Nature, Cultures, L'Origine Des Mondes – Jean Pierre Sergent

Un autre enfant  du pays est revenu à ses origines, en effet,
de retour du « nouveau monde » il est à présent du côté  d’Ornans.
Jean Pierre Sergent s’entretient le DIMANCHE 13 MAI A 15H  avec
Thierry Savatier, historien de l’art.

Programme
– De 15 à 16h : conférence par Thierry Savatier qui  parlera de l’histoire du tableau de Gustave Courbet : L’Origine du monde.
– De 16h15 à 16h45 : discussion entre Thierry Savatier et Jean-Pierre Sergent à propos des œuvres exposées à Flagey et de leurs rapports aux thèmes chers à G. Courbet.
 

JP Sergent installation Nature, Cultures, l'Origine des Mondes

 
THIERRY SAVATIER est historien de l’art, spécialiste du XIXe siècle. Il est l’auteur d’une édition critique de l’œuvre érotique de Théophile Gautier (Honoré Champion), d’une biographie de Madame Sabatier (Une Femme trop gaie, biographie d’un amour de Baudelaire, CNRS Editions), d’un essai consacré à L’Origine du monde : L’Origine du monde, histoire d’un tableau de Gustave Courbet publié chez Bartillat (Prix Lucien Febvre 2006, traduit dans trois langues) et de la préface de la dernière édition du Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Bartillat). Il prépare actuellement un essai sur La Femme piquée par un serpent de Jean-Baptiste Clésinger. Thierry Savatier anime en outre un blog culturel sur le site du Monde.fr, intitulé « Les Mauvaises fréquentations » et donne des conférences basées sur ses thèmes de recherche :
Les Tribulations de L’Origine (Université d’Amiens), L’Ori-gyne du monde, image ob-scène ? (New York University, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm), La Scène érotique chez Gustave Courbet (Université de Rennes), L’Origine du monde (Galeries nationales du Grand Palais, Fondation Beyeler, Musée de Thouars), Le Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Musée de Thouars), Le Non-dit dans le cinéma de Nadine Labaki (Université Saint-Joseph, Beyrouth). Thierry Savatier à préfacé le catalogue de l’exposition « Nature, cultures, l’origine des mondes ».
JEAN-PIERRE SERGENT est artiste peintre franco-américain, il a vécu longtemps à New York et travaille maintenant à Besançon. Il a installé à la ferme Courbet, une œuvre murale monumentale de 3,15 m de hauteur par 6,30 m de longueur, comprenant dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas, spécialement conçues pour cet événement. Son travail a été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement exposé sur la scène de l’art contemporain international.

Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 peinture acrylique sérigraphiée sur plexiglass

AUTRES DATES DE RENCONTRES AVEC L’ARTISTE
– Dimanche 20 mai à 15h.
– Dimanche 3 juin de 15 à 18h : finissage de l’exposition.
L’EXPOSITION
Le Musée Courbet présente hors les murs à la ferme Courbet de Flagey, une exposition des œuvres de Jean-Pierre Sergent, artiste peintre français ayant longtemps vécu et travaillé à New York. Celui-ci montrera une installation murale monumentale (3,15 x 6,30 m) de dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas spécialement réalisée pour cette occasion. Une sélection d’œuvres sur papier et sur Plexiglas sera également présentée. Le travail de l’artiste à été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement présent sur la scène de l’art contemporain international.
Les peintures spécialement créées pour cette exposition Nature, cultures, l’origine des mondes, intègrent tous les thèmes chers à Courbet : le nu féminin, l’érotisme, la Nature avec ses arbres et ses animaux, les cultures diverses avec des approches esthétiques et philosophiques des mondes préindustriels.
La profusion myriadique d’images (yantras Hindous, mangas Japonais ou encore scènes rituelles Précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s’entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion. Celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort : l’émotion réjouie de l’être acculturé devant L’origine du monde.
Devant l’installation le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l’énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.
Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l’inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu’aux phénomènes artistiques immémoriaux.
Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 acryliquessérigraphiée sur plexiglass

Un catalogue de 50 pages accompagne l’exposition, avec un texte d’introduction de Thierry Savatier, auteur de L’origine du monde : Histoire d’un tableau de Gustave Courbet.
 
NB : Dû au caractère érotique de certaines œuvres, cette exposition est déconseillée aux mineurs.
A REGARDER : 2 VIDEOS filmées lors de la conférence avec Laurent Devèze directeur de l’ISBA de Besançon, à la Ferme de Flagey le 17 mars dernier.
INFOS : FERME COURBET / 28 grande rue, 25330 Flagey, France / +33(0)381530360 / www.musee-courbet.fr / courbet.musee@doubs.fr
Du mercredi au dimanche de 14h00 à 18h00 / Entrée libre et gratuite / Ouverture tous les jours de 10h00 à 18h00
ACCES : Flagey est situé à 12 km d’Ornans, prendre à la sortie d’Ornans la direction de Chantrans, Levier, prendre la route à droite à la sortie de Silley, à Flagey la Ferme est sur votre gauche à l’entrée du village. Depuis Pontarlier, prendre la direction de Sombacourt, Amancey. Depuis Besançon, passer par Ammancey (dir Levier), puis suivre le direction de FLagey.
 
 
 
 

Anne-Sophie Tschiegg and Work in progress

les muses se sont penchées sur son berceau :

l’Art, l’Amour et l’Amitié

Elle ne sera peut-être pas élue « l’alsacienne de la semaine « (voir l’Alsace du lundi 7 mai) mais elle aura notre préférence ce week end.
Son art lyrique flirtant avec l’abstraction, ensoleille les cimaises du musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 10 juin.

Anne Sophie Tschiegg nous informe qu’elle peindra une toile « en direct » ces 12 et 13 mai au musée des Beaux-Arts de Mulhouse. (de 14h à 18h)
Elle sera accompagnée par Corine Linden qui fera une lecture de textes itinérants, de Lisbonne à Vladivostok (avec détours par Brooklyn.)
 
