Le confinement est en train de modifier les modes de « consommation » de la culture, avec une mise à disposition de contenus inédits sur la toile dont les ex-visiteurs sont très friands. Plus que tout, la culture est le socle commun de notre humanité durant ces temps difficiles. D’où l’intérêt d’une réflexion poussée dans notre communauté.
Les différences entre le réel et le virtuel ? Le coeur palpite à l’idée de pénétrer dans un musée. Les sens. L’odeur. Le parquet qui craque. Un rayon de lumière sur la toile. Le toucher de la pierre des escaliers. L’envie d’embrasser le Scribe. L’émotion. En rêver sur le chemin du retour.
Pourquoi se déplacer pour voir les oeuvres, puisqu’on peut les voir aussi bien sur un écran ? Le virtuel n’est pas opposé à la rêverie poétique. Autant la visite réelle laisse une trace dans la mémoire, celle virtuelle permet d’y revenir. C’est pourquoi personnellement j’aime en plus prendre des photos, afin de me replonger dans l’ambiance et de retrouver les détails admirés.
Une visite réelle se compose de trois éléments : – les oeuvres – un lieu – une durée Le musée est un lieu que l’on parcourt physiquement, une temporalité qui s’étale dans la durée, à l’opposé du zapping du net. Le virtuel est un substitut, considéré comme une introduction à la visite réelle, il ne rend que très rarement compte du lieu, de la vision exacte de l’oeuvre, de la dimension, des couleurs. Rien n’est plus triste qu’un musée fermé. Grand merci à tous ces musées et artistes qui nous permettent des visites virtuelles et vive le déconfinement
La Fondation Beyeler rouvre ses portes le lundi 11 mai 2020.
Les expositions «Edward Hopper» et «Voir le silence – Images de quiétude» sont prolongées jusqu’au 26 juillet, l’exposition «Goya» est reportée.
Ce 7 février, je ricanais bêtement au fond de moi, lorsque cette jeune cardiologue, m’a accueillie, dans la salle d’attente de son cabinet, avec un masque chirurgical sur le visage. Petite, en fait de ma taille, blonde, elle était accompagnée d’une jeune stagiaire.A ce moment je n’ai eu qu’un regret, c’est de ne pas avoir le culot de les prendre en photos avec mon Iphone et de suivre le commun des mortels et poster cette vision saugrenue sur ma page FaceBook. Dans son cabinet c’était épique, en même temps qu’elle me posait des questions, à travers le masque, avec son accent polonais, elle donnait des explications à la stagiaire. Moi j’avais beaucoup de mal à comprendre ce qu’elle me disait, assise au-delà de son bureau, à travers le masque et avec son accent. Je me suis dit que j’en ferai peut-être une chronique, mais j’étais loin d’imaginer, le Tsunami qui allait déferler sur ma région, puis sur la France entière.
C’est un sentiment étrange, une sensation de guérilla. Puis cela devient surréaliste, d’abord c’est notre région qui est impactée, à cause du rassemblement de l’église évangélique (17 février). Elle n’a jamais été pour la plupart d’entre nous en « odeur de sainteté »
Des dispositions de restrictions de fermetures régionales sont prises.
Puis après l’annonce du président Macron du 12 mars, les annonces de fermeture momentanée pleuvent. Je n’étais pas allée voter, moins par prudence que, parce que je n’avais pas de préférence affirmée pour un candidat.
Pour moi qui avais, à contre cœur annulé mes voyages à Paris, la SNCF annonce le remboursement sans frais des voyages jusqu’au 30 avril.
Je suis encore tentée de partir, mais ce soir 13 mars, les mails d’annulation remplissent ma boîte et soulagée, je le reconnais, je suis rassurée d’avoir annulé mes escapades. J’avais bien envisagé d’aller faire un tour en Suisse, mais là aussi, un à un les musées me préviennent de leur fermeture provisoire.
16 mars, j’ai annulé mon option TGV pour l’exposition à la Fondation Vuitton.
JR est allé faire les courses comme à son habitude le lundi. Les magasins sont bondés, les charriots débordent de victuailles. Il y est retourné mercredi, c’était très calme.
FB déborde de blagues stupides, de fake news et autres turpitudes
Les gens n’ont pas conscience de la gravité de la situation.
