Anish Kapoor

Pour ceux qui n’habitent pas à Paris ou en région parisienne, aller à Versailles
est toujours une épreuve. Prendre le RER, vieux, sale, bruyant, rempli de touristes venant du monde entier, puis arrivés à Versailles Rive gauche, il faut essayer de ne pas être bousculé et noyé dans la masse compacte, des groupes avec signes distinctifs.
Puis c’est l’épreuve des pavés juste devant le château, dont les ors rutilent au soleil.
Un immense serpent humain qui monte et descend, attend le viatique pour pénétrer dans le château, cela promet des heures d’attente sous l’amorce de canicule en ce début de juillet.
Anish Kapoor
Nous pénétrons dans les jardins qui sont en accès libres, en dehors des jours de grandes eaux. Là tout de suite, le public est moins dense, certains sont à l’abri, adossés au mur du château côté Galerie des Glaces. Nous sommes éblouis par la magnifique perspective, du parc, soulignée par les oeuvres d’Anish Kapoor.
Versailles les jardins
D’emblée nous sommes happés par C-Curve sur la Terasse où le public s’agglutine pour des selfies.
Nous allons au-delà attirés par Sky-Miror qui de dos comme de face est étrange et prête aux rêves de grands espaces. L’architecture et le paysage qui s’y reflètent
traduisent un monde instable et changeant, déconstruisant l’espace environnant.
Anish Kapoor
Puis nous mettons une belle heure à situer le Bosquet de l’Etoile, pas de fléchage
depuis le côté droit en nous inspirant du plan téléchargé sur le site de Versailles, nous interrogeons les ouvriers qui s’activent dans les alentours, ils ignorent tout, ce n’est pas leur priorité. Après avoir interrogés des touristes qui eux, ont un plan des jardins, avoir croisés les mêmes visiteurs à la recherche de l’installation n°4, nous sommes récompensés de notre ténacité, Star Grove apparait dans le Bosquet de l’Etoile, d’un rouge flamboyant, nous approchons, un garde habillé avec les couleurs de l’installation nous invite à y pénétrer, à en vivre l’intériorité et à voir révélés les surprenants espaces dissimulés depuis l’extérieur.
Anish kapoor
‘L’expérience à laquelle aspire, l’artiste la propose avec des matériaux chargés comme la cire grasse de couleur rouge sang qui renvoie à la chair et aux entrailles.
La fascination que l’on peut éprouver face à ces sculptures va de pair avec un sentiment d’inquiétante étrangeté.
Anish Kapoor
Exposer le vide, insister sur les contrastes, expérimenter de nouveaux matériaux en prenant parfois le risque d’une certaine violence dans le résultat caractérisent la sculpture de Kapoor.
Attiré par tout ce qui se rattache au corps, il s’intéresse à la face cachée des objets, au négatif de la forme’ ( Alfred Pacquement, commissaire de l’exposition,)
C’est en somme une expérience un peu semblable, à une échelle différente , qu’on a pu découvrir au Grand Palais en 2011, le gigantesque Leviathan d’Anish Kapoor, une immense structure gonflable pénétrable à l’intérieur de sa sombre membrane comme visible de l’extérieur, provoquant une expérience physique autant qu’un choc esthétique pour tous ceux qui y ont été confrontés. (Alfred Pacquement)
Il faut avouer, que depuis l’allée centrale, le Bosquet de l’Etoile est bien fléché,
comme nous l’avons constaté plus tard…
Anish Kapoor
Depuis le Bosquet de l’Etoile nous nous dirigeons vers le tant décrié Dirty Corner.
qui se révèle, une corne d’abondance (hommage à Louis XIV ?), avec un grand pavillon, d’une couleur de rouille, entourée de rochers bruts et certains très rouges. Le pigment est resté un matériau souvent utilisé par l’artiste qui accorde à la couleur une importance rare chez les sculpteurs.
Il a pu le déposer à l’intérieur de cavités creusées dans la pierre, contribuant ainsi à créer un vide mystérieux
Anish Kapoor Dirty Corner
. « Je ne veux pas réaliser une sculpture qui ne soit qu’une forme, cela ne m’intéresse pas vraiment. Ce que je veux faire, c’est une sculpture qui traite de la croyance, de la passion ou de l’expérience » a déclaré Kapoor (vidéo)
Puis nous nous dirigeons vers la pelouse du Char d’Apollon où se trouve Descension ,
(vidéo) là peu de monde,
Le mouvement tourbillonnant, inquiétant, descendant dans un grand bruit d’eau, est à l’opposé des grandes eaux triomphantes de Versailles, humilité de l’artiste ?
Anish Kapoor Descension
Au retour nous faisons à notre tour quelques photos devant C-Curve, où les personnages se reflètent à l’envers, une caractéristique du travail de l’artiste, tant vu à Art Basel
et ailleurs.
Nous avons fait l’impasse sur la salle du jeu de Paume, et l’installation Shooting in the Corner, pour l’avoir déjà vue à Londres à la Royal Academy,
Evocatrice sans jamais figurer la réalité, la sculpture de Kapoor est “ paysage du corps ”. Les oppositions entre le brut et le poli, le plein et le vide, la masse et l’absence de masse caractérisent sa démarche.
Anish Kapoor
Après des pauses bien méritées sous les arbres nous avons repris le RER, chauffé, retardé et bondé, trempé de sueur mais content de notre visite.
jusqu’au 1 novembre 2015

Caroline-Louise de Bade « Die Meister-Sammlerin »

En 2015, Karlsruhe célèbre les 300 ans d’une cité fondée par le margrave
Charles Guillaume. Tout au long de l’année, les institutions culturelles, partenaires, associations et citoyens orchestrent une série de manifestations rendant hommage à l’histoire de la ville.
Une grande cérémonie d’ouverture du tricentenaire a été organisée le  17 juin 2015.
Header_Schloss-Luftbild
Grand temps fort de cette année de commémorations, le festival d’été (Festivalsommer) (du 17 juin au 27 septembre 2015) se déroule principalement au château baroque de Karlsruhe. C’est là que s’est déroulé le grand spectacle d’ouverture du festival d’été, le 20 juin 2015. Ce spectacle a fait également office de cérémonie officielle d’inauguration du tricentenaire. Au programme de cette soirée riche en événements : représentations théâtrales et musicales, jeux de lumières, murs d’éclairage en LED retraçant l’histoire de la ville, et feux d’artifices.
Jusqu’au 27 septembre 2015, il ne faut pas  manquer de visiter le pavillon du jardin, juste derrière le château : c’est le point d’information central du festival, et un point de rencontre pour les festivaliers. Le pavillon est également le théâtre de multiples représentations : pièces de théâtre, spectacles musicaux et de danse, projections de films, cabarets, séances de littérature…
Ce pavillon peut accueillir jusqu’à 2 000 spectateurs en plein air. Il comporte aussi un café et une terrasse panoramique promettant une vue superbe sur le château.

Jean-Étienne Liotard La Princesse Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, 1745 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Jean-Étienne Liotard
La Princesse Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, 1745
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Côté expositions, le Staatliche Kunsthalle (le musée national des Beaux-Arts) présente une exposition dédiée à la princesse Caroline-Louise de Bade, collectionneuse passionnée de peintures de maîtres hollandais du XVIIe siècle et de peintres français du XVIIIe siècle (du 30 mai au 6 septembre 2015).
Le Musée régional de Bade (Landesmuseum) présente l’exposition
« Karlsruhe 1715-2015 – Point de rencontre de cultures entre la France et l’Allemagne ».
 
Jean Siméon Chardin Nature morte à la bouteille et aux fruits, vers 1728 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Jean Siméon Chardin
Nature morte à la bouteille et aux fruits, vers 1728
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

 
La cérémonie de clôture se tient le dimanche 27 septembre 2015.
La grande exposition consacrée à Caroline-Louise de Bade,
est le résultat d’une coopération entre la Kunsthalle de Karlsruhe, les
Archives générales du land de Bade-Wurtemberg et l’Université de la
Suisse italienne.
Madame Theresia Bauer, ministre des Sciences, de la Recherche et de la Culture du land de Bade-Wurtemberg
ainsi que Son Altesse Royale le prince Bernard de Bade, ont inauguré à la Kunsthalle de Karlsruhe cette grande exposition du land de Bade-Wurtemberg.
 
