Le Musée historique de Bâle est l’hôte du Kunstmuseum Basel jusqu’au – 19 janvier 2020, Kunstmuseum Basel | Neubau
La grande exposition présente l’époque glorieuse d’Henri II, dernier empereur ottonien (règne 1002–1024). Elle réunit des prêts exceptionnels d’Europe et des États-Unis à l’occasion du millénaire de la consécration de la cathédrale de Bâle. Des pièces d’orfèvrerie, des textiles, des enluminures et des ivoires précieux composent un panorama unique de la civilisation médiévale.
Le devant d’autel en or, cadeau impérial offert à la cathédrale en 1019, en constitue le point d’orgue. Vendu à l’étranger au XIXe siècle, il retourne temporairement à Bâle après avoir passé de nombreuses décennies à Paris. Des prêts de Cleveland, Munich, Cologne, Berlin, Rome et New York permettent de réinscrire pour la première fois le présent d’Henri II dans son contexte.
Associés à d’autres pièces prestigieuses, ils dévoilent aussi le mécénat des souverains ottoniens, qui commandaient des reliures de manuscrits somptueuses et s’assuraient une gloire éternelle grâce à leurs dons. Les présents en or d’Henri II et de sa femme Cunégonde ont donné lieu à un culte du couple impérial et ont marqué Bâle de maintes manières. le plus ancien grand crucifix en bronze conservé à ce jour Une précieuse curiosité : un Christ avec une tête de femme antique
Croix d’Herriman (archevêque de Cologne) et de sa soeur Ida (abbesse de Werden). La tête du Christ est un réemploi d’un camée romain (époque julio-claudienne) en lapis-lazuli, peut-être l’impératrice Livia
Un catalogue scientifique et richement illustré paraît en allemand à l’occasion de l’exposition : Gold & Ruhm – Kunst und Macht unter Kaiser Heinrich II., Hirmer Verlag, Munich.
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Afin de célébrer le retour des tableaux de la Collection Staechelin à Bâle et de les rendre accessibles à tous, la Fondation Beyeler propose tout ce week-end (31.8.–1.9.19) un accès gratuit au musée.
Jusqu’au 29 octobre 2019 Au terme de quatre années d’absence, les tableaux de la célèbre collection de Rudolf Staechelin (1881–1946) font leur retour à Bâle. Après des expositions remarquées au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid et à la Phillips Collection de Washington, D. C., toutes deux conjointement avec la Collection Im Obersteg, 19 oeuvres de l’impressionnisme, du post-impressionnisme et de l’art moderne classique seront présentées à la Fondation Beyeler à Riehen près de Bâle à partir du 31 août 2019 Paul Gauguin Paysage au toit rouge, 1885 Huile sur toile, 81.5 x 66.0 cm, Rudolf Staechelin Collection Photo : Robert Bayer
Une exposition concentrée y donnera à voir jusqu’au 29 octobre 2019 de remarquables tableaux de Paul Cézanne, Edgar Degas, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Ferdinand Hodler, Édouard Manet, Claude Monet, Pablo Picasso, Camille Pissarro et Auguste Renoir. Ils seront ensuite intégrés aux présentations régulièrement remaniées des collections de la Fondation Beyeler. Ces oeuvres deviennent ainsi à nouveau accessibles au public à Bâle, inaugurant un nouveau chapitre de l’histoire mouvementée de la Collection Rudolf Staechelin.
Le Rudolf Staechelin Family Trust (New York) a conclu avec la Fondation Beyeler un contrat de prêt de longue durée pour une période de dix ans. Pendant cette période, aucune des oeuvres ne peut être vendue. Les coûts liés au prêt tels les frais d’assurance, d’encadrement et de restauration sont assumés par le Rudolf Staechelin Family Trust. La Fondation Beyeler exposera régulièrement les oeuvres qui lui sont ainsi confiées et les prêtera également à d’autres musées suisses et internationaux. La Collection Beyeler se trouve grandement enrichie de ces oeuvres majeures de l’histoire de l’art – auxquelles le public et les chercheurs auront à nouveau accès – car les tableaux de la Collection Staechelin complètent la collection du musée et l’étoffent de nouveaux accents.
L’Arlequin au loup (1918) de Pablo Picasso, la nature morte Verre et pommes (1882) de Paul Cézanne et le paysage Temps calme, Fécamp (1881) de Claude Monet renforcent le coeur de la Collection Beyeler. Cela vaut également pour les autres oeuvres de Cézanne, Degas, Monet et van Gogh, dont Le jardin de Daubigny (1890) fait par exemple écho au Champ aux meules de blé (1890) déjà présent dans la Collection Beyeler. Les deux tableaux ont été peints à Auvers-sur-Oise et font partie d’un groupe de 13 oeuvres au format oblong (double carré), format de prédilection du peintre pendant les derniers mois de sa vie à partir de mi-juin 1890. Des analyses de la structure de la toile réalisées par le Van Gogh Museum à Amsterdam ont révélé que l’artiste avait découpé tous ses doubles carrés dans le même ballot de toile. Les toiles du Jardin de Daubigny de la Collection Rudolf Staechelin et du Champ aux meules de blé de la Collection Beyeler sont ainsi à nouveau réunies dans cette exposition.