Les transports en commun sont en réduction. Un hôpital militaire de fortune va être construit sur le parking de l’hôpital du Moenschberg. De temps à autre on entend le passage d’un hélicoptère, l’angoisse monte. Les pages du journal local dédiées aux annonces de décès, augmentent de jour en jour. Les masques manquent.
L’âge des personnes concernés est très élevé ! La situation est devenue critique, France 2 fait un reportage sur l’hôpital mulhousien et sur le fait que les équipes soignantes manquent de protections et sont au bord de l’épuisement. Certaines initiatives tentent d’égayer et d’occuper agréablement le temps. Mon amie AS. n’écrit-elle pas : Ça rend quand même un peu alcoolo ce confino-jubilatoire, non ?
Voici son initiative relatée par la presse locale
Des groupes se forment le soir, pour unir leur angoisse, mais surtout pour applaudir le personnel médical si dévoué. On apprend qu’il est à 40 % contaminé. Nos voisins helvétiques se promènent le long du Rhin. Le monde est fou. C’est une situation inédite, digne d’un excellent thriller, qui hélas dans l’immédiat fait des ravages.
« Je pense que le confinement ne va pas s’arrêter en France dans dix jours. Je pense que ça va être plus long », a expliqué celui qui fait également partie du conseil scientifique qui conseille Emmanuel Macron. « Cela dépendra un peu de la courbe de l’épidémie, du nombre de nouveau cas qu’on va voir (…) Je pense qu’il faut partir sur six semaines, quelque chose comme ça, je ne peux pas exactement dire. Mais ce sera plus que 15 jours, ce sera autour de 6 semaines probablement, voire plus. »
La suite l’avenir nous le dira. Prenez bien soin de vous ou take care si vous préférez
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Ancien journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace, c’était un fidèle des salons du livre de la région Bernard Fischbach a été directeur de la collection des Polars Régionaux aux éditions du Bastberg pendant des années. sa passion était l’écriture de polars. Il a tourné sa dernière page en ce mois de mars 2020. +
Sa moustache de gaulois faisait penser à un sosie de l’écrivain Jacques Lanzmann Son regard clair et vif irradiait de malice. En pantalons de velours et vestes en tweed, il avait une allure de gentleman farmer. Son humour incisif et caustique se retrouvait dans ses écrits. Il nous a quitté en ce début de mars 2020.
Polars, livres enquêtes, et romans historiques
Journaliste, Bernard Fischbach avait fait toute sa carrière aux Dernières Nouvelles d’Alsace de Mulhouse qu’il avait quittées il y a une vingtaine d’années, pour se consacrer pleinement à l’écriture de livres. Romans policiers d’abord, il en a écrit pas moins de neuf chez plusieurs éditeurs, à commencer par le Bastberg où il avait, en 2000, fondé et dirigé la collection des polars régionaux, permettant à de nouveaux auteurs d’émerger dans les rayonnages des librairies alsaciennes.
Le Grand Est était son espace de prédilection La Mort À Sens Unique une tueuse alsacienne ! Il y avait également publié « Monsieur crime parfait ». Son univers romanesque était souvent imprégné de drames intimes et cruels que vivaient ses personnages, des gens ordinaires, comme dans « Le Venin du mort », paru dans la collection des Enquêtes rhénanes du Verger éditeur. L’Odeur du crime, l’histoire d’Elisa, c’est tout le domaine voisin du Rhin, sur lequel elle habite, qui semble être le théâtre de drôles d’affaires où se nouent et se dénouent de sombres histoires de main-d’œuvre clandestine.
Bernard Fischbach appréciait aussi les polars plus truculents, parfois librement tirés de faits divers, rubrique qu’il avait jadis fréquentée… en tout bien tout honneur pour les DNA. Son « In vino veritas» , inspiré d’une affaire réelle de vengeance dans le vignoble, vaut son pesant de pépins de raisin. Il faisait s’entrecroiser crimes passionnels et grand banditisme dans une Alsace de fiction.
Une prédilection pour la psyché humaine, une autre pour l’Histoire qu’il a déclinée au travers de trois romans (« Les révoltés d’Ottendorf », « La vengeance de Gutenberg », « Le glaive et la serpe ») et de livres-enquêtes consacrés à des pages sombres de l’histoire régionale : « Les loups noirs, autonomisme et terrorisme en Alsace », « Oradour, l’extermination », « Crimes sans coupable », « Rad, malgré eux ». « Le passe-muraille du Mont-Saint-Odile », qui retrace l’enquête de gendarmerie ayant conduit à arrêter le bibliophile qui pillait la bibliothèque du monastère, s’inscrit aussi dans cette veine. On lui doit encore plusieurs livres imagés d’histoire locale.
