Sagrado aventura en Barcelona

 

pict0021_dxo5-small.1286804004.jpgTrès tôt nous étions au guichet de l’enregistrement pour nous envoler vers Barcelone, étant donné qu’il y a très souvent des bouchons sur l’autoroute, nous avions pris nos précautions. Le guichetier prend nos cartes d’identité et nos fiches d’embarquement, il me rend la mienne, regarde à nouveau celle de mon mari, me redemande la mienne, puis la sentence tombe : “ Vous ne partez pas monsieur, votre carte d’identité est échue”

Il trouvait certainement curieux que nos cartes n’aient pas la même date d’échéance.

Je dois remercier, ici le voleur de mon portefeuille, qui m’avait obligée à refaire tous les papiers, portefeuille dérobé en plein centre ville, à la sortie d’une grande surface, retrouvé, 10 semaines plus tard, au complet, sauf l’argent à 50 mètre en face sur une poubelle du MACDO. Il faut savoir que l’on a 8 semaines (2 mois pour les refaire)

Affolement, comment faire ? le guichetier : » avez-vous un passeport ? « nous : « of course à la maison ». Aussitôt dit aussitôt fait, nous rappelons l’ami qui avait eu la gentillesse de nous déposer, afin qu’il revienne et reparte avec mon mari pour chercher le passeport. Nous convenons que s’il ne revient pas à temps je partirais toute seule, tout est payé d’avance ce serait dommage de perdre le voyage.

 Petits tracas, car mes produits de maquillage, de démaquillage et mes chaussures sont dans la valise de mon mari. Dans la mienne il n’y a que mes vêtements.
Comme dirait BL :

 “C’est normal qu’elles soient plus embêtées que les hommes pour boucler les valises, même sans revoir l’historique, juste la sociologie ou l’observation suffisent. Au coin de Rivoli, par exemple, si on fait le décompte pompes de mec / pompes de gonzesses en regardant les devantures on s’aperçoit  que le rapport est grosso modo de un a dix et même plus cher. Puisqu’on a à peu près tous le même nombre de pieds, on en déduit que c’est plus dur pour une femme de trouver chaussure pour son pied, et qu’il faut en acheter un nombre conséquent et surtout en emporter, on ne sait jamais, il peut arriver un coup dur …. »

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L’ami, qui était sur le trajet du retour arrive, mon époux repart avec lui, il y a 30 km à parcourir en tout, c’est jouable dans le temps qui reste.

Moi je suis partagée, entre la déception de partir seule, et l’éventuel plaisir d’acheter de nouvelles chaussures…

Arrive l’heure d’embarquement, ma moitié est là souriante, à l’heure pile, avec son passeport en cours de validité.

Le vol s’effectue sans problème et nous gagnons notre hôtel.

Le lendemain matin, nous partons à la découverte du parc Güell qui est l’une des réalisations de l’architecte catalan Antonio Gaudí. Nous sommes presque seuls, une aubaine. Moi avec ma camera, mon mari avec son APN, comme des touristes lambda. Nous débouchons sur une vue magnifique, où le fameux banc en pierre colorée se prélasse devant nous. Aussitôt nous nous mettons en position de photographier, filmer. Tout d’un coup, venu de je ne sais où, un liquide verdâtre, nous asperge tous les deux, Moi je pars d’un éclat de rire. Car nous ressemblons aux petits hommes verts, et quand on fait référence à notre patronyme, cela prend toute sa saveur !

Arrivent 2 jeunes gens compatissants, munis de kleenex, de gourdes d’eau.

Ils tentent de nous nettoyer du mieux possible, chacun s’occupant de l’un de nous deux. Ma doudoune passera à la lessive, mais la veste et le pantalon de mon mari sont bons pour le pressing.

Nous continuons notre promenade, un peu gênés par notre aspect skinhead … Puis nous allons déjeuner, avant d’attaquer la Sagrada Familia.

Nous nous reposons sur un banc, pour digérer, là s’approchent des jeunes gens, pour nous présenter des livres. Un passant s’en mêle et nous dit de nous méfier, car nos appareils photos et caméra sont visibles et cela attire les voleurs.pict0084_dxo5.1286804557.jpg

Nous allons à la Sagrada Familia, mon mari prend un audio guide, il est seul au guichet, il doit faire l’appoint pour de la monnaie. Moi j’avais chargé le guide sur mon téléphone. Au bout d’un long moment, je me rends compte que mes commentaires sont très insuffisants et qu’il vaut mieux que je prenne aussi un audio-guide.

Je retourne vers les guichets, la dame me reconnaît et me dit « vous n’avez pas besoin de laisser une caution, votre mari a laissé la sienne, c’est suffisant » je trouve cela très aimable et ne suis pas plus étonnée que ça.

L’après midi se passe fort bien.  La visite terminée, nous décidons de nous désaltérer dans un café. Au moment de régler l’addition, mon mari passe par toutes les couleurs «  je suis fou ? je n’ai plus un kopeck dans mon porte billet »  J’avais régler le déjeuner, le seul moment où il a touché à son porte monnaie c’était au guichet des audio-guide.