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, veuillez trouver ci dessous le lien de la vidéo réalisée lors de la Nuit Blanche à Paris en octobre 2011

http://vimeo.com/39642535
mot de passe : nuitblanche

Venez nombreux, seul ou accompagné, avec vos enfants, qu’il pleuve, qu’il vente, le soleil sera au rendez-vous !

Article de l’Alsace signé Frédérique Meichler

Petit florilège du week-end des ateliers ouverts

Les Stahl , Mathieu et Sandrine
Reliant musique et peinture, dans leur atelier 14 , Passage des Augustins,  leur travail est porté par une interrogation constante sur le langage, sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel, Ils  vivent et évoluent. Sans pour autant être figuratif, la figure est présente dans les dessins et toiles :
Mathieu s’inscrit dans l’espace urbain et  l’appréhende en essayant de répondre aux questions par la construction d’images à partir d’éléments simples rapportée de leur parcours à travers les capitales européennes
(lignes brisées, traces, traits, fragments de phrases) combinés et re-combinés à l’infini. Une Poésie urbaine.
Dans la mezzanine c’est un autre exercice qu’il décline dans un cabinet de curiosités plus confidentiel.

Mathieu Stahl Atelier 14

Sandrine, alias « Elle fait des ronds » sur Tumblr ou Facebook, s’amuse de petites choses en pointillé, joue avec des lignes et des cercles grimpant sur des échelles, glissant de la rondeur entre des verticales qui se brisent. Elle crée ainsi une colonne vertébrale d’énergie organique traversée par un souffle calme ou énervé qui bouscule un ordre établi dans un mouvement de balancier tout en espièglerie. Des paysages qui se révèlent être des portées, des papiers pour rire, une calligraphie à vivre et à regarder!
Sandrine Stahl Atelier 14

Sandrine fait des ronds, décrit des cercles telles des ondes sonores en lien avec la musique qu’elle pratique aussi avec comme sujet commun, le sentiment d’Amour dans tous ses états…
La Manufacture :
Sandra Kunz livre de belles photographies, très pures, inspirées de l’opéra de Pékin. Ses modèles en jyjamas évoluent gracieusement, en noir et blanc sur les murs de son loft-atelier.
Sa vie entre le sud-est de la Chine et la Suisse s’inspire d’une recherche sur les chevauchements culturels et les interprétations spécifiques à ces deux sociétés. Par une immersion dans la culture collectiviste de la société chinoise elle a été confrontée à son individualisme, héritier de ses propre racines . Ces antipodes stimulent son processus créatif.(SK)
Sandra Kunz

 
Philippe Haumesser raconte dans des tons caravagesques en photos, une histoire d’amour, il développe sa sensibilité, son oeil, son interprétation de la lumière au contact des danseurs et des musiciens qu’il saisit sur scène, dans des instantanés de chorégraphies et de concerts d’artistes.
Philippe Haumesser

Lou-p est révolté, la société consumériste, les ravages des transporteurs des mers , lui inspirent des toiles,  noires, teintées de goudrons et de sang.
Lou-p

 
Denis Scheubel dans le collectif Jack Price s’est associé un plasticien en herbe : Lou.
Plasticien, il pratique une peinture sauvage, en dialogue avec l’inconscient.
Il montre une Cène où le  Christ apparaît sur fond rouge, le visage vert, le corps marbré, les apôtres se trouvant sur son côté gauche, dans un certain ordre ….
Mais ce n’est pas son unique moyen d’expression: Denis Scheubel s’adonne aussi à la performance, en se mettant en scène au milieu de ses productions ou encore, sous le pseudonyme de Sined, il devient chanteur-musicien, avant sa performance future qui consistera à s’isoler dans le clocher du Temple St Etienne, pour s’atteler à la rédaction d’un nouveau livre, dont l’éditeur est déjà trouvé.
Denis Scheubel - Cène

Marie-Paule Bilger et Jean-Jacques Delattre accueillent dans leur maison–ateliers de Riedisheim des artistes amis,
Marie-Paule Bilger

Elle aime expérimenter autour des couleurs, des matériaux transparents, des frontières et des paradoxes: terre/air, ancien/moderne, proche/lointain.
Les rencontres et voyages occupent une place centrale dans sa vie et dans son oeuvre.
Elle s’est aventuré à la vidéo et expose ses personnages et ses danseurs.
dont le cinéaste  belge Boris Lehmann, dont les vidéos ont été projetées samedi matin pour le vernissage des ateliers ouverts, au théâtre de poche.
La plasticienne Martine Luttringer, avec sa peinture sur toile et partition, doré à la feuille.
Le chemin que l’on fait devant la peinture et les pièces de verre de Martine Luttringer est un itinéraire qui nous emmène des vanités à l’essentiel, de l’anecdote à l’essence des choses.
C’est une voie qu’elle ouvre et sur laquelle elle nous autorise et nous demande de la rejoindre.
C’est un trajet libérateur qui nous permet de regarder à la fois le Plaisir et la Mort, l’immédiateté et la durée, la profondeur et la légèreté, un trajet qui mêle intimement des paradoxes insolubles qui sont tout simplement la complexité de la vie.
C’est un cheminement vers une lumière qui figure dans notre appréhension du monde et qu’elle dévoile avec délicatesse et intelligence.
C’est un immense boulevard d’humanité et d’optimisme.
OLIVIER DAUNAY

 Ildiko Csapo
A la croisée de Sol Lewit et des dallages baroques Italiens; l’octogone est l’élément premier du travail de Ildiko Csapo. C’est à partir de cette matrice que l’artiste organise et décline ses recherches. Avec une réelle économie de moyens et grâce à des matériaux industriels, «matériaux premiers» (toile goudronnée, carton, tubes plastiques, papiers forts…), Ildiko propose des objets, des peintures et des installations d’une géométrie stricte et rigoureuse visant l’essence des choses, la « chose en soi »…
Ildiko Csapo

