Sommaire de juillet 2011

01 juillet 2011 : La sculpture de Vincent Ganivet détruite
02 juillet 2011 : Daniel Dyminski à la Chapelle St Quirin de Sélestat
04 juillet 2011 : Dector & Dupuy – Visite guidée Performance à pied et en train
05 juillet 2011 : Kunstapéro à la Kunsthalle de Mulhouse
07 juillet 2011 : Cy Twombly tire un trait
08 juillet 2011 : 400 Sonnets in Reverse,Together de Seb Patane
14 juillet 2011 : 14 juillet 2011
16 juillet 2011 : Performance – flânerie Dector et Dupuy
18 juillet 2011 : Mon tour de France 2011
22 juillet 2011 : Performance – flânerie Dector et Dupuy suite
22 juillet 2011 : Lucian Freud est mort
 

Lucian Freud est mort

Lucian Freud, peintre est  décédé mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.

lucian-freud-autoportrait-aux-godillots

Vidéo ici
Harry Bellet – Le Monde
Il aimait peindre la souffrance du corps, la déliquescence des chairs. De ses pinceaux rugueux, il maltraitait hommes et femmes sans distinction. C’est pourtant « paisiblement », selon son avocate, que Lucian Freud est mort mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Né le 8 décembre 1922 à Berlin, il était le fils de l’architecte Ernst Freud et le petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud. Il était aussi devenu l’artiste vivant le plus cher du monde, après que le milliardaire russe Roman Abramovitch eut acquis, en 2008, un de ses tableaux pour la somme record de 34 millions de dollars.
C’était aussi, sans doute, un des plus farouches : outre-Manche, la presse avait été scandalisée par son attitude, alors qu’il devait peindre le portrait de la reine. Il avait exigé que Sa Majesté vienne à l’atelier. On ne sait si elle accéda à la demande du maître, mais le portrait qu’il fit d’elle est un des plus atroces qui soient.
la suite ici (réservée aux abonnés)
 ma visite de l‘exposition de 2010 sur mon blog

Performance – flânerie Dector et Dupuy suite

Parfait comme le cercle de Giotto et Symphonie Monoton Silence
 
Altkirch
Nous descendons comme prévu, à la gare d’Altkirch, sans perdre de temps, nos guides nous arrêtent devant un banc, où un ingénieux épicurien, mais néanmoins fainéant, a réussi à coincer la capsule d’une bouteille de vin AOC, à l‘unique endroit possible de la maintenir.
Michel Dector
Puis ils nous demandent le silence. Nous avons évité la pluie, prévue en abondance à cette heure-ci, mais l’imprévu s’est manifesté bruyamment. Nous attendons religieusement le départ de l’importun.
Et là miracle, on se croirait à la Chapelle Ste Rita, devant l’imposante cimenterie, où les 2 obliques du logo  le H et le C, répondent à la verticalité architecturale du bâtiment. Il n’y plus cette pollution de poussière grise, dont se souviennent les anciens,  les normes plus difficiles, ont contraint les propriétaires à se conformer aux obligations de 2001.
Mais il reste le son de  la cimenterie, en continue, le soir on l’entend au loin, monotone avec une  variation juste modulée par le vent , il se répand dans l’espace et sur la ville. En regard l’énorme silo et en face sur la colline avec l’église, 2 monuments complémentaires
(vidéo ici), nappe continue qui remplit l’espace,  à l’écoute de la Symphonie Monotom Silence.
Les sonneries découpent le temps. Les fils électriques devant la cimenterie d’Altkirch, sont comme la portée de cette note unique que l’on distingue de très loin.
Chemin faisant nous passons devant ce que nos interlocuteurs considèrent comme le paradis  perdu, baigné par le cours d’eau, les  couleurs des maisons à 3 étages, les  tas de bois pour l’hiver, et les barbecues d’été, un endroit harmonieux et convivial, parasité par les 2 bancs vandalisés.
Lorsque l’on grimpe dans les hauteurs de la ville, dans un
jardin, un maquette du château de Montbéliard. De  1397 1475, il appartient à la famille Montfaucon,  puis  aux Ducs de Wurtemberg.
La Tour Henriette (1424),suivie de la Tour de Frédéric (1572), sont des témoins de la Renaissance allemande
maquette du Château de Montbéliard
 