Bernard Fischbach avait aussi donné avec bonheur dans la biographie en ressuscitant le compositeur d’origine alsacienne Émile Waldteufel (1837-1915), le Strauss français, auteur de la célèbre « Valse des patineurs ». Le livre qui était assorti d’un disque de la Valse du coeur, était préfacé par la ministre de la culture et porte parole du gouvernement de l’époque (1997) Catherine Trautmann. Dès parution d’un nouveau roman, il ne manquait jamais de me l’adresser avec une belle dédicace.
Eva Diallo, François-Xavier Gbré, Ange-Frédéric Koffi, et Emmanuelle Walter à la Filature de Mulhouse
Toujours à l’avant-garde la Galerie de la Filature de Mulhouse devance la Saison AFRICA2020, une invitation à regarder et comprendre le monde d’un point de vue africain, qui se déroulera sur tout le territoire français (métropole et territoires ultra-marins) du 1er juin à fin décembre 2020. Conçue autour des grands défis du 21e siècle, elle présentera les points de vue de la société civile africaine du continent et de sa diaspora récente. Africa2020 sera la caisse de résonance de ces agents du changement qui impactent les sociétés contemporaines. Dans le cadre du festival les Vagamondes « I was here, I saw here », montre un focus sur 6 photographes, originaires du Mali, du Sénégal, du Mozambique et de Côte d’Ivoire. Eva Diallo, King Massassy, Omar Victor Diop, François-Xavier Gbré, Ange-Frédéric Koffi, Mauro Pinto donnent à voir leurs photos jusqu’au 23 Février 2020
Certains, comme Omar Victor Diop, s’accomplissent dans la lignée de précurseurs tel Malick Sidibé ou Seydou Keïta (voir mes articles) tout en convoquant l’histoire de l’art occidental et en cherchant à capturer la diversité des sociétés et des modes de vie de l’Afrique moderne. D’autres, comme François-Xavier Gbré, en prise avec le temps et la géographie des territoires qu’ils traversent – des vestiges coloniaux aux paysages redéfinis par l’actualité –, convoquent le langage de l’architecture comme témoin de la mémoire et des changements sociaux.
François-Xavier Gbré Quelles que soient leurs influences – la photo documentaire, conceptuelle, d’architecture, le portrait ou l’autoportrait en studio, la mode et le hip-hop –, les œuvres sont toutes traversées par la question d’une insaisissable identité et interrogent la place des Africains dans l’Histoire du monde. Souvent orientés sur des sujets d’actualité, plus particulièrement sur la migration de l’Afrique à l’Europe, leurs photographies sont une tentative de procéder à une narration réinventée de l’histoire du peuple noir, et partant, de l’histoire de l’humanité et celle de la notion de liberté.
Eva Diallo, installée en Suisse, se penche sur le chemin que certains de ses proches ont entrepris pour arriver en Europe. Elle documente leur parcours depuis le Sénégal, jusque dans le sud de l’Italie. Ses cousins exilés posent devant l’objectif, taisent leurs difficultés afin de ne pas décevoir ceux restés au pays, qui attendent quelque argent et qui souhaitent tous partir.
Eva Diallo
Eva Diallo
Eva Diallo
Omar Victor Diop, se met lui-même en scène dans son art, adoptant ainsi dans la position de narrateur et de personnage à la fois, et s’obligeant à affronter directement ses propres doutes. Il fait référence au monde du sport, celui du football en particulier, afin de montrer la dualité d’une vie de gloire et de reconnaissance qui est aussi une vie passée à être « l’autre ». On retrouve ce paradoxe aussi bien chez les footballeurs d’aujourd’hui que chez les hommes représentés dans ses autoportraits.
Omar Victor Diop
Omar Victor Diop
Omar Victor Diop
François-Xavier Gbré convoque ainsi le langage de l’architecture comme témoin de mémoire et des changements sociaux. Écrivant des récits visuels où s’entremêlent son expérience personnelle, la charge historique et symbolique des territoires qu’il photographie et la densité du vécu de ceux qui les regardent.
