Stephane Couturier à l'Espace Malraux de Colmar

img_4375.1302118287.jpg« Pendant que nous nous perdions dans les subtilités pour savoir si la photographie fait partie de l’art contemporain, nous oublions l’essentiel, à savoir que la photographie a bouleversé profondément toute la création contemporaine » C’est ainsi que Marianne Chelkova adjointe à la culture de la ville de Colmar conclue son allocution de bienvenue en paraphrasant  Roland Barthes.

Depuis la naissance du numérique et son intrusion dans la photo, tout un chacun devient ou le croit du moins photographe, un petit bidouillage et il frôle la perfection, nous donne une vision subjective d’un monde édulcoré ou totalement conformiste. Les grands formats fleurissent et nous donnent à voir le spectaculaire, le pittoresque, l’insolite, ou la pauvreté du portrait non dépourvu d’acné juvénile.
La photo de Stephane Couturier résiste à ces courants et énonce sa pensée, sa perception, son rapport au monde. Ce monde en mutation cet univers qui se construit autour de nous. En effet S C travaille sur la notion du temps, sur les couches de temporalité, strates d’histoire éphémères, travail sur la trace du passé, du changement de nature sur la notion de fragments.
Dans sa photo peu d’anecdotes, peu d’humains, un autre regard sur la nature des choses, sur l’idée de passage. Les photos de Stephane Couturier consistent en un foisonnement  articulé de textures, de couleurs, de formes, un agencement de multiples évènements et éléments générés par les bouleversements de la mutation urbaine. La photo bascule dans l’abstraction, entre vision documentaire et œuvre plastique. Les architectures qui sont des volumes par essence, sont ramenées à la surface de l’image en font une œuvre frontale telle une peinture par des aplats . Au-delà de la forme nous pouvons faire lecture de ses photos à plusieurs niveaux
img_4363.1302118763.jpgdocumentaire, social, politique. La mondialisation intempestive accélère le nivellement architectural. St. C. sait saisir ces instantanés, en parcourant le monde tel un globe-trotter armé de sa chambre noire. Sa technique est l’argentique avec chambre.
Dans la mezzanine, les œuvres plus anciennes de 1997 à 2005, la seule manipulation effectuée par SC, quasi insoupçonnable, aussi simple qu’efficace, consiste à l’inversion de sens, gauche droite, et à l’intervention entre différentes formes.
Pour les dernière œuvres situées au rez-de-chaussée, « Melting point » plus récentes superposition de photos, pour essayer de perturber la visibilité à la narration d’une photographie, qui a beaucoup évoluée depuis une dizaine d’années, avec l’arrivée du numérique, qui a changé notre vision et notre regard sur la photographie. Ce qu’on croyait réel et vrai il y a une décennie, est sujet à suspicion, l’idée de l’artiste a été de réfléchir à cette évolution du regard des gens, de prendre 2 images en une, en les superposant, sans autre manipulation, sans changement de couleurs, pas de découpage, comme deux calques superposées, en jouant sur l’opacité de la transparence. Cela permet un vision du presque réel, avec la sensation du bruit de la chaîne de montage, comme en mouvement et en relief de l’endroit visité (l’usine Toyota ). C’est un travail de complexification et de densification de l’image, mais il correspond aussi à la complexification de la société où nous vivons, avec tous les nouvelles techniques liées à Internet, comme les ordinateurs, les Ipad et autres Iphones, qui permettent d’effectuer une foule de choses simultanément. De ce fait le regard a évolué.
C’est un parcours d’un travail d’une douzaine  d’années entre la France (Valenciennes) Shangar en Inde, ou les US, en partant d’une base classique, il désire garder l’ancrage du documentaire, en privilégiant la notion de fragments, une intervention dans le cadrage, ce que l’œil va regarder dans le sujet, et d’être moins narratif, en permettant un regard moins statique,  et de faire en sorte que la photo se rapproche d’une vidéo ou des tableaux photographiques avec des masses de couleurs, des compositions picturales. Il a appliqué ce même travail de superposition d’images à 2 enregistrements de vidéos, faits à Brasilia, dans l’axe monumental, avec le noeud autoroutier qui dessert toute la ville. A nous de détecter les incohérences, l’ambiguïté du regard, réalité ou fiction ? Réalité tangible ou réalité virtuelle., réflexion sur le monde qui nous entoure, avec un effet hypnotique, des photographies qui nous interpellent.

Jusqu’au 5 juin 2011-04-06 pour poursuivre à la LandersGalerie de Linz (Autriche)

Photos de photos et une vidéo d’un photographe que vous pouvez consulter dans mon album

