Christophe Hohler « serial painter »

Depuis le 3 Février 2012, le musée des Beaux Arts de Mulhouse présente l’exposition de Christophe Hohler.
Tels les plus illustres, Monet ou Wahrol, il entreprend des séries.
 

Christophe Hohler

De l’artiste, plasticien et musicien, on connaît le lieu magique qui lui sert d’atelier, qu’il a magnifié : la Synagogue de Hagenthal le Bas. Son tableau des débuts est encore dans les mémoires, c’était une immense toile présentant le défunt pianiste de jazz Michel Petrucciani.
Son travail de recherche l’emmène aussi bien dans les pays nordiques, au Canada, qu’en France.
A Mulhouse il présente ses réalisations des 5 dernières années, musicien et peintre, il est autant sculpteur que performeur.
Il se défend d’être un faiseur d’images, son personnage émergent de l’eau, image volée, arrêt sur image, se décline en solitaire, en multiples, en sculpture, en gravure, en lithographies.
« Je mets des traces sur une toile de blanc, à partir d’une idée, raisonnant en peintre, et par de là devient responsable de l’image, du moment où mon geste devient un acte. C’est dans la façon de décrire le corps humain que l’image devient forte, » la peinture-peinture » (terme qui revient comme un leitmotiv »  CH

Entre Ciel (Himmlisch)  et Terre c’est le corps émergent, l’humain qui l’obsède, c’est une quête inlassable du geste, poursuivant son intuition, pour toucher au plus près l’homme, dans sa nudité, sa solitude, ses craintes, son cri, sa douleur.
Tous les médiums utilisés, par Christophe, reviennent vers cet homme, presque christique dans sa performance quasi « basquiaisque »
Christophe Hohler Empreintes 2010

Il est très heureux de présenter les empreintes de piano, créées lors d’une performance, dans un temple à Chauray en Poitou Charente . Avec son quintette, il a démonté le couvercle du piano à queue, recouvrant avec une lyre de sa fabrication, puis d’un linceul servant de toile , chaque coup de pinceau faisant résonner le piano, le percussionniste frappant sur une des sculptures en résonance, réunissant ainsi les 3 éléments en un temps très court, l’espace sonore, le volume et la peinture. Le choix des couleurs allant de l’huile à gauche, à l’acrylique sur la droite, dans les tonalités passant de l’ ocre, au  jaune, noir, rouge et blanc. La toile ensuite était suspendue dans le temple.
Le déroulement de la performance réalisée il y a 2 ans est montrée par la vidéo dans la même salle.
Christophe Hohler vidéo de performance Chauray 2010

Performance réitérée cet été en Corse, pendant sa réalisation elle était retransmise sur un écran géant devant le presbytère du village de Balonia.
Il a réservé au musée des Beaux Arts de Mulhouse, la primeur de ces 2 toiles.
Christophe Hohler l'Echiquier 2011

 L’Echiquier ou le pot de terre et le pot de fer, 2011, sur damier de 64 cases en céramique, 32 personnages, la moitié en bronze, l’autre en céramique, est un nouveau médium d’expression pour Christophe pour démontrer la nature humaine dans son effroi, ses interrogations.
Christophe Hohler l'Eléphant, 2011

La céramique de l’Eléphant, 2011 est surmontée de l’homme en quête, observateur ou fuyant, rouge et vert.
Ses toiles aux couleurs expressives, de terre et de feu, ocre, parsemées de blanc expriment une quête éperdue de l’homme, y compris dans celles des broussailles, sur les cimaises du musée.
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Y ALLER Jusqu’au 25 mars, au Musée des beaux-arts, 4, place Guillaume-Tell à Mulhouse. Ouvert tous les jours de 13 h à 18 h 30, sauf mardi. Entrée libre. Visites guidées avec l’artiste le 4 mars à 15 h et les 17 et 18 mars de 16 h à 18 h. Le 25 mars à 16 h, concert de Christophe Hohler avec le groupe Illicite Quintet à la chapelle Saint-Jean, Grand-rue à Mulhouse.
Photos de l’auteur

Trésors d'Archéologie

Réouverture de la salle d’archéologie du Musée Historique depuis le 29 octobre 2011

Archi sublime musée archéologique de Mulhouse Olivier Heckerdorn

Longtemps présentées au rez-de-chaussée du Musée Historique, les collections archéologiques n’étaient plus visibles depuis une quinzaine d’années.

Le Grenier d’Abondance, avec sa magnifique charpente datée de 1510, a été rénové pour accueillir le nouvel espace consacré aux temps les plus anciens de notre histoire régionale, depuis la Préhistoire jusqu’au début du Moyen-âge.

Salle d'archéologie photo d'Olivier Heckendorn.

 
Cette réouverture était accompagnée de l’exposition « Vestiges de voyages, 100 000 ans de circulation des hommes en Alsace » proposée par le Pôle d’archéologie interdépartemental rhénan (au Musée Historique) et de l’exposition « Péplum » de Bernard Latuner (au Musée des Beaux-Arts), présentées toutes deux jusqu’en janvier 2012.
 L’exposition est accompagnée de la publication de l’ouvrage Trésors d’archéologie.
Trésors d’archéologie. D’autre part, en écho à la nouvelle salle archéologique du Musée Historique, le Musée des Beaux-Arts présente une sélection de photographies réalisées par  pour illustrer l’ouvrage « Trésors d’archéologie ». Photographies documentaires autant que photographies d’art, les prises de vues incitent à poser un regard esthétique sur un patrimoine observé tout en finesse et en précision…
C’est l’ouvrage d’accompagnement de la salle d’archéologie : il présente, en 150 pages, la vie de nos ancêtres en Haute-Alsace, en s’appuyant sur les objets exposés.
Préfacé par Yves Coppens, le livre a bénéficié des apports rédactionnels des meilleurs archéologues de la Région et est illustré par les photographies d’Olivier Heckendorn.
photo Olivier Keckendorn

 
A l’occasion de l’exposition  Péplum de Bernard LATUNER (au Musée des Beaux-Arts) quelques peintures d’histoire ont été sorties des réserves du Musée, et donnent à voir un panorama de représentations historiques ou légendaires s’attachant à rendre une vision fidèle ou fantasmée de la préhistoire, de l’Antiquité et du Moyen-âge…
 
De nombreuses conférences sont programmées :

Jeudi 23 février 2012 à 18 h 30
La résidence seigneuriale du Britzgyberg à Illfurth : nouvelles données
Conférence par Anne-Marie Adam, professeur à l’Université de Strasbourg – Antiquités nationales
 
Britzgyberg Illffurth

 

Quelques années après la reprise des fouilles sur le site du Britzgyberg, qui domine Illfurth, la conférence proposera un bilan des connaissances acquises au cours de plusieurs décennies de recherches archéologiques, en mettant en perspective les travaux conduits, dans les années 1970-1980, par R. et J. Schweitzer et ceux menés actuellement par l’Université de Strasbourg. On peut aujourd’hui se représenter le site comme la résidence d’un notable, enrichi par des relations commerciales à moyenne et longue distance, favorisées par une situation géographique propice. Un artisanat actif alimentait ces échanges et le seigneur du lieu manifestait sa puissance à travers la construction, sur la butte, d’une enceinte monumentale entourant sa demeure.
 