François-Xavier Gbré
King Massassy, ancien petit cireur, rappeur, voyageur, comédien, après un rencontre décisive avec Rosa Park aux US, retourne au Mali pour se consacrer à la photographie. Il déplie le tapis rouge devant un mur jaune pour rendre hommage au « PIB » de son pays, ces petites gens qui vont dans une direction le matin et repartent en sens opposé le soir, qui travaillent dur, sans rien attendre.
King Massassy
King Massassy
King Massassy
Mauro Pinto originaire du Mozambique, interroge la création visuelle, l’information et la communication. Ses œuvres, qui peuvent être perçues comme provocantes, capturent l’essence de l’espace grâce à un jeu habile avec les contrastes. Le culte de Do constitue le symbole de cohésion sociale des villages Bwa. Do est incarné par le masque de feuilles qui recouvre la totalité du corps du porteur. Aucun musée ni collectionneur ne peuvent l’acquérir, tant il est sacré, ni le conserver à cause de la nature de ses matériaux par essence éphémères.
Mauro Pinto
Ange-Frédéric Koffi, co-commissaire avec Emmanuelle Walter est un ancien de la Haute École des Arts du Rhin (Hear). Dans ces images, médiums et expériences se nouent et se confondent dans un motif, celui du transport. Les images s’imbriquent les unes aux autres. Ces fragments forment des découpes dans le mouvement et font entrevoir la fugacité de cette société africaine en bouillonnement perpétuel. Le moyen de transport n’est plus seulement un objet de l’image, il devient une forme figurée et allégorique du dynamisme.
Ange-Frédéric Koffi
Ange-Frédéric Koffi
Ange-Frédéric Koffi
Ange-Frédéric Koffi
Club sandwich jeudi 16 janv. 12h30 visite guidée de l’expo avec King Massassy + pique-nique tiré du sac sur inscription 03 89 36 28 28 Apéro photo mercredi 29 janv. 19h15 visite guidée de l’expo + apéritif offert sur inscription 03 89 36 28 28 Les vagamondes festival des cultures du sud 8e édition du 14 au 25 janv. 2020 théâtre · danse · musique · cinéma · photographie · rencontres · conférences La Filature, Scène nationale – Mulhouse
Que cette nouvelle année vous apporte la réussite, la santé et la prospérité que vous méritez. Que l’amitié, l’amour soient au rendez-vous. Que les difficultés de cette année nouvelle vous soient toutes épargnées, que le bonheur soit au rendez-vous dans vos cœurs et dans ceux de vos proches. En un mot, je vous souhaite une merveilleuse année 2020 ! Que l’humour ne soit pas absent dans votre vie. C’est pourquoi j’illustre mon propos avec un dessin de Hans Baldung Grien intitulé par lui-même « Voeux de Nouvel An avec trois sorcières«
Dessin issu de l’exposition
Un patronage franco-allemand
La grande Exposition du Land de Bade-Wurtemberg « Hans Baldung Grien. sacré | profane » est placée sous le haut patronage du Ministre-Président du Bade-Wurtemberg Winfried Kretschmann ainsi que du Président de la Région Grand-Est, Jean Rottner. Les commissaires de l’exposition sont Dr. Holger Jacob-Friesen et Dr. Julia Carrasco avec le soutien de Dr. Johanna Scherer, stagiaire de recherches.
Une visite à prolonger à Fribourg et en Alsace
Cette exposition est enrichie par l’interaction avec d’autres lieux qui ont jalonné la vie de Baldung. A Fribourg, le somptueux triptyque est à découvrir dans la cathédrale et une sélection d’œuvres est présentée au Musée des Augustins. A Strasbourg, la ville principale de sa carrière, vingt gravures sont exposées au Musée de l’Œuvre Notre-Dame.
Par ailleurs, une collection éminente d’œuvres signées par des contemporains de Baldung, notamment Lucas Cranach et Matthias Grünewald, se trouve au Musée Unterlinden de Colmar.
