«À la faveur de l’ouverture d’un nouveau lieu de présentation de ma collection à la Bourse de Commerce, au cœur de Paris, une nouvelle étape est franchie dans la mise en œuvre de mon projet culturel : partager ma passion pour l’art de mon temps avec le plus grand nombre.» François Pinault
Au cœur de Paris, à l’épicentre de son quartier culturel le plus dense, la Bourse de Commerce vous invite à faire halte. À travers un regard porté sur l’art de notre temps, celui du passionné, du collectionneur engagé, ce nouveau musée vous propose une visite singulière.
La Bourse de Commerce ne prétend pas offrir de la création contemporaine la plus juste image… Elle propose d’y poser le regard, d’en faire une expérience personnelle.
À la Bourse de Commerce, vous avez le droit de vous enthousiasmer comme de récrier, de venir en connaisseur comme en curieux, de rester réservé ou de franchement adhérer, de vous enchanter comme de vous interroger.
♥ Gratuite et sans téléchargement, l’app en ligne visite.boursedecommerce.frvous accompagne avec des pistes sonores pour tout savoir de l’histoire et de l’architecture de la Bourse de Commerce. Elle propose aussi une découverte des œuvres des expositions grâce à des textes d’introduction et des audiodescriptions, conçus pour tous, sur le principe d’une accessibilité universelle. ♥À votre rythme, vous pouvez parcourir les expositions, seul ou envous laissant guider par les différentes propositions de médiation, passer d’une projection àune conférence, d’une performance à un concert.
Vous pouvez aussi, tout simplement, vous abandonner à la beauté des lieux, à l’élévation de la Rotonde, à la radicalité et à la sérénité de son architecture contemporaine de béton et de verre, à la contemplation des grands décors du 19esiècle, au passionnant dialogue que ce monument unique, aujourd’hui restauré et revivifié, instaure entre patrimoine et art contemporain.
Un lieu pour faire vivre et partager la collection
La Bourse de Commerce — Pinault Collection propose un point de vue sur la collection d’œuvres contemporaines qu’il rassemble depuis plus de cinquante ans, à travers un programme d’expositions et d’événements. Un monument, des expositions, des performances, des conférences, des projections… : il y a toujours quelque chose à découvrir à la Bourse de Commerce.
Maurizio Cattelan
Informations pratiques
Un monument, des expositions, des performances, des conférences, des projections… : il y a toujours quelque chose à découvrir à la Bourse de Commerce. 2 rue de Viarmes, 75001 Paris
Ouverture
Du lundi au dimanche de 11h à 19h Fermeture le mardi et le 1er mai. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Sauf du 26 avril au 22 mai. Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.
Avec vue imprenable depuis le 3ème étage de la Bourse de Commerce, la Halle aux grains — Restaurant-Café de Michel et Sébastien Bras est une table à l’identité forte où vous pourrez déguster la cuisine de Michel et Sébastien Bras, inspirée par l’histoire du lieu. Le restaurant sera fermé le 31 décembre au soir.
(pas vraiment pour les petites bourses) Votre addition est toujours accompagnée d’un petit sachet de grains
♠ Un vestiaire (casiers à code) est à disposition en libre-service au Salon Médicis, au rez-de-chaussée.
Pour des raisons de sécurité, les bagages et valises supérieurs à 40 x 30 x 18 cm (légèrement plus petits que des bagages cabine) ne sont pas acceptés dans la Bourse de Commerce.
Quelques vues d’expositions
Urs FischerEnri SalaDANH VOPhilippe ParrenoDuane HansonPierre HuygueCharles Ray
Les chefs-d’œuvre Renaissance de la Ca’ d’Oro exposés à l’Hôtel de la Marine
L’Hôtel de la Marine, qu’est-ce que c’est ?
Un lieu d’émerveillement et de découvertes pour tous
Alors que commencent d’importants travaux de rénovation, la Ca’ d’Oro de Venise prête 70 chefs-d’œuvre de la Renaissance à la Collection Al Thani, qui les expose à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, du 30 novembre au 26 mars. Une occasion unique de voir le Saint Sébastien de Mantegna hors de son écrin.
L’Hôtel de la Marine est un lieu culturel ouvert tous les jours de la semaine, toute l’année de 10 h 30 à 19 h et jusqu’à 21 h 30 le vendredi. S’il doit encore son nom au ministère de la Marine dont il a été le siège pendant plus de 200 ans, l’Hôtel de la Marine n’est cependant pas un musée maritime et est bien plus que l’ancien siège d’un ministère. D’abord affecté au Garde-Meuble de la Couronne, c’est un lieu de création, où l’artisanat d’art a été mis au service du prestige du royaume, mais aussi un lieu de vie où les anciens appartements de son intendant participent de la démonstration de ces savoir-faire d’excellence.
Au terme d’une importante campagne de restauration menée par le Centre des monuments nationaux, ces espaces patrimoniaux sont désormais ouverts à tous.
· Appartements des intendants pour plonger dans la vie quotidienne des intendants du XVIIIe siècle et admirer le cadre de vie somptueux de leurs appartements, accompagné du récit du Confident, casque de médiation connecté · Collection Al Thani pour s’émerveiller devant des chefs d’oeuvre du monde entier, de l’Antiquité à nos jours
Ces deux parcours de visite donnent accès aux salons d’apparat et à la loggia. La découverte des salons réaménagés au XIXe siècle par le ministère de la Marine est rythmée par des dispositifs multimédias qui expliquent le monument, son histoire, l’aménagement de la place de la Concorde, mais aussi sur les grands voyages d’exploration maritime. Le visiteur peut ensuite profiter de la vue de la place depuis la loggia.
L’Hôtel est aussi un lieu de vie, dont on peut traverser la cour et où on peut s’attabler pour un café ou un repas au café Lapérouse ou au restaurant Mimosa, flâner à la librairie-boutique à la recherche d’un livre ou d’un cadeau, admirer le travail des ateliers de Mathieu lustrerie .
Plusieurs circuits de visite sont proposés, permettant à chacun d’y trouver un parcours selon ses intérêts et le temps dont il dispose : Les espaces à découvrir Un lieu pour toutes les curiosités Un lieu accessible pour tous
À DÉCOUVRIR L’Hôtel de la Marine est un lieu de vie et de culture à ne pas manquer lors d’un séjour dans la capitale. C’est en effet le seul endroit à Paris où il est possible de découvrir un cadre de vie à l’image des grands palais royaux, comme les châteaux de Versailles ou de Fontainebleau. Siège du Garde-Meuble de la Couronne, les artistes qui l’ont construit et aménagé étaient ceux qui travaillaient sur les chantiers des bâtiments du roi. C’est là que les objets royaux étaient conservés et entretenus, et pour meubler ses appartements, l’Intendant n’hésitait pas à puiser dans les réserves des objets ayant auparavant servi au roi et à faire appel aux plus grands maîtres artisans de la Couronne.
Le lieu
Situé place de la Concorde, sur l’axe qui relie l’Arc de triomphe au Louvre, l’Hôtel de la Marine est une halte culturelle idéale après une balade sur les Champs-Elysées ou au jardin des Tuileries par exemple. Il est facilement accessible en transports en commun, notamment grâce à la station Concorde (métro lignes 1, 8 et 12). Grâce à sa majestueuse loggia ouverte sur la plus grande place de Paris, il offre une vue unique, embrassant le Grand Palais, la Tour Eiffel, l’Assemblée nationale, l’obélisque qui vient de faire peau neuve, le jardin des Tuileries et son Jeu de Paume.