Jeudi 22 mars 2012 à 18 h 30
Quatre siècles de civilisation gallo-romaine en Sud Alsace
Conférence par André Heidinger et Jean-Jacques Wolf,
Centre de Recherches Archéologiques du Sundgau

Jeudi 12 avril 2012 à 18 h 30
La guerre de 1914-1918 : la vie quotidienne des combattants révélée par l’archéologie
Conférencepar Michaël Landolt, archéologue (Pôle Archéologique Interdépartemental Rhénan)
Jeudi 19 avril 2012 à 18 h 30
L’archéologue, historien des sociétés
Conférence par Jean-Jacques Schwien, maître de conférences d’archéologie médiévale à l’Université de Strasbourg
Cette conférence est organisée par la Société d’Histoire et de Géographie de Mulhouse
 Jeudi 24 mai 2012 à 18 h 30
Merveilleuses mines d’argent : une archéologie pas comme les autres Conférence par Pierre Fluck, membre de l’Institut Universitaire de France
Conférence d’Yves Coppens,
paléoanthropologue, professeur au Collège de France
Thème, date et lieu à préciser          
 Possibilité d’acquérir l’ouvrage « Trésors d’archéologie »
contributeurs :
Raphael Angevin, archéologue au service régional d’archéologie
Bertrand Bakaj, directeur d’Antea Archéologie
Joël Delaine, conservateur en chef des Musées municipaux
André Heidinger, président du Centre de recherches archéologoqies du Sundgau
Christian Jeunesse, Professeur à l’Université de Strasbourg, Antiquités nationales
Olivier Kayser, directeur du Service Régional d’Archéologie
Muriel Roth-Zenner, directrice scientifique d’Antea Archéologie
Joël Schweitzer, archéologue du Musée Historique
Bernadette Schnitzler, directrice du Musée Archéologique de Strasbourg
Christian et Monique Voegtlin, Association pour la promotion de la recherche archéologique en Alsace
Jean-Jacques Wolf, archéologue départemental retraité

renseingements : mail : andre@heckendorn.nom.fr
André Heckendorn, secrétaire général honoraire de la Ville de Mulhouse,  est le concepteur du livre Les Rues de Mulhouse, histoire et patrimoine et l’
auteur de Mulhouse, une ville , trois maires.
 
 

L’entre-deux : des savoirs bouleversés

Une exposition où se confrontent  des œuvres et des processus non-conclusifs. Où l’on fait l’expérience de pensées en devenir, en réseau. Où le destin et la lecture des œuvres ne sont plus inscrits a priori. Où l’exposition croise quatre études, quatre démarches qui toutes tendent aux fictions et à la refonte du musée comme gardien d’une mémoire fluctuante, mouvante, incertaine. Où l’exposition se conçoit en libres associations, en collaborations. Où les œuvres sont des moments de pause entre savoirs et recherches hyper documentés et objets formels aboutis, autonomes.

Aurélien FROMENT Pulmo Marina, 2010 Film 5’10‘’ Capture d'écran Courtesy de l'artiste, Motive Gallery, Amsterdam et Marcelle Alix, Paris

La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule
autour de trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme,
un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements
(trois expositions, un livre), qui se répondent, s’enrichissent, se complètent.
Le cycle se concentre sur la question du savoir comme d’une forme en soi,
une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont les artistes s’emparent,
un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à l’architecture,
etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les
formes et la mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition
tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et
globale de la culture contemporaine et de la création artistique : leur relation
formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse aux savoirs et leur rapport à sa
coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont pas des conclusions : ils
épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est prendre position.
Après Bientôt le métal entre nous sera changé en or, l’exposition
monographique de Benoît Maire qui utilisait le savoir comme
matière, la nouvelle exposition s’intéresse plus particulièrement à la mise en forme du savoir, et notamment, au musée en tant que gardien et passeur de savoirs.
Les artistes :
Aurélien Froment :
Pulmo Marina est un film. Il montre, simplement, (photo de l’entête)
Aurélien FROMENT Un paysage de dominos, 2011

une méduse (Phacellophora camtschatica)
derrière la vitre de son aquarium au
Monterey Bay Aquarium. Une voix en bande-
son explique son anatomie, ses moeurs, ses
caractéristiques. L’image est contemplative,
quasi abstraite, hypnotique. Le texte emprunte
autant aux guides de parcs zoologiques qu’à la
mythologie, la publicité ou à des entretiens avec des zoologistes du Monterey Bay Aquarium.
Le film, in fine, compose une réflexion sur le statut de spectateur devant l’écran, au musée,
et celui de l’objet, de sa signification en tant qu’objet autonome ou perçu dans son contexte.
L’image est une machine pensante a priori, le film en questionne la condition d’exposition et d’énonciation, ses compréhensions.
 
Marie Lund
Les sculptures de Marie Lund sont conçues
beginninghappening - Marie Lund

comme des processus, des devenirs : leurs
formes, leurs surfaces, leurs matériaux ne
forment pas d’images mais des possibles. Il
ne s’agit en effet pas de constituer une image,
mais d’en dégager le possible et d’arrêter le
mouvement au moment même où l’image
pourrait franchir le stade de la disparition ou
de l’apparition. Si certaines sculptures sont
faites par soustraction, d’autres le sont par
ajout. Enlever, racler la surface de l’image des
sculptures trouvées ou au contraire, la stopper
en y ajoutant un bloc de plâtre ou encore,
en montrer le négatif, le moule en bronze.
Les images sont fantomatiques et ce qui est
à l’oeuvre ici, est le potentiel des matériaux à
former par eux-mêmes une gamme mémorielle
de référents existants, souvent culturellement
inscrits voire muséalisés : la statuaire africaine,
religieuse, abstraite, antique. Creuser leur sens, mettre à nu le spectateur face aux images préconçues et plaquées, jouer avec la
confrontation entre pierres brutes et objets manufacturés, jouer de leurs rapports de force,
de proportions, extraits de leurs origines ou usages.
Melvin Moti
The inner self in outer space est un film : des
Eigengrau 2 film Melvin Moti