Le repos du crieur public – Zahra Poonawala, le son révélé

le-repos-du-crieur-public.1300368469.jpgAlors que les circuits de formation, de production et de diffusion tendent d’ordinaire à organiser une séparation du visuel et du sonore en matière de lieux d’exposition, Zahra Poonawala a cherché à marier les sensations et à trouver un mode d’expression en rapport avec sa double formation de plasticienne et de musicienne.
Elle oeuvre donc, depuis ses débuts, à produire des propositions artistiques qui mettent en scène le son, le rendant plastique par le travail sur l’espace et par l’interaction avec le visiteur/auditeur, au moyen de procédés variés qui s’inventent et se complètent au fil des oeuvres.
L’approche plastique a ainsi permis à l’artiste de creuser par l’image des problèmes de perception musicale, par le contrepoint de l’image avec le son : ou comment incarner, en enregistrant chaque musicien séparément chez lui, autant d’individualités dans le son polyphonique d’un orchestre (L’orchestre décomposé, 2007). Ou encore, par le décalage des images vidéo opposées à l’image vivante du musicien, mettre en lumière le travail du rythme et le passage du temps dans une pièce musicale (Losing touch).
Le travail de Zahra Poonawala s’étend aussi à l’espace d’exposition. Le son peut ainsi devenir objet non de contemplation, mais d’expérience spatiale, avec sa densité, sa présence ou son absence. Ainsi par exemple, dans la pièce Hall (2007), la confusion créée par des sons captés à différents endroits mais retransmis sur un haut-parleur unique. Ce décalage spatial a trouvé sa contrepartie dans le temps avec Écoutez ce silence (2006), installation dans laquelle les sons sont retransmis avec un retard, ce qui accroît leur présence paradoxale dans l’espace.
img_4169.1300369946.jpgL’artiste s’est également faite compilatrice, agrégatrice, rassemblant par l’image des sons séparés : dans Bouquet Final¸ par exemple, où les vidéos de musiciens séparés dans l’espace forment une mosaïque polyphonique, une sorte d’orchestre virtuel. Enfin, dans son projet Public address system (entamé en 2007, mis en ligne sous une forme participative à partir de 2009), Zahra Poonawala filme le son sous forme de haut-parleurs publics du monde entier, et réalise, à partir d’une compilation vidéo, une manière d’atlas sonore. img_4167.1300369021.jpg
Ces images en quelque sorte « aveugles », où le hors-champ seul demeure pour évoquer le contexte absent, mettent l’accent sur un autre aspect important du travail de Zahra Poonawala : la réflexion sur la transmission et la retransmission. En musicienne au fait des multiples traitements et circuits de diffusion du son, l’artiste a oeuvré avec beaucoup de constance à partir de dispositifs qui abolissaient les distances ou les accroissaient. Qu’elle retransmette des images de son appartement pour évoquer le côté intime du travail (Lieu de travail intime) ou qu’elle filme les haut-parleurs des rues du monde entier, elle rend palpable les multiples distances et filtres qui s’interposent dans notre appréhension des choses et des êtres.
A Saint-Louis, Zahra Poonawala a trouvé une nouvelle traduction de sa recherche en transportant ces haut-parleurs, d’ordinaire distants et anonymes, dans l’espace d’exposition, nous imposant leur présence, mais aussi un radical dépaysement de leur monde sonore.
 
Stéphane Valdenaire
Du lundi au jeudi 8 h > 12 h et 13 h 30 > 17 h 30Le vendredi 8 h > 16 h 30Le samedi 10 h > 12 hOuvert les dimanches 13 mars et 10 avril de 14 h à 17 hForum de l’Hôtel de ville
21 rue Théo-Bachmann
68300 Saint-Louis / Alsace
Tél. +33 (0)3 89 69 52 00Visites dans l’exposition, tous les jours ouvrables
Sur demande préalable auprès de Stéphane Valdenaire, attaché culturel, Ville de Saint-Louis
03 89 91 03 04 s.valdenaire@ville-saint-louis.fr
http://www.saint-louis.fr/
 http://www.zahrapoonawala.org/
photo 2 et 3 de l’auteur

Jean Jacques Delattre – Sartori & Kyoto's Wall

img_4206.1300366438.jpg « Quand la vie croise mon objectif, je tente de la restituer dans sa plénitude; cette vie dans ma photo traduit alors ce bonheur qui m’a traversé, qui pourrait faire dire de moi que je suis un photographe épicurien » Jean Jacques Delattre photographe 
Le travail de Jean Jacques Delattre s’inscrit dans la continuité historique et culturelle en Alsace d’un intérêt pour le Japon qui perdure depuis le XIXe siècle, lorsque les membres de la Sociéré Industrielle de Mulhouse y puisaient leur inspiration.
L’actualité tragique de ce vendredi 11 mars, jour du vernissage prend un  écho poignant, où flotte l’inquiétude pour la population japonaise.
De son récent voyage au Japon, Jean Jacques Delattre nous dévoile des images très éloignées des clichés révélant les contrastes entre modernité et tradition, entre agitation des rues et silence des temples.
Dans ses photographies, les rues vidées de leur foule laissent apparaître les réseaux de signalisation qui n’orientent personne. Elles figurent parfois le décor d’une scène de théâtre en devenir ou qui vient de s’achever. Le photographe saisit le bon moment, l’instant précis d’un temps suspendu, celui d’un mouvement de corps dans l’espace, un geste, un regard, un sourire, un éclat de rire. Ailleurs, mais toujours dans le décor d’une rue, dans l’isolement d’un bar ou d’un lieu public, il retiendra le bonheur des uns, l’insouciance ou l’épuisement des autres.
D’une foule, il extrait et isole sur fond de mur carrelé des individus mettant ainsi en valeur la richesse de cette population.
Aucun effet mélancolique ou de pathos ne caractérise les photographies de JJ Delattre qui témoignent de son regard enthousiaste, respectueux et retenu sur une société qu’il découvre et nous révèle.
texte Frédérique Goerig
Responsable de l’association Lézard Colmar
Dimanche 20 mars présentation de l’exposition par le photographe de 10 à 11 h
Première séance du 19 mars – mission dans l’esprit street photographie de 14 h 30 à 18 h
Seconde séance du 16 avril – débriefing autour des images de 14 h 30 à 17 h 30
Entrée libre, particpation limitée à 10 personnes, réservations au Lézard : 03 89 41 70 77
Dans le cadre du Week end de l’art contemporain le Lézard est ouvert le 20 mars, de 10 h à 11 et de 14  h 30 à 17 h 30
jusqu’au 25 avril 2011

Extrait de l’Alsace le Pays du 13 mars 2011
Le soleil de l’Italie a brillé, vendredi soir, lors de l’inauguration du 24 e Salon photo de Riedisheim, avec la présence du couple Tiziana et Gianni Baldizzone, qui comme la plupart des invités, ont eu un peu de mal à prononcer le nom de la commune qui les accueillait.
Pourtant, tous les invités d’honneur, réunis sur l’estrade, connaissent Riedisheim et son salon, qui est devenu le plus grand rendez-vous du grand Est pour les amateurs de photo. « Une noce entre Peugeot et Riedisheim » que Charles Buttner, président du conseil général, espère déjà « fulgurante » pour le 25 e anniversaire qui s’annonce. Et pour ça, on peut faire confiance aux deux coprésidents, Thierry Edel et Michel Weber, qui, déjà cette année, ont mis la barre très haut en invitant ce qui se fait de mieux en matière de photo, comme Françoise Huguier, T & G Baldizzone ou Jean-Jacques Delattre, le régional de l’étape.

