Se termine le 24 mai 2015
L’exposition «Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère» invite le public à découvrir, dans les Grandes Galeries du Petit Palais, le visage sombre et violent de la Rome baroque du XVI Ie siècle, souvent célébrée pour ses fastes et sa grandeur, symboles du triomphe de la Papauté. Giovanni Lanfranco, Jeune homme Le secret professionnel Charles Danzig : les Bas-fonds de Rome (podcast)
Près de 70 tableaux évoquent l’univers clandestin et interlope de la capitale représentant un aspect inédit de cette étonnante production artistique romaine du Seicento, de Manfredi à Nicolas Régnier.
Présentée à la Villa Medicis à l’automne 2014, l’exposition du Petit Palais est enrichie de nouveaux prêts prestigieux.
Pour la première fois en France, est présentée cette « Rome à l’envers », au sein de laquelle s’épanouissent le vice, la misère et les excès de toutes sortes. Pieter Boddingh Van Laer
Grâce à des prêts exceptionnels de collections privées et de grands musées internationaux comme la National Gallery de Londres, le Nationalmuseum de Stockholm, la National Gallery d’Irlande, le Louvre, la Galerie Borghèse, le Palazzo Barberini, le Rijksmuseum d’Amsterdam entre autres, le public découvre les oeuvres de grands peintres caravagesques, des Bamboccianti et des principaux paysagistes italianisants.
L’exposition réunit des artistes venus de toute l’Europe : de France comme Valentin de Boulogne, Simon Vouet, Nicolas Tournier, Claude Lorrain,
des peintres de l’Europe du Nord tels Pieter Van Laer, Gerrit van Honthorst, Jan Miel ou du sud comme Bartolomeo Manfredi, Lanfranco, Salvator Rosa ou Jusepe de Ribera. Leur production artistique a alors comme point commun
de dépeindre une Rome du quotidien privilégiant la vision « d’après nature » plutôt que celle louant le « beau idéal ». Anonyme, cercle de Bartolomeo Manfredi, Homme faisant le geste de la fica, c. 1615-1625
Ils participent à la vie nocturne de la cité et trouvent dans ses bas-fonds, ses tavernes, dans ce monde de misère, violent et grossier, où l’on boit et où l’on joue, une source inépuisable d’inspiration. Bon nombre de ces artistes, ceux venant d’Europe du Nord, se retrouvent au sein d’une société secrète, la « Bentvueghels » (les « Oiseaux de la bande »),placée
sous la protection de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique. Une vie de Bohême dont les peintres livrent parfois aussi des représentations empruntes de mélancolie, tirant des bas-fonds des toiles sublimes.
Le parcours de l’exposition évoque grâce à une scénographie spectaculaire du metteur en scène et scénographe italien Pier Luigi Pizzi, la dualité de la Rome de cette époque, entre la violence de ses bas-fonds et les fastes des palais de la Papauté.
Une application mobile est également disponible pour découvrir l’exposition grâce à une interview d’Annick Lemoine (podcast)et de Pier Luigi Pizzi, à une sélection d’oeuvres commentées ainsi que d’un jeu de piste. Jusepe de Ribera Mendiant vers 1612 Villa Borghese Rome La France nous offre un beau parcours avec Velazquez au Grand Palais, Ribera à Strasbourg, Caravage au musée Jacquemart et cette expo au Petit Palais les regardeurs podcats avec Eric de Chassey
Exposition conçue et organisée avec COMMISSARIAT Francesca Cappelletti, commissairescientifique, professeur à l’université de Ferrare Annick Lemoine, commissaire scientifique, chargée de mission pour l’histoire
de l’art à l’Académie de France à Rome-Villa Médicis, maître de conférences des
universités
texte Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Tél :01 53 43 40 00
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
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Tout d’abord c’est toujours un bonheur, de se trouver
à la Fondation Maeght, à l’ambiance si enchanteresse, au charme
inégalé, à l’atmosphère paradisiaque en ce mois de mai.
