trois pièces imaginées par des chorégraphes issus du Ballet de l’OnR : Pierre-Émile Lemieux-Venne, Rubén Julliard et Noemi Coin.

Jeu. 9 mars 19h (1h)

Réservation
 
Lecture et danse
Célèbre la terre pour l’ange
Lecture de poésies de Rainer Maria Rilke par Clément Hervieu Léger, sociétaire de La Comédie-Française. Accompagné par des extraits chorégraphiques de Bless – ainsi soit-Il chorégraphié par Bruno Bouché. Musique par le pianiste Maxime Georges.

Ven. 10 mars 19h (1h)

Réservation
 
Atelier et conférence
Handiversité
Le danseur et coach en développement Hamid Allouache, référent Handicap/Diversité, propose un atelier de danse aveugle tout public (1h), suivi d’une conférence sur la vulnérabilité (1h).

Mar. 14 mars 10h (2h)

Informations
Concert
Poèmes à la nuit

Deux musiciennes de l’Orchestre symphonique de Mulhouse vous proposent un programme hommage à Rainer Maria Rilke, avec des œuvres de Beethoven, Hindemith, Poulenc et Connesson pour clarinette (Juncal Salada-Codina) et basson (Odile Meisterlin).

Jeu. 16 mars. 19h (1h)
Réservation
 
Performance
Autour de Bach

Création performative qui fera se rencontrer les gestes de la peinture, de la musique et de la danse avec Silvère Jarrosson, le violoniste Théotime Langlois de Swarte et le danseur Marin Delavaud sur une chorégraphie de Bruno Bouché.

Ven. 17 mars 20h (50 min)

Réservation
 
Performance
Du retable d’Issenheim aux Rainbows

Une création performative et déambulatoire de Bruno Bouché et Silvère Jarrosson au sein de la salle du Retable d’Issenheim et des salles du musée avec une dizaine de danseurs du Ballet de l’OnR.

Sam. 18 mars 11h et 14h30 (1h)

Informations et réservation
 
Discussion
Rilke et l’Ouvert

Avec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, Pantxika De Paepe, historienne de l’art, spécialiste du Moyen Âge, Silvère Jarrosson et Bruno Bouché.

Sam. 18 mars 16h (1h)

Réservation
 
Concert de clôture
Œuvres intimes et lyriques

Les jeunes chanteurs de l’Opéra studio de l’Opéra national du Rhin, Liying Yang (mezzo-soprano), Glen Cunningham (ténor), Oleg Volkov (baryton-basse) ainsi que les pianistes-chefs de chant Hugo Mathieu et Levi Gerke vous proposent une soirée riche et éclectique, mêlant des œuvres de Verdi, Brahms, Bernstein, Bizet, et plus encore …

Ven. 24 mars 19h (1h)

Réservation

Horaires d’ouverture
Musée Unterlinden

Mercredi au lundi : 9h – 18h
Mardi : fermé
Clôture des caisses 30 minutes avant la fermeture du Musée.
Jours fériés de fermeture : 1.1., 1.5., 1.11., 25.12

Accueil téléphonique du lundi au vendredi de 8h à 12h :
+33 (0)3 89 20 15 50

Maria Helena Vieira da Silva, une rétrospective

Ce tableau de trois mètres par quatre est le plus grand peint par Vieira da Silva. Restée longtemps en chantier, la toile a été commencée en 1963 et achevée en 1972. L’année suivante, elle a été offerte par l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon. Dès cette date, Urbi et Orbi, [signifie « À Rome et dans le monde »]  a compté parmi les chefs-d’oeuvre de la collection.