Les amoureux de la Sérénissime connaissent la sublime façade gothique de ce palais situé sur le Grand Canal, qui donne même son nom à un arrêt de vaporetto. Mais ses collections, constituées de plusieurs fonds, restent assez confidentielles. Pour attirer un plus large public a donc été lancé un ambitieux chantier d’extension du musée et de remise en valeur des œuvres. Ces travaux sont l’occasion rêvée de faire voyager les collections, et notamment leur fleuron, le Saint Sébastien de Mantegna, qui quitte pour la première fois depuis plus d’un siècle la petite salle, dite la « chapelle », que lui avait imaginée sur mesure le sauveteur de la Ca d’Oro, le baron Franchetti.
2 700 m²de surface, 6 200 m² d’espaces ouverts au public, 2 000 m² d’espaces de visite, 330 m² de verrière créée pour couvrir la cour de l’Intendant 27 pièces à visiter, 2 parcours de visite, 3 visites sonores différentes 9 langues 5 dispositifs de médiation numériques fixes, 500 menuiseries restaurées, 550 objets d’art, 900 références
Informations pratiques
Hôtel de la Marine 2 Place de la Concorde 75008 Paris Accès métro 1 8 12
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Fernande Olivier par Picasso, Paris été 1906 pointe sèche sur cuivre, sur papier vergéd’Arches, tiré par Delâtre, Dation Picasso
Au MUSÉE DE MONTMARTRE JARDINS RENOIR . Paris 18 l'exposition du 14.10.22 — se termine 19.02.23 Commissariat : Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée de Montmartre Assistées de Clémence Pinquier
« Les livres concernant les artistes, peintres et littérateurs, dont je vais parler, sont muets sur leur intimité, pour la raison essentielle qu’ils n’ont raconté que ce qu’il plaisait aux intéressés de dévoiler publiquement.
J’ai vécu avec eux, plus près d’eux que n’importe qui, puisque « chez Picasso » c’était aussi chez eux (…) J’ai vécu de leur existence, je les ai vus vivre, penser, souffrir, espérer et surtout travailler ; vivant, pensant, souffrant, espérant avec eux. Je peux donc, sans craindre de voir mal interpréter mes souvenirs, montrer leur vie secrète et laborieuse. »
Fernande Olivier, Picassoetsesamis, 1933
La muse
Artiste, muse et compagne de Picasso : Fernande Olivier sort enfin de l’ombre au musée de Montmartre.
En choisissant la figure méconnue de Fernande Olivier (1881-1966), le musée de Montmartre cible juste car aucune exposition n’avait été montée sur ce modèle pour les artistes et peintre elle-même. À partir de 1905, elle devient la compagne du jeune Pablo Picasso et s’installe dans son atelier du Bateau-Lavoir. En accompagnant les tableaux de Fernande Olivier des œuvres de ses contemporains, de Juan Gris au Douanier Rousseau et Kees Van Dongen, c’est tout l’univers de la Butte qui revit.
Parcours
À la fois chronologique et thématique, le parcours retrace la vie de Fernande Olivier, née Amélie Lang, modèle professionnel, écrivain et témoin important du Bateau-Lavoir. Ses deux livres forment le fil rouge de l’exposition. Puisés dans son journal, ses Souvenirs intimes, écrits pour Picasso publiés de manière posthume en 1988 raconte sa jeunesse difficile, enfant non reconnue, épouse violentée lors d’un premier mariage dont elle s‘échappe, puis sa quête d’émancipation comme modèle professionnel, enfin sa rencontre avec Pablo.
Le second ouvrage publié de son vivant en 1933, Picasso et ses amis, compile ses observations originales, parfois tranchantes, sur les personnalités du Bateau-Lavoir, artistes et mécènes, dont elle partage la vie quotidienne. La publication est louée par Paul Léautaud « Il n’y a pas d’autre mot : merveilleusement écrit.», tandis que Picasso dira à l’instar d’André Salmon et de Max Jacob, qu’il est « le tableau le plus authentique de cette époque » dira Picasso.
Le parcours, qui rassemble près de 80 œuvres (peintures, sculptures, dessins, lithographies, manuscrits, éditions et correspondances originales) est enrichi d’un riche ensemble de documents photographiques et vidéographiques Une installation contemporaine d’Agnès Thurnauer, rappelle combien les violences conjugales, que Fernande a vécues dans son premier mariage, restent d’actualité.
Picasso et ses amis
Invisible, Fernande s’efface volontairement dans Picasso et ses amis. Elle ne se révèle que dans le premier chapitre, « Sur moi-même », ajouté à la demande de Léautaud : « Quelques écrivains, dans leurs livres sur Picasso, m’ont présentée sous le nom de la ‘Belle Fernande’, ce qui m’a donné la mesure de leur appréciation. Je n’avais donc représenté pour eux qu’une valeur toute physique. Au fait, qu’auraient-ils pu savoir de moi ? »
Publication posthume des Souvenirs intimes
L’intérêt de la publication posthume des Souvenirs intimes – Écrits pour Picasso, édités bien après les décès de Fernande et de Pablo, est qu’elle parle en son nom, sujet plus qu’objet. Elle n’est plus seulement le témoin des avant-gardes mais l’actrice de sa propre vie. Elle n’est plus chosifiée comme muse ou modèle de… par tous les exégètes. Pourtant, elle s’adresse à un homme : « J’entreprends de te raconter ma vie. Peut-être pour que tu me comprennes mieux. Tu as toujours douté de moi, de mon amour, de ce sentiment profond qui faisait que tout de moi se rapportait à toi, à toi seul. Ces années vécues près de toi, ce fut la seule époque heureuse de ma vie. » Ce texte est dédié À Picasso qui n’intervient qu’en fin d’ouvrage, Fernande racontant plutôt ses émois et déboires de fillette à jeune fille. Le déclassement d’une adoptée, la violence sexuelle familiale et conjugale, le pénible travail de modèle, la difficulté de gagner sa vie sont au cœur de ce récit peu ordinaire, et pourtant banal en ces temps difficiles pour les femmes.
Avant qu’il ne devienne Picasso
C’est ce qui le rend si singulier et si attachant aujourd’hui en période post Me Too. C’est aussi l’époque de Pablo et Fernande, avant qu’il ne devienne Picasso, le génie de l’art ou « le génie du mal » décrit plus tard. Ces années vécues ensemble, sous la plume de Fernande, évoquent plutôt le bonheur que la douleur : il est juste de le rappeler. Dans un cahier vert, son écriture manuscrite mentionne le titre Picasso et moi :
« Pourquoi j’écris ce livre, pourquoi je pense à toi ? Ah ! je ne sais ! Pour me parler du passé, des seules années heureuses de ma vie (…) Je sais que certains vont trouver étrange, indiscret, scandaleux d’étaler ma vie intime surtout après la publication de Picasso et ses amis où j’avais volontairement négligé de paraître (…) et puisqu’il est nécessaire de manger pour vivre, il est également nécessaire d’user de tous les moyens qui pourrait permettre un allègement matériel. C’est peut-être cynique mais c’est cependant pourquoi je me suis décidée à publier mes souvenirs intimes » écrit-elle : « Vivre de ses souvenirs dans la misère, c’est l’acheminement vers le suicide ».