Une peinture de Hans Baldung Grien (1484/85–1545) dont les grands musées, allemands (Karlsruhe, Fribourg) et français (Strasbourg et Colmar) présentent de grandes rétrospectives. Joyeux Noël à mes anciens et nouveaux lecteurs
Le Musée des Beaux-Arts et le Cabinet des Estampes et des Dessins, présente cette donation exceptionnelle au palais Rohan (Galerie Heitz) du Jusqu’au 24 février 2020. Une donation exceptionnelle de tableaux, dessins et gravures ( XVIe-XIXe siècles) pour les Musées de la Ville de Strasbourg
Au printemps 2019, Madame Marie-Claire Ballabio a formulé le souhait de donner à la ville de Strasbourg 57 œuvres de la collection constituée avec Madame Jeannine Poitrey (†). Ce don est composé de 17 tableaux anciens et de 40 œuvres sur papier du XVIe au XIXe siècle avec une majorité d’œuvres du XVIIe siècle. La donation concerne trois institutions : le Musée des Beaux-Arts pour les peintures, le Cabinet des Estampes et des Dessins et le Musée d’art moderne et contemporain pour les œuvres graphiques. La collection a été constituée depuis 30 ans auprès de marchands et maisons de ventes de renommée internationale.
Le choix de la ville de Strasbourg est justifié par la politique ambitieuse d’exposition des musées. Par ailleurs, la notoriété et la qualité des collections ont conforté les donatrices dans leur choix. Plus qu’une accumulation de noms, cette collection est faite d’œuvres de haute qualité. Concernant les peintures, les fleurons sont sans nul doute une vue urbaine du hollandais Berckheyde, une Vierge priant de Sassoferratoet un rare Prophète de Signorelli. Citons encore les œuvres du caravagesque Borgianni (une rare esquisse en grisaille), de Francken, de Pittoni ou de Trevisani. Les écoles représentées sont pour l’essentiel l’Italie (avec 10 tableaux) et d’autre part la Hollande et les Flandres. Tous ces tableaux viendront combler des lacunes ou renforcer les collections du musée. Dans les 40 dessins et gravures proposés à la donation, on compte deux artistes strasbourgeois, Johann Wilhelm Baur, dont le Cabinet des Estampes et des Dessins conserve déjà un ensemble exceptionnel, et Gustave Doré. Le reste de la collection de dessins permettra de faire entrer dans les fonds strasbourgeois des artistes rares qui en étaient jusqu’à présent absents, comme Giuseppe Vermiglio ou Pieter van Lint. Parmi les dessins les plus spectaculaires, on peut citer le superbe Saint Luc d’Abraham Bloemaert daté de 1629, la Flagellation du Christ de Giandomenico Tiepolo ou la Vision de saint Jérôme de Jean-Honoré Fragonard.
Accès depuis la gare de Strasbourg Bus 10, 14, 24, 4, 71 Tram A, B, D arrêt Grand’rue
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Vous avez choisi les cadeaux de Noël pour votre famille, amis, amants,
mari, enfants. Mais avez-vous pensé à vous faire un cadeau perso à vous-même ?
J’ai quelques suggestions à vous soumettre, en vous proposant le meilleur, les ayant moi-même dégustées.
Vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas du dernier modèle de robot de cuisine. Ce sont des livres d’artistes.
Ces artistes ne jouent pas tous dans la même cour, c’est ce qui fait leur charme, leurs talents respectifs sont incontestables, mais divers.
.Si l’on parle de Pascal Poirot, peintre, sculpteur, professeur, maître du paysage, comme de l’architecture, son livre, bilingue, français, anglais, enrichi par les textes de Tiphaine Laroque, entre autres, des photos de Florian Tiedje, dont les photos sont exposées actuellement à la Galerie de la Filature,
ses peintures étaient exposées à ST’ART au Comptoir des Papiers de Valérie Cardi, au KunstKosmos Durbach Museum
[EN]QUETE DE PEINTURE est tout à fait imparable.
Karine vidéo deRobert Cahen, n’est une inconnue que pour peu de monde, petit bijou, admiré dans le monde entier a donné naissance à un livre, préfacé et enrichi par les textes Jean Luc Nancy, philosophe.
Le code barre, inséré dans le livre permet d’écouter et de visionner la vidéo, et de pénétrer dans la poésie de ce grand artiste. Robert Cahen, artiste vidéaste international, globe trotter, aux semelles de vent, juif errant, (c’est lui-même qui se qualifie ainsi) auteur, compositeur de musique concrète. Editions Yellow Now
You are the Univers, de Véronique Arnold est le livre de l’exposition éponyme de 2019, à la galerie Stampa de Bâle. Véronique Arnold est présente depuis 2 ans à Art Basel, excusez du peu, parmi les artistes présentés à Art Basel, qui est tout de même la plus grande foire d’art du monde. Passionnée par tout ce qui a trait à l’espace et aux mystère
de la vie, elle présente dans ce livre un ensemble d’oeuvres, fruit d’un travail minutieux, qui donne forme aux réflexions et interrogations
de l’artiste. Editions Mediapop, Philippe Schweyer
The last, but not the least, Andy chat blanc, même si vous n’avez aucun goût pour les chats, livre conçu par sa maîtresse, Anne-Sophie Tschiegg,
la « folle dingue deMotoco« , femme-sandwich, néanmoins artiste peintre de grand talent, photographe à ses heures, affichiste, auteur, parce que oui, c’est une littéraire, exposée partout sur la planète.