images lentes, contemplatives, montrent des
objets détachés, comme en apesanteur. Melvin
Moti emprunte la perfection des productions
cinématographiques, en particulier des
années 1970. Des planètes peintes, des objets
décrivent une chorégraphie arbitraire : le film
est muet et ne décrit pas, il ne démontre rien.
Les projets de Melvin Moti sont rigoureusement documentés, ils aboutissent à des oeuvres
qui mêlent l’enquête (historique, scientifique) au récit en faisant se rencontrer, par analogies
Eigengrau film-Melvin Moti

formelles ou structurelles, différents champs
d’investigation. Le film est une exposition en
suspension, une oeuvre visuelle mais mutique. Il
faut lire le livret d’accompagnement pour comprendre
comment le projet a été mené, l’enquête
autour des collections et de la muséographie du
Victoria and Albert Museum à Londres, liée aux
« mouches volantes », des particules troubles sur la surface de la rétine
que l’on ne perçoit que dans la fugacité de leur mouvement. Ou encore au
phénomène optique du « gris intrinsèque » (Eigengrau), ou l’impossibilité
du noir total des yeux dans l’obscurité complète ou paupières fermées.
Ce travail est donc une réflexion sur la vision, la perception, l’image
« intrinsèque». Melvin Moti s’intéresse aux images autonomes, produites
sans informations en relation aux objets compris pour eux-mêmes et ici
décontextualisés de la collection du V&A de Londres, au sens qu’inéluctablement
produit le spectateur.
Benjamin Seror
étudie la conception, la
transmission et la dérive de l’histoire (fictions,
Benjamin Seror maquette

récits, faits, etc.) : comment agit une mémoire,
comment elle évolue, comment un fait migre
et devient fiction, quel degré d’autonomie la
structure narrative peut avoir, et son niveau
de résistance à l’imaginaire individuel, au
temps. Les maquettes, sculptures, et les
événements que Benjamin Seror met en scène
déconstruisent autant qu’ils dynamisent
des outils narratifs, ils sont autant de Locus
Solus où les éléments de chaque oeuvre sont
à la fois autonomes et solidaires. La musique
est un champ ouvert de réflexion dans des
performances où l’artiste occupe simultanément la place d’auteur, d’interprète et de musicien, à la croisée du modèle de la conférence, du rôle
de troubadour et de la structure narrative d’un opéra. A la suite de son projet pour la biennale de Lyon en 2011, Benjamin Seror conçoit pour l’exposition de Mulhouse un nouveau groupe de maquettes, qui chacune se constitue comme un chapitre d’un roman en cours et représente une salle d’un musée idéal, virtuel et impossible.
informations sur Kunsthalle Mulhouse
Jusqu’au 29/4/2012
images courtoisie Kunsthalle visuels presse
sauf la dernière photo de l’auteur

La beauté et la mort

Jean Siméon Chardin, Perdrix morte, poire et collet sur une table de pierre, 1748, Städel Museum, Francfort

Natures mortes animalières de la Renaissance à l’époque moderne
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe / Bâtiment principal
derniers jours – 19 février 2012
La grande exposition temporaire présentée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe à partir du 19 novembre 2011 est une première mondiale en ce qu’elle retrace, dans toute sa diversité, l’histoire de la nature morte animalière entre le XVIe et le XXe siècle. On peut y admirer plus de cent vingt tableaux, aquarelles et reliefs dus à de grands artistes tels que Dürer, Rubens, Weenix, Chardin, Goya, Manet, Ensor, Kokoschka et Beckmann. Les œuvres issues des collections de la Kunsthalle se complètent de quatre-vingt-dix prêts effectués par de grands musées d’Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Paris, Stockholm, Vienne et Zurich, l’ensemble ainsi rassemblé offrant un panorama fascinant et une vision synthétique de ce genre artistique.
L’exposition prend pour point de départ les natures mortes animalières de la Kunsthalle de Karlsruhe, collection dont l’origine remonte aux grands-ducs de Bade. Ces œuvres de Jan Fyt, Willem van Aelst, Jan Weenix, Nicolas de Largillierre et Jean Siméon Chardin sont présentées dans un contexte plus large grâce aux prêts effectués par les musées précédemment cités. Le catalogue de l’exposition (en langue allemande) propose des articles scientifiques éclairant la signification et le contexte artistique et historique des œuvres exposées.
La grande exposition de la Kunsthalle montre l’évolution sur plusieurs siècles non seulement de la fonction et du symbolisme de la nature morte animalière, mais aussi du regard porté sur les motifs propres à ce genre artistique. Elle met en évidence une variété de styles impressionnante ainsi qu’un riche éventail de contenus : symboles renvoyant à la chasse aristocratique, métaphores de la souffrance humaine, contenus expressivement sensuels.

Animés par la passion de la chasse, les princes de la Renaissance ont souvent commandé des tableaux figurant du gibier beau jusque dans la mort. C’est ainsi que Frédéric le Sage, qui régnait sur la Saxe, chargea Lucas Cranach l’Ancien de décorer plusieurs de ses pavillons de chasse avec des œuvres représentant du gibier à plumes, ceci afin d’immortaliser sa valeur en tant que chasseur. Notons par ailleurs que les nombreuses connotations métaphoriques de ces natures mortes permettent de les rattacher aux tableaux d’histoire du maître. Quant à Dürer, il aborda ce genre d’une manière radicalement différente : au début de sa carrière, il réalisa une étude figurant un canard mort dont le rendu des plumes est si précis qu’on pourrait le qualifier de scientifique.
À la suite de pionniers tels que Cranach, la nature morte animalière se développa considérablement en Flandre au XVIe siècle, avant d’atteindre de nouveaux sommets durant l’« Âge d’or » hollandais du XVIIe. C’est pourquoi l’exposition met en valeur plusieurs œuvres de cette époque réalisées dans le nord et le sud des Pays-Bas. Parmi les autres ensembles remarquables de l’exposition, citons encore des natures mortes françaises du XVIIIe siècle, divers tableaux « prémodernes » peints vers 1800, ainsi que des œuvres impressionnistes et expressionnistes réalisées aux XIXe et XXe siècles.
Conçue pour offrir un panorama complet de la nature morte animalière, l’exposition thématique présentée à la Kunsthalle illustre aussi l’évolution du regard porté sur les motifs propres à ce genre, et cela tout en soulignant certaines parentés entre des artistes ayant vécu à des époques différentes. Courbet, par exemple, s’inspira de la composition et du style naturaliste d’un Jan Weenix, tandis que Manet peignit un hibou mort en s’inspirant de Chardin et en utilisant le trompe-l’œil – un procédé connu depuis l’Antiquité. Notons enfin les similitudes entre Soutine et Goya, deux peintres chez lesquels la nature morte animalière s’affirme comme une métaphore de la souffrance humaine.
Par-delà ses différentes significations, la nature morte animalière a toujours constitué une gageure pour les peintres qui ont su réaliser des prouesses en s’exprimant de manière libre ou en ayant recours au trompe-l’œil naturaliste. Cette exposition couvrant cinq siècles est ainsi la première à établir des liens entre des œuvres appartenant à un genre artistique particulièrement riche.
Commissaires de l’exposition : Dr Holger Jacob-Friesen et Dr Markus Lörz
Un catalogue de l’exposition (en langue allemande) avec des articles de Raphaël Abrille, Holger Jacob-Friesen, Markus Lörz, Fred G. Meijer, Ellen Spickernagel, Beate Steinhauser et Beate Welzel ainsi que des illustrations de toutes les œuvres exposées, est publié aux éditions Kehrer-Verlag.
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, Hans-Thoma-Str. 2-6, D-76133 Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