Lettre de Voltaire à Caroline-Louise datée du 2 février 1759 © GLA Karlsruhe, FA 5 A Corr. 17, 62 (propriété de la Maison de Bade)
Lettre de Voltaire à Caroline-Louise datée du 2 février 1759
© GLA Karlsruhe, FA 5 A Corr. 17, 62
(propriété de la Maison de Bade)


Cette manifestation permet aux visiteurs de se replonger dans l’époque
des Lumières et de la fondation de la ville. Elle soulignera aussi le rôle déterminant joué par la princesse dans l’affirmation de Karlsruhe en tant que haut-lieu des arts et
des sciences.
Monsieur Winfried Kretschmann, ministre-président du land de Bade-
Wurtemberg, ainsi que S.A.R. le prince Bernard de Bade, assurerent le
patronage non seulement de cette exposition, mais aussi de celle
consacrée au margrave Charles-Guillaume (1679-1738) présentée au
Badisches Landesmuseum. Ces deux grandes manifestations permettent
ainsi à la population de redécouvrir le patrimoine hérité du XVIIIe siècle.
Caroline-Louise de Bade La Mort de Cléopâtre, 1764 (copie d’après Caspar Netscher) © The Royal Academy of Fine Arts/The Academy Council, Copenhague
Caroline-Louise de Bade
La Mort de Cléopâtre, 1764 (copie d’après Caspar Netscher)
© The Royal Academy of Fine Arts/The Academy Council,
Copenhague

Caroline-Louise de Bade, collectionneuse passionnée, fut une personnalité
remarquable de l’époque des Lumières. Élevée à la Cour de Hesse-
Darmstadt, où elle bénéficia d’un enseignement scientifique, elle se
distingua très tôt par son intelligence remarquable et sa profonde culture.
À telle enseigne qu’elle fut surnommée « la Minerve de Hesse » dès 1751,
date de son mariage avec le margrave Charles-Frédéric de Bade-Durlach.
Elle s’était même fait remarquer pour ses talents artistiques dès 1745,
après avoir été l’élève du peintre genevois Jean-Étienne Liotard qui lui
avait notamment enseigné l’art du pastel.
D’après Linné Carolinea Princeps, vers 1775 Badische Landesbibliothek Karlsruhe © Badische Landesbibliothek
D’après Linné
Carolinea Princeps, vers 1775
Badische Landesbibliothek Karlsruhe
© Badische Landesbibliothek

En tant qu’épouse du margrave, elle mit à profit sa position
pour rassembler à Karlsruhe une vaste collection d’estampes et de tableaux,
aidée en cela par un réseau de correspondants couvrant toute l’Europe
et par des agents en oeuvres d’art établis à Paris, Rome et Amsterdam.
La margravine faisait ainsi partie des cercles d’amateurs
d’art internationaux qui, tout comme elle, ne dédaignaient pas de peindre,
dessiner ou réaliser eux-mêmes des estampes.
Gabriel Metsu, La Cuisinière, 1655–58 © Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Gabriel Metsu,
La Cuisinière, 1655–58
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Conformément aux usages académiques de l’époque, elle
s’exerça à copier des oeuvres de maîtres, qu’elle commença d’emprunter
en 1757 dans la collection que l’Électeur palatin avait réunie à Mannheim.
C’est ainsi qu’elle s’affirma tout d’abord en tant qu’artiste, puis comme une
collectionneuse avertie estimée dans toute l’Europe.
Au coeur de la grande exposition de Karlsruhe se trouvent la plupart des
deux cents tableaux ayant jadis fait partie du Cabinet de peinture de
Caroline-Louise. Ces oeuvres, toujours conservées à Karlsruhe et acquises
par la princesse aux alentours de 1760, c’est-à-dire vers la fin de la guerre
de Sept-Ans, sont principalement dues à des maîtres flamands et
hollandais du XVIIe siècle (Teniers, Rembrandt, Dou, van Huysum), ainsi
qu’à des peintres français du XVIIIe (Boucher, Chardin, Vernet).
L’exposition est aussi l’occasion de faire revenir à Karlsruhe, sous forme
de prêts, divers tableaux d’Antoine van Dyck (National Gallery
Washington), Willem van de Velde (National Gallery London), Gabriel
Metsu (Museo de arte Thyssen-Bornemisza) et Maria van Oosterwyck
(Denver Art Museum).
 
Rembrandt Harmenszoon van Rijn Autoportrait, vers 1650 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Rembrandt Harmenszoon van Rijn
Autoportrait, vers 1650
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Outre ces toiles issues du Cabinet de peinture de Caroline-Louise,
l’exposition présente quelque 135 oeuvres faisant l’objet d’un prêt qui
illustrerent comment la margravine a pu affiner son goût grâce à ses
agents et conseillers internationaux, ainsi qu’à ses contacts avec divers
savants, artistes et collectionneurs. Parmi les nombreux tableaux de
Jean Étienne Liotard faisant partie de ce groupe, on remarque tout
particulièrement le célèbre autoportrait du maître, conservé aux Offices de
Florence, ainsi que le portrait de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche et
de son époux François, qui fait partie des collections de Weimar.
Divers tableaux de François Boucher et Joseph Melling, un des
élèves du maître français devenu Premier peintre à la Cour de Karlsruhe.
 
François Boucher Madame de Pompadour, 1758 © Scottish National Gallery
François Boucher
Madame de Pompadour, 1758
© Scottish National Gallery

 
L’exposition soulignera également dans quelle mesure Madame de
Pompadour a pu être un exemple pour Caroline-Louise, et quel rôle ont
joué ses liens d’amitié avec les intellectuels et amateurs d’art de son
temps. La princesse ayant par ailleurs fait preuve de goût et de facultés
d’analyse en rassemblant des collections de porcelaines et de curiosités,
l’exposition ne manquera pas non plus de présenter plusieurs pièces de ce
type.
Commissaires de l’exposition : Dr Holger Jacob-Friesen (directeur), Dr
Astrid Reuter, Mme Sarah Salomon, Dr Max Tillmann, Dr Katharina Weiler.
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Hans-Thoma-Straße 2-6
D-76133 Karlsruhe
Tél. : + 49 (0) 721 926 33 59
www.kunsthalle-karlsruhe.de
Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Tarifs 12 € / 9 € (réduit), 3 € (scolaires)
Visites guidées publiques En langue française :
les samedis à 14h30

Passport culturel KULTURmalVIER donne accès,
jusqu’au 6 septembre 2015, avec le même billet, valable pendant 2 jours, à quatre grandes expositions :
Charles Guillaume au Badisches Landesmuseum ,
Caroline Louise à la Kunsthalle, Friedrich Weinbrenner à la
Städtische Galerie et Globale au ZKM .
Prix : 21 € / 17 € (réduit)
Plus d’informations sur l’offre touristique et sur le Festival
d’été du Tricentenaire :
www.karlsruhe-tourismus.de
www.ka300.de

Velázquez, peintre du roi et des bouffons

Dernière ligne droite pour l’exposition la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, du prince des peintres Velázquez
Jusqu’au 13 juillet 2015

Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Autoportrait 1640-1650 Huile sur toile, 45 × 38 cm Valence, Museo de Bellas Artes, collection de la Real Academia de San Carlos
Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660)
Autoportrait
1640-1650
Huile sur toile, 45 × 38 cm
Valence, Museo de Bellas Artes, collection de la Real Academia de San Carlos

