Dernier Carat pour le festival TRANS(E)

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du vendredi 5 au samedi 13 mars 2010
Dédié à l’expression artistique allemande, française et suisse, TRANS(E), trans(e)versal et trans(e) frontalier, propose pour sa troisième édition des spectacles de théâtre, musique, danse, vidéo et des installations à la croisée des langues et des formes, créés par des artistes emblématiques mais aussi par des nouveaux talents à découvrir.
Laissez-vous trans(e)porter par des œuvres à la pointe de la création contemporaine !
entrée libre
GOYA
de Rodrigo Garcia – Christophe Greilsammer

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Ce spectacle est une déambulation dans la ville. Vous montez dans un bus et vous voyagez dans une écriture, un univers. Il ne s’agit pas de n’importe quel monde, car vous êtes chez Rodrigo Garcia, l’artiste argentin le plus
brillant de la décennie, celui qui secoue littéralement la France depuis qu’il y crée ses spectacles-performances, provocateurs, radicaux et géniaux.
Il est l’auteur de Goya, texte que Christophe Greilsammer met en scène en tâchant d’en respecter le caractère irrévérencieux. Et le mot reste faible concernant Garcia. Un père entraîne ses fils et un philosophe dans un périple
qui doit les mener aumusée du Prado où sont exposées des oeuvres de Goya.
Mais il les embarque surtout dans une logorrhée où s’entremêlent le foot, la culture gratuite pour tous, la consommation de substances illicites, la rage de vivre, l’art en partage, le goût de la fête…img_3603.1268516180.jpg
Dans le bus qui traverse la ville, le comédien partage son bout de scène improvisée avec un DJ qui mixe en direct, ajoutant à l’aventure une note rock and roll. Et ça n’est que le début de l’histoire. Parce que dans le bus, l’acteur ne s’en tiendra pas là. Suspense, surprises et soubresauts assurés. La promenade est tellement agréable, que vous avez envie de partager avec le comédien et que vous laissez, aller à lui parler et à parler à votre voisin, au grand dam de Sara Bernard, qui faisait partie des spectateurs. Puis il vous quitte pour aller jouer au foot, et vous vous sentez abandonné, sa présence vous manque déjà ! C’est à la descente du bus, que SB rousse, vous interpelle vertement, pour vous prier de rester dorénavant devant votre téléviseur,img_3596.1268515992.jpg, c’est que nous y étions dans le bus et devant la télé … que vous manquez de respect à l’acteur, je veux bien être coupable, mais il y a l’art et la manière de dire les choses, même si l’on est mécontente. Je la rencoie aussi à l’opéra dans le passé, où le public discourait et dînait ! La prochaine fois, il faudra afficher : silence et éteignez votre portable, quoique je n’ai pas téléphoné…. Je présente encore une fois mes excuses au comédien qui a eu la grâce de me pardonner illico !
traduction Christilla Vasserot / musique Samuel Colard / photos, vidéo Bertrand Gondouin / régie générale
Sébastian Dalphrase / avec Xavier Brossard et DJ T-Killa
Production Cie l’Astrolabe. Coproduction le festival Ososphère / La Filature, Scène nationale – Mulhouse.
Avec le soutien de la ville de Strasbourg / de la Région Alsace. Avec l’aide de Flecher Voyages à Ohnenheim.
Créé en septembre 2009 au festival Ososphère de Strasbourg. Texte de la pièce paru aux Éditions Les
Solitaires Intempestifs.
tarif plein 25 ¤ / réduit de 5,50 à 20 ¤
LE DECOR A L’ENVERS