Portrait de Fernande Olivier par Kiss Vandongen
Son filleul se souvient : « Vers 1955 ou 1957, Mme Braque mit au courant Picasso de la misère dans laquelle vivait Fernande. C’est à la même époque que Marraine (…) décida de faire publier ce livre afin de survivre (…) Picasso lui vint en aide en lui adressant une somme (autour d’un million d’anciens francs). Et le manuscrit réintégra la petite malle d’osier d’où je l’ai moi-même extrait, trente ans plus tard. »
Je remets en ligne deux articles de mon blog sur François Bruetschy, à l’occasion de ses nombreuses expositions. Il nous a quitté il y a quelques jours. Un texte de son épouse Hélène Sturm, une interview par Sandrine Stahl etc … Carte Blanche à François Bruetschy à lire ici , l’un au Séchoir à Mulhouse, un autre : François Bruetschy « Poussière Des Astres » à l’espace Malraux de Colmar
La mort n’est rien, je suis seulement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Vous êtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. extrait de poème Henry Scott-Holland
Toutes me condoléances à Hélène Sturm, sa famille, ses amis
Jürgen Ovens (1623-1678), Jacob combattant l’Ange (XVIIème siècle, huile sur toile, 106 x 139 cm), Nationalmuseum, Stockholm (Suède). Domaine public.
Qui est Jacob dans les Écritures ? Pourquoi se fait-il appeler le père d’Israël ? Qui lui confie cette mission ?
« Salomon, mais vous êtes Juif ? »
Un week-end, un peu déprimés par la grisaille hivernale parisienne, on a re-regardéLes Aventures de Rabbi Jacob, mythique film sorti en 1973 réalisé par Gérard Oury avec l’immense Louis de Funès en acteur-star.
4 minutes 14 secondes avec Louis de Funès, Emmanuel Lévinas, Jack Sparrow et Jacky Ickx.
Après avoir tenté vainement de reproduire la chorégraphie de notre scène préférée, on s’est demandé d’où venait les noms de Jacob et d’Israël dans la Bible (on a tous nos obsessions). Et on a trouvé la réponse ! (PRIXM)
Le texte biblique durant lequel Jacob se fait appeler Israël
Aujourd’hui on vous parle d’un épisode où Jacob tente d’échapper à son frère ennemi et fait une rencontre nocturne mystérieuse. Qui est donc cet homme avec qui il lutte toute la nuit ? Attention le texte n’est pas évident évident…
Et il [Jacob] se leva dans la même nuit et prit ses deux femmes et les servantes du même nombre, avec ses onze enfants et il traversa le gué [Endroit d’une rivière que l’on peut traverser à pied] de Iaboc.
Ayant fait traversé tous ceux qui lui étaient attachés, il resta seul et voici, un homme luttait avec lui jusqu’au matin. Comme il voyait qu’il ne pouvait pas l’emporter sur lui, il toucha le muscle de sa cuisse et aussitôt il s’affaiblit.
Et il lui dit : — Laisse-moi aller, car déjà l’aurore se lève.
Il répondit : — Je ne te laisserai pas sans que tu m’aies béni.
Il dit : — Quel est ton nom ?
Il répondit : — Jacob.
Et il lui dit : — On n’appellera plus ton nom Jacob, mais Israël car tu as lutté avec Dieu et si contre Dieu tu as été fort, combien plus, contre des hommes tu l’emporteras.
Et Jacob lui demanda : — Dis-moi par quel nom tu t’appelles.
Il répondit : — Pourquoi demandes-tu mon nom ?
Et il le bénit en ce même lieu. Et Jacob appela le nom de ce lieu Phanuhel, en disant : — J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée.
Et le soleil se leva sur lui aussitôt après qu’il eut traversé Phanuhel et lui-même il boitait du pied.
Chapitre 32, versets 23-32 du Livre de la Genèse, dans l'Ancien Testament. Traduit par les équipes du programme de recherches La Bible en ses traditions.
Jacob luttant avec l’Ange (détail), fresque d’Eugène Delacroix (1798-1863). Église Saint-Sulpice (Paris). La lutte de Jacob avec l’Ange est un épisode du livre de la Genèse.
Qui est Jacob dans la Bible ?
Jacob, personnage biblique exceptionnel
Jacob est l’un des plus grands personnages de la Bible, un patriarche. Sur le Wall of Fame de l’Écriture, il est au coude-à-coude avec David, Moïse ou Abraham son grand-père ! Son nom revient souvent dans la formule qui évoque Dieu comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Ce qui est logique puisqu’il est le fils d’Isaac et le petit-fils d’Abraham.
Jacob est aussi un personnage biblique charnière, puisqu’il se situe entre deux moments de l’histoire :
Avant lui, son grand-père, Abraham a reçu la promesse de Dieu d’avoir une longue postérité malgré l’épreuve
J'ai recherché ce texte, car mes souvenirs de catéchisme s'étaient mélangés De ce fait je confondais un peu tous les personnages de la Bible. Cela permet de mieux comprendre "l'Oeuvre qui va suivre" de Silvère Jarrosson et le thème proposé par Bruno Bouché, directeur artistique du CNN opéra du Rhin, qui y a trouvé son inspiration, pour créer le ballet "danser avec Schubert", en regardant dans une des chapelles latérales, de l'église St Sulpice à Paris, la peinture d'Eugène Delacroix, d'après le texte de la genèse : Jacob et la lutte avec l'Ange.
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Anne-Marie Maes devant les colonnes de Winogradsky
Du 17.02 au 30.04.2023 à la Kunsthalle de Mulhouse Commissariat : Sandrine Wymann directrice de la Kunsthalle
L’exposition est réalisée avec le soutien de DMC.
« Nous sommes contaminés par nos rencontres : elles changent ce que nous sommes pendant que nous ouvrons la voie à d’autres. Comme la contamination modifie les projets de mondes en chantier, des mondes mutuels ainsi que des nouvelles directions peuvent émerger. »
Anna Lowenhaupt Tsing, « Le champignon de la fin du monde ».
L’artiste
Comment définir Anne Marie Maes ? C’est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Bruxelles. Elle se présente comme apicultrice, mais elle combine, les sciences avec l’art, c’est une poétesse magicienne. C’est également une oratrice, intarissable, multilingue, qui saute du français à l’anglais et au latin, du fait de ses connaissances étendues en sciences, en jardinage, ingénierie, fabriquante des métiers à tisser, d’un alambic pour parfum, et j’en oublie. C’est une artiste que l’on peut rattacher au genre art et science.
L’histoire qu’écrit Anne Marie Maes est celle d’un monde vivant en constante transformation. Elle use de ce principe dans l’élaboration de son propre travail et certaines de ses œuvres sont entièrement basées sur des phénomènes d’évolution. Elles fermentent, poussent, se reproduisent, se décomposent… Il n’est pas rare de croiser dans ses expositions des distillations dans des alambics, des cultures bactériennes ou microbiennes dans des aquariums. Les organismes vivants sont en quelque sorte ses partenaires privilégiés, elle engage avec eux des collaborations multiples et renouvelées. C’est bien sous le signe de la collaboration, qui passe toujours et d’abord par la rencontre, qu’Anne Marie Maes est venue à Mulhouse.
Son Travail
Elle développe depuis de nombreuses années un travail qui s’appuie sur la recherche scientifique, la biologie, l’étude des micro-organismes d’une part, les sciences numériques et la passion du jardinage d’autre part. Dans son jardin à Bruxelles, elle cultive les plantes qui lui servent de matière première pour ses expérimentations, elle installe aussi les ruches qui lui permettent d’étudier le comportement des abeilles. C’est en les observant qu’elle trouve sa propre représentation du monde, celle qu’elle livre dans chacun de ses projets et qui, au fil du temps, s’étoffe de précisions et de beautés.
