Vladimir Velickovic à l’espace Malraux de Colmar

Vladimir Velickovic peintre, dont le talent est maintenant reconnu mondialement, est né à Belgrade, en 1935. C’est très jeune qu’il fait l’expérience de la tragédie au quotidien.
Lorsque l’on pénètre dans l’espace Malraux de Colmar, on a le sentiment d’arriver juste après le carnage, dans un paysage dévasté, apocalyptique, les corps torturés, le feu couvant encore, dont le rouge répond au sang des gisants. La violence est partout, l’horreur vous prend aux tripes, on s’attend à une odeur de brûlé, de gémissements, le silence s’impose.

Les cadavres abandonnés par la guerre et ses incommensurables ravages, dont il gardera la conscience jusqu’à l’infinitésimal, l’horreur, dans toute sa profondeur existentielle, sera  son matériau et ne le quittera plus ; pas une toile, pas un dessin qui ne soit pas l’expression de cette réalité crue. Les cartels montrent des titres courts, mais éloquants :
Blessure, Corbeaux, Feu, Tête, Crochet, Exit

Vladimir Velickovic

Puis on entrevoit les références à Grünewald, la crucifixion, les mains du Christ, Bacon, la couleur de la chair, les corps torturés, Goya, les corbeaux, la violence, le rouge et le noir, le gris des nuages, les corps mutilés d’Otto Dix. Toute une vie à peindre la souffrance, la mort, le sang, l’arbitraire, l’insoutenable, pour nous rappeler l’évidence : la permanence de la barbarie. L’artiste nous montre toute la cruauté du monde, peintre de la douleur et de la violence, sa palette va a l’essentiel, virtuose cependant dans le traitement des corps, le rouge sang de la violence, le noir et le gris du ciel. En effet comment imaginer un tel désastre sous un ciel bleu, et pourtant …. L’artiste témoin des atrocités des troupes nazies dans Belgrade, est pourtant serein avec un regard intense.
Vladimir Velickovic – Exit

On ne sort pas indemne de cette confrontation.

A l’occasion de l’exposition à l’espace Malraux, le musée Unterlinden expose exceptionnellement « la Poursuite » tableau de Vladimir Velockovic.
Valdimir Velickovic

Un très gros volume de grande qualité, faisant office de rétrospective de son œuvre, de 1953 à aujourd’hui, vient de paraître aux éditions Gourcuff Gradenigo (2013).
jusqu’au 20 octobre 2013
espace d’art contemporain Malraux
4, rue Rapp 68000 Colmar
du mardi au samedi de 14 à 19 h
dimanche de 14 h à 18 h
entrée libre
photos de l’auteur courtoisie de Vladimir Velickovic

Un écrin méditerranéen pour l’oeuvre de Chagall

« Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir » Marc Chagall
Dès 1969, le ministre de la Culture, André Malraux, décide la construction d’un musée pour conserver le Message Biblique après sa donation à l’Etat. Celle-ci débute en 1970 sur un vaste terrain, offert par la Ville de Nice, où était édifiée une villa du début du siècle en ruine. Chagall suit avec intérêt le projet : c’est lui qui demande qu’un auditorium fasse partie des salles prévues. Il souhaite également enrichir le bâtiment en ajoutant les vitraux de l’auditorium et une mosaïque qui entraîne la modification des axes de circulation du musée.

Musée Chagall vitraux

En 1973, l’artiste est présent pour l’inauguration du musée national Message Biblique Marc Chagall, avec André Malraux et le ministre de la Culture de l’époque, Maurice Druon. Jusqu’à sa mort en 1985, Marc Chagall a accompagné les premières années de la vie de l’institution. Il est présent aux inaugurations d’expositions et lance, grâce à ses relations amicales, une prestigieuse politique de concerts.
Musée Chagall mosaïque

Après la mort de Chagall, le musée bénéficie du dépôt d’une partie importante de la dation (procédure qui permet le paiement en oeuvres d’art des droits d’héritage. La dation Chagall a comporté plus de 300 oeuvres) . De nouvelles acquisitions enrichissent peu à peu les collections et, grâce à l’appui des héritiers du peintre, le musée devient monographique à part entière, témoignant à la fois de la spiritualité de l’œuvre de l’artiste et de son inscription dans les courants artistiques du XXème siècle.
En 2005, le musée change donc de nom et devient musée national Marc Chagall.
Le Message Biblique

clic pour lire le texte

Chagall commence à travailler sur le Message Biblique au début des années cinquante, d’abord pour rendre vie à la Chapelle du Calvaire, à Vence, où il vit entre 1949 et 1966. Avec l’avancement du travail, il préfère détacher l’ensemble d’une religion particulière et décide finalement de l’offrir à l’Etat français en 1966. Le cycle comprend les douze tableaux illustrant la Genèse et l’Exode, les deux premiers livres de la Bible, et un ensemble de cinq peintures évoquant Le Cantique des Cantiques. Un salle particulière dédiée à sa deuxième épouse Vava est extrêmement émouvante.