Il faut ajouter que le matin même, prudent il m’avait dit « donne-moi une partie de l’argent, au cas où tu te ferais voler …. »pict0193_dxo5.1286804659.jpg

Prudente, j’en avais laissé la plus grande partie dans le coffre de l’hôtel, et n’avais sur moi que ce qu’il fallait pour l’après midi. Comme on dîne tard en Espagne, je pensais me réapprovisionner pour le soir.

Les jeunes gens si serviables ou les guichetiers si aimables ? toujours est-il qu’il nous manquait 200 € et qu’il n’était plus question d’augmenter le stock de mes chaussures.

 

photos de l’auteur

Shampoings à la Bétadine suite

   Puis là c’est parti, jusque vers 17 h 30, heure que j’entrevois à l’horloge de la salle de réveil. Le chirurgien parle à ma voisine, j’entends à peine « marchez 2 mn par heure et je vous revoie dans 6 semaines », puis il passe devant moi et me dit « pour vous c’est idem »
On me remonte dans ma chambre. Je dîne plus tard que les autres patients à cause de l’opération, d’après la personne de service. Elle oublie de me munir de la serviette qui est à l’autre bout de la pièce. Je sonne pour qu’on me l’apporte. Je distingue les miettes de la veille qui sont restées sous la serviette sur la table dans le coin. L’infirmière de nuit est aux petits soins, c’est elle qui débarrasse le plateau du dîner, elle me recommande de l’appeler avant que la douleur ne s’installe, plus tard je fais appel à elle.
J’ai un tunnel au dessus de mes pied qui empêche la couverture de peser. Un déambulateur m’attend dans la chambre, déambulateur qui est resté vierge. Je passe une bonne nuit. L’infirmière de jour, de la veille, après la prise de température et de la tension s’enquiert de ma douleur, afin de programmer ma sortie. Elle me refait le pansement. Puis elle me dit, il faut attendre le kinésithérapeute qui fera votre première levée du lit, ce n’est pas moi qui y procède.
Je n’ai pas trop d’avis, car la douleur est là, plus tard je sonne, fort de ce qu’on m’a conseillé au sujet de la douleur, elle me dit que c’est trop tôt, si je trop mal on, me garde un jour de plus.
Arrive un jeune homme qui vient me prendre pour une radio, même question : avez-vous vu le kiné ? moi « non » il m’emmitoufle dans ma robe de chambre pour m’éviter les courants d’air et nous allons à la radio en fauteuil roulant. Je croise une personne qui attendait à côté de moi pour l’opération, elle a une superbe coiffure, si elle a passé à la betadine, moi je suis bonne sœur… Je regagne ma chambre.
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La personne qui porte le repas, s’enquiert depuis la porte de sa forte voix « vous sortez aujourd’hui ? »  je réponds « je n’en sais rien c’est l’infirmière qui décidera ».
Plus tard n’ayant pas trop mal, je demande à rentrer. L’infirmière de jour appelle mon ambulance qui doit arriver dans 2 h ½, non sans maugréer à cause du disque d’attente qui lui a débité toute la vie de l’entreprise d’après elle.
D’après l’appel téléphonique de mon mari, c’est pareil pour joindre un malade, il faut répondre à des questions et l’appel est payant.
Aussi mon Iphone a fait beaucoup d’usage durant mon séjour.

Puis elle me redit que je dois attendre le kiné.
Je demande si je peux marcher, elle me répond qu’elle m’a tout expliqué hier. Je tente de lui faire comprendre qu’avec les cachets et l’anesthésie tout s’embrouille. Elle ajoute vous pouvez marcher. J’explique que j’habite un 3e sans ascenseur.
Sur ce arrive le kiné, « vous m’avez demandé ? » moi « on m’a dit que vous veniez hier soir ou aujourd’hui » le kiné se saisit de mon dossier, l’air furieux « je n’ai rien à faire de l’arthrodèse, je vais briffer le personnel » moi je réponds « pourtant on ne me parle que de vous, que dois-je faire dans ce cas ? » lui « avez-vous une chaussure spéciale ? »  Il m’explique la manière de la mettre, me chausse et me fait marcher, ¼ d’h la première semaine puis une ½ h, ¾ la 3 » semaine », c’est loin des 2 mn /heure du chirurgien, j’ai sûrement halluciné. Je lui dis que j’ai une envie pressante depuis le temps, il se sauve soulagé, en disant « vous me chassez ».
Dans une enveloppe je regarde les ordonnances et l’horaire du prochain rdv, c’est à 17 h 30.
J’appelle le cabinet pour demander qu’on me déplace l’horaire car cela nous oblige à passer la nuit à X. étant donné que c’est à 250 km de chez nous, en plein mois de novembre.
La secrétaire veut me donner 16 h 30, ce qui n’est pas mieux, puis elle trouve une autre date en fin de matinée, chose qui me convient tout à fait. Puis je lui touche un mot sur cet imbroglio entre kiné et infirmière, elle dit de me rassurer que ce n’est pas un problème, pour elle visiblement pas, mais pour moi, je ne sais que penser. Pendant la conversation téléphonique la voix tonitruante de la personne préposée aux repas vient m’apprendre qu’on m’offre le déjeuner, puisque je suis encore là et que je devais partir ce matin. Lorsqu’elle me l’apporte je lui dis que c’est sympa, mais que ce n’est pas la peine, car ma complémentaire prend tout en charge.
Mes ambulanciers arrivent vers 14 h et me reconduisent chez moi. Je grimpe les 3 étages avec leur aide et celle de mon mari.
Le lendemain appel de la secrétaire du chirurgien pour s’enquérir de mon état, puisque j’avais « l’air énervé » la veille. Je lui dis en gros l’histoire de la chaussure, elle me répond, mais n’avez-vous pas eu la curiosité de la regarder, et de la mettre vous même, enfin ce n’est pas sorcier avec les scratch.
Je lui réponds que sur la notice il est spécifié, qu’elle doit être mise la première fois par un spécialiste et que je ne comprends pas pourquoi c’est ma faute si j’ai attendu le kiné. Bref je suis nulle, une enquiquineuse, je cherche les complications. Je réponds que j’ai pris des notes, car c’est vraiment trop cocasse, pour une chronique.
Puis c’est un appel du chirurgien qui suit, me conseillant de faire une lettre à la clinique avec une copie pour lui, suivi de paroles apaisantes.
D’où le sujet de ma chronique de ce jour !