Magnifique objet, comportant de superbes photographies accompagnées
de textes choisis. Chicmedias éditions
Le choix est certes difficile, mais vous serez agréablement surpris en optant pour les quatre.
Juliette Jouannais, Gouache et pastel sec sur papier découpé
JULIETTE JOUANNAIS – JEAN LUC TARTARIN EXPOSITION Jusqu’ au 1 mars 2020à la FONDATION FERNET-BRANCA
La Fondation Fernet-Branca présente les œuvres de Juliette Jouannais,peintre et sculpteur et Jean Luc Tartarin, photographe. Un tout de nature met en avant les relations que peuvent entretenir le dessin et le paysage dans la photographie qui vient interroger la peinture. Mais aussi lorsque nous retrouvons dans la peinture des éléments qui relèvent de la sculpture et du dessin. C’est une interactivité des techniques pour donner corps à l’œuvre. L’autre point commun est l’espace. Celui de la nature, objet d’immensité, mais dont l’artiste ne montre qu’une parcelle et qui suffit à imaginer les plis du monde et sa totalité. Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation Fernet-Branca
Jean Luc TARTARIN, série ENTRE(S), #82, 180 x 222 x 5.4 cm, 2015
Jean Luc Tartarin C’un ensemble inédit de grandes pièces couleur des séries Entre(s) 2004-2016 et Re-prendre, 2017-2019. En contrepoint, un choix de pièces anciennes, épreuves argentiques noir et blanc, extraites d’Arbres 1983-1988, permettent d’appréhender un processus créatif singulier et constant.
Inventer de nouvelles formes et bousculer les protocoles liés à la pratique photographique sont les axes qui animent et motivent les images des séries Entre(s) 2004-2016 et Re-prendre, 2017-2018.
Tout en restant dans l’épaisseur des choses et du temps dont parle justement Régis Durand dans son texte introductif aux images constituant les séries Arbres, et après un temps long passé à l’étude du paysage, dans une écriture très photographique, traversée par la peinture (Grands Paysages 1997-2005), il va s’agir pour le photographe, avec Entre(s), de modifier la mécanique des images et la description objective. En provoquant ce qu’il nomme des accidents et en perturbant le temps de capture nécessaire à absorber le réel, afin de le transformer en une matière malléable. Si la forêt reste indéniablement l’atelier du photographe et son motif premier, faire l’image rentre désormais dans un nouveau processus : il s’agit d’éprouver la plasticité de la photographie et d’explorer les territoires de la picturalité avec les nouveaux outils numériques.
Jean Luc TARTARIN,
Le bruit numérique et les artefacts des pixels, dont les couleurs, générées sur un mode aléatoire, sont en mutation, créent une matière picturale. Cette picturalité offre à l’artiste de nouvelles potentialités, pour le moins surprenantes, dans le plaisir et la jubilation de faire œuvre.
L’accumulation des couches, qui s’agglomèrent, offrent une épaisseur, une matière propre, jusqu’à la forme voulue, qui affirme ainsi, parfois jusqu’à l’excès, sa puissance esthétique.
Faire l’image, c’est aussi prendre appui et se laisser guider, face à un bloc de sensations, un condensé d’expériences et de mémoire. Savoir l’œuvre là, déjà présente dans son format, sa matière propre, et donner au regardeur à éprouver cette nouvelle perception.
Saisi sur le motif, dans la forêt, à l’atelier ou emprunté au vaste lexique des images des pionniers de la photographie, comme dans Re-prendre, (notamment Fontainebleau #3, 2017) le photographique s’inscrit dans ce Tout de Nature, les plis du monde et sa totalité.
À PROPOS DE JEAN LUC TARTARIN
Jean Luc Tartarin est né à Metz en 1951. Il vit et travaille dans la proche région de Metz. Autodidacte, il est lauréat du Prix Niepce à 20 ans en 1971, en présentant un ensemble d’images en noir et blanc qui surprennent par leur maturité. En 1972 à l’école des Beaux-Arts de Metz, il devient le premier professeur de photographie dans une école d’art en France. Fonction qu’il a occupé jusqu’en 2013.