A Vava, ma femme, ma joie et mon allégresse

Chagall Cantique des Cantiques

Pour les douze premiers, Chagall choisit d’illustrer, avec une grande précision par rapport au texte biblique, les épisodes qui mettent en valeur les relations entre l’homme et Dieu. La répartition des tableaux sur les murs de la salle où ils sont exposés, qui ne respecte pas le déroulement historique de ces épisodes, mais s’appuie sur des correspondances formelles et religieuses, a été décidée par l’artiste lui-même.
Chagall Adam et Eve Chassés du Paradis

La nouvelle exposition au musée Chagall intitulée « Chagall devant le miroir autoportraits, couples et apparitions »  16 juin – 7 octobre 2013
Ouvert tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre
DE NOVEMBRE A AVRIL
de 10 h à 17 h
Musée national Marc Chagall
Avenue du Docteur Ménard
06000 Nice
Accueil-standard  T  : + 33 (0) 4 93 53 87 20
F : + 33 (0)4 93 53 87 39
Accès :
Aéroport Nice Côte d’Azur
Gare S.N.C.F.
Bus n° 22  arrêt « Musée Chagall » ligne 22 (au 01 01 12)
Bus n° 15 arrêt « Musée Chagall » ligne 15 (au 29 08 11)
Parking : stationnement gratuit pour les autocars et voitures
Accès handicapés, toilettes handicapées.
photos de l’auteur

Andy Warhol « L’ombre de la lumière »

Présentation de la Collection de la Fondation Beyeler
En coopération avec la Collection Bischofberger et la Collection Daros
8 juin – 22 septembre 2013

Andy Warhol, Joseph Beuys, 1980; Sérigraphie et poussière de diamant sur acrylique sur toile, 101,5 x 101,5 cm; © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / 2013, ProLitteris, Zurich; Photo: Robert Bayer, Basel

Au sein de la nouvelle présentation de la Collection Beyeler, en place à partir du 8 juin, la Fondation Beyeler consacrera trois salles à des œuvres d’Andy Warhol.
« L’ombre de la lumière » s’interroge sur le rôle de ce double concept dans la création tardive de l’artiste américain et expose sur 600 mètres carrés des pièces appartenant à de grandes collections suisses.
Les œuvres de la Collection Beyeler se verront ainsi complétées par des prêts de la Daros Collection (Zurich), de la Collection Bischofberger (Zurich) et d’un autre prêt consenti par une collection particulière, suisse elle aussi. Les deux prêts internationaux du Andy Warhol Museum (USA), le film Empire (1964) et l’installation spatiale Silver Clouds (1966), enrichissent ultérieurement cet ensemble.
Cette réunion d’œuvres électrisantes de Warhol élucide fort bien le concept de clair-obscur encore mis en relief par l’éclairage différencié des trois salles d’exposition. On prend ainsi conscience du caractère de plus en plus sombre de la création tardive d’Andy Warhol, une évolution qui ne touche pas seulement la surface des œuvres mais leur contenu. Ce point apparaît avec une netteté toute particulière dans les deux pièces de grand format que sont Sixtythree White Mona Lisas (1979) et Big Electric Chair Painting (1980), qui captivent immédiatement le spectateur par leur 11 mètres de long environ et font partie de la série intitulée « Retrospectives and Reversals ».
Andy Warhol
Self-Portrait, 1967
Sérigraphie et acrylique sur toile, 200 x 177cm
© The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / 2013, ProLitteris, Zurich
Photo: Robert Bayer, Basel

 
L’idée de départ de « Retrospectives and Reversals » consistait à sélectionner les détails majeurs de dix des plus célèbres travaux de Warhol et à les rassembler dans différentes œuvres. L’artiste a donc réuni les extraits de cette sorte de « Top Ten » de sa création pour réaliser de nouveaux tableaux, créant un effet de distanciation par le procédé d’inversion. D’où une puissante transformation du motif, encore intensifiée par sa multiplication. L’emploi de la lumière et des ombres prête une importance accrue à cette série ; Warhol avait pourtant déjà exploré la lumière « cachée » de pierres précieuses dans sa série « Gems » (pierres précieuses) et la sombre luminosité des négatifs dans sa série
« Shadows » (ombres). Warhol a exploité ces expériences antérieures dans
« Retrospectives and Reversals », une série qui est au cœur de cette exposition et révèle l’orientation mélancolique que prend l’œuvre de l’artiste durant cette période. L’exposition Andy Warhol fait partie de la présentation de la Collection et a pour commissaire Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, Catherine Iselin en est le commissaire adjoint.

On peut la voir du 8 juin au 22 septembre 2013 dans les salles 20-22 du Souterrain ainsi qu’au Jardin d’hiver de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
 
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
 
 
 

Sommaire de juin 2013

 

Lisa Lyon – Robert Mapplethorpe 1982

02 juin 2013 : Max Ernst – rétrospective à la Fondation Beyeler
04 juin 2013 : Carte blanche  à Zilvinas Kempinas au musée Tinguely
07 juin 2013 : Daniel Gustav Cramer investit La Kunsthalle de Mulhouse
08 juin 2013 : Play & Replay, première biennale  de la photo à Mulhouse
12 juin 2013 :  Kaputt – Maurizio Cattelan
13 juin 2013 :  Alexander Calder – Arbres – Désigner l’abstraction
17 juin 2013 :  Art Basel 2013
20 juin 2013 : Musée Fernand Léger à Biot
26 juin 2013 : Un festival de couleurs: Emil Nolde au musée Frieder Burda à Baden-Baden

Un festival de couleurs: Emil Nolde au musée Frieder Burda à Baden-Baden

La grande exposition d’été programmée au Musée Frieder Burda du
15 juin au 13 octobre 2013 est intitulée
« Emil Nolde. La splendeur des couleurs ».
C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’un événement de cette ampleur est dédié à Nolde en Allemagne du Sud. On y voit cinquante-huit toiles et vingt-deux aquarelles provenant de toute la période créatrice de l’artiste. L’exposition est organisée en coopération avec la Fondation Nolde-Seebüll et placée sous le commissariat de Manfred Reuther, ex-directeur de la Fondation.