Quant à Édouard Manet, Paul Gauguin, Auguste Renoir et Camille Pissarro, étroitement liés au développement de l’art moderne, ils avaient déjà fait l’objet d’expositions à la Fondation Beyeler mais n’étaient jusqu’à présent pas représentés dans la collection du musée. Aujourd’hui, la Collection Beyeler se voit enrichie des oeuvres suivantes: Tête de femme (1870) de Manet, Gabrielle (1910) de Renoir, Paysageau toit rouge (1885) de Gauguin, ainsi que La Carrière, Pontoise (vers 1874) et Le Sentier du village (1875) de Pissarro, ami proche de Cézanne. Parmi les oeuvres maîtresses de la Collection Rudolf Staechelin, on trouve des tableaux tardifs de Ferdinand Hodler, auquel la Fondation Beyeler avait consacré une exposition en 2013. Parmi eux se trouvent La malade (1914 et 1914/15),
Ferdinand Hodler La morte, 1915 Huile sur toile, 65.0 x 81.0 cm Rudolf Staechelin Collection Photo : Robert Bayer
portraits bouleversants de sa compagne Valentine Godé-Darel, La morte (1915), oeuvre hautement appréciée des connaisseurs de Hodler, ainsi que trois paysages exceptionnels, Paysage de Montana (1915), Le Grammont après la pluie (1917) et Le Mont-Blanc aux nuages roses (1918).
Jusqu’au 29 octobre 2019, les prêts de la Collection Rudolf Staechelin, accompagnés de certaines oeuvres apparentées de la Collection Beyeler, seront présentés de manière concentrée dans deux salles du musée. Ils seront ensuite intégrés à la prochaine présentation de la Collection Beyeler dans un contexte historique plus large (du 2 novembre 2019 au 5 janvier 2020). Le public est invité à venir (re)découvrir la Collection Rudolf Staechelin dans sa nouvelle demeure.
Ouvert tous les jours. Du lundi au dimanche de 10h à 18h et le mercredi de 10h à 20h
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Leonor Antunes a seam, a surface, a hinge, or a knot
L’exposition d’automne de laFondation Beyelerréunit cinq artistes contemporaines : Leonor Antunes, Silvia Bächli, Toba Khedoori, Susan Philipsz et Rachel Whiteread, jusqu’26.1.2020 Vidéo
Ces artistes de renommée internationale exposent pour la première fois ensemble. Plutôt que de présenter une vaste exposition de groupe, l’accent est mis sur des oeuvres exemplaires qui livrent chacune une expérience spécifique de l’espace par des moyens d’expression très divers – à travers des installations sonores, des sculptures, des dessins. Elles évoquent des espaces qui oscillent entre l’identifiable et l’éphémère. Elles créent des lieux de contemplation et de repos, dans lesquels la faculté de réminiscence se libère et où les images et les souvenirs prennent vie.
Longtemps, l’espace en tant que tel n’était pas considéré comme une thématique artistique. Depuis les années 1960, de nouvelles formes d’expression telles que les performances, les installations, les images filmées ont également trouvé leur place dans l’art, faisant ainsi de l’espace un aspect important de la création artistique et érigeant ce dernier au rang d’expérience créative moderne et contemporaine. Le titre de l’exposition s’appuie sur la signification des deux termes anglais resonating et resonance. L’exposition en elle-même, cependant, ne s’intéresse pas à une approche thématique de l’espace ; elle vise plutôt, par le biais des cinq positions, à illustrer des contenus ou situations qui, bien que présents et concrets dans les oeuvres des artistes, sont généralement imperceptibles.
Sons : Susan Philipsz L’artiste écossaise Susan Philipsz (née en 1965) explore les propriétés plastiques du son – principalement en l’intégrant dans un espace ou un environnement concret. Des enregistrements vocaux aussi bien qu’instrumentaux servent de point de départ à ses installations sonores. Susan Philipsz s’inspire de morceaux de musique déjà existants, tels que des chansons pop, des chants folkloriques et des cantiques modernes, qu’elle interprète elle-même de sa voix non travaillée et sans accompagnement. Depuis quelques années, des oeuvres instrumentales constituent également une part importante de son travail artistique ; elle utilise, pour ses créations, des signaux radio, des verres chantants ou des instruments à vent endommagés pendant la guerre. Sur la base d’un travail de recherche intensif, l’artiste noue des liens avec des circonstances historiques ou littéraires spécifiques du lieu d’origine respectif. Par le biais de sons surprenants, en accord avec le lieu, l’attention du visiteur se dirige vers son environnement immédiat, afin que l’expérience soit vécue d’une nouvelle manière.
Traces : Toba Khedoori Toba Khedoori (née en 1964) réalise des dessins de grands formats – et de petits formats depuis quelques années, ainsi que des oeuvres sur toile.