Le livre de la nature, Anne Marie Maes l’explore par l’étude et l’expérimentation, non pas pour vérifier des hypothèses, procédé qu’elle laisse à ses partenaires scientifiques, mais pour mieux la raconter à travers ses œuvres. Elle a la rigueur et la curiosité du scientifique mais aussi la liberté et le sens du beau de l’artiste. Son monde ne se réduit pas à un ensemble de phénomènes, elle l’aborde par le sensible, elle le touche, le ressent, éventuellement lui emprunte des systèmes qu’elle reproduit ou essaye dans son atelier. Ses procédés de narration sont multiples. Elle raconte par la couleur.
Naturelles, extraites ou combinées, ses couleurs sont fidèles à celles de la nature, elle s’autorise à les prélever, parfois les classer, souvent les magnifier quand elles deviennent œuvres. L’élément graphique est un autre de ses artifices visuels. Il peut être le sien, répondre à des lois strictes, géométriques, se soumettre à des répétitions de formes, inspiré de récurrences qu’elle relève et fait siennes. Il est souvent une ligne, celle des trajectoires des abeilles dans la ruche ou des rhizomes partout présents dans la nature. Elle peut aussi le confier au hasard des organisations naturelles ou au développement des micro-organismes qui produisent leurs propres dessins.
Dans ses projets, Anne Marie Maes a aussi recours à des figures de style. La métaphore, par exemple la forme du tissage dont les entrelacs renvoient aux réseaux, lui permet de rendre compte de la complexité de ses observations. Ailleurs, l’accumulation lui sert à donner un effet de profusion par l’énumération de quantité de formes, de phénomènes, de processus ou de couleurs.
En septembre 2021, Sandrine Wymann a été contactée par Pierre Fechter, microbiologiste au CNRS à Strasbourg qui souhaitait entamer une collaboration avec un artiste pour provoquer un autre regard sur les bactéries, sujet d’étude de son laboratoire. En échangeant avec Christopher Crimes de la Fondation [N.A!] Project, l’invitation d’Anne Marie Maes, artiste soutenue par la fondation depuis plusieurs années, lui est apparue comme une évidence. Dès lors un réseau de savoirs, de curiosités et d’intérêts s’est créé et a porté le projet jusqu’à l’exposition. L’artiste a rencontré les biologistes, ils ont partagé des connaissances, des outils et se sont révélés des objectifs et des méthodes de travail.
Anne Marie Maes a découvert une région, ses plantes, ses terrains et a souhaité les placer au centre de son projet. Pierre Fechter et son équipe ont découvert ce qu’était la recherche par l’art, ses libertés et son lien avec les publics.
À ce binôme, s’est rattaché un groupe de cueilleurs, pré-leveurs qui ont eu pour mission de récolter les plantes, les organismes et les champignons qui ont servi de matière aux expériences et à la production des œuvres de l’artiste. Se sont aussi impliqués les ambassadeurs [N.A!] Project de l’entreprise Solinest, en participant à la fabrication de certaines œuvres, celles qui ont été préparées quelques mois avant l’exposition et qui rejoindront la collection de l’entreprise à Brunstatt à l’issue de leur présentation à La Kunsthalle.
Enfin, un dernier groupe partenaire a très activement pris part au projet : les étudiants en Master Critique- Essais, écritures de l’art contemporain de l’Universite de Strasbourg ont rédigé et coordonné la présentation de l’exposition et une interview d’Anne Marie Maes et de Pierre Fechter publiées dans le journal d’exposition. En quelques rencontres, ils se sont approprié le projet et l’ont magnifiquement restitué et prolongé à travers leurs questions et leurs présentations.
L’exposition à son tour laissera une place belle à la rencontre avec les publics que nous nous réjouissons d’accueillir et qui pourront venir et revenir voir les œuvres se transformer en l’espace de deux mois et demi. Des temps d’ateliers, présentations, débats rythmeront le projet qui ne fait sens, pour chacun de ceux qui l’ont voulu, que dans l’échange et la découverte de l’autre, ce que nous aimons designer comme des temps de fertilisations croisées.
Texte Sandrine Wymann
Bibliothèque de curiosités
SUR LA CROISSANCE ET LA FORME
Anne Marie Maes est fascinée par les processus par lesquels la nature crée des formes : comment les abeilles créent des rayons de miel dans la ruche, comment elles s’auto-organisent en essaims, comment les plantes poussent et forment des motifs géométriques, ou comment les bactéries et les levures créent collectivement des surfaces matérielles formant des biotextiles. Elle observe et analyse ces processus, les isole ou les fait apparaître dans des conditions artificielles, puis crée des œuvres d’art à partir de cette recherche artistique dans de nombreux médias différents : installations, vidéo, audio, photos et sculptures. Ces œuvres d’art vont souvent au-delà d’une pure expérience esthétique, même si le sens de la beauté est toujours présent. Elles intriguent car elles amènent le spectateur à s’interroger sur les processus de croissance naturelle qui leur ont donné naissance. Elles soulèvent des questions sur la durabilité de notre mode de vie et de nos processus de fabrication actuels.
Ses Expériences
Elle travaille avec une gamme de médias biologiques, numériques et traditionnels, y compris des organismes vivants. Sur le toit de son studio à Bruxelles, elle a créé un laboratoire en plein air et un jardin expérimental où elle étudie les organismes symbiotiques et les processus que la nature utilise pour créer des formes.
Les projets à long terme “Bee Agency” et “Laboratory for Form and Matter” – dans lesquels elle expérimente avec des bactéries et des textiles vivants – fournissent un cadre qui a inspiré un large éventail d’installations, de sculptures, de photographies, d’objets et de performances – tous à l’intersection de l’art et de l’écologie.
Anne Marie Maes a exposé ses œuvres dans des centres d’art et des festivals du monde entier. Elle a reçu une mention honorable à Ars Electronica pour son projet de recherche en cours intitulé “The Intelligent Guerrilla Beehive”.
Heures d’ouverture Du mercredi au vendredi de 12h à 18h Samedi et dimanche de 14h à 18h Fermé les lundis et mardis + du 7 au 10 avril 2023 Entrée libre et gratuite
Les notices ont été réalisées par Rose Defer, Louise Delval-Kuenzi, Marine Le Nagard, Théo Petit-D’Heilly, Caroline Schikelé, Maïta Stébé étudiants en Master Critique-Essais, écritures de l’art contemporain de l’Université de Strasbourg.
Performance au Palais de Tokyo
COLLOQUE « Associer l’artiste et le chercheur pour penser une société contemporaine » Jeudi 30 mars → de 15h à 20h30 Entrée libre Table ronde « Associer l’artiste et le chercheur pour penser une société contemporaine » ; Visite de l’exposition Alchimia Nova suivie d’une performance d’Anne Marie Maes ; Buffet & présentation de la Inland Academy.
Le colloque a pour objectif de mettre en lumière les apports qui résident dans les collaborations croisées entre artistes, chercheurs, et acteurs du milieu socio-économique, au travers du cas de la collaboration entre Anne Marie Maes et Pierre Fechter, soutenue par le Fonds [NA!] Project.
Avec la participation de :
Christophe Chaillou, enseignant à l’Université de Lille & Charge de mission Art & Sciences, Vice- Présidence Valorisation et Lien Science-Société.
Fernando Garcia-Dori, artiste, initiateur de la Inland
Guillaume Logé, chercheur associé à l’Universite Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseiller artistique, docteur en esthétique, histoire et théorie des arts et en sciences de l’environnement.
