Musée d’art moderne et contemporain, Genève
10, rue des Vieux – Grenadiers CH-1205
Genève
www.mamco.ch Cycle Des histoires sans fin, séquence été 2014, 25 juin — 21 septembre 2014 Tatiana Trouvé
LeMamco présente « The Longest Echo/L’Écho le plus long« , une exposition de Tatiana Trouvé (née en 1968 à Cosenza (Italie), vit et travaille à Paris) qui réunit un ensemble de travaux développés par l’artiste depuis le milieu des années 2000 jusqu’à aujourd’hui. Sans être une rétrospective, L’Écho le plus long propose un vaste choix d’oeuvres qui occupe en totalité les deux premiers étages du musée et qui se concentre sur un ensemble de séries structurant ce travail.
La constitution d’un espace en prise avec le développement de phénomènes psychiques est au coeur de l’oeuvre de Tatiana Trouvé. Le Bureau d’Activités Implicites, ou B.A.I., commencé en 1997, et déjà montré au Mamco en 2004, en fut le premier élément. Il s’est développé en différents « Modules », qui sont autant de lieux de travail et de concentration dont on ne sait précisément si la fonction consiste à produire des pensées ou à recenser les traces de l’activité de l’artiste. Cette recherche s’est poursuivie dans la réalisation dePolders, espaces en réduction se greffant à des espaces déjà là : énigmatiques, combinant des éléments faisant référence à des univers hétérogènes (sport, médecine, musique…), les Polders (présentés au 1er étage) portent l’empreinte d’une expérience rêvée.
De semblables échanges entre espaces physiques et psychiques sont aussi à l’oeuvre dans les dessins de Tatiana Trouvé, dans la série Intranquillity, notamment, qui présente des architectures intérieures dont l’étrangeté est immédiatement perceptible : quelque chose, quelqu’un, semble avoir disparu ou tout au moins fait défaut, ce dont témoignent la disposition des lieux et la coexistence des objets. Ici, comme dans ses installations, l’artiste nous engage à croire que la réalité d’un lieu, sa vérité, ne peuvent se réduire à ce que l’on en voit, que dans leurs déploiements (titre d’une autre série de dessins) et dans leurs plis, les espaces ne sont ni stables ni fixes, mais frémissants et flottants. Une large place est d’ailleurs accordée au travail graphique de l’artiste dans cette exposition.
Ainsi sur le Plateau des sculptures, au premier étage du Mamco, une vaste structure métallique inventée par Tatiana Trouvé permet l’exposition d’une quarantaine de dessins de grand format et envahit l’ensemble de l’espace. C’est la première fois qu’un tel dispositif est conçu et montré.
Tout se passe donc comme si, pour Tatiana Trouvé, non seulement les lieux disposaient d’un inconscient, mais aussi comme si l’espace et le temps présents n’étaient guère plus
qu’un fragment d’un espace et d’un temps beaucoup plus étendus.
Ses oeuvres parmi les plus récentes en portent encore directement la marque,
comme 350 points à l’infini(un champ magnétique perturbé où des fils à plomb pointent dans des directions différentes), I Tempi Doppi (qui propose une vision stéréoscopique du temps à travers deux ampoules reliées l’une à l’autre, la première allumée et la seconde éteinte), ou encore I Cento Titoli (une sculpture qui dispose de cent titres, pour cent ans…).
La construction de l’oeuvre de Tatiana Trouvé est comparable à la croissance d’un monde structuré par la redistribution, l’altération, la modification et le redéploiement permanent des éléments qui le composent. Car les forces créatrices de la mémoire sont au coeur de cette oeuvre : mémoire du vécu, des pensées, des projets, des formes…
Pour le Mamco, Tatiana Trouvé a élaboré, en fonction de l’identité architecturale du lieu, un nouveau et ample visage de cet univers en perpétuelle métamorphose. L’Ombre du jaseur (d’après Feux pâles)
Au quatrième étage l’exposition : L’Ombre du jaseur (d’après Feux pâles), présentée à l’occasion de la rétrospective Philippe Thomasau printemps, est prolongée.
En 1990, Philippe Thomas est invité par le capc Musée d’art contemporain de Bordeaux à concevoir l’exposition Feux pâles. Sous couvert de son agence les ready-made appartiennent à tout le monde, il voit dans l’invitation du musée l’occasion d’élever le principe de fiction développé dans ses travaux précédents à la hauteur de l’institution, lieu neutre d’un savoir scientifique, généralement peu suspecté de partialité.
L’Ombre du jaseur présentée par le Mamco, n’est pas une reprise littérale de l’exposition-oeuvre Feux pâles – proposition aujourd’hui vouée à l’échec – mais se conçoit comme une exposition dans l’ombre de la première.
Dans l’espace consacré aux Collections aux Collections du 3e étage, le Mamco propose un accrochage inédit.
Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanneaccueille un ensemble exceptionnel d’oeuvres en provenance de la Galerie nationale Trétiakov, à Moscou.
Quelque 70 peintures retracent les grandes heures de l’école de paysage russe des années 1855 à 1917, du début du règne d’Alexandre II à la révolution d’Octobre. Jusqu’au 5 octobre 2014
D’un continent l’autre, alors qu’à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne on célèbre les peintres de l’Amérique du 19e siècle, le musée cantonal de Lausanne expose les chefs d’oeuvre du musée Trétiakov de Moscou.
Si l’apport de l’école russe à la modernité débute pour beaucoup avec l’avant-garde des années 1910, la rupture avec l’art académique se situe dès le milieu du XIXe siècle. Une nouvelle génération d’artistes refuse de se soumettre au diktat de l’Académie impériale des Beaux-Arts à Saint-Pétersbourg. Abandonnant les sujets bibliques et mythologiques, elle part à la découverte des moeurs et des paysages russes, elle revisite son passé dans le contexte fortement politisé de l’affirmation d’une identité nationale, de l’abolition du servage et de la croyance portée par l’intelligentsia d’une contribution décisive à la construction d’une société moderne et démocratique.
Dans ce contexte de profondes mutations, le paysage joue un rôle déterminant. Avec la peinture de genre, c’est lui qui, pour les contemporains, se révèle le meilleur traducteur de l’« âme » et de la « terre » russes. À l’époque de la plus grande expansion territoriale de la Russie, les peintres explorent les mers, les montagnes et les forêts du vaste Empire. Ils observent les cieux, le défilé des saisons de l’aube à la nuit, ils s’attachent à la représentation des coutumes paysannes, des architectures rurales et citadines. Rejetant les paysages italianisants en vogue jusqu’alors, la nouvelle école s’inspire des réalismes historiques (l’école hollandaise du XVIIe siècle) et contemporains (l’école de Düsseldorf, l’école de Barbizon, l’impressionnisme). Ces courants nourrissent stylistiquement une vision de la nature certes réaliste, mais aussi à forte dimension narrative et symbolique.