La lumière y est si particulière, que l’on a envie d’y demeurer.
la Fondation Marguerite et Aimé Maeght propose jusqu’ au 14 juin,
de s’intéresser au choix de Michael Werner, collectionneur, consacré à un seul artiste et à l’approfondissement de son oeuvre, Jörg Immendorff, « Les théâtres de la peinture ». « C’est à travers son long compagnonnage, sa passion pour son oeuvre, que nous avons choisi une suite d’oeuvres avec comme personnage principal l’artiste sur différentes scènes picturales, sociales, épiques, amoureuses, mentales ou sur la scène de l’histoire de l’art telles qu’Immendorff les a imaginées », précise Olivier Kaeppelin. « Avec Immendorff, le peintre, héros ou anti-héros, a le rôle-titre. Cette figure souvent cocasse, engagée et dérangeante, semble sortir d’une pièce de théâtre picaresque, d’un théâtre aux scènes multiples », explique Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght.
Grand dessinateur, peintre majeur, coloriste extraordinaire, Immendorff livre une vision singulière du monde, emmenant le public d’un théâtre à l’autre : celui des grandes cités comme celui des « zones glacières » de certaines époques, banquise, ainsi que celui des cafés, bars, « bas fonds » prenant parfois des allures d’enfers, sans oublier le théâtre plus intime et plus spirituel de l’Histoire de l’art. Jörg Immendorff, Bild mit Geduld 1992, 300 x 250 huile sur toile Scène 1 : l’atelier du peintre. L’atelier, tant conceptuel que réel, est omniprésent dans l’oeuvre d’Immendorff. On pense au « Voyage autour de ma chambre » de Xavier de Maistre. Immendorff, au coeur même – prisonnier ? – de son atelier est comme dans un atelier volant qui parcourt l’univers de manière parodique ou, au contraire, comme salle de spectacle où le monde vient se déverser. Jörg Immendorff sans titre 2006 Scène 2 : la scène historique et politique. L’artiste y engage sa liberté et sa responsabilité. L’oeuvre d’Immendorff est en dialogue avec son époque, parcourue par ses bouleversements. Le combat est au coeur de sa démarche : impérialisme, création et histoire allemandes, pollution ; la partition de l’Allemagne est un sujet important de son oeuvre. Dès 1968, l’artiste, entré à l’Académie des arts de Düsseldorf en 1963 après une expérience d’instituteur, crée le mouvement d’agit-prop « Lidl ». Il organise des happenings, il dérange. Il est arrêté. Un temps proche de la pensée maoïste, il nous emmène très vite vers l’art, par ses actions qui sont alors qualifiées de néo-dadaïstes. Peintre, Immendorff est associé à ces mouvements néo-expressionistes allemands qu’on appelle les nouveaux fauves (Die Neue Wilden). Avec A.R. Penck, il crée en 1976
l’« Alliance d’action RFA-RDA ». Jörg Immendorff, Café Deutschland 1992
En 1978, il entame la célèbre série « Café Deutschland », la partie la plus diffusée de son oeuvre, dont ne sont retenus que les exemples les plus singuliers.
Cette sensibilité au monde ne désertera jamais tout à fait les toiles de celui pour qui l’art a une fonction sociale. Il provoque, dénonce, explique. Pour l’artiste, l’art est un moyen préventif contre la bêtise et l’abrutissement. Scène 3 : le « paysage » épique. Le paysage romanesque où le peintre devient un explorateur, un aventurier aux côtés de ses contemporains. Immendorff est un metteur en scène. Ses peintures jouent avec des bribes de narration. L’artiste y figure auprès d’anonymes, d’acteurs intellectuels ou politiques de son temps, de figures mythologiques ou issues de contes étranges. Immendorff en appelle aux symboles, pratique l’allégorie. L’Atelier est soudain pris dans les glaces. Nous sommes dans la « glaciation des rapports sociaux », le « Grand Nord » ou, au contraire, nous sommes plongés dans des lieux renvoyant aux enfers de Vulcain, aux bas fonds de Londres du « Rake’s Progress » ou des grandes métropoles contemporaines. Jörg Immendorff The Comic Muse with Pug, 1995. Huile sur toile, diptyque 250 x 220 cm chacun. Scène 4 : le théâtre de l’amour et du désir. La figure du peintre joue avec l’érotisme, l’ambivalence des personnages. Il y a chez lui l’expression d’une « dépense » telle que l’entend Georges Bataille. Immendorff aime la provocation, l’excès. Là encore, ce n’est pas un hasard s’il est inspiré par le livret du « Rake’s Progress », les fameuses gravures de Hogarth et l’opéra d’Igor Stravinsky dont il réalise les