Jusqu’au 26 août 2018
Après les cerveaux de chair, mais aussi spirituels
de Jan Fabre, on peut tenter de pénétrer dans celui
d’Etienne Chambaud et de dénouer ses Noeuds Négatifs.
Le travail d’Étienne Chambaud consiste en une recherche
sur les frontières ou les limites entre formes, objets,
gestes et discours, ce que l’artiste nomme une
« Écologie des Séparations».
Dans ses œuvres, différents espaces, domaines de savoir,
modes de capture, de conservation et de transmission
se mêlent, se croisent ou se chevauchent.
Pour Mulhouse, de nombreuses œuvres sont produites
spécialement pour le lieu dont l’une conçue à partir de
l’arène des macaques du Parc Zoologique et Botanique
de Mulhouse.
Cinquante ans après sa construction et un an après
sa démolition, la structure en béton armé est transformée
en un nouveau dispositif d’exposition dans un espace
redéfini par l’artiste en un jeu de coupes et de trouées.
l’artiste construit un dispositif qui noue les ruines
d’une cage de zoo et une série de sculptures, collages,
peintures et vidéo. La Kunsthalle Mulhouse accueille Noeuds Négatifs, une exposition monographique d’Étienne Chambaud. Noeuds Négatifs est une exposition quasi fractale :
elle est composée de plusieurs strates d’expositions qui
se partagent ou se disputent un même espace.
Ni simple somme ni simple soustraction de l’une par d’autres,
ces strates laissent entrevoir une combinatoire plus
complexe qui ne se révèle pas a priori. Comme autant de
dimensions parallèles, elles s’exposent l’une à l’autre, entrent
en contacts, se chevauchent, se frôlent, s’entrecoupent,
s’interpénètrent, coïncident parfois, dessinent un espace
commun ou au contraire s’excluent mutuellement et
coexistent sans bords en partage. Etienne Chambaud vue exposition Noeuds Negatifs-2018-credit-la-kunsthalle-photo-sebastien-bozon.
La Kunsthalle Mulhouse-Centred’artcontemporain LaFonderie
16ruedelaFonderie-68093MulhouseCedex
Tél:+33(0)369776647
kunsthalle@mulhouse.fr/www.kunsthallemulhouse.com
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Jusqu’au 11 novembre 2018, la Fondation Maeght
accueille l’artiste belge Jan Fabre. « le cerveau est la partie la plus sexy du corps humain « Jan Fabre Jan Fabre, Sacrum Cerebrum XIII
L’exposition est consacrée à ses sculptures essentiellement
en marbre et à ses dessins traitant de la pensée, du corps,
de nos rêves et surtout, de nos imaginaires en dialogue
avec les découvertes scientifiques, avec l’esprit et le cerveau
qui deviennent une source, une terre, un personnage dont
nous vivons les aventures dans cette exposition, grâce à
des oeuvres notamment créées pour cet événement.
D’autres ont déjà été présentées aux biennales de
Venise 2017 (vidéo) à l’Abbaye de San Gregorio.
et Venise 2009,
Grand héritier du surréalisme et du baroque flamand,
comme de l’art dramatique et de la danse contemporaine,
on ne présente plus Jan Fabre, artiste plasticien protéiforme,
iconoclaste, se dit homme de la consilience,
créant des sculptures et des installations, grand dessinateur
et également artiste de la scène et auteur.
L’imagination s’est imposée d’emblée, comme thème
central. Observer de façon concentrée et intensive pour
en faire surgir un microcosme et pour y élever les insectes
au rang de chevaliers et de héros, transformant un monde
banal en un univers fantastique comme une faculté
miraculeuse de l’enfant. Pour Fabre elle incarne
l’essence même de l’imagination artistique. C’est magique.
Il y a 3 couleurs principales le blanc pour la pureté,
le doré pour la spiritualité, le bleu pour la robe de la vierge,
dans l’histoire de l’art et la croix c’est l’arbre de vie
Les tomettes du sol avec les murs blancs et les sculptures
en marbre de Carrare en font un ensemble très pur. L’heure bleue est le moment pour Jan Fabre qui
précède l’aurore et la lumière du jour. C’est le moment
clé où les animaux de la nuit vont dormir et où ceux du jour
se réveillent où le silence est absolu, avant que tout n’éclate.
Le moment où Jan Fabre insomniaque créé. D’où les séries
au stylo bille bleu qui ornent les murs des salles. Jan Fabre a conçu une exposition « sur-mesure » pour
la Fondation Maeght, une exposition qu’il a voulue spirituelle,
dans tous les sens du terme, à la fois onirique, grave, mais avec
l’ironie des jeux et l’humour à la manière de James Ensor.
Il fait dialoguer ses découvertes d’artiste avec celles de la science
et de l’histoire des arts. Jan Fabre se veut à la fois
« guerrier et serviteur de la beauté». Son oeuvre répond à la beauté de la Fondation, qu’il considère
comme un haut lieu de la création, par sa scénographie, par la
beauté de ses sculptures où le marbre, la blancheur, les
opalescences, les transparences répondent aux associations libres
de ses dessins et de ses collages. C’est une danse de la pensée
et du corps avec les éléments, les autres règnes, les fictions les
plus surprenantes, qui se déploie ainsi dans la fondation.
Insectes, cerveaux, crânes, squelettes, les sujets obsessionnels
de Jan Fabre nous parlent de mort. Le gisant, une tradition
de la sculpture occidentale, sublime le corps pourrissant. Jan Fabre revisite ces vanités avec dérision, nous invitant
à méditer sur la fragilité de la vie.
Les corps sont délicatement sculptés en marbre de Carrare
avec un grand réalisme. De talentueux marbriers de Carrare ont
réalisé les oeuvres d’après les idées et les croquis de l’artiste
qui ornent les différentes salles .