Né à Séville en 1599, Velázquez est l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art, tout style et toute époque confondus. Chef de file de l’école espagnole, peintre attitré du roi Philippe IV, au moment où l’Espagne domine le monde, il est le strict contemporain de Van Dyck, Bernin et Zurbaran, bien que son art ne l’élève à une intemporalité que seuls peuvent lui disputer les noms de Léonard, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Caravage et Rembrandt.
Formé très jeune dans l’atelier de Francisco Pacheco, peintre influent et lettré de la capitale andalouse, il ne tarde pas à s’imposer et, encouragé par son maître devenu aussi son beau-père, décide de tenter sa chance à la Cour de Madrid.
Après une première tentative infructueuse, il est finalement nommé peintre du roi en 1623 marquant le début d’une ascension artistique et sociale qui le mène aux plus hautes charges du palais et au plus près du souverain.
Sa carrière est rythmée par deux voyages déterminants en Italie, le premier autour de 1630, le second autour de 1650, et par les naissances et décès successifs des héritiers au trône. A Rome il rencontre son compatriote Ribera
Maître dans l’art du portrait, dont il libère et renouvelle
le genre, il n’excelle pas moins dans le paysage, la peinture d’histoire ou, dans sa jeunesse, la scène de genre et la nature morte.
Diego Velazquez, nature morte , 1615 1620
Diego Velazquez, nature morte , 1615 1620

Bien qu’il soit l’un des artistes les plus célèbres et admirés hier comme aujourd’hui, aucune exposition monographique n’a jamais montré en France le génie de celui que Manet a consacré « peintre des peintres ». La rareté de ses tableaux
(à peine plus d’une centaine) et leur légitime concentration au musée du Prado (Madrid) rendent particulièrement difficile l’organisation d’une rétrospective complète.
C’est cependant le défi relevé par le musée du Louvre et le Grand
Palais qui joignent leur force en collaboration avec le Kunsthistorishes Museum de Vienne et avec l’appui généreux du musée du Prado.
Diego Velazquez, la Forge de Vulcain, vers 1630
Diego Velazquez, la Forge de Vulcain, vers 1630

Certains prêts tout à fait exceptionnels ont ainsi pu être obtenus à l’instar de la Forge de Vulcain (Prado) et de la Tunique de Joseph (Escorial), de même que des chefs-d’oeuvre absolus comme la Vénus au miroir (Londres, National Gallery) ou le Portrait d’Innocent X (Rome, Galleria Doria Pamphilj) – si cher à Francis Bacon -, deux icônes universelles de l’histoire de l’art.
Les Ménines ne quittent plus le Prado, une autre oeuvre importante est également absente « la Rédition de Breda ».
Relire les écrits d’Elie Faure sur Velazquez :
extrait :
A l’encontre de la plupart des coloristes, en effet, il n’emploie que des couleurs rares et comme voilées d’air, la gamme des gris, puis des blancs d’argent et de nacre, des noirs profonds, quelques verts, quelques rouges, des roses qui s’éteignent comme s’éteint le jour.
Avec deux ou trois teintes ou toutes celles qu’il emploie, ce sont des harmonies insaisissables, mais d’une telle sûreté qu’elles donnent absolument l’impression du définitif. Les gris infiniment nuancés dont il va désormais se servir deviennent pour ainsi dire, l’accompagnement harmonique, le chant sourd, grave et soutenu d’un invisible orchestre où va courir la mélodie légère des rouges et des verts, des roses et des noirs.
L’exposition entend présenter un panorama complet de l’oeuvre de Diego Velázquez, depuis ses débuts à Séville jusqu’à ses dernières années et l’influence que son art exerce sur ses contemporains. Elle se donne en outre pour mission de
porter les principales interrogations et découvertes survenues ces dernières années, exposant, dans certains cas pour la première fois, des oeuvres récemment découvertes (L’Education de la Vierge [New Haven, Yale Art Gallery] ;
Portrait de l’inquisiteur Sebastian de Huerta [collection particulière]).
Une première section s’attache à évoquer le climat artistique de l’Andalousie au début du XVIIe siècle, mettant en perspective les premières oeuvres de Velázquez et restituant l’émulation de l’atelier de Pacheco autour de peintures et de sculptures d’Alonso Cano et Juan Martinez Montañés.
Vient ensuite le moment d’aborder la veine naturaliste et picaresque de la peinture de Velázquez autour de ses scènes de cuisine et de taverne, en insistant particulièrement sur les concepts de variation et de déclinaison des motifs.
Autour de 1620, le style du peintre évolue vers un caravagisme plus franc.
Cette période correspond aux premiers contacts de l’artiste avec Madrid et la peinture qu’on y trouve et qui s’y produit. Cette partie de l’exposition, assurant la transition entre les années de formation à Séville et la première époque madrilène, présente ainsi les oeuvres du peintre parmi celles de ses contemporains, espagnols ou italiens, qui partagèrent cette adhésion à une peinture plus «moderne».
Enfin, les débuts du peintre à la cour voient évoluer sa conception du portrait, passant d’un naturalisme bouillonnant à des formules plus froides et solennelles en accord avec la tradition du portrait de cour espagnol.
Tournant important de son art comme de sa carrière, le premier voyage en Italie de l’artiste est illustré par des oeuvres qui pourraient avoir été exécutée à Rome ou immédiatement à son retour (Vue des jardins de la Villa Médicis, Rixe
devant une auberge…). Ces chefs-d’oeuvre de la première maturité offrent en outre l’occasion d’aborder un aspect peu exploré de son oeuvre : le paysage.
Stimulé par l’exemple de Rubens, Velázquez confère une fraîcheur et une liberté aux arrières-plans de ses portraits en extérieur réalisés pour les différentes résidences royales.
La partie centrale de cette deuxième section est consacrée à la figure de Baltasar Carlos.
Diego Velzaquez, Baltasar Carlos sur poney
Diego Velzaquez, Baltasar Carlos sur poney

Fils chéri et héritiers attendu de la Couronne, il incarne tous les espoirs dynastiques des Habsbourg d’Espagne au moment où le règne de Philippe IV est lui-même à son apogée.
A mi-parcours, l’exposition s’arrête sur la peinture mythologique, sacrée et profane de
Velázquez dont la Vénus au miroir constituera le point d’orgue.
Velazquez
La troisième et dernière partie est dédiée à la dernière décennie du peintre et à son influence sur ceux que l’on appelle les vélazquésiens (velazqueños).
Cette section consacre largement l’importance du peintre en tant que portraitiste, à la Cour de Madrid dans un premier temps, puis à Rome autour du pape Innocent X à l’occasion de son second voyage italien.
Diego Velazquez , portrait du pape Innoncent X
Diego Velazquez , portrait du pape Innoncent X

A cette occasion sont évoqués deux de ses collaborateurs importants et demeuré dans l’ombre du maître : l’Italien Pietro Martire Neri et Juan de Pareja, esclave affranchi et assistant du peintre.
Il s’agit enfin de présenter les derniers portraits royaux exécutés par le maître espagnol, en regard de ceux de son gendre et plus fidèle disciple : Juan Bautista Martinez del Mazo. Une salle, dédiée à ce dernier, témoigne des derniers feux du styles de Velázquez, autour du tableau de La Famille du peintre de Vienne et de la version réduite des Ménines
de Kingston Lacy, avant que d’autres influences, celle de Van Dyck notamment, ne s’exerce sur les peintres de la génération suivante dont le plus virtuose, Carreño de Miranda, nous livre les impressionnantes dernières images des derniers Habsbourg d’Espagne.
Diego Velazquez
une série de podcast ont été consacrés à l’exposition avec des invités prestigieux.
France culture le matin
Europe 1 Frank Ferrand L’INTEGRALE: Velazquez
France culture la Dispute
France culture, une vie, une oeuvre
France culture les regardeurs : la Venus au miroir :
Elie Faure donc, leur regardeur
Grand Palais
galeries nationales
entrée square Jean Perrin
commissaire : Guillaume Kientz, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre.
scénographe : Atelier Maciej Fiszer
ouverture : dimanche et lundi de 10h à 20h,
du mercredi au samedi de 10h à 22h
Fermé le mardi.
informations et réservations :
www.grandpalais.fr

Sommaire de juin 2014

Mark Rothko, Yellow, orange, Yellow, Light Orange, 1955, sans titre
Mark Rothko, Yellow, orange, Yellow, Light Orange, 1955, sans titre

04 juin 2015 : ”Talents Contemporains 2014”
06 juin 2015 : Antoine Schmitt, Avec de la chance
08 juin 2015 : Marlene Dumas – The Image as Burden
12 juin 2015 : Jorge Méndez Blake
17 juin 2015 : Haroon Mirza / HRM Ltd au Musée Tinguely
18 juin 2015 : Art Basel Unlimited
26 juin 2015 : 4 éléments de NILS-UDO, Fondation François Schneider

4 éléments de NILS-UDO, Fondation François Schneider,

« Je pars de la Nature, mais j’arrive à l’abstrait, à la composition qui ne reproduit pas, aux couleurs qui ne sont plus celles d’objets réels, qui sont des couleurs tout court »

Pionnier en Europe de l’Art dans la nature dès la fin des années 60, Nils-Udo fait appel à différentes techniques : la photographie, le dessin, la peinture, l’installation, la sculpture avec des éléments naturels.
C’est aux couleurs de la nature qu’il apparaît au vernissage de la Fondation François Schneider.