costumes et la scénographie pour le festival de Salzburg. Son héros est livré à la folie du monde qui goûte les plaisirs et l’ivresse de l’argent, gagnés et perdus, dans un pari Faustien. Jörg Immendorff Sans titre, 1996. Huile sur toile, 150 x 130cm Scène 5 : la scène de l’Histoire de l’art. Dans nombre de ses toiles, des personnages surgissent d’oeuvres d’art ancien : l’ange de La Mélancolie de Dürer ou des figures de Cranach, mais aussi des portraits d’artistes comme Max Beckmann, Otto Dix, Francis Picabia, Joseph Beuys, Georg Baselitz ou encore son collectionneur et ami Michael Werner dans un mélange ennivrant de fiction et de réalité. Jörg Immendorff Café de Flore 1987 Scène 6 : l’image mentale. L’exposition accorde une part importante à la dernière période du peintre. Atteint par la maladie qui le paralyse, Immendorff ne peut plus peindre lui-même. Commence alors cette extraordinaire aventure où l’artiste va développer un espace unique de création. Dans l’incapacité de manier lui-même les couleurs et les pinceaux, il expérimente et réalise, avec l’aide d’assistants, une peinture construite par la projection mentale. Ces dernières toiles, allégoriques, sont des merveilles de composition dont la dimension spirituelle n’est pas absente, dans un jeu de fiction engagé par le peintre avec ce qu’il appelle parfois « le divin ». L’accent est mis sur cette partie de l’oeuvre, pratiquement inconnue en France et qui rendra justice à cette période passionnante. Jörg Immendorff sans titre 2005 « Le rassemblement des peintures, que nous avons constitué autour du travail d’Immendorff, met en lumière la compréhension de cet artiste. Michael Werner y a vu une des créations les plus importantes de ces 50 dernières années. Il n’a eu de cesse de constituer une collection qui permette de révéler, aujourd’hui, la puissance puis la complexité et la subtilité de cette oeuvre », explique Olivier Kaeppelin. (audio) Photos et texte, courtoisie Fondation Maeght Exposition Jörg Immendorff Les théâtres de la peinture Collection de Michael Werner Fondation Marguerite et Aimé Maeght
623 chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul de Vence
www.fondation-maeght.com
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« Oeuvres de la Collection Frieder Burda”
dans leMusée Frieder Burda
Parallèlement à l’exposition „Arnulf Rainer“(sur mon blog)
Commissariat : Helmut Friedel
Georg BaselitzDer Hirte Georg Baselitz, compte parmi les artistes les plus influents de notre époque
et sa virtuosité, son caractère prolifique, suscitent un enthousiasme
sans cesse renouvelé.
Il est présent dans la Collection Frieder Burda avec quatorze tableaux et deux sculptures qui permettent une bonne lecture de son évolution depuis 1963.
Dès les années 1960, Baselitz conteste, tant en matière de style que de thématique,
le dogme académique du non-figuratif qui alors fait loi.
Ses portraits, réalisés au milieu des années 1960, de Héros expressifs et massifs,
reflètent l’état émotionnel intérieur de l’artiste tout comme le positionnement
général de la génération d’après-guerre. Georg Baselitz Lesende Mutter
Des aspects formels occupent ensuite une place de plus un plus importante dans sa peinture, et de son exploration du rôle à donner à la forme et la couleur dans l’art résultent en 1966 ses tableaux-fractures, dans lesquels les motifs sont découpés, fragmentés et recomposés.
À partir de 1969, Baselitz fait subir un changement littéralement renversant au contenu du tableau. La perception est détournée de l’image et dirigée sur l’organisation de la forme et de la couleur dans le tableau. Ces travaux puissants succède dans les années 1990 un nouveau mode d’expression, et des oeuvres d’une légèreté inhabituelle aux couleurs diluées voient le jour, tandis qu’à partir de 2005 l’artiste reprend des motifs importants de son parcours artistique et les soumet à des réinterprétations virtuoses.
Les oeuvres de Georg Baselitz seront montrées parallèlement à la grande rétrospective d’Arnulf Rainer. Cela permet aux visiteurs de découvrir les points communs des deux artistes tant pour leurs sujets que pour leur manière de peindre. Museum Frieder Burda Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0 ·
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Martin Boyceest un artiste écossais qui réalise sculptures et installations.