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une proposition de Sophie Kaplan directrice du Centre Rhénan d’Art Contemporain
avec Ulla von Brandenburg (Allemagne), Yves Chaudouët (France), David Cousinard et Sarah Fauguet (France), Aurélien Froment (France), Franziska Furter (Suisse), Ann Veronica Janssens et Michel François (Belgique), William Kentridge (Afrique du Sud), Lutz & Guggisberg (Suisse), Estelle Vernay (France)
Venus d’Allemagne, de France, de Suisse et d’ailleurs, déjà largement reconnus sur la scène internationale ou récemment découverts, les artistes du Décor à l’envers déploient leursoeuvres dans les espaces d’exposition de La Filature et quelques fois en poussent les murs.
Faisant écho à la pluralité des arts proposés par la Scène nationale, l’exposition questionne les liens qui unissent arts de la scène et arts plastiques et comment ceux-ci se nourrissent les uns des autres.
Certaines oeuvres ou artistes ont un lien direct avec la programmation. Il en est ainsi de l’oeuvre de Ann Veronica Janssens etMichel François qui est aussi l’élément central du décor de The Song de Anne Teresa De Keersmaeker, présenté à La Filature en octobre 2009, mais aussi de William Kentridge qui a cosigné Woyzeck on the
Highveld, programmé en décembre 2009, et de Yves Chaudouët qui a réalisé les décors de Territoires de l’Âme de Jonathan Pontier, invité en janvier 2010. D’autres oeuvres sont entièrement habitées par la question du décor. À travers elles, celui-ci fonctionne à la fois à vide (il n’est pas lié à un spectacle) et à plein (il vaut pour lui-même et en lui-même). C’est le cas du rideau d’Ulla von Brandenburg, de l’installation d’Estelle Vernay ou de l’oeuvre de David Cousinard et Sarah Fauguet, spécialement conçue pour l’occasion et qui habite le parvis de La Filature. D’autres enfin sont reliées au thème par un fil plus subjectif : elles construisent des univers qui sont autant de décors possibles pour des mondes singuliers : les grands dessins de Franziska Furter, qui campent des paysages monumentaux, et l’installation de Lutz & Guggisberg sont de ceux-là.

La plupart des oeuvres rassemblées ici peuvent être, à divers titres, qualifiées de spectaculaires. L’exposition interroge sur le sens du «spectaculaire» et met en avant la jubilation et la magie que n’en finit pas de procurer la rencontre des oeuvres d’art.
entrée libre aux horaires d’ouverture de La Filature  – 11 h le restaurant du festival
pour le déjeuner et dès 18h le programme du festival
télécharger le document au format PDF
Le festival TRANS(E) est présenté avec le soutien du Goethe-Institut / du Consulat général de Suisse à Strasbourg / du Consulat général d’Allemagne à Strasbourg.
photos et vidéos de l’auteur – sauf la photo 2 de Thomas Ladlein et Greislhammer
Un autre spectacle grandiose sur les percussions de Fritz Hauser : mais  le diable marche à nos côtés.
Vous pouvez en lire la critique que j’ai reproduite dans les commentaires, à laquelle je souscris entièrement, tant j’ai été prise par l’envoûtement des danseurs et de la musique, qui monte crescendo. Toutes mes excuses au danseur vedette malien, que j’ai filmé à l’envers, tant j’étais encore dans les transes…. Si je la redresse je perds le son, cela serait dommage de perdre ses explications.

Miquel Barcelo – Caixaforum de Madrid

Du 11 février au 13 juin, la CaixaForum de Madrid reçoit une rétrospective des 25 ans de trajectoire plastique de Miquel Barceló (Majorque, 1957),