Anne Marie Maes, artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à
Luc Steels, scientifique et artiste belge, pionnier de l’intelligence artificielle en Europe
Modérateur : Alexis Weigel
RENCONTRE « Conférence gustative » – Temps public avec Pierre Fechter Jeudi 13 avril → 18h30 Entrée libre
En mars 2023
En Mars 2023
Kunstapéro : des œuvres et des vins à découvrir Jeudi 9 mars à 18h30 Visite commentée de Alchimia Nova suivie d’une dégustation de vins en écho à l’exposition.
Participation à la dégustation de 5€/personne, inscription obligatoire (places limitées) au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
En partenariat avec Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Kunstdéjeuner Jeudi 16 mars à 12h15
Pendant la pause méridienne, visite commentée de l’exposition Alchimia Nova, suivie d’un déjeuner pour poursuivre les échanges en toute convivialité.
Participation au repas de 10€/personne, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr Déjeuner concocté par l’association EPICES.
Visites commentées de l’exposition Les samedis 25 mars et 29 avril à 16h00
Découvrez l’exposition Alchimia Nova à l’occasion d’un échange avec une médiatrice du centre d’art.
L’équipe de médiation du centre d’art vous propose une visite commentée tous les derniers samedis du mois. Entrée libre et gratuite.
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Ce lundi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a annoncé l’entrée de
« Partie de bateau » ou « Canotier au chapeau haut de forme » de Gustave Caillebotte dans les collections du musée d’Orsay. Classé trésor national, ce chef-d’œuvre de l’impressionnisme a été acquis grâce au mécénat de l’entreprise LVMH pour 43 millions d’euros.
Si certains trésors nationaux ne rejoignent finalement pas les collections françaises (à l’instar du Porte-étendard de Rembrandt), quelques happy few réussissent à faire le bonheur de nos musées. C’est le cas de Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme (1877-1878) de Gustave Caillebotte (1848-1894), classé trésor national en 2020, qui vient compléter les collections impressionnistes du musée d’Orsay grâce au soutien de LVMH, a annoncé la ministre de la Culture Rima Abdul Malak lors d’une conférence de presse ce lundi 30 janvier. En mars 2022, le gouvernement avait publié un avis d’appel au mécénat d’entreprise de 43 millions d’euros pour l’acquisition du tableau par l’État. Accroché à la place du Moulin de la galette de Renoir, le chef-d’œuvre pourra être découvert par les visiteurs dès demain, mardi 31 janvier.
« Par son iconographie, son style, sa modernité et son historique, cette œuvre apparaît ainsi comme l’une des œuvres les plus importantes de l’artiste et un jalon inventif dans la peinture des années 1870 », déclarait le Journal officiel en mars dernier. Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme représente une scène de sport nautique : un canotier en train de ramer sur l’Yerres, sur les rives de laquelle se dresse la maison de vacances de l’artiste. Passionné par ce loisir moderne importé d’Angleterre, Caillebotte s’inscrit en 1876 au Cercle de la voile de Paris et immortalise ce sujet dans de nombreuses œuvres.
Un témoignage d’un thème emblématique de la peinture impressionniste
Chef-d’œuvre de l’art français de la seconde moitié du XIXe siècle, Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme est sans doute l’une des toiles les plus emblématiques de l’ensemble présenté par Caillebotte lors de la quatrième exposition du groupe impressionniste en 1879. Elle témoigne de la maîtrise du cadrage par le peintre qui utilise un effet de perspective audacieux
« pour donner l’impression au spectateur de faire partie du tableau »,
précise le « Journal officiel », et marque l’évolution du style de Caillebotte, qui tend au fil des années vers une peinture de plein air, plus colorée.
Si le musée d’Orsay conserve déjà un des chefs-d’œuvre emblématiques du peintre, collectionneur et mécène des artistes impressionnistes,Les Raboteurs de parquet (1875), l’institution ne possédait pas jusqu’à présent d’œuvre aussi importante de sa période dédiée aux sports nautiques. Resté dans les collections familiales de l’artiste jusqu’à nos jours, Partie de bateau ou Canotier au chapeau haut de forme a été présenté en 2011 dans l’exposition « Dans l’intimité des frères Caillebotte » au musée Jacquemart-André à Paris (et mis en parallèle avec une photographie d’un canotier prise par Martial caillebotte), ou encore en 2014 dans l’exposition « Caillebotte à Yerres au temps de l’impressionnisme » organisée à la Propriété Caillebotte à Yerres.
Une tournée nationale avant une grande rétrospective Caillebotte
« Devait-on rester indifférent à ce qu’un tel chef-d’œuvre quitte notre pays pour l’étranger ? », questionne Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH. Pour son sixième mécénat pour un trésor national, l’entreprise a collaboré cette fois-ci avec l’État et le musée d’Orsay pour « mener cette opération commando », telle que la qualifie Christophe Leribault, président de l’institution, et acquérir en 30 mois ce record des achats pour un trésor national français.
Pour la première fois en France, un trésor national fera une tournée dans les musées de l’Hexagone pour offrir à tous et à toutes la chance de pouvoir le contempler. L’itinérance de la Partie de bateau commencera en 2024 au musée des Beaux-Arts de Lyon, les étapes suivantes seront annoncées prochainement par le musée d’Orsay. À l’occasion de l’anniversaire de la première exposition de l’Impressionnisme (qui a eu lieu le 15 avril 1874), plusieurs événements dans une vingtaine de musées célébreront les peintres à l’origine du mouvement artistique. La Partie de bateau sera l’œuvre phare d’une grande rétrospective consacrée à Caillebotte qui se déroulera au musée d’Orsay en septembre 2024. L’exposition voyagera ensuite au Getty Museum de Los Angeles et au Art Institute de Chicago. Cette grande rétrospective réunira notamment le legs Caillebotte et marquera le 130e anniversaire de la mort de l’artiste. Toute une série de manifestation qui permettront de
« mieux faire prendre la mesure du génie de Caillebotte »,
souligne Rima Abdul Malak.
Jusqu'au 23 janvier, le musée du Louvre met en lumière les chefs-d'œuvre de la nature morte dans son exposition événement « Les Choses » HALL NAPOLÉON Commissaire : Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l'art Une histoire de la nature morte depuis la Préhistoire ( vidéo de la conférence - 1 h 07) Avec la collaboration de Thibault Boulvin et Dimitri Salmon Vidéo du scribe accroupi (18 mn) avec Laurence Bertrand Dorléac
Les Choses
Une histoire de la nature morte
On photographie des choses pour se les chasser de l’esprit
Franz Kafka
Une vision nouvelle
André Serrano 1984
La nature morte retrouve enfin les honneurs d’une grande exposition parisienne, 70 ans après la dernière rétrospective à l’Orangerie en 1952. Conçue par Laurence Bertrand Dorléac, cette exposition d’auteure propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur et dont l’intitulé français, né tardivement au XVIIe siècle, n’a jamais satisfait personne. L’expression « nature morte » rend mal compte d’un genre très vivant, qui est, au fond, un agencement de choses en un certain ordre assemblées par l’artiste.