L’exposition au Museum für Gegenwartskunst (musée d’art contemporain)
présente des oeuvres sculpturales et des installations telles que Do Words Have Voices, une installation composée de plusieurs éléments pour laquelle Boyce a reçu le prestigieux prix Turner en 2011.Des photographies, collages et oeuvres matérielles résultant de 14 années de production artistique complèteront cette exposition individuelle, la deuxième du genre consacrée à cet artiste en Suisse (la première eut lieu en 2007 au Centre d’Art Contemporain Genève) et la plus importante de tous les temps. Martin Boyce
Né en 1967 à Hamilton dans le South Lanarkshire (Royaume-Uni), Martin Boyce a étudié dans les années 90 à la Glasgow School of Art ainsi qu’au California Institute for the Arts (CalArts) à Los Angeles.
L’exposition présente des pièces majeures de son oeuvre, telles que Do Words Have Voices, ainsi que le nouvel arrangement d’un ensemble de travaux qu’il a présenté lors de la Biennale de Venise en 2009 avec le titre No Reflections.
Les premiers travaux de Boyce sont marqués par une multitude de références, parmi lesquelles figurent les grands noms du design moderne : Charles et Ray Eames, Mies van der Rohe ou Jean Prouvé. Boyce démantèle par exemple des chaises d’Arne Jacobsen et réalise des mobiles à l’aide des morceaux, il détourne aussi des systèmes d’étagères modulaires en créant des sculptures à partir de ceux-ci.
Certaines de ses oeuvres sont aussi influencées par la réception du cinéma américain. Ainsi, chez Boyce, le générique de North by Northwest d’Hitchcock
(en français La Mort aux trousses) devient le point de départ pour l’élaboration de tapisseries, textes muraux et cendriers, et on peut même le retrouver dans les diagonales du quadrillage incliné d’une poubelle conçue par l’artiste. Boyce détourne aussi des références littéraires et de la culture pop.
Certains titres de ses travaux peuvent dériver de groupes musicaux
comme New Order et Joy Division ou être empruntés à des romans
de Virginia Woolf et Michael Ondaatje.
Une pochette de disque conçue par Peter Saville, la teinte d’une campagne
publicitaire de Gucci ou la retransmission télévisée du procès d’O.J. Simpson lui fournissent des signes visuels qu’il s’approprie librement.
Il s’agit de formes largement déterminées par les idéaux éthiques et économiques d’une culture en particulier, mais aussi de formes liées aux expériences biographiques de l’artiste. Les travaux issus de cette phase illustrent la manière dont les nostalgies individuelles sont entremêlées aux surfaces et aux traumatismes des espaces sociaux et des idéaux.
A partir de 2005, Boyce réduit de manière radicale son système de référence. Au coeur de son travail figure désormais une trame formelle qui dérive de la conception cubiste et géométrique de Joël et Jan Martel.
En 1925, ces frères jumeaux français avaient construit quatre arbres en béton pour un jardin de l’architecte d’avant-garde Robert Mallet-Stevens. En procédant à l’étude méticuleuse de ces sculptures, Boyce a isolé leur principe formel et l’a traduit en un motif. Sur la base de ce motif, l’artiste élabore un vocabulaire formel dont l’ensemble des motifs renvoie aux éléments d’espaces intérieurs et extérieurs construits.
Comme le montre l’exposition, Boyce procède fréquemment à des regroupements d’éléments sculpturaux individuels sous forme d’installations qui évoquent des lieux concrets, tels que des parcs publics ou des terrains de jeux, mais qui demeurent cependant imaginaires et oniriques – comme s’il s’agissait de traces de quelque chose qui a désormais disparu. C’est le cas par exemple de l’eau, certes imperceptible dans l’installation, mais dont la présence imaginaire est évoquée dans l’oeuvre Evaporated Pools à travers les feuilles d’arbres mortes qui résultent d’un processus d’évaporation.
Il en est même avec le vent qui semble avoir répandu les feuilles sur le sol et qui les balaie. La série photographique A Partial Eclipse présente des prises de vue d’espaces intérieurs et extérieurs réalisées par Boyce à divers endroits, souvent lors de voyages. Elles aussi témoignent du fait que l’artiste considère la forme et l’environnement construit comme une sorte d’empreinte parcourue à différents degrés par l’élaboré et l’imprévu.