« Je fais partie de la Nature. Je m’y intègre et y agis comme tout autre élément naturel. Je fais partie de la Nature. Le destin de l’arbre est le nôtre. Sa vie et sa mort sont notre vie et notre mort.»

La Nature est au coeur de son art. A travers ses installations qui séduisent par leur simplicité, Nils-Udo la met en scène en collectant, façonnant, modelant ce qu’il trouve dans les paysages qu’il traverse. C’est ainsi que naissent des oeuvres sobres et féériques. Lorsqu’il réalise une installation, la Nature devient son atelier.
Une installation au Hirtzenstein : La Mousse
Pour cette exposition, Nils-Udo a réalisé une installation au Hirtzenstein, situé au dessus du village de Wattwiller. Cette forêt porte en elle les traces de la Première
Guerre Mondiale. Un chapelet de bunkers marque le terrain. Il est évident que le
regard de Nils-Udo ne pouvait se détourner de cette réalité.

Avant la réalisation de chaque oeuvre, Nils-Udo commence par observer la nature et s’imprègne du paysage, puis il associe les éléments qui l’entourent.
Il utilise tout ce qui est végétal ou minéral. Il travaille manuellement, composant des assemblages de formes, de couleurs, de matières révélant ainsi les qualités esthétiques de chaque élément.
la Mousse plan d’accès
Les photographies et les peintures.
L’art de Nils-Udo est éphémère, un coup de vent peut tout balayer et anéantir son travail. C’est pour cela qu’il ne se déplace jamais sans son appareil photo pour capturer ces instantanés d’une composition qui porte en elle sa fragilité. Ses photographies permettent d’immortaliser ses installations. Mais en aucun cas, Nils Udo cherche à réaliser une photo documentaire. Il s’agit vraiment d’une photo artistique qui implique une réflexion sur le choix des couleurs, le cadrage ou encore la lumière.


Nils-Udo a pratiqué la peinture depuis les années 60 avant d’entrer
« dans le motif » et y organiser son image. Depuis quelques années, il est revenu à ses premières sensations picturales. Lorsqu’il peint dans son atelier de Riedering, il peint plusieurs jours d’affilée, sans s’arrêter. Puis vient la représentation de la Nature sur la toile.
Nils-Udo pratique une peinture réaliste qui ne s’épuise pas dans une simple
figuration. Elle relève plutôt de la transposition d’une impression fugace.
les 4 éléments Nils-Udo nous livre ses oeuvres sur le thème des 4 éléments. Peintures, photographies et vidéos témoignent des nombreuses pérégrinations de cet infatigable voyageur à travers le monde.
En célébrant la Nature comme il le fait, Nils-Udo nous oblige non seulement à
redécouvrir ce que notre oeil et nos sens ne perçoivent plus, mais nous place face à nous-mêmes, nous rappelant sans cesse notre fragilité. Ses oeuvres connaissent aujourd’hui un vaste et légitime rayonnement international. Elles se sont construites au fil du temps, dans une quête patiente et par un travail tenace et des remises en cause. A travers ses installations, ses photographies et sa peinture, Nils-Udo est pleinement en accord avec l’eau, l’air, la terre et le feu.
Il est dans son élément : la Nature

NILS-UDO – Entretien avec Auguste Vonville
8 avril 2015 à Riedering
AV : Tel Jean-Jacques Rousseau, Nils-Udo, solitaire, part en promenade. Ses
déambulations lui permettent de se fondre dans la Nature. Un arrêt, un regard,
quelquefois une prise de vue. Puis vient le moment de la poésie, la réorganisation, l’arrangement d’un espace de Nature par le biais d’une installation souvent éphémère.
La photo est là pour l’immortaliser. Les oeuvres de Nils Udo sont nimbées de toute sa modestie et sa sensibilité. L’artiste révèle ainsi la beauté, les curiosités de la nature, et sa fragilité.
La Nature pour vous, c’est quoi ?


NU : La Nature, pour moi c’est le Tout. Ce n’est pas seulement ce que nous voyons, ce qui nous entoure. Pour moi, ça va jusqu’au soleil, la lune, jusqu’à l’Univers, jusqu’à la fin de toutes choses, ça m’entoure, ça m’englobe, j’en fais partie, je suis dedans, je me mêle dedans, je fais partie d’elle.
AV : Est-ce qu’il y a une réflexion sur le Divin dans cette approche ?
NU : C’est un aspect que j’essaie d’éviter, mais je pense que ça et là on peut voir dans mes réalisations ce thème inévitable, ce sont des choses qui s’installent malgré moi. On peut les découvrir dans le titre de certaines de mes oeuvres.
AV : Êtes-vous en situation de contemplation quand vous êtes dans la Nature ?
NU : Cela vient automatiquement, je suis ouvert à tout phénomène naturel qui m’entoure, et je réagis à ma manière sur ce qui me touche le plus. Cela peut être une couleur, une structure, une forme, un coup de vent, un matériau, une topographie particulière, l’eau, la boue, la pierre, la tourbe, et ainsi de suite.
J’ai travaillé la première fois avec la tourbe en Irlande, j’ai réalisé une série de pièces
pour le Galway Art Festival dans la région du Connemara. J’ai découvert la tourbe,
elle est très molle, on peut modeler beaucoup de choses avec cette tourbe-là, et j’étais
fasciné. Voilà la façon dont je réagis.
AV : Vous avez réalisé une oeuvre intitulée Fleur bleue en hommage à Novalis.
La Fleur bleue est devenue le symbole du Romantisme. Etes-vous en filiation avec les Romantiques allemands ?
NU : Oui bien sûr. Le Romantisme est très présent. On me dit souvent que je recherche la Beauté, mais ce n’est pas du tout mon sujet. Je ne suis pas quelqu’un qui recherche la Beauté, elle s’installe tout simplement.


Commissaire de l’exposition : Auguste Vonville, directeur artistique et culturel de la Fondation François Schneider
Un catalogue de l’exposition est en vente à l’accueil du musée.
Du 20 juin au 13 septembre
Centre d’Art Contemporain
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10
Fax : +33 (0)3 89.76.75.49
Visites guidées par Auguste Vonville
Nocturne les vendredis à 20h30

Vendredi 3 juillet, 7 août, 4 septembre
Dimanche après-midi à 14h30
Dimanche 2 août, 16 août, 30 août, 13 septembre
Possibilité de visites guidées pour des groupes
Tel : +33 (0)3 89 82 10 10
info@fondationfrancoisschneider.org
http://www.fondationfrancoisschneider.org
Ouverture
Du mercredi au dimanche de 10h à 18h

Art Basel Unlimited

L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?
sujet  du bac série ES

série S
Une oeuvre d’art a t’elle toujours un sens 

 

