David Zuccolo

Crédit Photo: Sébastien Bozon

Nom : Zuccolo
Prénom : David
Profession : Violoniste
spécialité :  coordinateur artistique à l’Orchestre symphonique de Mulhouse
signe particulier : Baccalauréat C (scientifique) 1992
Diplôme universitaire de pédagogie musicale – diplôme d’état de professeur de violon. 1995

Mon entretien avec David Zuccolo

David Zuccolo a certes de nombreux homonymes, (google) mais rien ne vaut l’original.
Né en Moselle, violoniste depuis l’âge de 6 ans, David Zuccolo est pour ainsi dire tombé très tôt dans la musique classique et continue d’y baigner.

Quelle est votre profession ?
Violoniste et coordinateur artistique à l’Orchestre symphonique de Mulhouse.

Vos études ?
Baccalauréat C (scientifique) 1992
Diplôme universitaire de pédagogie musicale – diplôme d’état de professeur de violon. 1995

Avez-vous eu des prix de conservatoire ou autres ?
Conservatoire à rayonnement régional de Metz
Médaille d’or de violon et de musique de chambre 1990 et 1992
Premier prix supérieur interrégional 1992
Conservatoire supérieur régional de Paris
Premier prix de violon 1996
Conservatoire national supérieur de musique de Lyon
Premier prix de violon et de musique de chambre 1999

Vos parents ?
Mère, secrétaire comptable dans un magasin de confection puis femme au foyer. Décédée en 1993.
Père, ouvrier puis contremaître dans la sidérurgie
Mon arrière grand père, Oswaldo Zuccolo a quitté la région d’Udine en Italie à la fin du 19ème siècle. Il a épousé une viennoise. Germanophone, son parcours l’a mené jusqu’en Lorraine -alors annexée -au début du 20ème siècle, après un passage par Vienne et Zurich.

Votre âge et lieu de naissance ?
48 ans. Woippy, à côté de Metz

Comment êtes-vous venus à la Musique ?
Par mon père qui souhaitait que ses enfants pratiquent un instrument. Il avait un collègue ouvrier qui avait monté une école de musique à Amnéville. Mon frère ainé a commencé le violon, par hasard car il y avait de la place dans la classe, j’ai suivi trois ans après.

Votre violon ?
Un violon moderne, réalisé par Jean-Christophe Graff à Strasbourg en 1996. Une très belle copie d’un Guarnerius dont j’ai fait l’acquisition en 1998, à la fin de mes études à Lyon, bien avant de venir en Alsace. Un signe du destin

Avez-vous essayé d’autres instruments avant de choisir le violon ?
Non. Le violon m’est apparu comme une évidence, dans les pas de mon frère.

Plus tard, au cours de mes études, j’ai eu l’opportunité d’apprendre le piano. Je n’ai jamais réussi à m’y mettre.

Avez-vous un violon d’études ?
Oui, et nous avons conservé tous les petits violons d’apprentissage.

Votre position dans l’orchestre ? Vous êtes en fonction depuis ?
Violon du rang depuis 2006.

Coordinateur artistique depuis 2016

Quand avez-vous pris vos marques ?
Dès la première année. L’ambiance familiale de l’OSM y contribue.

J’avais également une longue expérience de musicien d’orchestre dans d’autres formations. Le métier ne m’était donc pas inconnu lors de ma prise de poste.

J’ai constaté que vous êtes passé des premiers violons aux deuxièmes violons ?
est-ce une punition ? (rires)
La punition, ce serait les atlos (rires !!) Trêve de plaisanterie, à l’OSM les violons du rang peuvent jouer indifféremment dans les deux pupitres. Nous alternons donc par saison. J’adore autant être dans les seconds que dans les premiers. Les voix intermédiaires des seconds violons et des altos sont passionnantes, au cœur de l’harmonie et du contrepoint. Un opéra de Mozart dans les seconds violons est exaltant.

Pour quelles raisons vous a-t-on confié un mandat au sein de l’orchestre ?

J’ai bénéficié de la confiance de mes collègues à travers dix mandats successifs au sein de la commission d’orchestre, un organe représentatif des musiciens auprès de la direction.

J’ai toujours eu une vision collaborative de ce mandat considérant que la direction, l’administration et les musiciens travaillent tous dans l’intérêt de la structure.

Mes relations avec Patrick Davin, alors directeur musical, étaient constructives. En accord avec la direction de la culture, il m’a confié des missions en 2016 pour renforcer et soutenir l’équipe administrative très réduite de l’OSM.

Ces missions ont été prolongées et étendues par Jacques Lacombe, et maintenues par Guillaume Hébert, directeur général nommé en 2020.

Votre mandat depuis ?

2016 donc.

En quoi consiste ce mandat, pouvez-vous développer ?
La première mission est la construction et gestion du planning de l’orchestre, en lien avec nos principaux partenaires, l’Opéra nationale du Rhin, La Filature-Scène Nationale et l’ensemble de nos lieux de diffusion. 

La seconde est le conseil artistique. Elle consiste à centraliser et transmettre les nombreuses propositions d’artistes qui nous parviennent, de conseiller la direction sur des choix de programmes et d’artistes, et ensuite de faire le lien avec l’ensemble des artistes invités que nous accueillons.

Je bénéfice également de la confiance de ma direction dans le montage de programmes, tels que le projet Wyler en septembre 2022 ou le concert du nouvel an 2023.

Rencontrez-vous d’autres musiciens ailleurs ?
Locaux ou dans un circuit plus large, national, international
Oui, nous avons la chance de collaborer avec des artistes du cru et du monde entier. C’est une richesse.

Vous arrive-t’il de faire des « bœufs » ?
Non, si ce n’est quand je cuisine un bon rôti.

Le chef ?
Grande question. Pour le meilleur et pour le pire. La notion de bon ou mauvais chef est très subjective. D’un musicien à l’autre, d’un orchestre à l’autre, un chef peut être apprécié, détesté ou laissé indifférent. Mais l’essentiel est la musique, et les grands compositeurs que nous servons.

Vu de l’extérieur, le public a l’impression que l’on peut se passer du chef ?
C’est vrai. (rires).

Son rôle est essentiel. Quand nous abordons une oeuvre, chaque musicien arrive avec sa propre vision, son interprétation et en premier lieu son tempo. Le chef est donc indispensable pour synchroniser et harmoniser toutes ces sensibilités afin que tous les instrumentistes convergent vers sa vision de la pièce.

Rassembler, conduire tout en préservant la personnalité de chacun, voilà tout le défi.

L’ambiance au sein de l’orchestre ?
A l’OSM, particulièrement sympa. On ne se prend pas au sérieux, ce qui ne nous empêche pas de faire notre métier le plus sérieusement du monde.

Vos voisins, si vous en avez, votre famille, se plaignent-ils si vous pratiquez la musique chez vous ?

Ma famille, non, au contraire.

Mes voisins, oui, et je peux le comprendre. La notion de « répétition » peut facilement taper sur les nerfs. En outre, étant très matinal, je commence fréquemment à jouer vers 7h30.