Situé à Montbéliard ce château  abrite à présent, le Musée Cuvier, où l’on peut voir les travaux du paléontologue, ainsi que de l’art contemporain, par exemple :  Jean Messagier  « Docteur ès Printemps » assimilé à l’Abstraction Lyrique,  écolo éminent, qui s’opposa fermement au  creusement du canal Rhin Rhône par la création d’une toile « Notre vallée ne doit pas mourir. » toujours exposée dans ce musée.
2 Montbéliardais illustres, (dont  le surnom des habitants est  » Trissus » …. )
Puis nous cheminons à travers une belle porte ancienne pour nous arrêter  devant une porte flanquée de poubelles. C’est là que se situe l’histoire de Giotto connu pour ses extraordinaires capacités
de dessin, parfait comme le cercle de Giotto.
Ici le trait est plus qu’ imparfait. Mais le cercle synthétise les 2 panneaux l’un de sens interdit et l’autre de stationner. Coup de force sémantique fait des 2 sens.

Plus loin un contestateur a manifesté ses idées, par un graffiti sur un mur.
Pour l’inscription de Lipp , il existe un couple  le pinceau pour écrire, le rouleau pour recouvrir.Ici c’est  la bombe pour écrire et le karcher pour décaper, donc un nouveau couple antagonique. Celui qui tente d’effacer toute l’écriture essaie plutôt de le faire en dégradé, plutôt que d’attaquer le crépi, où il resterait gravé l’inscription pérenne, subtilement il a affaibli le sens  du slogan, en nous laissant deviner l’idée et par notre inaction nous suggère d’être un peu  ses complices. ( A Bas etc …  à mort les C…  etc …)
C ? cette espèce de fantôme, qui visiblement suscita l’ inspiration générale.
Le premier lieu de la prière chrétienne de la région du Sundgau reçut le nom de « Alta kirche » (église haute) en raison de sa situation géographique. C’était il y a bien longtemps et depuis 3 édifices religieux se sont succédés. Altkirch signifie « vielle église » en alsacien, il y a cependant une possibilité pour que  le nom d’Altkirch proviennent en fait de cette Alta Kirche, qui fait donc référence à une église en hauteur, plutôt qu’à une vieille église.
Un endroit élevé où il y avait un château du 11e  s, appartenant aux comtes de Ferrette. Elle a été détruite par un tremblement de terre en 1356, qui a causé énormément de dégâts alentours,  devenue une ruine, au 19e s, elles ont été rasées pour la construction de l’église catholique Notre Dame, monumentale, néo-romane, avec de beaux vitraux.
On peut aussi y voir une belle pietà du XVème, un ensemble de 4 statues en pierre d’une grande beauté « le Christ au Mont des Oliviers », des fonds baptismaux du XIIème, une clé de voûte du XIIIème, de belles peintures de Gustave Dauphin « Assomption de la Vierge », « Le Christ mourant » de Jean-Jacques Henner« ,

Jean Jacques Henner Musée des BA de Mulhouse

« Les fiançailles de Marie et Joseph » d’après Raphael…
Les 14 stations du chemin de croix présentent une spécificité originale, certes  pas unique en Alsace :
du côté droit elles sont représentées en allemand, réalisées après 1870 quand l’Alsace est devenue allemande et  du côté gauche elles sont en français, reconstituées après destruction de la guerre de 14-18, quand l’Alsace est devenue française.
Une chose  exceptionnelle et originale est le Cromlech qui  entoure l’église. On penserait plutôt à une interdiction de stationner à la vue de ces grosses pierres qui cernent le chevet de l’église.
Un Cromlech (courbe + pierre)  étant un monument mégalithique. Les scientifiques penchent pour les observations des astres et de la lune.
L’église étant un lieu cultuel, on se trouve ici devant un composé, une sorte de collage, de 2 approches du monde, de 2 conceptions spirituelles, entre une croyance s’appuyant sur le paganisme et l’autre sur le religieux.
Le cromlech d’Alkrich en vidéo
Pérégrinations, rencontres de hasard dessinent une nouvelle manière de voir ensemble,
le terrain d’action de nos guides, la dimension performative minimale : les lieux familiers, ordinaires de notre quotidien, que l’on ne voit plus par accoutumance, par habitude.
Leur travail est un repérage, fait de recueils d’informations minimales, un partage d’imaginaires, qui leur demande tout de même une préparation et une rencontre avec les historiens et bibliothécaire des villes visitées. Chez les 2 M D&D il y a du visible qui nous  est remontré  par le langage.
Nous nous sommes quittés après une crêpes-partie au CRAC d’Alsace , où je vous invite à visiter la très belle exposition «  Pour une  République des Rêves » en nous promettant de nous retrouver, très bientôt pour une nouvelle aventure déambulatoire, satisfaits de notre fin de journée ensoleillée et contents des discussions, échanges et nouvelles rencontres toujours enrichissantes.
photos mélangées avec celles d’Elli Humbert du CRAC  et les miennes, ainsi que mes vidéos « amateur »