Depuis le milieu des années 1990, l’artiste australienne – qui vit et travaille à Los Angeles – dessine minutieusement des structures architecturales qu’elle dépeint comme des objets individuels ou en série sans contexte donné. Le grand format des bandes de papier recouvertes de cire contraste avec la minutie des dessins. Récemment, cependant, Khedoori a changé d’orientation en ne capturant plus ses objets picturaux de loin, mais de très près. Au-delà des motifs liés à la nature tels que les brindilles, les montagnes ou les nuages, le principe du gros plan s’intensifie dans certaines de ses oeuvres à tel point que les représentations frôlent l’abstraction. Ce que les oeuvres de Khedoori ont en commun, ce sont diverses traces qui pointent vers une réalité extérieure aux images : poussière, cheveux et petites particules de saleté dans la couche de cire, reflets de lumière et ombres insolites, chaque élément assume la fonction de subtiles références au monde extérieur au-delà des associations forgées par Khedoori.
Souvenirs : Rachel Whiteread
Depuis le début des années 1990, l’artiste britannique Rachel Whiteread (née en 1963) donne le jour à une production plastique extraordinaire. Ses sculptures sont réalisées à partir d’empreintes et de moulages d’objets familiers, de structures architecturales ou de corps creux ; leur apparence semble généralement étrange en raison de leur matérialité réduite. Rachel Whiteread donne forme aux espaces négatifs des objets par exemple une bouillotte, une armoire ou une bibliothèque afin de créer des sculptures indépendantes. Les objets individuels font partie intégrante de son travail mais également des moulages impressionnants d’espaces de vie entiers. Ses œuvres se réfèrent toujours à l’absence d’objets originaux et donc à des intérieurs, des espaces et des environnements qui passent généralement inaperçus dans la vie quotidienne. L’œuvre de Susan Whiteread devient ainsi un point de référence pour ses propres souvenirs.
Vides : Silvia Bächli L’œuvre de Silvia Bächli (née en 1956) comprend une variété de dessins, petits et grands formats. Ses premières œuvres, créées au début des années 1980, se caractérisent par des représentations figuratives et abstraites en petit format. Depuis une bonne dizaine d’années, l’artiste suisse se tourne également vers des œuvres plus grandes sur papier, qui s’éloignent de plus en plus des références aux motifs figuratifs. L’accent se situe désormais sur quelques structures linéaires et des coups de pinceau minimalistes, dont la force puise ses racines dans l’équilibre constant entre la surface du papier et le dessin. Dès le début, Bächli présentait ses œuvres comme des groupes transformables sous forme d’installations, couvrant souvent un mur tout entier. L’interaction entre le dessin, le bord de l’image, le support en papier et les murs blancs des salles d’exposition est d’une importance capitale. Au travers de ces vides, se déploie un espace qui implique également le spectateur
sans titre
Métamorphose : Leonor Antunes Dans ses vastes installations, l’artiste portugaiseLeonor Antunes (née en 1972) explore la mutabilité de la sculpture et du langage formel moderne. Depuis la fin des années 1990, l’artiste crée des œuvres in situ dont les formes géométriques et la diversité des matériaux, entre autres le cuir, le nylon et le laiton, sont également caractéristiques de ses œuvres actuelles. Parallèlement à l’exploration de la matérialité et de l’interaction entre la sculpture et l’architecture, Leonor Antunes explore les contextes historiques et sociaux de personnalités issues de l’architecture, du design et de l’art au-delà du canon habituel. Elle reproduit à l’échelle des motifs et des éléments empruntés à des meubles, des textiles et des gravures et les détache de leur fonction originelle.
Perception spatiale et espace sensoriel Les cinq artistes présentées sont singulières à bien des égards : elles vivent non seulement dans des lieux différents à travers le monde, mais également leurs moyens d’expression et leurs approches artistiques, leur centre d’intérêt et leurs contextes de travail se distinguent les uns des autres. Cependant, leurs œuvres ont un point commun puissant : elles illustrent de façon exemplaire un sens de l’espace autour duquel s’articule l’exposition. Les installations, les sculptures et les dessins semblent à première vue discrets, réservés, mais c’est précisément là que réside leur force ; c’est cette distance qui nous permet, pour ainsi dire, de prendre conscience de l’espace
Programmation associée à l’exposition «Resonating
Spaces»
Dimanche 20 octobre 10h00-18h00 Journée familiale «Resonating Spaces»
Mercredi 30 octobre 18h00-19h30
Dimanche 15 décembre 16h00-17h30
Parcours performatif à travers l’exposition
Jeudi 7 novembre 18h30 Lecture d’extraits de lettres de Wislawa Szymborska L’événement est organisé dans le cadre du festival culturel Culturescapes (culturescapes.ch).