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Très influencé par l’art brut, Miquel Barceló a proposé une alternative singulière aux tendances dominantes de l’art contemporain. Tout d’abord, face à la rhétorique de l’abstrait, si habituelle et rebattue dans les années quatre-vingt, l’artiste de Majorque revendiquait l’expressivité du figuratif. Ensuite, face aux discours conceptuels complexes, très à la mode dans les années quatre-vingt-dix, son œuvre a su rester fidèle aux principes du travail manuel et n’a jamais perdu son intérêt pour les textures, les couleurs et les formes de la matière. Il est un représentant incontournable de l’art espagnol, le plus international et apprécié du moment. Le spectateur peut découvrir sa riche expérience artistique, chargée en mystère et en adrénaline. Au total, ce sont plus de 200 œuvres à parcourir : peintures, sculptures, affiches, livres et carnets de voyage…
Pour l’évènement, l’artiste prête au centre social et culturel de la Obra Social « La Caixa », une de ses meilleures sculptures, El Gran Elefant Dret (2009). Un éléphant en bronze de sept mètres de haut, installé sur la place publique qui donne accès à la Caixa Forum.
Cette exposition inédite permet d’apprécier sa foisonnante biographie artistique qui s’étend de 1982 à nos jours, ne résiste pas à un passionnant voyage parmi ses vastes toiles. Le spectateur semble envoûté par le rythme trépidant, énigmatique et mystérieux de l’œuvre de Barceló.
miguel-barcelo-crucifixion.1267969122.jpgUne salle en retrait, plongée dans une semi-obscurité, une chapelle toute de mystère et de recueillement, est particulièrement émouvante, une crucifixion, des sculptures de crânes d’animaux, des toiles en presque noir et blanc, des toiles ocres, que vous pouvez retrouver sur la vidéo du vernissage.
Le gorille blanc sur la plage, 1999 était sous une autre forme à la Biennale de Venise, tragique dans sa solitude, tracé à grands coups de couteau, visage à la bouche hurlante d’effroi, les bras en croix, sur fond d’océan écumeux.miguel-barcelo-gorille-blanc-sur-la-plage.1267969144.jpg
Ses autoportraits, sont saisissants, surtout celui où l’aspect « animal-fou / loup garou » est terrible.
Dans son catalogue, les œuvres voisinent, avec d’autres qu’il cite en référence, qui l’ont inspirée, tel que le Paysage pour aveugles sur fond vert II.1989 ,il cite Ribera, Richter, Tanguy, Richard Long
L’objectif de l’exposition est d’offrir au grand public l’occasion de vivre l’art de Barceló comme une véritable expérience personnelle. Ainsi, il a choisi lui-même les toiles et les sculptures qu’il jugeait les plus représentatives de sa carrière artistique, quelques-unes venant de sa collection privée.
J’ai été émerveillée, par sa série d’aquarelles de Sangha, vendeuses de tomates un jour venteux, 2000. ou encore Le vent, 1999 où le rouge tragique d’un personnage, de sa barque renvoie à Turner ou  à la barque de Dante de Delacroix. Des présentoirs sont consacrés aux aquarelles.miguel-barcelo-aquarelle.1267969084.jpg
Mais aussi de nombreuses toiles montrent la série des Dogons, déjà vues à Venise, déserts de sables jaunes, bleus avec des personnages anonymes et des troupeaux cheminant.
Une peinture pour aveugles en relief, sur fond vert, que les gardiens vous empêchent de toucher ……
D’autres toiles consacrées à la corrida, à la cuisine espagnole, un moment idéal pour se pencher sur  la production artistique de Miquel Barcelo.
C’est une occasion spéciale pour le public, qui aura l’opportunité de s’aventurer dans son monde matériel, dans ses voyages physiques ou mentaux dans l’espace-temps, dans son utilisation d’éléments insolites, dans sa représentation du monde humain et animal, et dans son rapport à la tradition. Le catalogue en espagnol et en anglais est tout à fait abordable 20 €.

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les photos sont interdites, aussi je vous présente les scans du catalogue

Art Karlsruhe 2010

Du 4 au 7 mars 2010

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Placé sous le signe de l’ « Eldorado de l’art  »  Art Karlsruhe propose 210 galeristes. La coexistence harmonieuse  entre peintures et sculptures, d’art moderne et contemporain, permet une ambiance dégagée, aérée, une aisance de visite, où l’on peut se mouvoir agréablement entre les espaces et discuter avec les galeristes et artistes présents. Depuis la gare de Karlsruhe, un schutlle vous conduit à la « Messe » et vous en ramène, organisation allemande sans reproche.
 Devant l’entrée une série de sculptures, un hélicoptère (Europeen Award), une coccinelle (der Kâfer ein deutsches wunder), 3 géants de Josef Lang, quelques autres sculptures en acier.
La voix du Maître de Christophe Fleuroy galeriste à Bischoffsheim, présente : « Cueillir l’ombre » un groupe de sculptures en bois et bronze  de Christian Lapie, personnages sans visages qui cueillent dans ce lieu le bleu du ciel, tout en évoquant le poids de la mémoire.christian-lapie.1267838419.jpg
Un catalogue d’un prix abordable – 18 € – pèse son poids, vous est proposé, avec une présentation en français.
Les 4 halls sont immenses, chaque accès affiche la liste des galeristes, un guichet où une hôtesse vous renseigne et met à votre disposition le plan de la messe.
Dans le Hall 3, J’ai croisé, un autre sculpteur, Jorg Wiele, originaire de Schloss Mochental , galerie Vömel, auteur de : Scheibenmandala, 2007,  une oeuvre originale, qui tournent sur un roulement à billes,  en faisant miroiter les 5 disques, tantôt en cuivre, laiton, plomb, acier, dorés à la feuille, patiné à la cire, quelques disques calligraphiés à l’écriture sanskrit. Il est très disert, malheureusement il ne parle que l’allemand, tel un magicien, un grand bâton dans sa main, un peu comme un montreur de foire, tout en amabilité, un peu feu follet, lutin malicieux, il fait rouler son œuvre et discute allègrement avec le public, nous échangeons malgré mon allemand un peu hasardeux.