« Dijon peut s’enorgueillir de conserver un ensemble exceptionnel d’oeuvres de Maria Helena Vieira da Silva,
représentante majeure de la scène picturale au XX siècle » ]…. extrait

François Rebsamen
Maire de Dijon, Président de Dijon métropole, ancien ministre
Au musée des Beaux Arts de Dijon, jusqu'au 3 avril 2023

Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve un remarquable ensemble d’oeuvres de Maria Helena Vieira da Silva (18 peintures, 17 oeuvres sur papier et 1 boîte-aux-lettres peinte). Ce fonds, en grande partie constitué par les dons des collectionneurs parisiens Kathleen et Pierre Granville, qui ont jeté les bases de la collection d’art moderne et contemporain du musée des Beaux-Arts, a été abondé par des dons de l’artiste elle-même.]...extrait
Frédérique Goerig-Hergott
Conservatrice en chef du Patrimoine et Directrice des musées de Dijon
Cette exposition a été conçue en collaboration avec le musée Cantini de Marseille, où elle a été présentée du 9 juin au 6 novembre 2022, et avec le soutien de la galerie Jeanne Bucher Jaeger à Paris, prêteur exceptionnel de l’exposition.
L'exposition est placée sous le commissariat de Naïs Lefrançois, conservatrice responsable des collections XIX e siècle et Agnès Werly, responsable des collections XX e - XXI e siècles. vidéo de la conférence



Le musée des Beaux-Arts de Dijon présente à partir de la fin de l’année 2022, un grand temps fort d’exposition dédié à l’une des artistes phare de sa collection d’art moderne, Maria Helena Vieira da Silva (Lisbonne 1908- Paris 1992), l’une des figures les plus importantes de l’histoire de l’art abstrait. Avec cet hommage, à l’occasion des trente ans de la disparition de cette immense artiste du XX siècle, le musée des Beaux-Arts de Dijon souhaite mettre en exergue l’importance de Vieira da Silva dans la réinvention de l’art moderne et la contemporanéité des concepts qu’elle a soulevés et explorés. Elle permet aussi d’interroger les liens puissants qui unirent l’artiste aux collectionneurs et donateurs Kathleen et Pierre Granville, initiateurs de la collection d’art moderne du musée de Dijon.
Cette rétrospective consacrée à une personnalité majeure du XX siècle, retrace les étapes clés d’une carrière d’envergure internationale, marquée par un questionnement sans relâche sur la perspective, les transformations urbaines, la dynamique architecturale ou encore la musicalité de la touche picturale.
Elle se déploie en deux parties.

Vieira da Silva L’oeil du labyrinthe 1er volet

Le premier volet de l’exposition, L’oeil du labyrinthe, propose un parcours rétrospectif et chronologique de l’oeuvre de Vieira da Silva. Depuis les débuts figuratifs dans le Paris des années 1930 jusqu’aux toiles évanescentes des années 1980, cette rétrospective présente des oeuvres iconiques et cruciales dans le cheminement intellectuel de l’artiste. Dans les années de formation, elle construit son vocabulaire autour de quelques motifs récurrents : la grille, le damier, la spirale.

                                                  Composition 1936
Après le traumatisme de l’exil pendant la Seconde Guerre mondiale, elle revient à Paris et reprend ses recherches sur l’espace et la vision. À partir des acquis de ses premières années, elle déploie son vocabulaire poétique et conceptuel.

les joueurs de cartes 1947/48
La peinture singulière

Singulière, voire solitaire, sa peinture a souvent été résumée aux camaïeux de
couleurs et aux damiers kaléidoscopiques. Cette rétrospective est l’occasion de révéler une recherche ouverte aux débats esthétiques de son temps. Fortement
marquée par la peinture siennoise, le fonctionnement optique, l’architecture et la musique, Vieira da Silva a questionné sans relâche la perspective, les mécanismes du regard, les transformations urbaines ou encore la musicalité de la touche picturale.

                                                       Rouen 1983
L’exposition suit son fil créateur, fonctionnant par séries, répétitions et déclinaisons. Elle explore les étapes-clés de la révolution du regard et la réinvention spatiale menées par l’artiste. Elle rassemble une quarantaine de toiles provenant de collections particulières et nombre d’institutions prestigieuses en France, en Suisse.