Les espaces de Boyce constituent des fantasmagories caractérisées par une combinaison unique – déjà présente dans les arbres des frères Martel – entre représentation poétique de la nature et esthétique industrielle.
L’exposition bénéficie du soutien du Fonds für künstlerische Aktivitäten im Museum für Gegenwartskunst der Emanuel Hoffmann-Stiftung und der Christoph Merian Stiftung.
Il permet également aux visiteurs de bénéficier d’une entrée gratuite au Museum für Gegenwartskunst jusqu’à la fin de l’année. Ce fonds, qui apporte régulièrement son soutien au programme d’expositions du Museum für Gegenwartskunst depuis plus de vingt ans, souhaite, à travers ce geste généreux, convier la population de Bâle et de sa région à venir découvrir le musée en bordure du Rhin durant l’année de fermeture du Kunstmuseum.
L’exposition est également soutenue par la Stanley Thomas Johnson Stiftung, la Ernst und Olga Gubler-Hablützel Stiftung et la Stiftung für das Kunstmuseum
Commissaire : Søren Grammel Publication
A l’occasion de l’Art Bâle (à partir du 18 juin 2015) paraît une publication gratuite issue de la série Manual. Celle-ci sera à disposition des visiteurs au Museum für Gegenwartskunst. Cette publication pourra être également téléchargée au format PDF sur le site du musée.
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Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, les oeuvres des maîtres anciens de la Öffentliche Kunstsammlung Basel restent accessibles durant la fermeturedu bâtiment principal du Kunstmuseum Basel.
Musée des cultures de Bâle
Du 11 avril 2015 au 28 février 2016, celles-ci sont réunies au Museum der Kulturen Basel – Musée des cultures, place de la cathédrale, et présentées dans le cadre de l’exposition Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel.
L’exposition se tient dans la grande salle ouverte sur deux niveaux, ce qui
permet également aux visiteurs de découvrir la collection du musée hôte.
Au sein de la Öffentliche Kunstsammlung Basel, les oeuvres de la Renaissance du nord des Alpes constituent le coeur du fonds des maîtres anciens.
Elles comptent parmi les premières pièces de l’histoire de la collection et figurent parmi les joyaux de l’histoire de l’art conservés au Kunstmuseum Basel.
Hans Holbein le Jeune, portraits d’Amerbach et d’ Erasme Jacob Meyer et son épouse
La collection d’art du Kunstmuseum est la plus ancienne collection publique du monde : son noyau est le Cabinet Amerbach, avec ses trésors incomparables de l’art suisse et
allemand du début du XVIe s. Acquis par la municipalité en 1662, ce cabinet fut confié au fonds universitaire. Grâce à son origine, le Musée des Beaux Arts de Bâle possède
le plus nombre d’oeuvres de Hans Holbein le jeune.
Le fils de l’éditeur et jurisconsulte baloîs, Bonifacius Amerbach était amicalement attaché à Holbein le jeune et qu’Erasme de Rotterdam était leur ami commun,
c’est ainsi qu’on peut contempler leurs portraits peints
par leur ami commun. Le bâtiment principal du musée qui abrite en temps normal ces chefs d’oeuvre est fermé depuis début février 2015 jusqu’à mi-avril 2016 en raison de travaux de rénovation. Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, ces oeuvres pourront être admirées des visiteurs du 11 avril 2015 au 28 février 2016 au Museum der Kulturen Basel dans le cadre de l’exposition intitulée Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel. D’autres se trouvent au musée d’art contemporain de Bâle, Gegenwarthkunst « de Cézanne à Richter ».
C’est l’occasion idéale de contempler sans être noyer sous la masse ou de succomber au syndrome de Stendhal, tous ces chefs d’oeuvre à hauteur
des yeux.
Hans Baldung Grien
Si le nom du Kunstmuseum Basel est aujourd’hui connu aux quatre coins du monde, cela s’explique notamment par la présence du fonds d’oeuvres d’Hans Holbein le Jeune le plus riche au monde. La plupart de ces pièces n’ont jamais quitté la ville, car c’est ici, à Bâle, que le génie d’Holbein s’est pleinement épanoui durant deux décennies, avant le départ de l’artiste pour la cour d’Angleterre. Il y a un portrait poignant que Holbein a peint, de son épouse Elsbeth avec ses deux enfants, poignant si l’on sait qu’il ne les reverra plus, après son départ de Bâle.