Shampoings à la Bétadine

Etait-ce bon signe ? L’ambulancier d’entrée n’avait pas la bonne adresse, comme il ne me croyait pas sur parole, il s’est assuré auprès de sa centrale de mon affirmation. Celle-ci lors de mon deuxième appel, pour lui indiquer l’horaire de départ comme convenu, prétendait m’avoir déjà transportée et n’avoir plus rien à faire avec moi, aussi j’étais soulagée qu’elle retrouve immédiatement mon dossier. Mon chauffeur n’était pas, visiblement premier de la classe, mais nous avons trouvé des sujets de discussion, pour meubler les 2 h 1/2 de trajet, surtout lui…. Arrivée à l’accueil de la clinique, avec une légère migraine, j’apprends que le document indispensable de la complémentaire n’était pas parvenu et que faute de ce document j’aurai à acquitter tous les frais de ma poche. Dès que j’entre dans la chambre qui devait me servir de domicile pour mes vacances forcées, je me précipite sur mon sac pour trouver le numéro de la complémentaire et lui demander de faire le nécessaire. Elle m’assure que tout a été envoyé début juillet, mais qu’immédiatement elle allait envoyer un fax pour pallier à cela.
Puis une charmante personne vient m’expliquer le fonctionnement du matériel, sonnette, automatismes du lit, etc.. Elle est suivie d’une belle infirmière qui m’explique les règlements d’hygiène à suivre, dont un shampoing à la Bétadine ce soir, suivi d’un autre demain matin avant l’opération !!! Là mon courage premier faiblit, mais je comprends que pour éviter les maladies nosocomiales, il fallait en passer par là. J’avais déjà sacrifié la french de mon pied gauche et de mon index gauche, rassurée sur le fait que l’on ne pourrait pas se tromper de pied.
L’anesthésiste qui me rend visite accompagné d’infirmières n’est pas celui de ma visite première. Il insiste sur mon hallus valgus, je rétorque hallus rigidus, mais cela ne doit pas avoir une grande importance pour lui. Il me félicite pour le choix de ma lecture du Caravage.
Une amie m’avait conseillé « j’ai une connaissance qui a un anus valgus, si tu veux je te communique l’adresse »…
Le dîner est servi à 18 h 30.
Puis obligation d’être à jeun à partir minuit. J’ai un peu froid,
Mais ma petite taille ne me permet pas d’atteindre l’élément qui bloque la fenêtre, aussi je regarde d’un peu plus près les télécommandes de mon lit. Là entre l’infirmière de nuit, « oui c’est pour quoi ? » moi un peu surprise, car en réalité je n’avais pas conscience que mes appuis sur les divers boutons l’avaient fait apparaître, puis comme toutes les personnes précédentes me l’avaient conseillée, « si vous avez un problème, appelez, nous sommes là pour ça ». Je lui dis que je n’arrive pas à fermer la fenêtre, elle me rétorque : de toute façon, j’allais faire ma tournée… je lui demande si elle a un sèche cheveux, car ayant eu un problème dentaire juste avant mon arrivée, suivi d’antibiotiques, je ne voulais pas risquer une infection à laquelle je suis rapidement sujette.. Non qu’elle me dit, on n’a pas ça ici.
Je lui fais remarquer aussi qu’il n’y a que la lumière de la liseuse qui fonctionne et que je ne peux éclairer toute la chambre, elle me répond que là elle ne peut rien faire.
Quelque temps après elle revient avec un sèche-cheveux, qu’une patiente lui a confié et un cachet qui m’aiderait à dormir.
Aussi je m’acquitte de cette affreuse tâche, me voilà « au naturel » sans maquillage et sans brushing. Je savais que ce n’était pas un concours de beauté, ni d’élégance…
Je passe une excellente nuit. Le lendemain matin, dès 7 h, une nouvelle infirmière de jour prend ma température et ma tension, elle m’informe que je serais opérée dans l’après-midi, aussi j’ai droit à un petit déjeuner servi au lit, car on m’a administré un cachet qui me rend flottante. Tout d’un coup à 9 h 30, la personne préposée aux repas m’interpelle depuis la porte « vous êtes opérée tout à l’heure ».
Moi affolée, mon petit déjeuner en voie de digestion je lui fais de grands signes de négation.
Vers 10 h deux infirmières m’apportent, une belle robe bleue pour la circonstance, qui se boutonne par derrière, à mettre sans rien dessous, avec un bracelet comportant mes coordonnées, plus un cachet pour dormir et une recommandation de ne plus boire, ni manger jusqu’à l’opération.
Le temps passe, je suis en mode semi-somnolence, puis vers 13 h 30, une brancardière vient pour me charger sur son engin. Trop petite je n’arrive pas à monter dessus, elle me conseille d’essayer avec une fesse, mon pied handicapé ne me permet plus de sauter, aussi elle cherche une chaise et je grimpe sur le brancard. Nous traversons les couloirs, prenons l’ascenseur pour nous retrouver devant la salle d’opération. Elle me met une charlotte et 2 chaussons au pied droit, après s’être enquis que c’est bien le pied gauche qui sera opéré.
Une autre infirmière, souriante vient me poser un cathéter, elle me demande si c’est le pied droit qui sera opéré, je m’étonne, vu que c’est le gauche qui est découvert, « à votre avis ? »
Elle se vexe, « je ne suis que du petit personnel » se plaint auprès de l’anesthésiste qui arrive.
M’apprend qu’une patiente avait mis les 2 chaussons au pied à opérer.
À la grande déconvenue de l’anesthésiste, je ne le reconnais pas sous son bonnet vert. J’en suis vraiment désolée, l’infirmière lui dit que je suis énervée. Puis j’attends devant la salle d’opération, c’est là que le mot patient prend toute sa signification. D’autres compagnes se retrouvent à mon côté, avec des chevelures flamboyantes, je m’informe « et la Bétadine ? »
Elles « qui le verra sous la charlotte ? »  Arrivée en salle d’opération au bout d’une longue attente j’ai les nerfs qui lâchent et je pleure.
Il y a un monsieur, assistant (?) en vert très sympa, qui me dit « pensez à vos petits-enfants », moi : « je n’en ai pas », lui « à vos enfants alors », moi « pas plus », il tente de trouver autre chose « vous venez d’où ? », moi « de X », lui « à oui je connais, belle ville », moi « faut le dire vite » lui c’est vrai que je dois reconnaître, etc. », moi « je retiens vos shampoings à la Bétadine », lui « il ne fallait pas le faire », l’autre infirmière « mais si c’est obligatoire ».
Puis arrive l’anesthésiste qui m’explique que l’on me prépare et que l’on m’endort au dernier moment. De la musique d’ambiance, puis l’adagio du concerto pour clarinette de Mozart, « belle musique » me dit l’anesthésiste » moi toujours en mode larmes, je ne pouvais pas leur casser leur coup et leur dire que c’était justement une des musiques que j’avais choisie pour mon enterrement… Là je me suis dit « enfin tu ne vas pas mourir maintenant ! »
Puis arrive enfin dieu, le chirurgien qui montre son visage vers la tente où je suis camouflée et me dit
« on y va »