Poursuivant son dialogue entre art et science, Fabre représentent
deux scientifiques, Elizabeth Caroline Crosby (1918-1983),
neuro-anatomiste américaine et Konrad Lorenz (1903-1989),
biologiste et zoologiste autrichien. Deux explorateurs des mystères
du cerveau présentés comme des défunts royaux et qui,
selon l’artiste, ressemblent à ses parents, Edmond Fabre et Helena Troubleyn.
Allongée sur un matelas brodé, le corps de Lady Crosby
est couvert d’un léger voile. La femme semble endormie.
Un ver se glisse sous le tissu, signe de décomposition,
ou selon Jan Fabre, une allégorie de la fertilité. Le papillon
posé sur le visage de la défunte est un symbole de
résurrection comme les abeilles, araignées, scarabées.
Ces insectes ont le même rôle que les lions et les chiens
psychopompes (guides des âmes) aux pieds des sépultures royales.
Les gisants entourés chacun de 5 sculptures ont été conçus comme
dans une chambre funéraire. Les 10 petits gisants cerveaux
surmontés de leurs accessoires apparaissent comme une sorte
de galerie de portraits.
Autour des gisants, les cerveaux posés sur des socles sont comme
des globes, des univers. Ils sont coiffés d’insectes, délicat papillon
semblant butiner les circonvolutions de marbre ou araignée nichée
dans une feuille hésitants entre la vie et la mort.
Le point d’orgue est l’interprétation de la Piéta déjà
présentée à Venise 2015 à la Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia.
(voir la description sous le lien).
A St Paul c’est dans
la cour extérieure, cinq Piétas, monumentales, virginales,
sur un sol doré. L’agencement de l’ensemble de ces 5 oeuvres,
chacune dressée sur un bloc de marbre brut, invite les visiteurs
à une ascension spirituelle vers la Piéta V ( Merciful Dream).
C’est une pièce poignante inspirée de la Piéta de Michel-Ange. Jan Fabre y substitue sa propre représentation à celle du
Christ, étendu mort sur les genoux de la Vierge, dont le
visage est remplacé par une tête de mort. De la main droite de
l’artiste tombe un cerveau. Ici on ne peut accéder aux oeuvres
comme à Venise, où cela était possible en enfilant des chaussons.
C’est tant mieux, car actuellement il n’est plus possible d’accéder
sereinement et pleinement à des oeuvres depuis que le monde
est atteint de selfite furieuse. « Pour moi, il s’agit d’un triptyque : la science,
la religion et l’art « J F
Ce qui touche dans le travail de Jan Fabre, c’est la puissance
alliée à la fantaisie, la métaphore et la poésie, le goût des formes
animales et végétales. Le corps est son matériau de recherche
et il en repousse les limites sans cesse
.Le roi du plagiat :
Cette installation fait référence à une pièce de Jan Fabre
le Roi du Plagiat. Il est question d’un ange qui souhaite
redevenir humain. Pour y parvenir il doit se construire
un nouveau temple, se constituer un nouveau cerveau,
et un nouveau corps. A cet effet il va utiliser 4 pierres, 4 Stein (pierre en allemand) : Frankenstein – (la médecine
et l’invention de l’intelligence artificielle), – Gertrude Stein
(l’écriture), – Wittgenstein (la philosophie) Einstein (la science) Hommage à Jacques Cousteau
Ce sont les cerveaux associés à des insectes, lui-même
étant le scarabée (papillons, araignées, abeilles) des animaux
( poissons, tortues, coraux,) des végétaux (fleurs, arbres,
fruits … ou des objets du quotidiens (souvent contondants.) Pour Fabre une exposition est une mise en scène,
une dramaturgie, un acte spirituel. Il sait choisir avec
un rare bonheur ses lieux d’exposition, des écrins qui
portent à la spiritualité. « L’art tel que je le perçois est un moyen de défense de la vulnérabilité de notre état d’humain, de défense de la vulnérabilité de la beauté. » Jan Fabre the Brain as a Heart
Fondation Maeght
623 Chemin des Gardettes
St Paul de Vence
ouvert tous les jours de 10 à 18 h
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J’aurai du avoir un pressentiment lorsque j’ai acheté des produits dans la boutique duty free. La vendeuse m’a rendu la facture en précisant que je pouvais gagner 1 millions d’€ avec le code de mon achat. Ma réponse : « on peut toujours rêver » Nous nous étions envolés sans encombre vers Nice pour aller à St Paul de Vence avec la compagnie #EasyJet . Ce samedi, c’était le vernissage public de l’exposition deJan Fabre, en même temps que la biennale internationale d’art à St Paul. Le dimanche nous avons fait un tour dans le nouveau tram de Nice inauguré la veille, dont l’arrêt se situait à proximité de notre hôtel. Nous sommes allés très tôt à l’aéroport le mardi matin, afin de passer tranquillement l’enregistrement des bagages, puis le contrôle. Il y a toujours foule. Tout c’est bien passé malgré la longueur des procédures. C’est là que j’en ai profité pour faire des achats au free taxes. « Vous allez en vol direct ? » me dit la vendeuse ? Point besoin de mettre vos produits dans un emballage scellé. Les 4 flacons de 400 ml de lait pour le corps sont un peu lourds, aussi je partage la moitié avec mon époux. L’embarquement commence, nous nous présentons avec les derniers passagers, les places étant attribuées, ce n’est pas la peine de rester debout à se fatiguer pour rien, notre valise étant en soute, nous n’avons pas le souci de la caser, dans le compartiment à bagages de l’avion. C’est là que l’aventure commence vraiment. L’hôtesse refuse de me laisser