thomas-kohl-aquarelles-verres-pulverise-sur-verre.1267838642.jpgUn peintre Thomas Kohl,  artiste allemand, dont  la palette lumineuse n’est pas sans rappeler celle de Turner, expose  à la galerie Melsheimer de Köln. De l‘aquarelle mélangée à du verre pulvérisé, chauffé à 700 ° permet une peinture sur verre qui donne un résultat prodigieux de couleurs chaudes. Le même artiste expose dans le Hall 2  à la galerie Heufelder de Munich, des peintures dans les mêmes tonalités de rêveries poétiques.
anne-sophie-tschiegg-philippe-miesch-art-karlsruhe.1267838798.jpgEt enfin celle que vous attendez tous la pétulante Anne-Sophie Tschiegg, dont les galeristes
Werner et Helena Vayhinger avaient déjà vendu quelques « baby- peintures »
Dans la même galerie, une toile intrigante de Jan Peter Tripp, der Skalpel, acrylique, où un corps en découpe,(clic) nous tient un propos sur sa vision des choses, tantôt en nu tenant négligeament une paire de lunettes, ou un autre découpe habillée tient d’une main ferme une loupe. La vérité toute nue, vue à distance avec un lorgnon, la vérité cachée sous les vêtements scrutée à la loupe ? jan-peter-trip.1267839133.jpg
Une grande dame de Jörge W, Schirmer marche à grands pas, elle évoque un autre homme nu rencontré à Art Basel, qui avait la particularisté d’être mince ou gros selon l’endroit d’où on l’observe, qui attisait la curiosité voire les rires.jorg-w-schirmer.1267840570.jpg
Une série de livres figée dans le marbre ou quartz brésilien, évoque Anselm Kiefer, mais ceux-ci sont vierges de tout feu. Vous l’avez compris, je n’ai pas résisté à la mise en abîme dans l’oeuvre de Martin C. Herbest : Garden Delights
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Caixaforum – Madrid

caixaforum-madrid.1267398760.jpg Légèrement en retrait dans le paseo del Prado, à mi-chemin entre le Prado et la Reina Sofia, ce centre culturel, gratuit qui plus est, est déjà un incontournable. CaixaForum  accueille de nombreuses expositions d’art contemporain, des conférences, des concerts, des ateliers, des foires du livre, etc…
Le bâtiment étonne, une ancienne centrale électrique du XIX e siècle, toute de brique rouge, a été carrément posée, surélevée, sur des piliers habillés de revêtements métalliques à la Star Trek, coiffé en son sommet de panneau d’acier oxydé, délicatement ajourés tels des moucharabieh. ciaxaforum-cafererie-avec-moucharabie.1267398781.jpg
Projetée en 1899 par Jesús Carrasco et l’un des rares exemples d’architecture industrielle dans le centre historique de Madrid a été réhabilité avec brio par la prestigieuse société suisse fondée par Jacques Herzog et Pierre de Meuron (lauréat du prix Pritzker d’architecture en 2001). Une œuvre résolument contemporaine. Sur l’esplanade qui  la précède, un superbe mur végétalisé. A l’intérieur, trois étages pour accueillir les expositions et un cafétéria agréable au dernier niveau (le déjeuner est servi à partir de 13 h 30 …), le tout desservi par un escalier rectangulaire moderne tout en arrondi et à l’axe légèrement décalé.
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L’exposition du moment, au rez de chaussée était consacrée à l’artiste espagnol contemporain le plus connu, Miguel Barcelo : La Solitude organisée. Le jour de notre passage, le « Grand Elefante Erguido, du même artiste terminait sa toilette en faisant la chandelle devant un public curieux.
Au 1e :  une exposition de photos, une autre de vidéos. A ne rater sous aucun prétexte.
photos de l’auteur
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Anne-Sophie Tschiegg à Art Karlsruhe

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Vous avez été nombreux à apprécier Anne-Sophie Tschiegg, lors de son exposition, à la galerie Beaurepaire à Paris, au mois d’octobre 2009, vous pouvez la retrouver à Art Karlsruhe à la galerie Vayinger, du 4 au 7 mars 2010.
Tous les renseignements figurent sur le site d’Art Karlsruhe.
  

