La Force du dessin Chefs-d’œuvre de la Collection Prat

du 16 juin au 4 octobre 2020

Le Petit Palais à Paris est très heureux de présenter dans ses murs la Collection Prat, certainement l’un des plus remarquables ensembles au monde de dessins français allant du XVIIe jusqu’au début du XXe siècle. Initiée dans les années 1970 par Louis-Antoine et Véronique Prat, elle est la première collection privée à avoir fait l’objet d’une présentation au Louvre en 1995. Vingt cinq ans après, le Petit Palais entend témoigner de la vitalité de la collection qui s’est enrichie ces dernières années de pièces majeures montrées ici pour la première fois.
Les 184 feuilles présentées comptent parmi les dessins les plus importants de Callot, Poussin, Le Brun, Watteau, Prud’hon, Ingres, Delacroix, Redon, Cézanne ou Toulouse-Lautrec

Prud’hon, Psyché enlevée par les Zéphyrs, XIXe siècle.
Pierre noire, réhauts de blanc sur papier bleu, 33 x 17 cm,
Collection Prat

Un panorama du dessin français de 1580 à 1900


La Collection Prat se concentre sur l’école française avant 1900, et constitue un survol particulièrement représentatif de trois siècles de création, de Callot à Seurat.
L’exposition propose donc de suivre ce fil chronologique tout en offrant quelques incursions thématiques. Le parcours s’ouvre sur une série de dessins du XVIIe siècle qui témoignent de l’influence de l’Italie chez les artistes français comme François Stella à la fin des années 1580 dont le dessin présenté ici est le plus ancien de la collection. Le Lorrain, Jacques Callot, Poussin bien sûr, ainsi que Vouet traverseront aussi les Alpes et l’influence de ce séjour s’exprime dans les feuilles réunies ici. La section suivante présente plusieurs dessins préparatoires aux décors de Versailles par Le Brun, Coypel ou La Fosse. Les deux amateurs ont toujours privilégié dans leurs choix des œuvres très significatives du point de vue de l’histoire de l’art, et certains de leurs plus fameux dessins sont liés à la genèse d’œuvres séminales de la peinture française.

L’exposition aborde ensuite le style Rocaille avec Watteau et Boucher. Poursuivant cette évocation du XVIIIe siècle, Natoire et Greuze évoquent tour à tour le dessin sur le motif, ainsi que les débuts du réalisme et la recherche de vérité psychologique dans le portrait, sans oublier la fantaisie d’un Fragonard.

Un bel ensemble de projets sculptés ou architecturaux, de Bouchardon, Challe, Petitot, Desprez ou Hubert Robert manifestent de la prégnance encore du séjour romain en plein siècle des Lumières.

Odilon Redon, Tête suspendue par une chaîne, 1881, Fusain sur papier beige, 45 x 37 cm, Collection Prat.

Viennent ensuite des illustrations fortes du retour à l’Antique comme en témoignent plusieurs œuvres de Jacques-Louis David dont un dessin préparatoire pour La Douleur d’Andromaque. À la même époque, d’autres artistes comme Boilly ou Prud’hon élaborent un style tout à fait personnel. Ce début du XIXe est marqué par des tensions entre l’affirmation du style néo-classique et l’émergence du romantisme.

Eugène Delacroix, Cheval ruant, vers 1825,
Aquarelle, gouache, 15,1 x 13 cm, Collection Prat.

Les feuilles de Gros, Géricault, et trois beaux ensembles de Ingres, de Delacroix et de Chassériau offrent un florilège des tendances esthétiques qui agitent cette période si riche. L’exposition aborde ensuite les académismes et les réalismes d’après 1850 avec les dessins de Corot, Courbet, Millet, Daumier ou encore Carpeaux, Gustave Doré et Puvis de Chavanne.

Seurat, La femme accoudée à un parapet, XIXe siècle.
Crayon Conté, 24,1 x 16 cm, Collection Prat

Une sélection remarquable de dessins d’écrivains enrichit de façon originale ce panorama avec de magnifiques lavis et encres de Victor Hugo et de Baudelaire complétés par des œuvres symbolistes de Redon et de Gustave Moreau d’inspiration littéraire.
Le parcours se termine en ouvrant vers la modernité avec des feuilles de Manet, Degas et Rodin. Les expérimentations de Seurat et de Cézanne achèvent magistralement la présentation de cette collection construite et réfléchi avec le plus grand soin par deux amateurs engagés et passionnés.

COMMISSARIAT GÉNÉRAL :
Pierre Rosenberg, président-directeur honoraire du musée du Louvre Christophe Leribault, directeur du Petit Palais

Catalogue, éditions Paris Musées, 328 pages, 49,90 euros.
Eugène

Petit Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h
INFORMATIONS www.petitpalais.paris.fr

les collections permanentes sont en accès libre, mais la réservation en ligne est obligatoire pour visiter
l’exposition La Force du dessin, Chefs-d’œuvre de la Collection Prat.

Retrouvez toutes les informations pour préparer votre visite ici

Didier Paquignon, dans son atelier

La Fondation Fernet Branca, par l’intermédiaire de son directeur
Pierre Jean Sugier nous emmène visiter l’atelier de Didier Paquignon

On se souvient de l’exposition sur les Muses de Didier Paquignon en 2016.

