Caroline-Louise de Bade « Die Meister-Sammlerin »

En 2015, Karlsruhe célèbre les 300 ans d’une cité fondée par le margrave
Charles Guillaume. Tout au long de l’année, les institutions culturelles, partenaires, associations et citoyens orchestrent une série de manifestations rendant hommage à l’histoire de la ville.
Une grande cérémonie d’ouverture du tricentenaire a été organisée le  17 juin 2015.
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Grand temps fort de cette année de commémorations, le festival d’été (Festivalsommer) (du 17 juin au 27 septembre 2015) se déroule principalement au château baroque de Karlsruhe. C’est là que s’est déroulé le grand spectacle d’ouverture du festival d’été, le 20 juin 2015. Ce spectacle a fait également office de cérémonie officielle d’inauguration du tricentenaire. Au programme de cette soirée riche en événements : représentations théâtrales et musicales, jeux de lumières, murs d’éclairage en LED retraçant l’histoire de la ville, et feux d’artifices.
Jusqu’au 27 septembre 2015, il ne faut pas  manquer de visiter le pavillon du jardin, juste derrière le château : c’est le point d’information central du festival, et un point de rencontre pour les festivaliers. Le pavillon est également le théâtre de multiples représentations : pièces de théâtre, spectacles musicaux et de danse, projections de films, cabarets, séances de littérature…
Ce pavillon peut accueillir jusqu’à 2 000 spectateurs en plein air. Il comporte aussi un café et une terrasse panoramique promettant une vue superbe sur le château.

Jean-Étienne Liotard La Princesse Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, 1745 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Jean-Étienne Liotard
La Princesse Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, 1745
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Côté expositions, le Staatliche Kunsthalle (le musée national des Beaux-Arts) présente une exposition dédiée à la princesse Caroline-Louise de Bade, collectionneuse passionnée de peintures de maîtres hollandais du XVIIe siècle et de peintres français du XVIIIe siècle (du 30 mai au 6 septembre 2015).
Le Musée régional de Bade (Landesmuseum) présente l’exposition
« Karlsruhe 1715-2015 – Point de rencontre de cultures entre la France et l’Allemagne ».
 
Jean Siméon Chardin Nature morte à la bouteille et aux fruits, vers 1728 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Jean Siméon Chardin
Nature morte à la bouteille et aux fruits, vers 1728
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

 
La cérémonie de clôture se tient le dimanche 27 septembre 2015.
La grande exposition consacrée à Caroline-Louise de Bade,
est le résultat d’une coopération entre la Kunsthalle de Karlsruhe, les
Archives générales du land de Bade-Wurtemberg et l’Université de la
Suisse italienne.
Madame Theresia Bauer, ministre des Sciences, de la Recherche et de la Culture du land de Bade-Wurtemberg
ainsi que Son Altesse Royale le prince Bernard de Bade, ont inauguré à la Kunsthalle de Karlsruhe cette grande exposition du land de Bade-Wurtemberg.
 
Lettre de Voltaire à Caroline-Louise datée du 2 février 1759 © GLA Karlsruhe, FA 5 A Corr. 17, 62 (propriété de la Maison de Bade)
Lettre de Voltaire à Caroline-Louise datée du 2 février 1759
© GLA Karlsruhe, FA 5 A Corr. 17, 62
(propriété de la Maison de Bade)


Cette manifestation permet aux visiteurs de se replonger dans l’époque
des Lumières et de la fondation de la ville. Elle soulignera aussi le rôle déterminant joué par la princesse dans l’affirmation de Karlsruhe en tant que haut-lieu des arts et
des sciences.
Monsieur Winfried Kretschmann, ministre-président du land de Bade-
Wurtemberg, ainsi que S.A.R. le prince Bernard de Bade, assurerent le
patronage non seulement de cette exposition, mais aussi de celle
consacrée au margrave Charles-Guillaume (1679-1738) présentée au
Badisches Landesmuseum. Ces deux grandes manifestations permettent
ainsi à la population de redécouvrir le patrimoine hérité du XVIIIe siècle.
Caroline-Louise de Bade La Mort de Cléopâtre, 1764 (copie d’après Caspar Netscher) © The Royal Academy of Fine Arts/The Academy Council, Copenhague
Caroline-Louise de Bade
La Mort de Cléopâtre, 1764 (copie d’après Caspar Netscher)
© The Royal Academy of Fine Arts/The Academy Council,
Copenhague

Caroline-Louise de Bade, collectionneuse passionnée, fut une personnalité
remarquable de l’époque des Lumières. Élevée à la Cour de Hesse-
Darmstadt, où elle bénéficia d’un enseignement scientifique, elle se
distingua très tôt par son intelligence remarquable et sa profonde culture.
À telle enseigne qu’elle fut surnommée « la Minerve de Hesse » dès 1751,
date de son mariage avec le margrave Charles-Frédéric de Bade-Durlach.
Elle s’était même fait remarquer pour ses talents artistiques dès 1745,
après avoir été l’élève du peintre genevois Jean-Étienne Liotard qui lui
avait notamment enseigné l’art du pastel.
D’après Linné Carolinea Princeps, vers 1775 Badische Landesbibliothek Karlsruhe © Badische Landesbibliothek
D’après Linné
Carolinea Princeps, vers 1775
Badische Landesbibliothek Karlsruhe
© Badische Landesbibliothek