ma photo avec la photo de l’auteur des photos  -;)
 

Art Karlsruhe 2011

img_4001.1300310961.jpgElles étaient 212 galeries – dont quatre alsaciennes – venues de dix pays à participer à cette huitième édition d’Art Karlsruhe 2011 , devenue en quelques années l’un des grands rendez-vous du marché de l’art contemporain dans le sud de l’Allemagne – la foire revendique 40 000 visiteurs. Comment ne pas comparer avec la foire de Strasbourg, qui plafonne à 80 exposants et passe sous la barre des 25 000 entrées ?
A ceux qui craindraient, au fil des éditions, un effet de répétition, signalons le souci des organisateurs, à Karlsruhe, d’assurer un certain renouvellement, de près d’un quart du plateau, puisque 46 nouveaux marchands étaient présents.
J’ai retenu 2 galeries Alsaciennes, proposant des œuvres de 1er choix :
Chantal Bamberger de Strasbourg,  Pierre ALECHINSKY, Titus Carmel, img_4006.1300311140.jpgdont j’avais admiré le travail, en rapport avec le retable d’Issenheim, au Couvent des Bernardins à Paris. Les grotesques d’Ann LOUBERT, artiste qu’elle présentait déjà en 2009 à St’art, dont des toiles ont été acquises par le MAMCS, des lithographies de Robert MOTHERWELL, des estampes numériques d’un artiste, dont j’ai eu la chance de voir récemment l’exposition sur les « extases » au musée d’art et d’histoire de St Denis : Ernest PIGNON-ERNEST,
des gravures d’Arnulf RAINER, ainsi que des lithographies de TÀPIES et Jan VOSS
img_4075.1300312221.jpgCHRISTOPHE FLEUROV , « La Voix du Maître , présent l’année dernière avec les grandes sculptures de Chritian Lapie sur le parvis de la grande foire, présentait cette année, le même artiste, avec des sculptures d’une taille moins impressionnante, des jeux d’ombre du même artiste, ainsi que des pastels sur papier, du goudron sur papier mais surtout, de magnifiques eaux fortes de Pierre Soulages,  il avait opté pour le noir, sauf pour les gouaches sur papier, bleu, orange, jaune, vert d’Olivier Debré.
Un photographe a particulièrement attiré mon attention, pour la beauté et l’originalité de certaines de ses photos (Madeleine Castaing, Silvana Mangano). L’empressement de la Deutsche Fernseh s’explique aussi par le nom qu’il porte : François-Marie Banier.
img_4144.1300313100.jpg
La grande surface de la foire, disposée dans 4 halls, très aérés, permet une circulation très agréable entre les galeristes et les sculptures et les divers points de renseignements et de restauration, tout comme l’organisation de l’acheminement depuis la Deutsche Bahn avec le Messescheult prévu pour les visiteurs.
photos de l’auteur vidéos Internet

Fabiola

planche-musee-jj-henner.1300041554.JPGTout est partie d’une toile peinte par Jean Jacques Henner, peintre alsacien (1829 –1905), dont j’ai photographié tout à fait par hasard, la planche explicative, lors de mon passage au musée éponyme à Paris.
Sainte Fabiola appartenait à une grande famille patricienne, la « gens » des Fabiens. Elle connut quelques écarts matrimoniaux, divorçant d’avec son mari légitime pour en épouser un autre. Tous deux ne tardèrent pas à mourir. Alors, publiquement, elle fit pénitence et dépensa son immense fortune pour fonder à Rome le premier hôpital en Occident et un accueil pour les pèlerins. Saint Jérôme, qui fut très impressionné par sa forte personnalité, en écrivit la biographie.
Commémoraison de sainte Fabiola, veuve romaine, qui, au témoignage de saint Jérôme, après divorce et remariage se soumit à la pénitence publique et la rendit parfaite pour le bénéfice des pauvres. Après plusieurs années passées en Terre sainte, elle mourut à Rome en 399, pauvre là où elle avait été riche. Elle bénéficie d’une grande dévotion au Mexique, mais une ancienne reine de Belgique ne porte t’elle pas ce prénom ?
Le tableau, grâce auquel l’exposition actuelle n’existerait pas, est perdu. Donc, pas d’original pour l’instant, mais peut-être un jour réapparaîtra-t-il au hasard d’une vente, ou d’une succession, le mystère est entier pour l’instant.
fabiola_sl_medien_14_l.1300041825.jpgEt l’histoire continue et se développe surtout grâce à l’idée  de Francis Alÿs, un artiste belge réinstallé au Mexique, qui s’est pris  d’« amitié » ou « épris » comme l’insinuait malicieusement une journaliste, pour Sainte Fabiola, et décide de collectionner toute oeuvre artistique représentant sa sainte préférée : la « même » image, peinte, brodée, crayonnée, recouverte de nacre ou de haricots, ou de divers collages, en patchwork avec plus ou moins de savoir-faire ou de talent. Quelques 330 œuvres ou images sont dispersées dans la magnifique maison im Haus zum Kirschgarten, Basel, où le Schaulager s’est abrité pendant la période des travaux qui vont durer au moins pendant 2 ans. Le jeu consiste à dénicher les « Fabiola » au fil des pièces chargées de mobilier de grande valeur et de bibelots, de cette riche maison bourgeoise, et l’intérêt réside dans la découverte de la diversité des interprétations et de la restitution de l’oeuvre que ce soit par un amateur ou un arististe chevronné .
img_1691.1300041465.jpgLà où l’exposition trouve son apothéose, c’est dans un sorte de chapelle d’amour, où la sainte est entourée de part et d’autre d’une collection de têtes. (bien pensantes…) 
L’exposition depuis le 12 mars jusqu’au 22 août 2011, au 27 – Elisabeth Strasse de Basel.
les photos 1 et 3 sont de l’auteur
la photo 2 courtoisie du Schaulager 

Rappel 5E « WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN » en Alsace

weac.1299501002.jpgEXTRAITS DE « ABÉCÉDAIRE » :
6 PROPOSITIONS CHORÉGRAPHIQUES COURTES
DE FABRICE LAMBERT

« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ
15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre),
mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. »
Fabrice Lambert

09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme Lumière » au CRAC Alsace – Altkirch

Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux
ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars
ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg et Mulhouse.