Silences , exposition dont la commissaire est Lada Umstätter Scénographie : atelier oï, La Neuveville Collaboration scientifique / Musée d’art et d’histoire (MAH)
Marguerite Burnat Provins Autoportrait le doigt sur la bouche vers 1900, huile sur toile Musée du Valais
L’art est-il silencieux ? cette exposition lève le voile sur les différentes formes de silence exprimées par l’art, de la fin du XVe siècle à aujourd’hui. L’idée que les musées sont les nouveaux lieux de culte où règne le silence de la contemplation n’est pas nouvelle. Lieux de silence ? Pas vraiment avec tous les audios guides quelquefois parasites et leurs utilisateurs malentendants … Cette exposition réunit les grands noms de l’art européen et des artistes plus confidentiels (Barraud, Bruegel, Burnat-Provins, Corot, Courbet, Dürer, Fantin-Latour, Hammershøi, Hodler, Liotard, Morandi, Mušič, Rembrandt, Vallotton, Woog), ainsi que de l’art actuel (Collishaw, Huber, Marclay, Turell…)
Le parcours inclut quelque cent-trente peintures, sculptures, oeuvres graphiques, vidéos et installations, dont près d’un tiers proviennent des collections du MAH. Pour la majeure partie de la sélection, Silences bénéficie du généreux concours des prêteurs institutionnels et privés (Suisse, France, Italie et Allemagne). Mêlant les genres, les motifs et les époques, cette exposition est centrée sur le silence envisagé non seulement comme l’absence de bruit, de son ou de parole, mais aussi comme un état, une présence au monde, dont certaines oeuvres d’art nous offrent une forme condensée
Parcours de l’exposition
Une première partie, organisée autour de la figure humaine, met en avant les mises en scène du quotidien silencieux, des Hollandais du Siècle d’or à Corot et Fantin-Latour en passant par Liotard. En contrepoint à ces représentations idéalisées, s’ajoutent celles du non-dit, comme chez Vallotton. Une place de choix est donnée au genre silencieux par excellence, celui de la nature morte, sous ses deux versants complémentaires : la vie silencieuse (still life) et la vanité, invitation à la méditation sur la finitude de la vie (Brueghel, Collishaw, Neu, Stoskopff). S’ensuit l’espace du silence religieux, avec des oeuvres conçues pour susciter la dévotion et pour refléter la grande variété des réactions à la manifestation du sacré, de l’extase à la stupeur en passant par l’angoisse de la mort (Baugin, Rembrandt, Ribera). Une autre forme de cette inquiétude est la mélancolie, source d’intrigantes représentations symboliques (Carrière, Dürer, Mark Lewis) et de saisissants autoportraits (de Liotard à François Barraud), mais aussi d’un réinvestissement de genres traditionnels, poussés jusqu’à une forme de pure poésie du silence (Hammershøi, Morandi, Mušič).
Luigi Guglielmi
La mélancolie et la rêverie ouvrent le champ plus large de l’espace du silence, aussi bien concret sous la forme du paysage (Calame, Clot, Hodler, Huck), que mental ou abstrait avec tous les degrés intermédiaires des espaces symboliques (Gertsch, Rossi) ou conceptuels (Edmondson, Huber, Joly, Serra, Turell). Enfin, l’expérience du silence s’enrichit avec des oeuvres situées dans une zone intermédiaire et fertile entre musique et artsplastiques (Appia, Cage, Marclay).
Du bruit au silence
Du chef d’orchestre à la Performeuse sourde
Vie silencieuse still life
Non-dit Cette section se concentre sur les modes silencieux de communication. Félix Vallotton fut le chantre de ces non-dits exprimant une palette infinie d’émotions : l’amour, la haine, la culpabilité, le pardon, etc. Sa célèbre série Intimités, illustrant dix moments de la vie amoureuse de la Parisienne Misia Sert, Felix Vallotton (1865-1925)
Silence sacré Dans l’art chrétien, maintes oeuvres ont pour fonction de susciter la piété et de favoriser la proximité et le dialogue intérieur avec Dieu. L’image de dévotion se fait le support d’un art de la méditation, en mettant le spectateur en présence même de l’événement religieux représenté, dont il devient ce faisant contemporain. Lubin Baugin (vers 1610-1663)
Vanité Memento mori : souviens-toi que tu vas mourir ! Mat Collishaw (1966) Chacune des oeuvres de la série Last Meals on Death Row de l’artiste anglais Mat Collishaw présente des mets correspondant au menu choisi par un condamné à mort pour son dernier repas. Elles sont mises en scène dans des compositions et des conditions d’éclairage directement inspirées de l’esthétique des natures mortes hollandaise du XVIIe siècle. Si la banalité de la vaisselle et des aliments présentés – le plus souvent des mets extrêmement simples ou de la junk food – tranche avec la richesse de ceux de ses modèles anciens, l’artiste ne les met pas moins en valeur par des éclairages somptueux, dans un contraste qui, ajouté à leur contexte tragique, en fait d’authentiques et poignantes vanités contemporaines. Le choix du menu de leur dernier repas, ultime choix de la vie des détenus, pourrait laisser attendre un choix personnel révélateur. Or, il est le plus souvent que le reflet d’habitudes de consommation d’une déroutante banalité.
Cette oeuvre de Mat Collishaw peut être considérée comme une méditation sur notre relation au monde à travers des images où les représentations de la beauté et de la cruauté se mêlent inextricablement.
Mélancolies La célèbre gravure de Dürer – dont on reconnaît le château de Chillon sur les bords du Léman en Suisse dans le paysage à l’arrière-plan – donne son nom à cette section qui réunit des instants méditatifs chargés de mystère, un sujet prisé notamment par les artistes symbolistes du tournant du XXe siècle. Plusieurs autoportraits (Barraud, Liotard, Music, Woog) viennent illustrer ces moments de réflexion et d’introspection.
Poésie du silence Dès l’Antiquité, la peinture a été désignée comme une « poésie muette ». Célèbre pour ses scènes d’intérieur dénuées de toute présence humaine et pour ses personnages parfaitement cois, le peintre danois Vilhelm Hammershøi donne à cette expression toute sa saveur. De leurs côtés, l’Italien Giorgio Morandi et le Slovène Zoran Mušič ont réduit la nature morte et le paysage à l’essentiel, en tendant vers l’abstraction, pour en faire émaner sa plus pure expression poétique.
