La 27e édition de ST-ART s'est tenue du 24 au 26 novembre 2023 à Strasbourg dans le Parc des Expositions inauguré il y a un an. Ce joyau d’architecture écoresponsable réalisé par Kengo Kuma a accueilli, sur 10.000 m2, 57 galeries, venues de 8 pays.
Christophe Caillaud-Joos, Directeur Général de Strasbourg Events -
Le Comité Artistique de ST-ART, est composé de Georges-Michel Kahn et Rémy Bucciali
« Nous souhaitons que nos visiteurs et nos collectionneurs puissent découvrir à Strasbourg des oeuvres qu’ils ne verront pas ailleurs, à contre-courant d’une
certaine tendance à l’uniformisation du marché de l’art. »
« ST-ART est une pépite. Lorsque j’ai pris la direction de ce salon l’an dernier, j’ai immédiatement été touché par sa contribution à la reconnaissance des talents de demain. Ce patient travail de découverte est ancré dans l’ADN de ST-ART qui fait vibrer son public depuis plus de 25 ans. Au-delà de sa longue histoire, ST-ART est aussi un territoire ».
Christophe Caillaud-Joos
Bilan 2023
CHIFFRES CLÉS 2023
13 609 visiteurs
67 exposants dont 57 galeries + de 325 artistes représentés
+ de 720 œuvres présentées
Plus de 10 000 m2 d’exposition
10 conférences
Les galeristes
Les galeristes strasbourgeois contribuent immensément à cette diversité
Ils apportent avec eux des propositions inédites et passionnantes.
Liste non exhaustive
LA SAAMS CÉLÈBRE SES 190 ANS À ST-ART
« Nous sommes “nés” le 28 juin 1832 très exactement,
mais nous fêtons nos 190 ans à cheval en 2022 et 2023 », explique Bertrand Gillig,
galeriste d’art contemporain à Strasbourg.
Membre du comité de la SAAMS depuis 15 ans, il en a pris la présidence il y a 2 ans.
« L’idée était d’organiser un certain nombre d’événements notamment avec ST-ART, dont une rétrospective Théophile Schuler puisqu’il s’agit de l’une de nos trois principales activités.La première est de contribuer à l’enrichissement et à la préservation des collections des musées de Strasbourg, par des dons et par des financements pour des restaurations ou des acquisitions. La seconde est de développer le goût de l’art à Strasbourg grâce à des conférences, des sorties, des visites guidées et voyages culturels. Et la troisième est de développer la jeune création à travers le
Prix Théophile Schuler.
la belle Strasbourgeoise, 1703 Nicolas de Largilliere
Prix Théophile Schuler 2023
Sarah Ménard, les Grimaces 2021
papier découpé noir, 21 x 30 cm chaque