C’est à partir d’une mécanique de répétition, de rythme, de reproduction qu’elle articule son travail. En introduisant divers facteurs sensibles comme celui de penser son espace vital avec l’unité de mesure de son avant-bras, où encore de postuler la production d’un dessin monumental en une séquence performative de sept heures consécutives… autant de travaux, très esthétique et ornementale, qui nous questionnent sur le rapport que notre corps entretient avec l’ espace qui l’entoure.
le week end prochain les ateliers ouverts se poursuivent
photos de l’auteur

Musée de l'Hermitage Au fil des collections De Tiepolo à Degas

Jusqu’au 20 mai 2012 il ne reste que quelques jours

Réunissant plus d’une centaine d’œuvres, l’exposition Au fil des collections, de Tiepolo à Degas propose un nouveau regard sur la collection – rarement montrée – de la Fondation de l’Hermitage. Articulée autour des chefs-d’œuvre du musée (Tiepolo, Bocion, Sisley, Degas, Vuillard, Vallotton, Valadon, Braque, Magritte, etc.), cette présentation les confronte avec d’autres joyaux, souvent inédits, des collections suisses, publiques et privées, en un dialogue original et novateur.
 

Lorenzo Tiepolo Tête de vieillard avec livre (Le philosophe), vers 1770 fusain rehaussé de pastel, 40 x 30 cm

Le parcours s’ouvre avec les Tiepolo, artistes majeurs du XVIIIe siècle vénitien, à qui une salle entière est consacrée. Les dessins appartenant à l’Hermitage sont confrontés à des feuilles issues d’autres collections, mettant en lumière le génie graphique de cette illustre famille de créateurs. François Bocion, l’un des peintres importants de la collection de la Fondation, est représenté dans l’exposition par une riche sélection de vues vénitiennes et de parties de plaisir sur le Léman. Le thème de la promenade sur le lac, cher à l’artiste, est particulièrement mis à l’honneur dans l’un des grands salons de la demeure, grâce un accrochage panoramique de tableaux qui, au fil de l’eau, emmènent le visiteur de Chillon à Lausanne.
 
Edgar Degas Danseuses (Danseuses au repos), vers 1898 pastel sur cinq feuilles de papier réunies, 83 x 72 cm

 
Le pastel Danseuses d’Edgar Degas, reçu en legs en 1998, est un autre chef-d’œuvre de l’Hermitage. Réunie autour de ce somptueux dessin, une sélection d’œuvres de l’artiste illustre le thème de la danse et permet de comprendre toute la modernité de ses compositions. L’impressionnisme occupe naturellement une place privilégiée au cœur de l’exposition. Le musée est en effet intimement lié à ce courant novateur depuis son exposition inaugurale, en 1984, L’impressionnisme dans les collections romandes. C’est d’ailleurs un lumineux paysage réalisé par Alfred Sisley qui fut la première œuvre à intégrer la collection. S’accordant particulièrement bien aux modèles et à l’atmosphère impressionnistes, l’admirable demeure du XIXe siècle offre un écrin à plusieurs tableaux réalisés par des grands maîtres de cette période, tels Gustave Caillebotte ou Henri Fantin-Latour. Associé au mouvement Nabi, Félix Vallotton poursuit quant à lui une voie personnelle et originale. Ami intime d’Edouard Vuillard, il peint souvent en sa compagnie, notamment à Romanel-sur-Lausanne, où tous deux séjournent en 1900. Présentés côte à côte dans l’exposition, les tableaux des deux artistes sont accompagnés d’un ensemble de paysages de Vallotton illustrant le thème du chemin, récurrent dans l’œuvre tardif du peintre.
Rodolphe Théophile Bosshard Le Miroir d'Argentine, 1924

 
Dans les combles du musée se trouvent rassemblées des peintures d’artistes vaudois actifs dans les premières décennies du XXe siècle, de René Auberjonois à Louis Soutter, permettant de saisir les nouvelles tendances de l’art en Suisse à cette période charnière. Une autre section de l’exposition est consacrée à René Magritte et déploie un ensemble de dessins, gouaches et huiles autour de sa correspondance avec le poète Gui Rosey, dont les archives ont été acquises par la Fondation en 1989. La présentation se clôt avec un remarquable ensemble de tableaux et dessins de Suzanne Valadon, donnés à l’Hermitage en 2007, dont les couleurs vibrantes sont articulées dans des compositions simples et fortes. En point d’orgue de la visite, de nombreuses vues prises depuis le Signal et la campagne de l’Hermitage viennent rappeler que le site fut de tout temps prisé par les artistes, tel Camille Corot.
– Commissariat : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage

 – Catalogue :

publié en coédition avec les Editions 5 Continents à Milan. Préfacé par Sylvie Wuhrmann et reproduisant en couleur la majorité des oeuvres exposées, le catalogue réunit les contributions de Béatrice Aubert-Miéville, Antoine Baudin, Aurélie Couvreur, Jill DeVonyar et Richard Kendall, Florence Friedrich, Dominique Hoeltschi, Dave Lüthi, Katia Poletti et Nathalie Strasser.

du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h, fermé le lundi

photos visuels presse courtoisie Fondation de l’Hermitage

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain 2012 a encore franchi une étape

Drawing Now 2012

Un exposition passée.
Du 29 mars au 1er avril 2012, la 6e édition de DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a rassemblé au Carrousel du Louvre, 82 galeries internationales, 400 artistes et près de 19 000 visiteurs, collectionneurs et amateurs d’art.
référence obligée dans les arts graphiques historiques, le salon du dessin montre des trésors et réjouit les amateurs et collectionneurs.
Agraphes, rubans, adhésifs, gommettes, radiographies, mircopliages, dessins animés,
plus que jamais, le dessin échappe à la feuille de papier et au crayon, allant jusqu’à fleurter avec la sculpture et l’installation. Lignes traits et contours restent les fils conducteurs de cet art aux frontières mobiles.
Mes coups de coeur se sont portés vers Iris Levasseur et son gisant, exposé hors-les- murs rue de Richelieu.
Iris Levasseur DDC 2012 graphite sur papier © Iris Levasseur et Galerie Ouizerman

Ainsi que l’ artiste sud-africain William Kentrifge avec son dessin animé – à prendre littéralement dans le texte, (encore hors-les-murs)
1er coup de coeur : Ernest Pignon Ernest
Ernest Pignon-Ernest Parcours Desnos "Louise Lame" étude 1 2011, pierre noire sur papier

Un bilan positif. Le bilan est plus que positif pour cette jeune foire qui se tenait pour sa 6e édition. Après des débuts itinérants, le salon se déroulait pour la 3ème fois seulement au Carrousel du Louvre.