Emil Nolde Grosser Mohn (rot,rot, rot) 1942 Oilfarben auf Leinwand 73.5 X 89.5 et Manfred Reuther

Emil Nolde (1867-1956) compte parmi les peintres majeurs de l’expressionnisme allemand. Les thèmes essentiels de son univers artistique sont présentés dans le cadre d’une rétrospective de grande ampleur qui montre outre des paysages, des représentations de personnages et des portraits ainsi que des motifs religieux et des impressions rapportées de son voyage dans les mers du Sud. Des toiles aux couleurs énergiques nous révèlent toute la diversité du monde imaginaire d’Emil Nolde avec, en arrière-plan de cette diversité, une constante : la force émotionnelle de la couleur.
Manfred Reuther : « Dès ses débuts, l’évolution artistique de Nolde s’est confondue avec la recherche de la couleur, son véritable moyen d’expression, maîtrisé avec une virtuosité croissante. » De son côté, Nolde affirme :
« Les couleurs, c’était mon bonheur. On aurait dit qu’elles aimaient mes mains. »
 
Emil Nolde
Tropensonne 1914
Ölfarben auf Leinwand
71 x 104,5 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

 
 
Ses toiles et aquarelles joyeuses parlent de son attachement à la nature et de sa quête d’une humanité originelle. Rouges éclatants, bleus intenses, noirs profonds, mauves puissants : telle est la palette vigoureuse avec laquelle Emil Nolde compose ses paysages romantiques et ses marines mouvementées.
« J’aime la musique des couleurs. »
Manfred Reuther explique : « Dans l’évolution artistique de Nolde, la découverte de la couleur n’est pas un événement venu de l’extérieur : elle n’a été ni transmise par des conseils d’enseignants ni inspirée par des courants contemporains. C’est, chez l’artiste, une attirance forte qui s’est révélée de bonne heure, un don inné, une prédisposition naturelle qui ne demandait qu’à s’épanouir. Dès son enfance, le jeune Nolde a conscience de son intime besoin de création et de ses dons artistiques. Au pasteur du village, il confie son désir de devenir artiste peintre. Dans son autobiographie, il se souvient de ses premières tentatives de coloriste :
“À l’école, j’avais colorié toutes les illustrations de mon livre d’histoire biblique ; déjà, je vivais continûment dans le ravissement que me procuraient les couleurs.”
Emil Nolde
Tänzerin und Harlekin 1920
Öl auf Leinwand (Rupfen)
85,5 x 100 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Dépourvu de matériaux adaptés à son talent, il invente des expédients, exécutant ses premiers essais de peinture avec des jus de baies de sureau et de betteraves rouges. Ses parents semblent s’être aperçus d’une attirance particulière chez leur fils : pour Noël, on lui offrit la boîte de peinture tant désirée.
Pendant les années où il enseigne le dessin au Musée de l’industrie et de l’artisanat de Saint-Gall, Nolde se plonge dans l’étude de la couleur. Il raconte :
« Avec audace, j’ai essayé d’harmoniser sur un fond blanc les couleurs les plus éloignées : les très chaudes avec les très froides, le vermillon avec l’indigo – mais c’était trop difficile. J’ai déchiré la feuille. »
 
Emil Nolde
Selbstbildnis 1917
Öl auf Holz
83 x 65 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

 

Autour de 1903, il commence à expérimenter l’effet de certains produits chimiques sur le bois, analysant leurs transformations de couleur. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est le rapport de la couleur avec la lumière. Quand il peint, Nolde choisit des couleurs présentes dans la nature. Mais il accentue les teintes du réel et les juxtapose sans atténuer les contrastes : il arrive ainsi à renforcer l’expressivité et la luminosité de la couleur au point qu’elle dépasse de beaucoup les effets obtenus par les teintes naturelles.
Emil Nolde
Rote und gelbe Sonnenblumen um 1920
Aquarell
36,2 x 48 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