Jean Siméon Chardin, Pipes et vases à boire dit la Tabagie, vers 1737
Carte blanche
Cette carte blanche réunit près de 170 œuvres, prêtées par plus de 70 institutions et collections privées parmi les plus prestigieuses. Dans une promenade en quinze séquences chronologiques et thématiques, les œuvres, représentant tous les médias (de la peinture à la vidéo, en passant par la sculpture, la photographie et le cinéma), dialoguent entre elles, au-delà du temps et de la géographie, jusqu’à l’époque contemporaine. Comme un prélude à l’exposition, l’œuvre monumentale de l’artiste camerounais Barthélémy Toguo,
Le Pilier des migrants disparus
Barthélémy Toguo, le Pilier des Migrants disparus
se déploie sous la Pyramide. Les grands ballots colorés en tissus africains de Barthélémy Toguo sont magnifiques mais sa longue cordée de bagages improvisés avec des matériaux de fortune nous invite aussi à réfléchir à l’exil. Ils nous rappellent à leur façon ce que devient au quotidien notre histoire contemporaine traversée de tous les déplacements forcés des réfugiés du monde qui tentent le voyage vers un monde habitable au péril de leur vie. Souvenir plus lointain de la traite et de l’esclavage ? Ils sont en tout cas les signes de toutes les trajectoires périlleuses d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient les guerres, la famine, la misère et les catastrophes écologiques. La représentation des choses, dont on retrouve des témoignages dès la Préhistoire, offre une formidable plongée dans l’histoire. Les artistes ont, en effet, été les premiers à prendre les choses au sérieux. Ils ont reconnu leur présence, les ont rendues vivantes et intéressantes en exaltant leur forme, leur signification, leur pouvoir, leur charme, ont saisi leur faculté à donner forme à nos peurs, à nos croyances, à nos doutes, à nos rêves, à nos désirs, à nos folies.
Arcimboldo, l’automne, 1573
L’exposition entend rétablir un dialogue entre ce genre perçu comme suranné et le public : la nature morte est l’une des évocations artistiques puissantes de la vie sensible. Parce que les êtres humains vivent avec les choses et y sont attachés, parce que les choses occupent une place déterminante dans les vies et les imaginaires, la nature morte dit beaucoup de nous et a beaucoup à nous dire. Elle raconte notre relation avec les biens matériels, qui ne sont pas réductibles à leur matérialité mais qui sont chargés de signification.
Italie, Faenza ou Pesaro, Chauffe-mains en forme de livre fermé, 1490/1510
La nature morte de l’Antiquité au XXe siècle
La dernière grande manifestation autour de la nature morte, La nature morte de l’Antiquité au XXe siècle, fut organisée en 1952 à Paris par Charles Sterling, conservateur au Louvre. La présente exposition rend hommage à ce grand historien de l’art ; il ne s’agit pourtant pas d’un remake, mais de repartir de nos savoirs et de notre mentalité contemporaine. Le point de vue intègre tout ce qui a renouvelé les techniques de représentation et les perspectives, tant en histoire de l’art ancien et contemporain, qu’en littérature, poésie, philosophie, archéologie, anthropologie, science ou écologie.
Esther Ferrer, Europortrait 2002 photographie
L’éternel dialogue entre les artistes du présent et du passé
Elargissant les frontières chronologiques et géographiques, l’exposition ouvre des fenêtres sur d’autres cultures qui ont représenté les choses en majesté, y compris quand elles n’étaient plus montrées pour elles-mêmes dans l’Occident chrétien – du VIe au XVIe siècle. Elle revisite le genre de la nature morte, dans la perspective de l’éternel dialogue entre les artistes du présent et ceux du passé, dans un renouvellement permanent du regard : des haches préhistoriques au readymade de Duchamp, en passant par les agencements étonnants d’Arcimboldo, de Clara Peeters, Louise Moillon, Zurbarán, Chardin, Anne Vallayer-Coster, Manet, De Chirico, Miró, Nan Goldin, Ron Mueck et bien d’autres.
Ron Mueck
Les choses n’ont pas de signification : elles ont une existence.
Fernando Pessoa
Le code et la liberté
La représentation des choses par les artistes s’imprègne d’une grande variété de pratiques et d’idées, de croyances et de sentiments, qui inspirent les mouvements de la société autant qu’elles ne s’en font l’écho. À l’intérieur d’un code reconnu voire rebattu, la simplicité des choses invite les artistes à des libertés formelles inouïes.
Luis Melendez
Défis et Droits
Le genre de la nature morte doit également être reconsidéré à la faveur de l’attachement contemporain aux choses ainsi qu’aux relations nouvelles qui s’établissent entre le vivant et le non-vivant. Cette exposition contient forcément les préoccupations d’aujourd’hui : les défis écologiques, les nouveaux droits des animaux et des choses (des forêts en particulier), tandis que certaines persistances, comme celle du thème de la Vanité, révèlent des vérités anthropologiques profondes.
Andreï Tarkovski, Stalker 1979
La structure
La structure diachronique choisie pour le parcours de l’exposition a l’avantage de mettre en évidence les tournants dans l’histoire des représentations. Elle ménage aussi les rapprochements indispensables entre les œuvres d’époques différentes. Trois périodes sont particulièrement propices à l’abondance des choses représentées : l’Antiquité, les XVIe-XVIIe siècles et les XXe-XXIe siècles.
Mon coup de coeur ci-dessous
Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit. Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain.
Horace
Qian Zuan, dans le style des Oeillets 1314, encre sur soie
Informations pratiques
Horaires d’ouverture de 9 h à 18 h, sauf le mardi. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h45 Réservation d’un créneau horaire recommandée en ligne sur louvre.fr y compris pour les bénéficiaires de la gratuité. Gratuit pour les moins de 26 ans citoyens de l’Union européenne.
Accès Métro 1 ou bus 72 arrêt Louvre Rivoli
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Nom : Barth Prénom : Guillaume Profession : Artiste multidisciplinaire Spécialité : Les arbres Signe Particulier : Ecosophiste, poète, chercheur
« Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble. » G.B.
Comment êtes-vous venus à l’art ?
Depuis très jeune, avec une sensibilité exacerbée je pense avoir hérité de l’âme d’un poète. Un parcours scolaire atypique, après un bac scientifique « contre nature » qui s’est orienté vers un cursus de création ( Deug 1 Arts plastique March Bloch 2004 – deug 1école d’architecture de Strasbourg 2005 – DNAP ESAD Strasbourg 2010 – DNSEP ESAD Strasbourg 2012.)
Depuis quand dessinez-vous ?
Je dessine depuis l’age de 3 ans!
Vos parents, la famille ?
J’ai découvert après le décès de mon grand-père ( Robert Barth ) qu’il a étudié la sculpture à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg dans les années après la seconde Guerre Mondiale. Tout cela était un secret bien gardé.
Comment définiriez-vous votre travail ?
Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble. Je me définis avant tout comme sculpteur, cependant mes travaux existent à travers différents médiums. Il n’y a pas de matériau privilégié mais plutôt une méthode de recherche semblable dans l’élaboration de mes projets. À l’origine, il y a toujours une intuition, ressource élémentaire de chaque proposition. D’après mon expérience l’oeuvre préexiste, c’est-à-dire qu’elle se trouve dans une temporalité différente, dans un autre espace avant d’habiter le réel. Mon travail consiste, entre autres, à faire émerger cette forme et à lui constituer une histoire pour la faire apparaître. C’est un travail d’exploration. Il s’inscrit dans des cycles, il n’est pas prévisible, mais il est néanmoins nécessaire car répondant à un besoin d’introspection. Mon travail est celui d’un chercheur, je me considère comme « non spécialiste » ou spécialiste d’une discipline à venir.
Faites-vous des dessins/essais préparatoires ?
Oui! Il y a souvent même plusieurs mois ou plusieurs années depuis l’idée à la naissance de la forme.