Gorodka Saga

 

Le rêve fou d’un Homme tenace …
En ouvrant le quotidien le Monde sur le Web, j’étais aussitôt attirée par cette « Libellule » Kesako ?

Gorodka - "Libellule " Pierre Shasmoukine

Une article de Patrick Martinat, nous contait la  belle aventure de cet artiste poète atypique, dans son édition du 7 janvier, Le Monde.
(à retrouver dans les archives pour les abonnés)
Le Monde devait publier deux articles de Patrick Martinat consacrés à des lieux d’art brut. Il s’attachait particulièrement au cas de Gorodka, près de Sarlat (Dordogne),  dans le Périgord noir, un ensemble de constructions et sculptures qui réunit plusieurs centaines d’oeuvres de Pierre Shasmoukine – son fondateur – et de nombreux autres créateurs. Le lieu est menacé par des autorités administratives au mieux indifférentes, au pire hostiles. En raison d’une grève, cette édition du Monde n’a pas été imprimée, mais l’article était accessible sur le Web. Conséquence inattendue : dès le 6 janvier et ensuite, nous avons reçu plusieurs dizaines d’e-mails de lecteurs déplorant la non-parution de l’enquête. L’art brut suscite des vocations militantes.
Philippe Dagen
Gorodka - Libellule sous la neige

 
Pierre Shasmoukine est né à Versailles en 1943.
A 15 ans, il prend un pseudo russe et se consacre à la Peinture.
A 16 ans, il entre à l’Académie Met de Pennighen…
Penninghen qui avait 75 ans dira de lui … « C’est l’élève le plus doué que j’ai eu « !
Début des années 70, à l’âge de 27 ans, Pierre Shasmoukine  quitte Paris avec une idée forte :
Construire en pleine nature un lieu ouvert pour y mener des actions culturelles et sociales…
Sa famille possède 2 hectares de bois près de Sarlat …
Pierre Shasmoukine s’y installe: Seul !
Et pendant 10 ans, met sa vocation d’artiste entre parenthèses …
Les 3 premières années, il survit péniblement sur un campement de fortune. Pas d’eau ni électricité, Il monte l’eau à la brouette du petit bourg de la Canéda, situé à 200mètres.
Peu à peu, mois après mois, il commence l’ébauche de ce qui, 20 années plus tard deviendra Gorodka.
Construisant le jour, rédigeant la nuit des fiches sur son environnement. Plus de 30.000 fiches  écrites à la main (au début sous une tente de l’armée)
Après 10 années de travail acharné dans les domaines de la survie, de l’agriculture, de l’élevage, et du travail forestier… Il crée en 1979  l’IRI:  Institut Rural d’Information, Première ONG Française sur le développement durable, avec en parallèle la mise en place de la 3ème Boutique de Gestion…
L’I.R.I, sera financé par 5 Ministères d’Etat, emploiera jusqu’à 12 salariés et travaillera en relation avec des consultants sur tous les sujets innovants du monde Rural !
Pierre Shasmoukine en est Président (bénévole)…. Il travaille 14 heures par jour, publie la Revue Za, le livre  « Construire en bois » et le 4ème Catalogue des Ressources « Energie Habitat », qui traite (30 ans trop tôt) de tous les sujets actuels, chers aux Ecologistes.
Son travail reste cependant ignoré par Sarlat et la Région.
Pourtant, à Gorodka, au début des années 80, une Serre bioclimatique verra le jour. (voir page suivante ou site Goroka.com)
Mais, avec la Décentralisation, les subventions sont bloquées et curieusement, se « perdent dans la nature » dans l’indifférence (et l’hostilité) des décideurs locaux qui ne se sont jamais déplacés et qui les supprimeront. Pierre Shasmoukine, ulcéré de cette incompréhension générale, arrêtera ses activités et l’IRI, endetté fermera  ses portes …!
Pourtant, quelques  mois plus tôt:
Le Médiateur auprès du Président de la République et du Parlement avait fait un rapport très positif sur L’IRI… 
Rapport