Un nombre plus important de visiteurs. Dans un contexte économique et politique difficile et un environnement culturel fortement concurrentiel, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a réussi à attirer près de 19 000 visiteurs, soit une progression de 5% par rapport à l’année dernière. Sur ces 19 000 visiteurs, plus de 20% d’entre eux poursuivaient leur découverte par la visite du HORS LES MURS au 17 rue de Richelieu.
 
De nombreux collectionneurs ont eu également plaisir à revenir plusieurs fois afin de prendre le temps de découvrir les propositions variées des 82 galeries et pour un grand nombre de concrétiser leurs achats.
Un accrochage plus lisible, une foire de qualité. Les échos unanimes ont salué une foire qui s’affirme plus qualitative d’année en année. Les visiteurs ont apprécié le retour de galeries de renom et la qualité des one man show d’artistes reconnus ou à découvrir servis par un accrochage plus lisible que les années précédentes. Le secteur EMERGENCE avec 12 galeries de moins de 4 ans a, comme l’année dernière, suscité beaucoup d’intérêt.

Clément Bago schalk-jaune-2011-encre-sur-papier-calque-jaune 295x21cm

Avec 400 artistes présentés, 82 galeries dont 30 % de galeries étrangères et 40 % de nouveaux arrivants, ainsi que 12 oeuvres monumentales présentées au 17 rue de Richelieu, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a ainsi offert aux visiteurs un large panel de la création contemporaine des 50 dernières années.
Un climat d’affaires tendu mais finalement actif. L’ensemble de ces éléments ont contribué sans doute à un climat d’affaires finalement plus dynamique que prévu.
S’il a fallu attendre le week-end pour que les ventes se confirment, un grand nombre d’exposants (plus de 40 %) s’estiment très satisfaits de leurs ventes. Les exposants fidèles à DRAWING NOW PARIS ont été largement récompensés de leur implication par des ventes soutenues. Avec des œuvres vendues entre 500 € et 50 000 €, le salon a su prouver qu’il sait attirer de nouveaux amateurs comme des collectionneurs plus avertis.
La galerie Jean Fournier souligne le succès de cette édition, la meilleure pour elle depuis sa première participation : elle a ainsi vendu plus de 33 oeuvres dans une fourchette de prix allant de 600 à 8 000 €.
La galerie Eric Dupont a rencontré un vif succès avec Clément Bagot : elle a vendu tous ses dessins pour des valeurs de 1 000 à près de 30 000 €, ainsi que 10 dessins de Taysir Batniji, un Damien Cabanes à 10 000 €, et plusieurs dessins de Yazid Oulab et Didier Mencoboni.
De son côté, la galerie Lelong a vendu, entre autres : 3 aquarelles de Barthélémy Toguo à 5 000 € chaque, 2 dessins de Kiki Smith à 12 000 € chaque et une encre d’Alechinsky à 48 000 € vendue à un collectionneur étranger.
Kiki Smith - Birch Tr, 2011 Epreuve chromogène et encre sur papier Népal 40 x 40

 
Après sa première participation en 2010, ADN est revenu et a rencontré un vif intérêt de la part des collectionneurs pour 5 des artistes présentés : en cédant 3 oeuvres de Eugénio Merino, une de Kendell Geers, une de Federico Solmi, une de Bruno Peinado, et un dyptique d’Abdelkader Benchamma.
La galerie Jaeger Bucher / Jeanne Bucher s’estime satisfaite de sa première participation : elle a rencontré de nombreux professionnels et collectionneurs suisses, belges et allemands et a ainsi vendu, entre autres, 4 dessins de Hanns Schimansky, un dessin de Rui Moreira dans des prix allant de 7 000 à 12 000 €.
Les exposants soulignent unanimement la très bonne qualité de la foire et les très bons contacts pris tout au long du salon, nombreux sont ceux qui enchaînent par des rendez-vous en galerie dans les semaines qui suivent l’événement en vue d’acquisition.
Catherine Millet et son musée imaginaire.
Kiki Smith

Catherine Millet proposait cette année son « Musée imaginaire du dessin contemporain ». Sa proposition a permis aux visiteurs de découvrir des oeuvres de Marc Desgrandchamps, Erik Dietman, les dessins plus osés d’Otto Muehl, les dessins architecturaux de Tatiana Trouvé, des portraits de Bernard Dufour sans oublier Bernar Venet, Pierre Weiss, Pierre Klossowski, la féministe Kiki Smith, Berbard Ollier, Diogo Pimentão et Alberto Sorbelli.
 
Table ronde

Un intérêt certain pour les premières DRAWING TALKS. Organisées pour la 1ère fois par DRAWING NOW PARIS, trois tables rondes sur les thèmes «Du dessein au dessin», «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», et «Collectionner le dessin : une passion intégrale», modérées successivement par Sony Devabhaktuni, architecte et journaliste, Jean-Christophe Castelain, rédacteur en chef du Journal des Arts et Guy Boyer, rédacteur en chef de Connaissance des Arts, ont attiré un public nombreux qui a participé activement en posant des questions.

