Daniel Dyminski à la Chapelle St Quirin de Sélestat

Daniel Dyminski - Anonymes - acrylique sur papier cellophane 2011
L’effondrement comme conséquence possible de la création – suite ?
Pas exactement ici, Daniel Dyminski nous propose radicalement la destruction.
Son explication : (en vidéo)
« je détruis certaines de mes œuvres, non chaque matin, car je ne suis pas aussi assidu au travail, mais lorsque cela me semble nécessaire pour effectivement  avancer – progresser dans mes recherches et cela, sans tenir compte d’une quelconque séduction qu’exerceraient certaines œuvres que je trouverais particulièrement belles, ni moins encore par dépit.
Une œuvre qui me donne satisfaction, qui est considérée comme « finie », mais à partir de laquelle se développe une idée nouvelle, je considère à ce moment là que c’est cette idée là qui prime : je détruis alors l’œuvre pour voir le nouveau résultat. Que celui-ci se révèle décevant ou positif n’a qu’une importance secondaire, c’est l’expérience, le passage à l’acte qui prime. »

 

 
Le manifeste « Rust » texte explicatif, de sa conception générale et artistique, rédigé par Daniel Dyminski,  édité en 300 exemplaires, dont 30 spécialement numérotés et signés,  est vendu par l’office du tourisme de Sélestat au prix modique de 3 €. Il ne veut en rien, concurrencer, ni se substituer aux philosophes, écrivains, économistes,  penseurs émérites,  mais vous proposer ses idées personnelles.
Daniel Dyminski - Manifeste Rust janvier 2011
L’artiste créateur, veut nous rendre attentif à la beauté du monde dans lequel nous vivons et nous évoluons. Afin que nous nous rendions compte que nous allons à sa destruction.
Par sa performance réalisée devant le public sélestadien, il illustra son propos en  déchirant avec méthode et application les quelques œuvres, intentionnellement intitulées « Anonyme, Anonymes » devenues éphémères pour l’occasion. Les vitraux qui illuminaient les lieux 10 mn auparavant n’étaient plus que des baies blanches d’une banalité quotidienne, au bas desquelles gisaient les toiles qui avaient chues avec grâce depuis les cimaises de la chapelle.
Daniel Dyminski - performance Chapelle St Quirin Sélestat 2011
Certaines des autres toiles, terminèrent assemblées en boules reparties et accrochées sous l’œuvre précédente.  Eurent la vie sauve, les couples A et B, le triptyque « Samouraï », l’installation « Autorité » dont les clin d’œil ne demandent pas d’explication…
Plus surprenante est l’autre installation « Intimité technologique » constituée de 6 palettes de transport, sur 1 panneau de contreplaqué, où repose un couple asexué de Salamis électroniques. C’est un amas de matériel électronique artistiquement enveloppé dans un filet, à l’instar du saucisson sus-nommé.
Pourquoi a t’il sauvegardé les couples et détruit les anonymes ?  Adam et Eve du futur,
Daniel Dyminski - Installation "Intimité Technologique"
Survie de l’humanité, malgré sa cruauté destructrice ? Est-ce le message de Daniel Dyminski, heureux et optimiste, qu’il veut nous laisser et se défend d’être donneur de leçons ?
Il faudra revenir pour constater l’évolution de cette étonnante exposition et lire dans le commentaire n° 4 le texte explicatif de Daniel Dyminski.
Une vidéo sur grand écran vous permettra de vivre en direct la performance dans les semaines suivantes.
Jusqu’au 17 juillet à la Chapelle St Quirin de Sélestat, rue de l’Hôpital.
Photos et vidéos de l’auteur – courtoisie de Daniel Dyminski
clic sur les photos pour les agrandir

La sculpture de Vincent Ganivet détruite

L’effondrement comme conséquence possible de la création


Ganivet_10 6 2011_Foto_Ganivet

La sculpture créée par Vincent Ganivet à partir de 350 parpaings s’est effondrée le 27 juin 2011 vers 01h00 du matin. L’installation haute de six mètres à l’origine et pesant 5 tonnes, réalisée dans le cadre de l’exposition « Lumière Noire. Art contemporain français » n’est désormais plus qu’un amas de débris, laissé en l’état dans la rotonde de l’Orangerie de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe. « Vincent Ganivet, pour chacune de ses installations de grand format, a toujours approché de nouvelles frontières et pris davantage de risques dans la construction », commente Pia Müller-Tamm, la directrice de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe.
« La possibilité de l’effondrement fait partie intégrante du travail de l’artiste ».
Les visiteurs ont eu – malheureusement pour un temps trop court – la chance de contempler une œuvre spectaculaire et remarquable. Les fragments permettent à présent de deviner ce qu’a pu être la sculpture. « Mais tous ceux qui l’ont vue la garderont dans leur mémoire ».
L’artiste cherche à franchir ses propres limites dans son travail artistique. Malgré l’emploi de matériaux solides, les sculptures de Vincent Ganivet restent des constructions fragiles.Leur force portante provient exclusivement du contact et de la pression de blocs de béton empilés les uns sur les autres – sans joints en mortier. Tout comme pour la construction médiévale des cathédrales, l’artiste se sert d’un cintre de charpente en bois qui soutient les montants jusqu’à la pose de la clef de voûte. Après le succès de plusieurs grandes constructions de ce genre en France (entre autres à Avignon, Paris et Versailles), la sculpture créée expressément par Vincent Ganivet pour la rotonde de l’Orangerie de Karlsruhe était sa première œuvre réalisée en Allemagne. Son élaboration s’était avérée particulièrement difficile, car l’artiste a fait tourner les cinq arcs-boutants de cette arche sur leur propre axe.
Vincent Gravinet visuel presse

Les œuvres de Vincent Ganivet évoluent aux confins de la stabilité. À l’aide de son équipe constituée d’architectes et d’assistants techniques, l’artiste a développé au préalable la sculpture de Karlsruhe sur l’ordinateur et construit un modèle réduit en brique dans son atelier pour définir entre autres le comportement de l’ouvrage en cas d’effondrement. C’est seulement après ces calculs de statique approfondis que la sculpture a été érigée sur place pendant dix jours.
La sculpture s’est effondrée à l’intérieur de l’espace sécurisé, non accessible au public, conformément aux calculs préalables. À aucun moment les visiteurs de l’exposition n’ont été exposés à un quelconque danger.