Art Basel Unlimited
sous ce lien quelques photos et vidéos du vernissage du lundi 15 juin
Interview with the Curator of Art Basel’s ‘Unlimited’ Sector, Gianni Jetzer
 Unlimited, la plate-forme unique d’Art Basel pour les oeuvres d’art qui transcendent
le stand traditionnel d’un salon d’art, présente cette année 74 projets de galeries
participant à l’exposition. Pour la quatrième année consécutive sous la curatelle de
Gianni Jetzer, curateur par mandat spécial au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington DC, Unlimited présente une puissante sélection d’oeuvres par des artistes de renommée internationale tels que
Ai Weiwei, Kenneth Anger, John M. Armleder, Ed Atkins, Kader Attia, Julius von Bismarck, Martin Boyce, Martin Creed, Olafur Eliasson, Hans-Peter Feldmann, Dan Flavin, Gilbert & George, John Gerrard, Shilpa Gupta, Jeppe Hein, Pierre Huyghe, Robert Irwin, Jannis Kounellis, Ryan McGinley, Bruce Nauman, Roman Ondák, Pedro Reyes, David Shrigley, Gary Simmons, Lorna Simpson, Sturtevant et Zhang Enli.
les habituelles Eva et Adèle
Eva et Adèle
Depuis son introduction à Art Basel en 2000, Unlimited est devenu un élément clé
de l’exposition, fournissant aux galeries une occasion d’exposer des sculptures de grande
dimension, des projections vidéo, des installations, des peintures murales, des séries
photographiques et de l’art de la performance qui ne pourraient pas être présentées sur
un stand de galerie habituel.
Les temps forts d’Unlimited incluent ‘Stacked’ d’Ai Weiwei (2012), créé à partir de 760 bicyclettes Forever symboliques, les vélos les plus largement utilisés en Chine, présenté par Galleria Continua (San Gimignano, Beijing, Boissy-le-Châtel).
AiWeiWei
Présenté par la Galerie Thaddaeus Ropac (Paris, Salzbourg), ‘Gonzalez-Torres Untitled (Blue Placebo)’ (2004) par Sturtevant est une répétition de l’oeuvre conceptuelle la plus emblématique de l’artiste américain d’origine cubaine, mort du sida en 1996. Affirmant son engagement en faveur d’un contenu sans sacrifier pour autant l’esthétique, évoquant des thèmes aussi forts que la perte, la mort, le sida, la politique et le système de santé. Elle est constituée de bonbons emballés dans du papier bleu que les visiteurs ramassent, sans penser au concept de l’oeuvre.
Sturtevant
Lisson Gallery (Londres, Milan, New York, Singapour) présente l’oeuvre de
Pedro Reyes intitulée ‘Disarm (Mechanized) ll’ (2014), qui fait partie de son projet international ambitieux dans lequel des armes à feu confisquées sont utilisées pour fabriquer des instruments de musique.
L’installation de grande dimension de Kader Attia, ‘Printemps arabe’ (2014), (vidéo) présentée par Galleria Continua (San Gimignano, Beijing, Boissy-le-Châtel), traite de l’échec de la révolution qui a balayé le Moyen-Orient en début 2011. L’idée derrière cette oeuvre a été déclenchée par le pillage du Musée égyptien du Caire. Pour son installation, Attia utilise ces mêmes vitrines, qui ont été brisées durant l’attaque, et que le musée continue d’exposer comme un acte commémoratif. Chaque fois que l’oeuvre est montrée, l’artiste rejoue les révoltes en détruisant encore et encore les vitrines avec des pierres. L’oeuvre donne à réfléchir sur la manière dont les émeutes sont motivées par l’idée révolutionnaire utopique d’améliorer le monde à travers le changement.
Kader Attia
Présentée par la Luciana Brito Galeria (São Paulo), l’installation d’Hector Zamora consistant en huit parachutes suspendus et intitulée ‘OG-107 Scenery’ (2012) défie les limites de la pesanteur terrestre tout en commentant sur les structures politiques.

Hertor Zamora
Hertor Zamora

Aussi simple qu’il puisse paraître de marcher pour la plupart de nous, pour les personnages dans l’oeuvre vidéo de Martin Creed, (vidéo) intitulée ‘Work N° 1701’ (2013), présentée par Gavin Brown’s enterprise (New York, Los Angeles) et Hauser & Wirth (Zurich, New York, Londres), cela représente un effort concerté; leurs allures et leurs rythmes deviennent une partie apparente de leur personnalité.
Stephen Friedman Gallery présente l’oeuvre participative de David Shrigley
intitulée ‘Life Model’ dans laquelle une sculpture de trois mètres de haut est
exposée dans une salle traditionnelle d’une classe de dessin d’après nature, où les visiteurs seront invités à dessiner ce qu’ils voient. Elle trouve beaucoup d’émules.
David Shrigley , Life Model
David Shrigley , Life Model

Tanya Bonakdar Gallery (New York) présente l’oeuvre d’Olafur Eliasson intitulée ‘Your space embracer’ (2004),  ( vidéo) d’une signification historique dans sa pratique, utilisant la lumière à la fois comme outil et comme sujet.
Olafur Eliasson
L’oeuvre de John Gerrard ‘Solar Reserve (Tonopah, Nevada)’ (2014), présentée par Thomas Dane Gallery (Londres) est une simulation par ordinateur d’une centrale électrique entourée de 10 000 miroirs qui s’ajustent en temps réel en fonction de la météo.
Le spectacle de Julius von Bismarck ‘Egocentric system’ (2015), présenté par Marlborough Fine Art (Londres, New York, Madrid, Barcelone, Monaco), est une représentation en direct par l’artiste dans un paraboloïde tournant, qui dure pendant toute l’exposition.
Egalement sur une scène, l’installation de Gary Simmons intitulée ‘Recapturing Memories of the Black Ark’ (2014), présentée conjointement par Simon Lee Gallery (Londres, Hong Kong, New York), Metro Pictures (New York), Anthony Meier Fine Arts (San Francisco) et Regen Projects (Los Angeles), est une installation sculpturale conçue pour des représentations musicales en direct. Inspirée par les traditions indigènes brésiliennes,
l’installation d’OPAVIVARA! intitulée ‘Formosa Decelerator’ (2014), présentée par A Gentil Carioca (Rio de Janeiro), est une installation interactive où les visiteurs peuvent se prélasser dans des hamacs et créer leurs propres mélanges de thés.
OPAVIVARA!  ‘Formosa Decelerator’
OPAVIVARA! ‘Formosa Decelerator’

L’installation vidéo de Wu Tsang intitulée ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014) associe la fiction au documentaire pour aborder le sujet des ‘espaces sécurisés’. Le film se base sur une nouvelle de Raquel Gutierrez et sur les propres expériences de Wu Tsang. L’oeuvre est présentée par Galerie Isabella Bortolozzi (Berlin). Présenté par Long March Space (Beijing), le tableau de Liu Wei intitulé ‘The East No. 5’ (2015) est une peinture murale à l’huile de lignes verticales et horizontales, son plus grand tableau à ce jour.
Wu Tsang ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014)
Wu Tsang ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014)

Présentée par Hauser & Wirth (Zurich, New York, Londres) et ShanghART Gallery (Shanghai, Beijing, Singapour), l’oeuvre de Zhang Enli intitulée ‘Space Painting’ (2014) est créée à partir de 205 cartons, dont l’intérieur est peint par l’artiste.
Zhang Enli
David Zwirner (New York, Londres) présenter‘European Couples’ (1966-1971) par
Dan Flavin. Englobant neuf oeuvres, l’installation, dédiée à des amis et collègues européens qui ont influencé Flavin, démontre l’intérêt de l’artiste pour les configurations sérielles et permutationnelles. Présentées ensemble, elles produisent un environnement immersif, spécifique au site, de lumière et de couleur.
Dan Flavin
Fergus McCaffrey (New York, Saint-Barthélemy) présente ‘An Extended Gray Scale’ (1973), qui donne un aperçu de l’investigation de Robert Irwin, de la peinture minimaliste, commençant par une toile blanche et se terminant par une toile toute noire.
Marcia Hafif
Présenté par Sprüth Magers Berlin London (Berlin, Londres), le film le plus emblématique de Kenneth Anger, ‘Inauguration of the Pleasure Dome’ (1954-2014) est projeté dans sa version rééditée la plus récente. Jamais présentée au public jusque-là en entier, la série par Emilio Vedova ‘…in continuum’ (1987-88), présentée par Galleria dello Scudo (Vérone) est un groupe de 109 oeuvres sur toile de diverses dimensions placées pour envahir l’espace architectural.
Peter Freeman, Inc. (New York, Paris), Galerie Jocelyn Wolff (Paris) et Skopia P.-H. Jaccaud (Genève) présentent collectivement la plus grande ‘Wallformation Gelbmodellierung’ (1980-1981) par Franz Erhard Walther. Cette oeuvre, qui n’a pas été exposée depuis 1989, peut être vue simultanément comme une image, une sculpture ou un espace d’action. Elle sera est prészentée avec des photos historiques de l’activation originale de l’artiste.
Franz Erhard Walther Présentée par Galerie Thomas Zander (Cologne) ‘Office at Night’ (1986) est l’une des pièces séminales et historiques de Victor Burgin qui
déconstruit le célèbre tableau d’Edward Hopper du même nom.
L’oeuvre expérimentale de Gianni Colombo intitulée ‘Architettura cacogoniometrica. Ambiente’ (1984), présentée par A arte Invernizzi (Milan), est fabriquée avec des colonnes en PVC et redéfinit l’idée environnementale et spatiale de l’art à l’époque.
Gianni Colombo
Les marionnettes en verrerie de Wael Schawsky démontrent les guerres de religion
du temps des croisades. Chaque marionnette est différente et apprêtée de façon originale,
sans que l’on puisse distinguer les ennemis. Installation intelligente, qui démontre que nous sommes manipulés, dans tous les domaines, au nom d’un idéal politique, religieux,
mercantile.
Wael Shawsky, Cabaret, Crusades, thre secrets of Karbala, 2014
Wael Shawsky, Cabaret, Crusades, thre secrets of Karbala, 2014