La peinture de paysage de cette époque présente une mosaïque complexe et frappe par sa diversité, par les fortes individualités artistiques qui la représentent et par le dynamisme de son développement. On y distingue le paysage lyrique ou « paysage d’humeur » (Savrassov, Kaménev, Lévitan, Polénov), les prolongement du paysage romantique (Aïvazovski, Vassiliev, Kouïndji), la tendance naturaliste et documentaire (Chichkine), et enfin la tendance académique (Lagorio, Bogolioubov, Mechtcherski).
Entretenant des liens étroits avec les écrivains de l’âge d’or de la littérature russe (Tchékhov, Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski), et avec les musiciens du Groupe des Cinq (Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski), mais aussi avec une nouvelle génération de critiques d’art (Vladimir Stassov), les artistes représentés dans l’exposition sont membres ou entretiennent des liens étroits avec la Société des expositions artistiques ambulantes, instrument de diffusion de leur art auprès d’un plus large public. Les Ambulants organisent des expositions qui s’arrêtent dans les principales villes de l’Empire : outre Saint-Pétersbourg et Moscou, Orel, Kiev, Kharkov, Kichiniov, Odessa, Varsovie, entre autres. Leurs oeuvres sont collectionnées par un nouveau type de mécènes, issus non plus de l’aristocratie, mais de la bourgeoisie d’affaires ou industrielle moscovite, tels Savva Mamontov, qui rassemble autour de lui les artistes dits du Cercle artistique d’Abramtsévo, ou Pavel Trétiakov, le plus grand collectionneur d’art réaliste russe. Trétiakov fonde la première galerie d’art national russe, qu’il offre à la ville de Moscou en 1892.
La Galerie nationale Trétiakov, organisateur de l’exposition à découvrir à Lausanne, est aujourd’hui, avec le Musée d’Etat russe de Saint-Pétersbourg, la plus grande collection d’art russe au monde.
Commissaires de l’exposition : Tatiana Karpova, vice-directrice de la Galerie nationale Trétiakov à Moscou, et Catherine Lepdor, conservatrice en chef au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne Quelques thèmes et leurs représentants principaux : La forêt Ivan Chichkine (1832-1898.) est surnommé le « patriarche de la forêt » par ses contemporains. Principal représentant de la tendance objective du réalisme, son art, épique, monumental, résolument optimiste, repose sur une analyse scientifique de la nature. Son langage est clair et précis. Son sujet de prédilection est la forêt de chênes ou les conifères, qui restent toujours verts. Sa saison favorite est l’été, et le moment de la journée qu’il préfère est le midi. Son monde repose sur des valeurs pour lui fondamentales: la terre, le pays natal, le peuple, la splendeur de la vie. La mer
Figure tutélaire, Ivan Aïvazovski (1817-1900, ) bâtit sa réputation sur sa virtuosité exceptionnelle dans la représentation de la mer, des tempêtes et des naufrages. D’une productivité hors du commun (il a peint près de 6’000 tableaux, le plus souvent monumentaux), il porte à travers tout le XIXe siècle l’héritage du néoclassicisme et du romantisme. La mer est ainsi pour lui à la fois une métaphore du caractère imprévisible des revirements du destin et le symbole d’une puissance qui ne se laisse pas dompter, celle d’un peuple à la conquête de sa liberté. Le ciel Isaak Lévitan (1860-1900,) est un des principaux représentants du paysage lyrique ou « paysage d’humeur ». Proche ami de l’écrivain Anton Tchékhov, ils sont liés par leur appréhension lyrique de la nature, leur vénération de la beauté, du mystère du monde. La peinture de Lévitan, extrêmement construite et statique dans ses formes, nerveuse dans son traitement, résulte d’observations synthétisées en atelier. Son caractère émotif et solennel se traduit par la juxtaposition de larges coups de pinceau et une appréhension par larges surfaces colorées. Les Nocturnes Arkhip Kouïndji (1842-1910,), un des peintres les plus originaux de sa génération, est fasciné par la manière dont le nature est transfigurée par l a lumière. On l’a baptisé
l’« adorateur du soleil et de la lune ». Le traitement synthétique des formes, la transformation du volume en silhouette, le renforcement des contrastes de lumière et de couleur, apparentent ses paysages au clair de lune à des panneaux décoratifs ou à des décors de théâtre qui en font un précurseur de l’art nouveau, un compagnon de route des symbolistes. Le printemps
Avant Alekseï Savrassov (1830-1897,), la nature russe n’était pas considérée comme digne d’être représentée. On lui préférait les paysages d’Italie. Savrassov est l’inventeur du « motif » du printemps, non plus saison des émois amoureux, mais métaphore privilégiée du renouveau, des changements politiques et sociétaux tant espérés à l’époque de l’abolition du servage. Ce motif connaîtra après lui une grande fortune, répété en peinture d’Igor Grabar à Mikhaïl Larionov, en musique de la Sniégourotchka – La Demoiselle des neiges – de Nikolaï Rimski-Korsakov au Sacre d’Igor Stravinski. L’été Ilia Répine (1844-1930,) est le plus connu des peintres ambulants, mouvement dont il est le fer de lance et la vitrine à l’étranger. Son oeuvre a été influencée par l’impressionnisme français durant son séjour à Paris. Fin coloriste, brillant observateur des physionomies, il est amoureux de la vie dans toutes ses manifestations.
Ses scènes champêtres de la vie à la datcha lui vaudront les remontrances de son
ami l’écrivain Lev Tolstoï pour qui l’artiste doit se mettre au service de la société,
oeuvrer à son éducation et contribuer à son élévation morale.
Comme un air de Camille Monet avec ses enfants.
L’hiver
De la génération qui suit celle des premiers peintres ambulants, Boris Koustodiev (1878-1927,) est un des élèves d’Ilia Répine. Il adhère à l’Union des artistes russes, association moscovite où la peinture acquiert une diversité de couleurs
accrue, et s’affranchit des tons lourds et sombres pour devenir plus aérienne, plus
solaire. Ces peintres, dont les oeuvres résonnent en mode majeur, frappent par
leur vivacité morale, leur regard optimiste sur le monde et leur foi dans l’avenir. Les
oeuvres hivernales de Koustodiev entretiennent de grandes affinités avec l’art des
miniatures laquées de Palekh.
42 artistes sont exposés. L’exposition est organisée avec le soutien généreux du Consulat honoraire de la Fédération de Russie à Lausanne, à l’occasion du 200e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Russie et la Suisse. Audio-guide : En français et anglais, gratuit
CONFÉRENCES À 18H30 entrée libre Je 4 septembre:
Entre devoir de réalisme et désir de modernité.
La littérature russe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, par Jean-Philippe Jaccard,
professeur ordinaire de littérature et de civilisation russes à l’Université
de Genève Je 11 septembre:
Un art nouveau à la redécouverte de la Sainte-Russie;
photographies en Russie, 1840-1914, par Dominique de Font-Réaulx,
conservateur en chef au Louvre, directrice du Musée Eugène-Delacroix photos et texte courtoisie du musée cantonal des Beaux Arts de Lausanne
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L’ exposition de la Fondation de l’Hermitage à Lausanne : Peindre l’AmériqueLes artistes du Nouveau Monde (1830 -1900) est visible jusqu’au 26 OCTOBRE 2014
Edward Lamson HENRY, gardée en retenue 1889
A l’occasion de son 30ème anniversaire, la Fondation de l’Hermitage présente une exposition exceptionnelle consacrée à la peinture américaine du XIXe siècle. Centrée autour des genres du paysage, du portrait et de la nature morte, cette manifestation réunit un ensemble d’œuvres réalisées entre 1830 et 1900, et pour la plupart présentées pour la première fois en Europe. Encore peu connue du grand public européen, la peinture américaine, dont l’essor fut considérable au XIXe siècle, est présentée au travers de plus de 90 œuvres.