« Une couleur, par sa présence à côté d’une autre, détermine le rayonnement de cette dernière », explique-t-il, « de la même façon qu’en musique, une note figurant dans un accord reçoit sa couleur sonore de la note voisine. »
Mais il ne se conforme à aucun schéma préexistant, à aucun système, à aucun programme ; au contraire, le tableau et son élaboration colorée se déterminent généralement au fur et à mesure que l’artiste travaille. Il affirme : « Le peintre n’a pas besoin de savoir grand-chose ; le mieux est qu’il puisse peindre d’instinct, peindre comme il respire, comme il marche. » Et il poursuit : « C’est pourquoi j’évite volontiers toute réflexion préalable ; il me suffit d’avoir une vague idée de lumière ou de couleur, et mon travail se fait de lui-même, sous ma main. »
Outre ces toiles aux couleurs dynamiques, de nombreuses aquarelles témoignent de l’inventivité artistique de Nolde. Manfred Reuther explique : « Ses aquarelles sont d’une extraordinaire diversité. Les propriétés spécifiques des couleurs à l’eau concordaient avec son désir de spontanéité et d’immédiateté. Il utilisait un pinceau gorgé de couleur, peignait avec des mouvements rapides et fluides, en essayant d’éliminer l’intervention de la raison et de suivre principalement son instinct. Les irrégularités du papier, les taches, les bavures participaient à la genèse de l’image. Ce qu’il recherchait, c’était la spontanéité dans le geste créateur et une relation directe avec le médium. »
Emil Nolde
Streitgespräch « Ungemalte Bilder »1938-1945
Aquarell auf Papier
23,4 x 18 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Parmi les travaux sur papier exposés à Baden-Baden figurent quelques aquarelles appartenant à la série des Ungemalte Bilder (« tableaux non peints ») réalisés par l’artiste dans son atelier de Seebüll alors qu’il était sous le coup de l’interdiction de peindre décrétée par les nazis. malgré l’enracinement dans le sol natal, Nolde a effectué de grands et fréquents voyages à l’étranger. Il a fait plusieurs séjours de longue durée au Danemark, en Suisse, en Italie. En 1921, il visite l’Andalousie, Madrid. En 1913-1914, il avait déjà traversé Moscou, la Sibérie, le Corée, le Japon, la Chine, pour se rendre dans les mers du Sud où, sur l’invitation de l’Office colonial du Reich, il avait pris part à une expédition médicale et démographique en Nouvelle-Guinée allemande. Toutes ces contrées lui ont fourni des sujets qui peuplent son univers artistique. Mais dans sa conscience de créateur, il est resté sa vie entière enraciné dans sa région d’origine, le Schleswig. Pour lui, les
« racines » de son activité artistique « plongent dans le sol de mon terroir natal. Même si, par expérience vécue et par désir d’élargissement de mes possibilités artistiques, je touche aux contrées primitives les plus éloignées, dans la réalité ou dans les représentations du rêve – ma patrie reste mon terroir d’origine. »
Un écrin de fleurs autour du Musée Frieder Burda, Emil Nolde aimait les fleurs.
Emil Nolde
Trollhois Garten 1907
Ölfarben auf Leinwand
73,5 x 88 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Partout où il séjournait, il installait un jardin. Pied-d’alouette bleu, centaurée rouge, iris violet, hélénie jaune : la magie colorée des fleurs inspirait le peintre et lui servit de modèle pour de nombreux tableaux représentant des fleurs et des jardins. Pour accompagner la grande exposition de son œuvre, le Service des jardins de la ville de Baden-Baden a installé quatre grands massifs de fleurs dans le parc de la Lichtentaler Allee.
« Chaque massif est composé de couleurs correspondant à une toile présente dans l’exposition. Chacun d’eux a reçu un cadre en bois rappelant le cadre d’un tableau, dont les proportions sont celles de la toile qu’il évoque, multipliées par six. », nous explique Markus Brunsing, directeur du Service des jardins, qui a élaboré ce concept.
« Mais, poursuit-il, ces massifs ne sont pas une transposition exacte des toiles ; c’est plutôt leur atmosphère colorée qui est reproduite. C’est une autre façon de peindre : avec des fleurs sur fond de parc. »
Soixante espèces et genres de plantes annuelles figureront dans ces massifs, toutes des fleurs d’été. Correspondant aux couleurs saturées de Nolde, on verra du rouge lumineux, de l’orange, du jaune, du bleu : gueules-de-loup, ageratums, bégonias, cosmos, campanules, coquelicots, fleurs de vanille, salvias, pied-d’alouette.
Pour la première fois, la thématique d’une exposition sera transposée en pleine nature, grâce à des plantes.
Le catalogue de l’exposition, contenant des reproductions de toutes les œuvres, est publié par les éditions Snoeck (Cologne) ; 180 pages. Prix au musée : 29 euros.
Info : Emil Nolde. La splendeur des couleurs 15 juin – 13 octobre 2013
Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de Tél: 0049 7221/39898-0,
Fax: 0049 7221/39898-30
Heures d‘ouverture:
Ma au di 10-18 heures,
fermé lundi (sauf les jours fériés)
texte et photos presse courtoisie du musée Frieder Burda
sauf la photo 1 de l’auteur

Art Basel 2013

La 44e édition d’Art Basel a fermé le dimanche 16 Juin 2013.

Art Basel 2013 secteur Unlimited vue

Les galeries ont déclaré des ventes exceptionnellement fortes à tous les niveaux.
Bâle est redevenu le lieu de rencontre central pour le monde de l’art international, plate-forme de l’art contemporain et moderne.
Art Basel, parrainé par l’UBS, a attiré un record de 70.000 visiteurs, générant une fréquentation de 86.000 au cours des show des six jours.
Les représentants et les groupes de plus de 70 musées du monde entier ont assisté aux spectacles, aux côtés de grands collectionneurs privés du Nord et Amérique du Sud, en Europe et en Asie.
Chiharu Shiota – In Silence 2002/2013

Un nombre important d’artistes ont assisté à l’édition de cette année, y compris: Kader Attia, Tom Burr, Thomas Demand, Meschac Gaba, Theaster Gates, Isa Genzken, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Noriyuki Haraguchi, Roni Horn, Christian Jankowski, Idris Khan, Jorge Macchi, Steve McQueen, Matt Mullican, Sean Scully, Jim Shaw, John Stezaker, Eduardo Terrazas, Mickalene Thomas, Tunga et Danh Vo.
Les visiteurs à l’exposition ont relevé la qualité exceptionnelle des œuvres exposées, ce qui explique, la quantité des ventes effectuées par des galeries dans tous les secteurs, tout au long de la semaine. De nombreux exposants ont réalisé des ventes plus fortes le jour du vernissage à l’ouverture de l’exposition. Art Basel a présenté 304 galeries du monde entier présentant le travail de plus de 4.000 artistes, en présentant des expositions thématiques, de plusieurs artistes ou d’un artiste solo.
 
Chen Zen – Purification Room 2000

 
Des galeries du monde entier ont fait leurs débuts au salon de Bâle cette année, venant de Belgique, Brésil, Chine, France, Allemagne, Grèce, Inde, Italie, Japon, Pays-Bas, les Philippines, la République de Singapour, la Corée du Sud, Espagne, Turquie, Royaume- arabes unis, Etats-Unis.
Le nouveau Hall 1 conçu par les célèbres architectes bâlois Herzog & de Meuron qui ont redéfini la Messeplatz, et a été apprécié par les nombreux visiteurs. Il abritait Unlimited,, Statement, le secteur des magazines, de même que le salon utilisé pour les conversations et les affichages du Salon. C’est un monde, comme Basel World où on entend toutes les langues et où la réalité des difficultés quotidiennes n’a pas court.
CaféFavela installé sur la place devant Art Basel, n’est qu’un clin d’œil  du plasticien japonais Tadashi Kawamata.
Le secteur Galleries est le lieu du marché avec, à l’étage, globalement les nouvelles tendances (plutôt consensuelles) et au rez-de-chaussée, la dimension muséale. Une galerie munichoise Thomas, a particulièrement retenue mon attention avec des toiles de Max Ernst et Edvard Munch Léger et Klee, Beckmann et Richter, DamienHirst
Edward Munch