Sommaire de septembre 2010

03 septembre 2010 : Paysages Urbains – Robert Cahen
06 septembre 2010 : Antonio Segui
17 septembre 2010 : Le chemin de croix de JF Mattauer

Le chemin de croix de Jean François Mattauer

jfm.1284672056.jpg Bien connu des lecteurs du journal l’Alsace où il livre chaque jour son regard sur l’actualité, Jean-François Mattauer, aux talents multiples est aussi un peintre d’une grande personnalité. Originaire de Sentheim, il a réalisé un chemin de croix sortant de l’ordinaire où l’on reconnaît son trait empreint de finesse et d’humanité.
C’est une lettre de son ami JG Samacoïtz qui s’alarmait du fait que le chemin de croix de la paroisse de Sentheim avait disparu, n’était plus que des images effacées par le temps. Il lui suggérait d’en peindre un nouveau de manière contemporaine, mais en y joignant une liste descriptive des 14 stations, une commande amicale en quelque sorte.
Pour JFM peindre un chemin de croix, résonnait pour lui, comme pour composer un Requiem, c’est à dire une œuvre de fin de vie.
Cela prit 4 ans de gestation à l’artiste. Pourtant l’idée mûrissait quelque part dans sa tête.
C’est à la vue d’un autre chemin de croix, réalisé par un artiste bourguignon, lors d’un séjour à la Chaise Dieu dans le Cantal, qu’il décida de se mettre à la tâche.
Puis en 6 mois, elle prit forme, sous l’œil et la complicité indulgente de son épouse Colette.
Ce sera l’histoire d’un homme de chair, qui souffre sous le poids de sa lourde croix, jusqu’à en mourir. Les toiles seront bicolores. La tête du Christ a pour origine une statuette en terre glaise de Gressler, un clochard de Vieux Thann sera son modèle. Les personnages annexes seront ses copains de classe, un bel hommage à ceux qui l’ont accompagné durant son enfance et son adolescence. Ils sont tous membres fidèles de la chorale de Sentheim avec JFM.
Son choix découle du fait qu’il ne souhaitait pas tomber dans les traits d’humour, de ne pas subir la déformation de sa profession de caricaturiste, qu’il a eu recours à des portraits existants. Un autoportrait de l’artiste s’est glissé parmi les toiles, à vous de le trouver.
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Jean-François Mattauer n’a utilisé que deux teintes, le blanc de titane et l’ombre de terre brûlée, afin de révéler la souffrance du Christ. Loin de l’humour et de la caricature, Jean-François Mattauer livre une vision personnelle et contemporaine du Chemin de croix.
Il offre le chemin de croix à la paroisse de Sentheim, libre aux habitants d’acheter les toiles. Le bénéfice de la vente servira à doter l’église paroissiale de lustres qui réchaufferont l’ambiance de la nef.
L’exposition est visible actuellement au temple St Etienne, que beaucoup de touristes appellent la « cathédrale » lieu magique, aux vitraux  datant du XIVe siècle, aux stalles du XVIIe, à l’orgue du 19e. où toutes les cultures sont tolérées.
A découvrir jusqu’au 30 septembre, avant son installation à l’église de Sentheim.
photo 1 Dom Poirier

photos et diaporama de l’auteur

Antonio Segui

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Aux frontières de l’illustration et de la peinture, Antonio Segui a construit un univers burlesque, absurde, peuplé d’une multitude de personnages projetés dans une course folle. L’Espace Malraux de Colmar lui ouvre ses portes jusqu’au 24 octobre 2010.
On est d’abord surpris par un flot d’images, comme dans ces puzzles qui vous donnent la migraine, images qui sont presque à chaque fois les mêmes, tout en changeant de couleurs ou en étant bi, voir tricolore, mais rien à voir avec notre chauvinisme. Ce sont des images populaires proches du graffiti, une sorte de bande dessinée, où les personnages affluent, grouillent, un surpeuplement qui donne le tournis. Un personnage récurrent, l’homme au chapeau,img_0742.1283727794.jpg Humphrey Bogart ou Antonio dans son élégante jeunesse, il est né en 1934 en Argentine.
Ses personnages courent les uns après les autres, les uns vers les autres, s’évitent, sont en lévitation. Il y a aussi des femmes à l’aspect rude.
Sa thématique est celle de l’espace urbain, une allégorie de la société moderne.
Son univers surréaliste, un peu à la Keith Haring, dans le graphisme, nous parle de la condition humaine avec frénésie, passion, mais surtout avec humour et dérision, une naïveté picturale, un trait cernant les aplats de couleurs, sans perspective.img_0768.1283726372.jpg
De manière frontale , il raconte dans sa candeur latine le dérisoire de la vie, son absurdité, ses ambiguïtés. C’est un vrai plaisir que de se perdre dans ses fresques gigantesques, mais il ne faut pas oublier les gravures exposées dans la mezzanine, sarcastiques, tragiques, humoristiques. Il y a une série d’huiles, sur toile marouflée de papier journal, dont le cadre fait partie intégrante des natures mortes. Comme dans toute son œuvre, exposée dans le monde entier, il va à l’essentiel.
photos de l’auteur