Je passe donc l’essentiel de mon temps à répéter à la Filature, qui ouvre ses portes à 7h00.

Devez-vous préparer les concerts chez vous ?
Le travail personnel de préparation des partitions en amont des répétitions d’orchestre est indispensable. Les musiciens doivent tous maitriser leur partition afin que le chef d’orchestre puisse se concentrer sur l’essentiel, la mise en place et l’interprétation.

Mais à ce travail spécifique propre à chaque concert, il faut ajouter le travail régulier pour maintenir notre niveau, comme un sportif. Il faut près de vingt ans d’études pour devenir professionnel (nous commençons vers 6 ans et l’âge moyen d’intégration d’un orchestre permanent est 27 ans). Cela nécessite beaucoup de temps et de rigueur pour y arriver, et tout autant pour se maintenir et continuer à progresser.

Les répétitions ?
Leur nombre est adapté au programme et à la difficulté des œuvres. En général, six pour un concert symphonique, douze pour un opéra.

Un musicien a-t-il des affinités avec d’autres instrumentistes ?
Oui. Nous parlons le même langage. La musique est universelle.

La ville soutient les institutions locales, les musiciens ?
L’OSM bénéficient d’un fort soutien de la ville, tout comme la Filature -Scène nationale, l’opéra national du Rhin (notamment à travers le Ballet basé à Mulhouse, le Conservatoire ; avec la volonté de diffuser la culture au plus grand nombre.

La ville de Mulhouse est notre financeur principal. Nos autres contributeurs sont le ministère de la culture via la DRAC Grand Est, la Collectivité européenne d’Alsace et la Ville de Colmar.

La ville ou d’autres entités soutient-elle spécifiquement pour certaines occasions exceptionnelles ?
Ça peut arriver, oui. L’OSM a entamé une mutation de son statut juridique en régie personnalisée (critère indispensable pour l’obtention du label Orchestre national en région).
Ce changement nous confèrera une certaine autonomie facilitant les partenariats financiers avec les structures publiques ou privées qui souhaiteraient nous soutenir sur des actions en particulier, notamment dans le cadre de notre rayonnement ou dans le champ social.

Vos distractions (la Montagne) la marche, autres ?
Par mes différentes fonctions, j’ai une vie social riche, mais j’ai besoin de me retrouver seul, dans le silence et au contact de la nature. J’adore marcher, notamment en montagne. Personne n’ignore ma passion pour le Grand Ballon en particulier.

Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
Des médias incontournables aujourd’hui. Comme toute chose, il y a du bon et du moins bon. Tout dépend de leur utilisation et de notre capacité à faire la part des choses. J’ai découvert Facebook à 40 ans. J’y vois un formidable moyen de renouer des liens avec des personnes perdues de vue, ou de conserver du lien quand nos routes se séparent.

Vous y êtes actif, vous postez souvent au nom de l’orchestre ?
Sur Facebook (le réseaux social des boomers – rires) , oui. Je poste quelques publications personnelles et je partage volontiers les publications officielles de l’OSM et de nos partenaires.

Parlez-vous l’alsacien ?
Non, hélas… mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Hopla !


Participez-vous à d’autres formations musicales ?
Rarement. Mes doubles fonctions ne me laissent pas beaucoup de temps.

Quel est votre instrument de musique préféré ?
En dehors du violon ?  Tous ! Ça dépend du répertoire et du contexte.

Mais si je dois en choisir quelque uns, le clavecin, la harpe, le hautbois, le cor…

Que pensez-vous de la cancel culture ?
Je préfère la notion de « devoir de mémoire ». S’inspirer du passé et de nos erreurs pour bâtir un monde meilleur.

Avez-vous des références littéraires ?
Plus le temps passe, plus je savoure la poésie.

Musicales ?
Très éclectiques, en dehors du classique, avec un faible pour les artistes français, de Ferré à Grand corps malade en passant par Claude François et Dalida.

Votre musicien ou compositeur préféré ?
Itzhak Perlman est mon idole depuis tout petit.

Avez-vous un morceau favori en individuel, ou avec l’orchestre ?
Impossible de faire un choix.

Souhaiteriez être soliste ?
C’était mon ambition, mais j’ai dû passer trop de temps à jouer au Légo ou à regarder le Club Dorothée (rires).

Je suis très heureux de ma situation et je n’ai aucune frustration. Trois générations d’ouvriers se sont succédées avant moi, et comme je le dis souvent, mon bleu de travail aujourd’hui est un frac avec des souliers vernis, et mon cadre quotidien de magnifiques salles de concert. Le chemin accompli est émouvant.

Comme le dis mon papa qui fêtera bientôt ses 87 ans, jouer et vivre de la musique est un privilège.

Qu’est-ce que vous avez envie de partager ?
Mon optimisme et ma foi en un monde meilleur.

Quelle est votre plus belle rencontre dans la vie ? (dans la musique ou en général)

La musique tout simplement (merci à mes parents).

Mes deux filles. Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à elles.

Naïma, une femme merveilleuse. Une divine rencontre.

 David Zuccolo reçu par Radio MNE podcast

Le programme de l’OSM 2023/2024 le site

Sommaire de juin 2023

La Dentelière de Vermeer en prêt au Louvre Lens
Pendant près d’un an, le musée du Louvre prête sa précieuse Dentellière de Vermeer au Louvre-Lens. Le chef-d’œuvre est visible gratuitement dans la Galerie du temps.

29 juin 2023 : Manet / Degas
24 juin 2023 : Fondation Vasarely
22 juin 2023 : BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS
17 juin 2023  : Shirley Jaffe Forme et expérience
14 juin 2023 : Doris Salcedo, suite
12 juin 2023 : Destins Communs, Omar Ba
11 juin 2023 : Basquiat, The Modena Paintings
07 juin 2023 :Janet Cardiff & George Bures Miller Dream Machines
05 juin 2023 :Mémoires et gestes, une soirée de performances 
03 juin 2023 :LE TEMPS S’ENFUIT SANS DISPARAÎTRE
01 juin 2023 :Découvrez le musée Moco à Amsterdam

Manet / Degas

Edgar Degas (18341917) Jeune femme à l’Ibis, 185758
The Metropolitan Museum of Art, New York, EtatsUnis
© The Metropolitan Museum of Art

Au musée d'Orsay jusqu'au 23 juillet 2023
Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et le Metropolitan Museum of Art, New York où elle sera présentée de septembre 2023 à janvier 2024.

Commissaire générale
Laurence des Cars, présidente - directrice du musée du Louvre

Commissaires à Paris
Isolde Pludermacher
, conservatrice générale peinture au musée d’Orsay
Stéphane Guégan, conseiller scientifique auprès du président des musées d’Orsay et de l’Orangerie

Vidéo Scribe accroupi
Programme de salle

Pourquoi avoir voulu rapprocher Manet
et Degas dans une même exposition ?

                                                      Berthe Morisot par Manet

                                             Edgar Degas la jeune femme à l’ibis

Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) sont tous deux des acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80. Cette exposition qui réunit les deux peintres dans la lumière de leurs contrastes oblige à porter un nouveau regard sur leur réelle complicité. Elle montre ce que la modernité picturale eut d’hétérogène, de conflictuel, et révèle la valeur de la collection de Degas où Manet prit une place plus grande après son décès.