Dans le secteur Unlimited on trouve des valeurs sûres comme Wolfgang Laib, Ai Weiwei, mais aussi Chen Zhen :« Purification Room ». Malgré tout, pour ceux qui ne comptent et ne peuvent rien acheter, c’est le plus grand musée du monde, pour le plaisir des yeux. Peintures, installations, performances, vidéo, photo et sculptures il suffit de déambuler dans la Mecque de l’art, ce n’est pas utile d’avoir un bagage de l’Ecole du Louvre, ou un doctorat en histoire de l’art, pour comprendre, car parfois il n’y a rien à comprendre…
Art Design faisait face à Unlimited avec des prestations somptueuses, dont des bijoux signés Anish Kapoor.
Art Basel Parcours se tenait dans le secteur de la Kaserne à Klingental.
Vidéo TV du vernissage Art Unlimited
photos de l’auteur

Alexander Calder – Arbres – Désigner l’abstraction

La Fondation Beyeler présente la deuxième Calder Gallery, aménagée en collaboration avec la Calder Foundation et consacrée à un aspect encore inexploré de la création d’Alexander Calder.
En 1933, quand la situation politique internationale pousse l’artiste à quitter Paris pour regagner l’Amérique du Nord, il s’installe à demeure avec son épouse Louisa à Roxbury, Connecticut, dans une vieille ferme du XVIII
e siècle. Cet environnement exerce un effet immédiat sur lui, ouvrant un nouveau chapitre de son évolution. L’espace extérieur apparaît de plus en plus comme un élément déterminant de son œuvre.
 


Alexander Calder pendant le montage de « Nine Discs » (1936) à Roxbury, CT, 1938
Calder Foundation, New York
© 2013, Calder Foundation, New York / ProLitteris, Zurich
Photo: Herbert Matter

 
 
Les premiers mobiles de la période parisienne étaient d’empreinte géométrique —conformément à l’esprit du mouvement artistique Abstraction-Création —, et leur mouvement était assez souvent d’origine mécanique, produit par de petites manivelles ou des moteurs. À Roxbury, ce sont désormais la nature, le vent et les phénomènes météorologiques qui inspirent à l’artiste de nouvelles possibilités.
 
Parallèlement au côté géométrique, un élément surréaliste accompagné d’un façonnement biomorphique devient de plus en plus perceptible. C’est à cette époque décisive que voient le jour les premières sculptures d’extérieur, qui rappellent vaguement des clochetons ou des girouettes. Explorant ces nouvelles pistes artistiques, elles constituent le point de départ des monumentaux travaux d’extérieur de l’après-guerre.
 
 
Calder Gallery

La présentation de la Fondation Beyeler s’ouvre sur un groupe insolite de Stabiles-Mobiles de 1939, des maquettes de 2 mètres de haut destinées à la transformation avant-gardiste du zoo du Bronx. Exécutées en dur sous forme de sculptures monumentales, elles devaient constituer une sorte d’arbre ornemental pour la cage des félins d’apparence africaine. Le projet, qui n’a finalement pas abouti, offre un témoignage impressionnant du potentiel d’avenir des idées artistiques de Calder.
 
Bien que ces œuvres soient toujours des abstractions dans l’espace, les titres choisis décrivent des éléments particuliers du mouvement, des répétitions de formes échelonnées ou de subtils rapports d’équilibre. L’abstraction est ici désignée sous une forme tangible, comme on peut s’en convaincre avec deux œuvres choisies. Des associations organiques déterminent les structures formelles telles que couronnes de feuillages, cascades de branches, étages des frondaisons. Le libre jeu des œuvres présentées dans l’espace intérieur du Musée densément animé s’assemble pour composer une véritable « forêt Calder ». Le lien qui s’établit ainsi entre espaces intérieur et extérieur reprend un thème majeur de la Fondation Beyeler, intégrant la Collection dans une juxtaposition harmonieuse entre architecture et paysage.
 
Calder Otto’s Mobile, 1952 Stahl, bemalt, Aluminium, 533,4 x 243,8 cm
Foto: Museo Guggenheim Bilbao/Erika Barahona

 
 
Un deuxième ensemble d’œuvres éclaire enfin la genèse de Tree, une œuvre appartenant à la Collection de la Fondation Beyeler, avec la maquette d’origine accompagnée de travaux apparentés et d’étapes intermédiaires. Pendant l’été, Tree, le monumental stabile-mobile de la Collection d’Ernst et Hildy Beyeler retrouvera en outre sa place d’origine dans le Berower Park, sur le terrain de la Fondation Beyeler.
En plus de prêts consentis par la Calder Foundation, on pourra également voir des œuvres prêtées par des collectionneurs privés, ainsi que par la Fundació Joan Miró de Barcelone et le Moderna Museet de Stockholm.
La Fondation Beyeler s’est engagée en 2012 dans une collaboration prévue pour plusieurs années avec la Calder Foundation de New York. Des œuvres appartenant aux collections des deux Fondations sont ainsi rassemblées et exposées dans une série de présentations réalisées par des commissaires d’exposition, la « Calder Gallery ». L’objectif est de permettre une présence permanente, unique en Europe, d’œuvres d’Alexander Calder (1898–1976) à la Fondation Beyeler, et d’apporter ainsi une contribution à l’étude de l’œuvre de ce grand artiste américain. La Fondation Beyeler s’inscrit ainsi dans l’esprit de sa grande exposition « Calder – Miró » (2004) aussi bien que de sa série des « Rothko Rooms ».
 