LE CENTRE D’ART APOLLONIA,
ST-ART accueillera MOSS, une oeuvre végétale de Marco Barotti actuellement visible dans le jardin médiéval du Musée de
l’OEuvre-Notre-Dame, au coeur de Strasbourg.
Réalisée dans le cadre du programme VITAL,
un projet de coopération européenne ayant
pour objectif la sensibilisation du grand public à l’urgence écologique à travers la création artistique contemporaine, cette
sculpture vivante, cinétique et sonore, envahie par de la mousse est alimentée par les données sur la qualité de l’air générées par l’indice mondial de la qualité de l’air (World Air Quality Index). En analysant l’air de nos
villes en temps réel, elle incite les citoyens à prendre part au débat sur la pollution. Toujours dans le cadre du projet VITAL avec le centre Apollonia, une expérience sonore imaginée par le couple d’artistes de Ljubljana propose aux visiteurs une promenade audioguidée et immersive dans l’espace public grâce un casque bio-acoustique.
L’INDUSTRIE MAGNIFIQUE
S’ASSOCIE CETTE ANNÉE À ST-ART
L’Industrie Magnifique est un mouvement et un modèle de coopération innovante entre artistes, entreprises privées et collectivités publiques dans les territoires. Né en Alsace en 2016, il se manifeste à travers un acte original : la rencontre de l’art et de l’industrie sur la place publique. Ses deux premières éditions en 2018 et 2021 ont mobilisé 200 partenaires, permis la création 40 oeuvres d’art et attiré 610 000 visiteurs en 22 jours à Strasbourg.
Le coup d’envoi de la 3e édition, qui sera multi régionale, sera donnée le 24 novembre, dans le cadre de ST-ART.
A cette occasion l’Industrie Magnifique exposera aussi la remarquable installation Museum of the Moon de Luke Jerram que les spectateurs avaient pu admirer dans la nef de la cathédrale de Strasbourg en 2021, grâce au mécénat du Groupe Vivialys.
LE PROJET GUERNICA UKRAINE
Lors de la Biennale de Venise en avril 2022, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, a exhorté les artistes du monde entier à soutenir l’Ukraine. Les Éditions Jannink ont répondu à cet appel en demandant à l’artiste-plasticien Jean Pierre Raynaud de faire don à l’Ukraine d’une oeuvre inédite. À l’instar de Guernica (1937) de Picasso, Raynaud a repris les dimensions exactes (3,49 m x 7,76 m) de cette oeuvre emblématique. Comme la toile du peintre espagnol,
Sans titre – Ukraine dénonce par l’art les horreurs de la guerre.
Les deux toiles monumentales sont exposées à la foire d’art contemporain ST-ART à Strasbourg pour entamer une tournée d’expositions mondiale.
ALMA BUCCIALI, ARTISTE INVITÉE DE LA 27E ÉDITION DE ST-ART
Mes recherches artistiques
et mes créations se déploient
selon plusieurs axes.
Tout d’abord, je crée dans
la continuité de l’histoire
de l’art, notamment de
l’art médiéval. Je m’inspire
des thématiques abordées
dans les oeuvres
emblématiques du passé
pour en offrir une vision
actuelle. Loin d’une version
passéiste, ces images
sont emplies de tendresse
et d’optimisme,
rapprochant les figurent
de présent de celles du
Moyen-Âge. La Dame à
la Licorne conservée au
musée de Cluny, ou encore
le tarot de Marseille sont
par exemple à l’origine
de séries de dessins et de
gravures.
Le dessin, la gravure et
la broderie sont les médiums
que j’ai choisis dans
une volonté de gommer
les frontières qui séparent
la culture dite « légitime »
et les arts populaires.
Le travail du textile, historiquement
réservé aux
f
emmes, revêt pour moi
une dimension militante
en lien avec les préoccupations
largement présentes dans mes créations.
Les thématiques féministes et LGBT me
tiennent très à coeur et, sans que je sois dans
une démarche activiste, elles transpirent dans mes oeuvres.
Les deux estampes réalisées spécialement
pour ST-ART appartiennent à une série de gravures
inspirées de La belle Strasbourgeoise
peinte par Nicolas de Largillierre en 1703, l’une des oeuvres majeures du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Reprenant l’esprit et la composition
du portrait original, je propose une vision contemporaine des strasbourgeoises. Comme au XVIIIe siècle, elles portent un collier de perle
et leur bichon au bras, des accessoires de leurs costumes subsistent ou sont évoqués, tandis que les arbres de l’arrière-plan sont sensiblement
les mêmes.
Quelques Galeries










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« Nous souhaitons que nos visiteurs et nos collectionneurs puissent découvrir à Strasbourg des oeuvres qu’ils ne verront pas ailleurs, à contre-courant d’une
« Nous sommes “nés” le 28 juin 1832 très exactement,
La première est de contribuer à l’enrichissement et à la préservation des collections des musées de Strasbourg, par des dons et par des financements pour des restaurations ou des acquisitions. La seconde est de développer le goût de l’art à Strasbourg grâce à des conférences, des sorties, des visites guidées et voyages culturels. Et la troisième est de développer la jeune création à travers le
« La nuit tombe, le Parc se vide de ses visiteur·euses. Restent les animaux et ce lieu qui maintenant leur appartient. L’obscurité gomme les enclos et je ressens
Une manipulation numérique très réduite efface le décalage temporel entre son passage et celui des animaux. Ainsi, ces photos juxtaposent plusieurs temporalités, ce qui a pour effet d’annuler la distance que l’artiste et, sûrement l’animal, auraient maintenue. Le résultat est une illusion, une rêverie. Ça pourrait être celle de l’enfance réduisant l’animal à une peluche ou celle du mystique imaginant quelque Eden retrouvé. Ce qui importe, c’est qu’en partageant symboliquement l’espace, l’humain soit placé sur un plan d’égalité avec le loup, l’ours polaire ou le baudet du Poitou et qu’il n’est pas plus légitime à exister qu’eux. La vidéo présente sept collaborations avec les loups du Canada, les ours polaires, les panthères des neiges, la panthère de l’amour, le casoar, les wallabys des rochers et les baudets du Poitou.