Il les dessine et les imprime en monotype.
Il avait accroché aux cimaises, à touche touche, 138 corps d’hommes à
moitié dévêtus, topless, pas plus bas que la ceinture.
Ce sont des monotypes, un concept particulier de Didier Paquignon,
un travail artisanal dans son atelier, qu’il a entamé depuis 5 ans,
les Muses.
D’abord il photographie ses modèles consentants, tous cadrés de la même
manière, de face, de profil, voire de dos, sur 1 m, 20 de hauteur, en gommant tous les attributs sociaux, puis il peint sur plexiglass, les imprime à la presse sur de grandes feuilles, avec des rectangles de la taille des plexiglass, en essayant d’être au plus près de la photo, puisque c’est de la peinture, en noir et blanc, avec ses ombres portées.

Depuis des années, Didier Paquignon glane pour le plaisir des faits divers absurdes dans des journaux, des livres et des sites internets. Que ces événements soient tragiques ou ubuesques, véridiques ou inventés, peu lui importe : Didier Paquignon traduit ces moments d’absurde par des images incongrues.
Le Coup du lapin, et autres histoires extravagantes en rassemble une hilarante sélection, parmi les centaines de dessins conçus par l’artiste à ce jour.

Didier Paquignon est né à Paris le 30 septembre 1958. Artiste, il est connu pour ses peintures. Une exposition lui fut consacrée au Musée de l’orangerie en 2009
Tu rencontreras d’abord les sirènes.
Par ses nombreux voyages, Didier Paquignon peut aisément se définir comme un artiste cosmopolite, qui a su tirer profit de ses expériences. Son œuvre, souvent déployée sur de grands formats, offre un regard ciselé sur des thèmes que certains pensaient dépassés : nus féminins, natures mortes, vues d’intérieur ou paysages urbains. Ces thèmes apparemment  classiques sont  « revisités » et témoignent de la vitalité de cette peinture contemporaine.

                                                               La Meute
Dans la vidéo de l‘atelier (ici) ,  il nous parle de ses errances picturales,
inspirées de ses lectures, qui ont suscité un désir de voyages.
Son besoin de voir de plus près a donné lieu a des voyages successifs
en Grèce, Espagne, Portugal,  Chine, Égypte, Italie, Turquie et la Syrie.
Tombé amoureux de ces pays, il s’y installe épisodiquement, il séjourne dans une ville, afin de s’y imprégner de sa substance.
Il en rapporte des paysages urbains, qui font un peu penser aux cabanes de
Marie Amélie Germain, ou encore aux danseurs de Sarah Jérôme, des couleurs chaudes, ensoleillées, un jeu de transparences, couleurs vives et franches dans des compositions élaborées, des couleurs de vacances rapportées du bassin méditerranéen. Les peintures du Tintoret au Louvre et en Italie l’inspirent,
il en fait des copies, sur de grands formats. Il peint aussi sur la base de photos,
comme pour les Muses.
Je n’ai qu’un regret, c’est de ne pas avoir vu lexposition
que lui a consacrée en 2009 le musée de l’Orangerie à Paris.
On pourra le retrouver à la Fondation Fernet Branca, dans une exposition
collective, POP-UP Artistes, dès la sortie du confinement. (1 juillet 2020)

OSEZ au Séchoir

Petite structure, le Séchoir Mulhouse va reprendre ses activités publiques à compter du samedi 6 juin.
A cette fin l’exposition OSEZ, peu vue en raison du confinement, est prolongée jusqu’au 28 juin.

OSEZ – Exposition collective
Artistes exposés :
Bonami Elisa​ -​ ​Burt Chloé​ -​ ​Cheni​ -​ ​Descazals Eléonore -​ ​Dubois Marion Bruno FriedmannKerzerho Lucie – ​Kiki DeGonzag Lagabbe Marie Mouret Marion Clémentine Muller –​Rouby Vincent​Rurru Mipanochia Schmitt Yolaine – ​Sintic Iva ​Stahl Matthieu – ​Stahl Sandrine ​– ​Walliser Henri

PROPOS
 » Les peintres et les poètes ont toujours eu le droit de tout oser. » Horace
“ Osez, osez Joséphine Osez, osez Joséphine Plus rien ne s’oppose à la nuit.
Rien ne justifie ” Jean Fauque.

AD LIBIDO est une biennale organisée par le Séchoir qui s’est donnée comme objectif de présenter un panorama de l’Art érotique contemporain, sans exclusive de médium, format ou thématique et questionnement. Simplement, à chaque fois, le propos est un peu “orienté ». La première interrogeait les liens entre désir et création en renvoyant à Foucault, la deuxième parlait de
“ position libre ” en faisant référence à “ King Kong Théorie ” de Virginie Despentes. Pour cette troisième édition, Le Séchoir a souhaité que les pièces exposées posent un regard sans filtre moralisateur sur la sexualité d’aujourd’hui.
Pour vous donnez un avant goût de l’exposition vous pouvez visionner
la vidéo ci-dessous

Les règles sanitaires malgré tout s’imposent.
ACCES AVEC MASQUE OBLIGATOIRE ET RESPECT DISTANCIATIONS PHYSIQUES.
Tous les samedi et dimanche de 14h à 17h

ACCES RESERVE aux + de 18 ans.
Un temps d’attente est possible en fonction de l’affluence.
Réservation possible pour groupe de plus de 6 personnes par mail uniquement (contact@lesechoir.fr).
Entrée gratuite.
Un chapeau sera à votre disposition à la sortie si vous souhaitez soutenir les artistes du Séchoir.
Adhésion possible sur place pour soutenir l’association (paiement par chèque uniquement).
Les évènements prévus dans le cadre de l’exposition seront recalés sur le mois d’octobre.
Le concert de Chloé MONS aura lieu le 17 octobre.