Alexandre Calder

 
Alexander Calder (1898 – 1976)
Alexander Calder, dont la carrière couvre la quasi intégralité du XXe siècle, est l’un des sculpteurs les plus renommés et les plus influents de notre temps. Né dans une célèbre famille d’artistes de formation essentiellement classique, Calder a mis sa force créatrice au service d’un élargissement durable de l’horizon de l’art moderne. Il a ainsi élaboré une nouvelle méthode de sculpture : en pliant et en tordant du fil de fer, il « dessinait » des figures en trois dimensions dans l’espace. Calder est connu pour l’invention du mobile dont les éléments abstraits, maintenus en équilibre, bougent en formant des combinaisons harmonieuses et toujours nouvelles. Calder s’est également engagé dans la réalisation de grandes sculptures d’extérieur, faites de tôle d’acier boulonnée. Aujourd’hui, ces géants en filigrane ornent de nombreux lieux publics aux quatre coins du monde. 
Calder Foundation
La Calder Foundation dont le siège se trouve à New York est une organisation sans but lucratif fondée en 1987 dans l’objectif de collectionner et de préserver l’art et la succession d’Alexander Calder, tout en les rendant accessibles à un vaste public. Cette Fondation dispose d’une collection incomparable d’œuvres et de documents d’archives. Les activités de la Fondation consistent pour l’essentiel à participer à des expositions et à des publications, à développer et assurer la conservation des archives Calder et à procéder au catalogage de l’ensemble des œuvres de cet artiste.
 
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
exposition jusqu’au 12 janvier 2014
 
Photos courtoisie Fondation Beyeler 3
4e photo de l’auteur 

Kaputt – Maurizio Cattelan

Samuel Keller, ancien directeur de la foire de Bâle « Art Basel » et directeur de la Fondation Beyeler, avait promis une surprise avec la venue de Maurizio Cattelan.

Alléchée par l’affiche, où le petit homme avec son air de Roberto Benigni, teinté de Pinocchio, pointait son nez, avec son air ahuri, je me demandais où la Fondation Beyeler avait creusé le plancher pour faire surgir la tête hors du sol. Pour une surprise cela en était une vraie. Une œuvre unique, selon l’habitude du facétieux artiste, à la retraite, 5 chevaux taxidermisés, allignés
« Kaputt, » la tête plantée dans le mur.

Kaputt Maurizio Cattelan

A la Dogano, chez François Pinault, le cheval était  unique. Pourquoi 5, pour dépasser
Adel abdessemed et ses quatre Christ de Décor ?
Toujours est-il que l’artiste jouait à l’Arlésienne et que ce sont deux avocats qui prirent sa défense. D’abord Sam keller pour expliquer l’aventure et les tractations pour préparer l’exposition, puis le florentin Francesco Bonami, historien d’art, parla de l’installation.
Kaputt de Maurizio Cattelan – Francesco Bonami

« Maurizio préfère les ânes, (Warning, Enter at your own risk. Do not touch, Do not feed, No Smoking, no photographs, No Dogs, New York) »
Il évoqua Kounellis et son cheval bien vivant, puis Malaparte avec ses chevaux enflammés qui se jetèrent dans l’eau glacée et pourrirent à la retraite de Russie. Il évoqua Lucio Fontana et ses tableaux découpés dans la même veine que Cattelan. Il nous renvoya au magazine Toilet Paper de MC, racontant que Bellow et Salinger aux aussi avaient coutume de disparaître dans le décor.
Dans la salle attenante quelques toiles et une sculpture de Willem De Kooning, préparent au quintette.
Jusqu’au 6 octobre 2013
photo 1 courtoisie de la Fondation Beyeler
Autre photos de l’auteur
Né en 1960 à Padoue, dans le nord de l’Italie, Maurizio Cattelan se consacre tout d’abord, sans avoir suivi de formation particulière, à la production d’objets de design qui n’ont guère d’autre fonction qu’esthétique. C’est à partir de la fin des années 1980 qu’il se tourne ensuite vers les arts plastiques. Il se forge très rapidement une réputation de provocateur sur la scène artistique internationale. Faisant exploser le cadre à la fois conceptuel et spatial de la galerie et du musée, ses mises en scène suscitent l’enthousiasme du public, en même temps qu’elles le laissent souvent déconcerté. Ses sculptures et ses installations font fi des conventions, subvertissent les images et les règles tacites de la publicité. Le remarquable succès international de Cattelan témoigne de l’originalité de son langage visuel, qui sait traiter de manière subtile et choquante certains thèmes actuels, en leur donnant une dimension amusante et grotesque, et révéler un monde de faillite et de désespoir, de finesse d’esprit et de sentimentalité que les hommes et les animaux partagent étrangement. Aussi à l’aise avec le vocabulaire visuel de notre univers voué aux plaisirs de la consommation qu’avec la mélancolie d’un monde ancien, l’artiste surprend son public : devant ses oeuvres, le rire nous reste souvent en travers de la gorge. Des expositions personnelles de son oeuvre ont eu lieu à la Wiener Secession, au musée d’Art moderne de Francfort, à la Kunsthalle de Bâle et au MoMA de New York. Cattelan a participé à de nombreuses expositions collectives dans des institutions aussi prestigieuses que le Museum Fridericianum de Kassel, le MoMA PS1 de New York, le Castello di Rivoli près de Turin, l’Institute of Contemporary Arts et la Tate Gallery de Londres, le Moderna Museet de Stockholm. Il a pris part plusieurs fois à la Biennale de Venise. À l’occasion de sa rétrospective All présentée en 2011/12 au Guggenheim Museum de New York, Cattelan a annoncé son retrait de la scène artistique. Cattelan a fondé avec les critiques d’art et curateurs Massimiliano Gioni et Ali Subotnick la revue Charley. Le trio a également assuré ensemble le commissariat de la Biennale de Berlin 2006, intitulée Des souris et des hommes. C’est une relation de longue amitié qui unit Cattelan et les curateurs Francesco Bonami et Massimiliano Gioni. Avec Gioni et Subotnick, l’artiste a ouvert en 2002 à New York la Wrong Gallery, un minuscule espace qu’on découvrait une fois franchie la porte d’entrée, avant de la déménager à la Tate Modern. Avec Gioni toujours, Cattelan a de nouveau ouvert en 2012 à New York une galerie, Family Business, située à proximité immédiate de l’immense galerie Gagosian et consacrée à l’expérimentation libre. La fascination éprouvée par Cattelan pour les images se manifeste également dans ses projets de revues. Fondée en 1995 avec Dominique Gonzalez-Foerster et développée ensuite en collaboration avec Paola Manfrin, Permanent Food se compose entièrement d’images trouvées, qui oscillent entre l’esthétique de séduction de la photo de mode et le voyeurisme éhonté de la presse à scandale. C’est dans le cadre de l’exposition de la Fondation Beyeler que paraît le huitième numéro de la revue Toiletpaper, que Cattelan produit depuis 2010 avec le photographe de mode Pierpaolo Ferrari. Toutes les photos sont spécialement conçues, mises en scène et réalisées pour ce magazine publié à intervalles irréguliers. Qu’ils soient traités en noir et blanc ou dans des couleurs intenses et saturées, leurs motifs rappellent l’univers des images surréalistes, avec des scènes de grand style où comme dans les rêves, l’absurdité se mêle aux perversions ou à la violence. Maurizio Cattelan vit à Milan et à New York.
 