Rapprochement

                                                  Edgar Degas, le faux départ

                                                    Edouard Manet

Divergeances

                                                                   Manet

                                                           Degas

Avant et après la naissance de l’impressionnisme, sur laquelle l’exposition pose un regard nouveau, ce qui les différencia ou les opposa est plus criant encore. De formations et de tempéraments dissemblables, ils ne partagent pas les mêmes goûts en littérature et en musique. Leurs choix divergents en matière d’exposition et de carrière refroidissent, dès 1873-1874, l’amitié naissante qui les lie, amitié qu’a renforcée leur expérience commune de la guerre de 1870 et des lendemains de la Commune. On ne saurait comparer la quête de reconnaissance du premier et le refus obstiné du second à emprunter les canaux officiels de légitimation. Et si l’on considère la sphère privée, une fois les années de jeunesse révolues, tout les sépare. À la sociabilité de Manet, très ouverte, et vite assez brillante, à ses choix domestiques, répondent l’existence secrète de Degas et son entourage restreint.

Coexistences merveilleuses

Dans Degas Danse Dessin, où il est beaucoup question de Manet, Paul Valéry parle de ces « coexistences merveilleuses » qui confinent aux accords dissonants. Parce qu’elle réunit Manet et Degas dans la lumière de leurs contrastes, et montre combien ils se définissent en se distinguant, cette exposition, riche de chefs-d’œuvre jamais réunis et d’un partenariat sans précédent, oblige à porter un nouveau regard sur l’éphémère complicité et la durable rivalité de deux géants. Le parcours rend aussi plus saillant ce que la modernité picturale, en son point d’émergence, puis d’essor et de succès, eut de conflictuel, d’hétérogène, d’imprévu. Il donne enfin toute sa valeur à la collection de Degas où, après le décès de Manet, ce dernier prit une place de plus en plus impérieuse. La mort les avait réconciliés.

Degas l’Absinthe                Manet la Prune

Informations Pratiques

Musée d’Orsay

Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 
75007 Paris

Horaires

Dimanche
9h30 – 18h00
Lundi
Fermé
Mardi
9h30 – 18h00
Mercredi
9h30 – 18h00
Jeudi
9h30 – 21h45
Vendredi
9h30 – 18h00
Samedi
9h30 – 18h00

Accès

  • Métro : ligne 12, station Solférino
  • RER : ligne C, station Musée d’Orsay
  • Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 87, 94

Fondation Vasarely

La fondation Vasarely à Aix en Provence

VASARELY AVANT L’OP, UNE ABSTRACTION EUROPÉENNE, 1945-1955
Du 17 juin au 15 octobre 2023

Commissariat :
Michel Gauthier,
conservateur au Musée national d’art moderne,
Centre Pompidou

Le Fondateur

Győző Vásárhelyi, dit Victor Vasarely était un artiste hongrois-français né en 1906 à Pécs, en Hongrie et décédé en 1997 à Paris, en France. Il est considéré comme l’un des pionniers de l’art optique, également connu sous le nom
d’Op Art.Vasarely s’est d’abord intéressé à l’art traditionnel, mais il a rapidement commencé à explorer de nouvelles idées et à expérimenter avec différents médiums. Il a créé des œuvres d’art qui semblaient se déplacer ou changer en fonction de l’angle de vue de l’observateur. Ses compositions géométriques, souvent en noir et blanc, ont été très influentes et ont inspiré de nombreux artistes et designers au cours du XXème siècle.

Vasarely est également connu pour avoir fondé le mouvement artistique de l’Op Art, qui a eu une grande influence sur la culture populaire et les arts visuels pendant les années 1960 et 1970. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries et des musées du monde entier, et il a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail.

En somme, Victor Vasarely a marqué l’histoire de l’art avec son style unique et innovant, qui a inspiré de nombreux artistes de sa génération et des suivantes.

La Fondation

La Fondation Vasarely est une institution de droit privé, reconnue d’utilité publique en 1971, mêlant art et architecture au service d’un sens qui lui est propre situé à Aix-en-Provence, érigé entre 1973 et 1976 par le plasticien
Victor Vasarely.


Le Centre architectonique, abrite dans une architecture alvéolée 44 oeuvres monumentales de Vasarely intégrées aux murs internes du bâtiment. Situé en bordure sud-ouest d’Aix-en Provence, dans le quartier du Jas-de-Bouffan, il accueille également des expositions temporaires et autres événements culturels (conférences, concerts, médiations). Le bâtiment est classé Monument historiques en 2013, et a une fréquentation annuelle de l’ordre de 100 000 visiteurs (en 2019). Il bénéficie de l’appellation « Musée de France »
depuis 2020.

Pierre Vasarely

« Je me réjouis de ce partenariat avec le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, initié en 2019 après la grande rétrospective de Victor Vasarely dans ce musée parisien et qui a été renouvelé en 2022 pour 3 ans. Ce partenariat est le gage de la confiance que le Centre Pompidou témoigne à la Fondation. Ainsi pour la 4ème année consécutive, nous sommes très fiers de pouvoir présenter à Aix-en-Provence des oeuvres majeures du Musée national d’art moderne qui illustrent les prémices de l’Op Art dont Victor Vasarely a été le pionnier ».Petit-fils de Victor Vasarely

Aix-en Provence, le 17 mai 2023

La Fondation Vasarely poursuit son partenariat avec le Centre Pompidou, Musée national d’art moderne-Centre de création
industrielle pour la 4ème année consécutive, avec l’exposition d’été
« Vasarely avant l’Op, une abstraction européenne, 1945-1955».
Du 17 juin au 15 octobre 2023, une sélection de 35 oeuvres majeures prêtées par le musée parisien, le Musée départemental Matisse, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, la Fondation Hartung-Bergman, la Fondation Marta Pan, la galerie Denise René et des collections privées seront présentées à Aix-en-Provence, à la Fondation Vasarely pendant quatre mois.


Quand on pense à Victor Vasarely, ce sont immédiatement des vibrations et des clignotements de formes et de couleurs qui viennent à l’esprit. Sa plastique optico-cinétique fait de lui, à partir du milieu des années 1950, le père de l’op art et marque visuellement toute une époque. Le Vasarely op a toutefois été précédé, durant la décennie qui suit la seconde guerre mondiale,
par un Vasarely dont l’oeuvre est moins connue du grand public. Ayant décidé de se consacrer pleinement à l’art, après une carrière de graphiste publicitaire poursuivie avec succès depuis son arrivée à Paris en 1930, Vasarely, avec l’aide de la galerie Denise René, prend place dans la mouvance postcubiste qui domine alors la scène française.