Sommaire du mois de mai 2020

The happy Fisherman Gregory Forstner

En état de choc #georgefloyd – pas de mots.
Bref aperçu de ce tableau – il fait partie d’une série «étude pour un nouvel archétype américain et The happy Fisherman» que j’ai réalisée en vivant à Brooklyn. Il me semblait que peu de gens étaient fans de ces œuvres car
c’était très direct, frontal, l’on ne pouvait échapper aux questions portées par le sujet. Mais je m’en fichais, pour moi c’était très important de passer par là. La peinture a une responsabilité vis-à-vis de ses sujets, c’est un jeu avec des conséquences. Je voulais faire face à notre responsabilité – la société blanche – dans le traitement, intellectuel, culturel, politique, de la diversité de la culture noire américaine aux États-Unis en faisant face aux mensonges installés dans notre inconscient collectif. J’ai essayé de ne pas le faire de manière naïve,
au contraire . De toute évidence, nous, Européens, n’avons aucune leçon à donner. Je suis né au Cameroun et j’en ai toujours été si fier, je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais toujours plus fort en sachant ce petit fait. Et en vivant à Brooklyn il y a 10 ans, cela m’a donné la chance de comprendre un peu et de faire face à travers mon travail à des problèmes collectifs. C’est trop de mots inutiles, notre seul moyen, nous les artistes, c’est notre travail, des peintures surtout dans mon cas, pour tenter d’affronter la réalité.

#georgefloyd

Gregory Forstner

22 mai 2020 : Fondation Beyeler
17 mai 2020  : Le Char de la mort, Emmanuel Honegger
14 mai 2020  : Rencontre avec Marie Freudenreich
08 mai 2020 : Circular Flow – De l’économie des inégalités, Gegenwart Kunstmuseum Basel
03 mai 2020 : Céline Cléron, visite d’atelier

Le Char de la mort, Emmanuel Honegger.

Le « Char de la mort » est un livre d’Emmanuel Honegger au Verger éditeur.
Il devait paraître officiellement le 20 mars 2020. Dans les circonstances que nous vivons, (Covid-19) la parution de l’ouvrage, véritable hymne de Théophile Schuler à la République, est reporté au 5 juin en librairie
C’est une rencontre virtuelle, Covid-19 oblige
Merci à Emmanuel Honegger de m’avoir envoyé son livre.


C
‘est la première grande toile que l’on aperçoit lorsque l’on arrive dans
la partie art moderne, à l’Akerhof, au musée Unterlinden.
Intrigante par sa construction pyramidale, un triomphe guerrier, une mort de Sardanapale inversée ? Cela mérite un décryptage et attention.
C’est ce que propose dans son livre Emmanuel Honegger.

Tout le monde connait Gustave Doré ! Théophile Schuler, son contemporain,
né et mort à Strasbourg (1821-1878), n’est pas aussi célèbre…
c’est une véritable injustice. Dessinateur, peintre romantique et graveur, Schuler illustra notamment Jules Verne, Victor Hugo et Erckmann-Chatrian.
Emmanuel Honegger

Le Char de la mort est une immense peinture de 3.5 mètres de long présentée au musée Unterlinden de Colmar.
Ce tableau, peint au milieu du XIXe siècle, coupe véritablement le souffle, un peu comme le fait Le Radeau de la Méduse de Géricault ou La Liberté guidant le peuple de Delacroix.

Mais outre son aspect grandiose, l’œuvre se révèle une véritable profession de foi… politique ! En raison de la censure, sévère à l’époque, le peintre fut obligé de ruser : Il camoufla donc sa dénonciation de l’ancien régime, comme son immense désir de République. Pour cela, ce fils de pasteur mêla de multiples allusions religieuses aux symboles politiques qu’il choisit…

Aller à l’oeuvre pour observer tous les détails ici
en promenant votre souris sur le tableau
cela vous donnera encore plus l’envie de vous plonger dans le livre
et son analyse

Le livre d’Emmanuel Honegger se propose de décrypter les nombreux messages cachés « entre les lignes » de la fresque. Par exemple, on peut avancer que l’ange de la mort se tient en réalité debout sur le cercueil de Napoléon, ou découvrir pourquoi Jonas, personnage biblique resté trois jours dans le ventre d’une baleine, figure parmi les personnages représentés…

Vous découvrirez pourquoi ce tableau, peint après la révolution de juin 1848 qui fit 5500 morts à Paris, est un cri en faveur de la République et une charge impitoyable contre l’ancien régime.

Le peintre fut obligé de livrer son message sous forme d’énigmes pour parer à la virulente censure de Napoléon III.