embarquer. Bloquée à l’embarquement d’Easyjet pour CI échue, merci à mon voleur du mois de décembre. J’avais repris une ancienne carte (CI) avec laquelle je suis arrivée à Nice par les airs, avec laquelle j’ai passé le checking pour enregistrer la valise. A l’embarquement ça coince. La valise est enregistrée, j’imagine mon passeport dans la valise, dans la panique. Puis le souvenir de ma mésaventure de Londres revient à ma mémoire, cela laisse des traces indélébiles. Mon mari dans l’avion, moi je suis retardée. Moi j’ai les clés de la voiture qui est à l’aéroport d’arrivée, dans mon sac. Je fouille dans mon sac à dos, me souvenant que j’y avais mis mon passeport, ne le trouvant pas, j’imagine l’avoir mis dans la valise, pour éviter un vol ( entendre voleurs) Je tente de montrer la photo de ma CI enregistrée sur mon Iphone, il tombe parterre, tête de l’hôtesse, qui réprime à peine un orgasme. Déçue elle constate qu’il n’est pas cassé. Les hôtesses rappellent ma valise, pour récupération du passeport. Non je ne fais pas une crise de nerf, j’en ai vu d’autres, CI valable pendant 15 ans non ? J’ai failli m’évanouir de contrariété, chose qui a du faire un black-out de mon cerveau et c’est pourquoi une amnésie temporaire m’a fait paniquer et oublier « Le détail » qui aurait sauvé la situation, dans ma tête : n 1 à l’aller, tout c’était bien passé, N 2 je me suis fait voler mon portefeuille en décembre avec ma belle CI, j’ai préféré le mettre à l’abri pendant le séjour à Nice N 3 c’est tout à fait horrible, car dans l’énervement et devant la détermination de l’hôtesse (qui a consulté le petit chef, le moyen chef, et le grand chef) et la menace de me faire embarquer par la police, j’ai eu un moment de panique, terrorisée, une perte de mémoire, car mon passeport était dans la poche cachée de mon sac à dos, ce gros fake ! N 4 cela a évité d’ouvrir la valise 😛 Mais trop tard le passeport était dans la poche secrète de mon sac à dos. Mais si une armée d’hôtesses se ligue contre vous, vous perdez la boule. Si je l’ai rapporté ici, ce n’est pas pour me lamenter, mais pour vous faire marrer, Au prochain épisode … En dehors du fait que j’ai passé 2 x à l’enregistrement, puis 2 X le contrôle, où j’ai du enlever au 2e passage ma montre et mon bracelet Tschiegg, je n’ai pas eu à repayer le 2e vol, ni à nouveau le bagage en soute. J’avais 3 sièges pour moi toute seule, avec le couple qui a partagé ma mésaventure, nous étions placés dans le fond de l’avion, comme les mauvais élèves ! Comme c’était Ma journée d’étourderie, les voyages formant la jeunesse et usant la vieillesse, si vous faites un achat en free taxe, qu’il est sous scellés ou pas, s’il n’est pas admis en cabine, si vous avez à repasser l’enregistrement des bagages et que vous n’avez pas la présence d’esprit de mettre votre achat dans la valise, suite au trauma subi, lorsque vous passez au contrôle, vous avez le choix : 1 – abandonner votre produit 2 – ou utiliser Tripperty, qui moyennant finances vous expédie votre achat à domicile, formulaire à demander au douanier (bonne chance, s’il y en a un qui est au courant) Le couple qui était mes compagnons d’infortune, était à l’aéroport dès 10 h de matin, comme nous. C’est leur fille qui a enregistré les bagages, le monsieur était en fauteuil, bénéficiait d’une assistance. Comme pour moi, personne ne les a avertis du problème de CI échue, car leur fille habitant Nice avait largement le temps, de récupérer le bon papier à leur domicile, chose qu’elle a faite, mais trop tard, puisqu’ils n’ont été prévenus qu’à l’embarquement. A quelques chose malheur est bon, puisque l’assistance, nous a accompagnés au tourniquet pour récupérer les bagages, puis au comptoir d’EasyJet pour les formalités du retour. Bref j’arrive, je m’envole avec 5 h de retard, en compagnie d’un couple qui a subi le même sort, mais qui n’a récupéré qu’un seul bagage, l’autre doit voguer dans le nomansland kafkaïen d’EasyJet Il faut signaler que lorsque j’ai réservé le vol, la connexion SFR était en panne, aussi j’ai tenté ma chance avec l’Iphone, où j’ai bugué, au lieu de réserver le vol de 17 h pour le retour, j’ai accepté le vol de 12 h dans la peur de ne plus trouver de place dans l’avion, dans ma précipitation. Nous avons hésité un moment devant le coût de la modification : 150 €. puis raisonnable nous avons accepté la fatalité ! Aussi nous avons passé mon époux et moi-même, les 3 heures manquantes, chacun dans un aéroport séparé. lui à Mulhouse/Bâle moi à Nice, en déjeunant sur le pouce d’un repas « gastronomique » d’aéroport. J’ai contrôlé si j’avais gagné le fameux million, le lien ne fonctionne pas … Les produits envoyés par tripperty sont arrivés en temps et en heure les titres de mes chapitres à venir à trouver sous les liens respectifs et dans la catégorie Chroniques de mon blog
Le journal Le Monde ayant décidé de mettre fin à l’hébergement des blogs, mon adresse de blog change à partir de ce jour, car j’ai du muter vers un nouvel hébergeur, qui malheureusement n’a pu conserver les images, juste le texte de mes articles. la nouvelle adresse : https://elisabethitti.fr/
L’exposition que consacre le Centre Pompidou à
l’avant-garde russe, de 1918 à 1922, prend pour cœur l’œuvre
de trois de ses figures emblématiques : Chagall Au-dessus de la ville Marc Chagall, El Lissitzky, Kasimir Malévitch.