 

Play & Replay, première biennale de la photo à Mulhouse

Le temps fort de la première biennale de la photographie organisée à Mulhouse par l’association L’Agrandisseur se déroulera du 15 au 22 juin.

 
La Biennale de la photographie de Mulhouse est née de la volonté de rapprocher le public de la photographie lors d’un temps fort et fédérateur. A partir du Musée des Beaux-arts, les expositions se déploient dans différents lieux culturels mulhousiens et sont complétées par des installations in situ, ainsi que par un programme de projections et rencontres avec les photographes.
La programmation défend des artistes internationaux, avec la volonté de découvrir de nouveaux talents autour d’une thématique à chaque fois renouvelée.
Les photographes de l’édition 2013 se positionnent dans l’ère numérique et questionnent la légitimité des différents usages de la photographie à travers un regard lucide porté sur nos sociétés
contemporaines et leurs développements.
L’une des caractéristiques de la photographie à l’ère numérique est l’usage de processus post-photographiques. Les artistes jouent et rejouent avec des photographies déjà existantes, les leurs ou celles des autres. Il est courant de
« rebattre les cartes
de son oeuvre », de s’approprier des images connues ou anonymes pour en
déplacer la signification, ou encore rendre compte de projets utopiques. Avec cette première édition ce sont les enjeux mêmes du médium photographique qui sont interrogés au sein de pratiques émergentes.
Play & Replay met en jeu les notions de circulation des images, mais aussi de
partages, d’échanges et de découvertes.
La Biennale de la photographie de Mulhouse 2013 présente les expositions et performances de Dorothée Baumann (CH), Isabelle Le Minh (FR), Cristina de Middel (ES), Michel François (BE), Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Laura Martin (FR) et Marie Quéau (FR).


Des soirées de projections permettront de découvrir des photographes prometteurs ou

déjà confirmés, parmi eux le collectif Exposure12 (DE), les étudiants de la HEAR – Haute école des arts du Rhin ou encore Joachim Schmid et Tiane Doan na Champassak.
La Biennale a lieu les années impaires, en alternance avec la Biennale d’art contemporain Mulhouse 00.
La direction artistique et le commissariat des expositions sont assurés par
Anne Immelé, photographe, docteur en art et
enseignante en photographie.
 Le lancement de la manifestation a eu lieu cette semaine au Musée des beaux-arts. Mulhouse a une histoire avec la photographie, comme l’a rappelé Anne Immelé, initiatrice de l’association L’Agrandisseur et commissaire d’exposition de la première biennale de la photographie. À travers notamment Adolphe Braun qui, au XIXe siècle, avait développé une entreprise de reproduction de photos pour collecter des fleurs qui servaient de motifs pour les tissus fabriqués dans les entreprises textiles de la région. Plus tard, la photographie a trouvé sa place au sein de l’AMC dirigée par Paul Kanitzer et plus récemment encore, la Filature, scène nationale, a accordé une place privilégiée à l’image dans sa galerie. D’autres institutions et structures privées comme la Kunsthalle, centre d’art contemporain de Mulhouse ou la galerie Hors-Champs sont des structures qui font la part belle à la photographie contemporaine. Ces lieux sont des partenaires privilégiés de cette première biennale qui a choisi pour thème
« Play & Replay ». « Volver », de Mexico à Mulhouse
Objectif de cet événement : promouvoir des photographes de renommée internationale, exposer des jeunes artistes émergents, défendre une dimension esthétique forte et réfléchir au rôle de l’image dans la société, tout en touchant un public large. Après une première entrée en matière avec l’affichage dans divers quartiers de la ville de photographies de Michel François, la biennale s’invite au Musée des beaux-arts. L’association Mac (Mulhouse art contemporain) a édité à 900 exemplaires une photographie de Michel François intitulée Volver ,
 créée spécialement pour la biennale. Ces reproductions sont offertes aux visiteurs qui passent au musée.
Il s’agit de la reproduction de deux sculptures sur le campus universitaire de Mexico City. Un endroit qui était un terrain vierge dans les années soixante-dix, sur lequel on a disposé à l’époque une série de sculptures monumentales modernistes.
« Depuis, la végétation a repris le dessus, c’est devenu un immense terrain vague à l’abandon, fréquenté par des marginaux, une zone où il y a de la drogue, de la prostitution et les sculptures sont devenues un support à graffiti »,
indique le photographe qui joue et rejoue avec l’évolution du statut de ces œuvres mais aussi leurs formes géométriques. Les visiteurs découvriront au rez-de-chaussée de la Villa Steinbach, des photos prises à Mulhouse, sur les lieux où sont affichées d’autres images de l’artiste qui expose donc simultanément à Mulhouse et à Mexico.
Le Musée des beaux-arts accueillera trois autres artistes dans le cadre de la biennale, à partir du 15 juin.