Un endroit où je ne me suis pas aventurée  c’est dans la tonnelle de
Gregor Schneider: u r 19, Liebeslaube. (vidéo)
Gregor Schneider, Liebeslaube
 
reportage Dominique Bannwarth, l’Alsace
Un catalogue en édition limitée, publié par Hatje Cantz Publishers, accompagne l’exposition et comprend des textes descriptifs et des images sur chaque sur chaque oeuvre d’art. Le catalogue est en vente à l’exposition et en librairie. Prix: CHF 40.

Haroon Mirza / HRM Ltd au Musée Tinguely

Vidéo du vernissage
Un jeu de piste, un parcours malicieux, ponctué de sons et de lumière,
est mis en place par le musée Tinguely pour la nouvelle exposition
dHaroon Mirza.
HaroonMirza
C’est la plus grande exposition à ce jour, de l’artiste Haroon Mirza
que le Musée Tinguely de Bâle  présente cet été et jusqu’au 06.09.2015
C’est toujours un choix judicieux de la part de
Roland Wetzel, Directeur du Musée Tinguely et curateur de l’exposition.
Mêlant sons et lumières, souvent aussi des vidéos, films et objets trouvés ou même des oeuvres d’autres artistes, les installations de Mirza occupent tout l’espace qui les entoure et génèrent ainsi des expériences perceptives immersives qui sollicitent la vue, l’ouïe mais aussi le sens de l’orientation.
Haroon Mirza/hrm199 Ltd. Ausstellung
À travers des oeuvres déjà existantes et d’autres qui sont spécialement conçues pour l’occasion, le Musée Tinguely présente un large panel de l’art de Mirza.
L’exposition « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » porte une attention particulière aux pratiques collaboratives de l’artiste. Le titre, qui reprend le nom officiel de
l’atelier de Mirza « hrm199 Ltd. », reflète d’ailleurs cette approche.
La création artistique est toujours un processus à plusieurs, que ce soit les collaboratrices et collaborateurs en atelier, l’architecte ou les personnes impliquées sur le lieu de l’exposition, mais aussi d’autres artistes, qui participent avec leurs oeuvres ou en dialoguant sur un mode créatif et individuel afin de créer du neuf, :
 
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Alexander Calder, Channa Horwitz et Anish Kapoor dans le cas présent.
Différentes formes d’interactions artistiques, d’appropriations, de structures d’échanges, de complicités et jusqu’à l’activité curatoriale même deviennent ainsi tangibles.
Haroon Mirza (né en 1977 et vivant à Londres) a fait des études de peinture, design et théorie à la Winchester School of Art, au Goldsmiths College et au Chelsea College of Art. En 2011, un Lion d’argent à la 54e Biennale de Venise lui vaut une reconnaissance internationale. En 2014, il s’est vu décerner le Zurich Art Prize et le Nam June Paik Award.
Haroon Mirza work 2015 Picture - David Bebber
Le travail artistique de Mirza s’accomplit comme une constante expérimentation dans laquelle s’inscrivent l’analyse critique des conditions de réalisation et les catégorisations de la production artistique. Ses installations multimédias, sons et lumières, relèvent d’une grande précision formelle tout en proposant une narration complexe. Elles sont faites pour être vues et entendues, et interrogent le rapport des facultés sensorielles entre elles. Souvent réalisées in situ, elles relèvent d’un dialogue complexe avec les multiples matériaux traités, qui vont des appareils audio, LEDs et panneaux solaires jusqu’au found footage et travaux d’autres artistes.
Même ses propres oeuvres sont en partie recyclées dans de nouveaux travaux.
Un des motifs récurrents de l’artiste est l’« abus », le détournement créatif et la transformation d’appareils et systèmes fonctionnels, comme autant de stratégies de rupture et d’élargissement des possibilités.
Par des procédés artistiques comme l’appropriation, l’utilisation de ready-mades et reverse ready-mades, ou encore l’introduction de systèmes self-governing, Mirza interroge les conditions de production de l’art et déconstruit de manière ludique les rôles de l’auteur et de l’artiste. C’est sur cet aspect que porte avant tout l’exposition
« Haroon Mirza/hrm199 Ltd. »,
Haroon Mirza
la programmation du Musée Tinguely s’intéressant particulièrement aux idées artistiques actuelles que l’on trouve en germe dans la pratique artistique novatrice de Jean Tinguely. En effet, dès la fin des années 1950, Tinguely expérimentait les formes coopératives et anti-institutionnelles de production des oeuvres d’art, par exemple dans des oeuvres réalisées conjointement avec Yves Klein (La Vitesse totale, 1958) ou avec des projets d’exposition tels que « Dylaby », « Hon » ou Le Cyclope.
Dans quelle mesure une exposition personnelle est-elle aussi – sur fond de déconstruction du statut d’auteur – forcément une exposition collective ? C’est en soulevant cette question que « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » présente des formes très diverses de collaboration artistique. À ce propos, l’oeuvre An_Infinato (2009), qui intègre le footage du film de Guy Sherwin Cycles #1 (1972/1977) et de la vidéo de Jeremy Deller Memory Bucket (2003), revêt une position clé pour l’évolution des pratiques collaboratives au sein du travail de Mirza. À cette oeuvre fait face l’installation Sound Spill (Second Edition) (2009/2015), conçue par Mirza et Richard Sides, qui certes préserve l’intégrité des trois films et vidéos rassemblés, mais tout en les replaçant dans un contexte nouveau.
18_ChannaHorwitz
Avec une installation son et lumière, Mirza se prête à un dialogue artistique qui réagit aux dessins conceptuels de Channa Horwitz. Dans un autre travail, il incorpore un miroir concave d’Anish Kapoor et en sonde les qualités acoustiques à l’aide d’un haut-parleur. En revanche, la sculpture en marbre Standing Stones (2015), que Mirza a réalisée avec le sculpteur italien Mattia Bosco et dotée d’un dispositif technique, est davantage de nature coopérative (cette sculpture est exposée dans Solitude-Park). Dans plusieurs oeuvres, Mirza renvoie directement à la collection du Musée. Inspiré par les crissements métalliques caractéristiques de la Danse Macabre (1986), Mirza a imaginé une intervention son et lumière. Dans Pavilion for Optimisation (2013/2015), l’artiste intègre plusieurs sculptures-radios de Tinguely. Sa nouvelle réalisation Duet for a Duo (2015), composition faite de bruits, s’inspire des oeuvres d’Alexander Calder et de Jean Tinguely. Untitled (c. 1940) de Calder est mis en mouvement au moyen d’un ventilateur, offrant ainsi une occasion rare de redécouvrir dans sa conception première une sculpture prévue à l’origine pour bouger et tinter (mais présentée généralement à l’arrêt pour des raisons de conservation). Simultanément, deux autres sculptures-radios de Tinguely émettent leurs sons.
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Publication
À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue qui sert de plateforme pour présenter les nombreuses structures sous-jacentes des interactions créatives et pratiques
Pendant Art Basel un horaire spécial du lundi au dimanche
du 15 au 21 juin 2015 de 9 h à 19 h
Une installation d’Haroon Mirza sera sur Art Parcours, samedi le 19 juin.
 