Une collaboration fructueuse avec le Drawing Center New York. Brett Littman, directeur du Drawing Center de New York, qui a conçu la programmation vidéo de la Project Room et participé à la table ronde «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», a rencontré des visiteurs très intéressés par l’approche vidéo du dessin contemporain.
Clément Bago craie-noire-12012-encre-blanche-sur-papier 25x18cm
Le prix DRAWING NOW pour le dessin contemporain a été remis mercredi 28 mars à l’artiste Clément BAGOT présenté par la galerie Eric Dupont. L’artiste s’est vu remettre une dotation de 5 000 € à travers le fonds pour le dessin contemporain soutenu par SOFERIM. Faber-Castell, associé pour la première au Prix DRAWING NOW, a remis en cadeau prestige le coffret édition limitée 250 ans Faber-Castell.
photos de l’auteur sauf les 1/3/7

 

Sommaire avril 2012

Adel Abdessemed Décor en regard avec le Retable d'Issenheim

03 avril 2012 : Anne-Sophie Tschiegg au musée des Beaux Arts de Mulhouse
06 avril 2012 : La Chine est éveillée
08 avril 2012 : Le 500 e anniversaire du retable d’Issenheim
22 avril 2012 : La Fondation Paul Sacher de Bâle
23 avril 2012 : Déjà-vu ?
24 avril 2012 : Renoir – Entre bohème et bourgeoisie: Les jeunes années
27 avril 2012 : Adel  Abdessemed en regard de  Matthias Grünewald – François Pinault prêteur

Adel Abdessemed en regard de Matthias Grünewald – François Pinault prêteur

Entre « Crucifixion et Décor »

Adel Abdessemed Décor ©

Le Retable d’Issenheim est l’une des œuvres dont la fortune critique et artistique est sans doute la plus considérable dans le monde occidental depuis la fin du XIXe s. En 1993, le musée Unterlinden avait consacré une exposition à l’influence de la crucifixion de Grünewald dans l’art du XXe s. 20 ans après, force est de constater que les artistes poursuivent leur relecture de ce chef d’œuvre. Signalée par Jean Jacques Aillagon à Frédérique Hergott de la disponibilité d’une œuvre de l’artiste Adel Abdessemed directement inspirée du Christ en croix du Retable d’Issenheim, appartenant à la collection de François Pinault, le choc qu’elle éprouva, lui fit paraître évident qu’elle devait être exposée en regard du Retable. La vision des détails et de l’ensemble appelé Décor, au-delà d’une simple interprétation , extrayait l’essence du modèle d’origine. « arracher » le motif pour se l’approprier, créer une œuvre nouvelle.


A partir de la représentation du Christ en croix du Retable d’Issenheim, Adel Abdessemed pose la question sans réponse de la souffrance humaine. A la chair pénétrée par les épines chez Grünewald, il substitue un corps constitué de fils de fer barbelé acéré et tranchant, instrument et symbole contemporain de la violence et de la souffrance. L’artiste figure le crucifié comme une immense blessure, concentrant en un seul corps à la fois la torture et la cruauté.
Reproduite 4 fois, l’icône transformée en modèle d’anatomie décharné devient un sujet et la violence est annihilée par les effets esthétiques de la matière brute de l’ensemble savamment tressé. Reproduit 4 fois, ce corps constitue un décor au sens où il est l’arrière-plan devant lequel nous vivons. Au Christ lourd de Grünewald faisant ployer la poutre horizontale de sa croix A. Abdessemed oppose un corps décharné et en suspension. Au corps unique en putréfaction peint, il substitue « des corps » en 4 exemplaires parfaitement alignés, annihilant les effets dramatiques du premier dans une organisation stable et ornementale que trahit le titre de l’œuvre . En se référant à une icône religieuse et à un chef d’œuvre de l’histoire de l’art, en se saisissant du monde contemporain qui lui fournit la matière de son travail. A. Abdessemed  réalise par un savant montage d’éléments paradoxaux, une œuvre portée par une puissance esthétique, comme une réponse éclatante aux violences du monde contemporain.

Adel Abdessemed Décor détail

Après une première exposition à la galerie David Zwirner  (Chelsea) à New York, l’ensemble Décor ne pouvait être présenté pour la première fois en Europe, qu’à à un seul endroit, ici, à Colmar, au musée Unterlinden, dans une confrontation directe et sans artifices avec la figure du Christ de Grünewald. A l’heure où le musée célèbre le 500 e anniversaire du Retable d’Issenheim, ce rendez-vous ne devait être manqué. Adel Abdemessed avait confié à Frédérique Hergott que pour lui exposer Décor en regard du Retable était un rêve.
Texte Frédérique Goerig-Hergott

Adel Abdemessed  (Interview Adel Abdessemed) quitta l’Algérie en pleine guerre civile en 1994, il arriva en France âgé d’un peu plus de 20 ans. Il suivit des études à Lyon sous la férule de Giovanni Careri, Depuis il a tracé son chemin d’artiste, sans jamais se départir d’une volonté de prise en main de la réalité pesante du politique, mais sans omettre l’histoire de l’art. Ses œuvres émettent un engagement criant et une distance métaphysique.
(vu à la Dogana en 2011)

Un catalogue en vente au musée, aux Editions Xavier Barral, a été édité sur l’oeuvre « Décor » comprenant des textes de François Pinault, Jean Jacques Aillagon, Frédérique Goerig-Hergott, Eric de Chassey, Giovanni Careri « Baptisée Décor, l’oeuvre d’Abdessemed, récemment exposée à New York et achetée 2 millions d’euros par François Pinault, est prêtée par le collectionneur au Musée Unterlinden de Colmar jusqu’au 16 septembre, pour le 500e anniversaire du fameux retable d’Issenheim. Opération pilotée par Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture, qui a repris du service auprès du mécène : « J’ai appelé la conservation du musée, ça s’est fait très rapidement, j’adore monter des coups comme ça », s’amuse celui qui a expliqué, dans Libération,  » extrait du Monde du 27 avril article de Florence Evin

photos de l’auteur

Renoir – Entre bohème et bourgeoisie: Les jeunes années

Au travers d’une exposition spectaculaire intitulée Renoir. Entre bohème et bourgeoisie: Les jeunes années le Kunstmuseum Basel, du 1er avril au 12 août 2012, attire pour la première fois l’attention sur les débuts de ce grand artiste que fut
Pierre- Auguste Renoir (1841–1919).