Le paysage est à l’honneur, avec les artistes de la Hudson River School (Thomas Cole, Jasper F. Cropsey, Albert Bierstadt, Frederic E. Church et Thomas Moran) et du mouvement luministe (John Kensett, Fitz Henry Lane).
Aux côtés de plusieurs portraits d’Amérindiens peints par George Catlin, sont également réunis des scènes de la vie quotidienne et des portraits réalisés par Thomas Eakins et Richard C. Woodville.
Enfin, des tableaux de William M. Harnett, John F. Peto et John Haberle illustrent le renouvellement profondément original du genre de la nature morte.
Un magnifique ensemble de photographies regroupant des paysages et des portraits d’Amérindiens complète la présentation. Thomas Cowperthwait Eakins
La grande majorité des œuvres provient de musées américains de premier plan (Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie, National Gallery of Art de Washington, Terra Foundation for American Art de Chicago, Los Angeles County Museum of Art, …), ainsi que d’importants musées européens (Museo Thyssen-Bornemisza à Madrid, Musée d’Orsay et Musée du Quai Branly à Paris, musée cantonal de Lausanne …).
De dimensions généralement plus modestes, ces toiles sont peintes dans des tonalités douces qui renforcent leur ambiance intime et contemplative. Leur précision extrême, probablement influencée par la photographie naissante, va de pair avec une facture lisse où les coups de pinceau deviennent presque invisibles. Véritables sujets des tableaux, les modulations de lumière sont rendues avec une infinité de nuances dans des ciels immenses, des brumes diffuses ou des reflets aquatiques. Sous l’oeil des peintres luministes, la nature est désormais apaisée.
Frederic Edwin Church Morning in the Tropics | Matinée sous les tropiques, vers 1858
Enraciné dans la tradition picturale hollandaise et anglaise, le portrait connaît un essor considérable en Amérique aux XVIIIe et XIXe siècles. Dans un contexte peu favorable à l’expression artistique, le portrait est, dans un premier temps, une des seules formes d’art permettant aux peintres de vivre de leur talent. La naissance de la jeune nation stimule en effet la réalisation de portraits patriotiques, en particulier ceux des Pères fondateurs. De même, la classe marchande émergente commande une multitude de portraits destinés à orner les intérieurs bourgeois.
Si le paysage joue un rôle essentiel dans la construction du sentiment artistique national, il en va de même pour la peinture de la vie quotidienne, dans tout ce qu’elle a de plus prosaïque. Un des objectifs des artistes est d’affirmer la rupture avec les traditions européennes par la représentation d’activités et de personnages américains : travaux agricoles, commerces, réunions politiques, trappeurs, bateliers ou encore cow-boys. Le choix des artistes de montrer des scènes familières répond aussi au souhait de toucher un public moins élitiste, qui se reconnaît dans ces évocations des réalités ordinaires et qui retrouve dans ces tableaux les valeurs morales qui cimentent la nation.
Thomas Cowperthwait Eakins, Cowboy à la guitare
La peinture de genre ne s’intéresse guère aux aspects plus sordides de la réalité américaine, sans doute parce qu’il n’existait pas de marché pour ces sujets. Quand ils sont représentés, les Noirs sont bien souvent cantonnés dans des rôles de second plan. Le sort misérable des immigrés à New York est lui aussi rarement abordé par les artistes. Quant aux Indiens, de nombreuses peintures détaillent leur mode de vie traditionnel dans des paysages grandioses, mais les bouleversements dramatiques que connait leur société sont passés sous silence.
La photographie est adoptée dès son arrivée sur le sol américain en 1840. Dans un pays où la fidélité à la nature est au coeur des préoccupations artistiques, elle apparaît comme le médium idéal pour transcrire la réalité de manière objective. Le portrait est très rapidement popularisé grâce aux nombreux studios qui s’ouvrent dans les villes et aux photographes ambulants qui sillonnent les campagnes. Dans la seconde moitié du siècle, des tentatives de recensement des Indiens sont également menées par le biais du portrait photographique. A partir de la guerre de Sécession, la photographie joue aussi un rôle de premier plan dans la pratique du reportage et du documentaire.
Gardner Two Strikes
Tout au long du XIXe siècle, les Etats-Unis acquièrent et intègrent de nouveaux territoires à l’Ouest: la Louisiane en 1803, l’Oregon en 1846, les provinces mexicaines situées au nord du Rio Grande en 1848 ou l’Alaska en 1867. Afin de cartographier ces espaces immenses et d’inventorier leurs ressources, des missions d’exploration sont lancées par le gouvernement et par des entreprises privées. Des peintres, des dessinateurs, et plus tard des photographes y sont associés pour en documenter les découvertes. Albert Bierstadt parcourt ainsi le Colorado, le Wyoming, les Rocheuses, la vallée de Yosemite ou encore l’Alaska. Ses études de paysages lui serviront de points de départ pour des centaines de tableaux, souvent des vues idylliques témoignant des horizons infinis qu’il a pu observer. Thomas Moran participe à la mission d’exploration officielle conduite par
Frederic Edwin Church The Iceberg | L’iceberg, vers 1875
dans la région de Yellowstone en 1871. Ses peintures grandioses, ainsi que les photographies prises par William H. Jackson, marquent le public et plaident en faveur de la protection de ce site, qui deviendra le premier parc national de l’histoire en 1872. En quête de paysages spectaculaires et exotiques, Frederic E. Church et William Bradford vont même dépasser les frontières américaines. Church obtient ainsi un succès phénoménal avec ses paysages des Andes et de la côte du Labrador. Bradford est un des premiers artistes américains à peindre les glaces de l’Arctique, région qui le fascine au point de s’y rendre à de multiples reprises. George Catlin est, quant à lui, célèbre pour les centaines de portraits d’Indiens qu’il a réalisés en observant les tribus lors de ses nombreux voyages d’exploration dans les années 1830. Sa « galerie indienne », une exposition itinérante consacrée à la culture des Indiens, a été présentée à New York en 1837 avant d’être montrée dans les capitales européennes à partir de 1840. Elle offre un précieux témoignage d’une civilisation menacée de disparition.
L’exposition est accompagnée d’un ouvrage richement illustré, avec des textes de William Hauptman, historien de l’art, spécialiste de l’art américain du XIXe siècle et commissaire de l’exposition, ainsi que deux essais sur la photographie, par Corinne Currat et Dominique Hoeltschi, chargées de projets à la Fondation de l’Hermitage. Publié en coédition avec La Bibliothèque des Arts, Lausanne.