Toute cette partie de l’histoire de Gorodka se visite sur place et est consultable virtuellement sur le site  gorodka.com. (Bande dessinée  rubrique « Gorodka Saga »).
Sa compagne de l’époque, quittera le navire, en raflant une grande partie de la documentation de L’IRI, pour créer une émission… Pierre Shasmoukine seul et criblé de dettes devra faire face à une demie 12aine de procès d’intention de l’Administration, tous gagnés, au prix de sa santé!
Elle se gardera bien de dévoiler comment elle est devenue « Journaliste », du jour au lendemain, sans aucun diplôme de quoi que ce soit ! (5 ans plus tôt au moment de sa rencontre avec Pierre Shasmoukine, elle vendait des colifichets sur un trottoir du marché de Sarlat.)
Après son départ, Pierre Shasmoukine, a vieilli de 15 ans en quelques mois…. sa sœur a dû se résoudre à vendre l’appartement parisien près de la Place des Vosges pour payer les dettes de L’IRI.
En 1984, Pierre Shasmoukine tourne la page du « Social »…
Il recommence à peindre et ouvre sa première Galerie d’Art à Gorodka.
Depuis beaucoup d’artistes y ont exposé mais après des années de lutte, Pierre Shasmoukine usé par les soucis financiers, paie de sa santé la mise à l’écart systématique de son lieu et de son travail. Il n’a plus la force ni les moyens financiers pour continuer à entretenir les extérieurs et les bâtiments.
Gorodka a besoin d’être connu et soutenu par la Presse pour sortir de l’isolement et de la mise à l’écart injustifiés, que GORODKA  subit depuis des années…
Le Maire J.J. de Peretti , dit il y a deux ans, « J’aime beaucoup votre frère et ce qu’il fait! » …
Mais il ne le soutient en RIEN  et repousse ses promesses d’années en années., rapporte sa soeur.
Toute cette partie de l’histoire de Gorodka se visite sur place et est consultable virtuellement sur le site  www.gorodka.com. (Bande dessinée  rubrique « Gorodka Saga »)
Gorodka … fil conducteur
Plus fil conducteur que philosophie,
J’ai défini mon action au sein de la société
Par un concept simple : Celui du « trans-social »:
« Le trans-social est un individu qui ne peut se situer dans aucune
des catégories sociales, psychologiques ou idéologiques, où nous avons tendance à nous enfermer du premier cri au dernier soupir.
Il fait sauter les verrous des schémas et des conditionnements…
La camisole des structures sécurisantes…
Ce n’est certainement pas un associal, mais un chercheur qui contribue au développement de sa société: mais pour lui pas d’étiquette ».   P.S
La théorie des 6 Corps est la charpente de Gorodka.
Cette théorie est personnelle.
Elle n’a pour but, ni reproductibilité, ni exemple.
Elle est étayée de réflexions et d’actions de terrain…
1er corps : Mort
Toute naissance amorce un premier pas vers la mort.
Si la mort est irrémédiable à toute chose, elle en est aussi le départ.
Il faut en avoir la sereine conscience, et mieux vaut agir le plus tôt possible qu’attendre la minute fatidique…
2ème corps : Identité
Trouver des appellations correspondant à ses propres actions et créations, les identifier et en nommer l’important… Exemples : Shasmoukine… Gorodka… Institut Rural d’Informations… Oper-sexis… Folies Plastiques… Galeries Za… Joyeuses Protestations… Sculptures Habitables dans l’Espace… Théâtre d’Actions… Musée Za-Gorodka… etc )
3ème corps : Espace
Posséder ou construire un lieu pour ne pas uniquement l’habiter, mais être en union directe avec lui, pouvoir l’incorporer, l’identifier, être facteur de sa vie évolutive… (Exemple : Gorodka)
4ème corps : Expression
Trouver son/ses langages propres, les plus appropriés à son besoin d’énoncer et indispensables à la communication vers l’autre… (Exemple : peintures… sculptures… écriture… anarchitecture…)
5ème corps : Pédagogie informelle
Idée de partage, de synergie, de partenariat et de solidarité: s’ouvrir et travailler avec les autres… (Exemple : Galeries Za… Folies Plastiques… Créations Communication, Théâtre d’Actions… Oper-sexis… )
6ème corps : Passage
Le propre passage de son corps de la vie à la mort, complémentarité d’avec le passage de ses actions vers le don, vers des notions de pérennité et des propositions d’utilités humaines… (Exemple : Musée Za-Gorodka )
Gorodka village d’art insolite
à 4 kms de Sarlat dans le Périgord
Gorodka village

40 années de travail acharné et de multi-créativité d’un seul Homme…
Tout Gorodka a été rêvé, crée et construit par Pierre Shasmoukine artiste multi-art…
« Un des 11 lieux insolites à visiter en France » (L’INTERNAUTE).
« Parmi les 120 endroits étonnants dans le monde. (1. 2. 3. Musée).
« Travail et ténacité A VOIR ABSOLUMENT » (Guide du Routard.)
« Une approche ludique et pédagogique de l’Art Contemporain…. (Le Point)
« Emission « Echappées belles » France 5 (le 15 octobre 2011)

ETONNANT le JOUR …. MAGIQUE le SOIR ! …
Les visiteurs peuvent apporter leur pique-nique. Le midi, ils profitent de la tonnelle
ombragée et le soir, à mesure que la nuit tombe, les oeuvres s’illuminent autour d’eux …
et juste à côté un  barbecue géant à la disposition de tous
Gorodka barbecue géant

 
Gorodka cyclopes de la nuit

et la plus petite Galerie du monde (seulement 3 tableaux)
Gorodka est  MAGIQUE le soir. Le soir tombe tout Gorodka s’illumine (Jusqu’à minuit en été). Avec les 2 cyclopes de nuit, les Personnages de l’accueil.
Le « J.T » Conceptuel Humoristique
JT Conceptuel Gorodka

Les LOCATIONS
Le Chalet /Duplex des vacanciers: (Location WE ou à la semaine)…
Les visiteurs venus parfois pour un simple coup d’oeil, sont pris par la magie du lieu,
Ils veulent dormir dans le décor, et prennent une petite chambre d’artistes pour prolonger
leur séjour
– Cette année ce grand chalet (ci-dessus) en duplex a été complètement aménagé pour la
location (2 à 4 pers) … de 450 à 550 € la semaine.
– le petit chalet/chambre qui se loue en plus, pour deux adultes
ou personnes ou ados supplémentaires. (120 Euros la semaine)
– En plus du Chalet, un studio est disponible pour 2/3 personnes.
80 € la nuit 150 € le W-E. 350 euros la semaine.
(Salle d’eau attenante et coin petits déjeuners).
– 3 petites chambres « d’artistes »(salle de douche commune)… (40 !€ la nuit – 70 !€
le W-E).
(Petits déjeuners 5  €/pers / Location draps possible (5 €/pers) ….
Toutes ces locations se font de Pâques à la Toussaint …
(Possibilité de séjours hors saison à déterminer)
Renseignements: 06 83 36 77 96 ou 05 53 31 02 00 (de12 à18h)
Gorodka est ouvert au public tous les jours toute l’année avec les soirs d’été, possibilité de pique-niquer et de dormir dans  les petites chambres d’hôtes de ce décor insolite et étonnant.
Site : Gorodka.com      mail : info@gorodka.com
catherine-mordin@wanadoo.fr
Tél: (de 12 à 18h) 05 53 31 02 00    Portable :  06 83 36 77 96

photos courtoisie Gorodka Pierre Shasmoukine
 
 
 
 
 
 

Andrej Pirrwitz

Dans l’œuvre de Andrej Pirrwitz, chaque photographie est pensée comme une expérience. L’artiste investit généralement des lieux désaffectés, qu’il choisit en fonction de leurs qualités plastiques. À la manière d’un tableau, chacun de ces espaces est soigneusement mis en scène : le cadrage du lieu et son organisation spatiale, le choix et la position des objets sont déterminés avec précision pour créer des images dans lesquelles les dimensions du temps et de l’espace entrent en résonance.