Auguste Renoir - Le jeune garçon au chat, 1868 musée d'Orsay

Cinquante peintures – portraits, paysages et natures mortes – oeuvres majeures issues des collections de grands musées, tels que le Musée d’Orsay, Paris, la National Gallery, Londres, le Metropolitan Museum, New York, le Art Institut de Chicago, ainsi que des oeuvres à peine connues de collections privées, donnent une vaste et superbe impression des premières années décisives de la création de Renoir.
Auguste Renoir Nature morte 1871

 
Pierre-Auguste Renoir compte parmi les peintres français qui ont inventé l’impressionisme. Au moyen d’une palette claire, d’une touche légère et de motifs issus de la vie citadine moderne ou des loisirs en plein air de cette époque, lui et ses compagnons ont marqué d’une borne l’histoire de l’art. Par la suite, on a souvent réduit l’oeuvre de Renoir à sa période impressionniste ou alors à sa période tardive. On le célèbre comme
« peintre du bonheur » mais on le réduit aussi à ce cliché.
Cézanne disait de lui : c’est un porcelainier !
Le Kunstmuseum Basel présente ainsi une grande exposition rétrospective concentrée sur les débuts, surprenants et variés, de la production du peintre, et s’achevant avec ses premiers tableaux impressionnistes significatifs des années 1870.
Auguste Renoir -Lise Tréhot 1864

Le modèle favori de Renoir durant ces jeunes années était sa maîtresse Lise Tréhot. Ils forment un couple de 1865 à 1872. Lise lui sert de modèle pour une importante série de tableaux de jeunesse, dans lesquels il la met en scène dans les rôles les plus variés au gré des différents genres picturaux. Ce groupe d’oeuvres constitue un point culminant de l’exposition. De cette relation naîssent deux enfants hors mariage qui sont donnés à l’adoption – épisodes que l’artiste gardera secrets sa vie durant et qui éclairent d’une lumière nouvelle dans ses tableaux ce qui semble de parfaites idylles entre deux amoureux ou les scènes présentant une mère et son enfant. Les portraits de ses amis peintres tels que ceux de Claude Monet, Frédéric Bazille ou Alfred Sisley forment un groupe autonome. On remarque l’apport personnel de Renoir à l’impressionnisme dans ses paysages, en particulier ceux issus de la région parisienne, ainsi que ses scènes de la « vie moderne ».
Auguste Renoir Portrait de Frédéric Bazille 1867

La période qui s’étend des années 1860 à la fin des années 1870 est marquée par des développements sociaux, politiques et artistiques de première importance. L’oeuvre de Renoir se trouve directement saisi entre la bohème et la bourgeoisie, milieux qu’il fréquentait tous deux. Le peintre voit plusieurs changements de régime, du climat conservateur du Second Empire à la Troisième République en passant par la révolution de la Commune de Paris – bien qu’il se tienne à l’écart de ces bouleversements politiques autant que possible. Les chances d’être reconnu, pour un jeune artiste de cette époque, dépendaient des tableaux qu’il parviendrait à imposer au Salon officiel. Très vite Renoir s’est révolté, avec ses amis impressionnistes, contre ce passage obligé en mettant sur pied leurs propres expositions. Néanmoins vers la fin des années 1870, alors justement que la reconnaissance dont il jouit commence à croître peu à peu, il recommence à exposer au Salon.
Auguste Renoir Allée cavalière 1873

Dans l’oeuvre des jeunes années de Renoir, le développement artistique du peintre se révèle au travers de tableaux fascinants. Ils reflètent d’une part l’expérience qu’il fait du tableau au cours de régulières séances de peinture au Louvre, mais encore toutes les innovations picturales propres à son époque: le réalisme de Gustave Courbet, la peinture en plein air de l’école de Barbizon et les influences non moindres des deux peintres amis qu’étaient Edouard Manet et Claude Monet dont il est artistiquement très proche durant ces années-là.
Renoir-met-en-scene-Lise Trehot dans-la-femme-a-la-mouette-(1868)-

A l’occasion de l’exposition paraît aux éditions Hatje Cantz Verlag en deux versions, allemande et anglaise, un catalogue exhaustif avec des contributions de Michael F. Zimmermann, Sylvie Patry, Augustin de Butler, Marc Le Coeur, Peter Kropmanns, David Pullins, Stefanie Manthey et Nina Zimmer.
Un vaste programme de médiation culturelle pour enfants, écoles et familles, ainsi qu’un colloque scientifique international les 29 et 30 juin 2012 sont en préparation.
Photos courtoisie du Kunstmuseum visuels presse

Déjà-vu ?

La copie d’oeuvres d’art de Dürer à YouTube
du 21 avril – 5 août 2012 à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe

Goya le sommeil 1797/1798 gravure

La copie d’oeuvres d’art est certes aussi ancienne que l’art lui-même, mais le problème de la valeur des reproductions se pose avec une acuité particulière à l’heure du
« copier/coller ».

réinterpretation
Yinka Shonibare The Sleep of Reason Produces Monster (Asia) 2008

 La nouvelle exposition de la Kunsthalle de Karlsruhe – réalisée en coopération avec la Staatliche Hochschule für Gestaltung (École Nationale Supérieure d’Art et du Design) – met en lumière les différents procédés de reproduction disponibles, ainsi que les fonctions remplies par la copie d’oeuvres d’art et les raisons qui la motivent.
À toutes les époques, des artistes ont copié les compositions de grands maîtres tels que Dürer ou Titien. L’exposition Déjà-vu ? est une première en ce qu’elle rend toute la diversité du phénomène à l’aide d’un panorama qui va de la fin du Moyen Âge à l’art moderne et contemporain, y compris les productions diffusées sur Internet.