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photo courtoisie d’Anne-Sophie Tschiegg

Boltanski « Après » au MAC/VAL

Pour le Mac/Val Christian Boltanski a créé une œuvre beaucoup plus intimiste qu’au Grand Palais. L’environnement dans lequel le visiteur est invité à déambuler vous amène à vivre une expérience particulière qui vous fait toucher l’irréversible, l’ « Après  »


On traverse un rideau sur lequel est projeté un visage anonyme, on se retrouve dans l’obscurité, inhospitalier, lugubre, une ville obscure, des éléments architecturaux géométriques, pleins et noirs, vous errez le long d’un chemin, on peut imaginer l’âme quittant le corps, cherchant sa destinée, passage au purgatoire, on rencontre quelques hommes qui marchent, ils ne ressemblent pas à ceux de Giacometti au prix si élevé, quoique ayant la même quête existentielle, mais plutôt à ceux de Thomas Schütt-« Efficiency Men », vus à la Dogana à Venise cet été, portant une lumière, si vous les approchez, ils vous posent des questions sur la raison de votre présence en cet endroit.

Puis vous arrivez au mur, remplis de portraits noirs, avec une lumière par intermittence, l’ « Après  » en lettres rouges. Rien tout est effacé, dans l’après … Il vous reste à grimper l’escalier, qui vous mène vers les regards, photographies en noir et blanc.

Il y a la cabine d’enregistrement de vos battements de cœur, comme au Grand Palais pour les « archives du cœur » où vous pouvez ajouter vos battements à la collection des 15 000 déjà enregistrés. Christian B envisage d’ouvrir dans une île du Japon à Teshima, dans le cadre de la Naoshima Fukutake Art Museum Fondation, une bibliothèque sonore, dans laquelle on pourra écouter, même après notre mort nos battements de cœur enregistrés. Si vous le désirez vous pouvez les faire graver sur un CD numéroté, moyennant une contribution de 5 €. Mon numéro est le 3903. Curieusement j’en suis ressortie gaie et sereine.
photos de l’auteur

Patrick Bailly Maître Grand

Après des études scientifiques (diplomé Maître es Sciences Physiques en 1969) et dix années consacrées à la pbmg.1265155301.jpgpeinture, Patrick BAILLY-MAÎTRE-GRAND travaille avec les outils photographiques depuis 1980. Ses œuvres, strictement analogiques, argentiques noir & blanc, sans interventions ni corrections numériques (de la prise de vue, aux tirages qu’il réalise lui-même), se caractérisent par un imaginaire ludique, associé à un goût pour les technologies complexes (voir Lexique technique) tels que le Daguerréotype, la périphotographie, la strobophotographie,  les virages chimiques, les monotypes directs, les rayogrammes et d’autres inventions de son cru.   
Fuyant la notion de la perspective, ses images, bien que très sophistiquées pour leur élaboration, ont la simplification de proverbes visuels, épurés comme des haïkus. Voir expositions et bibliographie  (Petites cosmogonies « . Editions MARDAGA. 2007. Monographie 284 pages )
 