Andrej Pirrwitz friche DMC

 Il est toujours difficile de photographier une photo d’un photographe, d’autant plus quand il est devant sa propre photo et qu’il ressemble à un top modèle ! 😳
Talentueux, né à Dresde , après des études de physique à l’université d’Odessa, en Ukraine, diplomé d’un doctorat en physique à l’université Humboldt de Berlin, il s’oriente vers la photographie à Strasbourg et à Berlin. Suit une résidence au nord de la Chine, puis à Hong Kong avec le soutien du CEAAC de Strasbourg, puis il anime un séminaire sur la « dimension du temps dans la photographie » à la faculté de photographie de l’institut des arts Lu Xun à Shenyang en Chine.
Professeur à la 10, Dresdner Sommerkademie für Kunst, suivie d’une résidence à Pékin, puis à Shanghai et à Shenyang, il expose autant en Europe, en Turquie, qu’en Chine, expositions suivies de nombreuses publications.
A voir absolument
photo de la photo par l’auteur
 
A La Filature de Mulhouse
horaires de la galerie d’exposition
du mardi au samedi de 11 h à 18 h 30, le dimanche
de 14 h à 18 h et les soirs de spectacles.
 

Bonnard et son double

Conférence à la Fondation Beyeler donnée par
 Stéphane Guégan, conservateur au Musée d’Orsay, Paris

Stephan Guégan, conservateur au Musée d'Orsay

Mercredi, 8 février 2012, 18h30
Dans le cadre de l’exposition « Pierre Bonnard » (29 janvier – 13 mai 2012) à la Fondation Beyeler, Riehen/Basel, sera donnée une conférence sur le thème
«Pierre Bonnard et son double» par Stéphane Guégan. Qu’il s’agisse du Nabi japonard ou du peintre arcadien des années 1920/1930, Bonnard a toujours joué avec la duplicité des formes et du sens. Stéphane Guégan se propose d’explorer cette constante à partir des tableaux qui décrivent le quotidien et l’intimité de la vie de couple, métaphore de son art de l’entre-deux.
 
Pierre Bonnard © 1917

Stéphane Guégan est conservateur au Musée d’Orsay, Paris, dont il vient de publier un catalogue des peintures, et où il a organisé d’importantes expositions. Dernière en date : « Manet. Inventeur du moderne » en 2011. Il est l’auteur de nombreux livres (sur Ingres, sur Gauguin, sur Delacroix, et d’une biographie remarquée de Théophile Gautier).
Une manifestation en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle, la Société d’Etudes françaises de Bâle, l’Union Française et Francophone, Régio de Bâle et l’Union des Français de l’Etranger, section de Bâle.
En présentant l’exposition « Pierre Bonnard », la Fondation Beyeler entend célébrer un des artistes les plus fascinants de l’époque moderne. Elle regroupe plus de 60 toiles de Bonnard (1867–1947) provenant de musées internationaux et de collections privées, offrant ainsi une nouvelle perspective sur l’œuvre de ce célèbre coloriste français et sur son évolution artistique. Le public est invité à découvrir l’ensemble de sa création, depuis ses débuts dans le cercle des Nabis jusqu’à ses œuvres tardives de plus en plus colorées et de plus en plus abstraites, en passant par les travaux qu’il a réalisés dans l’environnement du symbolisme et de l’impressionnisme. Ces toiles représentent de célèbres scènes de baigneuses, des vues du jardin de l’artiste, des représentations de la vie quotidienne ainsi que l’animation des rues de Paris.
Pierre Bonnard La Fenêtre Tate Modern

Programme:
Mercredi, 8 février 2012, 18h30 : Conférence en français par Stéphane Guégan
Le billet donnant accès à cette manifestation comprend l’entrée du musée.
Billetterie en ligne sur www.fondationbeyeler.ch ou prévente directement à la caisse du musée.
Heures d’ouverture tous les jours 10h – 18 h, le mercredi jusqu’à 20 h
relation presse Catherine Schott Head of Public Relations
tel +41(0)61 645 97 21
presse@fandationbeyeler.ch
photos 1 et 3 de l’auteur
photo 2  Charles Terrasse, collection privée © 2012 ProLitteris, Zurich
 
 
 
 
 
 

En vadrouille

 
Si vous me cherchez je suis quelque part par là, je vais vérifier si il penche vraiment !

Big Ben Londres

à écouter ici  01_Big-Ben

 

Chassé-croisé, Dada-Surréaliste, 1916-1969

 

Enrico Badge General Rosso 1961 ©

L’Espace d’Art Contemporain Fernet Branca nous propose un voyage dans l’histoire de l’art. Le parcours de cette exposition suggère que, de la jonction du Dadaïsme et du Surréalisme, résulte un formidable collage d’oeuvres surprenantes, un assemblage d’émotions, et surtout la découverte de nombreux artistes inconnus du grand public. Ce voyage sera jonché de découvertes allant de Hans Arp à De Chirico en passant par Klee, Delvaux, Matta, Lam, Michaux ou encore Breton et Soupault.
Après l’exposition à la Fondation Beyeler, une suite surréaliste nous est proposée par les 2 co-commissaires :  Georges Sebbag et Auguste Vonville pour qui c’est une première, en tant que commissaire, mais aussi grâce à 2 collectionneurs anonymes.
chassé-croisé, Dada-Surréaliste, 1916-1969 du 15 janvier au 1er juillet
AGAR ALECHINSKY ARP BAJ BASKINE BELLMER BELLON BENAYOUN BENOIT BONA BOTT BRASSAI TH.BRAUNER V.BRAUNER BRETON BRYEN CADAVRE EXQUIS CAMACHO CARDENAS CARRINGTON CHARCHOUNE CREPIN DALI DAX DE CHIRICO DELVAUX DEMARNE DOMINGUEZ ELLÉOUËT ERNST FRANCES FREDDIE GABRITSCHEVSKY GIRONELLA GORKY GRANELL GRAVEROL HANTAÏ HAUSMANN HAYTER HENRY HEROLD HÖCH HUGNET HUGO KLEE LABISSE LALOY LAM LAMBA LESAGE LJUBA MAGRITTE MALKINE MAN RAY MARIEN MASSON MATTA MATTER MESENS MICHAUX MIRO MOHOLY-NAGY ONSLOW FORD OPPENHEIM OSSORIO PAALEN PAPAZOFF PARENT PENROSE PICABIA POUDEROUX PREVERT RAHON-PAALEN RICHTER ROY SAGE SAURA SAVINIO SCHAD SCHRODER-SONNENSTER SELIGMANN SERPAN SILBERMANN SIMA SOUPAULT STYRSKY SVANBERG TABARD TAMAYO TANGUY TANNING TARNAUD TOYEN TZARA UBAC VARO WÖLFLI WOLS ZÜRN
 