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Mon tour de France 2011

pict0005-custom.1279712293.JPGCe sont les vacances aussi je recycle quelques chroniques d’actualité….
Mon tour de vélo se cantonne à ma région.
Après avoir franchi le premier obstacle, qui n’est pas le moindre, enfiler un cuissard, qui si vous n’êtes pas Miss France, vous fait ressembler à un figurant de chez Disney, le reste devient plaisir.
Evidement, la deuxième épreuve, qui est la plus risquée est de rejoindre le lieu des réjouissances, les bords du canal. Pour cela il faut emprunter les couloirs de la mort, tracés par un adjoint à la circulation, qui n’a jamais du quitter son bureau et qui doit être un réel pervers.  Il a quitté son bureau, car le parcours s’est amélioré. Mais je reste sceptique, et je m’interroge sur le bon sens, des nouvelles pistes qui vous arrivent à contre-sens ….
Tantôt il fait alterner les pistes cyclables avec les pistes pour piétons, tantôt les couloirs disparaissent, en pleine circulation intense. Cela persiste. Mais j’ai trouvé des détours charmants :

vue depuis le pont suspendu

Si vous avez déjoué tous ces pièges, les voitures, les bus, les camions qui n’ignorent pas qu’ils sont les plus forts, la nature est à vous. Evitez malgré tout de vous aventurer dans les endroits brousailleux, où vous conduit votre curiosité, car si vous attrapez un plat, le jour
d’une finale de tennis télévisée, vous n’aurez pas l’outrecuidance d’appeler ô secours votre moitié. Faites appel à l’éclusier qui aimablement vous déposera vers votre lieu de départ
(je le remercie ici), car évidement je suis repartie à pieds, en attachant mon vélo à la Croix du Burn sous la protection de la Vierge. Sous la chaleur et ne voulant rien manquer du paysage, j’ai récolté de superbes ampoules à la plante des pieds !
Mon but étant quoiqu’il se passe, d’arriver là :
Guinguette

La semaine vous croisez, des jeunes gens en rollers, certains rajoutent une épreuve supplémentaire surtout les pères, ils poussent un landau ou une poussette. Vous croisez des familles, à deux, à plusieurs, des touristes, surtout les nordiques, les suisses ou les allemands, avec un équipement  complet, certains font suivre leur bicyclette par un petite voiturette, dans la quelle ils ont mis leurs bagages, ou encore où cahotent leurs enfants, pour faire plus joli et pour que l’on devine leur pays d’origine, ils y hissent leurs couleurs. Les plus redoutables sont les groupes, tels des gnous, ils envahissent la voie, tracent leur route, ne se préoccupant que peu du paysage, ils avalent des kilomètres, les hordes d’Attila du 21e s. Ils me rappèlent ces groupes dans les musées, qui croient que le lieu leur appartient. La tenue réglementaire est de rigueur, cuissard, maillot, casque, lunettes, gourde, vélo, gants tout est uniforme, même couleur, idée unique, un véritable peloton.
canal-zillisheim-22-6-08-1.1279712976.JPGSi vous êtes flâneuse, comme moi, curieuse du paysage, c’est un bonheur sans fin, les oiseaux, les papillons, l’eau, les arbres, les fleurs, les bateaux, les passages d’écluses, les mariniers, les plaisanciers, puis si vous êtes silencieux, des grues cendrées se montrent sur la rive. Des pêcheurs se livrent à leur passion, bien abrités et bien équipés, sur la rive d’en face. Puis tout ce silence est brisé par l’arrivée de la Micheline qui tantôt file vers la vallée, tantôt revient vers la ville.
Je me contrains à ne pas poser pieds avant d’arriver vers l’étape de récompense :  loupé à cause du plat, aussi j’ai marché jusqu’à la guinguette au bord de l’eau.
Elle porte bien son nom, chaises, tables recouvertes de nappes en broderies anciennes, chemises de nuit de grand’mère brodées, suspendues sur des fils à linge, cadres anciens, miroirs anciens, faïence, poteries.
L’endroit est tellement agréable, que certaines personnes, informées par le bouche à oreille, y viennent en voiture, à pieds. L’accueil est charmant, des tartes, maisons, mais aussi des tartes flambées et d’autres mets alsaciens, en font un relais quasi gastronomique. Ne révélez ce lieu divin qu’à vos amis.
la récompense est là :
la meilleure tarte d'Alsace