Jorge Méndez Blake

Une proposition de Sandrine Wymann – directrice de la Kunsthalle.
Projets pour une Possible Littérature
C’est après avoir était perturbée et émue par le travail de Jorge Méndez Blake, découvert à la Biennale d’Istambul 2013, qu’elle décida de l’inviter à la Kunsthalle de Mulhouse, pour une exposition monographique.
Jorge Méndez Blake
Sandrine Wymann : je suis tombée dans l’espace principal de ce grand hall, d’emblée  face à un grand mur, presque bloguée par un mur de briques, qui semblait tout à fait banal.
Je me suis rendue compte que le mur n’était pas tout à fait droit, qu’il comportait en son milieu une ondulation, en y regardant de plus près, on voyait posé au sol, à l’endroit exact de la courbure un petit livre. C’est ce petit livre qui, couches de briques après couches de briques, qui générait cette ondulation et qui modifiait le forme générale de ce mur.
Emue par l’idée qu’un petit livre de poche, de surcroît, était en mesure de perturber cette immense construction, qui bloquait le regard, qu’il suffisait à tout remettre en question.
Ne pose t’on pas souvent cette question dans les émissions littéraires : » quel est le livre qui a changé votre vie ?  »
Là il s’agissait du « Château » de Franz Kafka, livre inachevé. »
La notion d’inachevé est très présente dans le travail de Jorge Méndez Blake,
qui nous donne à réfléchir de manière différente. Le grand mur est remplacé
par une série d’installations très géométriques, posées sur des socles,
des mises en abîme, architecturées, chacune ayant une spécificité précise,
littéraires et poétiques.
Projets pour une Possible Littérature est la première exposition de
Jorge Méndez Blake dans un centre d’art français.

Jorge Méndez Blake Projet pour une possible littérature
Jorge Méndez Blake Projet pour une possible littérature

Artiste mexicain, né en 1974, il vit à Guadalajara et appartient à une génération d’artistes sud-américains aujourd’hui extrêmement présente sur la scène internationale.
Par le dessin, l’installation ou des interventions environnementales,
Jorge Méndez Blake rapproche la littérature de l’art. Dans son travail, les textes font sens et ce sens, il le traduit en formes ou en images. Il l’amplifie dans un langage conceptuel savamment construit et s’implique dans des jeux de réécritures. Aussi bien dans ses installations monumentales que dans ses gestes les plus simples, il installe dans ses oeuvres un rapport physique entre les écrits choisis et le lecteur devenu spectateur.
Son travail crée de nouvelles connexions entre littérature et architecture. Ses oeuvres élargissent les lectures possibles entre auteurs, textes et architecture en les plaçant dans de nouveaux contextes.
Sandrine Wymann  et Jorge Mendez Blake
Jorge Méndez Blake a envisagé l’exposition à La Kunsthalle, comme l’occasion de revenir sur certaines pièces déjà existantes, mais aussi d’en produire de nombreuses nouvelles. Il organise une présentation qui, de manière presque encyclopédique, décline et rassemble les bâtiments, les livres, les maquettes et d’autres constructions ; soit un assemblage très complet des éléments formels constitutifs de son oeuvre.
Le résultat est un ensemble de petites propositions toutes porteuses d’un projet pour une possible littérature.
Jorge Mendez Blacke, Pour une possible littérature
SWJe ne pensais pas aux « scènes » dans le sens d’espace de jeu
mais plutôt d’espaces dans lesquels des éléments – figuratifs ou abstraits
– sont rassemblés pour stimuler une pensée, la tienne ou la nôtre…
de la même manière que tu apprécies les auteurs qui installent des
scènes et permettent un prolongement de leur pensée. Cela m’amène
à t’interroger sur l’utilisation des tables comme supports. Quelle place
leur attribues-tu dans tes installations ?
JMB Les objets sont liés aux lieux dans lesquels ils sont exposés,
notre perception change selon qu’on place quelque chose sur une surface
solide blanche ou sur une table. La table en fait davantage un accessoire
de théâtre, un élément placé là dans un but précis et limité dans le temps,
comme sur une scène. La sculpture comme accessoire (et non comme
installation) est une façon d’envisager le temps et la pensée dans leur
brièveté et leur intensité.
From an Unfinished Work (The Journal of Julius Rodman), 2014 Aluminium, laque, sérigraphie 85 pièces Dimensions variables Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,
From an Unfinished Work
(The Journal of Julius Rodman), 2014
Aluminium, laque, sérigraphie
85 pièces
Dimensions variables
Courtesy de l’artiste et des galeries Messen
de Clercq,

La publication du roman The Journal of Julius Rodman d’Edgar
Allan Poe avait débuté dans le Burton’s Gentleman’s Magazine
en 1840, mais il arrêta ses contributions au Chapitre 6, alors
que douze chapitres étaient prévus. L’oeuvre resta incomplète
jusqu’à la mort mystérieuse d’E.A. Poe en 1849. La dernière
page de l’oeuvre, le moment auquel le roman s’arrête, reste
autant une fin qu’un début. Ici matérialiséepar des pages en
aluminium froisées.
Jorge Mendez Blake, Emily Dickinson’s House
Jorge Mendez Blake, Emily Dickinson’s House

La maison d’Emily Dickinson
Emily Dickinson’s House
La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) est née
dans sa maison d’Amherst, Massachussetts, et y vécut la plus
grande partie de sa vie sans en sortir. Les manuscrits de ses
poèmes ont été trouvés après sa mort dans un coffre fermé à clé
dans sa chambre.
Double Balcony, 2015 Bois, méthacrylate, métal 119 × 100 × 100 cm Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,
Double Balcony, 2015
Bois, méthacrylate, métal
119 × 100 × 100 cm
Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,

un BALCON
a BALCONY
Nous pouvons blâmer Shakespeare d’avoir initié cette tendance
à lier les balcons aux histoires d’amour. Le balcon sépare toujours les amants ;
c’est un obstacle, une distance.
Autour de l’exposition
la chronique d’Alice Marquaille (sur la photo ci-dessus a Balcony)
sur l’expo diffusée sur radio MME .

La chronique est à 1h02min40 très précisément
Kunstapéro, visites guidées, ateliers-workshops, résidences,
petit livret-guide de l’exposition

Réception « Art Basel »
Vendredi 19 juin Rdv  à  19:00
La Kunsthalle est partenaire des grandes foires de Bâle
et organise un déplacement de Bâle à Mulhouse pour
visiter l’exposition :
Projets pour une Possible Littérature à La Kunsthalle.
Navette gratuite au départ d’Art Basel
RDV à 18h15 – angle Isteinerstrasse/ Bleichestrasse –
Retour à Bâle à 21h
Entrée libre
 

Marlene Dumas – The Image as Burden

Marlène Dumas est aussi lumineuse que ses oeuvres sont ténébreuses,
c’est aussi une des représentantes féminines de l’art contemporain,
des plus connues.