Paysages silencieux La peinture de paysage invite à la contemplation et par là-même à une réponse silencieuse. D’abord considérée comme un genre mineur et décoratif, elle conquiert son autonomie en se nourrissant d’une étude attentive et topographique de la nature, de la fin du XVe au XVIIIe siècle. Solidaire du rapport changeant de l’homme à son environnement, cet art de délectation peut également se faire support de projection ou de méditation sur les relations de l’homme à la nature : menaçante ou domestiquée, préservée ou aujourd’hui à son tour menacée.
Un autre défi de la peinture a toujours été de traduire l’espace et de représenter des espaces silencieux. Cela participe souvent d’une recherche de l’absolu. Ce silence peut être exprimé sous la forme concrète d’un paysage où domine le calme apparent de la nature à l’état brut ou au travers d’une peinture métaphysique et chargée de symboles comme chez Edmonson et Huber. À force d’abstraction, certaines représentations d’espaces concrets tendent aussi à construire un espace mental silencieux. L’art abstrait rejoint aussi souvent une forme de silence, qu’il oppose parfois aux troubles du monde.
Partitions du silence
Quand John Cage signe sa partition de 4 minutes et 33 secondes de silence, le compositeur transforme une feuille de musique en oeuvre plastique. Dans sa série intitulée Espace rythmique de décors pour Émile Jaques-Dalcroze, Adolphe Appia imagine des espaces d’un dépouillement extrême que pourront occuper le geste, le son et le rythme. Dans cette section soulignant les interpénétrations entre musique et arts plastiques, l’art contemporain est particulièrement fertile avec notamment les oeuvres de Christian Marclay. .
D’entrée le ton est donné, la scénographie sobre est remarquable. La semi-obscurité incite à chuchoter, l’intimité avec les toiles exposées s’installe. La couleur noire des murs, pour la peinture ancienne, le vert pale pour les toiles contemporaines, sont un écrin flatteur pour l’ensemble. Les salles communiquent par un sas lumineux que l’on franchit avec gourmandise. Chaque salle est ponctuée par un texte d’introduction, la brochure explicative et les cartels sont un peu difficile à lire dans la pénombre, l’éclairage bien conçu, cependant permet de se poser sur un banc, pour lire. Certaines oeuvres sont interdites à la photo, chose qui n’est plus très courante actuellement. Je me suis fait reprendre par le gardien, prise dans ma frénésie de photos, ce n’est évident de bien voir les cartels.
Catalogue Silences, sous direction de Lada Umstätter, avec les contributions de Jan Blanc, Sylviane Dupuis, Alix Fiasson, Elisa de Halleux, Gabriel Umstätter. Coédition Musée d’art et d’histoire, Genève, et Editions Favre, Lausanne, 2019.
MUSÉE RATH, GENEVE Place Neuve accès bus 3 depuis la gare CFF
Joseph Mallord William Turner, Ein Festtag in Zürich, Aquarell und Gouache über Bleistift auf Papier, mit Auskratzung, aufgezogen, 29 x 47.8 cm, Kunsthaus Zürich, Grafische Sammlung
Au Kunstmuseum de Lucerne, jusqu’au 13.10.2019 organisée par Fanni Fetzer, directeur du Kunstmuseum Luzern, et Beat Wismer, ancien directeur d’Aargauer Kunsthaus and Museums Kunstpalast de Düsseldorf, en coopération avec David Blayney Brown, Tate
Turner Lucerne
Le peintre britannique J.M.W. Turner a parcouru la Suisse à la recherche de motifs spectaculaires. Au cours de ses voyages, il s’est rendu plusieurs fois à Lucerne afin d’étudier l’interaction locale unique entre conditions de lumière et météo, lac et montagnes. De sa chambre d’hôtel, il a fait des croquis du Massif du Rigi. Il a fait des excursions en bateau à vapeur sur le lac des Quatre-Cantons et a traversé le col du Gothard. De retour dans son atelier londonien, il transpose ses croquis en brillantes aquarelles et peintures à l’huile.
Pour Turner, ces impressions de la mer et des Alpes revêtent une importance majeure: la beauté et la menace de la nature a culminé ici pour caractériser le thème majeur du sublime, qui était au centre du romantisme. Avec l’exposition Turner. La mer et les Alpes le Kunstmuseum Lucerne célèbre le 200e anniversaire de la Kunstgesellschaft Luzern. Turner s’est rendu à Lucerne au moment même où le La Kunstgesellschaft était en cours de constitution.
Avec l’avènement du romantisme, les Alpes n’étaient plus seulement un obstacle sur le vers le sud, mais une destination en soi. Dans le même temps, ils sont devenus un thème de l’art. Turner a rempli plusieurs carnets de croquis avec des impressions des montagnes escarpées. Les représentations de Schöllenenschlucht et la Mer de Glace témoignent de son intérêt pour les conditions météorologiques et les éléments en général. Pour cet artiste, le beau temps impliquait des orages et des pluies ou au moins un voile de brume et un ciel nuageux.