Paysages Urbains – Robert Cahen

 
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La ville de Lille propose, à la Maison de l’architecture et de la ville, en collaboration avec la MAV et Heure Exquise, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine :
« Paysages Urbains – Robert Cahen« 
Une exposition de vidéos de Robert Cahen, présentée à l’occasion de la restauration de l’œuvre
« L’allée de Liège », installation vidéo publique réalisée lors de la création d’Euralille.
Vingt neuf moniteurs et une caméra
Réalisée à la construction d’Euralille en 1994 dont l’urbaniste en chef était Rem Koolhaas, cette installation vidéo de Robert Cahen, restaurée aujourd’hui, fait partie des commandes d’Euralille destinées à prendre place dans l’espace public avec celles de Felice Varini et Kazuo Katase.
L’intervention de Robert Cahen sur le mur de soutènement du viaduc Le Corbusier agit comme un discret miroir sur l’espace quotidien de ce lieu de passage entre deux gares que l’on longe parfois distraitement. De tailles irrégulières, les vingt neuf écrans proposent un glissement progressif du documentaire vers la poésie avec la diffusion de cartes postales filmées et photographiées dans le monde entier associées aux images des passants captées en temps réel.
– Cartes postales vidéo – 1984-1986
Vidéo, couleur, sonore
Coréalisées avec Stéphane Huter et Alain Longuet
« Trente secondes pour rêver, la carte postale traditionnelle prend vie grâce à la vidéo. Une collection d’images immortelles du monde entier, une invitation au voyage… » (Thierry Garrel)
Une rencontre-débat
« Art urbain, art public » aura lieu le samedi 18 septembre 2010 à 17h30 à la Maison de l’architecture et de la ville,
en présence de :
Catherine CULLEN, Adjointe au Maire déléguée à la Culture,
Catherine GROUT, philosophe de l’art et professeur à l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille,
Pascal MASSON, architecte – scénographe et
Sophie TRELCAT, journaliste,
autour de l’inscription des œuvres d’art dans la ville et la notion de paysage urbain.
La conférence sera suivie d’un vernissage en présence de l’artiste
Exposition visible de l’extérieur dans le prolongement de l’Allée de Liège, dans les vitrines de la MAV du 15 au 26 septembre 2010.
une sélection de films et vidéos :
– Sanaa, passages en noir – 2007 – 7’
Rencontre inespérée entre deux cultures, ces « passages en noir » filmés à Sanaa, au Yémen, nous rappellent notre humaine condition.
Hong Kong Song – 1989, couleur – 21’
Réalisé en collaboration avec Ermeline Le Mezo.
Entre Chine ancienne et Chine nouvelle, découverte de la ville de Hong Kong à la recherche de son identité sonore.
– La Notte delle Bugie – 1993, couleur – 10’30’’
Les milliers de bougies allumées sur les quais de l’Arno à Pise,pour fêter la Saint Ranieri, deviennent l’occasion d’un portrait nocturne, insolite suspendu et magique.
– Le Deuxième Jour – 1988 – couleur – 8’
Le rythme discontinu de la musique de John Zorn conduit le montage du film en une succession de plans rapides. Une étonnante traversée de New York
tout en contraste.
– Sur le quai – 1978, 16 mm – noir et blanc – 10’
Court-métrage formé d’un plan-séquence, tourné avec une caméra à très grande vitesse montrant des voyageurs en attente sur le quai d’une gare et l’arrivée du train.
Les mouvements sont comme suspendus entre le mouvement et l’immobilité.

Sommaire d'août 2010

04 août 2010 : Jean Michel Basquiat à la Fondation Beyeler
09 août 2010 : Nicolas de Staël
11 août 2010 : Gabriel Orozco
19 août 2010 : Edward Hopper, une certaine image de l’Amérique
29 août 2010 : Juilletiste ou aoûtien ?
31 août 2010 : Wally rentre à la maison 

Wally rentre à la maison

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Par principe je ne parle que des expositions que j’ai vues. Une exception pourtant, parce que les histoires de restitutions de tableaux, m’ont toujours passionnées. Je me pose souvent la question, lorsque je lis sur les cartels « collection privée » qui se cache derrière ce terme ?
Aussi je poste ici l’article de :
Joëlle Stolz paru dans le Monde 

Douze années durant, ses yeux bleus, sa frange d’un blond fauve et son étrange collerette de Pierrot triste sont restés sous clef dans un entrepôt de Long Island, près de New York, pendant que les tribunaux américains débattaient de son cas, l’une des plus célèbres demandes de restitution d’oeuvres d’art spoliées par les nazis.
 La loi autrichienne devrait favoriser de nouvelles restitutions