Elle présente aussi les travaux d’enseignants et d’étudiants
de l’école de Vitebsk, créée en 1918 par Chagall : Vera Ermolaeva, Nicolaï Souietine, Ilia Tchachnik, ou encore Lazar Khidekel et David Yakerson.
À travers un ensemble inédit de deux cent cinquante œuvres
et documents, cette manifestation éclaire pour la première fois
les années post-révolutionnaires où, loin des métropoles russes,
l’histoire de l’art s’écrit à Vitebsk.
Commissaire : Mnam/Cci, Angela Lampe Présentation par la commissaire d’exposition Chagall, Lissitzky, Malévitch. L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922) Marc Chagall Le peintre à la Lune
L’année 2018 marque le centième anniversaire de la nomination
de Marc Chagall au poste de commissaire des beaux-arts de
la ville de Vitebsk, située aujourd’hui en Biélorussie.
Cet événement, suivi de peu par l’ouverture de l’École populaire
d’art sous l’impulsion de l’artiste, ouvre une période fébrile
des activités artistiques en ce lieu. Parmi les artistes invités par Chagall à enseigner dans son établissement figurent des
protagonistes majeurs de l’avant-garde russe, tels El Lissitzky
et Kasimir Malévitch, fondateur du suprématisme. Maléwitch
Ce chapitre méconnu commence avec Marc Chagall.
Peintre vivant à Petrograd, cet ancien résident de la Ruche est
témoin de la révolution bolchevique qui bouleverse la Russie
au cours de l’année 1917. Le vote d’une loi abrogeant toute
discrimination nationale et religieuse lui confère pour la première
fois, à lui l’artiste juif, un statut de citoyen russe à part entière. Chagall connaît alors une ivresse créative. Chagall double portrait au verre de vin
Une série de chefs-d’œuvre monumentaux voit le jour. Chacun de
ces grands tableaux semble un hymne au bonheur du couple, comme Double Portrait au verre de vin et Au-dessus de la ville montrant
les deux amoureux, Chagall et sa femme Bella, s’envolant vers les nuées,
libres comme l’air. Tout respire l’euphorie du moment.
Au fil des mois cependant, Chagall se sent dans l’obligation de venir
en aide aux jeunes Vitebskois en mal d’un enseignement artistique,
de soutenir ceux qui, comme lui, sont d’extraction modeste et d’origine
juive. Lui vient alors l’idée de créer dans sa ville une école d’art révolutionnaire, ouverte à tous, sans restriction d’âge et gratuite.
Ce projet, qui inclut aussi la création d’un musée, incarne parfaitement
les valeurs bolcheviques ; il est validé en août 1918 par Anatoli Lounatcharski,
chef du commissariat du peuple à l’instruction publique. David Yakerson
Un mois plus tard, il nomme Chagall commissaire aux beaux-arts,
avec pour première mission d’organiser les festivités du premier anniversaire
de la révolution d’Octobre. Chagall invite tous les peintres de Vitebsk à
fabriquer des panneaux et des drapeaux à partir de dessins préparatoires,
dont un certain nombre ont survécu, notamment ceux de Chagall lui-même
et ceux du jeune David Yakerson. David Yakerson
Dans son autobiographie, Chagall écrira plus tard :
« Par toute la ville, se balançaient mes bêtes multicolores, gonflées de révolution. Les ouvriers s’avançaient en chantant l’Internationale. À les voir sourire, j’étais certain qu’ils me comprenaient. Les chefs, les communistes, semblaient moins satisfaits. Pourquoi la vache est-elle verte et pourquoi le cheval s’envole-t-il dans le ciel, pourquoi? Quel rapport avec Marx et Lénine ? »
Après les célébrations, le commissaire met toute son énergie
dans le développement de son école, qu’il veut ouverte
à tous les styles et avec un enseignement de haut niveau.
Il invite des artistes connus, vivant dans les métropoles
russes, tels Ivan Puni et Mstislav Dobuzhinsky, pilier du
groupe traditionnel Le Monde de l’art. Le 28 janvier 1919 a lieu
l’inauguration officielle de l’école. Chagall, admiré par ses élèves,
doit se démener pour assurer le bon fonctionnement de son
établissement. Tandis que les premiers professeurs quittent
déjà l’école, d’autres font leur arrivée comme Vera Ermolaeva,
future directrice, et surtout El Lissitzky qui prend en charge
les ateliers d’imprimerie, de graphisme et d’architecture. Lissitzky
Il insiste auprès de son ami Chagall pour inviter le chef de file
des mouvements abstraits : Kasimir Malévitch.
Très vite après sa venue en novembre 1919, le charisme de ce
théoricien hors norme galvanise les jeunes élèves.
En peu de temps, ils forment ensemble avec des professeurs
adeptes du courant novateur un groupe baptisé Ounovis
(les affirmateurs du nouveau en art). Un de leurs mots d’ordre
est : « Vive le parti Ounovis, qui affirme les nouvelles formes
de l’utilitarisme du suprématisme ». Ounovis
Ce collectif conçoit alors affiches, magazines, banderoles,
enseignes et cartes d’alimentation ; le suprématisme infuse
dans toutes les sphères de la vie sociale. Ses membres mettent
en forme les fêtes et les œuvres scéniques, décorent les tramways,
ornent les façades, construisent les tribunes des orateurs.