Lors de ses visites annuelles à Lucerne entre 1841 et 1844, Turner fit des croquis du Rigi massif de sa chambre d’hôtel et a pris des excursions en bateau à vapeur sur le lac de Lucerne. De retour dans son Londres il transpose ses dessins en aquarelles et peintures à l’huile. Turner peint le Rigi dans diverses conditions d’éclairage et de nuances de couleurs si souvent que l’historien de l’art qui a administré son domaine, John Ruskin, s’exclama étonné: « Je ne peux pas dire pourquoi il aimait tellement le Rigi » …
Turner était un entrepreneur intelligent. Il a aménagé un espace d’exposition afin de présenter ses travaux à des acheteurs potentiels, et il a également fait des échantillons d’études, sorte d’esquisses. Avec ces croquis détaillés du lac des Quatre-Cantons et le Rigi, il espérait obternir des ressources pour approfondir les sujets. La centaine d’œuvres prêtées par la Grande-Bretagne et la Suisse comprend des œuvres sur papier de motifs en Suisse centrale, parmi lesquels le célèbre Blue Rigi, Sunrise (1844), le Lucerne Sketchbook, la première peinture à l’huile de Turner jamais exposée, et son œuvre la plus fascinante.
La fondation de la Kunstgesellschaft Luzern en 1819 par des artistes et des membres des classes moyennes éduquées a exprimé le besoin bourgeois de participer et de façonner la société. Au cours de ces mêmes années, le tourisme a également prospéré et la Suisse centrale a exercé une attraction magique sur les voyageurs, grâce à la beauté de ses innombrables sites, et la Suisse a commencé à faire partie du « grand tour ». Le tourisme naissant, ainsi stimulé par le développement de la Suisse centrale, a suscité l’intérêt pour les représentations des Alpes dans la peinture et la vente des œuvres de Turner.
Kunstmuseum Luzern Europaplatz 1 6002 Luzern
Opening Hours Tue-Sun 10 am – 7 pm
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Highland Titles a été fondée en 2006 par le Dr Peter Bevis, membre de la Société zoologique de Londres, et par sa fille Laura. Ils ont commencé en vendant des parcelles de leurs terres familiales afin de financer la plantation de nouveaux arbres. La mission visait simplement à restaurer la terre dévastée par des siècles d’agriculture et de sylviculture commerciale.
L’idée a beaucoup plu et la société est vite devenue en mesure d’acheter un terrain plus vaste permettant d’augmenter l’étendue du projet. Aujourd’hui, Highland Titles possède et gère deux réserves naturelles dans les magnifiques highlands écossaises et ils remercient les milliers de sympathisants d’avoir rendu cela possible.
Ouverte en 2007, la première réserve naturelle Highland Titles est constituée de plusieurs milliers de parcelles soutenues par une communauté internationale de Lairds. Cette terre peut se visiter librement, avec ou sans achat d’une parcelle. Située proche du Glencoe historique, la réserve est l’une des deux réserves de Highland Titles, une attraction touristique vedette 4 étoiles bien établie.
Toute personne qui achète une parcelle Highland Titles devient Laird, Lord ou Lady of Glencoe, même pour l’achat d’une parcelle d’1 pied carré. Devenir un Laird, Lord ou Lady est plus intéressant qu’il n’y parait car avec le titre stylisé vient le style de vie. Le titre de courtoisie ne doit pas être confondu avec un titre de noblesse, lequel est conféré par la Reine sur l’avis de ses ministres. « Laird » n’a jamais été et ne sera jamais un titre de noblesse.
La réserve naturelle de Mountain View Seconde réserve de Highland Titles, rendue possible grâce au soutien permanent des lairds. La réserve de Mountain View, ouverte par Highland Titlesen 2014, qui abrite aussi Bumblebee Haven, surplombe le majestueux Loch Loyne. Connu par les pêcheurs comme l’un des meilleurs lacs à brochets des Highlands, les lairds bénéficient du privilège d’explorer la région et de pêcher dans le loch dès lors qu’ils viennent en visite.
Les Lairds, Lords et Ladies ayant acquis le droit de propriété des parcelles dans ce domaine (les parcelles de plus d’1 pied carré se situent à MountainView) peuvent choisir de se faire appeler Laird, Lord ou Lady de Lochaber, nom de la région où se trouve Mountain View. vidéo ici
La déesse du Soleil Amaterasu sortant de la grotte Kazu Huggler (née en 1969) 2019 Installation
Jusqu’au 22 septembre 2019 au musée Rietberg de Zurich commissaire, Albert Lutz, directeur du Musée depuis 1998
« Miroirs, personne, jamais encore, n’a décrit sciemment ce que vous êtes dans votre essence » Rilke, Sonnets à Orphée, II , 3.
Intitulée Eternity now, œuvre de la plasticienne helvète Sylvie Fleury, est un immense rétroviseur posé sur la pelouse qui permet une saisissante vision de la Villa Wesendonck et de son parc, où est installé le Museum Rietberg, qui débute l’exposition à l’extérieur.