représentants des structures participantes à la Biennale de la photo

Photographier l’aura Dorothée Baumann, jeune photographe suisse, s’est immergée dans un centre de recherche fondamentale en neurosciences, le Brain & behaviour laboratory (BBL) de Genève. En marge de l’exposition qui lui est consacrée, elle invitera également le spectateur à se faire photographier à son tour « par un appareil de photographie d’aura ». Ces portraits polaroïds seront inclus dans l’accrochage.
Cristina de Middel, photographe d’origine espagnole, vit à Londres et travaille pour la presse et des ONG. On pourra découvrir son exposition The Afronauts, série d’images créées à partir d’un fait réel : le projet d’un programme spatial mis en place en Zambie en 1964… Ce programme avait pour but d’envoyer sur la lune dix chats et douze astronautes, il n’a jamais été réalisé, faute d’argent. L’artiste a réalisé, à partir de la documentation qu’elle a collectée, la reconstitution photographique poétique de ce rêve avorté. Elle a conçu les personnages, les costumes, les décors, sans jamais mettre les pieds en Zambie…
Troisième artiste dont on découvrira le travail au dernier étage du musée :
Isabelle Le Mihn qui présentera divers travaux dont une série de photos Trop tôt, trop tard, les peintures Lointain si proche qui posent la question de l’original et de la copie, une série intitulée Les Liseuses , portraits de femmes réalisés en studio au début du XXe siècle et détournés par l’artiste…
La biennale propose beaucoup d’autres rendez-vous aux curieux d’images et de leurs détournements.
Le magazine Novo (à consulter en ligne ou à emporter chez soi )consacre un hors-série à cet événement, disponible dans tous les lieux culturels de la région.

 Affichage urbain
14 juin – 15 septembre
Michel François (BE)
Galerie de la Bibliothèque Grand-rue
14 juin – 15 septembre
Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Le troisième but // Spiel auf zwei Tore
Galerie Hors-champ
14 juin – 7 juillet
Laura Martin (FR), Mutiraõ – une résidence à São Paulo
La Vitrine
14 juin-7 juillet
Marie Quéau, This is for fight / this is for fun
Exposition associée : La Kunsthalle
Daniel Gustav Cramer avec  TEN WORKS
31 mai-26 août
Programmation croisée : Galerie de la Filature
Cyril Hatt – Nicolas Lelièvre – Jacques Perconte BLOW UP
du 2 mai au 7 juillet

texte presse + emprunté à Frédérique Meichler

photos presse + 2 photos de l’auteur (4 + 5) .

 

Daniel Gustav Cramer investit La Kunsthalle de Mulhouse

Daniel Gustav Cramer investit La Kunsthalle Mulhouse avec Ten Works
– Dix oeuvres – et signe ainsi sa première exposition monographique française.

Ten Works Daniel Gustav Cramer

Entre photographies et textes, presque tous inédits, cette exposition emmène le spectateur dans un univers poétique et un espace-temps redéfini par l’artiste. Daniel Gustav Cramer part souvent d’un récit ou d’une image qu’il fait évoluer imperceptiblement. Il a recours à la série, à la fragmentation, à l’ellipse. D’une séquence à l’autre, il créé des interstices temporels, des entre-deux propices à installer un espace imaginaire. Il invite le spectateur à s’infiltrer dans ces étroites ouvertures et à prendre ses propres chemins de traverse. Les oeuvres de Daniel Gustav Cramer perturbent la lecture objective, elles se noient dans des décors brumeux ou des déroulés qui s’affranchissent de tout commencement et de toute fin.

Daniel Gustav Cramer Ten Works

À Mulhouse, Daniel Gustav Cramer poursuit sa recherche du sensible à travers ses principes de récits, écrits ou imagés. Dans ses histoires, l’être humain s’estompe de plus en plus, voire disparait, pour laisser place à un décor empreint d’une présence effacée. Tel un voyage, l’exposition se présente à la manière d’un rêve, elle mène à des impasses que seule la confiance en l’inconnu permet de dépasser. Nul besoin de comprendre, l’essentiel est de se laisser glisser dans les abîmes de son propre imaginaire.

Daniel Gustav Cramer Ten Works

Daniel Gustav Cramer est né en 1975, il vit et travaille à Berlin. En 2012, il a entre autre exposé à la Kunsthaus de Glarus (Suisse), au Badischer Kunstverein de Karlsruhe (Allemagne), à la Kunsthalle de Lisbonne (Portugal). Il a participé cette même année à la dOCUMENTA 13 à Kassel (Allemagne). Depuis 2007, il développe en partenariat avec Haris Epaminonda le projet The Infinite Library, sous la forme de livres et d’un site internet.
Daniel Gustav Cramer Ten Works

Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Ouvert le 14 juillet 2013 Fermé le 15 août 2013
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie Centre d’art contemporain 16 rue de la Fonderie 68093 Mulhouse Cedex tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
www.kunsthallemulhouse.com

Réception Art’ Basel : vendredi 14 juin à 19h00, bus à partir de Bâle

photos de l’auteur