En tant qu’épouse du margrave, elle mit à profit sa position
pour rassembler à Karlsruhe une vaste collection d’estampes et de tableaux,
aidée en cela par un réseau de correspondants couvrant toute l’Europe
et par des agents en oeuvres d’art établis à Paris, Rome et Amsterdam.
La margravine faisait ainsi partie des cercles d’amateurs
d’art internationaux qui, tout comme elle, ne dédaignaient pas de peindre,
dessiner ou réaliser eux-mêmes des estampes.
Gabriel Metsu, La Cuisinière, 1655–58 © Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Gabriel Metsu,
La Cuisinière, 1655–58
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Conformément aux usages académiques de l’époque, elle
s’exerça à copier des oeuvres de maîtres, qu’elle commença d’emprunter
en 1757 dans la collection que l’Électeur palatin avait réunie à Mannheim.
C’est ainsi qu’elle s’affirma tout d’abord en tant qu’artiste, puis comme une
collectionneuse avertie estimée dans toute l’Europe.
Au coeur de la grande exposition de Karlsruhe se trouvent la plupart des
deux cents tableaux ayant jadis fait partie du Cabinet de peinture de
Caroline-Louise. Ces oeuvres, toujours conservées à Karlsruhe et acquises
par la princesse aux alentours de 1760, c’est-à-dire vers la fin de la guerre
de Sept-Ans, sont principalement dues à des maîtres flamands et
hollandais du XVIIe siècle (Teniers, Rembrandt, Dou, van Huysum), ainsi
qu’à des peintres français du XVIIIe (Boucher, Chardin, Vernet).
L’exposition est aussi l’occasion de faire revenir à Karlsruhe, sous forme
de prêts, divers tableaux d’Antoine van Dyck (National Gallery
Washington), Willem van de Velde (National Gallery London), Gabriel
Metsu (Museo de arte Thyssen-Bornemisza) et Maria van Oosterwyck
(Denver Art Museum).
 
Rembrandt Harmenszoon van Rijn Autoportrait, vers 1650 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Rembrandt Harmenszoon van Rijn
Autoportrait, vers 1650
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Outre ces toiles issues du Cabinet de peinture de Caroline-Louise,
l’exposition présente quelque 135 oeuvres faisant l’objet d’un prêt qui
illustrerent comment la margravine a pu affiner son goût grâce à ses
agents et conseillers internationaux, ainsi qu’à ses contacts avec divers
savants, artistes et collectionneurs. Parmi les nombreux tableaux de
Jean Étienne Liotard faisant partie de ce groupe, on remarque tout
particulièrement le célèbre autoportrait du maître, conservé aux Offices de
Florence, ainsi que le portrait de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche et
de son époux François, qui fait partie des collections de Weimar.
Divers tableaux de François Boucher et Joseph Melling, un des
élèves du maître français devenu Premier peintre à la Cour de Karlsruhe.
 
François Boucher Madame de Pompadour, 1758 © Scottish National Gallery
François Boucher
Madame de Pompadour, 1758
© Scottish National Gallery

 
L’exposition soulignera également dans quelle mesure Madame de
Pompadour a pu être un exemple pour Caroline-Louise, et quel rôle ont
joué ses liens d’amitié avec les intellectuels et amateurs d’art de son
temps. La princesse ayant par ailleurs fait preuve de goût et de facultés
d’analyse en rassemblant des collections de porcelaines et de curiosités,
l’exposition ne manquera pas non plus de présenter plusieurs pièces de ce
type.
Commissaires de l’exposition : Dr Holger Jacob-Friesen (directeur), Dr
Astrid Reuter, Mme Sarah Salomon, Dr Max Tillmann, Dr Katharina Weiler.
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Hans-Thoma-Straße 2-6
D-76133 Karlsruhe
Tél. : + 49 (0) 721 926 33 59
www.kunsthalle-karlsruhe.de
Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Tarifs 12 € / 9 € (réduit), 3 € (scolaires)
Visites guidées publiques En langue française :
les samedis à 14h30

Passport culturel KULTURmalVIER donne accès,
jusqu’au 6 septembre 2015, avec le même billet, valable pendant 2 jours, à quatre grandes expositions :
Charles Guillaume au Badisches Landesmuseum ,
Caroline Louise à la Kunsthalle, Friedrich Weinbrenner à la
Städtische Galerie et Globale au ZKM .
Prix : 21 € / 17 € (réduit)
Plus d’informations sur l’offre touristique et sur le Festival
d’été du Tricentenaire :
www.karlsruhe-tourismus.de
www.ka300.de

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.