Lundi 23 août, le Portrait de Wally Neuzil devait être triomphalement accroché dans le Musée Leopold de Vienne, à côté de l’Autoportrait avec le fruit de lanterne vénitienne du peintre expressionniste Egon Schiele (1890-1918), dont elle fut le modèle et l’amante. Les deux tableaux, qui offrent des similitudes frappantes par leur petit format presque identique, les visages inversés comme dans un miroir, et l’utilisation stylisée d’un vêtement noir sur fond blanc datent de 1912 : elle avait dix-huit ans, lui vingt-deux.« Wally rentre à la maison ! », s’est écriée sur un ton euphorique Elisabeth Leopold, veuve du collectionneur autrichien Rudolf Leopold, dont le musée, surtout connu pour ses huiles et dessins de Schiele, attire quelque 300 000 visiteurs par an. Présenté comme une « libération », ce retour très attendu a été mis en scène pour les médias. A l’arrivée du transport en provenance des Etats-Unis à l’aéroport de Vienne, vendredi 20 août, Mme Leopold a fait ouvrir la précieuse caisse devant des agents de sécurité armés, et vérifier par un expert l’authenticité du tableau. « Maintenant, nous allons verser l’argent », a annoncé le directeur du musée, Peter Weinhäupl – « comme s’il s’agissait d’une rançon », relève le quotidien Der Standard.Telle est bien la manière dont une partie de l’opinion autrichienne perçoit l’histoire du Portrait de Wally. Elle est révélatrice de l’évolution des goûts du public, qui a rejeté Egon Schiele avant de le porter au pinacle, mais aussi du refus obstiné, pendant longtemps, d’admettre l’ampleur du préjudice causé par le nazisme à la communauté juive d’Autriche – 65 500 morts, plus de 120 000 émigrés dépouillés de leurs biens -, vite soupçonnée d’avidité quand elle demande réparation.Après avoir dépensé 5 millions de dollars (près de 4 millions d’euros) en frais d’avocats et de procédure, le Musée Leopold s’est résolu en juillet, quelques jours avant une audience décisive du tribunal américain, à payer 19 millions de dollars (14,8 millions d’euros), dans le cadre d’un arrangement extrajudiciaire, aux héritiers de la galeriste Lea Bondi-Jarai, contrainte de fuir l’Autriche en 1939.Jusqu’à sa mort, le 29 juin 2010, à l’âge de 85 ans, Rudolf Leopold a toujours nié que ce tableau, qu’il avait acquis en 1954 auprès du Musée national du Belvédère, à Vienne, ait été volé en 1938 à la propriétaire de la galerie viennoise Würthle. Et pas par un obscur fonctionnaire nazi, mais par le marchand salzbourgeois Friedrich Welz, l’un des principaux acteurs du trafic d’oeuvres d’art sous le IIIe Reich, notamment en France. « C’est une légende, affirmait encore Leopold en 2008, que Welz l’a pris chez elle (Lea Bondi) : elle le lui a vendu. »Emigrée à Londres, Lea Bondi-Jarai avait demandé à Leopold, un jeune ophtalmologue passionné par l’oeuvre alors méconnue de Schiele, de l’aider à récupérer le portrait. Il a préféré mener la transaction pour son propre compte. Ce n’était pas sa faute, pensait-il, si les autorités autrichiennes avaient restitué par erreur Wally, après la guerre, à une autre famille juive gravement spoliée, les Rieger, qui l’a cédé en 1950 au Belvédère. Dans la villa de Leopold, à Grinzing, un beau quartier de Vienne, les « fiancés » de 1912 sont alors réunis.En réalité, leur couple n’a pas tenu longtemps. Née pauvre, Walburga Neuzil était devenue à 15 ans l’un des modèles du peintre Gustav Klimt. Celui-ci l’aurait envoyée ensuite à Schiele, payant même les premières séances de pose, parce qu’il s’inquiétait du faible de son ami pour les fillettes à peine pubères. Wally s’occupe du ménage, tient la comptabilité, soutient son homme lorsque celui-ci est condamné à vingt-quatre jours de prison, en 1913, pour obscénité et abus sexuels sur une mineure. Mais quand l’enfant terrible de la Sécession viennoise préfère épouser une fille de bonne famille, elle rompt, même s’il lui offre, dans une lettre incroyable de