Max Ernst Fleurs-Coquillage 1932 ©



 
On ne sait si le mot Dada a été trouvé par hasard en ouvrant un dictionnaire ou si ce mot
attrape-tout est à l’image de l’autruche Dada qui, dans L’Étoile du Sud de Jules Verne,
engloutit le plus gros diamant du monde. Tantôt l’artiste dada s’empare de tout et avale tout pour assouvir sa pulsion orale. Tantôt, en pleine phase sadique ou négativiste, il fait mine de tout casser en niant même qu’il soit un artiste. En revanche, on sait que le mot Surréalisme a été emprunté à Guillaume Apollinaire qui le réduisait à une esthétique de la surprise. Pour les trois mousquetaires Aragon, Breton et Soupault, ce terme désigne une série de découvertes placées sous le signe du merveilleux : écriture automatique, vague de rêves, « stupéfiant Image », jeu du cadavre exquis, errance dans la ville, hasard objectif, trouvaille d’un objet, rencontre capitale, amour fou, humour noir, procédés automatiques (frottage, fumage, coulage, décalcomanie sans objet préconçu). Allergiques au réalisme et au misérabilisme, les surréalistes hissent haut le drapeau de l’imagination. Ils sont à la recherche du Point Sublime, d’un « certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement (1). »
Dès 1909, le futurisme italien, animé par le publicitaire de choc Marinetti, a irrité, amusé et fait scandale par sa condamnation de la tradition passéiste et par ses transpositions lyriques de l’atmosphère électrique du monde industriel : concerts bruitistes et mots en liberté, éloge du coup de poing et de la vitesse, adhésion aux formes héroïques et nouvelles de la guerre. Ce mouvement moderne et d’avant-garde, qui prônait la simultanéité des états d’âme ou l’insertion du spectateur au centre du tableau, a tenté de restituer une ambiance, de captiver un public. En 1916, le mouvement Dada naît au cabaret Voltaire, à Zurich, à l’abri de la guerre. Venus d’Allemagne (Hugo Ball, Richard Huelsenbeck, Raoul Hausmann), de Roumanie (Tristan Tzara, Marcel Janco), d’Alsace ( Jean Arp) ou de Suisse (Sophie Taeuber), les dadas cultivent l’art de la dérision, puisant en partie dans les recettes futuristes. Lors de soirées festives et tumultueuses, ils deviennent des chantres de la provocation. L’esprit iconoclaste dada se manifeste aussi chez d’autres individualités, mêlant indifférence et excentricité : Arthur Cravan, neveu d’Oscar Wilde, unique rédacteur de la revue Maintenant, poète-boxeur-danseur-conférencier ; Marcel Duchamp, inventeur du ready made, tels la roue de bicyclette, le porte-bouteilles ou l’urinoir ; Francis Picabia, irrévérencieux et malicieux dans ses dessins mécanographes ; Jacques Vaché, dandy des tranchées et déserteur à l’intérieur de soi-même. La figure du futuriste affiche le sérieux de l’activiste et du constructiviste. La silhouette du dandy dada, fébrile et paradoxal, promène un individualisme funambule. Le surréaliste, membre d’une association collagiste, dévoile son visage dans un portrait de groupe. Mais dadas et surréalistes ont ceci de commun qu’ils sont des individus révoltés, des partisans de l’automatisme, des collagistes de la rencontre, des découvreurs du moment opportun.
 
Alberto Savigno Paradis Terrestre 1923 ©

Un collage réunissant et reliant 200 tableaux, photographies ou sculptures, conçus par 100 artistes surréalistes, dadas ou apparentés, tel est l’objet et le propos de cette exposition. Le collage, au sens de matériaux découpés, redistribués ou ajustés, est une pratique précoce
chez les dadas (Hannah Höch, Kurt Schwitters, Raoul Hausmann), les surréalistes (Max
Ernst) et chez ceux qu’on peut qualifier de dada-surréalistes (Picabia, Arp). Cependant, deux autres significations du mot ont été mises à profit par les surréalistes : le collage passionnel relatif à quelques-uns et à l’ensemble du groupe ; le collage temporel, comme la série de coïncidences parsemant les rencontres de Nadja et d’André Breton dans les rues de Paris.
D’ailleurs, dès juillet 1918, le soldat André Breton faisait profession de collagiste, annonçant même, en jouant sur les mots, qu’il mènerait cette carrière jusqu’à son terme : « Mieux vaut laisser dire / qu’André Breton / receveur de Contributions indirectes / s’adonne au collage /en attendant la retraite (2) ».
À travers ces oeuvres, ô combien diverses, on devine les forces souterraines qui les ont
soulevées, le soubassement collectif qui les a portées, le tissu conjonctif qui les a nourries. La répartition des 100 artistes en neuf sections obéit à quatre critères : l’appartenance (salles distinctes pour les dadas, les surréalistes et les apparentés), la chronologie (première, deuxième et troisième génération surréaliste), la particularité (femmes, ésotérisme) et le mode opératoire (photogramme). Mais les artistes répartis dans les différentes salles ne sont nullement enfermés dans une case (Chirico le précurseur fait aussi partie du premier cercle surréaliste ; Arp est autant surréaliste que dada). De même, la chronologie est assez élastique (des surréalistes des années trente peuvent être représentés par des oeuvres de décennies suivantes). On perçoit, et c’est là l’essentiel, un air de connivence entre toutes ces oeuvres, qu’elles soient majeures ou mineures, qu’elles datent des années vingt ou des années soixante. L’aire de jeu des dadas avoisine le château hanté des surréalistes. Le mouvement Dada (1916-1925) et le mouvement surréaliste (1919-1969) sont rivaux et complémentaires. Le parcours de cette exposition suggère que, de leur jonction ou conjonction, résulte un formidable collage vivant et détonant.
 