L’enquête se révèle aussi passionnante qu’un bon roman policier…

La crise du milieu du 19e siècle et notamment la Révolution de 1848 marquèrent profondément l’esprit romantique de certains artistes. Tel fut le cas de Théophile Schuler, peintre originaire de Strasbourg, élève de Gabriel-Christophe Guérin à Strasbourg, à Paris de Michel-Martin Drolling de 1839 à 1843 puis du peintre d’histoire Paul Delaroche de 1843 à 1848.
Le char de la Mort daté de 1848 exorcise le tumulte des évènements qui secouent l’Europe cette année-là. Inspiré autant par les Danses macabres d’Holbein que par le goût romantique pour l’ésotérisme et l’au-delà, Schuler conçoit une composition audacieuse d’une grande richesse iconographique.

Sur un char mené par quinze chevaux réduits à l’état de squelettes chevauchant dans un paysage désolé de cimetière aux tombes béantes, la Mort emporte sur son passage tous les hommes, qu’importe leur condition telle la figure du roi tentant vainement de retenir sa couronne. Les arts ne sont pas épargnés, évoqués à la fois par leurs personnifications féminines ainsi que par la pierre tombale portant, au centre de la composition, le nom du peintre.

Cette oeuvre, s’aborde aussi comme un livre d’histoire. Surchargée de symboles politiques et religieux, il a fallu deux années de travail à l’auteur pour en décrypter les messages cachés. La censure sous le second Empire avait amené Théophile Schuler à « écrire entre les lignes ».
Faire revivre sa pensée républicaine est le résultat d’une enquête minutieuse avec des rebondissements et doubles pistes dignes d’un roman policier.
Préface de Rémy Valléjo, frère dominicain, et postface de l’historien
Georges Bischoff.

NB : Le Meiselocker (charmeur de mésange), statue de la fontaine de la place Saint Etienne à Strasbourg, présente sur son socle le portrait de Théophile Schuler (et, de l’autre côté, celui de Daniel Arnold, l’auteur de la première pièce de théâtre écrite en Alsacien : Le Pfingstmontag traduite en 2014 par Roger Siffer et Suzanne Mayer, que Schuler avait illustrée.)


Emmanuel Honegger

Emmanuel Honegger présente Le Char de la mort et le travail du peintre Théophile Schuler à la salle blanche de la librairie Kléber, à Strasbourg, interviewé par Walter KIWIOR, grand spécialiste en peinture alsatique.
vidéo ici

Auteur et dessinateur, Emmanuel Honegger est né en 1956 à Paris.

Il vit et travaille à Haguenau, dans le Bas-Rhin.
J’ai publié sur mon blog, l‘article d’Emmanuel Honegger, sur David Hockney
après une discussion sur Facebook.

– Diplômé de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, promotion 1979.
– Président des Amis de l’œuvre et de la pensée de Georges Migot, peintre et compositeur.
– Vice-président des Amis du compositeur Jean-Jacques Werner.
– Vice-président de l’Académie rhénane.
Ancien vice-président de la SAAMS (Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg)
– Ancien président de la commission Théophile Schuler de la SAAMS, récompensant des artistes de moins de 35 ans vivant et travaillant en Alsace.
Site d’Emmanuel Honneger

Rencontre avec Marie Freudenreich

Marie Freudenreich née à Colmar en 1975
sculpteuse, barbouilleuse.

C’est une rencontre virtuelle, Covid-19 oblige

Parcours
Ecole Nationale des Beaux-Arts de Nancy (1995 à 1998), D.N.A.P.
– Art Student’s League of New York (1998 à 2003), Certificate of Completion in Fine Arts Sculpture
– atelier à Motoco depuis 2013

photo Robert Cahen

Un monde qui tient avec du scotch.
Comme si l’image que nous percevons comme la
« réalité » n’était qu’un décor de carton, prêt à s’envoler au premier coup de vent.
Une illusion d’optique qui cache à peine, comme une jupe trop courte, le vide qui nous entoure : le cosmos immense et noir, l’éternité de mort qui encadre nos vies.
La fragilité de tout ce que nous connaissons.
Quand deux couleurs sont juxtaposées, elles sont vraiment bord à bord. Il n’y a pas de chevauchement, aucune marge de sécurité.
Si on les écartait d’un demi-millimètre, on découvrirait l’abîme caché derrière.
C’est un peu cela, mes peintures.
Marie Freudenreich

Comment définirais-tu ta peinture ?
Peindre, c’est un peu comme apprendre la mécanique. Démonter la réalité (ou l’illusion) étaler les pièces
devant soi, essayer en se grattant la tête de
comprendre comment ça s’articule. Ensuite remonter tout ça.
La plupart du temps on se trompe, on abîme une pièce ou on la remonte à l’envers. Je tente de faire de chouettes erreurs. Après tout c’est la panne qui révèle le mécanisme.

Quand travailles-tu ?
Plutôt en fin d’après-midi, le soir, la nuit, je n’ai pas d’horaire défini.

A quel endroit, maison, atelier ?
Je travaille à Motoco, dans mon atelier, avant ça je travaillais chez moi.