La mouvance postcubiste

C’est à cette période de son oeuvre que l’exposition sera consacrée par le biais d’un dialogue avec d’autres artistes de la même époque. Vasarely expose alors, on l’oublie parfois, avec Jean Dewasne, Alberto Magnelli, Hans Hartung, Serge Poliakoff ou Gérard Schneider. C’est un Vasarely moins connu mais tout aussi important qu’il s’agit ainsi d’éclairer en le replaçant dans le contexte de l’époque, en montrant les ressemblances et les différences qui existent entre son oeuvre et celles des artistes dont il fut proche. La révolution op à venir est née dans un étroit commerce avec l’héritage post-cubiste.
Avec des oeuvres de Agam, Jean-Michel Atlan, Etienne Béothy, André Bloc, Simone Boisecq, Robert Breer, Pol Bury, Geneviève Claisse, Jean Dewasne, Jean Deyrolle, Cesar Domela, Etienne Gilioli, Hans Hartung, Auguste Herbin, Robert Jacobsen, Berto Lardera, Jean Leppien, Alberto Magnelli, Richard Mortensen, Marta Pan, Serge Poliakoff, Gérard Schneider, Victor Vasarely et Nicolaas Warb.

Le père de l’Op’Art

Victor Vasarely est indissociablement lié à l’art optico-cinétique.
Cette notion, qu’il utilise pour la première fois en 1964, mais qui apparaît déjà dès les années 30 avec la série des « Zèbres », consiste à utiliser des éléments simples de la géométrie et de la physique des apparences pour provoquer des phénomènes optiques dynamiques jouant sur la perception visuelle (sensation de mouvement, ambigüité spatiale, instabilité des couleurs) qui sollicitent la participation du spectateur. Le plasticien a porté toute son attention vers la production de prototypes qu’il utilise, agrandis et/ou multipliés, comme points de départ de nouvelles créations.

Il ne prétend pas être le premier ou le seul à travailler à ces nouvelles créations, ses « nouvelles fonctions », dans la diversité des matériaux et des formats, mais il y est allé très loin, de la sérigraphie aux intégrations architecturales, et de l’infiniment petit au cosmique.
C’est sur la base de ses publications et de ses magnifiques albums d’art, des matériaux et matériels qui nous restent, de ses esquisses et programmations disponibles, que l’on peut identifier son processus créatif, fixé à partir de la fin des années 1950.
Si sa « révélation de l’abstrait » se fait en 1947 : forme pure et couleur pure peuvent signifier le monde, la théorisation des Unités formes-couleurs, dont l’espace plastique est le lieu, aboutit en 1959, c’est l’ « Unité Plastique », brevetée à cette date.
Son alphabet plastique, formes-fonds et couleurs, que parfois il dénomme,
« solfège plastique », lui permet de multiplier exponentiellement ses compositions et les multiples. Il le portera au « folklore planétaire », application universaliste à l’architecture et l’urbanisme. En prenant à rebours ses créations, la multiplicité des oeuvres produites, des supports et des matériaux surprend toujours même si les artistes, depuis le début du XXe siècle, multipliaient peu à peu les expériences des supports et des matériaux, à partir de formes et esthétiques nouvelles. Vasarely touche à tout : dessin ; gouache ;
« tableau » ; sérigraphie ; sculpture ; tapisserie ; vitrail ; tissu ; photographie ; film ; oeuvres murales : céramique, aluminium, « fresque » ; album et livre ; objets de la vie courante, ludiques ou domestiques.

Éclairage de Pierre Vasarely

« Victor Vasarely fait-il partie des artistes qui font « la mode », des « bourreaux de la rétine » ou de ces « maîtres du trompe l’oeil abstrait » ?
Ces questions qui se posaient il y a plus de 60 ans sont toujours d’actualité.
Indissociablement lié à l’art optico-cinétique, mouvement auquel le MoMA de New-York consacra en 1965 une grande exposition, lui assurant une reconnaissance et une diffusion internationales, Victor Vasarely est considéré comme « le père de l’op art ».


Vasarely est, depuis les années 50, particulièrement conscient d’un phénomène qu’il appelle « la crise du tableau de chevalet ». Sa réflexion, si proche des thèses du Bauhaus, est fondée sur l’idée que le tableau de chevalet, si hardi soit-il dans sa conception, ne peut que rester confiné dans le milieu étroit des galeries et des collectionneurs, nuisant ainsi à sa large diffusion et privant la plupart de nos contemporains de la possibilité de vivre dans un cadre à la fois nouveau et beau.
C’est dans cette perspective que le plasticien – il répugne au terme d’artiste – a porté toute son attention vers la production de prototypes qu’il utilise, agrandis et/ou multipliés comme points de départ de nouvelles créations :
« L’original qui est à l’oeuvre ce que le grain est au pain, n’est en réalité qu’une chose en puissance. Terme d’antan, il est le début à présent d’une re-création en vue d’une nouvelle fonction ».
Il a tout osé, tout essayé pour affermir son art unique : tapisserie, savonnerie, aluminium, peinture sur bois, toile, plexiglas, carton, acier, verre, mosaïque, faïence, lave émaillée, véritables entrelacs de formes pures et de couleurs qui vibrent. Vasarely rêve d’intégrer la beauté plastique à l’architecture.
« Donner à voir » et « faire descendre l’art dans la rue » sont les postulats fondateurs de l’oeuvre de Vasarely qui se veut moderniste, utopique et visionnaire en ce qu’elle préfigure les fondements de la recherche plastique contemporaine ».
Pierre Vasarely
Président de la fondation Vasarely
Petit-fils de Victor Vasarely   

     La Chapelle de l’Observance à Draguignan accueille l’exposition Vasarely, le solfège plastique, le processus créatif du père de l’Op’art du samedi 29 avril au dimanche 17 septembre.

Informations pratiques

www.fondationvasarely.org
Fondation Vasarely – Tous les jours de 10h à 18h
Jas de Bouffan 13090 Aix-en-Provence
04 42 20 01 09

BASQUIAT X WARHOL, À QUATRE MAINS

Michael Halsband, Andy Warhol and Jean-Michel Basquiat #143, 1985. © Michael Halsband.
Après l'exposition "Jean-Michel Basquiat" en 2018, la Fondation poursuit son exploration de l'œuvre de l'artiste, révélant cette fois sa collaboration avec Andy Warhol. A la Fondation Vuitton jusqu'au 28.08.2023
La Fondation Louis Vuitton présente « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette oeuvre singulière. 
Sous le commissariat de Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer, en association avec Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition regroupe plus de trois cent oeuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement.
Le duo

 

Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat auraient pu ne jamais se rencontrer. Séparés par 32 années, les deux artistes proviennent de milieux totalement différents : originaire de Pittsburgh et diplômé des Beaux-Arts, le premier fait, dans les années 1950, ses armes à New York dans la communication publicitaire et le design de chaussures. Élevé à Brooklyn dans les années 1960 par une famille d’origine haïtienne, le second commence par investir la rue avec le graffiti et son fameux logo signature, SAMO.