 
photos et vidéos de l’auteur

Performance – flânerie Dector et Dupuy

« l’anomique d’aujourd’hui risque bien d’être le
canonique de demain » Michel Maffesoli (« Le temps des tribus« , )

le public attentif

Quel était la trame de ce jeu ? Comment qualifier la chose : flânerie, promenade, visite guidée, parcours orienté, performance, classe verte pour adultes avec enfants autorisés.
Va t’on nous distribuer un questionnaire à la fin de la sortie pour éprouver notre mémoire, nos oreilles et nos yeux, notre niveau de culture générale ? Les questions fusaient parmi les participants du parcours entre la Kunsthalle de Mulhouse et le Crac d’Alsace à Altkirch, 2 visions opposées d’architecture.
Nos guides, artistes anthropologues, sociologues les « Michel en 2 D ou M D&D » –
Michel Dector et Michel Dupuy, s’attachent à de tous petits riens, le petit détail, les bouts d’existence de nos villes les rattachant à des faits, historiques, sociologiques. Ils nous apprennent à voir et à regarder des signes discrets, souvent invisibles à l’œil et à les mettre en correspondance avec des faits, réels ou imaginés. Leur discours bien rodé, leur permet de dérouler un fil bien huilé, empreint de poésie avec 7 points précis dans les villes respectives.
7 mon chiffre porte bonheur, les 7 jours de la semaine, les 7 nains de Blanche Neige ? les 7 péchés capitaux ? les 7 femmes de Barbe bleue, les bêtes de l’Apocalypse ?

 

CRS hors de Lipp

Le premier point nous révèle une inscription à peine apparente sur un mur gris, CRS hors de Lipp, est-ce une solidarité manifestée par les syndicalistes du musée Schlumpf pour leurs collègues de  Besançon s’apparentant à une situation similaire  dans les années 70, une mémoire préservée, officielle, involontaire ? Ils utilisent un joli terme : caviar d’âge, pour dépeindre, les diverses couches, recouvrant l’inscription au fil du temps.

grille sur mur blanc rue des Jardiniers

Puis nous voilà arrêtés devant un mur surmonté d’un quadrillage de barbelés nos guides lui trouvent une beauté géométrique dans sa qualité plastique, le dessin intérieur se répétant sur le contour comme un rinceau, patiné par la rouille du temps. Croisillon unique ancien, opposé à la nouveauté du mur, sert-il de valeur pédagogique, est-il visionnaire des radars installés sur nos routes, par son incitation à ne pas franchir le mur ?
Trois beaux arbres se trouvent dans ce jardin ouvert au public où se trouve l’ancienne villa Jacquet, anciens industriels, dont le nom évoque le musée du papier peint de Rixheim.
Des essences diverses, dont un impressionnant marronnier, unique dans un jardin public de la ville, des hêtres pourpres et un cèdre de l’Atlas incitent à la quiétude. Sur le mur une inscription à peine décelable
Mur du Jardin Jacquet