Vaut le détour, car pendant longtemps les peintres américains, étaient considérés comme des artistes de province, jusqu’à l’apparition du pop-art
VISITES COMMENTÉES PUBLIQUES
Les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h Prix : CHF 5.- (en plus du billet d’entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage Sans réservation, nombre de participants limité
VISITES COMMENTÉES POUR GROUPES PRIVÉS Des visites peuvent être organisées sur demande pour des groupes privés, en français, allemand ou anglais Prix : CHF 130.- (en plus des billets d’entrée) Maximum 25 personnes par groupe Renseignements et réservations au +41 (0)21 320 50 01
VISITES COMMENTÉES AVEC EXTRAITS MUSICAUX Di 6 juillet à 11h, sa 30 août à 16h, di 21 septembre à 11h, sa 11 octobre à 16h Découvrez les liens entre peinture et musique, grâce à une visite commentée ponctuée d’extraits musicaux. Prix : CHF 5.- (en plus du billet d’entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage Nombre de participants limité Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
CONFÉRENCES Jeudi 11 septembre à 18h30 Il était une fois l’Amérique. Le regard des peintres sur le Nouveau Monde par William Hauptman, historien de l’art, commissaire de l’exposition Jeudi 2 octobre à 18h30 La nostalgie de l’avenir : peindre des trompe-l’oeil dans l’Amérique du XIXe siècle par Jan Blanc, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Genève Prix des conférences : CHF 12.- / CHF 10.- tarif réduit / gratuit pour les Amis de l’Hermitage Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
NUIT DES MUSÉES de Lausanne et Pully Samedi 27 septembre de 14h à 2h du matin De nombreuses animations sont proposées autour de l’exposition : commentaires d’oeuvres, visites spéciales « les yeux fermés », atelier créatif pour les familles, chasse au trésor et balades à la découverte du parc de l’Hermitage, contes et légendes amérindiens, musique et restauration légère à l’américaine dans la cour, ainsi que la traditionnelle braderie de livres d’art, catalogues, cartes postales et affiches d’expositions. Prix : CHF 10.- / gratuit pour les moins de 16 ans Programme détaillé des animations et informations pratiques sur www.nuitdesmusees.ch Photos courtoisie Fondation de l’Hermitage
quand le logiciel du Monde voudra bien les faire apparaître
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Ma première rencontre avec les oeuvres de Lee Ufan date de 2004, présentées à la Fondation Fernet Branca, grâce à Jean-Michel Wilmotte, architecte de renommée internationale et grand connaisseur de la culture coréenne, qui a réussi la rénovation et transformation des anciennes usines, en centre d’art contemporain. Dans l’intimité du lieu, elles dégageaient une sérénité contagieuse.
La Fondation présente actuellement et jusqu’au 31 août, les oeuvres d’un ancien élève, puis assistant de Lee Ufan, un compatriote coréen » Lee Bae » Lee Ufan, Relatum – Le bâton du géant
A Versailles, elles tiennent leur promesse. Avec des pierres, du métal et beaucoup de poésie, l’artiste apporte sa vision minimaliste, à la magnificence du parc dessiné par Le Nôtre. Les dix récits illustrés de ce marcheur philosophe, créent de nouvelles visions du monument le plus célèbre du monde.
Dans le château et surtout dans les jardins, les formes sculpturales intenses et silencieuses de l’artiste se posent au pied de l’Escalier Gabriel, dans la perspective majestueuse dessinée par Le Nôtre ainsi qu’au détour des allées et des mystérieux bosquets, complétant et modifiant pour un temps l’atmosphère des lieux. Toutes entièrement nouvelles et pour certaines aux dimensions inusitées viennent en réponse aux espaces des jardins. Lee Ufan, Relatum – L’Arche de Versailles
Il n’apprécie pas les oeuvres qui écrasent l’homme par leur présence qui imposent une idée, une théorie. Son prénom, Ufan veut dire soleil en coréen. Maître de l’art Zen, ses oeuvres minimalistes, sont réduites tant au niveau des couleurs, gris, blanc, noir, tant qu’ au niveau des matériaux, l’acier et la roche, le dialogue entre l’être et le temps.
Il est l’un des protagonistes du mouvement artistique intitulé Mono-Ha, terme que l’on peut traduire par “l’École des choses”.
Selon la définition de Lee Ufan, fondateur et théoricien de ce groupe d’artistes japonais, son principe était “d’utiliser une chose sans rien y ajouter. Ils prenaient et assemblaient des matériaux industriels, des objets quotidiens, des objets naturels, sans les modifier. Cette méthode ne consistait pas à se servir des choses et de l’espace pour réaliser une idée mais est venue à vrai dire de la volonté de faire vivre divers éléments dans les rapports qu’ils entretiennent entre eux ”.
Le Mono-Ha apparaît dans les mêmes années que les tendances européennes ou nord américaines regroupées au sein de l’Arte Povera, Supports-Surfaces ou Land Art, toutes manières de repenser les fondements mêmes de la sculpture ou de la peinture.
A Versailles il invite à un parcours lent, solitaire, en groupe, en famille, comme une sorte de pèlerinage, une sorte de désintoxication en 10 stations, des installations très épurées, en osmose avec l’espace et le temps, invitant à la pause, à la méditation. le plan des oeuvres Lee Ufan, Relatum, Earth of the Bridge
Elles portent le terme générique de “Relatum”, exprimant que l’œuvre d’art n’est pas une entité indépendante et autonome, mais qu’elle n’existe qu’en relation avec le monde extérieur. Pour Lee Ufan l’acte du sculpteur consiste, en réponse à une évolution de l’art qui après des millénaires d’objets fabriqués par la main de l’homme s’est ouvert à l’objet industriel et au ready made, à critiquer l’hyper productivité du monde contemporain.
Lee Ufan a choisi de lier le faire et le non faire. Il part du principe que “voir, choisir, emprunter ou déplacer font déjà partie de l’acte de création”. Il relie la nature à la conscience humaine avec une simple plaque de fer en dialogue avec une pierre. Il peut aussi déployer des plaques d’acier mat en une structure linéaire debout ou couchée, dont les ondulations répondent à l’espace investi. « Cela fait longtemps que je souhaite réaliser une œuvre en forme d’arche comme un arc-en-ciel suspendu à l’horizon. Je suis donc très heureux d’avoir la chance de réaliser ce projet dans les jardins historiques du Château de Versailles. L’œuvre dépassera l’histoire de Versailles ainsi que ma propre histoire. L’espace lui-même s’ouvrira et deviendra un lieu de rencontre avec les spectateurs, une respiration conjointe. Il y a dans ce projet une forme de transcendance, de par le fait même de sa présentation à Versailles. Il ne s’agit pas de poser un objet tout droit sorti de l’atelier, mais de créer un véritable dialogue avec le site. Je pense que l’œuvre doit avoir deux sens. Cette dernière ne doit pas être un objet fermé, mais une porte ouverte. J’utilise souvent la pierre qui représente la nature, et le métal qui est un symbole de la société industrielle. Ils interagissent en fonction de l’espace et créent une relation inévitable dans le lieu. Les œuvres présentées seront principalement composées de pierre et métal. Du petit chemin, au grand jardin, jusqu’aux salons du château, la circulation de l’air dans l’espace offrira au spectateur la sensation que leur cœur palpite ».