Carrés, cercles et rectangles colorés envahissent les murs
et les rues de la cité. L’abstraction suprématiste devient le
nouveau paradigme esthétique non seulement à l’école,
mais du monde en général. Lissitzky, de par sa formation
d’architecte, y joue un rôle clé. Avec son ensemble extraordinaire
des Prouns (projets d’affirmation du nouveau en art),
il est le premier qui, dans ses toiles et dessins, étale le volume
architectural au plan pictural des suprématistes, le considérant
comme « les stations de liaison entre la peinture et l’architecture ». El Lissitsky, Tribune de Lénine
Durant ses années à Vitebsk, Malévitch, quant à lui, se consacre
moins à la réalisation des peintures – Maléwitch
une exception étant son magistral Suprématisme de l’esprit –
qu’à la rédaction de ses principaux écrits théoriques et à son enseignement.
Méthodique et stimulant, celui-ci séduit toujours plus d’étudiants,
de sorte que Chagall s’en trouve de plus en plus isolé.
Son rêve de faire coexister dans son école un art révolutionnaire
indépendamment du style, principe fusionnel qui l’a guidé autant
dans la constitution de la collection de son musée que dans
l’organisation de la première exposition publique en décembre 1919,
où les toiles de Vassily Kandinsky et Mikhaïl Larionov côtoient
les œuvres abstraites d’Olga Rozanova, se brise au cours du
printemps 1920. Ses classes se vidant peu à peu de leurs étudiants, Kandinsky Chagall décide en juin de quitter Vitebsk pour s’installer à
Moscou. Il gardera rancœur à Malévitch qu’il accuse d’avoir intrigué
contre lui. Les œuvres qu’il réalise alors tel son Paysage cubiste
se lisent comme un règlement de comptes avec les suprématistes
sur un mode moqueur, voire ironique : au centre d’une composition
cubo-futuriste, sous un parapluie vert, un tout petit personnage
(Chagall lui-même ?), ultime survivant de son humanisme poétique,
marche devant le bâtiment blanc de l’école. Chagall, Paysage Cubiste
Après le départ de Chagall, Malévitch et le collectif Ounovis,
seuls maîtres à bord, travaillent à
« l’édification d’un monde nouveau ». Des expositions collectives
sont organisées, à Vitebsk et dans les métropoles russes ; des comités
locaux sont instaurés à travers le pays, comme le groupe Ounovis
à Smolensk autour de Vladislav Strzeminski, et Katarzyna Kobro,
à Orenburg avec Ivan Koudriachov, et à Moscou où Gustav Klutsis
et Sergei Senkin sont rejoints par Lissitzky qui rallie à l’hiver 1920
le nouveau mouvement constructiviste. Avec la fin de la guerre civile
vers 1921/1922, le climat politique change : les autorités soviétiques,
cherchant à instaurer l’ordre qui leur est nécessaire dans la sphère
idéologique et sociale, amorcent une éviction des courants artistiques
qui ne servent pas directement les intérêts du parti bolchevique. Maléwitch
En mai 1922, la première et dernière promotion sort de l’école
populaire d’art de Vitebsk. Durant l’été, avec plusieurs de ses
étudiants, Malévitch part à Petrograd pour y poursuivre ses
réflexions sur un suprématisme volumétrique en élaborant
les maquettes d’une architecture utopiste, intitulées Architectones ainsi que des ustensiles en porcelaine.
L’école populaire d’art de Chagall s’est mue en un laboratoire
révolutionnaire pour repenser le monde. Angela Lampe France Culture podcast
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Jusqu’au 15 juillet 2018, le Musée Maillol à Paris,
présente une exposition consacrée à l’artiste japonais,
naturalisé français, Léonard Tsuguharu Foujita. Plus d’une centaine d’oeuvres majeures, issues de
collections publiques et privées, retracent le caractère
exceptionnel des années folles de Foujita à Montparnasse,
entouré de ses amis Modigliani, Zadkine, Soutine,
Indenbaum, Kisling ou Pascin.
L’exposition se concentre sur la première période
parisienne de l’artiste, très productif entre 1913 et 1931.
L’exposition retrace l’histoire d’un destin unique,
celui d’un artiste évoluant entre deux cultures.
De ses prémices au Japon, en passant par son ascension
et la révélation de son oeuvre, son parcours le mènera
jusqu’à la création de ce personnage si singulier dans
le contexte parisien des années folles.
Ses thèmes récurrents – femmes, chats, natures mortes,
enfants et autoportraits – sont spécifiques du
foisonnement de sa production artistique. Foujita traverse les grands courants modernistes sans
dévier de son schéma de recherche, respectueux de ses
racines japonaises et du classicisme des grands
maîtres occidentaux.
Ses oeuvres en appellent d’autres, celles de ses voisins
d’atelier, ses amis, admirateurs et inspirateurs, pour
un dialogue enrichissant permettant de mesurer
l’originalité et la complémentarité des artistes regroupés
sous l’appellation « École de Paris ».
Les oeuvres majeures en provenance d’institutions
et de musées remarquables et une centaine d’oeuvres rares de quelques 45 collections privées en provenance du Japon, des États-Unis et d’Europe, concourent à
souligner à la fois l’extraordinaire génie créateur de Foujita et à inviter le visiteur à découvrir l’intimité
d’un artiste surprenant.
Les deux diptyques monumentaux, Combats I et II et Compositions au lion et au chien datés de 1928,
prêts du Conseil Départemental de l’Essonne, coeur
des Années Folles et de l’exposition, démontrent la
puissance virtuose de Foujita et l’impact qu’il eut sur
son époque. Ces grands formats, confiés par Foujita à sa femme Youki, étaient considérées par l’artiste
comme ses tableaux les plus aboutis.