Quitter la Terre 2014, 30 dessins au coprin noir d’encre (Coprinopsis atramentaria) sur papier cartonné
Quand travaillez-vous ?
Je travaille tout le temps!
A quel endroit ? maison, atelier ?
Il n’y a pas de lieu défini, mon atelier est partout, le train, la forêt, le coin d’une table d’un bistro, la table basse du salon, l’établi de mon grand-père.
Baumschule
Avez vous des horaires définis ?
Je devrais apprendre à respecter des horaires mais je n’y arrive pas 🙂
Vos maîtres ?
Je dois énormément à ma formation à l’école, je pense à mes professeurs Pierre Mercier et Manfred Sternjackob mais aussi plus récemment Valérie Jouve qui m’a accompagné au Fresnoy (2019-2020)
Vos références littéraires ?
Borges, Carl Gustav Jung, Jérôme Rothenberg, Philippe Descola, Ahamdou Ambaté Bâ
Qu’est devenu votre travail pendant le confinement ?
J’ai pu me concentrer pendant trois mois sur la sculpture l’oracle du Nord, les larmes des Arbres. Écouter la forêt sans entendre les bruits de la route, quel bonheur le confinement
Nouvelle Forêt 2020, 2021, 2121
Que cherchez-vous à exprimer dans votre travail, qui ne serait pas possible avec des mots La transcendance*
Quand avez-vous décidé d’exposer votre travail ?
En 2009, première exposition durant la biennale de Sélestat invité par Philippe Piguet.
J’ai croisé, Guillaume Barth la première fois, pour « DEYE NAWE« à la Chapelle St Quirin de Sélestat, en 2011, un visage de petit prince, présentant une performance incroyable
Cette pandémie a-t-elle agit sur votre travail ?
Oui, c’est un évènement dans l’histoire de l’humanité, il y a un avant et un après
Qu’est-ce que vous avez envie de partager ?
J’ai envie de partager mes expériences et l’énergie qui s’y déploie
Cérémonie du thé de Safran,
Les artistes doivent-ils être le reflet des sentiments, de la vision de leur époque ?
Ils le sont par essence et de part leurs histoires, leurs subjectivités.
Quelle est votre plus belle rencontre en art ?
Il y en à plusieurs, je pense à Bebson de la Rue artiste Congolais de Kinshasa, une grande leçon de poésie pur et d’humilité!
Une devise ?
Faire confiance à son intuition
Une définition de l’art
J’aime beaucoup celle de Glenn Gould:
L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une sécrétion momentanée, mais la construction, sur la durée d’une vie, d’un état d’émerveillement et de sérénité.
*Définition transcendance : La transcendance désigne le fait que tout être ou toute chose dépend d’un principe extérieur, situé « au-delà ». Ce principe supérieur est inconnu et difficilement accessible.
Introduction d’Estelle Pietrzyk,
Directrice du musée MAMCS
Des déserts de sel de Bolivie aux peuples des rennes de Mongolie, du Québec au Sénégal en passant par l’Iran, Guillaume Barth poursuit une trajectoire peu ordinaire, qui décourage une lecture « classique » du parcours du jeune artiste — école / diplôme / résidence / exposition /publication — car ce parcours vient s’entrecouper de moments mystérieux, plus proches de l’anthropologie que de la pratique artistique. Ces moments gardés secrets par l’artiste viennent nourrir une démarche, qui regarde volontiers du côté du spirituel tout en s’incarnant dans des matériaux simples qui incluent aussi une dimension de fragilité en invitant aussi le sel, des arbres vivants ou encore des pièces de tissus. (…)
Projet Elina 2013-2015
Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ? Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina), un film (Le deuxième monde, Elina) et un livre.
extrait du texte de Elina (vidéo), 2010 Marie Terrieux, directrice de la fondation François Schneider.
Nid pour un Homme
installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal
installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal
Crocus Sativus
Crocus Sativus, fleur du bonheur, 2018-2021 2018, photographie dans le désert de Korahsan Iran
L’oeil de Simorgh 2018-2018
« Guidés par la Huppe de Salomon, les oiseaux sont une métaphore de l’âme. Ils sont en quête de l’être suprême, Simorgh, oiseau mythique, manifestation visible du divin. Par-delà sept vallées, du désir, de l’amour, de la connaissance, de la plénitude, de l’unicité, de la perplexité, du dénuement et de l’anéantissement, seul trente oiseaux parviennent au bout du chemin. Ils ne trouvent en Simorgh que le reflet d’eux mêmes, car la divinité, en réalité invisible, se manifeste dans le cœur, miroir de l’âme. Les âmes oiseaux comprennent alors qu’il faut s’anéantir soi-même, mourir pour renaître, devenir rien pour devenir tout. »
Simorgh en Perse signifie trente oiseaux. Projet imaginé d’après le poème soufi, Le Cantique des Oiseaux, Farîd oddîn’Attâr, 1177, Iran
2018, installation de 30 oiseaux en métal cuivrés et disque en bois concave recouvert de miroirs à la feuille d’argent 150 cm de diamètre. crédit photo Émilie Fux
Concert Pour Une Nouvelle Forêt
GB A l’automne 2016, je parcours la Forêt de Stuttgart en Allemagne, où des changements de températures provoquent la germination des glands sous un chêne en particulier. J’y recueille 148 graines pour les préserver du gel. Ces glands sont mis en terre dans des pots dans l’atelier le 25 octobre 2016. La « Baumschule » prend ainsi naissance. Ce terme allemand désignant la pépinière est issu de la combinaison des mots « Baum », l’arbre et « Schule », l’école. À la fin de la résidence, 134 jeunes arbres sont sortis de terre. L’expérience de la nature revêt alors une dimension particulière à mesure qu’une Nouvelle Forêt pousse dans mon atelier.Durant deux années, nous collaborons étroitement avec le musicien et compositeur Thibault Bru et la pianiste virtuose Neus Estarellas. Le Concert pour une Nouvelle Forêt est une oeuvre évolutive se déclinant en plusieurs compositions. La musique exprime la singularité de chaque arbre au fil de sa croissance et des saisons ainsi que la communication et l’influence réciproque des arbres et de leur environnement. Comme un dialogue imaginé entre les Arbres. Le prix Bullukian 2018 récompense l’oeuvre Concert Pour Une Nouvelle Forêt et permet de réaliser la pièce lors d’une exposition avec un concert événement joué pour les Arbres dans le jardin de la fondation à Lyon le 5 juin 2019.
Voyage vers hyperborée
2020, installation produite au Studio National des Arts Contemporains du Fresnoy, photographie du tournage au Québec février 2020
L’Arbre Bleu
2019, tissus en coton bleu 9 bloc de granit en cercle, installation imaginée pour le vénérable Paulownia, biennale Sélest’art
Ataraxia – Sōlārī est une activation de sculptures imaginées et présentées par les artistes plasticiens
Guillaume Barth (Strasbourg, France) et Cesar Urrutia (CDMX, MX). À travers ces pièces, les artistes affirment un processus artistique comme moyen de guérison et de résilience. Ces oeuvres tentent de dépasser les circonstances dans lesquelles l’angoisse, la peur et la mort sont venues redéfinir nos réalités.
C’est dans cette perspective que les artistes ont commencé à travailler sur le développement de processus créatifs, les amenant à explorer les anciennes pratiques rituelles indigènes comme voie de guérison et de régénération.
Ces pièces ont pour vocation de rapprocher le public avec les notions de sérénité et de renouveau à travers une activation dans laquelle les protagonistes sont à la fois spectateurs et acteurs.