Hans Holbein le Jeune, portrait de son épouse et de ses 2 enfants, 1528-29
Le trésor pictural qu’il a laissé derrière lui a aiguisé le goût des Bâlois pour l’art du Moyen Âge tardif et de la Renaissance : nombreux sont ceux qui constituèrent alors de remarquables collections.
La sélection d’oeuvres présentée au Museum der Kulturen offre l’occasion de mettre l’accent sur le résultat de cette activité de collection. Le retable du Miroir du Salut, la Porte Dorée et le Saint Christophe de Konrad Witz exécutés dans la première moitié du XVe siècle constituent les premières pièces de ce florilège de tableaux de maîtres anciens parmi les plus précieux.
Les oeuvres du père d’Holbein, Hans Holbein l’Ancien, portraitiste et peintre de retables, nous mènent jusqu’au seuil de l’époque moderne que nous franchissons magistralement avec les oeuvres du fils : parmi les onze Holbeins, les panneaux du maître d’école, le Christ mort au tombeau et le portrait de la famille occupent une place de choix. La Crucifixion de Matthias Grünewald, les tableaux sacrés et profanes d’Hans Baldung Grien, ainsi que le Jugement de Pâris et le Portrait capsulaire de Martin Luther et de son épouse par Lucas Cranach l’Ancien entrent dans la ronde des chefs-d’oeuvre.
Le rôle joué par les artistes suisses dans l’essor de la Renaissance est illustré par les oeuvres du Bernois Niklaus Manuel, dit Deutsch, et de Tobias Stimmer, grand voyageur natif de Schaffhouse. Ses portraits grandeur nature d’un porteur de bannière zurichois et de son épouse témoignent de façon saisissante de l’apogée de la bourgeoisie au XVIe siècle.
La salle d’exposition du Museum der Kulturen Basel, ouverte sur deux niveaux, permet une vue synoptique de l’ensemble des tableaux. Il est également possible, à partir du même point, de découvrir les collections de l’institution hôte. Un cycle d’événements programmés en soirée permet d’instaurer un dialogue entre les tableaux des maîtres anciens présentés dans l’exposition et une sélection d’objets issus de la collection ethnographique. Un duo, à chaque fois différent, formé de commissaires d’exposition des deux musées propose d’explorer des questions sociales, politiques et religieuses. Cela permet de souligner des différences culturelles mais aussi des points communs.
Le premier événement autour de la thématique « Les vêtements font les gens : mode, représentation et matérialité du pouvoir »
aura lieu mercredi 24 juin 2015 de 18h30 à 19h30. Bodo Brinkmann, est le commissaire de l’exposition.
Cet événement est public, l’entrée est gratuite.
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Le 4 mai 2015, Eva Aeppli est décédée. Elle avait eu 90 ans deux jours plus tôt.
L’artiste, née en 1925 à Zofingue (AG), (Suisse) avait commencé sa carrière dans les années 1950. Elle avait été, durant dix ans, la première épouse de Jean Tinguely. Elle est décédée lundi à Honfleur, en France.
L’artiste entama son parcours au début des années 1950, alors qu’elle vivait à Bâle, et poursuivit à Paris à partir de 1952, où elle partagea avec son mari, Jean Tinguely, un atelier dans l’impasse Ronsin. Eva Aeppli, photographiée en 2006. Image: Keystone
Elle avait commencé sa carrière dans les années 1950 par des dessins au fusain. Ses thèmes favoris tournaient déjà autour de l’homme désespéré.
Des formats plus imposants ont suivi avec des danses des morts, des squelettes, des crânes, des têtes ou des mains. Vinrent ensuite les fameuses figures grandeur nature en étoffe: des personnages isolés ou en groupecomme «La Table», «Groupe 48» ou «Hommage à Amnesty International».
Son oeuvre tardive est dominée par des têtes en étoffe et bronze disposées cycliquement. Eva Aeppli les appelait groupes de «planètes», «faiblesses humaines» et «signes astrologiques».
Elle réalisa des dessins et des petites poupées marionnettes, puis, dès 1960, des tableaux ainsi que des personnages en tissu grandeur nature et des groupes de figurines. Son dernier cycle d’oeuvres comprend des têtes en bronze et des moulages de têtes en tissu dans des séries comme les Planètes, les Faiblesses humaines ou les Signes du Zodiaque.