Circuits gratuits en bus – Dimanche 20 mars 2011

Deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et présentations des actions et projets des membres de TRANS RHEIN ART

L’accès au bus est gratuit (sur inscription et dans la limite des places disponibles)

Inscrivez-vous dès début mars pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
 03 88 58 87 55
 info@artenalsace.org

http://www.artenalsace.org/IMG/pdf/TRA_Brochure_2011_140x140-2.pdf

Haut-Rhin départ de Mulhouse

Départ à 9h / Rdv devant La Kunsthalle / Mulhouse
10:00 p 10:30 / Espace LÉZARD / Colmar
11:45 p 12:45 / CEAAC / Strasbourg
Déjeuner tiré du sac au Ceaac
13:30 p 14:00 / La Chaufferie / Strasbourg
14:15 p 15:00 / La Chambre / Strasbourg
15:15 p 15:45 / Syndicat potentiel / Strasbourg
16:00 p 16:45 / Espace apollonia / Strasbourg
17:00 / Retour vers Mulhouse

Bas-Rhin départ de Strasbourg

Au départ de Strasbourg
09:00 p 9:45 / Stimultania / Strasbourg
10:30 p 11:15 / Musée Würth France / Erstein
11:45 p 12:30 / Frac Alsace / Sélestat
Déjeuner tiré du sac au Frac Alsace
14:30 p 15:15 / La Kunsthalle / Mulhouse
15:30 p 16:15 / La Filature / Mulhouse
17:00 p 17:45 / CRAC Alsace / Altkirch
17:45 / Retour vers Strasbourg

Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les Géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE

Arman chez Tinguely

img_3224.1299156722.JPG « Ici, Arman est à la maison… »
De fait, le Niçois Armand Pierre Fernandez et le Suisse Jean Tinguely partagent le fait d’avoir été de grands représentants des Nouveaux réalistes, le mouvement artistique fédéré, à la fin des années cinquante, par Pierre Restany.
« Au sein des Nouveaux réalistes, il y avait les Niçois avec Arman, Yves Klein, Martial Raysse, les Parisiens avec Hains ou Villeglé et les Suisses avec Tinguely, Spoerri et plus tard Niki Saint-Phalle. Il faut bien dire que les Niçois et les Suisses étaient plus proches les uns des autres que les Parisiens… »

Il fréquente les personnalités du Groupe de recherches musicales (GRM) dirigé par Pierre Scheffer, (maître dont ce réfère un autre artiste Robert Cahen )qui vient d’inventer des appareils permettant d’étirer le son ou de le ralentir, appelant cela des Allures d’objets en musique.
La signature du manifeste rédigé sur papier bleu Klein, à la craie rose, est présenté dans l’exposition, manifeste qui a été de très courte duréeimg_3398.1299157033.JPG, le temps d’une divergeance entre Yves Klein et Martial Raysse.
 Et Jean-Michel Bouhours, le commissaire de l’exposition parisienne comme de celle de Bâle, d’ajouter :
« Les univers d’Arman et de Tinguely se rejoignent. Ils avaient en commun le goût des rebuts, de la ferraille, des voitures de course. Mais surtout une forte propension à utiliser et à détourner l’objet de sa fonction initiale… »

 

Le Musée Tinguely montre du 16 février au 15 mai 2011 une importante rétrospective de l’artiste Arman (1928-2005). L’exposition a été réalisée en collaboration avec le Centre Pompidou de Paris où, présentée au public à l’automne dernier, elle a connu un succès notoire. Je la trouve mieux présentée dans le cadre de Tinguely. Avec quelques 80 œuvres provenant de musées et collections particulières ainsi qu’une sélection de films projetés en grand format, de bandes sonores et de documents divers, cette deuxième étape de l’exposition à Bâle propose en sept volets un regard unique sur le travail de l’artiste, du début des années 1950 jusqu’à sa période tardive dans les années 1990. Cinq ans après la mort de l’artiste, c’est la première fois qu’un musée suisse lui consacre une telle rétrospective. Après Yves Klein (1999), Daniel Spoerri (2001) et Niki de Saint Phalle (2003), le Musée Tinguely présente désormais un autre membre des Nouveaux Réalistes.

En sept parties l’exposition montre les principaux groupes d’œuvres de l’artiste, à commencer par ceux peut-être moins connus que sont les Cachets et les Allures d’Objets, réalisés sur papier et sur toile dans la deuxième moitié des années 1950. Au cœur de l’exposition figurent les formulations artistiques provocantes avec lesquelles Arman réagit à la société de consommation : ce sont ses célèbres Poubelles et Accumulations, img_3271.1299247359.JPGdans lesquelles il érige en œuvres d’art des détritus et autres objets quotidiens usagés, placés sous verre ou plexiglas. On retrouvera également des travaux issus de la série des Coupes et des Colères, img_3209.1299197904.JPGainsi que des Combustions et des Inclusions dans lesquelles, à partir du début des années 1960, l’artiste aborde sous des angles divers les notions de destruction, de déconstruction et de transformation des objets quotidiens. L’exposition propose enfin une sélection des monumentales Accumulations Renault, commandées par Renault et réalisées à la fin des années 1960 à partir de pièces automobiles sorties d’usine, ainsi que quelques peintures d’Arman lui-même et des inclusions de tubes de peinture. Celles-ci exprimeront de la fin des années 1960 jusqu’à son œuvre tardive à la fin des années 1990, ses questionnements sur la peinture abstraite et informelle.