Chiffres apocalyptiques ? sous l ‘oeil  de Michel D cela peut correspondre à la somme
de 22 . C’est à dire, en extrayant les 3/ 8/ 5/ 6, en les replaçant dans l’ordre numérique dans l’alphabet, cela donne le mot « chef »  attention les f….  j’ignore si j’ai saisi réellement cette explication, je suis ouverte à toute suggestion…
Puis nous tombons en arrêt devant une publicité sur un volet roulant Lakal, quésaco ?
Un palindrome s’exlament les plus savants.
Fondée en 1924 et située à la frontière franco-allemande, LAKAL bénéficie d’une double culture dont les bénéfices rayonnent sur l’ensemble de l’entreprise. Cette particularité leur permet d’appliquer à l’élaboration de leurs produits  une rigueur incomparable et une
créativité continuellement renouvelée.
Nous y voilà, cela prend forme, grille, CRS, store = frontière, slogans, murmure le groupe à l’affût …
performance Dector & Dupuy poubelle près de la chambre de commerce

Nouvel arrêt devant une poubelle par terre à l’intérieur du cercle les lettres FR à l’extérieur les lettres UE. Nos guides n’ayant pas trouvé d’explication  plausible se sont basés par analogie sur une histoire improvisée, hypothétique : l’Europe serait-elle le boulet de la France ?  autre suggestion émise par l’artiste écolo, Yves Carrey « la France serait-elle la poubelle de l’Europe ? » Toutes les suggestions seront examinées.
performance Dector & Dupuy grille devant le square de la gare

Chemin faisant, notre but étant de rejoindre la gare SNCF de Mulhouse pour nous rendre en train à Altkirch, nous traversons le square de la gare, et ô scandale l’élégante grille surmontée d’un chapeau a été victime d’un acte de vandalisme, cette césure interrompt la monotonie de l’ensemble, c’est là que trouve sa justification  la citation de Michel Maffesoli.
C’est un penseur de la post modernité, influencé entre autres par Nietszche et le situationnisme, (qu’il a fréquenté à Strasbourg).
Le désordre dionysiaque trouve ici sa part créatrice – Maffesoli suggère de rester très attentif aux conflits, aux désordres, employant une méthode de suspension morale pour comprendre ce qui est en gestation dans l’apparente décomposition des valeurs d’aujourd’hui. (merci à Michel D.)

Puis nous passons devant l’anneau brisé, sculpture de Louis Perrin, sur fonds d’un hommage à la 2e DB et aux combattants de la 2e guerre mondiale, montrant la souffrance des alsaciens et des » malgré-nous » pendant l’occupation (annexion ?),  avec la perspective de la gare en toile de fonds.
Puis nous prenons le train, c’est là que l’on nous distribue un petit papier, enfin le questionnaire attendu ? Que nenni, c’est un sondage clientèle de la SNCF, inventée pour l’occasion ? Point 7 du premier parcours ?
la suite altkirchoise dans un prochain billet.
Ayant scratché mes photos de dimanche en voulant les redimensionner, je suis retournée sur les lieux du crime, avec un seul témoin, ce qui explique que j’ai mélangé les photos d’Elli Humbert du CRAC  aux miennes, grand merci à elle.
clic sur les images pour les agrandir

 
 
 

14 juillet 2011

Raoul Dufy 14 juillet à Falaise 1906

photo provenant du catalogue de l’exposition des frères Dufy au musée Marmottan en 2011

400 Sonnets in Reverse,Together de Seb Patane

Bettina SteinBrügge et Seb Patane
La Kunsthalle Mulhouse présente 400 Sonnets in Reverse,Together, jusqu’au 28 août 2011, la première exposition consacrée à Seb Patane * dans une institution publique française. Seb
Patane est né en Italie en 1970. Après son diplôme à Goldsmiths (2002), il a très vite attiré l’attention des critiques par son travail sur de nombreux supports telsque la vidéo, la sculpture, la performance et le collage.
L’exposition de la Kunsthalle présente une sélection d’oeuvres récentes, rassemblées spécialement pour l’occasion. Le commissariat de l’exposition est assuré pour la 3e fois, par Bettina Steinbrügge.
Le titre de l’exposition de Patane à Mulhouse, 400 Sonnets in Reverse, Together, est extrait de la chanson « The Be Colony » (2099) du groupe britannique Broadcast, que l’on peut entendre à l’entrée de l’exposition. L’album d’où la chanson est tirée, Broadcast & The Focus Group Investigate Witch Cults Of The Radio Age, est
un hommage à la chanteuse Trish Keenan, décédée à la suite de complications d’une pneumonie au début 2011.Hommage à Trish Keenan
Dans son article sur l’oeuvre de Patane, Rob Young écrit :
« Profondément enfouie dans la bande sonore, on entend la voix de Patane, bien que déformée électroniquement et donc à peine reconnaissable, chantant le vers en question de manière répétitive. Le morceau est une complainte pour Keenan, mais fait également écho à sa croyance, exprimée dans plusieurs interviews avant sa mort, en la notion de psychédélisme vue comme processus d’autodétermination et de transformation ».
En plus de cette pièce sonore présentée en ouverture, l’exposition permet de voir une nouvelle oeuvre filmique, The Year of the Corn, 2011