C’est en juin 2014 que l’“espace-temps” s’ouvre dans les jardins du château de Versailles. Lee Ufan Extrait d’un entretien de l’artiste avec Philippe Piguet, L’œil #665, Février 2014
Son énorme «Arche» d’acier incarne un vieux rêve d’enfant devant un arc-en-ciel, souvenir du Japon. C’est un immense et fin ruban d’acier bleuté, de 30 mètres de long et 40 tonnes, aux reflets changeant selon la météo, porte ouverte sur la Grande Perspective, jusqu’aux mystérieux bosquets royaux. Lee Ufan, Relatum – L’ombre des étoiles
Notamment celui de l’Étoile, espace désertique qui abrite « L’Ombre des étoiles », (ma vidéo) une œuvre étrange, un espace minéral de granit blanc, un champ mégalithique éclairé d’une lumière lunaire, auquel Lee Ufan a donné la forme de la constellation du Grand Chariot. Sur les pelouses il a fait onduler des plaques d’acier, comme des vagues, les lames de vent
Dans l’allée de Flore, deux plaques d’acier posées au sol qui relient, tel un pont, deux grandes roches se faisant face au bout d’un sentier étroit, escorté d’arbres et de buissons proprement alignés.
L’envoûtant bosquet des Bains d’Apollon qui clôturent le parcours sont un endroit secret et mythique, un paysage de verdure, de bassins et de cascades déferlant de la grotte où le bel Apollon (Louis XIV) trône entouré de ses nymphes, l’artiste a creusé une tombe, d’où une grosse pierre noire figure un hommage à Le Nôtre, le contraste est saisissant.
Lee Ufan, Relatum, La Tombe, hommage à Le Nôtre
Une seule œuvre à l’intérieur du château« un mur de coton »
C’est une invitation à sentir et à voir, avec l’intériorité de chacun et l’infinité du monde. Jusqu’au 2 novembre photos de l’auteur
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L’Américain,Charles Ray, est un des sculpteurs majeurs de notre temps. Après un siècle de dominance de l’abstraction sculpturale, il travaille la nouvelle figuration plastique.
LeKunstmuseum Basel et le Museum für Gegenwartskunst présentent, en collaboration avec l’Art Institute of Chicago, une vue d’ensemble de son travail depuis 1997. On retrouve des oeuvres telles que Unpainted Sculpture (1997) ou Boy with Frog (2009), mais aussi des nouvelles sculptures telles que Mime ou School Play, toutes deux de 2014, et qui sont l’aboutissement d’un processus s’inscrivant dans la longue durée.
Dans la tradition antique des bas-reliefs, Charles Ray, pieds nus, apporte à sa femme elle aussi pieds nus, un petit beaucoup de fleurs. Transposition d’une scène contemporaine et intime, tirée de l’album de famille. Réalisé en atelier, en fibre de verre, d’après des études photographiques, la lumière provenait du côté gauche. Light from the left, joue poétiquement sur le fait, que sa femme se dresse à gauche sur la scène et apporte la lumière dans l’univers de l’artiste.
Young Man, 2012, un jeune homme qui se dresse dans un léger contraposto, mais qui s’éloigne du canon classique, avec un peu de graisse aux hanches, une barbe et la bouche entrouverte. La scupture est polie et reflète l’environnement et les visiteurs qui font partie de l’oeuvre.
Charles Ray, né en 1953 à Chicago, vit depuis 1981 à Los Angeles. Au centre de son univers fascinant, on trouve des principes sculpturaux et des questionnements liés à la proportion, la dimension, l’espace, le poids, l’intérieur, l’extérieur, moins que des considérations narratives. Après un siècle de dominance de l’abstraction sculpturale, il travaille – comme Katharina Fritsch( Zurich) ou Jeff Koons (fondation beyeler)– la nouvelle figuration plastique, à l’exemple de sa statue en acier peinte en blanc Boy with Frog (2009) installée jusqu’à récemment sur la Punta della Dogana à Venise.
Associée à une réalisation époustouflante, la sculpture, dont il est impossible d’imaginer combien son poids est considérable, comporte une dimension intemporelle. On ne saisit pas au premier coup d’oeil que c’est de l’art contemporain, tant elle fait référence à l’antique.
Le Kunstmuseum Basel organise en collaboration avec l’Art Institut of Chicago pour la première fois depuis 2006, une grande exposition muséale de l’artiste américain, en se concentrant sur son travail entre 1997 et 2014.
Ses oeuvres précédentes, réalisées entre 1973 et 1993, ont été montrées en 1994 à travers l’Europe dans des expositions à Malmö, Londres, ainsi qu’aux Kunsthalle de Berne et Zurich. Elles ont présenté le cheminement de Ray depuis les performances liées à une mise à l’épreuve de soi et ses interactions, avec les éléments plastiques des années 1970, dont la trace est conservée par des photographies, jusqu’à Family Romance (1993), un groupe de personnages comprenant des parents et leurs deux jeunes enfants, troublants par leur taille identique, et qui se trouve aujourd’hui au Museum of Modern Art, New York.(vu au Palazzo Grassi)
Aux USA, ont eu lieu des expositions comparables en 1998/99 à New York, Los Angeles et Chicago, dans lesquelles furent aussi présentées des sculptures créées après la tournée européenne, comme Unpainted Sculpture (1997), aujourd’hui dans la collection du Walker Art Center, Minneapolis.
Unpainted Sculpture fait office de prélude à cette exposition : une voiture accidentée, une Pontiac, que l’artiste à réduite en morceaux en l’état, afin d’en copier chaque élément par des pièces en fibre de verre, puis il a reconstruit l’ensemble accidenté, méticuleusement à la recherche de la perfection. La sculpture repeinte en gris pale, apparaît comme un objet baroque, perdant la morbidité et la violence de son passé.
Charles Ray Aluminum Girl 2003
En outre, le visiteur est confronté par une figure féminine grandeur nature Aluminum Girl (2003), une statue sans socle en aluminium peinte en blanc, que l’artiste a justement réalisé, en parallèle de son travail sur Unpainted Sculpture, d’abord en bois peint.
La réflexion de Ray sur le canon de la figure humaine, qu’il associait jusqu’alors aux mannequins synthétiques des vitrines, acquière sous cette apparence sculpturale-ci, un air sublime qui la fait ressembler à l’antique. Pourtant, ce n’est nullement une figure idéale, elle possède la présence vivante d’une jeune fille lambda. Cette réalisation fait office, tout en perpétuant la longue tradition de la sculpture figurative, d’oeuvre charnière dans le travail de Ray.
Les sculptures récentes sont façonnées dans un bloc massif d’acier inoxydableou d’aluminium et ne présentent plus de surface peinte : Shoe Tie (2012), la statue présentant un homme nu accroupi qui rattache des lacets imaginaires ;
Sleeping Woman (2012), la représentation d’une sans-abri, tombée dans un profond sommeil, allongée sur un banc, dans les rues de Santa Monica et la sculpture exposée la plus récente,
Mime (2014), la représentation d’une personne qui semble être endormie. Cela nous renvoie aux gisants.