L’exposition commence à l’intérieur, inévitablement par le mythe antique de Narcisse. L’histoire de ce jeune homme qui tombe amoureux de son reflet dans l’eau, mais qui, prenant conscience que cet amour est vain et dépérissant de jour en jour, finit par mourir de désespoir, a enflammé l’imagination des créateurs pendant des siècles: le mythe de Narcisse est un thème récurrent dans la littérature, la philosophie, l’art et la psychologie, à chaque fois qu’il est question d’un amour immodéré de sa propre personne, de la vie et de la mort et de l’estime de soi. marbre de John Gibson
« De quoi ai-je l’air aujourd’hui? Qu’est-ce que me dit mon visage? »
Jour après jour, le miroir est l’instance qui nous permet de vérifier notre aspect et de capter notre état d’âme. Il nous accompagne durant toute notre vie, et nous entretenons avec lui une relation intime, même si elle est parfois machinale et distanciée, aimée ou haïe. Mais au fait, que savons-nous de lui, de son histoire et de son utilisation, et que raconte le miroir sur nous-même?
Cette exposition est la plus vaste jamais présentée sur l’histoire culturelle du miroir, qui s’étend sur plusieurs millénaires. Que ce soit dans l’Egypte ancienne, chez les Mayas du Mexique, au Japon ou en Italie, plus précisément à Venise, mais aussi dans l’art et les films actuels – d’un bout à l’autre de la planète, des miroirs ont été fabriqués dans toutes sortes de civilisations et se sont vus attribuer des significations et des pouvoirs particuliers.
A l’aide de 220 oeuvres d’art provenant de 95 musées et collections du monde entier, l’exposition met en lumière l’évolution artisanale et technologique mouvementée ainsi que la portée culturelle et sociale de cet intermédiaire qui nous renvoie notre propre reflet. Il est question du miroir en tant qu’artefact, mais aussi de connaissance de soi, d’orgueil et de sagesse, de beauté, de mystique et de magie, ainsi que du miroir de notre époque – le « #selfie ».
Florence Henri Sur le net, sous tous les hashtags possibles, on peut voir des millions de selfies pris à bout de bras. Si l’on saisit « miroir et selfie » dans un moteur de recherche, on se retrouve en face de photos de femmes et d’hommes qui prennent la pose dans le lieu le plus intime de leur vie privée, la salle de bains, et divulguent ces images dans le monde entier sous le mot-dièse #bathroomselfie.
Sur la voie de la connaissance de soi Les nouveau-nés et les nourrissons s’intéressent déjà très tôt aux visages. Le visage de la mère, sa première personne de référence, est pour l’enfant son « premier miroir ». Tous deux s’imitent mutuellement, chacun reflétant les traits du visage et les émotions de l’autre. Dans un premier temps, les tout-petits interagissent avec leur reflet comme ils le feraient avec un vis-à-vis « inconnu ». Ce n’est qu’à peu près à l’âge de 18 mois que les enfants se reconnaissent eux-mêmes dans le miroir. Peu à peu, ils développent également la faculté de prise de conscience de soi en tant qu’objet et de réflexion à ce sujet. Le philosophe grec Socrate ne recommandait-il pas à ses élèves de se regarder dans un miroir pour méditer sur la beauté et la fugacité et cultiver leur propre âme…
CHANGEMENT D’IDENTITÉ Je est un autre Dans la célèbre formule d’Arthur Rimbaud – Je est un autre –, le poète se considère comme un voyant, qui se transcende lui-même et qui, s’affranchissant de sa propre personnalité, devient un autre, et pénètre ainsi dans les domaines inconnus de l’imagination. .Miroir-lièvre (Hasenspiegel) Cette oeuvre de Markus Raetz se réfère à une action de l’artiste allemand Joseph Beuys réalisée en 1965 et intitulée: Wie man dem toten Hasen die Bilder erklärt («Comment expliquer la peinture à un lièvre mort»). La silhouette du lièvre réalisée en fil de fer reflétée dans le miroir devient celle de quelqu’un d’autre – le profil de Joseph Beuys.
L’exposition montre des oeuvres de vingt artistes, dont des photographes, provenant de quatre continents, sur le thème de l’« autoportrait » – des années 1920 à aujourd’hui. Cette série comprend des photographies de Claude Cahun et de Florence Henri, de Cindy Sherman et Nan Goldin, jusqu’à Amalia Ulman et Zanele Muholi, des vidéos de Bill Viola, d’Albert Lutz. Des extraits de films – des monologues d’hommes se parlant devant le miroir ou des cowboys tirant dans un miroir – constituent un programme contrasté à la fois savoureux et qui mérite réflexion.
de Niro
Ce tour du monde à travers l’histoire du miroir auquel nous invite l’exposition commence par un miroir en bronze égyptien du XIXe s. av. J.-C., que, selon l’inscription, un père avait fait fabriquer pour sa fille « afin qu’elle puisse y regarder son visage ». Elle nous conduit en Grèce et en Italie, plus précisément à Rome, chez les Etrusques, les Celtes, puis en Asie, en Iran, en Inde, en Chine et au Japon. Des pièces singulières provenant du Museo Nacional de Antropología de Mexico laissent deviner le pouvoir numineux des miroirs chez les Mayas et les Aztèques. Quant aux miroirs grecs, romains ou étrusques, leur revers est orné de représentations artistiques de femmes se baignant ou se coiffant. L’exposition montre à ce sujet des chefs-d’oeuvre du Louvre, à Paris, et du Metropolitan Museum de New York.