 

Ses réalisations des années 1960 et 1970 sont d’une actualité frappante, dans la mesure où les Accumulations, les Colères (qui procèdent à la destruction d’un objet), mais surtout les Poubelles peuvent être comprises comme les traces archéologiques de notre société de consommation – avant même que la dégradation de la planète ne devienne l’un des thèmes majeurs de notre époque.img_3266.1299274765.JPG

En 1960, dans la lignée de la retentissante exposition de son ami Yves Klein, « Le Vide » à la galerie Iris Clert, Arman y organise « Le Plein », il remplit la galerie jusqu’au plafond de détritus et d’objets de rebut. Il  découvre au début des années 70 le plastique « massacast » à polymérisation extrêmement rapide, permettant de traiter des volumes beaucoup plus importants. Il y reprend la série des Poubelles en incluant cette fois-ci tous les déchets, y compris organiques. En 1972, sur une idée d’Arman, Jean Pierre Mirouze réalise « Sanitation », un film sur le ramassage et le stockage des ordures produites chaque jour par la ville de New York.

L’accumulation marque également l’aboutissement artistique d’un contexte familial où l’on cultibe la passion de la collection.arman-la-vie-a-pleines-dents.1299274434.jpg

 

L’exposition réalisée par le Centre Pompidou, Paris en collaboration avec le Musée Tinguely (Président du Centre Pompidou: Alain Seban/ Directeur MNAM/CCI: Alfred Pacquement/ commissaire de l’exposition: Jean-Michel Bouhours)

Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 2 | Case postale 3255 CH-4002 Bâle | Téléphone + 41 61 681 93 20 | Téléfax + 41 61 681 93 21
Horaires: Du mardi au dimanche 11 – 18 h | Fermé le lundi

 

Un conférence en français sera donnée par Jean-Michel Bouhours le mercredi 12 avril 2011

photos de l’auteur

Raymond-Emile Waydelich, « archéologue du futur »

C’est la découverte, au marché aux puces de Strasbourg, du journal d’une jeune apprentie couturière de Neudorf qui fait entrer en 1973 son auteur, Lydia Jacob, dans la vie de Raymond-Émile Waydelich ! Elle ne le quittera plus et depuis plus de quarante ans, c’est à elle que l’artiste a voué son œuvre en une exploration quasi-archéologique de la vie de cette jeune Neudorfoise du siècle passé. Les boîtes-reliquaires qu’il lui dédie contiennent des fragments d’objets, des photos jaunies par le temps, des lettres soigneusement calligraphiées, des plumes, des objets divers comme autant de pièces d’un puzzle, témoins fragiles d’un passé disparu.
Fasciné par l’archéologue Heinrich Schliemann, le célèbre découvreur de l’antique ville de Troie, Raymond Waydelich est aussi l’auteur, depuis plus d’une vingtaine d’années, une œuvre inspirée en une vision très personnelle et poétique par une « archéologie du futur ». Il est ainsi devenu le créateur d’une série de « sites archéologiques » dont l’exploration développe une vaste réflexion sur notre monde d’aujourd’hui et ses errements :
1978 : première expédition archéologique et découverte de l’Homme de Frédehof en 2000 avant J.-C.
Cette œuvre, qui représentait cette année-là la France à la Biennale de Venise, est le premier jalon d’un vaste travail de mémoire où se mêlent présent et avenir, à travers le regard porté par l’artiste sur les traces de notre civilisation mises au jour par nos lointains descendants en 2000 après J.-C.
1983 : deuxième expédition et découverte du site de Grubierf en 3500 après J.-C.
Avec l’« Environnement Tiefgarage » dans le cadre de la construction d’un parking souterrain au cœur de la ville de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) a fourni quelques années plus tard à Raymond Waydelich l’opportunité de recréer cette fois-ci un véritable site, celui de Grubierf, fossilisant un garage souterrain contemporain et les véhicules qui y sont garés sous l’épaisse poussière des siècles et… de nouer une première collaboration avec le Musée Archéologique. Notre monde vu dans la perspective d’un observateur d’un lointain futur a permis à l’artiste de continuer à développer un propos original sur le devenir de notre civilisation détruite dans un grand cataclysme. Si la démarche est teintée d’un certain pessimisme, elle livre aussi un charme poétique, non dénué d’humour.
1994 : L’Ile d’Orsi, 3720 après J.-C. correspond à la troisième expédition. Les découvertes ont été présentées au Centre d’Art plastique de Vllefranche-sur-Saône.
1995 : Mutarotnegra, 3790 après J.-C. Pour la quatrième expédition, c’est l’emblématique cathédrale de Strasbourg enfoui sous les sables d’un vaste désert qui est mise en scène avec la découverte du site de Mutarotnegra, tiré du nom antique de la ville de Strasbourg/Argentorate en lecture inversée. Un cataclysme a détruit la cité qui dort ensevelie sous les sables et qui n’est plus localisée que par une flèche en grès rose finement sculptée qui émerge des dunes environnantes. Là encore, les objets mis au jour par les archéologues du futur qui explorent la cité engloutie en 3790 après J.-C. ont été intégrés dans un large parcours à travers les collections du Musée Archéologique.
En parallèle à l’exposition « Mutarotnegra » et pour prolonger sa démarche, l’archéologue Raymond Waydelich décide aussi de faire un superbe cadeau aux archéologues du futur ! L’idée d’un « Caveau pour le Futur « est lancée et c’est ainsi qu’il réalise, en septembre 1995, avec la complicité de la Ville de Strasbourg et d’un vaste réseau d’amis, un nouveau « site », localisé cette fois-ci au cœur de la ville. Ont été enterrés, place du Château à deux pas de la cathédrale et en face du Palais Rohan où était présenté les découvertes « archéologiques » de Mutarotnegra, de nombreux objets, documents et messages constituant la mémoire de notre civilisation et destinés aux archéologues de l’an 3790 après J.-C. Une plaque en fonte, incrustée dans le sol de la place du Château, commémore l’événement et rappelle la présence de ce « caveau pour le futur », auquel s’est largement associée la population par des messages destinés aux archéologues du futur. Le caveau ne doit en effet être ouvert sous aucun prétexte avant 3790 après J.-C. Un second caveau, baptisé « Lessak », a été réalisé avec le même succès, en collaboration avec le Sepulkralkultur Museum et la Ville de Kassel (Allemagne) en 1997.
2009-2010 : Alsace-Kreta : le nouveau « site archéologique » a été « mis au jour » en 3790 après J.-C. lors des toutes récentes fouilles menées sur une île proche du site de l’antique Mutarotnegra… Ce site spectaculaire a livré de nombreux « vestiges » qui sont présentés dans le cadre de cette exposition…