Presque chacune des 15 sculptures exposées au Kunstmuseum et au Museum für Gegenwartskunst nécessite une salle entière pour trouver sa place, car chacune – après des années de travail et de nombreuses tentatives – est un élément solitaire sculptural et tout à la fois une nouvelle étape dans la confrontation artistique de Ray avec le monde.
Au Gegenwarthkunst, Hand Holding Egg, 2007 est une petite main d’enfant en porcelaine qui tient une petite coquille d’oeuf vide : « Semblable à un viel os poli par le temps qu’on trouverait dans le désert, l’oeuf est vide et l’animal, est parti, depuis longtemps » Charles Ray.
C’est un travail minutieux, qui allie la précision et le finissage de l’antique au réalisme du contemporain
Catalogue
Essais de Michael Fried, Richard Neer, James Rondeau et Anne M. Wagner, ainsi que de courts textes d’accompagnement par Charles Ray dans le catalogue, 160 p., 69 ill., 24 x 30 cm, Hardcover, éditions allemande et anglaise, Verlag Hatje Cantz.
Publication rendue possible grâce au soutien de Glenstone
Conférences dans le Kunstmuseum, Vortragssaal
17.09.2014, 18h30, Anne M. Wagner
23.09.2014, 18h30, Richard Neer 26.09.2014, 19h00, Charles Ray, Künstler-Reden #26 Exposition à l’Art Institute of Chicago
Charles Ray : Sculpture, 1997–2014. 17 mai – 4 octobre 2015
jusqu’au 26 octobre 2014
De Picasso à Neo Rauch en passant par Richter, Polke et Baselitz : le Musée Frieder Burda et la Staatliche Kunsthalle Baden-Baden célèbrent ensemble les 10 ans d’existence du Musée Frieder Burda avec une grande exposition anniversaire présentant des pièces maîtresses d’une collection n’ayant cessé de grandir depuis 40 ans.
Fasciné par la couleur et ses possibilités d’expression émotionnelle, Frieder Burda commença il y plus de 40 ans à collectionner des oeuvres d’art. Entre-temps, sa collection rassemble quelque mille pièces d’art moderne et contemporain. Pour marquer ses 10 ans d’existence, le Musée Frieder Burda présente les pièces maîtresses de la collection dans le cadre d’une grande exposition anniversaire. Tout comme lors de l’exposition inaugurale en 2004, les oeuvres choisies sont à nouveau montrées dans les salles mêmes du musée, et dans la Staatliche Kunsthalle Baden-Baden voisine, preuve du partenariat privilégié rassemblant la mission culturelle publique et l’engagement privé pour l’art.
Les commissaires de l’exposition sont Götz Adriani et Helmut Friedel.
Le Musée Frieder Burda, conçu par l’architecte new-yorkais Richard Meier et couronné par plusieurs prix d’architecture, a été inauguré en 2004 et ne cesse depuis de soulever l’enthousiasme des visiteurs en présentant la collection ou de prestigieuses expositions temporaires. Situé au coeur d‘un parcours culturel et artistique qui s’étend le long du célèbre parc de la Lichtentaler Allee, l’édifice éclatant de blancheur réunit de manière unique l’art et la nature grâce à de larges surfaces vitrées permettant de fascinantes perspectives.
Les points forts de l’exposition anniversaire sont l’expressionnisme allemand, avec des oeuvres de Ernst Ludwig Kirchner, August Macke et Max Beckmann, des Picasso de la période tardive ainsi que des exemples de l’expressionisme abstrait américain représenté par Jackson Pollock, Willem de Kooning et Mark Rothko. La collection se penche aussi particulièrement sur des artistes allemands de renom international tels que Gerhard Richter, Georg Baselitz, Markus Lüpertz et Sigmar Polke, dont une sélection de chefs d’oeuvre est exposée.
Parallèlement, l’exposition montre les dernières tendances de la peinture et photographie, représentées dans la collection notamment par des oeuvres de Gregory Crewdson, Axel Hütte, Karin Kneffel et Neo Rauch.
Parallèlement un hommage est rendu à l’architecture de Richard Meier dans le cadre d’une exposition particulière dans la galerie du musée.
Seront en outre exposés, à partir du 23 septembre 2014, les tout derniers travaux issus de l’Atelier d’art pour les enfants, conçus dans le musée pour offrir aux enfants une approche de l’art compréhensible, active et riche en découvertes.
Götz Adriani, qui assure conjointement avec Helmut Friedel le commissariat d’exposition, déclare, parlant de la sélection des oeuvres : « La merveilleuse collection Frieder Burda pousse pratiquement à créer des lignes de force dans l’exposition et à mettre en scène des confrontations passionnantes. L’un de ces points forts sera la peinture de Gerhard Richter dans la grande salle du musée, où sont exposées des oeuvres majeures datant de toute la période de création de ces 50 dernières années. La dernière période de Picasso occupe une place particulière dans la partie du musée dite « mezzanine ». Götz Adriani poursuit : « dans les salles supérieures, en partant de l’expressionnisme allemand et d’oeuvres de Max Beckmann, Ernst Ludwig Kirchner ou August Macke, nous confrontons l’expressionisme abstrait américain des années 50, soit des oeuvres centrales de Jackson Pollock, Mark Rothko, Willem de Kooning ou Clyfford Still, aux tendances figuratives du Pop Art qui apparurent directement après, celles d’un Robert Rauschenberg, d’un Malcolm Morley et d’un Bill Copley. »
Dans les salles de la Staatliche Kunsthalle Baden-Baden, Helmut Friedel concentre son choix essentiellement sur les pièces les plus importantes de l’art allemand dans la Collection Frieder Burda. La salle principale est consacrée à Sigmar Polke,
elle-même suivie de salles occupées par des tableaux et sculptures de Georg Baselitz et Eugen Schönebeck, puis d’une petite pièce avec des travaux de membres du groupe Zero, Adolf Luther, Heinz Mack et Günther Uecker. Des travaux de Markus Lüpertz, William N. Coplex et Arnulf Rainer, tout comme quelques oeuvres représentatives d’artistes de la nouvelle génération, tels Neo Rauch ou Karin Kneffel, sont exposés dans d’autres petites pièces.
Point fort enfin, une salle abrite certains des premiers tableaux de Gerhard Richter et des sculptures de Isa Genzken. Helmut Friedel s‘est penché d’une part sur les conditions architecturales différentes pour l’exposition de tableaux offertes par l’imposte de la Kunsthalle, édifice historique, et se distinguant du lumineux ouvrage de Richard Meier.