Claudia Angelmaier Das grosse Rasenstück 2004/8

réflexion d’après l’original de l’aquarelle d’Albrecht Dürer
Dürer Die grosser Rasenstück aquarelle 1503 Vienne Albertina Museum

 

Elle rassemble quelque 120 oeuvres, dues notamment à Albrecht Dürer, David II Teniers, Eugène Delacroix, Edgar Degas, Vincent van Gogh, Giorgio de Chirico, Cindy Sherman, Hiroshi Sugimoto et Yinka Shonibare.
Couvrant sept siècles d’histoire de l’art, ce panorama établit des liens entre les oeuvres exposées afin de mettre en évidence la fonction de l’original et celle des copies, ainsi que l’évolution de la valeur accordée à chaque type d’oeuvres. Parallèlement, la perspective historique souligne certaines constantes et invite le visiteur à porter un regard nouveau sur les copies réalisées à l’heure actuelle. L’objectif est de faire comprendre que loin d’être un simple décalque, une copie est bel et bien une oeuvre authentique, dotée de sa propre valeur artistique et historique.
L’exposition ambitionne par ailleurs de faire le point sur le rôle du musée en tant qu’institution : hier encore lieu traditionnel de conservation des originaux, le musée doit aujourd’hui réfléchir à ce qu’est l’authenticité et redéfinir les termes
« original », « copie » et « reproduction ». Les tableaux, dessins, gravures, sculptures, photographies, installations et créations sur Internet exposés invitent à un voyage dans sept siècles de production artistique :
Albrecht Dürer, Lucas Cranach l’Ancien et Pieter Bruegel le Jeune illustrent la pratique des copistes du début des Temps Modernes, leurs oeuvres étant mises en relation avec des copies dues à Giorgio de Chirico et Jonathan Monk ;

Eugène Delacroix Pietà - 1850 National Museum of Art Oslo

des tableaux d’Eugène Delacroix et Vincent van Gogh rendent compte de la
« copie créative »

Célestin-François Nanteuil descente de Croix d'après Delacroix - lithographie BNP France 1853

C’est ainsi qu’une toile de Delacroix, reproduite par Célestin François Nanteuil par une lithographie, sera  « copiée » par Vincent van Gogh

Vincent van Gogh Pietà d'après Delacroix 1886-1890 Amsterdam van Gogh Museum


du XIXe siècle, tandis que des oeuvres de Franz von Lenbach représentent la
« copie sur commande » fréquente à la même époque ;
Marcel Duchamp illustre le thème de l’authenticité et de l’originalité repris dans les années 1960 par divers artistes, notamment Elaine Sturtevant, Richard Pettibone et Mike Bidlo ; les productions de Yinka Shonibare et Hiroshi Sugimoto témoignent pour leur part de la grande liberté qu’on peut prendre avec la tradition ;

Mao Jonathan Monk 2008 - Ciprian Muresan The end of Five -laYear Plan 2004

Mao dont une copie professionnelle a été exécutée d’après l’original d’Andy Wahrol
et la réinterpretation de la Nona Ora de Maurizio Cattelan écrasé par un météorite , par Ciprian Muresan, en Pope orthodoxe agrippé à sa croix en or, attibut de ses fonctions religieuses,  symbolisant luxe, décadence, gisant sans le tapis rouge.
Enfin, diverses oeuvres célèbres, revisitées par des artistes contemporains et diffusées sur Internet, renvoient à des débats d’actualité, tout en établissant des parallèles avec la pratique des copistes d’autrefois. Projet pilote pour la ville de Karlsruhe, l’exposition a été réalisée en commun avec la Hochschule für Gestaltung Karlsruhe (HfG), organisme universitaire jouant un rôle de pointe dans l’analyse des nouveaux phénomènes culturels et médiatiques. Les professeurs Wolfgang Ullrich (unité « Théorie des arts et médias ») et Wilfried Kühn (unité « Conception et organisation pratique des expositions ») se sont particulièrement investis dans le projet. Du côté de la Kunsthalle, l’équipe de réalisation se composait de Pia Müller-Tamm (directrice du musée), du Dr Alexander Eiling (département « Art moderne et contemporain »), du Dr Ariane Mensger (cabinet des estampes) et de Juliane Betz (assistante). Un catalogue d’environ quatre cents pages contenant des essais et des notices sur les oeuvres exposées est publié aux éditions Kerber (Kerber Verlag Bielefeld) sous la direction d’Ariane Mensger. Éditeur : Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, Hochschule für Gestaltung Karlsruhe. L’exposition Déjà-vu ? a bénéficié du soutien des organismes suivants : Art Mentor Foundation Lucerne, Ernst von Siemens Stiftung, Kulturstiftung des Bundes, Kulturstiftung der Sparkasse Karlsruhe, Hubert Burda Stiftung.
Artistes exposés Christian Adler, Claudia Angelmaier, Hubert Becker, Joseph Beuys, Mike Bidlo, François Boucher, Adolphe Braun, Pieter Bruegel le Jeune, Johann Friedrich Bury, Giorgio de Chirico, Hannah Cooke, Lovis Corinth, Gustave Courbet, Lucas Cranach le Jeune, John Scarlett Davis, Edgar Degas, Eugène Delacroix, Gilles Demarteau, Abraham van Diepenbeeck, Marcel Duchamp, Albrecht Dürer, Richard Earlom, Marie Ellenrieder, Henri Fantin-Latour, Anselm Feuerbach, Florian Freier, G.R.A.M., Katharina Gaenssler, Johann Geminger, Théodore Géricault, Vincent van Gogh, Francisco de Goya, Pierre Granoux, Aneta Grzeszykowska, Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, Princesse Auguste, Anton Hille, Hans Holbein le Jeune, Ernst Ludwig Kirchner, Carl Le Feubure, Wilhelm Leibl, Franz von Lenbach, Kasimir Malevich, Édouard Manet, Henri Matisse, Israhel van Meckem, Maître de Basse-Autriche, Maître de Bohème, Maître de la Passion de Karlsruhe, Maître de Strasbourg, Claude Mellan, Jonathan Monk, Monogrammiste BM, Monogrammiste HS, Klaus Mosettig, Ciprian Muresan, Célestin-François Nanteuil, Caspar Netscher, Wenzel von Olmütz, Richard Pettibone, Marcantonio Raimondi, Peter Paul Rubens, Franz Joseph Sauerleute, Cindy Sherman, Yinka Shonibare, Hendrik Snyers, Sibylle Springer, Thomas Struth, Elaine Sturtevant, Hiroshi Sugimoto, David II Teniers, Carl Ludwig Thuot, Gavin Turk, Carl Velten, Lucas Vorstermann,
Johann Georg Wille.