goujaterie, de la retrouver « chaque été pour un voyage de détente ».En quatre ans, il a tracé d’elle de nombreux nus, mais n’a montré qu’une seule fois vraiment son visage, dans le Portrait. Elle s’engage comme infirmière dans la Croix-Rouge et meurt en 1917 de la scarlatine, en Dalmatie. Lui, succombe, fin 1918, à l’épidémie de grippe espagnole, trois jours après son épouse enceinte. Leurs morts précoces enveloppent d’une aura tragique le double portrait que Leopold, qui se flattait d’avoir acheté des dessins érotiques de Schiele pour à peine 150 schillings (environ 12 euros), a placé au coeur de sa collection.Il était tellement sûr de son bon droit que lorsque le Musée d’art moderne de New York, le MoMa, a voulu montrer « ses » quelque cinquante-cinq Schiele, en 1997, il a accepté sans crainte que Wally soit du voyage. Quelques semaines plus tard, en décembre 1997, le New York Times publie un article percutant sur le « passé difficile » d’une partie de ces oeuvres. Puis, en janvier 1998, coup de théâtre : dès la clôture de l’exposition, le procureur de New York fait saisir deux tableaux, Portrait de Wally et Ville morte III, à la demande de la famille Bondi, mais contre l’avis du MoMa. L’affaire met en émoi les musées du monde entier, car l’on redoute un effet dissuasif pour les prêts.La justice américaine rend l’année suivante Ville morte, mais Washington intervient pour que Wally reste sur le territoire américain, en attendant la décision des magistrats. En Autriche, le scandale a des conséquences législatives : en décembre 1998, plus de soixante ans après l’Anschluss, le parlement adopte une loi qui contraint les musées nationaux à restituer les oeuvres spoliées. Cependant, elle ne concerne pas les fondations privées. Or la Fondation Leopold, propriétaire du musée, appartient à cette catégorie, même si l’Etat autrichien a payé en 1994 l’équivalent de 160 millions d’euros pour acquérir une collection de qualité inégale (on y voit aussi des meubles ou des bibelots de second choix).L’opposition critique cette législation accommodante, qualifiée de « Lex Leopold ». L’ancien médecin, qui s’est fait nommer président à vie de sa fondation et a obtenu pour son musée l’un des emplacements les plus convoités de Vienne, tout près du Ring, peut compter sur de solides appuis dans les rangs conservateurs et sur le tabloïd Kronen Zeitung. Son propriétaire, Hans Dichand, était lui aussi un passionné de la « modernité viennoise » (entre autres chefs-d’oeuvre, il possédait la Danaë de Klimt, et avait également racheté l’ancienne galerie de Lea Bondi).Le hasard a voulu que les deux octogénaires, emblématiques des réticences de l’Autriche à affronter son passé, aient disparu en juin. Le décès de Leopold a précipité un dénouement auquel les héritiers de Lea Bondi a
uraient consenti il y a des années si le musée l’avait proposé, explique au Monde Erika Jakubovits, qui s’occupe de la question des restitutions au consistoire israélite de Vienne, l’IKG. « De son vivant, dit-elle, il n’aurait jamais renoncé. Mais (Leopold et les siens) savaient qu’ils allaient perdre le procès : ils ont voulu éviter un verdict clair, et présentent l’accord financier comme une victoire afin que cela serve de modèle pour d’autres oeuvres dont la provenance est questionnée. »
Mi-juillet, une commission nommée en 2009 par la ministre de la culture, Claudia Schmied, pour examiner la collection Leopold a rendu un premier avis : elle recommande la restitution d’une toile majeure de Schiele, Maisons au bord de la mer, et de trois tableaux d’un autre peintre. Le fils du docteur Leopold, Diether, a alors offert de vendre aux enchères les Maisons, estimées à plus de 20 millions d’euros, afin de « partager » ensuite la somme entre les héritiers et la fondation, car celle-ci doit financer le rachat de Wally. Une idée que le consistoire israélite trouve « de mauvais goût ». Joëlle Stolz