Au-delà, c’est la collection elle-même qui le fascine, reflet de l’histoire de la peinture allemande depuis l’après-guerre. « Dans la collection Frieder Burda, » déclare-t-il, « c’est l’esprit de l’ancienne RFA qui est représenté de manière inimitable, avec tout son lourd passé mais surtout avec tout son optimisme. L’ère Adenauer, la République de Bonn sont inséparables de la réussite économique tout comme des premières leçons encaissées en retour. » Dans ce contexte, Helmut Friedel a suivi la trace des diverses spécificités et lignes de liaison des oeuvres peintes, telles qu’elles traversent la collection Frieder Burda : de l’intégration du matériel dans la surface du tableau, en commençant par le groupe Zero aux frontières fluides entre figuration et abstraction chez Richter, au caractère sémiologique chez Polke et jusqu’à la brutalité chez Rainer.
Museum Frieder Burda
· Lichtentaler Allee 8 b
· 76530 Baden-Baden Telefon:
+49 (0) 72 21/3 98 98-0 · Fax: +49 (0) 72 21/3 98 98-30
· www.museum-frieder-burda.de
Heures d’ouverture
du mardi au dimanche
10 h 18 h
fermé le lundi sauf férié
passmusées
photos de l’auteur et courtoisie du musée Frieder Burda
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28 juin – 19 octobre 2014 Une exposition à ne rater sous aucun prétexte
C’est en 2012 que le photographe Patrick Bailly-Maître-Grand (son site)a entrepris de donner à la Ville de Strasbourg, où il s’est établi il y a plus de trente ans, une centaine d’oeuvres qui ont rejoint depuis les cimaises du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg. Une de mes rencontres avec Patrick Bailly Maître Grand
De formation scientifique mais aussi peintre à ses débuts, Patrick Bailly-Maître-Grand fait partie du courant des photographes expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. L’exposition « Colles et Chimères » consiste ainsi non seulement en une présentation de la donation mais aussi en une rétrospective qui permet d’aborder de façon plus exhaustive la diversité de la pratique de Patrick Bailly-Maître-Grand qui passe autant par une interprétation des secrets des origines de la photographie – daguerréotypes, rayogrammes, chronophotographies de Marey … – que par l’exploration de techniques complexes –périphotographie, solarisation… Vivant et travaillant à Strasbourg depuis 30 ans, Patrick Bailly-Maître-Grand a des liens forts avec cette ville qui transparaissent dans nombre de ses séries photographiques à l’instar de l’Hommage à Arp (1988) –où le photographe rend hommage au grand artiste strasbourgeois, membre des mouvements dada et surréaliste, à travers un jeu sur les volutes « arpiennes » d’un bouillon gras dans lequel surnagent les lettres « A, R, P ».
Mais les sujets explorés par Patrick Bailly-Maître-Grand dépassent largement le cadre de ce patrimoine historique et culturel local et s’emparent de thématiques valorisant l’étrange voire le surréel à travers des photographies qui métamorphosent les objets du quotidien ou ceux chinés dans les brocantes. L’aléatoire, l’insolite et l’humour font partie intégrante de son oeuvre où sourd également une réflexion profonde sur le passage du temps, nourrie par la recherche de nouveaux modes de construction, de mises en scène et de compréhension de l’image photographique ainsi qu’en témoigne par exemple le triptyque Repérage (2004), réflexion autour du thème de la vanité.
Privilégiant l’empreinte du réel de l’analogique à « l’emprunt au réel » du numérique, Patrick Bailly-Maître- Grand fabrique des « machines à distraire » tout en revendiquant une vision du monde duelle, enjouée et mélancolique, tout autant celle d’un bricoleur que d’un esthète raffiné.
Patrick Bailly-Maître-Grand est né le 1er février 1945 à Paris. Son nom, patronyme et non pseudonyme comme nombreux l’ont cru, lui vient de ses origines franc-comtoises. Une grande maison de famille dans le Haut-Jura est le décor de son enfance Parcours de l’exposition
L’exposition réunit non seulement les oeuvres issues de la donation mais également des séries qui complémentent le regard sur une carrière photographique de plus d’une trentaine d’années.
Cette rétrospective s’organise donc selon quinze sujets déterminés par l’artiste et qui rendent compte de ses obsessions autant formelles que thématiques.
La scénographie de l’exposition a été pensée par Patrick Bailly-Maître-Grand. 1. Rez-de-chaussée Du classique
Pour ses premières approches avec l’outil photographique émancipé de la tutelle du dessin – sa première passion artistique -, PBMG flâne en ville afin de capter avec son objectif des associations fortuites d’objets, de formes, qui en appellent à la rêverie.
Cette période « cueillette de champignons-images », ainsi que la définit l’artiste, l’incite à déceler l’insolite dans des jeux d’ombres, dans un fragment de moulures, ou encore à instiller du fictionnel dans des lieux ou des univers traversés par Louis-Ferdinand Céline. Du daguerréotype
Révélée par Louis Daguerre en 1839, cette technique d’enregistrement de l’image sur une plaque d’argent polie est un procédé à tirage unique puisque non reproductible par duplication ultérieure. A l’origine même de l’essor et de la démocratisation de la photographie, le daguerréotype a connu un vrai triomphe, détrônant la peinture dans le genre du portrait grâce à sa précision inouïe. Mais l’engouement qu’il suscita n’a duré qu’une vingtaine d’années. En utilisant cette technique obsolète, caduque, PBMG réactive un temps sa magie, sa préciosité, au service d’une iconographie presque banale – murs lépreux ou aveugles, graffitis, amoncellement d’outils… – et redonne à l’écume de notre quotidien la grâce d’une icône. Du virage
Le virage est un traitement chimique complémentaire intervenant lors du développement d’un tirage photographique noir et blanc sur papier, dans le but de donner une couleur dominante à l’épreuve (sépia, bleue, vert…). En optant pour un virage par zone, PBMG accentue la sensualité des volutes d’un bouillon gras pour les associer à la sculpture de Jean Arp, rapproche la teinte verte du cuivre oxydé de la Statue de la Liberté de celle d’un chewing-gum et sature les couleurs de ses Baux de Provence pour les inscrire dans une lignée picturale. Le nombre et le hasard
La mouche et la fourmi sont les protagonistes de plusieurs séries de PBMG, à l’instar d’autres insectes, dont le photographe ne cesse de louer la persévérance ou la précision des mouvements. Immortalisées en recourant à des techniques diverses – rayogrammes, virages… – ces petites bêtes incarnent à elles seules la dualité de l’oeuvre de PBMG ainsi que le souligne le titre retenu pour cette section : une grande rigueur d’exécution au service de la description des aléas de l’existence. Colles et chimères
Le regroupement de ces huit séries qui donne son titre à l’exposition conjugue le raffinement dans le rendu des images obtenu par l’usage de nombreux virages et la mélancolie funèbre qui émane des sujets photographiés : un matelas ensanglanté qui dévoile progressivement ses entrailles, des poupées cassées… Outre la mise en scène d’objets trouvés comme ces netsuké, simples bouts de bois mangés par les vers qu’il a transformé en précieux éléments de la garde-robe japonaise, PBMG affirme aussi son goût pour le « bricolage » : désosser une chaussure, transformer un kimono en camisole de force, coudre des petits sacs qui scelleront nos secrets, autant d’actions qui requièrent de la « colle » pour mieux faire naître des « chimères ». De l’ombre immédiate