Patrick Bailly-Maître-Grand a exposé dans le monde entier et ses œuvres sont dans les collections de musées prestigieux tels que le MoMa de New York, le centre Pompidou de Paris, le Fond National d’Art Contemporain, le Victoria Museum de Melbourne, le Sainsbury Center de Norwich ( GB), le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, le Musée for Fotokunst d’Odense, sa dernière exposition dans  la galeria Tagomago de Barcelone.
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Patrick Bailly-Maître-Grand , nous a accueillis dans son atelier de Strasbourg, un samedi de mars 2007. Ce fut un après midi de grâce. Il nous permit de suivre quelques-unes des innombrables pistes qu’il emprunte et explore depuis plusieurs années, avec une égale passion et une curiosité sans failles. D’emblée nous sommes fascinés par ses petites vanités, ses natures mortes. Il explore les procédés anciens et fait fi de l’aventure du numérique, qu’il trouve sans véritable imagination, ne permettant pas une réelle aventure et un enrichissement intellectuel.
 Chaque matin dit-il avec malice, il a la chance de se réveiller avec une idée de sujet, qu’il s’ingénie à mener à son terme, en y consacrant toute son énergie, son temps, sa « débrouillardise » On a l’impression que son imagination est sans limites, à l’instar de ses grandes photos « les fourmis ».
Il nous raconte les réalisations de quelques unes de ses œuvres sans jamais dévoiler le « secret ». Son œuvre est multiple, astucieuse, ironique. On est presque saisi de vertige devant tant d’inventivité et de beauté pure. Inlassablement il nous montre les: nippones d’eau, les digiphales, le virage, le rayogramme ou photogramme, les anneaux d’eau, les poussières d’eau, les verres d’eau, le vase, l’éclipse de 99 dans une tasse de café, les Véroniques, les Maximilennes, Sirius, le hasard et la nécessité, le pâté d’alouettes, les gemelles, les comas, la mélancolie, son autoportrait en vampire. Sur son site en lien sur mon blog,  vous pouvez retrouver toutes les photos,
Nous tombons tous en amour devant Endroit en verre, j’en oublie beaucoup. Il nous fait une démonstration rapide de la caméra oscura. Je commence à gamberger devant les herbes….

Pendant des mois, les herbes de PBMG ont hanté mon imagination, je les voyais chez moi, sur mon mur blanc, zen, propices à la réflexion calme. Mais il me fallait créer un cadre digne de les acquérir. Un beau jour c’est arrivé, j’ai réussi à convaincre ma moitié d’aller à la rencontre de PBMG, d’acquérir enfin les Herbes convoitées.
Depuis je les salue au quotidien, je recherche les détails, les petites bestioles prises dans le faisceau du rayogramme.
On se souvient aussi du Puits Voleur installé dans le parc de l’Orangerie de Strasbourg. Nous étions tous séduits par autant d’inventivité, mais aussi par la gentillesse, que PBMG nous a témoigné et du temps qu’il nous a consacré. Magicien de la photographie, Patrick Bailly est un Grand Maître. Jamais patronyme n’a été si bien porté.
photo provenant du livre les petites cosmogonies de PBMG, sauf la 1

Benjamin Dufour ou des serpents dans l’avion

img_2426.1264644904.jpgVous ne m’en voudrez  pas, si je commence par le bouquet final du vernissage du 3e volet de la dernière exposition de la Kunsthalle de Mulhouse :
« Les sculptures meurent aussi » dont le commissaire est Lorenzo Benedetti. Je commence souvent par le dessert, avant d’attaquer le plat de résistance.
Benjamin Dufour, artiste à Mulhouse, dans le cadre des résidences Grand Est, organisées conjointement par la Kunsthalle et les Frac Lorraine, Franche Comté, Champagne Ardenne, a rencontré la ville, ses habitants et développé quelques projets. Il conduit des expériences, il est comme un chercheur, pas fou du tout. Plutôt très organisé mais qui aime laisser une part à l’inattendu au fil de ses recherches. Il écrit ses projets, les accumule et les développe, les expérimente au fil des occasions et des circonstances.img_2423.1264645053.jpg
En l’occurrence cela a été la confection, puis le lancement, d’un ballet d’hélicoptères, performance dans le hall de la Kunsthalle, à la grande joie du public nombreux, demeuré enfant.
Tel un chef d’escadrille, il a placé ses assistants et commence le compte à rebours, cap Canaveral est un grosse farce à côté, je peux vous l’affirmer, je l’ai visité …
Puis c’est le lancement, l’envol des bourdons, Apocalypse Now sans la chevauchée des Walkyries, le tourbillon tel des hannetons lumineux, fous qui se lancent à l’assaut de la voûte de la Kunsthalle, certains s’échouent lamentablement sur le sol, des assistants les font repartir de plus bel. L’effet est joyeux, festif, et le vol improvisé croit-on, mais minutieusement, minuté, calculé, construit, préparé, au cours de ses deux mois de résidence, s’achève par un atterrissage pas toujours glorieux, qui renvoie le public ravi vers le buffet.
 