Séparée de Jean Tinguely depuis 1960, elle garda toute sa vie avec lui un contact amical et, en 1990, ils réalisèrent pour la première fois des sculptures en commun.
L’oeuvre d’Eva Aeppli est d’une grande profondeur, elle traite de la mort, de la fugacité, et incite à la réflexion. Elle relève d’une rare singularité, fait fi de tous les courants et influences qu’elle a pourtant connus de près par les nombreux artistes avec lesquel(le)s elle était liée. Daniel Spoerri, un ami proche, écrivait en 1985 à son sujet : « Eva Aeppli est l’artiste la plus rigoureuse et la plus droite que j’ai jamais connue. Guidée uniquement par sa propre boussole, elle n’a pas hésité à commencer à peindre en 1960, dans un milieu ou (plus) personne ne peignait. Elle n’avait, et n’a toujours pas d’autre choix que d’être elle-même. Dans son combat à la vie à la mort, c’est elle qui a gagné ; et son oeuvre, notamment depuis qu’elle fait couler en métal ses figurines en tissu, a acquis une spécificité qui est aujourd’hui unique en sculpture.
Ces têtes semblent dissociées de tout, comme venues d’un autre monde, elles n’ont rien à avoir avec ce que nous sommes, elles sont les messagères du cosmos.
Mais ça lui est complètement égal ; elle n’a que faire de l’agitation artistique, du public et des mondanités. Dans sa sphère privée, qu’elle défend avec virulence presque, elle vit reculée, en compagnie des étoiles, des fleurs, de quelques animaux et de rares individus.
Elle est ma meilleure amie, et la plus ancienne. »
C’est d’ailleurs dans l’entrepôt artistique de Daniel Spoerri, à Hadersdorf/Au, que s’est tenue en 2010 la dernière grande exposition des oeuvres d’Eva Aeppli.
Le Musée Tinguely lui avait consacré une rétrospective en 2006 – qui portait surtout sur les Livres de vie –, et en 2008, à l’occasion de la donation par son frère Christoph Aeppli, ce sont toutes les têtes en bronze de l’artiste qui y furent présentées. La correspondance y était exposée, on pouvait notamment voir une lettre adressée à Niki de St Phalle, annotée par cette dernière où elle écrivait (il y a longtemps qu’Eva ne m’a fait de reproches) !!!
photos courtoisie musée Tinguely sauf la 1ere
Le Musée Frieder Burdade Baden Baden consacre une grande rétrospective composée de plus de 100 oeuvres réalisées entre 1949 et ce jour, à l’artiste autrichien Arnulf Rainer qui vient de fêter son 85e anniversaire. L’exposition, organisée en coopération avec l’Albertina de Vienne, met une nouvelle fois en lumière toute la diversité et l’importance de l’oeuvre d’un artiste comptant parmi les figures centrales autant qu’uniques de l’histoire de l’art. Arnulf Rainer (né en 1929 à Baden Lès Vienne) a dès le départ fait partie des plus grands noms de la Collection Frieder Burda.
Si vous êtes déprimé ce n’est pas cette exposition qui va vous remonter le moral. Tout est conjugué avec la couleur noire, la souffrance, la douleur. C’est l’occasion de se replonger dans le livre de l’ historien médiéviste Michel Pastoureau « Noir : Histoire d’une couleur, 2008« . Rien à voir avec les Outrenoirs abstraits de Soulages, ni avec la profondeur d’un Rothko, ici tout est cash presque trash. Il donne l’impression d’avoir vécu la passion du Christ, les toiles montrant des croix, sont saisissantes de tragédie, tantôt avec un membre, une tête, une jambe, un coeur saignant de douleur. Rien d’étonnant lorsque l’on se penche sur sa biographie, jeunesse sous mescaline, existence de bohème.
L’exposition a été conçue en étroite collaboration avec l’artiste par Helmut Friedel,directeur du Musée Frieder Burda, et grand connaisseur de l’oeuvre, et elle a déjà été montrée à l’Albertina de Vienne où elle a rencontré un grand succès. « Nous sommes très heureux, après son passage réussi à l’Albertina, de pouvoir montrer maintenant l’exposition dans le cadre remarquable du Musée de Baden-Baden, et de la confronter à un public extérieur après cette manifestation à domicile. Les 85 ans de Rainer constituent une occasion idéale de rendre hommage à cet éminent artiste de notre temps. »
L’éventail des travaux exposés, dont certains remontent au début des années 50, s‘étend de ses premières oeuvres, les « créations centrales »,« surpeintures » et crucifixions – aux masques mortuaires réalisés après 1976 et aux « peintures voilées » postérieures à 1995, en passant par les autoreprésentations des Face Farces à partir de 1969, les Body Poses et leurs remaniements.