Musée Archéologique
L’exposition « ALSACE-KRETA/ Fouilles récentes de Mutarotnegra – 3790 après J.-C. », initiée par l’association « Alsace-Crète » et soutenue par la Direction régionale des Affaires Culturelles d’Alsace, est née d’une active collaboration entre la ville de Réthymnon, située au nord de l’île de Crète, et la Ville de Strasbourg, mais aussi entre les Régions d’Alsace et de Crète. Elle s’inscrit dans le cadre de la coopération culturelle existant depuis de longues années entre le programme européen d’échanges artistiques « Apollonia » et le Musée d’Art contemporain de Crète.
Après sa présentation à Réthymnon dans l’espace dédié de la Fortezza de Réthymnon entre mai et juillet 2010, l’exposition « Alsace-Kreta » conçue et réalisée par l’artiste alsacien Raymond-É. Waydelich dans le cadre d’une résidence artistique croisée, est accueillie en 2011 dans les salles du Musée Archéologique de la Ville de Strasbourg, où elle dialogue avec les collections permanentes du musée.
Cette sélection d’une quarantaine d’œuvres est composée en majorité de céramiques et de sculptures en terre cuite et en bronze inspirées par le riche passé archéologique de la Crète et par son vaste bestiaire mythologique. Ces créations ont été réalisées par Raymond-É. Waydelich selon les techniques traditionnelles des céramistes crétois de Margarites au cours de ses nombreux séjours dans l’île et, plus particulièrement, à l’occasion d’une récente résidence d’artiste en 2008-2009. Sur des formes séculaires, l’artiste alsacien a développé un décor fait de formes peintes et plastiques largement inspirées de sa propre vision de l’histoire et de la mythologie crétoises.
L’accueil de l’exposition à Strasbourg permet ainsi de renforcer davantage encore les liens entre Réthymnon et la Ville de Strasbourg et plus largement les échanges culturels entre l’Alsace et la Crète.
texte musée de Strasbourg
Photos de l’auteur

TRANS RHEIN ART organise son 5e « Week-end de l’art contemporain »

trans-rhein-art.1298389149.jpgLes 19 et 20 mars 2011 dans le cadre de l’opération nationale « Week-end Musées Télérama »
Chaque année au printemps, le « Week-end de l’art contemporain vous propose de (re)découvrir les structures du réseau TRANS RHEIN ART.
Expositions et rencontres avec les artistes, concerts, vidéo et performances, ateliers pour le jeune public et événements singuliers rythment la vie culturelle alsacienne durant tout un week-end !
Les structures du réseau TRANS RHEIN ART s’associent cette année pour la première fois autour d’un fil rouge artistique :
le chorégraphe Fabrice Lambert épellera entre Strasbourg et Altkirch six extraits de son oeuvre « Abécédaire »… A découvrir !
Circuits gratuits en bus Dimanche 20 mars, deux itinéraires en bus parcourront l’Alsace au fil du réseau TRANS RHEIN ART, au départ à la fois du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Durant les trajets seront diffusées vidéos d’artistes et/ou présentations des actions et projets des membres
de TRANS RHEIN ART.
Inscrivez-vous dès début mars au 03 88 58 87 55 ou à info@artenalsac e.org pour une découverte privilégiée des propositions artistiques !
Zoom sur Extraits de « Abécédaire » : 6 propositions chorégraphiques courtes de Fabrice Lambert

« Abécédaire est une série de 26 propositions courtes d’environ 15 min qui ouvrent sur le questionnement du corps et de son
environnement, le statut de son dispositif (relation, rencontre), mis en scène par un propos organisant les modes de perceptions. » Fabrice Lambert

09h00 : « K comme Kaos » chez Stimultania – Strasbourg
10h30 : « T comme Territoires du temps »
au Musée Würth France – Erstein
11h45 : « C comme Corps » au Frac Alsace – Sélestat
14h30 : « M comme Mouvement » à La Kunsthalle – Mulhouse
15h30 : « A comme Abstraction » à La Filature – Mulhouse
17h00 : « L comme lumière » au CRAC Alsace – Altkirch

Possibilité de découvrir les performances librement dans les lieux ci-dessus au fil du réseau TRANS RHEIN ART le dimanche 20 mars ou de voyager avec le bus à la journée au départ de Strasbourg.
Chargée de coordination et de projets
pour le réseau TRANS RHEIN ART
Mail : info@artenalsace.org
 
Site Internet : www.artenalsace.org
Frac Alsace / Agence culturelle d’Alsace
1 espace Gilbert Estève – route de marckolsheim
BP 90025 – F- 67601 Sélestat Cedex
Tél : 00 33 (0)3 88 58 87 55 – fax : 00 33 (0)3 88 58 87 56
Les membres du réseau TRANS RHEIN ART :
> Site verrier : Halle Verrière et Centre International d’Art Verrier – CIAV /
MEISENTHAL
> Les géants du Nideck / OBERHASLACH
> Accélérateur de particules / STRASBOURG
> Apollonia – Échanges Artistiques Européens / STRASBOURG
> CEAAC – Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines /
STRASBOURG
> La Chambre / STRASBOURG
> La Chaufferie – Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs /
STRASBOURG
> Musée d’Art Moderne et Contemporain – MAMCS / STRASBOURG
> Polart / STRASBOURG
> La Société pour la Diffusion de l’Utile Ignorance / STRASBOURG
> Stimultania / STRASBOURG
> Syndicat Potentiel / STRASBOURG
> Musée Würth France / ERSTEIN
> Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain Alsace / SÉLESTAT
> Espace d’Art Contemporain André Malraux – EACAM / COLMAR
> Espace LÉZARD / COLMAR
> Institut Européen des Arts Céramiques – IEAC / GUEBWILLER
> La Filature, Scène nationale / MULHOUSE
> La Kunsthalle / MULHOUSE
> Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques / MULHOUSE
> Le Quai – École supérieure d’art / MULHOUSE
> CRAC Alsace / ALTKIRCH
> Espace d’art contemporain Fernet Branca / SAINT-LOUIS
> FABRIKculture / HÉGENHEIM
> Les ateliers ouverts / TOUTE LA RÉGION ALSACE
> La Fête de l’eau / WATTWILLER
> Mulhouse 00 / MULHOUSE
> Sélest’art / SÉLESTAT