J’ai réessayé pendant le confinement de travailler chez moi, sans y parvenir.

photo Robert Cahen

Un rite pour te mettre au travail ?
J’ai souvent besoin de plusieurs heures pour me vider la tête, épuiser en quelque sorte la partie de moi qui s’éparpille en tracas divers, faire baisser le niveau de tension nerveuse avant de pouvoir démarrer. C’est probablement pour ça que je commence souvent ma journée de travail à l’heure où d’autres

la finissent. Mais pas de rituel précis

Quelle est ta technique ?
Récemment, huile sur contreplaqué, huile sur carton et tempera à l’oeuf sur papier. Sculpture sur bois aussi et installation.
pendant ma formation, j’ai fait beaucoup de sculpture sur pierre et de la gravure
(eau forte)

Huile sur bois

L’ambiance, musique, silence, intérieur, extérieur ?
En intérieur avec de la musique, sans perturbations.

J’ai besoin de me sentir seule au monde, comme au fond d’une grotte,
et plongée dans la musique, pouvoir chanter en travaillant

Qui sont tes maîtres ?
Fra Angelico, Joseph Albers, Jacob Laurence, Mark Rothko

Zut il n’y a que des mecs
Louise Bourgeois, Agnès Martin, Frida Kahlo

Quelles sont tes références littéraires ?
« Interaction of Color » Josef Albers

J’ai aussi un gros faible pour l’écriture des dramaturges américains, Eugene O’Neill : « Long days’s journey into night »
Tennessee Williams :  » A street car named Desire »
Ce qui me touche, c’est leur art de dissimuler le drame qui sous-tend la pièce et fait craquer les coutures des personnages entre les lignes des dialogues les plus triviaux.
Rien de ce qui est important n’est jamais énoncé, et pourtant tout se dessine, petit à petit, dans les fissures du récit.
J’aime tellement l’écriture de ces pièces, que je n’éprouve pas le besoin de les voir mises en  scène, les lire me bouleverse.

Que devient ton travail pendant le confinement, est-il une source de création et de recherches plastiques ?
Le confinement n’a pas eu d’effet bénéfique sur ma créativité.

J’avais un projet « spécial confinement » mais ça n’a pas du tout marché.

Que cherches-tu à exprimer dans ton travail, qui ne serait pas possible avec des mots ?
Que dire ..

Tout sauf le titre ?
Les mots capables de dire, sans doute, les mêmes choses qu’une oeuvre d’art plastique sont les mots des poètes. Pourtant malgré l’immense respect que j’ai pour la poésie, je ne suis pas sûre qu’elle ait vocation à supplanter toutes les autres formes d’expression, et surtout, je ne comprends pas en quoi ce serait un progrès.
Je ne ressens pas cette supposée supériorité du verbe.
L’idéal pour moi, serait qu’une oeuvre permette de transporter une idée, une émotion, une interrogation, une intuition, une image mentale ou peu importe sous forme graphique (ou volumique), directement du cerveau de l’artiste à celui du regardeur, via ses yeux, sans passer par le laminoir ou la moulinette de la verbalisation, pire encore, de la rationalisation.

Comment définirais-tu ton travail ?
C’est une espèce de chemin que j’emprunte sans connaître et sans vouloir connaître ma destination.

Ce n’est que quand une étape (comme l’application d’une couleur) est achevée que je décide de la suivante, comme un marcheur qui déciderait à chaque croisement de la direction à emprunter.
J’ai répondu un peu à côté de la question, parce que je ne sais pas définir mon travail. Mais il semble que si je savais le définir, je serais incapable de le poursuivre. Sa définition serait comme son rapport  d’autopsie.

Peins-tu des autoportraits ?
On dit que chaque oeuvre est un portrait de son auteur.
Des autoportraits de ma tête, ça m’est arrivé, mais très peu, mais quand je peins une table ou un bol, c’est aussi une sorte d’autoportrait.
Cela dit, j’aime bien les autoportraits des autres, surtout quand ils révèlent un trouble, comme ceux de Schoenberg.
J’aime aussi ceux, nombreux, où on sent de la méfiance, quand l’artiste se regarde d’un air de dire :
« toi mon coco, je te connais trop bien pour te faire confiance »

Motoco ? Depuis ?
J’ai eu la chance in extremis de pouvoir intégrer Motoco dès le démarrage, en 2013. Mischa Schaub m’avait attribué le tout dernier espace disponible à l’époque.

A modifié ta manière de travailler de vivre ?
J’ai mis longtemps à arriver à vraiment travailler à Motoco, à y retrouver le degré de concentration dont j’ai besoin, et qui peut aujourd’hui encore être facilement compromis, par l’absence de séparation phonique entre les ateliers, la chaleur étouffante en été, le froid en hiver.

photo Robert Cahen

Motoco est-il un apport pour toi ?
Motoco m’a apporté énormément en terme de vie sociale, et même d’existence sociale. Pouvoir échanger avec les autres artistes du lieu est infiniment précieux.
Ma présence à Motoco m’a aussi permis de rencontrer un public, qui ignorait mon existence et mon travail jusque là.