La technique du rayogramme retenue ici par PBMG consiste à s’affranchir de l’appareil photographique en plaçant directement des objets sur une surface photosensible que l’on exposera ensuite à la lumière. Ce retour aux origines techniques de l’image s’accompagne aussi chez PBMG d’un clin d’oeil à l’histoire de la photographie puisque la citation de l’ouvrage du pionnier anglais Henry Fox Talbot, The Pencil of nature, est évidemment présente dans Les Herbes. De même, on perçoit dans les trois séries présentées ici l’impact de l’Orient, des images du monde flottant et d’un rapport calligraphique à la lumière dans l’oeuvre de PBMG. Digiphales
Ces dix doigts se dressent face à nous comme des menhirs provoquant un trouble lié d’une part, au changement d’échelle qui élève ces extrémités au rang de monument, d’autre part, à l’évocation de la blessure et de la difformité. Le traitement technique avec une inversion par solarisation et de multiples virages contribue à renforcer l’aspect minéral des photographies et confère à l’agencement de ces doigts la gravité sereine d’un lieu de culte païen. L’ensemble original est constitué de dix éléments, sur le principe des dix doigts de la main, mais ici, s’adaptant à l’espace disponible, l’artiste a choisi de réduire la présentation à huit doigts-menhirs, afin de conserver au mieux l’idée d’arc de cercle, en résonance souhaitée avec le site mégalithique de Stonehenge. 2. Mezzanine De la cinétique en gelée
Ici est mis en lumière l’autre thème de prédilection de PBMG : la captation du mouvement grâce à l’appareil photographique. En jouant des effets d’oscillation de l’eau ou d’un balancier de pendule, en figeant dans leur explosion des assiettes ou des sacs de plâtre, ou encore en immortalisant les infimes variations de rotation d’une chaise, le photographe s’inscrit clairement dans la lignée des photographes expérimentateurs. Il réactualise les préoccupations de l’astronome Jules Janssen quand il photographiait les mouvements de révolution de la lune ou de Marey dans ses chronophotographies et cherche à susciter des associations d’idées face au surgissement dans l’eau ou le plâtre de formes inédites. Vanités
Squelettes, crânes, dessins d’anatomie ou prothèses constituent quelques uns des objets du musée des vanités du photographe. L’humour noir que l’on décèle dans certaines des oeuvres comme Repérage rapproche les réflexions macabres de PBMG de celle des Surréalistes. Ainsi, dans le Péripatéticien, on assiste à la rencontre insolite entre un squelette et une paire de jambes orthopédiques, rappelant au passage l’importance que revêt la question de l’objet trouvé ou chiné dans les brocantes chez le photographe.
Auteur de ce qu’il nomme des « machines à distraire », PBMG trouve par la photographie un moyen de conjurer l’angoisse de la mort. De face
De cette galerie de visages, on retient avant tout la puissance expressive plus que le détail des traits. En effet, la majorité des modèles sont inanimés – visages de poupées, de mannequins en cire ou en plastique… – ou alors réduit à l’état de spectres, d’auras.
Au-delà de la première lecture qui renvoie inexorablement à l’idée de la disparition et de la mort ainsi que le suggère Les Véroniques faisant référence à la vraie icône, celle du visage du Christ sur son linceul, ce que cherche à capter PBMG c’est le souffle rémanent de la vie, ce moment d’extase ou de petite mort palpable dans les Comas ou dans la puissance du regard de ces figurines anthropomorphes. De l’empreinte
Toujours trace d’une relation singulière, d’un corps spécifique, l’empreinte est l’essence même de la photographie qui se définit avant tout par sa nature indicielle. Afin de fixer cette mémoire des formes, PBMG emploie souvent une résine transparente qui moule les reliefs et est ensuite placée sous l’agrandisseur.
Les Codex – empreinte en résine de circuits électroniques – que le photographe assimile à des tablettes assyriennes deviennent ici l’allégorie d’une technologie présente constamment vouée à l’obsolescence : un pied de nez du photographe fidèle à l’argentique à ses condisciples passés au numérique ? Tourner autour du pot
C’est avec Formol’s band que PBMG se fait véritablement une place dans le monde de la photographie au milieu des années 80. Achetée par le Centre Pompidou et par le MoMA, cette série provoque un fort engouement lié à la singularité de la technique de prise de vue employée par l’artiste : la périphotographie. Cette captation continue à 360 degrés, à travers une fente longitudinale, d’un objet animé d’un mouvement de rotation régulier sur lui-même, donne naissance à de déroutantes vanités modernes.
Cette mise à plat d’animaux conservés dans du formol, de squelettes ou de crânes, en condensant l’espace-temps, offre une vision distordue, abstraite de la vie. Train de lumière-Train de nuit
Seconde installation photographique monumentale de l’exposition, cette locomotive est née d’une rencontre du photographe avec un groupe de jeunes amateurs de photographie de Bischwiller, rassemblés sous le sigle : GRAPH. Plus de 280 images composent cette oeuvre. Elles ont été obtenues en photographiant de nuit le train « PLM Nord 231 » au moyen d’une tourelle mobile de 5 mètres supportant un rail vertical gradué. Grâce à la photographie, cette imposante locomotive devient presque spectrale, une sculpture de lumière. Les fenêtres souvent
« Les fenêtres souvent se ferment en riant, se ferment en criant… » chantait Jacques Brel que le photographe cite ici sciemment pour évoquer l’un des éléments récurrents de son iconographie : la fenêtre. Tantôt transparente, tantôt miroir aveugle, parfois support de dessins urbains, la fenêtre devient chez PBMG la métaphore de l’acte photographique et de ses possibles : elle offre un cadre au photographe-spectateur mais aussi un lieu d’évasion.
Dans Les gouttes de Niépce, c’est l’optique photographique – « cette lentille de verre capable de redessiner tout un paysage extérieur sur un plan » – traduite dans un peu de gélatine alimentaire, qui permet à PBMG d’ouvrir une fenêtre sur le monde. Monotypes directs
Le troublant jeu d’empreinte qu’occasionne le monotype direct dans ces deux séries photographiques ne permet pas de déterminer si une zone sombre signifie absence de lumière en positif ou, au contraire, lumière en négatif. Jouant des ambigüités de l’absence et de la présence, PBMG conçoit ici ses images comme des apparitions. Dans les Maximiliennes, cette réflexion sur le passage du temps se double d’une référence à une photographie de François Aubert, célèbre au XIXe siècle et représentant, clouée sur une porte, la chemise de l’empereur Maximilien d’Autriche, fusillé par des révolutionnaires au Mexique.. Commissariat : Héloïse Conésa, conservatrice au MAMCS
Cette exposition est organisée en partenariat avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône qui présente également du 21 juin au 21 septembre 2014 une exposition consacrée à Patrick Bailly-Maître- Grand, donateur à cette institution d’une centaine d’oeuvres ainsi que d’une partie de sa collection de photographies anonymes en 2012.
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 18h
– Fermé le lundi
Tarifs :7 euros / 3,5 euros (réduit)
Musée d’Art moderne et contemporain
1 place Hans-Jean Arp / tél. 03 88 23 31 31
www.musees.strasbourg.eu
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