Basel avec Jean-David Cahn



exposition Basel Galerie Cahn 2023





Des corps fragmentés (ceux des photographies de Kiki Smith), un visage d’enfant radieux (celui de John Hanning), des mots en forme de provocation
Conçue comme un voyage chrono-thématique qui place le visiteur dans un maelström de sensations et de réflexions, l’exposition s’articule en sections qui mettent en évidence les entrelacs qui unissent les énergies mobilisées contre ce qui n’est pas une maladie mais bien un scandale (pour reprendre les mots d’Elisabeth Lebovici). Les œuvres se déploient dans l’espace de l’exposition aux côtés de montages audiovisuels de l’INA, d’objets et d’archives liés à la mémoire du sida. La scénographie, tantôt immersive, tantôt intimiste, propose aux visiteurs un parcours qui fait la part belle à la sensation et rend compte de la diversité des champs de création investis par ce projet qui mise sur la pulsion de vie qui innerve la création. L’exposition s’accompagne, en outre, d’une

L’oeuvre définit un espace intime d’autoréflexion et de méditation, tout en mettant en scène les aspects contextuels et la signification d’une vie d’artiste faite de résilience et de résistance. C’est une représentation saisissante de la position de l’artiste aujourd’hui et des capacités transformatrices de la politique et de la poésie de l’art.
L’Atelier d’aquarelle dans l’eau (2005–2006) est une oeuvre d’art participative qui transforme la salle principale de la Kunsthalle en un espace public ouvert et une scène de création. Ici, tout le monde de 7 à 77 ans est invité à participer à une activité commune, qui se présente comme un rituel éphémère composé d’eau et d’aquarelle. Élément essentiel de la ville de Baden-Baden, avec sa rivière Oos et ses thermes, l’eau est le fil conducteur fluide qui permet de travailler ensemble, de partager et de créer des rencontres personnelles et des souvenirs. À travers l’eau, SARKIS met en avant les qualités fondamentales de l’attention et de la patience pour apprendre ensemble, au moyen de l’art, à guérir les traumatismes collectifs comme personnels.
Cette forme d’activation réciproque de l’oeuvre et de son environnement s’étend également à des oeuvres existantes empruntées à des collections
Le fait que SARKIS revienne avec cette exposition dans la région trinationale située sur les territoires allemands, français et suisses, n’est donc pas un hasard. Près de Baden-Baden, du temps où il était professeur à l’école des beaux-arts de Strasbourg et en échanges intenses avec des artistes tels que Joseph Beuys, Marcel Broothaers et des historiens de l’art comme Pontus Hultén, il a systématisé sa recherche d’objets non occidentaux dans le but de les mettre en contexte comme des « objets trouvés » – disposés et assemblés par l’artiste sans perdre pour autant leur singularité.
SARKIS ayant la conviction profonde que les objets ont une existence propre – avec, pour chacun, une histoire singulière de douleur et de souffrance –, il s’est rapproché de la notion de « trésor de souffrance de l’humanité », forgée par l’historien de l’art allemand Aby Warburg. SARKIS interprète ainsi l’histoire humaine à la fois comme un trésor et un fardeau collectif, qu’il relie à ses propres souvenirs et au parcours de sa vie.







conséquente et passe à l’étape suivante : les arbres se dressent dans l’espace comme des êtres vivants isolés, en même temps menacés par le rouge qui apparaît comme du feu. Les espaces naturels idylliques et romantiques ont désormais disparu, l’anthropocène s’est installé et fait des victimes dans le présent et dans l’avenir. Un avenir où le sort de la nature et de l’homme n’est pas encore décidé. Devant les surfaces blanches et les formes géométriques claires du bâtiment du musée de Richard Meier, sa peinture se détache d’autant plus efficacement et permet aux visiteurs de l’exposition de vivre une


Rome, pyramide de Caïus Cestius, 2022

De septembre 2021 à avril 2022, Diane de Selliers et Jean-Christophe Ballot sont partis en Irak, au coeur de la Mésopotamie sur les traces des oeuvres représentant le célèbre héros. JC Ballot a réalisé autour de
Figurine-plaquette : deux guerriers, Irak. Époque amorrite, vers 2000-1600 av. J.-C. Terre cuite, 10,1 x 8,8 cm, musée du Louvre, Paris. © Jean-Christophe Ballot
Statuette : orante tenant un vase, dite la « femme à l’aryballe ». Irak, Époque néo-sumérienne, vers 2100 av. J.-C. Albâtre, 20 × 8,2 cm. Musée du Louvre, Paris © Jean-Christophe Ballot, 


Mark Rothko, Self Portrait, 1936
Mark Rothko, Untitled (The Subway), 1937
Mark Rothko, The Omen of the Eagle, 1942
Mark Rothko,