Year of The Corn video still


Year of the Corn Installation View

The Year of the Corn, 2011 ainsi qu’une installation s’étendant d’un mur à l’autre du grand hall de la Kunsthalle et présentant, sous forme de narrations multiples,
un riche collage de divers aspects de la pensée contemporaine. Les matériaux de base qu’utilise Seb Patane sont des images de journaux ou de magazines, des pièces de contreplaqué ou des baguettes ressemblant à des accessoires de bricolage et que l’artiste a façonné en formes et structures rudimentaires, et du son fabriqué électroniquement auquel sont souvent adjoints des extraits musicaux. Dans chaque exposition, ces matériaux apparaissent dans une myriade d’oeuvres éphémères, offrant une sorte de vision formalisée du
studio de l’artiste au travail.
Des piquets en bois sont disséminés sur le sol ; des morceaux de carton découpés
semblent étayer le mur de la galerie ; un collage est disposé sur une structure simple
évoquant un chevalet, et des haut-parleurs peuvent être placés sur des supports
fonctionnels comme à un concert de rock.
vue de l'exposition
Ces dessins possèdent par ailleurs une qualité théâtrale « d’inachèvement », les
denses griffonnages à l’encre et les assemblages aux imbrications multiples venant
souvent masquer partiellement une image photographique. L’oeuvre de Patane navigue
entre figuration et abstraction, entre suggestion d’un récit et déconstruction
de celui-ci par la forme fragmentée, mais une tendance semble se dégager de son
travail au cours des dix dernières années, celle d’un retour obsessionnel (en deux
ou trois dimensions) à certaines images archétypales, comme les soldats dans « Les
Mécènes » (« The Patrons »),
Patrons Paper 298
série de quatre grandes images sur écran produites spécialement pour l’exposition de Mulhouse. Patane se livre à un jeu subtil de références, de symboles et de signes touchant des cordes sensibles qui varieront
d’un spectateur à l’autre selon sa propre histoire. La notion de présence/absence se déploie dans des rythmes et des motifs entre ordre et chaos, bruit et silence, image et effacement, aboutissant à un acte poétique au sens d’Alejandro Jodorowsky.
La ligne est un motif récurrent dans l’oeuvre de Patane. On la trouve dans les
bâtons, qui pénètrent d’un mouvement dynamique les installations vidéo et les
sculptures ; dans les collages où elle structure la disposition des tissus ou masque
les visages ; elle est présente aussi dans sa musique électronique. Mais c’est aussi
la ligne du temps qui s’écoule, donc de l’histoire, présente à travers diverses évocations
: guerres, émeutes du 19 novembre 1969 à Milan, vie à l’époque victorienne,
écrits de Trevor Nevitt Dupuy ou un livre récent d’Adi Kuntsman sur la manière
dont violence, sexualité et fait national se combinent pour faire des images de la
masculinité des synecdoques de la nation.
A Series of Graceful Juggling Tricks, Part 3
La ligne est image de la continuité, mais aussi image de violence, de vie ou de clé donnant à chacun accès à son propre psychisme.
Ses installations semblent ouvrir une scène qui analyse les comportements
de groupe à la lumière de « l’effet d’aliénation » dont parle Brecht. En ce qui concerne
les relations humaines, la ligne peut être mince entre ce qui est acceptable et ce qui
ne l’est pas. Ce qui apparaît comme transgressif pour l’un (franchir la ligne), ne l’est
pas pour un autre. Si la ligne est parfois claire, elle peut aussi être brouillée.
A l’occasion de l’exposition mulhousienne, la première monographie sur Seb Patane
sera publiée chez DISTANZ Verlag, avec entre autres des contributions de Rob
Young, Catherine Wood et Heike Munder.
Les dernières expositions monographiques de Seb Patane, dont « So this song kills
fascists », ont été présentées à Art Now, Tate Britain, en 2007, Art Statements, Arts
40 Basel et Constellations, Artissima en 2009. D’autre part, il a exposé en solo à la
Galleria Fonti de Naples en 2007, à la China Art Objects Galleries de Los Angeles
en 2008, ainsi qu’à la galerie Maureen Paley à Londres en 2009. Son travail a été
présenté lors de nombreuses expositions de groupe comme Compass in Hand :
Selections from The Judith Rothschild Foundation Contemporary Drawings Collection,
au Museum of Modern Art à New York et While Interwoven Echoes Drip into
a Hybrid Body, au migros museum für Gegenwartskunst à Zurich. Il a, par ailleurs,
été nominé pour Beck’s Futures en 2006.
texte Kunsthalle
Une performance de Charlotte Aveline illustra le thème de l’exposition lors d’un Kunstapéro. Elle sera renouvelée dimanche le 10 juillet lors de la visite guidée et performance des deux Michel Dector et Dupuy
Charlotte disparait à la fin de la performance par ce trou, en nous laissant pour seul vestige, sa moustache et ses mitaines.
photos 2- 3 et 5 visuels presse
autres photos et vidéo performance de l’auteur
* vidéo vernissage Le Furet Mulhousien