L’exposition démontre le talent de l’artiste fou de
dessin qui, après son illustre prédécesseur Hokusai,
maniait le pinceau avec brio. Le trait de Foujita se révèle
d’une sureté infaillible et ses lignes d’une finesse
calligraphique exemplaire avec l’utilisation du sumi (encre noire japonaise) autant sur le papier que pour
ses huiles. Il laisse à la couleur un rôle secondaire mais
si décisif qu’elle en sublime le trait. La délicatesse de
la gouache et de l’aquarelle emplit les formes par aplat,
pour des transparences subtiles lorsqu’il s’agit de peinture
à l’huile. Ses fonds d’or renforcent quant à eux
l’impression de préciosité et de raffinement.
Cinquante ans après la mort de Foujita en 1968,
le musée Maillol met à l’honneur l’oeuvre lumineuse
et rare du plus oriental des peintres de Montparnasse.
Le musée est ouvert de 10h30 à 18h30, tous les jours
en période d’exposition temporaire.
Nocturne le vendredi jusqu’à 20h30.
En métro : Ligne 12, station Rue du Bac
En bus : Lignes 63, 68, 69, 83, 84, 94 et 95
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Jusqu’au9 juilletau Grand Palais
Cette exposition invite tous les publics à expérimenter
des oeuvres créées par des artistes à l’aide de robots
de plus en plus intelligents. Une trentaine d’oeuvres
nous donne accès au monde virtuel immersif et interactif,
à l’expérience sensible du corps augmenté, de l’espace et
du temps bouleversés.
Dans une société de plus en plus machinisée, les artistes
s’intéressent d’autant plus aux robots que l’intelligence
artificielle est en train de bouleverser l’existence des humains
et jusqu’à la condition de l’oeuvre d’art : sa production, son
exposition, sa diffusion, sa conservation, sa réception.
À ce jeu dangereux, ils ont une longue expérience :
depuis les grottes préhistoriques, les artistes ont su jouer
de leur milieu technique. Leur travail est d’autant plus
surprenant qu’ils ont à leur service des logiciels de plus en
plus puissants, qui donnent à l’oeuvre une autonomie de
plus en plus grande, une capacité de générer des formes à
l’infini et une interactivité qui modifie le jeu en permanence.
Les oeuvres contemporaines présentées ici autour de
quelques icônes de visionnaires
(Tinguely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis)
donnent une bonne idée des interrogations des artistes qui sont
aussi les nôtres : qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une oeuvre ? Que peut bien faire un robot que ne peut pas faire artiste? S’il est doté d’une intelligence artificielle, un robot a-t-il de l’imagination? Qui décide : l’artiste, l’ingénieur, le robot, la regardeuse, le regardeur, tous ensemble ? Peut-on parler d’une oeuvre collective ?
L’exposition se déroule selon trois séquences :
1. La machine à créer
Les robots s’activent et leurs mouvements sont parfois si
drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers
une dimension animale ou humaine, voire une « psychologie ». Jean Tinguely, Nam June Paik, Nicolas Schöffer,
Leonel Moura, Patrick Tresset, So Kanno et Takahiro Yamaguchi, J. Lee Thompson, Arcangelo Sassolino. Patrick Tresset, Human Study
2. L’oeuvre programmée
Le robot devient invisible, son programme informatique et
algorithmique intègre l’oeuvre et tout savoir-faire disparaît
au profit de la magie des formes générées à l’infini et qui
changent en fonction des mouvements du corps des
regardeuses et des regardeurs. Manfred Mohr, Vera Molnar, Iannis Xenakis, Demian Conrad, Raquel Kogan, Ryoji Ikeda,
Pascal Dombis, Elias Crespin, Jacopo Baboni Schilingi, Edmond Couchot
et Michel Bret, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta,
Michael Hansmeyer et Peter Kogler.
3.Le robot s’émancipe
Le Deep Learning rend le robot de plus en plus intelligent
et actif au point qu’il peut non seulement rivaliser
avec l’humain mais l’augmenter, fusionner avec lui,
le narguer, le doubler ? Christa Sommerer et Laurent Mignonneau,
Catherine Ikam et Louis Fléri, Stelarc, Nicolas Darrot, Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Koji Fukada, Oscar Sharp, Daft Punk, Pascal Haudressy, Memo Akten, ORLAN, Takashi Murakami.
Des oeuvres immersives, des tableaux, des sculptures, des mobiles,
du cinéma, du design, et de la musique: toutes les créations
présentées dans cette exposition sont le fruit de collaborations
entre des artistes et des programmes robotiques inventés
et mis au service de l’art. Des programmes informatiques non
seulement intelligents, mais aussi génératifs de formes et
de figures inédites qui donnent à voir et à penser.
commissariat : Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art,
Sciences Po
et Jérôme Neutres, directeur de la stratégie et du développement
à la Rmn-Grand Palais
conseil artistique : Miguel Chevalier, artiste
direction technique : Nicolas Gaudelet
scénographie et mise en lumière : Sylvie Jodar, Atelier
Jodar Architecture
graphisme : Éricand Marie
En ouverture de son exposition d’été la Fondation Fernet Branca, présente des oeuvres de David Nash
jusqu’au 30.09.18
Né le 14 novembre 1945 à Esher en Angleterre,
David Nash est un sculpteur et dessinateur britannique
qui vit depuis 1967 dans la ville de Blaenau Ffestiniog
au nord du Pays de Galles. David Nash fréquente le Kingston
College of Art puis la Chelsea School of Art ou il travaille essentiellement le bois en gardant un vif intérêt pour les
paysages et la nature qui l’entoure. Son travail est présenté
à la galerie Abbot Hall Art à Kendal au Royaume-Uni,
à la galerie Lelong de Zurich, à Sala de la Diputacion en
Espagne, à la galerie Annely Juda Fine Art de Londres et dans
les jardins botaniques royaux de Kew à Londres. Membre de la Royal Academy depuis 1999, son oeuvre est
largement représentée dans les principaux musées d’Europe,
d’Amérique, d’Australie et du Japon. Parmi ses oeuvres les
plus célèbres, on compte Ash Dome (1977) : il plante un cercle
de frênes pour former un dôme en bois, son emplacement
est gardé secret pour en protéger l’environnement délicat.