Heures d’ouverture Du mardi au vendredi 10h00 à 17h00 Les samedis, dimanches et jours fériés 10h00 à 108h0
Visites guidées publiques En langue française : les samedis 21.4, 5.5, 19.5, 2.6, 16.6, 30.6, Entrée gratuite pour les détenteurs du Pass Musées du Rhin Supérieur14.7 et 28.7 à 14h30 Tarif : 2,00 €
 
photos courtoisie de la Staatliche Kunsthalle visuels presse
 
 
 
 

La Fondation Paul Sacher de Bâle

La visite de la Fondation Paul Sacher,  initiée  par  Stéphane Valdenaire, historien de l’art a  permis de découvrir un lieu qui fait vivre sa mémoire et conserve des témoignages émouvants.

¨Paul Sacher

Aboutissement de l’engagement de Paul Sacher envers les compositeurs du 20e siècle, la Fondation est un lieu d’ordinaire réservé aux musicologues du monde entier.
Elle abrite des collections artistiques précieuses et les archives de noms qui ont marqué la musique du 20e siècle : manuscrits de Stravinski, Webern, Varèse, Bartók, Boulez …
Feldman, Grisey, Maderna, Kagel...
Robert Piencikowski

C’est Robert Piencikowski, musicologue, ancien chercheur de l’Ircam, qui développa avec verve, humour et générosité, l’œuvre de Paul Sacher. Il nous présenta quelques trésors, extraits pour l’occasion des coffres-forts de la Fondation, située place de la cathédrale, dont les baies vitrées permettent une vue unique sur le Rhin. Cette place pourrait être appelée place ou carrefour des grands hommes, avec la tombe d’Erasme dans la cathédrale, l’immeuble où enseigna Nietzsche et la présence émouvante de Holbein.
Sa présentation était ponctuée d’anecdotes croustillantes, qui ont affluées dans la vie de Paul Sacher.
Si son nom ne disait rien au grand public, les compositeurs et
interprètes de ce siècle le considéraient depuis longtemps comme un véritable prophète.
A 20 ans, il crée son premier orchestre de chambre  d’amateurs  à Bâle et, à 35 ans, le Collegium Musicum à Zurich. Depuis, il a dirigé plus de 200 oeuvres modernes, généralement des premières de compositeurs dont il a souvent été le mécène inespéré.  Dans sa résidence de Schönenberg, sur les hauteurs de Bâle, Paul Sacher recevait des amis répondant aux patronymes de Dürrenmatt, Tinguely, Niki de Saint-Phalle, mais également de Bartok, Boulez et Penderecki. Sur les grands murs blancs, des toiles de Braque, Miro, Picasso, Klee et Chagall, avec lesquels Maja Hoffmann-Strehlin, qu’il avait épousée en 1934, s’était liée d’amitié lorsqu’elle travaillait dans l’atelier parisien de Bourdelle.

A l’intérieur des coffres-forts, s’accumulait la plupart des partitions autographes (une centaine) qu’il avait commandées à Bartok, Stravinski, Honegger, Britten, Henze, Dutilleux ou Boulez.
Igor Stravinsky

Son ambition: défendre les contemporains menacés par l’incompréhension du public  Stravinski hué lors de la création du Sacre du printemps, Berg vomi par Vienne  et donner le répertoire baroque et classique jusqu’au XVIIIe siècle, alors totalement méconnu. Pour parachever sa mission, il créait de nouveaux outils: la Schola Cantorum Basiliensis et la Basel Academy of Music, réunissant compositeurs, musicologues et étudiants. En 1941, à la tête du Collegium Musicum de Zurich, dernier orchestre de chambre de sa création, il défendait dans le monde entier des oeuvres qu’il avait commandées et créées. Sa collection constituée au départ par son intuition, fut consolidée par son mariage avec la veuve et héritière d’Emmanuel Hoffman,  fils du fondateur des Laboratoires pharmaceutiques Hoffmann-Laroche, le plus gros chiffre d’affaires helvétique , la fortune de Paul Sacher allait être investie dans la constitution d’un répertoire extraordinaire.
C’est pour son Orchestre de chambre de Bâle que Bartok écrivit en 1936 la fameuse Musique pour cordes, percussions et célesta, puis le Divertimento pour orchestre à cordes. Des années plus tard, Boulez composera Dérive 2 & 1 à partir des lettres du nom du compositeur, et Dutilleux, Trois strophes sur le nom de Paul Sacher, pour violoncelle.


Son intuition peut être qualifiée de géniale: de Hindemith à Takemitsu, il pressent quels noms vont rester. Quant à son austère noblesse, elle est légendaire: il préférait le néoclacissisme de Stravinski (à qui il avait commandé Capriccio) au post-romantisme de Strauss. Mais, apprenant que ce dernier était à la fin de sa vie dans le besoin, il lui avait commandé Métamorphoses, sans même évoquer le refuge trouvé chez lui par un Rostropovitch déchu de sa nationalité soviétique. Son soutien à Boulez et à Berio lui valait les commentaires acerbes de son compatriote, le chef Ernest Ansermet. Il lui répondait qu’il était triste de le voir perdre sa curiosité et son enthousiasme avec l’âge.
Collectionneur, Paul Sacher avait arraché le lot Stravinski (partitions, lettres, passeports, piano) à la Morgan Library et à la New York Public Library, en 1983, pour 12 millions de dollars. Sa fondation, sise dans une cathédrale, avec étages et quelques sou-sols, voisine de celle de Bâle, gère aujourd’hui une soixantaine de fonds  de Webern à Maderna  accessibles aux chercheurs. Venu en 1986 léguer l’intégralité de ses manuscrits, Boulez avait écrit sur le livre d’or: «Visite à mon futur tombeau.»
Fac similé

 
Pour ses 90 ans, le fondateur de l’Ensemble intercontemporain avait dirigé un concert hommage à la Cité de la musique. Né le 28 février 1906 à Bâle, il s’y est éteint.
extraits de divers articles de presse
Eclat de Pierre Boulez Festival de Lucerne
la Maitre du temps Robert Cahen Pierre Boulez dirige Mémoriales