Henri Matisse « Acanthes »

matisse-les-acanthes.1297903763.jpg Le restaurateur dans l’atelier de restauration devant Acanthes, 1953, d’Henri Matisse, fusain, papiers découpés recouverts de gouache, sur papier, sur toile, 311 x 350,5 cm, Fondation Beyeler, Riehen / Bâle © 2011 Succession Henri Matisse / ProLitteris, Zurich
Fondation Beyeler – Nationale Suisse Conservation Project 2009–2012 : Henri Matisse « Acanthes »
La Fondation Beyeler s’est engagée avec le soutien de la société Nationale Suisse dans un vaste projet de restauration d’une durée de trois ans (2009-2012). Il a pour objectif l’analyse scientifique, la conservation et la restauration d’Acanthes d’Henri Matisse (1953, 311 x 350,5 cm), une œuvre majeure de la série de ses « Papiers découpés » de grand format.
Le programme de conservation d’Acanthes repose sur les résultats des recherches préliminaires entreprises pendant la première année de travail sur ce projet. Une des plus grandes difficultés est due à la structure complexe de l’œuvre, faite de plusieurs couches, qu’il convient de stabiliser. S’y ajoute l’énigme entourant les différentes étapes de sa genèse.
L’atelier de restauration inauguré au printemps 2010 dans le Souterrain de la Fondation Beyeler et ouvert aux regards du public suscite un vif intérêt de la part des spectateurs.
Le site internet conçu spécialement pour ce projet informe les internautes des progrès en cours et leur propose des informations complémentaires grâce à des mises à jour, des interviews, des photographies et des documentaires.
Bilan de la première année
Analyses technologiques
Au cours de cette première année de travail, les restaurateurs de la Fondation Beyeler, Markus Gross et Stephan Lohrengel, ont soumis Acanthes d’Henri Matisse à des analyses technologiques approfondies. Trois autres papiers découpés de la Collection Beyeler datant de la même période Algue blanche sur fond rouge et vert, 1947, Nu bleu I, 1952, et Nu bleu, la grenouille, 1952 – ont été inclus dans cette étude.
Une première étape a consisté à réaliser des clichés d’ensemble et de détails à haute résolution sous différents éclairages : lumière plongeante, lumière rasante, lumière traversante et rayons ultraviolets. Ceux-ci ont servi de base à l’analyse de l’état des papiers découpés. L’association de différents modes d’éclairage permet en effet de mieux mettre en évidence certains phénomènes affectant la surface. Sous une puissante lumière rasante, par exemple, les ondulations et les déformations du papier apparaissent clairement, autorisant des conclusions sur les différentes tensions auxquelles est soumise la structure picturale.matisse-algue-blanche_m.1297905814.jpg
Toutes ces observations sont soigneusement consignées grâce à un programme de traitement d’image et à un logiciel spécial. Le programme permet d’enregistrer sur un document graphique des éléments comme les déchirures, les plis et les altérations de la couleur ainsi que d’innombrables détails techniques, tels que les filigranes, les traits de pinceau et les traces de fixation. Cette méthode permet de combiner toutes les observations concernant l’état de l’œuvre, de les mettre en relation et de mieux les visualiser. C’est ainsi que des traces de colle, qui ne sont parfaitement visibles que sous rayons UV, peuvent être également mises en évidence sur le cliché réalisé en lumière plongeante. Les informations sur les différentes œuvres ont été enregistrées sur des fiches techniques ou documents récapitulatifs conçus à cette fin.
Analyse des matériaux utilisés
L’analyse des matériaux utilisés par Matisse représente un autre volet essentiel de cette recherche. Ses résultats doivent permettre de répondre dans le détail aux questions sur les particularités du vieillissement et sur la genèse de l’œuvre. On a déjà procédé à l’analyse de premiers échantillons de colle et de pigments.
Dépouillement de la littérature
Le dépouillement et l’exploitation des publications et des documents d’archives ainsi que du volumineux matériel iconographique historique font également partie intégrante de ce projet. Les sources iconographiques se trouvent dans des catalogues d’expositions et des archives, mais également dans la presse populaire de l’époque. Les illustrations montrant Matisse au travail ou représentant ses œuvres telles qu’elles étaient dans son atelier, avant leur montage, présentent un intérêt tout particulier.
Les échanges avec les Archives Matisse de Paris ont été essentiels et se sont intensifiés en 2010. Ces archives contiennent une large fraction des écrits laissés par l’artiste ainsi que de nombreux documents photographiques et écrits qui n’ont pas encore été exploités.
Réseau international
Les échanges avec des spécialistes d’autres collections nationales et internationales qui abritent également des papiers découpés ont été d’une très grande importance au cours de cette première année de travail. Les œuvres choisies pour ces comparaisons ont été sélectionnées pour leurs similitudes de dimensions et de structure, pour la présence d’un fond recouvert de peinture blanche et pour leur date de création contemporaine de celle d’Acanthes.
matisse-la-grenouille_l.1297905891.jpgEn plus du Kunstmuseum de Bâle, du Museum Ludwig de Cologne et du Museum Berggruen de Berlin, nous sommes allés visiter d’autres collections majeures, comme le Musée Matisse de Nice, le Musée National d’Art Moderne de Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, la Tate Modern de Londres, ainsi qu’aux États-Unis, le Museum of Modern Art et le Metropolitan Museum of Art de New York sans oublier la Menil Collection de Houston.