Lors de leur première rencontre, début décembre, les deux artistes proposés ont eu la même idée: construire une sculpture rituelle en utilisant ces concepts. Cette coïncidence apporte une dynamique particulière à la création de cette œuvre.
Ataraxia – Sōlārī s’est activée le 7 février pour l’inauguration de la Farmacia del Arte à Mexico Manuel María Contreras 71, Col San Rafael,CDMX
Le film Ataraxia – Sōlārī est la trace de cet événement il a été produit en Collaboration spéciale pour la réalisation du film et la bande son de la performance avec Carlos Edelmiro, Phonolab et Rodriguo Morales Vostok.
Tout ça parce que je suis tombée du lit, (moi aussi j’ai ri d’abord) sur ma valise ouverte. C’était à Paris le 10 mai. J’ai eu un peu mal au genou. Cela s’est aggravé de jour en jour. Du coup j’ai fait l’impasse sur les ateliers ouverts et autres expositions. Mon psy prétend que cela s’est produit suite à un cauchemar. En effet cela se transforme en cauchemar…
J’arrive toute guillerette pour le Breakfast des VIP (Champagne et viennoiseries) J’opte pour un café, je me tourne vers la serveuse qui me tend le café, c’est là qu’une immense douleur au genou, me foudroie. Je reste debout en priant le ciel de ne pas m’effondrer devant l’assistance si chic, et de les asperger avec mon café. Solidaire immédiatement ils me prennent le café des mains, et m’accompagnent vers une chaise. Je ne me souviens plus si j’ai laissé échapper un gros mot, je crois que oui, je les ai remerciés. Un ami qui m’accompagnait est allé au poste de secours de la foire. Accueilli, par une infirmière qui parlait le français, il a appris qu’il n’y avait pas de médecin de garde.
Acte 2
Contre la remise de sa CI, on lui a proposé un fauteuil roulant. Nous voilà parti pour la visite et pour le déjeuner. Puis décidant d’appeler mon assurance carte World Elite premium (je précise pour la suite), pour être « rapatriée » chez moi, j’apprends qu’il me faut absolument une attestation d’un vrai médecin. C’est là que ça se corse. Attente au téléphone, charge de la batterie qui diminue dangereusement, j’essaie de discuter, rien à faire, je suis dans l’obligation d’aller aux urgences suisses. Tout d’abord, mon interlocutrice, me répond qu’il y a une franchise dans mon cas, puis quand je précise que je suis à Bâle, en Suisse, à 35 km de mon domicile, elle ignore tout de Art Basel et me fait patienter pour le service médical qui ne répond pas pendant 25 mn. Pistoleto Je rappelle, enfin j’ai le service médical qui précise que c’est un médecin que je dois voir, ou alors ils ne s’occupent de rien, si je ne veux pas comprendre que c’est tant pis pour moi !
Acte 3
Sur le conseil de l’infirmière de la foire, je fais appel à un taxi, (elle dit que les pompiers c’est + cher) Elle me pousse jusqu’au taxi et récupère le fauteuil. Il me mène aux urgences de l’hôpital universitaire de Bâle. Généreux, il me soutient pour sortir du taxi, mais il n’y a personne pour l’accueil, il faut aller jusqu’à l’admission. Je vois un peu plus loin des pompiers, je les appelle au secours. Ils parlent le français et viennent du Doubs, ils ont déposé un malade. Ils demandent un chaise roulante pour moi. Il n’y a pas de chaise roulante aux urgences. Ils m’assoient sur une chaise normale. Puis tout d’un coup arrive une chaise. Un infirmier me reçoit, pour les contrôles d’usage, masque, température, tension etc… Puis on me pose devant l’admission, où je réponds à toutes questions que l’on me pose, même à celle qui demande, qui prévenir au cas où …. Puis il est question de procéder à une radio, dans l’attente, on me pose dans un cagibi, je demande à boire. Puis un infirmier me cherche pour la radio. il doit descendre la planche où je dois m’étendre, il enlève mes chaussures, s’empêtre dans les doubles noeuds de mes tennis, puis il m’enlève le pantalon, là je suis prise d’un fou rire nerveux, lui toujours professionnel ne comprend certainement pas mon rire. Il procède à la radio, me remet mon pantalon, pas les chaussures qui sont posées sur ma chaise. Puis direction cagibi dans l’attente du médecin qui doit révéler le diagnostic Au bout d’un certain temps arrive le docteur, un suisse, qui m’explique que je n’ai rien, puis il va faire appel à son chef qui lui, parle le français. Le médecin chef, qui comme tout chef est très occupé, m’explique qu’on va me donner un cachet pour la douleur, et que l’on va me faire un TAC, j’ai compris plus tard que c’est un scanner. On me met dans la salle d’attente du Scanner, je suis seule. Attente de 45 mn, j’atterris dans la salle du scanner. Là on pénètre dans un espèce de tunnel pour 2 mn dit-elle. De temps en temps mon téléphone sonne mais il est loin. La dame, à ma demande me conduit aux toilettes, la chaise ne veut pas entrer dans les toilettes, en poussant un peu on y arrive. Pour ressortir c’est le même cirque. On me reconduit chez les 2 médecins. Le médecin assisté d’une infirmière tente de m’allonger, sur une table d’examen, je retombe lourdement sur mon fauteuil. Je comprends que l’infirmière grogne en suisse : elle a 2 jambes non ? Résultats des courses, à part un peu d’arthrose, je n’ai rien. J’ai un léger … doute, aurait-on scanné la jambe gauche ? Alors que c’est la droite qui est douloureuse. On me met debout, je ne tiens pas et j’ai mal, on me donne 2 béquilles, encore moins, je prends une leçon de marche avec béquilles, par le chef entouré d’assistants. Sont-ils là pour me rattraper en cas de chute ? Ou mieux, comme c’est un hôpital universitaire, pour suivre la leçon du chef. Puis le médecin chef me dit : si vous avez trop mal et si vous n’arrivez pas à marcher, on vous garde ici. Panique dans ma tête, je réussis, allez savoir pourquoi, après avoir avaler le médicament, à marcher avec une béquille. Je peux partir, non sans avoir à régler une facture. Mais personne ne sait combien je leur dois. Au moment de régler avec ma montre connectée, le terminal est un peu loin, je tire dessus, le système se met en panne. Les agents sont tenus de le réinitialiser, je paye.
Acte 4
Puis c’est l’attente du taxi, qui me conduit au-delà de la frontière où m’attend Véronique Arnold, qui y a garé sa voiture. Elle était à Art Basel, en vélo, où elle expose
Arrivées à Mulhouse, elle m’a hissée jusqu’au 3e étage de mon appartement, avec force béquille. Je ne vous raconte pas la stupéfaction de mon mari quand il m’a vue !
Je remercie, mes 2 accompagnateurs solidaires, qui ont eu une patience infinie avec moi.
Retour à domicile
De retour à Mulhouse, après les urgences de Bâle du 14/6 réclamées par mon assurance , je consulte ma généraliste. Elle souhaite voir le résultat des examens de Bâle et dans le doute et cette attente elle m’envoie faire une IRM. Le premier radiologue consulté me fixe RDV au 21/7/ le 2e au mois de septembre et me demande de venir m’inscrire chez lui, ou d’envoyer quelqu’un à ma place Les autres ne répondent pas au tél. Il faut savoir que j’habite un 3e étage sans ascenseur, et que je marche avec une béquille, pour épargner le genou droit douloureux.