photos presse Le Monde

Juilletiste ou aoûtien ?

pict0161.1283082846.jpgVos amis, vos voisins, vous posent tous la même question : « partez-vous en vacances  et où ? »
Et bien non, non, non, pas de vacances pour moi pendant cette période.
D’une part je préfère laisser la place et du coup la plage à ceux qui travaillent. Je suis en vacances toute l’année, pourquoi irai-je me colleter avec les marmots et les chiens qui vous envoient du sable à peine vous vous êtes enduits de crème à bronzer.
Puis la raison majeure, je ne vois vraiment pas pourquoi j’irai vous disputer le couloir de gauche sur l’autoroute, pendant 500 bornes.
C’est déjà assez triste pendant le reste de l’année, de devoir s’entasser dans les avions des compagnies low-cost, perdre des heures dans les aéroports, se faire fouiller par la sécurité et la douane.
Vous me direz, pourquoi ne pas prendre le train ? C’est fait, le TGV, le TER, le Corail, le Regional allemand n’ont plus de secret pour moi.
Pour le TGV il s’agit d’être circonspect, personnellement je prends toujours un solo, même si je ne suis pas seule, c’est plus confortable.
L’autre jour, j’ai vu une malheureuse jeune femme, qui avait une place dans un carré avec un couple, muni d’un poupin dans un couffin, d’un chat en cage et d’un énorme pique-nique. Aussi la jeune femme a assisté au changement de couches, aux gouzigouzi, puis à la dînette, ensuite à la sortie du chat et à son repas, puis aux mamours du couple. Nous nous sommes regardés, en priant le ciel, que cette charmante famille, n’entame pas sur le champ la conception du petit frère du bambin du couffin, car enthousiasmés et réconfortés par le bordeaux, la joie du voyage aussi, les ébats devenaient de plus en plus chauds.
Dans le regional allemand, il faut tout simplement tenir compte du calendrier des matches des diverses ligues allemandes. Leurs supporters se déplacent tôt le matin et tard le soir, avec une provision non négligeable de cannettes de bière. Certains transportent carrément des cageots, car là, pas de demi-mesure, on trinque de bonne heure et on évacue aussi très souvent. Moralité, dans ces zones-là, il vaut mieux prendre ses précautions et ne pas espérer utiliser les sanitaires, toujours occupés, sauf s’il y a une urgence.egypte-2005-mem2-112-medium.1283083118.JPG
En Suisse, c’est simple, dès qu’un piéton sur son trottoir, émet l’idée éventuelle de vouloir rejoindre l’autre côté de la route, vous devez anticiper et lui céder le passage sous peine d’amende. Sur la route, les paysages sont bucoliques et verdoyants, mais il y a de moins en moins de possibilité de les admirer, car au pays des helvètes il fleurit régulièrement des tunnels, aux 100 km/heure obligatoires. Le suisse au volant est courtois quand il est chez lui, ce n’est pas lui qui vous pousserait dans le dos, en faisant des appels de phare comme un français lambda, mais sorti de son pays, il est invincible, inattaquable, la route lui appartient
Il profite pour appuyer sur le champignon ou donner libre cours à la boîte automatique.
Les belges, les allemands et les hollandais, enfin ceux qui ne se sont pas encore convertis au camping car, tirent des caravanes, transportent des vélos, des motos, et des bateaux,  pict0104.1283082903.jpg
 
La route des vacances je vous la cède volontiers et je me contente des chemins de traverse.
Vous vous en souvenez, les mois d’été je les passe sur mon vélo. Le reste de l’année, je cours le monde, force musées et quelques gadins, grâce à des voyages, parfois gagnés à des concours.
(voir les chroniques précédentes)
Sur ce je vous souhaite une belle rentrée.
 photos JR Itti