Première rencontre

Alors que 1982 est souvent citée comme l’année de leur première rencontre, autour d’un déjeuner organisé par le galeriste Bruno Bischofberger, celle-ci a, en réalité, eu lieu trois ans plus tôt. Âgé de seulement 17 ans, Jean-Michel Basquiat passe ses journées à interpeller les passants de la ville pour leur vendre ses collages sur cartes postales. Un jour, dans un restaurant de Soho, il aperçoit Andy Warhol en compagnie de Henry Geldzahler, le directeur du Metropolitan Museum of Art (MET). Le jeune homme prend son courage à deux mains et les aborde pour leur proposer deux de ses œuvres, qu’ils paieront 1 dollar chacune. Bien que mémorable pour Basquiat, ce moment ne le sera pas tant pour Warhol, qui restera, les années suivantes, assez dubitatif sur le potentiel du jeune homme.
De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une

« conversation advenant par la peinture, à la place des mots »,
et de deux esprits fusionnant pour en créer un
« troisième, séparé et unique ».

L’exposition

L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces oeuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952). Après cette quinzaine d’oeuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduisent les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des oeuvres capitales telles que Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres African Mask.
Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve avec Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours.
Basquiat en David par Warhol
Warhol par Basquiat en Warhol with Barbells

« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore »,
expliquait Basquiat. 

« Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean-Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi », estimait Warhol.

Le tournant

Cette œuvre à six mains prend un autre tournant lorsque Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat décident de prolonger leur collaboration. Au sein de la Factory, leur geste se libère, tandis que les formats de leurs toiles augmentent pour atteindre jusqu’à 8 mètres de large (Chair, 1985) et près de 3 mètres de haut (6,99, 1984 et Mind Energy, 1985), brouillant encore davantage les frontières entre beaux-arts et communication visuelle de masse. Les toiles de Basquiat et Warhol dégagent de grandes zones vides aux couleurs vives et unies pour favoriser l’expressivité de leur style. La complémentarité des deux peintres triomphe, mariant l’esthétique « à vif et directe » du premier et celle
« de la distance, voire de l’indifférence, non dénuée d’ironie » du second,
telles que les définit Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation
Louis Vuitton.

D’un tableau à l’autre, plusieurs éléments reviennent. De Warhol, on retrouve par exemple le logo GE de General Electric – immense firme américaine d’énergie – et la carte de Chine – pays qui fascine l’artiste depuis une décennie par sa culture, son président, Mao Zedong, et les codes visuels de la propagande communiste. De Basquiat, on voit régulièrement apparaître la banane – hommage à la couverture iconique de l’album The Velvet Underground & Nico signée Warhol (1967) – ou encore les masques africains, auxquels les deux peintres consacrent une œuvre entière en 1984.


L’exposition montre ces allers-retours, un dialogue de styles et de formes qui traite aussi de sujets cruciaux comme l’insertion de la communauté africaine-américaine dans le récit états-unien, un pays dont Warhol a été un des grands fabricants d’icônes.

Information pratique

FONDATION LOUIS VUITTON
8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris

La conférence en direct

HORAIRES
 jeudi 11h – 20h

 

Derniers accès 30 minutes avant la fermeture.

Vendredi11h – 21h
Samedi10h – 20h

 

contact@fondationlouisvuitton.fr

 APPLICATION DE VISITE

https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/visiter

Navette ou métro

Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Éternel Mucha

Alphonse Mucha, L’Épopée slave, cycle n° 1 : Les Slaves dans leur patrie d’origine, entre le fouet turanien et l’épée des Goth (entre le IIIe et le VIe), 1912, tempera à l’oeuf et huile sur toile, 610 x 810 cm, Château de Moravsky Krumlov, © Mucha Trust

Au Grand Palais Immersif, jusqu'au 5 novembre 2023
commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague.
scénographie : ATTA – Atelier Tsuyoshi Tane Architects
graphisme : Chevalvert
conception lumière : Atelier Audibert
production audiovisuelle et développement multimédia : Artisans d'idées/Mardi 8
conception audiovisuelle et multimédia : Artisans d’idées/Lundi8
réalisation de l’espace Arcane : Fortiche Production © Riot Games
réalisation de l’expérience olfactive : TechnicoFlor
expérience musicale et sonore : production par le Studio Radio France ; composition par Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando
spatialisation, mixage en son immersif : Frédéric Changenet
Au delà de l’Art Nouveau

Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée
à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine.
Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier.
L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans
l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente :
du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.

Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.

             Arcane, League of legends 2022
             Fortiche Production © Riot Games

Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs.
Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste.
Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.


La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs.
Spécificité de GPI

une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha.
Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité.
Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.

Le Pater

D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique
et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit
un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste.
Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique.
Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.

Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire

Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :

« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez
pour moi, près
de moi. Je vous aime déjà. »

C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité.
« J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« .
Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi
j’aimais Rosine.
Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt.
Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.

informations pratiques

Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon, 75012 Paris

au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)

horaires d’ouverture :
lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h
fermeture hebdomadaire le mardi
créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h
horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai
du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h00
fermeture hebdomadaire le mardi
les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30
accès :
métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)
bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
informations et réservations :

GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES

Giovanni Bellini, Christ mort soutenu par deux anges, vers 1470-1475, tempera et huile (?) sur bois, 82,9 cm × 66,9 cm,
Gemäldegalerie, Berlin © Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie / Christoph Schmidt; Public Domain Mark 1.0

Au Musée Jacquemart André, jusqu'au 17 juillet 2023
Commissaires
Neville Rowley est conservateur des peintures et des sculptures italiennes des XIVe et XVe siècles à la Gemäldegalerie et au Bode-Museum de Berlin
Pierre Curie est Conservateur général du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle
Scénographie :
Hubert le Gall est designer français, créateur et sculpteur d’art contemporain

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.
Bellini fréquente avec son frère Gentile, l’atelier de leur père, Jacopo Bellini, peintre de formation gothique bientôt rompu aux nouveautés renaissantes venues de Florence. Le jeune artiste s’imprègne à la fois de l’art de son père et de son frère, mais aussi de son beau-frère Andrea Mantegna, que sa soeur Nicolosia, épouse en 1453. Le classicisme, les formes sculpturales et la maîtrise
de la perspective de Mantegna exercent une profonde influence sur l’artiste. Sa peinture devient plus monumentale, notamment grâce à l’étude des oeuvres du sculpteur florentin Donatello, visibles à Padoue.
Le style de Bellini change de cap avec l’arrivée à Venise en 1475 d’Antonello de Messine qui unit le goût flamand du détail avec les constructions spatiales des artistes d’Italie centrale. Giovanni emprunte à l’art flamand la technique de la peinture à l’huile apportant une nouvelle inflexion esthétique à son oeuvre. Autre source d’inspiration, l’art byzantin, et plus particulièrement les Madones byzantines, marque ses représentations de Vierges à l’Enfant. Il développe également des thématiques représentées par des peintres plus jeunes, comme celle des paysages topographiques inspirés de Cima da Conegliano. Son ultime période est caractérisée par une touche plus vibrante d’une grande modernité. Ce seront les innovations de ses meilleurs élèves – et notamment Giorgione et Titien – qui pousseront le vieux Bellini à réinventer son style. L’exposition au Musée Jacquemart-André souligne la quête incessante de Giovanni vers de nouvelles aspirations et permet de comprendre en quoi son langage pictural est fait de jeux de miroirs et d’influences, qu’il synthétise magistralement à travers la maîtrise de la couleur et de la lumière. L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la Gemäldegalerie de Berlin et notamment du Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, de la Galleria Borghese de Rome, du Museo Correr, des Gallerie dell’Accademia et de la Scuola Grande di San Rocco de Venise, du Musé e Bagatti Valsecchi de Milan, du Petit Palais de Paris, et du musée du Louvre ainsi que de nombreux prêts de collections privées d’oeuvres dont certaines n’ont encore jamais été montrées au public.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