Georges Sebbag
 
Man Ray Place d'Italie 1923 ©

1 André Breton, Second manifeste du surréalisme, Éditions Kra, 1930.
2 Poème « Pour Lafcadio », recueilli dans Mont de piété (1913-1919), Au Sans Pareil, 1919.
Catalogue 224 pages/ 203 illustrations couleur
Biographies des 98 artistes présentés.
Textes de Georges SEBBAG.
© Editions de Saint-Louis. Espace d’Art Contemporain
Fernet Branca -ISBN : 978-2-917186-39-8
 
HORAIRES
du mercredi au dimanche : de 14h00 à 19h00 (fermé lundi et mardi)
TARIFS
Entrée : 7 €
6 € tarif réduit : groupes 10 personnes minimum
étudiants de moins de 26 ans, carte Cezam
Gratuité enfants de moins de 12 ans, MuseumsPass
VISITES GUIDÉES Sur demande
ACCÈS Aéroport Bâle/Mulhouse à 5 minutes, gare SNCF à 500
mètres, Autoroute A35,
La ville de Saint-Louis est à 5 minutes de Bâle (CH)

L'année du Dragon

La nouvelle année chinoise
vous pouvez traduire le texte dans la langue que vous voulez – voir sur la colonne de droite du blog  dans la liste déroulante, en-dessous de la fonction recherche.
à visionner sur Youtube après avoir cliqué sur la vidéo



commencera le 23 janvier 2012. La nouvelle année est placée sous le signe de l’animal symbolique Dragon et de l’élément cosmogonique eau, ce sera donc l’année du DRAGON D’EAU. L’année se terminera le 10 février 2013, laissant alors place au signe chinois du Serpent d’Eau.
Le Dragon  ( lóng),

Dragon lóng Musée des cultures de Bâle

symbole de l’empereur de Chine, est idéaliste, actif, volontaire, confiant, entreprenant, scrupuleux et chanceux. Il est également versatile, agressif et déterminé.
Le Nouvel An chinois est la fête la plus importante pour les communautés chinoises à travers le monde entier. Il se célèbre suivant le calendrier chinois qui est à la fois lunaire et solaire.
Les défilés de la fête du printemps, ou encore fête du Têt avec les danses de lion, le défilé du Dragon et surtout les pétards, ce sera le samedi 28 et dimanche 29 janvier 2012 à Paris.
La Fête du Printemps ( ou Nouvel An) est célébrée le premier jour du premier mois lunaire. Cette fête qui remonte à la dynastie Shang (1766-1122 av. J.-C.) tire ses origines des sacrifices donnés aux divinités ou aux ancêtres au début de l’année.
Les symboles du Nouvel an chinois
Les pétards et les feux d’artifices sont utilisés pour faire fuir les monstres et fantômes pour que la nouvelle année en soit débarrassée. Selon la légende, un monstre en particulier effrayait les gens, mais des bruits fracassants, de la lumière et la couleur rouge le terrifiait.
Les danses de Dragon sont le symbole suprême de la divinité et du pouvoir impérial. Ces danses prient les Dieux de la pluie mais expriment également le courage, la fierté et la sagesse du peuple
Les lanternes rouges envahissent les rues de la capitale. Le rouge est signe de joie et de bonheur.

Dans la Chine ancienne, les hommes croyaient que l’on pouvait voir voler les esprits du ciel à la lumière de la première pleine lune de la nouvelle année. Au fil du temps, leur recherche des esprits, pour laquelle ils utilisaient des flambeaux, devint la « Fête des Lanternes » que l’on célèbre aujourd’hui dans les temples et dans les parcs en allumant des milliers de lampions multicolores.
La fête des Lanternes, où la lumière est reine et qui clôt le festival du printemps, est une fête nocturne parfois nommée « petit Nouvel an  ». C’est une promenade à la tombée de la nuit qu’enfants et parents effectuent, lanternes en main. Selon la légende, il s’agissait de tromper le dieu du feu qui menaçait d’incendier la capitale le 15e jour du premier mois : les lanternes faisaient croire au dieu que la ville était déjà en feu.
Origine Pékinoise des lanternes
Les légendes relatant l’origine de la fête font état de la colère d’un dieu menaçant d’incendier la capitale le 15e jour du premier mois lunaire. Une personne astucieuse aurait alors eu l’idée de faire sortir tous les habitants dans la rue ce soir-là avec des lanternes rouges, et d’en accrocher à toutes les portes, afin que le dieu, croyant la ville déjà en proie aux flammes, se retire. Dans la version la plus populaire, la menace divine est un canular monté par un conseiller impérial au grand cœur afin de permettre à une jeune servante du palais de sortir et de revoir sa famille pour un soir.
L’origine bouddhique des lanternes
Une autre histoire raconte que sous la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220), le bouddhisme s’est répandu largement en Chine. Après avoir appris que les moines avaient coutume le 15 du 1er mois lunaire de regarder les reliques du bouddha et d’allumer des lampes pour honorer les dieux, l’empereur a ordonné d’allumer aussi au soir de cette date des lanternes dans le palais impérial et les temples pour les honorer à son tour. Depuis lors, ce rite bouddhique est devenu progressivement une grandiose fête populaire en Chine.
Source : sichuan-roads.fr, chine-informations.com
Pas besoin d’aller en Chine, ni à Paris, rendez-vous au musée des cultures de Bâle pour admirer l’immense dragon qui occupe une salle entière.
Puis grimpez aux étages pour voir l’exposition qui est fait autour de la Chine. Une sorte de cabinet de curiosités,
Bouddha

Au dernier étage, c’est l’Opéra de Pékin qui présente, ses costumes richement ornementés, ses vêtements de scène, ses bijoux, sans oublier les « plate-forme shoes), en passant  par la table de maquillage.

Le maquillage

L’Opéra de Pékin combine le chant, les parties parlées, les mouvements, la pantomime interagissant  avec les arts martiaux, l’acrobatie et la danse.
Il est formellement, stylistiquement et symboliquement codé .
code des gestes

A chaque costume, masque facial, expression du visage, geste, mouvement et couleur sont attribuées des significations particulières. Cela permet d’être égaux. Dans le dernier étage du musée conçu par Herzog & de Meuron sont montrés les différents domaines de l’Opéra de Pékin, dans une impressionnante exposition.

Costumes

Une station audio-visuel avec des enregistrements de musique, chant et mouvement permet une approche, pour les yeux et les oreilles occidentales, des consonances des sons et des gestes du corps asiatique. Dans cet espace ludique se révèlent peu à peu les codes mystérieux et  les transformation des médias.

L’exposition comprend également des œuvres d’artistes contemporains chinois. Ces œuvres montrent comment ils travaillent avec le contenu de l’Opéra de Pékin et les transforment au niveau du sens.

Exposition jusqu’au 4 mars 2012, malheureusement pas de visite en français.
La langue française en Suisse n’est pratiquée que par 20 % de la population, ce qui est fort dommage pour tous les frontaliers et expatriés fiscaux …

détail vidéo opéra

Nous pourrons  nous rattraper cet été,  au Quai Branly, les Séductions du palais, cuisiner et manger en Chine du mardi 19 juin au dimanche 30 septembre
 photos de l’auteur