Marlène Dumas, The Sleep of raison, 2009
Marlène Dumas, The Sleep of raison, 2009

Vidéo du vernissage
La démarche de Marlène Dumas place la figure humaine en son centre,
sa peinture est complexe et riche de nuances. Son oeuvre diverse part de
photographies, de cartes postales qu’elle a assemblées au cours de sa vie.
Dans la salle 14, elle a choisi de présenter sur deux tables, les éléments,
notes textes,  dessins et petites peintures, qui ont nourri son travail.
Marlene Dumas  The Painter, 1994  Huile sur toile, 200 x 100 cm  The Museum of Modern Art, New York, don partiel et promis de Martin et Rebecca Eisenberg  © Marlene Dumas
Marlene Dumas
The Painter, 1994
Huile sur toile, 200 x 100 cm
The Museum of Modern Art, New York, don partiel et promis de Martin et Rebecca Eisenberg
© Marlene Dumas

Cette rétrospective, la plus vaste jamais consacrée en Europe à cette artiste établie à Amsterdam, offre un aperçu unique d’une création d’une envergure considérable, depuis le milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
En plus de ses principales toiles et de ses plus grands dessins emblématiques, on peut découvrir des collages expérimentaux tirés de son oeuvre de jeunesse ainsi que plusieurs peintures tout à fait récentes.
Marlène Dumas, the Image as Burden, 1993
Marlène Dumas, the Image as Burden, 1993

L’oeuvre de Marlène Dumas se caractérise par une exceptionnelle association entre immédiateté et intimité. Dans ses tableaux, Dumas rencontre l’être humain sans prévention, de façon parfois provocante, souvent humoristique. Elle admet l’autonomie de la couleur tout en gardant constamment la figure humaine dans son champ visuel et pictural. Ses travaux démontrent de façon impressionnante ce que la peinture est encore capable de produire aujourd’hui.
Marlene Dumas fait indéniablement partie des artistes femmes les plus influentes et les plus intéressantes de notre temps.
Ses portraits individuels et collectifs sont dominés par une palette variée de teintes et de contrastes.
Marlène Dumas
The image Image as Burden, petite toile qui donne le titre à l’exposition, montre un  homme qui porte une femme dans ses bras, sorte de Piétà, inspirée du cinéma et de l’histoire de l’art, attire l’attention sur la complexité du flot d’images médiathiques
et leur traitement pictural par l’artiste. M.Dumas montre ainsi qu’une peinture doit également véhiculer une idée, au-delà de la simple image.
Marlene Dumas  Amy - Blue, 2011  Huile sur toile, 40 x 30 cm  National Portrait Gallery, London, acquis 2011  © Marlene Dumas  Photo: Alex Delfanne
Marlene Dumas Amy – Blue, 2011 Huile sur toile, 40 x 30 cm National Portrait Gallery, London, acquis 2011 © Marlene Dumas Photo: Alex Delfanne

Les couleurs expressives alternent avec des nuances presque transparentes, qui semblent faire luire la toile de l’intérieur. Dumas intègre dans ses tableaux des corps tourmentés et des visages marquants, mais aussi des créatures extrêmement fragiles ou qui paraissent sans vie. Elle révèle comment la beauté picturale peut également représenter des scènes d’horreur. Dans de nouveaux travaux qui n’ont encore jamais été présentés au public, elle se consacre de façon accrue au rapport entre la figure et l’espace.
The Sleep of Reason 2009, autoportrait de l’artiste, renvoie à une eau-forte de Goya, tirée de la série des Caprices, le sommeil de la raison produit des monstres.
Images de notre temps, dysfonctionnements politiques et sociétaux  actuels, mais aussi
aux fractures de la société espagnole du temps de Goya.
Marlène Duma, After Stone
Marlène Duma, After Stone

After Stone, Aflter Painting (2003) est un tableau bouleversant, qui nous renvoie immédiatement au Christ mort de Holbein du Kunstmuseum, moins tragique, en apesanteur, un écorché solitaire, dessiné à l’encre de chine.
The painter, (1994) confie t’elle est un portrait de sa fille, visage figé, tel un masque, mains couvertes de de teintes rouges sombre, le ventre bleu délavé. Attitude têtue et provocante, elle défit le visiteur du regard.
La mort, la fragilité de l’être est présente dans toute son oeuvre.
Snowwhite and the Broken Arm (1988).
Un corps de femme étendu, des clichés de polaroïds éparpillés alentour, un brassard blanc
qui pend, la main de la femme crispée  tient l’appareil photo, au-dessus le regard de petits personnages qui contemplent le corps de la femme.
Cela rappelle  la scène de L’extase de Sainte Thérèse d’Avila, à la chapelle Cornaro, Sainte-Marie de la Victoire, Rome, 1645, entourée des membres de sa famille de part et d’autre.
Marlène Dumas, Snowwhite and the Broken Arm. 1988
Marlène Dumas, Snowwhite and the Broken Arm. 1988

M.Dumas se représente elle-même dans Het Kwaad is Banal, (1984) provenant d’un cliché polaroïd, ou comment identifier le mal dans une image banale.
Marlène Dumas, Evil ist banal
Marlène Dumas, Evil ist banal

Dans The Kiss, (2003) M. Dumas propose un traitement différent des celui des prédécesseurs.
Un visage blafard, les yeux clos du personnage, tête tournée vers le bas, le nez et le menton semble toucher précautionneusement une surface blanche, de laquelle le personnage embrassé est absent. Est-ce un moment d’extase, d’adieu définitif ou de mort ?
Marlène Dumas, The Kiss, 2003
Marlène Dumas, The Kiss, 2003

 
Dans Amy Blue, 2011, elle consacre un portrait émouvant à Amy Winehouse,  Hiroshima
mon amour, au film de rainais et au visage d’Emmanuelle Riva.
Ainsi Dead Girl (2002) montre les taches rouges au niveau des épaules, le visage encadré de cheveux noirs, coupure de presse inspirée d’une archive montrant une adolescente
(terroriste). Cette toile est une étape importante de sa création ou l’artiste choisit de plus en plus souvent de s’intéresser aux évènements historiques et politiques, (The Wall) ce qui l’a conduit à choisir des modèles iconographiques traitant de violence, de mort et de guerre.
L’exposition est montrée parallèlement à celle consacrée à Gauguin (jusqu’au 28 juin)
Jusqu’au 6 septembre 2015
Depuis le mois de juin le musée est ouvert dès 9 h du matin

Une très riche Programme et de nombreuses manifestations sont prévues, que vous pouvez trouver sur le site de la Fondation Beyeler
commissaire de l’exposition : Theodora Vischer
catalogue en anglais et en allemand

Antoine Schmitt, Avec de la chance…

C’est lors de la soirée d’inauguration du festival Horizon que l’artiste plasticien,
Antoine Schmitt a présenté son travail. Avec tel patronyme, on peut penser que c’est un « régional », originaire de Strasbourg,  il  vit et travaille à Paris.
Antoine Schmitt et  la directrice dela Filature
Il crée des oeuvres sous forme d’objets, d’installations et de situations pour traiter des processus du mouvement et en questionner les problématiques intrinsèques, de nature plastique, philosophique ou sociale. Héritier de l’art cinétique et de l’art cybernétique, nourri de science-fiction métaphysique, il interroge inlassablement les interactions dynamiques entre nature humaine et nature de la réalité.
DanceSnap720
À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et en intelligence artificielle, il place maintenant le programme, matériau artistique contemporain et unique par sa qualité active, au coeur de ses créations pour révéler et littéralement manipuler les forces à l’oeuvre. Avec une esthétique précise et minimale, il pose la question du mouvement, de ses causes et de ses formes.

serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt

Son exposition à La Filature présente sa dernière création, la série War qui met en place des tableaux génératifs infinis de situations de guerre. Ce sont de vraies guerres entre des armées inépuisables de pixels programmés pour se battre et se tuer les uns les autres.
Ce sont des carnages (de pixels), de grandes fresques guerrières abstraites, de grande violence, au pouvoir cathartique.
Au regard de cette récente création, sont présentées des pièces emblématiques de l’artiste, qui explore le champ de l’art programmé depuis plus de vingt ans
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt
serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt

«Je considère le programme comme un matériau artistique neuf qui permet d’écrire de l’action, contrairement à tous les autres qui n’en font que des captations. On fabrique quelque chose qui agit ensuite. L’artiste manipule de l’action, le spectateur voit de l’action.» (Antoine Schmitt)
thumb_listimg-serie-war-2015-oeuvre-generative-copyright-antoine-schmitt-3
extrait vidéo sur France 3
l’entretien et l’exposition vue par Frédérique Meichler
jusqu’au mardi 7 juillet 2015 à la Galerie de la Filature

SCOPE BASEL La Galerie Charlot présentera des oeuvres d’Antoine Schmitt
à la foire d’art contemporain Scope Basel du 17 au 21 juin 2015.