Cy Twombly tire un trait

 UN ARTISTE DE L’OMBRE
extrait de l’article de  SYLVAIN BOURMEAU – le Monde des 5 et  6 juillet 2011

 
 
 Artiste secret, partagé entre l’Italie et son Amérique natale, Cy Twombly a pris place parmi les plus grands de l’art abstrait du XXe siècle, célèbre pour ses toiles aux graffitis nerveux. Né en 1928 à Lexington en Virginie, il grandit à Rome en Géorgie, puis à Boston.

CY Twombly AP Photo/Christophe Ena, File

 
 L’artiste américain Cy Twombly, avec derrière lui le plafond qu’il a peint dans la salle des bronzes du musée du Louvre, à Paris, le 23 mars 2010. – © AFP Francois Guillot

Le Twombly des années 1950 est celui qui trace des bâtons, des traits au charbon ou à la mine de plomb, au plus près du geste primitif de l’homme. Au fil des ans, ses lignes s’enroulent en pelote, se hachent en signes calligraphiques, se coiffent de taches de couleurs rouges comme des fleurs de pavot, ou se transforment en gerbes de couleurs.
Né Edwin Parker Twombly en 1928 à Lexington (Virginie) et vite appelé Cy, comme son père (un ancien champion de base-ball),( ……………..)
Depuis qu’il avait exposé ses gigantesques pivoines en 2007 à la collection Lambert d’Avignon, il rêvait d’y revenir. Comme artiste, explique Eric Mézil, mais aussi comme commissaire mixant, tel un DJ, les œuvres d’autres – Sol LeWitt, Diane Arbus, Cindy Sherman, Ed Ruscha en l’espèce pour cette exposition «le Temps retrouvé» qui durera jusqu’au 30 octobre.
Au même moment, au Sud de Londres, à la Dulwich Gallery, Twombly livre son dernier combat. Ses œuvres monumentales, par exemple Hero and Leandro, de 1985, inspirée d’un poème de Marlowe, se confrontent à celles d’un héros de jeunesse de l’artiste, Nicolas Poussin. La preuve que l’art abstrait sait aussi raconter des histoires. Celle de Twombly s’est achevée d’un simple point noir, hier à Rome.

 L’artiste américain Cy Twombly, 83 ans, est mort mardi dans un hôpital de Rome, a indiqué à l’AFP Eric Mézil, le directeur de la collection Lambert en Avignon.
Une exposition consacrée à ses photographies venait de s’ouvrir à la mi-juin au sein de la collection Lambert.
rappel

Kunstapéro à la Kunsthalle de Mulhouse

Mauvaise nouvelle pour les uns, bonne pour les autres, jeudi il pleut.