Juliette Jouannais
Juliette Jouannais, née en 1958 est une artiste qui vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’ENSBA Paris en dessin et sculpture ; matières qu’elle enseigna par la suite à l’école d’art de Rueil Malmaison. Elle y créa un atelier de céramique en 1986 à l’ouverture de l’école jusqu’à sa fermeture en 2011.
Elève de l’artiste César, celle-ci développe un travail empreint de légèreté et de féminité construit de formes poétiques. L’utilisation de médiums éclectiques, passant de découpage en papier, PVC, métal, ou céramique anime l’espace de pleins et de vides. Ses œuvres sont présentées sur des surfaces planes ou sous la forme de structures architecturales.
Sorte d’héritage de sa mère peintre et son père architecte, ses compositions découlent d’un va et vient entre la couleur et le dessin créé par la découpe.
Cette réflexion architecturale omniprésente est étudiée par l’artiste dès son passage aux Beaux-Arts de Paris où elle interrogeait l’architecture de la forme dans le cadre de ses cours de modèle vivant.
Des dentelles de papier aux motifs organiques et végétaux sont créés à partir de ces délicates découpes, en faisant échos aux compositions d’Henri Matisse dans leurs formes et teintes fauves.
Le processus de création des œuvres découpées de Juliette Jouannais débute par un travail intuitif de la couleur. En revanche, son travail n’est pas le fruit du hasard, mais bien celui d’une construction pensée, harmonieuse. Son étude de la couleur est de l’ordre de l’abstraction, éloignée de la pure recherche d’illustration. Pour les suspensions monumentales en PVC couvertes d’un aplat de couleur unie, l’artiste créé un dessin qu’elle vient ensuite découper en un seul et unique morceau.
Des fils de nylon permettent ensuite de les suspendre dans l’espace. Cette mise en espace engendre une forme de tension à l’intérieur des pièces.
A contrario, la première étape de création de ses sculptures est consacrée à la forme de l’œuvre qui est constituée en amont, renvoyant la couleur à un plan secondaire par un soucis de logistique.
Juliette Jouannais
« …D’évidence, les rapprochements entre le décoratif selon Matisse, le baroque trans-historique de Deleuze, et le minimalisme, sont audacieux. C’est justement cette audace qu’il me semble important de souligner, afin de restituer l’ampleur du geste de J. Jouannais, en le replaçant dans le champ des interrogations contemporaines. En effet, sous des dehors de légèreté et de modestie, il importe de prendre acte de cette greffe courageuse et inédite qu’elle opère. En reprenant à son compte la critique minimaliste de l’objet-chef d’œuvre, qui affirme l’identité de l’art dans ces procédures, J. Jouannais rejoue le retournement de l’œuvre sur son pur dehors qui se dégage de tout idéalisme.
A l’instar des grandes figures de l’art minimal, elle se prémunit de tout effet de fascination, vidant l’œuvre de sa part de mystère, lui préférant l’ombre d’un éblouissement dans le tout visible. Pourtant, elle reste attentive à ne jamais faire tout à fait sienne l’affirmation de la seule façade, qui a pu parfois enfermer le minimalisme dans une raideur hiératique, parfois presque tyrannique. Au contraire, suturant sur le travail de façade la ligne décorative jouissante, qui ramène l’œuvre à l’échelle du corps, elle s’inscrit sur le territoire de la désobéissance et de la fluidité du désir. L’enjeu décoratif se révèle alors dans toute sa charge transgressive et subversive, ouverte sur la réinvention illimitée de la danse des corps. Ce qui, par un joli retournement typiquement baroque, est la meilleure façon de rendre l’œuvre insaisissable, voire, inconsommable. » Stéphanie Katz, extrait du catalogue monographique Juliette Jouannais
INFORMATIONS PRATIQUES
Fondation Fernet-Branca 2, rue du Ballon 68300 Saint-Louis
Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Accès : Aéroport Bâle/Mulhouse (à 5 minutes) SNCF Autoroute A35 La Ville de Bâle est à 5 minutes de Saint-Louis. Arrêt de bus « Carrefour Central / Croisée des Lys » (à 3 minutes du musée) – direction Bâle station « Schifflände »