Pour terminer, peut-on revenir sur l’exposition au forum de St Louis en 2012
A ce moment là, je pensais que c’était un appel, solitaire, tu voulais convier les gens à ta table, muette, tu t’exprimais par ton travail.
La table exposée à Saint-Louis, je crois qu’elle date de 2005. Je l’ai mise en œuvre 5 fois à ce jour. C’est une idée qui m’est venue comme ça, toute faite et qui ne m’a plus lâchée, même si je ne la comprenais pas.

Elle a longtemps été sans titre.
Tout ce que je savais en dire est que c’était une pièce importante pour moi, d’où son titre transitoire « wie ich tisch ».
Elle a maintenant je crois son titre définitif: « Tableau ».

Dans cette vidéo de l’exposition au forum de St Louis de 2012,
on peut constater que Marie est dans la continuité de son travail et de son maître Josef Albers

Expositions
– CORK Gallery, Lincoln Center New York, 2002 (Nessa Cohen memorial Grant winners show)
– CORK Gallery, Lincoln Center New York, 2004 (idem)
– « Liquid Memories » (exposition personnelle), 2006, association culturelle :
à table !, Boulogne-sur-Mer conjointement à cette exposition,
publication d’ un livret de dessins intitulé :
« my life is as empty as a room full of boxes »
– « (é)mouvantes couleurs (vidéo)» en duo avec Robert Cahen, 2012, forum de l’ Hôtel de ville de Saint-Louis
– « archéologies mentales » en duo avec Eric Smolinski, hiver 2013-2014,
« Mulhouse Jeune Art Contemporain »
– REGIONALE 14 : « Noli Me Tangere » (group show), E-WERK Freiburg
« à la croisée des chemins potentiels » (group show), FABRIK culture, Hégenheim
– Janvier 2017 : « ÉDEN », galerie Jean-François Kaiser, Strasbourg
– Février-Mars 2018 : « Et, toujours, ils tiennent le monde / Désirer un coin de soi-même inconnu « , LE GRANIT et la Cantine d’art contemporain, Belfort
Régionale 20, « les chemins du rêve » Fabrikculture Hégenheim 2019/20

crédit photos :
Robert cahen 1,2,3,8
Marie Freudenreich 6,7
Elisabeth Itti 4,5,8 + 1 vidéo

Céline Cléron, visite d’atelier

La Fondation Fernet-Branca, nous convie, par l’intermédiaire de son directeur
Pierre Jean Sugier  pour une nouvelle visite d’atelier.
Place à l’artiste Céline Cléron, qui nous fait
découvrir son univers artistique (vidéo)

Vous avez pu la découvrir, en 2018, dans l’exposition
« l’impermanence » de la Fondation Fernet Branca, en compagnie de
Philippe Lepeut, de Léa Barbazanges  de MARIE DENIS et
STEPHANE GUIRAN
C’est une rencontre virtuelle, Covid-19 oblige

Depuis plus de 15 ans, Céline Cléron mène une production artistique dans le champ de l’objet et de la sculpture, réunissant une multiplicité de matériaux et de supports : verre, tissu, cire d’abeille, ballons, fossiles, bois, porcelaine, dessin, photographie, vidéo…

Céline Cléron, une minute de latitude

Céline Cléron créé des œuvres hybrides, inspirées par les objets du quotidien et leur force d’évocation, mais également par le passé, l’histoire de l’art et l’archéologie, les encyclopédies, les musées, les mythologies et les cultures anciennes, les sciences. Les objets qui retiennent son attention ont en commun le fruit de phénomènes naturels ou le produit du travail de l’artisan.

                                              L’horizon des événements
Le plus souvent, l’artiste travaille en collaboration avec des artisans pour réactiver des techniques et des gestuelles en voie de disparition.
Elle s’appuie ainsi sur les compétences d’un souffleur de verre, d’une costumière, d’un ébéniste, d’un taxidermiste, d’un apiculteur…

                       Céline Cléron, Conseil de révision

Ces « savoirs faire » précis côtoient dans son travail un certain « laisser-faire » qui consiste à convoquer des accidents, des hasards, que les processus techniques engagés vont produire en évoluant. Le hasard et l’accident sont au cœur de sa démarche, ses pièces étant souvent complétées par l’œuvre de la nature ou de l’animal, figure également très importante dans l’ensemble de son travail. La notion de temps et plus singulièrement de temps arrêté ou suspendu, est également récurrente dans sa démarche.

                                              Céline CLÉRON
                                              Saules Pleureurs « Bigoudis »

Chez Céline Cléron, le rapport au souvenir comme au jeu se tisse dans le détournement, selon une tension persistante entre ce qui est figé et ce qui est en mouvement, entre permanence et impermanence, origines et évolution, fondamentaux et inventions. Les objets présents dans l’environnement qui entoure l’artiste mais aussi les images évoquées par sa mémoire, la corrélation entre forme et dénomination génèrent des analogies, des glissements sémantiques et visuels, qui se reflètent à travers son œuvre.

En cette période de confinement, elle s’est retournée vers le dessin sur sable,
pratique amorcée il y a un ou deux ans, qui correspond bien à ce moment
où tout est en suspend. C’est un travail très lent et méditatif.
Chaque vase en verre soufflé est rempli de différentes couches de sable
qui tentent de fixer l’image d’un regard, d’un visage, inspiré des portraits
du Fayoum.
Elle était en train de tourner un film, sur la déambulation d’un chien loup
dans un cimetière pour chiens, lorsque la pandémie s’est déclarée.
Ce film sera visible dans une prochaine exposition à Marseille.