Dans l’atelier de Jacopo

Giovanni Bellini naît à Venise vers 1435. Il est un fils de Jacopo Bellini (1400-1470), peintre de renom de l’époque, qui travaille dans le style en vogue dans l’Europe entière et connu aujourd’hui sous le nom de Gothique international. Jacopo a appris son métier auprès de Gentile da Fabriano (1370-1427), à qui il rendra hommage en appelant son fils légitime du même prénom. L’oeuvre de Jacopo est marquée par un allongement des figures, une perspective marquée et une observation minutieuse de la nature. Si sa peinture ne permet pas de soupçonner son intérêt pour le développement d’une peinture plus réaliste, tendance qui s’affirme à Florence depuis le milieu des années 1420, ses livres de modèles trahissent cette préoccupation qui marquera profondément les débuts du jeune Giovanni. Bien que né hors mariage, Giovanni est élevé dans le foyer paternel et se forme, avec son grand frère Gentile (1429-1507), au sein de l’atelier de Jacopo. A l’instar de son frère Giovanni se fond d’abord dans le moule en copiant au plus près les oeuvres du père, et, jusqu’au milieu des années 1450, il est difficile de distinguer avec certitude sa main dans les productions des Bellini. Le jeune peintre absorbe avec talent les nombreuses nouveautés de l’époque et la variété de différents langages artistiques en déployant une extraordinaire créativité. Cette première salle présente des oeuvres de cette matrice familiale, dont certaines ont été créées à plusieurs.

Les modèles padouans

En 1453, le mariage de Nicolosia Bellini, fille de Jacopo, avec Andrea Mantegna (1431-1506), artiste majeur du Quattrocento, constitue un événement fondamental pour Giovanni.  Mantegna remet au goût du jour la culture antique, en suivant notamment la voie tracée par le sculpteur florentin

                                            Christ mort
Donatello
(vers 1386-1466).
Giovanni, loin d’être insensible à l’ambition résolument moderne de Donatello, délaisse alors les leçons de Jacopo pour se tourner vers de nouveaux modèles. Le départ en 1460 de Mantegna pour Mantoue, où il est nommé peintre officiel de la cour, représente une rupture et une nouvelle évolution dans l’oeuvre de Giovanni qui affirme peu à peu sa personnalité. La Sainte Justine, présentée dans cette salle, est le manifeste d’une véritable mue picturale : tout en s’inspirant de Donatello et Mantegna, Bellini réussit à transformer sa peinture en lui apportant une intense lumière d’ensemble. Bellini a trouvé son style et son public : il va se spécialiser dans la production de Vierge à l’Enfant pour des commanditaires privés, répliquant ses compositions afin d’en tirer un meilleur profit.

                                                  Giovanni Bellini,

Réminiscences byzantines

Durant des siècles, Venise aura d’abord été une colonie de Byzance puis un partenaire commercial privilégié de la capitale de l’Empire romain d’Orient. Grâce à sa position stratégique, sa prospérité économique et ses liens avec l’Orient, Venise devient l’une des villes les plus riches et cosmopolites du monde chrétien. En 1453, lorsque Constantinople tombe aux mains des Ottomans, des milliers de réfugiés affluent à Venise apportant avec eux nombre de manuscrits grecs, d’icônes et de reliques. L’ancienne culture de la Lagune, régénérée par ce mouvement migratoire, revient en force dans les modèles que se choisissent les artistes vénitiens. Bellini adopte alors parfois le fond d’or, ou tels gestes codifiés de la manière orientale, tout en les intégrant aux nouveautés plastiques dont il est le génial promoteur.

Le crépuscule des Dieux

L’un des derniers tableaux de Bellini, La Dérision de Noé , représente le patriarche qui a sauvé l’humanité du Déluge. Celui-ci n’est pas triomphant, mais nu, ivre, endormi et raillé par l’un de ses fils : c’est le testament pictural de Giovanni Bellini, qualifié par Roberto Longhi d’oeuvre inaugurale de la peinture moderne.


Pendant trois siècles, l’école vénitienne suivra la voie ouverte par le vieux maître : lui qui a en permanence assimilé et intégré le style des autres, devient la référence incontournable pour nombre d’artistes vénitiens, à
commencer par son élève et héritier spirituel, Vittore Belliniano (actif entre 1507 et 1529).

INFORMATIONS PRATIQUES

ADRESSE
Musée Jacquemart-André, Propriété de l’Institut de France
158, boulevard Haussmann – 75008 Paris
Téléphone : + 33 (0) 1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com
ACCÈS
Le musée se situe à 400m de la place Charles de Gaulle-Étoile.
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93.
Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24.
HORAIRES
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturnes les lundis jusqu’à 20h30 en période d’exposition.

www.musee-jacquemart-andre.com

Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito


Bernardo Cavallino (1616-1656) Ste Lucie, vers 1645-1648,
huile sur toile 129,5 
x 103 cm

Jusqu'au 25 juin 2023 le Musée Magnin de Dijon expose les Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
commissariat général : Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet,
Sophie Harent, conservateur en chef, directeur du musée Magnin,
Giancarlo Lo Schiavo, président de la Fondazione De Vito
commissariat scientifique : Nadia Bastogi, directrice scientifique de la Fondazione De Vito,
Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet,
scénographie et graphisme : Camargo A&D
Portrait d’un collectionneur singulier

                                       Vaglia, Fondazione De Vito
                                      © Fondazione De Vito, Vaglia (Firenze)

Giuseppe De Vito était un ingénieur doué d’une remarquable inventivité, qui lui a valu un immense succès en tant qu’entrepreneur.
Même à l’époque où il ne s’intéressait pas encore au monde de l’art, il une forte influence sur ses choix de collectionneur. Le souvenir de sa jeunesse passée à Naples, pourtant à une période difficile, a certainement exercé une forte influence sur ses choix de collectionneur. Et, à partir du moment où il est devenu un amateur passionné d’art napolitain, il a tout de suite accordé une attention particulière aux jeunes générations de chercheurs, qu’il encourageait toujours à approfondir leurs études en leur faisant part de ses suggestions et en leur apportant une aide financière.
Giuseppe De Vito a eu une brillante carrière dans l’industrie et les télécommunications, mais il a aussi mis toute son énergie dans la constitution de sa collection. Plus qu’un collectionneur, Giuseppe De Vito a été, d’emblée, un spécialiste, en ce sens que la formation de sa collection est issue de ses recherches. Ses achats étaient en effet déterminés par la place
que le tableau concerné pouvait occuper dans l’histoire de la peinture napolitaine du XVIIe siècle, dont il avait entrepris l’analyse. En d’autres termes, il recourait à une méthode diamétralement opposée à celle qu’adoptaient les collectionneurs traditionnels.
extraits du catalogue de l’exposition NB & SH & GLS


                                         vue de la salle du collectionneur

« Naples est un paradis ; chacun vit dans une sorte
d’ivresse et d’oubli de soi-même. »
Johann Wolfgang von Goethe

Le parcours

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, le musée Magnin à Dijon et le
musée Granet à Aix-en-Provence, avec la collaboration de la
Fondazione De Vito.
L’exposition souhaite révéler au public la qualité et la richesse de la collection de tableaux napolitains du Seicento réunie par l’ingénieur et historien de l’art Giuseppe De Vito (Portici, 1924-Florence, 2015).
Cet ensemble exceptionnel est aujourd’hui abrité dans la villa historique d’Olmo, près de Florence, siège de la Fondation qu’il a créée et dans laquelle ont été installées les oeuvres après la mort de l’érudit.