Magie et mysticisme Le miroir peut aussi être obscur et mystérieux. Dans de nombreux genres cinématographiques, les metteurs en scène ont recours à des miroirs pour annoncer l’avenir ou dévoiler le passé; parfois, la mort rôde derrière le miroir, il rend visible l’invisible. L’art du surréalisme, de Salvador Dali à Paul Delvaux, utilise le miroir pour suggérer des phénomènes insondables, incompréhensibles ou secrets. L’exposition présente aussi un incroyable costume de chaman, le plus vieil exemple au monde, provenant de Sibérie auquel sont suspendus des miroirs en laiton. Le parcours se termin avec l’histoire d’Alice traversant le miroir, illustrée par une oeuvre majeure de Michelangelo Pistoletto.(ci-dessus)
Interaction Des extraits de certaines des scènes les plus célèbres de l’histoire du cinéma où le miroir joue un rôle sont présentés dans une vaste projection : l’entrée dans le monde des Enfers, tirée du film Orphée de Jean Cocteau, le final grandiose de La Dame de Shanghai d’Orson Welles, la scène du peep-show de Paris Texas de Wim Wenders ou quelques autres tirées de In the Mood for Love; de Wong Kar-Wai.
Le narcisse suisse clôture l’exposition que l’on quitte avec regret, tant elle est intelligente, riche en découvertes.
Musée Rietberg Les arts du monde à Zurich Gablerstrasse 15 8002 Zurich Suisse
Hans et Monica Furer, collectionneurs et donateurs photo Kunstmuseum Basel
Jusqu’au 1er décembre 2019, au Kunstmuseum Basel | Neubau Sélection : Hans Furer Réalisation : équipe Gegenwartskunst
Hans et Monika Furer-Brunneront fait donation de 24 oeuvres de Rémy Zaugg (1943–2005) provenant de leur fondation au Kunstmuseum Basel. La plus importante collection privée de l’artiste suisse entre ainsi au sein de la Öffentliche Kunstsammlung Basel. Cette donation comprend également une photographie de Thomas Ruff réalisée d’après 48 esquisses perceptives de Rémy Zaugg.
Conçues entre 1963 et 1968 à partir d’une analyse du tableau de Paul Cézanne La maison du pendu, celles-ci sont en dépôt au Kupferstichkabinett du Kunstmuseum Basel depuis 1992.
À l’occasion de la donation, le Kunstmuseum Basel, avec lequel les collectionneurs sont étroitement liés depuis plusieurs décennies, présente ces oeuvres dans le cadre d’une exposition répartie dans quatre salles du Neubau. Elle réunit des oeuvres de toutes les périodes de création de Rémy Zaugg, parmi lesquelles des travaux provenant des sériesEin Blatt Papier,
Für ein Bild et Schau, ich bin blind, schau, et les place aux côtés d’autres grands artistes internationaux qui caractérisent la collection Furer tels que John Baldessari, Sol LeWitt, Robert Mapplethorpe, Lawrence Weiner, Thomas Ruff et Stephan Balkenhol, On Kawara.
Thomas Ruff et Stephan Balkenhol
La mise en regard de ces oeuvres donne lieu à un dialogue stimulant. Présentée au premier étage du Neubau, l’exposition jouxte les oeuvres d’art américain d’après-guerre de la collection du Kunstmuseum Basel dont Day before one (1951) de Barnett Newman. Source d’inspiration essentielle pour Rémy Zaugg, ce tableau l’a amené à se remettre en question, à poser un regard nouveau sur l’art et à se consacrer au thème de la perception pour le restant de sa vie.
Pour cet artiste natif du Jura suisse francophone et résidant à Bâle et à Mulhouse, la peinture a toujours constitué une sorte de recherche fondamentale pour des projets « appliqués », que ce soit dans le champ de l’architecture, de l’urbanisme ou de la conception d’expositions. Zaugg compte parmi les artistes suisses majeurs du XXe siècle. Il est représenté au sein de nombreux musées nationaux et internationaux ainsi qu’au travers d’oeuvres situées dans l’espace public : auKunsthaus Aarau, dans le bâtiment « Titanic » à Berneou au Staatsarchiv à Bâle.
Hans Furer et sa femme ont constitué une remarquable collection d’oeuvres de Rémy Zaugg ainsi que d’autres artistes. Avocat, Furer est également connu pour son engagement en faveur de la culture. Ainsi, il fut l’un de ceux à l’initiative de l’acquisition de la sculpture de Richard Serra Intersection il y a 25 ans. (devant le théâtre de Bâle) Il a aussi apporté son soutien à de nombreux projets de politique culturelle en tant que parlementaire de Bâle-Campagne.
Kunstmuseum Basel St. Alban-Graben 8, Postfach CH–4010 Basel
Horaires d’ouverture Lundi fermé Ma 10.00–18.00 Me 10.00–20.00 Je–Di 10.00–18.00
Accès ATTENTION ! A partir du 14 mars 2019, le St. Alban-Graben sera fermé à la circulation en direction de la Wettsteinplatz en raison du chantier du « Parking Kunstmuseum ». Le détour peut se faire par l’Aeschenplatz. L’arrêt de tram « Kunstmuseum » est fermé jusqu’à nouvel ordre. Descendre à Bankverein
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