Arnulf RAINER
Ailleurs, il semble manier, l’autodérision avec virtuosité, contraste incroyable avec les crucifixions. On pourra en outre voir des travaux réalisés tout récemment. Parallèlement aux pièces exposées comptant parmi les nombreuses oeuvres de l’artiste abritées par la Collection Frieder Burda, l’exposition comprend des tableaux ayant été mis à disposition par des musées internationaux ou prêtés par des particuliers. L’exposition s’articule autour de divers groupes d’oeuvres à chacun desquels Rainer a travaillé obsessionnellement, et permet de saisir, également dans le cadre de la présentation au Musée Frieder Burda, le parallélisme entre les diverses stratégies artistiques adoptées dans son oeuvre. Les célèbres surpeintures (Übermalungen), qui poursuivent en un processus pictural permanent la dissolution du tableau d’origine, prennent bien souvent le propre Moi pour sujet et se transforment alors en un acte relevant de la performativité. Ce travail autocentré systématique sur son propre visage ou son propre corps ne trouve toutefois pas ses racines dans le narcissisme. Bien au contraire : l’existence artistique devient le seul moyen de légitimer l’art à l’ère de sa fin. Ces tableaux deviennent ainsi l’expression d’une certaine absence de parole : « pour Rainer, il n’y a plus rien à communiquer si ce n’est le rappel de sa propre existence », comme le dit Helmut Friedel.
La croix demeure un motif récurrent dans l’oeuvre de Rainer. L’artiste se réfère d’une part au symbolisme chrétien, y voit par ailleurs « un système central d’orientation de l’être humain, des coordonnées fondamentales décisives », poursuit le commissaire d’exposition Helmut Friedel, « sans lesquelles aucun ordre au monde ne semblerait possible ». Les masques, et en particulier les masques mortuaires, tout comme les références aux faces grimaçantes de Franz Xaver Messerschmidt, mettent une nouvelle fois en avant une affinité latente, dans les univers picturaux de Rainer, avec les thèmes de la douleur et de la mort. Débutant avec la représentation réalisée très tôt du « Rainer mourant » en 1949, et enchâssés dans le contexte viennois, les moments de vécu existentiel et psychologique – sinon psychotique – et leur fort potentiel créatif jouent constamment un rôle important. « Dès le début, Rainer a été lié à l’image de la mort, la mort apparaît dans son oeuvre comme une forme ultime de la folie. L’exploration des frontières du psychique est une ligne qui traverse l’ensemble de son oeuvre » (Helmut Friedel).
Il consacre une série à van Gogh souffrant, douloureux, fou, les yeux exorbités. Fasciné par la mort, Rainer a crée les séries de Hiroshima, des dessins sur des photographies de la ville détruite. On a le sentiment que toute la souffrance du monde le concerne. Rainer est resté sans jamais faillir systématiquement fidèle à sa position solitaire dans le monde de l’art international des dernières décennies. Comme le montre le catalogue détaillé, les confrontations avec des mouvements artistiques parallèles tels que l’Art informel, Zero ou même l’Actionnisme viennois ont régulièrement eu lieu, mais l’oeuvre de Rainer ne peut être comparé à aucun autre. Peu d’autres que lui ont, dès le début, développé des manières de procéder aussi radicales dans le cadre d’une recherche sans compromis de moyens d’expression. Aux côtés de Gerhard Richter, Sigmar Polke et Georg Baselitz, Maria Lassnig (dont il fait la connaissance en 1947) et Bruce Nauman ou Yves Klein, il compte ainsi parmi les artistes majeurs de l’après-guerre jouissant d’un renom international depuis les années soixante. Arnulf Rainer vit et travaille en Autriche, en Allemagne et à Ténériffe. Museum Frieder Burda · Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden Telefon +49 (0)7221 39898-0 · www.museum-frieder-burda.de passmusées acceptés audio-guides images et catalogue courtoisie du musée Frieder Burda
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