            Le Char de Battagliono vers 1650 Andres Vaccaro(1604-1670)

Quarante tableaux sur les soixante-quatre oeuvres conservées dans la collection De Vito sont présentés pour la première fois en France. Ils permettent de montrer les choix de l’amateur et de faire voyager le visiteur
Francesco Fracanzano (1612-1658) Paolo Finoglio (1590-1645)
Giovani Ricca (1603-1656?)

dans la Naples foisonnante du XVIIe siècle, alors l’un des plus importants centres artistiques d’Europe.
Le parcours est organisé en sections thématiques mettant en évidence quelques-unes des personnalités artistiques les plus éminentes du temps.
Nés de donations et de legs de grands collectionneurs, les musées Magnin à Dijon et Granet à Aix-en-Provence abritent quant à eux des oeuvres napolitaines jusqu’ici peu étudiées. Elles font naturellement écho

Massimo Stanzione, vers 1585 – Naples, 1656) St Jean Baptiste dans le désert

à celles de la Fondazione De Vito, en forme de contrepoint, et dans une présentation propre à chacun des deux musées.


Maître de l’Annonce aux Bergers  (actif entre 1625 et 1650)  homme méditant devant un miroir

Les tableaux de Battistello Caracciolo, Jusepe de Ribera, Francesco Fracanzano ou de l’énigmatique Maître de l’Annonce aux bergers montrent l’influence du Caravage et le développement du naturalisme à Naples. Les oeuvres d’autres artistes comme Massimo Stanzione, Bernardo Cavallino, Antonio De Bellis
ou Micco Spadaro témoignent d’un enrichissement dû aux influences du classicisme romain et émilien, du colorisme vénitien et des modèles du nord de l’Europe, qui commencent à se frayer un chemin dans la cité parthénopéenne à partir de 1630. Les genres chers aux artistes napolitains, comme la bataille, représentée par les toiles d’Aniello Falcone,

                                           Luca Forte

et la nature morte, avec ses plus remarquables représentants comme Luca Forte, Paolo Porpora, les Recco et les Ruoppolo, font l’objet de sections spécifiques. Enfin, plusieurs toiles de grande qualité soulignent les innovations des deux grands protagonistes de la seconde moitié du XVIIe siècle, Mattia Preti et Luca Giordano.


Andre Vaccaro (1604-1670)Sainte Agathe
Giovanni Franceco De Rosa dit Pacecco De Rosa Ste Marie Madeleine pénitente 1648-1650
L’accrochage est complété de documents d’archives (lettres, photographies…) ainsi que d’une vidéo.
Cette exposition sera ensuite présentée au musée Granet, à Aix-en-Provence, du 15 juillet au 29 octobre
2023.
La Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell’Arte Moderna a Napoli a été créée le 5 mai 2011 par Giuseppe De Vito, et son épouse Margaret, dans le but de promouvoir les études sur l’histoire de l’art
moderne à Naples.

Massimo Stanzione Judith tenant la tête d’Holopherne et
Salomé portant la tête de Jean Baptiste

Massimo Stanzione La Lapidation de St Paul  1642-1643

Informations pratiques

Musée Magnin
4 rue des Bons Enfants
21000 Dijon

horaires d’ouverture :
tous les jours sauf les lundis, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

A proximité du musée des Beaux Arts de Dijon
un vrai coup de coeur

Marc Desgrandchamps – Silhouettes

Marc des Grandchamps devant le Centaure incertain, 2022, huile sur toile diptyque 200 x 300 © Courtesy Galerie Eigen + Art Leipzig/Berlin © Adagp, Paris 2023
 ( Du 12 mai au 28 août 2023,le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une importante exposition consacrée à Marc Desgrandchamps,l’un des peintres français les plus remarqués de sa génération.
Commissariat de l’exposition :
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice des musées de Dijon.
Pauline Nobécourt, historienne de l’art. 
Assistées de Virginie Barthélemy, assistante projets aux musées de Dijon. À découvrir au musée Magnin : Dia-logues, du 12 mai au 28 août 2023

    Pauline Nobécourt, Marc Desgrandchamps, Frédérique Goerig-Hergott

Avant-propos

Marc Desgrandchamps, peintre des grands espaces, des grandes toiles, de l’écologie ? du plein air ? de la liberté ? Approchez-vous des toiles, les silhouettes, évoluant dans l’espace, vêtues de couleurs vives, chaussées de tennis, dotées de smartphones voire de cameras, enfourchant des bicyclettes sont bien intrigantes. Quelle histoire racontent t’elles ?
Une histoire de l’art dans le champ contemporain.
Cette exposition réunie un ensemble significatif de 47 grandes toiles et polyptyques accompagnés de dessins, répartis en six salles et thématiques distinctes, dans le nouvel espace  au 3 étage du musée.

Mots de la commissaire

extrait]….[Sa connaissance très fine de l’histoire de l’art ne se limite pas à la peinture ancienne, moderne et contemporaine. Elle s’étend également à d’autres domaines comme le cinéma, la musique et la photographie, sans oublier la littérature.
Autant de champs de curiosité qui ont nourri sa pratique, truffée de références multiples. Ses œuvres sont d’ailleurs pensées sur le principe du montage cinématographique : le rapprochement d’images, de scènes, de personnages dans des décors urbains ou naturels produit des narrations évocatrices et pourtant complexes à analyser.
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice
des musées de Dijon.

Parcours de l’exposition

Déployée dans six salles du 3e étage du musée des Beaux-Arts de Dijon, l’exposition Marc Desgrandchamps – Silhouettes, vise à faire le point sur les dix dernières années de création de Marc Desgrandchamps. Cet événement explore sept thématiques distinctes au travers d’un parcours conçu pour appréhender les multiples facettes de l’œuvre de Marc Desgrandchamps, et dévoile ainsi un travail attentif à saisir les ambivalences d’un monde imprégné de crises, qui peut néanmoins se révéler d’une beauté indubitable, tout particulièrement dans les paysages. Engagé dans un dialogue permanent et vivant avec l’art ancien et la modernité, Desgrandchamps se saisit également d’images et d’histoires, qui amènent le public à revisiter l’histoire des arts.