Vieira da Silva L’oeil des collectionneurs – Le second volet

     Kathleen Granville 1936, la Sirène

L’oeil des collectionneurs, met l’accent sur l’intimité de l’artiste à travers sa
relation privilégiée avec Kathleen et Pierre Granville, ses mécènes et amis. Grâce à ce couple de donateurs, le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve aujourd’hui près de quarante oeuvres de Vieira da Silva.
Ce volet de l’exposition permet de rassembler la totalité des oeuvres de Vieira
da Silva provenant de la collection Granville et de révéler, par le prisme de leur regard et de leur sensibilité, des motifs récurrents dans son oeuvre. On retrouve ses répétitions autour des villes, des carreaux, des damiers et le cheminement vers la non-figuration, mais aussi ses recherches plastiques dans le domaine plus malléable des arts graphiques.
La personnalité de Vieira se dessine aussi à travers des correspondances inédites et des photographies d’archives, qui témoignent de la profonde complicité qui existait entre le couple de collectionneurs et le couple Vieira
da Silva-Szenes.

                                                        ville au bord de l’eau

Biographie

Après avoir étudié à l’école des Beaux-Arts de Lisbonne, Maria Helena Vieira da Silva s’installe à Paris en 1928. S’orientant vers la sculpture, elle reçoit l’enseignement d’Antoine Bourdelle à l’Académie de la Grande Chaumière et celui de Charles Despiau à l’Académie scandinave. Décidant en 1929 de se consacrer à la peinture, elle fréquente l’Académie de Fernand Léger, suit l’enseignement de Roger Bissière à l’Académie Ranson et s’initie aux
techniques de la gravure à l’atelier 17, dirigé par Stanley Hayter, où elle rencontre les surréalistes.
En compagnie du peintre hongrois Arpad Szenes, qu’elle vient d’épouser, elle
séjourne, en 1931, à Marseille, où elle est fascinée par la vision du pont transbordeur.
De retour à Paris en 1932, elle fait la connaissance de Jeanne Bucher, chez qui
elle exposera régulièrement, et découvre l’oeuvre du peintre uruguayen
Torres-García.
Retirée au Portugal depuis le début de la guerre, elle part pour Rio de Janeiro avec son mari en juin 1940. Revenue en France en 1947, accueillie dans la nouvelle galerie de Pierre Loeb, elle développe une oeuvre aux limites de l’abstraction et de la figuration, caractérisée par l’exploration d’un espace
pictural et mental apparemment infini, dont les dénominations – villes, ponts, gares, échiquiers ou bibliothèques – sont prétextes à tracer de fragiles et irrationnelles perspectives où le regard se perd avec jubilation.


Dans les années 1950, Vieira acquiert une réputation internationale avec des
expositions en Suède, en Angleterre, en Suisse, aux Pays-Bas et aux États-Unis. A partir des années 1960, elle passe une partie de l’année à Yèvre-le-Chatel avec Arpad Szenes, une petite ville du Loiret où ils aménagent des ateliers. En 1966, elle reçoit commande pour les vitraux de l’église Saint-Jacques de Reims. En 1976, Arpad et Vieira font une importante donation de leurs dessins au Musée national d’art moderne. A la même date, à Dijon, on inaugure la donation Pierre et Kathleen Granville qui expose plusieurs dizaines d’oeuvres du couple. Arpad Szenes meurt en 1985. Vieira délaisse ses thématiques habituelles pour se tourner vers des compositions évanescentes, plus blanches. Souffrante dès 1989, elle se retire de son atelier et ne peint plus beaucoup. Elle décède le 6 mars 1992 et est enterrée auprès de sa mère et de son époux, au cimetière de Yèvre-le-Chatel.

Autour de l’exposition
Une programmation très importante est prévue dans diverses activités à retrouver sous l'agenda

Musée des Beaux-Arts
Palais des ducs et des Etats de Bourgogne
Tel (33) 03 80 74 52 09
musees@ville-dijon.fr
Navette gratuite Divia City, arrêt Beaux-Arts ou Théâtre
Bus Liane 6 arrêt Théâtre
Bus ligne 11 arrêt St Michel
Ouvert tous les jours sauf le mardi
du 1er octobre au 31 mai : de 9h30 à 18h
du 1er juin au 30 septembre : de 10h à 18h30
Fermé les mardis, ainsi que les 1er janvier, 1er mai et 8 mai, 14 juillet, 1er et 11 novembre, 25 décembre

Gratuit