Kunstlexique :
Performance :
oeuvre d’art éphémère qui implique en général la participation physique de l’artiste.
photos  de l’auteur
vidéo autorisation expresse de Benjamin Dufour
Benjamin Dufour était également présent dans les Tranches de Quai avec une vidéo Rythmique de nombres premiers.
Vous pouvez le retrouver au musée de la lutherie de Mirecourt (88).
Une rencontre est organisée le lundi 8 février à 21h.

Boltanski – Personnes – à Monumenta


L’artiste français Christian Boltanski a investi la nef du Grand Palais pour la troisième édition de Monumenta avec une installation glaciale : « Personnes ». Il nous en explique les raisons. « Monumenta 2010. Christian Boltanski. Personnes » a lieu sous la Nef du Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris. Renseignements : http://www.monumenta.com/
De nombreux articles et vidéos lui sont consacrés. Moi-même j'ai créé un groupe sur l'artiste sur facebook. L'intérêt du groupe est de rassembler de façon non exhaustive, tout ce qui est publié sur le Web, ce qui se dit et s'écrit pour l'évènement, de permettre à ceux qui le souhaitent d'y apporter leur contribution.



Voici le lien du groupe  où vous pouvez nous rejoindre si le coeur vous en dit.
Afin de mieux cerner le personnage et de comprendre sa démarche,je vous recommande "la vie possible de Christian Boltanski",
 au Seuil, Catherine Grenier et Christian Boltanski
Je vais visiter l'exposition sous peu, mais je crois que tout a été dit et
écrit à ce sujet.

Nuit des Musées bâlois du 22 janvier 2010

 Rappel

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clic

Changez la nuit en jour ou encore votre nuit sera plus belle que vos jours !

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Plus de 30 musées et quelques institutions culturelles offrent un programme passionnant et varié.
«Comment l’araignée tisse-t-elle sa toile ?
Que racontent les enfants placés ?
Les poissons économisent-ils l’énergie ?
Une bataille de boule de neige est-elle du sport ?
Et que sert-on au juste dans un bar du cœur ?»
img_2150.1264208127.jpgSous forme d’expositions, de visites guidées, de conférences, de concerts, d’ateliers, de jeux et de récits, plus de trente musées et huit institutions culturelles de la région de Bâle répondront à ce genre de questions le vendredi 22 janvier 2010 de 18h à 2h du matin.
Pour plus d’infos www.museumsnacht.ch ou www.museenbasel.ch
il y a des programmes spécifiquement en français, mais l’art n’est-il pas international ?
il ne reste plus qu’à la météo à se conformer à nos désirs de fête … -;)
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Vendredi prochain le 22 janvier, à 20h et 22h et 24h au Museum der Kulturen, à Bâle la grande écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome lira des extraits de son roman Ketala (2006) (en français avec lecture de quelques passages de la traduction allemande). Elle y conte l’histoire de Memoria, immigrée en France où elle tombe malade, qui rentre au Sénégal pour y mourir. Lors du partage de l’héritage (Ketala), ses possessions personnelles témoignent de sa vie mouvementée. Dans le cadre de la nuit des musées, où le musée propose également des visites guidées en français de l’exposition Beau et raffiné à 20h30 et à 22h30. www.mkb.ch Autres animations de la nuit des musées en français : Visite guidées de l’exposition Jenny Holzer à la Fondation Beyeler à 19h,  du musée Tinguely à 18h30 et 23h30, du Vitra Design Museum à Weil-am-Rhein (le site et sa présentation de mobilier) à 19h, 20h, 21h, et sur le site de fouilles de l’Archäologisches Bodenforschung de Bâle sur le Kleines Münsterplatz présentation d’une « trouvaille strasbourgeoise » par une équipe du Musée Historique de la Ville de Strasbourg qui présentera les dernières découvertes archéologiques locales.  img_2167-medium.1264208587.jpg

Samedi 23 janvier à 15 heures à l’Espace d’art contemporain Fernet-Branca à Saint-Louis, déambulation en musique à travers l’exposition Olivier Debré avec la Bande de hautbois L’Ill aux roseaux de Mulhouse. Concert de hautbois, de Haendel à Debussy en passant par Mozart. www.museefernetbranca.or

organisation suisse IMPECCABLE
20CHF/14€, (10CHF/6,50€ avec le pass Musés du Rhin Supérieur, gratuit pour les enfants et jeunes adultes jusqu’à 25 ans). Prévente dans tous les musées participants et à l’Office de Tourisme de Mulhouse
photos de l’auteur