Antinomies

L’exposition s’ouvre sur une œuvre emblématique des années 1990, Les Effigies, illustrant d’emblée le rapport qui s’établit, dans les peintures de Marc Desgrandchamps, avec des problématiques liées au contexte même de leur réalisation. Frappé par le retour de conflits meurtriers en Europe lors
des guerres de Yougoslavie, il dresse au milieu d’une nature en friche d’inquiétantes silhouettes érigées comme un avertissement. À travers elles, l’artiste évoque la réapparition d’une forme de barbarie, à un moment de l’histoire où cette notion semblait se rapporter à un passé révolu. Le
présent la fait pourtant revenir au premier plan, et la réalité tragique de ce constat n’est jamais loin des considérations auxquelles l’artiste nous renvoie..

                                Les Effigies 1995, Centre Pompidou

Un matin du temps de paix

Les années 2010 ouvrent une période de renouvellement dans la pratique de Marc Desgrandchamps. Les grands espaces prédominent, se déployant dans des
compositions qui peuvent comporter plusieurs panneaux mis côte à côte. L’artiste exploite pleinement les possibilités de ce format et des combinaisons déterminées par les polyptyques, qu’il assemble à la manière d’un montage cinématographique.
La jonction entre les panneaux se traduit en effet, pour utiliser un terme qui appartient à l’univers du cinéma, par des « faux-raccords » qui rompent la continuité entre les panneaux.
De légers décalages en résultent, significatifs de la manière dont l’artiste conçoit l’art figuratif : dans une conscience très vive que la relative harmonie d’« un matin du temps de paix » – pour reprendre le titre d’une œuvre de 2022 – peut à tout instant voler en éclats. Si les paysages dans lesquels nous
emmène son œuvre semblent au premier abord s’apparenter à des havres de paix, ils sont aussi traversés de considérations plus graves, incarnées sous les apparences déstabilisantes de monstres ou de Centaures incertains – autre titre attribué à un tableau de 2022 – que l’on voit faire intrusion aux
côtés de figures familières.

Un matin du temps de paix, 2016 Courtesy Galerie Lelong & Co Paris

Paysages

Les formes végétales font, au même titre que la figure humaine, partie de ces silhouettes qui reviennent fréquemment dans l’univers de
Marc Desgrandchamps. Les arbres en particulier, dont la structure peut devenir
le sujet principal d’une œuvre, voire d’une exposition.Elle se
concentre sur des motifs qui nous renvoient
à nos propres perceptions du monde et à ce
que nous pensons connaître de notre époque,
à commencer par les objets qu’elle produit.
Des objets abandonnés sur le sable, délaissés
par leur propriétaire, qui nous montrent que l’artiste a aussi le regard tourné vers une réalité contemporaine. À travers celle-ci, il nous renvoie à un champ d’interrogations lié au sens même de ces objets en plastique,
devenus aussi éternels que le marbre des statues antiques

Entre passé et présent

Les scènes représentées par Marc Desgrandchamps sont traversées de références à une Antiquité appréhendée à la manière d’un monde disparu, que
notre culture contemporaine s’approprie et réinvente. L’intemporalité des figures s’accompagne paradoxalement de phénomènes de transparence, liés à la facture adoptée par l’artiste. Plutôt que de travailler la peinture à l’huile dans son épaisseur, il la dilue, obtenant ainsi une matière très fluide, à l’origine des effets de surimpression toujours à l’œuvre dans sa pratique.
L’artiste résume en une formule éclairante ce principe de superposition
temporelle :

« je suis sensible au fait qu’une passante dans la rue puisse avoir la même démarche qu’une Pompéienne il y a deux mille ans ».

Déjeuner sur l’herbe

Parmi les expériences esthétiques qui ont durablement marqué Marc Desgrandchamps, la découverte du tableau d’Édouard Manet,
Le Déjeuner sur l’herbe (1863), détient une place des plus fécondes. L’artiste n’est pas resté indifférent à la force transgressive de ce
tableau qu’il se souvient avoir vu très jeune.
De petits groupes de personnages réduits à leurs silhouettes se rassemblent dans un parc ou sur les rives d’un lac, échangent quelques paroles, installent une chaise longue ou un parasol à proximité de leurs serviettes de bain. La scène de Sans titre (2012) ou Sans titre (2013) pourrait être tirée d’un album de
famille, la trame n’en retient qu’un souvenir paisible. Les conflits ou les catastrophes qui peuvent se produire simultanément dans le monde restent hors-champ. 

Regards sur l’histoire des arts

La diversité des sources visuelles convoquées dans les œuvres de Marc Desgrandchamps témoigne de l’inépuisable curiosité intellectuelle qui nourrit sans cesse sa pratique. Il associent parfois à des thèmes personnels, nous renvoyant, dans Les Lettres par exemple, aux origines de la peinture
ou du dessin. (Dibutade)

Fragments

Dans sa peinture, Marc Desgrandchamps ne cherche pas à reconstituer une vision harmonieuse et cohérente du monde : il assume au contraire l’hétérogénéité de ses sources visuelles, provoquant par là des carambolages d’images qui peuvent s’avérer déroutants. Des formes proches de l’abstraction s’interposent. » C’est un point de vue résolument novateur qui est adopté dans
Une traversée, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les œuvres à venir.
C’est ainsi que l’exposition se clôt sur un paysage aérien, sans rien révéler de la réalité à laquelle il se rapporte.

Focus sur deux toiles

Sans Titre, 2020

Dans un cadre architectural sobre, deux silhouettes féminines dont on ne devine pas les visages contemplent une statue drapée. Leur allure contemporaine – jeans, baskets, téléphone à la main – peut faire penser à deux visiteuses dans un monument. Pourtant, comme souvent chez Marc Desgrandchamps, la scène est d’une simplicité trompeuse. À mesure qu’on regarde le tableau, elle se fait plus opaque. L’architecture est loin d’être anodine. Il s’agit d’une reconstitution de l’espace peint par Piero della Francesca dans la célèbre Flagellation du Christ (vers 1460).

Acquisition par la ville de Dijon en 2022

Sans titre, 2012

Dans un espace portuaire, une silhouette anonyme, sans visage et translucide, se fond dans un paysage lumineux. L’élégance du costume tranche avec le décor industriel. La composition est complexifiée par des amas de peinture noire flottant à la surface de la toile. Ces formes indistinctes, leitmotiv dans l’œuvre
de Desgrandchamps, fonctionnent comme des retardateurs de perception. Elles mettent la scène à distance et ajoutent une épaisseur à la toile. Le cerne blanc autour du personnage fonctionne comme un repentir apparent et relève de la même logique. Sur le mur à droite, les doubles flèches sur
fond rouge, la cible de la Royal Air Force ainsi
que l’inscription « The young mod’s forgotten story » font écho au mouvement des mod’s.
Cette contre-culture anglaise a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste
(à l’origine du terme mod’s) puis pour le blues et la soul.
Don de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2022

Informations pratiques

Temps forts de la programmation culturelle
à retrouver ici
et sur Nomade, , guide multimédia du musée des Beaux-Arts de Dijon