Les restaurateurs Stephan Lohrengel et Markus Gross ont observé à titre de comparaison plus de 30 œuvres originales. Cette activité a permis de nouer des contacts interdisciplinaires diversifiés et intenses, qui nous ont donné accès à de nombreuses informations et indications inédites. La visite de la chapelle de Vence, conçue par Matisse, et de ses domici-les de Nice, a permis une étude approfondie du contexte de la réalisation des différentes œuvres et de leurs interdépendances.
Premiers résultats
La genèse d’Acanthes peut se décomposer en différentes étapes. Il est désormais possible de définir avec davantage de précision les tâches qui ont eu pour cadre l’atelier de Matisse à Nice et celles qui ont été effectuées à l’occasion du montage de l’œuvre achevée à Paris, selon les indications de l’artiste. Ces principales étapes sont la peinture des papiers à la gouache, le découpage des formes, leur disposition sur le mur de l’atelier puis le montage de l’œuvre sur toile.
C’est à cette méthode de travail que l’on doit la structure complexe de l’œuvre, en plusieurs couches. Cette structure se compose d’un châssis, de tissus, de différents papiers, de gouaches et de colle. Dans le cas des papiers découpés de la Collection Beyeler, elle peut présenter entre sept couches (Algue blanche sur fond rouge et vert) et dix-huit (Nu bleu, la grenouille).
Les trous laissés par les punaises qui ont servi à fixer les papiers découpés au mur de l’atelier livrent des informations tout à fait passionnantes. Leur nombre et leur position ont montré que dans Acanthes, la plupart des modifications de composition entreprises par Matisse ont touché la zone inférieure droite des formes bleues. En revanche, on observe très peu de trous sur la partie supérieure gauche.
La comparaison avec d’autres œuvres a révélé que Matisse a recouru à différents modes de fixation de ses papiers gouachés, sur le mur et entre eux. Il a utilisé des clous et des punai-ses, mais également des épingles dont les traces sont visibles sur les œuvres. Dans le cas d’Algue blanche sur fond rouge et vert, ces épingles et ces clous apparaissent distinctement sur les clichés historiques de l’atelier de Matisse.
L’analyse des colles appliquées entre les différentes couches des quatre papiers découpés de la Collection Beyeler a livré des résultats inattendus. Contrairement à ce qu’on peut lire dans les publications, Matisse n’a pas toujours utilisé les mêmes colles. Des recherches plus approfondies sont donc prévues sur ce point.
L’analyse a également porté sur les papiers que Matisse a peints mais n’a pas utilisés, papiers que les Archives Matisse nous ont généreusement confiés. Matisse conservait en effet toutes les chutes de papier de ses découpages dans des tiroirs, à l’abri de la lumière. Cela nous livre de précieuses informations sur les éventuelles altérations de la couleur, tout en nous permettant de reconstituer les feuillets découpés par l’artiste.matisse-nu-bleu-i-1952-foto-peter-schibli_m.1297905970.jpg
La comparaison avec des clichés historiques et avec les œuvres d’autres collections ont permis de préciser quelques éléments du problème du fond blanc. Il est apparu clairement que dans certaines œuvres, le fond avait été ajouté, ou échangé, lors du montage à Paris. Dans Acanthes en revanche, le papier qui se trouvait sur le mur de l’atelier et porte les esquisses au fusain a servi de fond et n’a pas été échangé. Il a, de plus, été enduit de plusieurs couches de couleur blanche, les lignes de fusain étant pour certaines légèrement recouvertes, pour d’autres laissées en réserve.
Perspectives
Ces multiples informations continueront à être exploitées au cours de la deuxième année d’existence du projet. Des questions en suspens, comme celles du moment du montage des  œuvres sur toile, feront l’objet d’études plus approfondies. L’équipe responsable du projet espère également obtenir de précieuses indications sur la méthode de travail de Matisse en interrogeant des témoins de l’époque.
Tout le processus de création, depuis la peinture des papiers jusqu’au montage sur la toile, sera reconstitué par modélisation.
Dans le cadre du volet conservation de ce projet, une attention toute particulière est prêtée à l’état des œuvres utilisées à titre de comparaison, état qui est souvent très disparate. Cela tient à l’histoire particulière de chaque œuvre, à sa forme de présentation et aux restaurations entreprises. Les expériences faites par les collections concernées sont également prises en compte.
Une autre question majeure est celle de la sensibilité des différents matériaux à la lumière. L’impression que donnaient les couleurs ainsi que l’équilibre des formes colorées entre elles et avec le fond blanc revêtaient une grande importance pour Matisse.
Un programme de conservation et de restauration est défini et mis en œuvre à partir de ces résultats. Aux endroits où cela s’impose, on entreprend avec toutes les précautions requises des mesures de restauration étayées par les connaissances éthiques et scientifiques les plus récentes.
La réalisation du projet de restauration Fondation Beyeler – Nationale Suisse Conservation Project 2009–2012 : Henri Matisse « Acanthes » couvre les années 2009 à 2012.
Ce projet a été placé sous la responsabilité des restaurateurs Markus Gross et  Stephan Lohrengel et du conservateur Ulf Küster. Ils sont à votre disposition pour des interviews ou pour des informations plus approfondies.
D’autres informations et des documents de presse sont disponibles auprès de :
Catherine Schott, Tél. + 41 (0)61 645 97 21, Fax + 41 (0)61 645 97 39,
presse@fondationbeyeler.ch, www.fondationbeyeler.ch,
Fondation Beyeler, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Sophia Schor, Tél. +41 (0)61 275 23 86, Fax +41 ((0)61 275 22 21, sophia.schor@nationalesuisse.ch,
www.nationalesuisse.ch, Nationale Suisse, Generaldirektion, Steinengraben 41, CH-4003 Bâle
images courtoisie de la Fondation Beyeler