Céline CLÉRON Née en 1976 à Poitiers  Vit et travaille à Paris www.celinecleron.com
Représentée par la Galerie Papillon, Paris

FORMATION
2000 Diplômée de l’École des Beaux-arts d’Angers, (DNSEP)
1998 Diplômée de l’École des Beaux-arts de Poitiers, (DNAP)

Elle a à son actif de nombreuses expositions personnelles

Sommaire du mois d’avril 2020

Le confinement est en train de modifier les modes de « consommation » de la culture, avec une mise à disposition de contenus inédits sur la toile dont les ex-visiteurs sont très friands. Plus que tout, la culture est le socle commun de notre humanité durant ces temps difficiles. D’où l’intérêt d’une réflexion poussée dans notre communauté.

Les différences entre le réel et le virtuel ?
Le coeur  palpite à l’idée de pénétrer dans un musée. Les sens. L’odeur. Le parquet qui craque. Un rayon de lumière sur la toile. Le toucher de la pierre des escaliers. L’envie d’embrasser le Scribe. L’émotion. En rêver sur le chemin du retour.

Pourquoi se déplacer pour voir les oeuvres, puisqu’on peut les voir aussi bien sur un écran ?
Le virtuel n’est pas opposé à la rêverie poétique. Autant la visite réelle laisse une trace dans la mémoire, celle virtuelle permet d’y revenir. C’est pourquoi personnellement j’aime en plus prendre des photos, afin de me replonger dans l’ambiance et de retrouver les détails admirés.

Une visite réelle se compose de trois éléments :
– les oeuvres
– un lieu
– une durée
Le musée est un lieu que l’on parcourt physiquement, une temporalité qui s’étale dans la durée, à l’opposé du zapping du net. Le virtuel est un substitut,
considéré comme une introduction à la visite réelle, il ne rend que très rarement compte du lieu, de la vision exacte de l’oeuvre, de la dimension, des couleurs.
Rien n’est plus triste qu’un musée fermé.
Grand merci à tous ces musées et artistes qui nous permettent des visites virtuelles
et vive le déconfinement

La Fondation Beyeler rouvre ses portes le lundi 11 mai 2020.

Les expositions «Edward Hopper» et «Voir le silence – Images de quiétude» sont prolongées jusqu’au 26 juillet, l’exposition «Goya» est reportée.

25 avril 2020 : Van Eyck. Une Révolution Optique
22 avril 2020 : À La Rencontre de Böcklin
19 avril 2020 : Pascal Henri Poirot
17 avril 2020 : Léa Barbazanges
12 avril 2020 : Joyeuses Pâques
08 avril 2020 : Fondation Fernet Branca
06 avril 2020 :  TINGUELY @ HOME

Pascal Henri Poirot,

Pascal Henri Poirot, la Fonte 2019
C’est une rencontre virtuelle, Covid-19 oblige

Aujourd’hui je vous emmène à la rencontre de Pascal Poirot, peintre, sculpteur, chargé de cours à la fac et aux Arts-Deco, maître du paysage, comme de l’architecture, je vous ai déjà présenté son livre,
« [EN]QUETE DE PEINTURE  qui est tout à fait imparable. », bilingue, français, anglais, enrichi par les textes de Tiphaine Laroque, entre autres, des photos de Florian Tiedje.

Dans une vidéo de France 3, il se présente.

J’emprunte un extrait de Roland Recht qui parle de ses canapés

Les motifs de Canapés se réfèrent explicitement aux « drôleries » de l’art médiéval que l’oeil ne découvre que progressivement dans les marges des manuscrits, ou plus exactement aux « grotesques » de l’Antiquité et de la Renaissance. Dans les Grotesques, tout comme chez Poirot, les figures sont ordonnées à partir d’un principe de symétrie qui les transmue en motifs. Mais alors que dans les grotesques, le peintre crée de toutes pièces des créatures monstrueuses, mi-homme, mi-animal, chez Poirot, c’est le couple « étalé » dans la figure érotique qui devient une créature monstrueuse

et un autre de

(…)…Par leur insistance répétitive et leur fixité, les canapés apparaissent comme un souvenir-écran, qui à la fois voile et dévoile le travail de la mémoire et fige en une image un précipité de souvenirs. Objet de ravissement et de fascination qui surgit là où la mémoire s’est perdue.(…)
Marie Pesenti-Irrman

Plusieurs thèmes bibliques sont abordés et illustrés par les tableaux de
Pascal Henri Poirot. Ils sont porteurs d’une grande richesse symbolique. Le rapport à l’Écriture a toujours été essentiel pour le protestantisme tant dans l’étude des textes bibliques que, dans la force d’extraits de la bible, mis en évidence sur les murs des temples. La paroisse  d’Abreschviller avait
demandé à l’artiste de faire apparaître cette caractéristique.

                                            La Tour de Babelle
Tous les tableaux sont réalisés au pigment à l’œuf sur bois, sauf celui représentant le temple d’Abreschviller, peint sur des collages sur bois.