Pour Wooden Boulder(1978), Nash dépose une large boule
de bois sur le flanc d’une montagne galloise afin qu’elle puisse
être reprise par la nature petit à petit puis par l’océan
Atlantique après de nombreuses années.
Le travail de David Nash s’appuie sur des « oeuvres vivantes »,
met en avant les changements de la nature, de l’érosion, des saisons,
« qui dépasse celui dont l’homme, en moyenne, dispose ».
Il travaille les matériaux naturels et les arbres vivants.
Il sculpte ses oeuvres avec des tronçonneuses et des chalumeaux,
transformant des arbres en formes inattendues. Chez Nash,
c’est le bois (le tronc, la branche, la souche) qui guide l’artiste.
Il lui suggère une sculpture qui évolue au cours du travail
en taille directe. « They look at me » (Ils me regardent)
dit l’artiste en parlant des matériaux qu’il a à sa disposition
et c’est de cette interpellation, confrontation, conversation que
va naître l’oeuvre. Le dessin vient après. Le bois reste son
matériau de prédilection, celui de la création première.
Mais le bronze – travaillé à partir du bois devient une façon
de réaliser des oeuvres jouant des vides du bois ou de conférer
une puissance durable et monumentale à des oeuvres fragiles.
On retrouve dans les oeuvres exposées des formes issues
de notre environnement, à plat ou en volume, à peine modifiées,
agrandies, épurées, détachées de leur usage et occupant
l’espace pour elles-mêmes. Des colonnes, des pics et des
montagnes, des torses ou des troncs… simplement, sans
ornements. Exposition en collaboration avec Galerie Lelong & Co., Paris et Annely Juda Fine Art, Londres.
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Jusqu’au 6 janvier 2019 au musée d’Art Moderne
de la Ville de Paris.
L’espace est silence, phrase qu’ignoraient totalement
mes voisins de TGV ce 31 mai. Assis dans le carré qui
juxtapose mon solo, ils étaient tout à leur joie d’aller
à Roland Garros. Ils se sont entretenus de manière
très sonore de Belfort à Paris. Malgré les écouteurs,
qui permettent d’amortir les bruits, cela a été une rude
épreuve pour moi, qui n’avait pas dormi durant la nuit
qui a précédé mon A/R.
Cela ne s’est pas arrangé à l’heure du déjeuner au Palais
de Tokyo, où malgré la table presque isolée qui m’avait été
aimablement attribuée, la personne de la table d’à côté
s’est entretenue avec sa voisine, pendant tout le déjeuner,
sans interruption, sur ses projets d’exposition. Point
besoin de porte-voix …. Un moment donné, elle s’est plainte
de ne pouvoir manger depuis quelques temps, car elle digérait
mal. Je me suis retenue de la conseiller : un repas calme, sans
avaler trop d’air, permet une bonne digestion.
Ceci dit. L’entrée du MAM, est à présent, côté Seine : 12-14 avenue de New York 75116 Paris, pendant les travaux de rénovation. Zao Wou-Ki L’espace est silence
L’exposition du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
est la première grande exposition consacrée à Zao Wou-Ki (1920-2013) en France depuis quinze ans. Si son oeuvre est
aujourd’hui célèbre, les occasions d’en percevoir la complexité sont
demeurées trop rares à Paris. L’exposition souhaite en renouveler
la lecture et invite à une réflexion sur le grand format.
Le parcours débute au moment où Zao Wou-Ki adopte une expression
nouvelle, « abstraite » – terme trop restrictif à ses yeux – avec
l’oeuvre de 1956 intitulée Traversée des apparences.
Cette étape décisive précède un premier séjour aux Etats-Unis,
l’année suivante, qui le conforte dans la quête d’un espace toujours
plus vaste.
Artiste au croisement de plusieurs mondes, Zao Wou-Ki quitte la
Chine en 1948 pour venir à Paris au moment où l’« art vivant »
commence à se partager entre les États-Unis et la France.
Son oeuvre traverse les débats esthétiques qui marquent le
développement de l’art moderne et, s’il appartient à une scène
parisienne qu’il apprécie, il perçoit très tôt la vitalité de la peinture
américaine. Progressivement, il renoue aussi avec certains traits de
la peinture chinoise dont il s’était écarté de façon volontaire. Zao-Wou-ki, Hommage à Henri Michaux Zao Wou-Ki n’aime pas le mot « paysage » auquel il préfère celui de
« nature ». Ses rapports avec le monde extérieur sont faits de
découvertes et de voyages, de rencontres fécondes dont les premières
furent avec Henri Michaux et le compositeur Edgar Varèse. Zao Wou-ki Hommage à Edgar Varèse d’attraction permanents, comme une tension nécessaire
avec la peinture – donnant sens, à mesure que son art
s’affirme, à l’expression que l’artiste a inspirée très tôt
à Michaux : L’espace est silence.
En insistant sur la portée universelle de son art et sur sa place
aux côtés des plus grands artistes de la deuxième moitié du
XXe siècle, le Musée d’Art moderne présente une sélection
de quarante oeuvres de très grandes dimensions dont
certaines, comme un ensemble d’encres de 2006, n’ont jamais
été exposées. Cet ensemble a été conçu pour un projet non abouti,
pour un rideau de théâtre de l’opéra de Pékin, construit par le français Paul Andreu
En 1972, la disparition et le souvenir de sa 2e épouse ont inspiré
une oeuvre que le peintre a offert à l’Etat. Elle fait suite à une autre oeuvre Nous Deux, 1957, qui marquait la séparation avec sa 1ere épouse
Lang Lang. Celle-ci marque aussi l’arrêt provisoire de la peinture, causé
par la douleur, pour reprendre plus tard les encres. Zao Wou-ki en Mémoire de May
Quelques très grandes toiles et triptyques rendent hommage à
Claude Monet, Henri Matisse, à André Malraux.
