Regard contemporain sur la Nativité, création de Sylvain Dubuisson
Bien que Noël soit passé, je vous propose une œuvre originale, minimaliste, dont je vous livre le commentaire du curé de la Madeleine.
Elle est visible jusqu’au 23 janvier 2011.
La maison Bernardaud a proposé d’être le maître d’œuvre d’une crèche contemporaine en porcelaine créée par Sylvain Dubuisson. Nous avons été enthousiasmés par ce projet pour trois raisons. D’abord, faisant appel à un artiste contemporain, cette crèche reprend une tradition remontant au XIIIème siècle avec saint François d’Assise qui, pour la première fois, reproduit à Greccio (Italie) la crèche de Bethléem. Ensuite ce projet permettra à ce monument historique qui reçoit plus de 600.000 visiteurs par an, d’offrir aux nombreux passants, à l’occasion de Noël, un instant de calme et de recueillement. Enfin, nous aimons l’idée qu’une œuvre d’art contemporaine soit présentée dans une église traditionnelle et ainsi annihile les frontières. Cette œuvre originale est non figurative. Sa blancheur illuminée traduit le mystère de Noël. Une musique araméenne, langue parlée par Jésus, incite à une méditation sur le sens de cette fête. La pureté de l’œuvre exposée transcende notre regard et nous évoque cette citation de la Bible : « Le peuple de Dieu qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Isaïe 9,2).
Père Daniel Ponsard, Curé de La Madeleine
« Tout est symbole. Tout se regarde, d’un côté comme une simple matérialité, de l’autre comme une suite de signes. Joseph a construit la grotte avec les matériaux qu’il travaille aujourd’hui, le multipli de bouleau. Il a réalisé le dôme géodésique avec soin et précision et la parfaite exécution de l’ouvrage s’accorde avec sa sagesse et la réalité de son incarnation. Marie a déployé son voile d’organza tout autour de la crèche pour protéger l’enfant et au-delà de lui le mystère de sa naissance. On ne s’étonne plus que le lieu désigné pour l’événement irradie tout entier depuis l’intérieur sa lumière filtrée au travers de la porcelaine avec chaleur. Les étoiles argentées elles-mêmes sont disposées dans ce firmament qui confond la roche et le ciel. Le sable du désert a soufflé jusqu’à l’intérieur de la grotte pour adoucir l’apparition de l’enfant ; et son auréole, qui d’ordinaire n’est perceptible que par les élus, est là, à la vue de tous pour nous émerveiller de sa divinité. Et en tendant l’oreille, les chants araméens nous mènent sans heurt sur le lieu même du mystère. »
Sylvain Dubuisson
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