Dans son « atelier perché »  de Neuve-Eglise en AlsacePascal Henri Poirot, l'Atelier Perché il prend le temps de peindre. Ses paysages de montagnes sont vides de tout personnage, un peu surréalistes, avec un banc de-ci de-là, une échelle, ou encore ses cabanes, souvenir des coins parcourus et photographiés depuis des décennies.  Pascal-Henri Poirot est un artiste esthète, un philosophe, pour lequel Michel Serre est une référence, pour se mettre en phase avec la nature. Ce livre l’inspire sur le temps, les déséquilibres graves qui adviendront, des dangers que nous courons. Il a choisi un extrait :
le « Contrat Naturel » un autre rapport à la nature, un rapport respectueux. C’est une lecture prémonitoire d’un livre qui a 30 ans,
annonciateur d’un autre mode de vie, d’un autre monde, que nous
serons bien obligé d’adopter.

Ses souvenirs d’enfance, la salle à manger des grands parents
ornée de  l’Angelus de Millet, la vie paysanne, font partie de ses thèmes,
qu’il transpose jusqu’en Australie.
Cela correspond aux mutations actuelles du mode de vie,
aux bouleversements.
Paysage insolite, qu’il mélange avec ses récurrentes échelles.

Nés quelquefois au hasard des bigarrures colorées du mobilier, végétaux personnages, monstres et animaux semblent issus d’herbiers ou d’ouvrages ethnologiques et érotiques. Les canapés déserts sont d’autant plus troublants qu’ils éveillent le souvenir d’une musique de chuchotements, de rires lointains et de petites cuillères que l’on tourne dans une tasse de thé.

Le méticuleux contrecollage des papiers froissés et préparés par toute une alchimie culinaire à un vieillissement prématuré, participe à cette sollicitation de la mémoire.
Evelyne Loux

Ses montres sont-ils prémonitoires ?
Tortue géante ou pangolin aux couleurs rassurantes sous un fabuleux
paysage de science fiction ?

Les paysages de Pascal Poirot sont souvent dépeuplés, dénudés.
Le peintre privilégie l’hiver : les blanchiments
précoces du paysage,
la première couche de
neige, quasi-transparente encore, à travers laquelle
le nervurage du sol commence à se lire, lorsque se développe une belle
gamme de gris comme sur
quelque gravure au burin. L’hiver passant, l’ossature
du paysage se dessine bien davantage encore, toute la végétation basse est aplatie ou morte : ne restent plus que les lignes-forces.Avec les hauteurs vosgiennes, le
peintre a tout son content : il parcourt le « pays vain » par excellence.
François Pétry

Une friandise pour terminer

voici à quoi nous allons ressembler à la sortie du confinement

Différentes techniques donnent lieu à des séries récurrentes de peintures autour des objets, canapés, architectures, peintures à l’huile de
paysages sur le thème du mythe et de la sanctuarisation.

PARCOURS
De nombreuses expositions dans des lieux culturels et galeries, foire,
il est présent dans des collections et musées en France ,Suisse,
Allemagne, Australie.

Léa Barbazanges

La Fondation Fernet-Branca, propose une nouvelle visite d’atelier.
place à l’artiste Léa Bargazanges, qui nous fait découvrir son univers
artistique !
C’est une rencontre virtuelle, Covid-19 oblige

Cliquez sur le lien pour visionner

Les sculptures et installations de Léa Barbazanges sont délicates, raffinées, presque flottantes. Le choix de la matière est au cœur de sa réflexion : des matériaux naturels, bruts, sont choisis pour leur beauté.
La compréhension des propriétés des matériaux et leur capacité métamorphique, passionnent autant qu’elles représentent un défi pour l’artiste.


Léa Barbazanges met en espace des cristaux translucides, brillants, au graphisme étonnant. Ils sont constitués de minéraux envahissant des surfaces planes, comme de l’eau qui, à une certaine température, prend une forme cristalline. Le dessin est à la fois organique et géométrique, prédéterminé par sa nature cristalline, qui se caractérise par une matière ordonnée au niveau des atomes. C’est cette organisation de la matière qui explique la réflexion particulière de la lumière.

Dans le triptyque « Magnolia macrophylla – les masques – » on peut distinguer au sein de l’aluminium les nervures d’une feuille d’arbre grandeur nature dans ses moindres détails. C’est en collaboration avec H.H. Services et notamment avec Isaak Rensing, et ses outils de tôlier formeur que Léa Barbazanges a pu imprimer le graphisme du végétal dans du métal. Dans ce travail à quatre mains l’émerveillement apparaît en se rapprochant, quand on découvre la délicatesse du dessin anthropomorphe. En effet les feuilles ont été perforées par des insectes de façon quasi symétrique. Sa forme est simple, fascinante, concrète.

Finalement, les œuvres de Léa Barbazanges nous montrent ce que la nature nous cache ou que nous ne savons pas voir dans un changement constant. Elle nous montre la beauté de cette transformation qui participe à notre enchantement et notre propre construction.

Léa Barbazanges a exposé à la Fondation lors de l’exposition « L’impermanence » avec également Céline Cleron, Marie Denis, Stephane Guiran et Philippe Lepeut du 26 mai 2018 jusqu’au 30 septembre 2018.

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