Le temple des Han, fusionne peinture chinoise et occidentale, sur un fond
monochrome à l’huile, avec un trait noir d’un noir profond.
C’est une rêverie qui s’inspire, sur l’héritage du passé,
d’un décor funéraire Han de Liaoyang.
Un catalogue de l’exposition est publié aux éditions Paris Musées
(157 pages, 35 euros).
L’exposition bénéficie du soutien de la Fondation Zao Wou-Ki
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« La meilleure façon de s’approprier cet espace, c’était
de le faire ensemble » Jan Kopp
Venez saluer Jan Kopp et son équipage le long du trajet ! Utopia House franchira deux écluses mulhousiennes : Utopia House photo Clarisse Schwab → 10 h – 10h30 : écluse 41 (au niveau du pont de Bâle) → 10h45 – 11h15 : écluse 39 (après la passerelle piétonnière
du Hasenrain)
L’embarcation sera visible par la suite sur les bords du canal
du Sud Alsace entre Mulhouse et Dannemarie,
n’hésitez pas à suivre l’équipage à pieds ou à vélo…
et profiter du soleil printanier pour un pique-nique bucolique !
En 2016, La Kunsthallea invité l’artiste Jan Kopp à collaborer
avec les élèves du Lycée professionnel Saint-Joseph de Cluny
à repenser avec et pour eux, leur foyer, lieu de vie et d’échange. Jan Kopp a choisi d’élargir son étude à la question de l’habitat,
de réfléchir à la problématique de l’hébergement d’urgence,
à la crise du logement, aux besoins d’architectures alternatives…
Les recherches et expérimentations que les élèves ont menées
durant des ateliers sont venues nourrir Utopia House, une œuvre
capable de naviguer sur l’eau en présence des lycéens pour être
par la suite renversée et devenir le toit d’un foyer des élèves.
Cette navigation constitue une des étapes du projet Utopia House qui mobilise de nombreux partenaires locaux,
dont le Lycée des métiers du BTP Gustave Eiffel de Cernay
qui a construit l’embarcation de 14m de long sur 5m de large. Utopia House naviguera jusqu’à Lyon entre le 7 et le 20 mai sur le canal du Rhin au Rhône puis sur la Saône pour un trajet de 417 km et passera 126 écluses pour y être présentée par
la Fondation Bullukian, du 29 au 31 mai, sur les quais du Rhône.
A la fin du mois de juin, Utopia House remontera le canal
du Rhône au Rhin et sera exposé à La Kunsthalle Mulhouse
dans le cadre de l’exposition Mon Nord est ton Sud, du 13 septembre au 11 novembre 2018. Feuille de route pressentie :
J1 → lundi 7 mai à 9h30 : d’Illzach à Wolfersdorf/Dannemarie
J2 → mardi 8 mai : de Wolfersdorf/Dannemarie à Montbéliard
J3 → mercredi 9 mai : de Montbéliard à L’Isle sur le Doubs
J4 → jeudi 10 mai : de l’Isle sur le Doubs à Baume les Dames
J5 → vendredi 11 mai : de Baume les Dames à Besançon Tarragnoz
J6 → samedi 12 mai : de Besançon Tarragnoz à Ranchot
J7 → dimanche 13 mai : de Ranchot à Choisey
J8 → lundi 14 mai : de Choisey à Seurre
J9 → mardi 15 mai : de Seurre à Tournus Chardonnay
Pause → du mardi 15 mai au soir jusqu’au samedi 19 mai au matin
J10 → samedi 19 mai : de Tournus Chardonnay à Trevoux
J10 → dimanche 20 mai : de Trevoux à Lyon
« Mon idée est de construire un espace démontable et
capable de naviguer. Je souhaite donner à cette « maison »
une première vie en tant qu’installation itinérante pouvant
accueillir un certain nombre d’élèves […] pour réaliser
un voyage d’une dizaine de jours sur le canal du Rhin
au Rhône. […] Ce qui m’intéresse également, c’est la
question de l’âge des futurs usagers de ce lieu : ce sont
des jeunes à l’aune de l’âge adulte et le voyage pourra,
pourquoi pas, être imaginé comme un voyage initiatique. »
Jan Kopp
Jan Kopp est né en 1970 à Francfort (Allemagne) et vit à Lyon.
Son travail recourt à différents médias : dessin, son, vidéo,
sculpture, performance, sans en privilégier aucun, et résiste à
toute tentation de spécialisation comme toute tentative de
classification. Il se déploie aussi bien à travers de vastes
installations conçues au regard des espaces qu’elles occupent,
que sous des formes plus discrètes telle que du crayon sur papier.
La ville est un thème récurrent, autant comme lieu possible
d’intervention que d’observation pour en déceler et figurer
les plus infimes signes poétiques.
Jan Kopp enseigne depuis 2015 à l’École Supérieure d’Art de
Clermont Métropole. Il est représenté par les galeries Eva Meyer,
Paris et Laurence Bernard, Genève.
Ses oeuvres ont été présentées au travers de nombreuses
expositions personnelles et collectives dans des institutions reconnues :
Centre Pompidou – Paris (2015) ; Centre d’art La Criée (2013) ;
Frac Alsace (2008) ; Biennale de Lyon (2001) ; PS1/MoMa – New-York (2000).
www.jankopp.net
La Presse :
les principaux articles Depuis le lancement en septembre 2016 à l’écomusée d’Alsace,
la presse suit attentivement Utopia House.