 

prévisions météorologiques pour jeudi 9 juillet 2011

Ce sera une bonne raison,  si comme moi, vous avez besoin d’éclaircissements sur les 400 Sonnets in Reverse,Together  monographique de Seb Patane,

The Last-and Best-of The Dandies Seb Patane

de venir jeudi soir, 7 juillet à 18h00, à  la Kunsthalle de Mulhouse qui invite à un Kunstapéro un peu particulier…

Le rendez-vous débutera par une interprétation de l’exposition 400 Sonnets in Reverse,Together par Charlotte Aveline intitulée « Chut, c’est un secret… »

Charlotte Aveline

La performance sera suivie d’une visite guidée et de l’habituelle dégustation de vins. (avec modération …)
En partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.

Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47
Cette performance sera rejouée samedis 9 – 16 juillet et dimanches 10 – 17 juillet 2011  de 15h00 à 17h00, toutes les heures.

Dector & Dupuy – Visite guidée Performance à pied et en train

Michel Dector et Michel Dupuy
Dimanche 10 juillet de 18h à 20h
Une visite guidée à la découverte d’un patrimoine urbain insolite entre la
Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch dans les sillage des deux Michel (Dector et Dupuy)
Dector & Dupuy, un duo d’artistes flâneurs
Dector & Dupuy travaillent à partir de signes, objets ou mots glanés dans l’espace urbain, généralement peu spectaculaires, et attirent l’attention sur les traces de conflits et de revendications. Dans leurs visites guidées les deux artistes pointent certaines configurations insolites, des matériaux, des formes, etc. Leur regard décalé prête
souvent à sourire et renouvelle notre regard sur l’espace public.
La collaboration de Michel Dector et Michel Dupuy dure depuis plus de 20 ans. En parallèle à leurs expositions, ils ont proposé une vingtaine de visites guidées, à Metz, Mantes-la-Jolie, Méréville, Château-Gontier, Paris, Quimper ou Maastricht
Une visite à pied et en train entre la Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch
Dans cette nouvelle performance Dector & Dupuy reprennent la forme de la visite guidée (parcours construit, accompagnement d’un groupe, prise de parole alternée) en la détournant à leur profit et en lui donnant le caractère exceptionnel de ce qui n’a lieu qu’une seule fois.
Cette fois-ci, les artistes entrainent le public de la résolution d’une énigme chiffrée au déchiffrage de slogans politiques en passant par la description du plus insignifiant des objets.
Guide d’aide à la visite
RV à la Kunsthalle Mulhouse à 17h45 précise


Pour les Altkirchois, un train part de la gare d’Altkirch à 17h pour Mulhouse (une fois à Mulhouse
compter 10 min pour vous rendre à la Kunsthalle – longer le canal en direction de la Fonderie Université)
Pour les Mulhousiens, deux horaires de train possibles pour le retour depuis Altkirch 20h16 et 21h21
Pour tous : Participation aux frais 5,5€ (prix du billet Mulhouse/ Altkirch aller-retour)
À l’issue de la visite, une petite restauration conviviale est proposée au CRAC
CRAC Alsace
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Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie
16, rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex
tél. +33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr,
À voir : 400 Sonnets in Reverse, Together, exposition monographique de Seb PATANE sur une proposition de Bettina Steinbrügge
CRAC Alsace
18, rue du Château, 68130 Altkirch
tél. +33 (0)3 89 08 82 59, info@cracalsace.com,
À voir : Pour une République des rêves, carte blanche au philosophe et essayiste Gilles A. Tiberghien. Avec : Balthasar Burkhard, Cyprien Gaillard, Richard Long, Bernard Plossu, Roman Signer, etc

Déroulement

16:45 // RDV à la gare d’Altkirch
Départ Altkirch – Arrivée Mulhouse : 17h01 – 17h14
RDV à la Kunsthalle // 17h30
Début de la promenade // 18h00
Départ Mulhouse – Arrivée Altkirch : 19h07 – 19h26
A partir de 20h00 : petite restauration au CRAC
et visite de l’exposition.
Retour Altkirch – Mulhouse : 21h21 – 21h33
Participation : un billet de train A/R Mulhouse – Altkirch