Art Basel 42 suite

Berta Jayo & Carme Codony
Soit vous vous munissez du plan fourni à l’accueil, que vous suivez scrupuleusement en espérant ne rien rater, soit vous préparer votre visite à l’avance grâce au site d’Art Basel et son application Iphone, soit vous vous laissez guider par votre fantaisie et votre curiosité pour arpenter les allées. C’est là que vous croisez des personnages insolites qui ont décidé de se « lâcher » histoire de s’amuser, que vous découvrez des galeries de qualité inégale, certaines que vous avez repérées les autres années, d’autres nouvelles. Un autre système consiste à relever vos artistes préférés dans le catalogue de 2.700 kg, en notant les galeries qui les exposent.
C’est ainsi que je vous parle de mon panthéon personnel :
Anish Kapoor – Untitled 2011 – Nickel and gold plate – 240 x 164 x 60.5 cm qui remporte toujours autant de succès,

Anish Kapoor Untitled 2011

Une découverte Isenstein Jamie, qui tout en livrant sa performance, ne perd pas son temps en vaquant à sa tapisserie dont le support est une harpe – Rug  Woogie  IV 2011.
Jamie Isenstein Rug Woggie

Carmine Caputto di Roccanova, comme une résonance de Casanova, est en recherche « Is looking for a new wife »
Carmine Caputto di Roccanova

La galerie Malborough rend hommage à
Francis Bacon

en exposant tryptique et toiles de l’artiste, mais aussi de très beaux Picasso dont le chat vert.
Giuseppe Penone avec sa tête aux épines d’acacia sur soie servant de toile de fond  à un autre artiste.
Giuseppe Penone

Sans oublier Ron Mueck chez Wirth et Hauser, Ron Mueck – Youth –  montrant sa plaie à St Thomas tel un Christ noir new look
Ron Mueck – Youth

. Les inévitables nains de McCarthy, rouges  noirs, gris, les photos de Cindy Sherman dont l’aspect réel reste un mystèrel, un récurrent Robert Longo, toujours l’inévitable Carl André, dont personne n’ignore plus que l’on peut piétiner l’oeuvre,  l’humour de Pipilotti Rist – vidéo ici qui fait dégringoler depuis une culotte une vidéo projetée sur un livre – Hirnhufte.
Des performances comme du Body Painting par Cynthia Fleischmann
site web , des nonnes espagnoles Berta Yajo et Carme Codony (en tête du billet).
Body Painting

Ne ratez pas l’occasion de visiter le plus grand musée du monde, laissez-vous surprendre et allez à la flânerie, ne vous laissez pas impressionner par les  « flickettes » qui gardent chez Gagosian des policiers tombés sur la tête, ou  chez Landau, car vous aurez de grandes difficultés à passer inaperçu en emportant l’énorme tête de Miro.
des promeneuses insolites Une mention spéciale pour la Galerie Thomas au 2.0 F 13 et Solo près du St Jacob. Selon les jours de nouvelles oeuvres apparaissent, sont disposée/accrochées  différement.
photos à cliquer et vidéo 3 de l’auteur
vidéos 1 & 2 Télé

 

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

4 réflexions sur « Art Basel 42 suite »

  1. Art Basel a accueilli de mercredi à dimanche 65 000 visiteurs, un nouveau record d’affluence. La prestigieuse foire d’art de Bâle, qui se tenait pour la 42 e fois, a réuni 300 galeries de 35 pays exposant plus de 2 500 artistes des XX e et XXI e siècles.
    Les responsables de galeries, amateurs d’arts et journalistes étaient unanimes à dire que c’était une « superbe année » en termes de qualité, ont indiqué les organisateurs. De nombreuses œuvres ont été vendues à des collectionneurs venus du monde entier. Les États-Unis avaient le plus de représentants cette année, avec 73 galeristes, suivis par l’Allemagne, avec 50 stands. La Suisse, réputée dans le milieu de l’art pour sa haute densité d’institutions de qualité, arrivait en 3 e position avec 32 exposants.
    La foire présentait toutes les formes d’expressions artistiques, de la peinture à la performance en passant par la photographie, la vidéo ou encore la sculpture. Parmi les œuvres exposées, des toiles de maîtres valant plusieurs millions de francs suisses côtoyaient des œuvres de jeunes artistes à des prix « abordables ».

  2. Harry Bellet correspondant du Monde journal papier
    Article paru dans l’édition du 18.06.11
    La Foire de Bâle est bien plus excitante que la terne Biennale de Venise !!!
    Bâle (Suisse) Envoyé spécial – « Marcel a une centaine de cadavres dans un placard ! » Le mot est du directeur des musées de Besançon, Emmanuel Guigon, et s’applique à Marcel Fleiss, le directeur de la galerie 1900-2000. Ce dernier est, comme 300 autres marchands d’art internationaux (dont 23 Français), un des exposants de la 42e Foire de Bâle et, non content de consacrer un stand entier à André Breton, sa réserve regorge de trésors, dont les fameux cadavres, exquis comme il se doit, ces dessins à plusieurs mains auxquels s’adonnaient les surréalistes.
    Il peut à lui seul symboliser la tendance de cette foire. Un retour vers le passé, proche parfois, bienvenu en ces temps où de jeunes ignorantins imaginent avoir tout inventé. Pas mauvais de leur rappeler l’existence de Mario Merz (1925-2003), dont huit Igloos de 1992, chacun de 4,30 mètres de diamètre, scandent l’allée centrale du hall de Art Unlimited, section réservée aux oeuvres monumentales. Elle a été imaginée en 2000 pour lutter contre la concurrence des Biennales sur les pièces d’envergure (l’occasion de rappeler que foires et biennales sont, du moins en partie, financées par les marchands).
    La Foire de Bâle est, cette année, bien plus excitante que la terne Biennale de Venise. Ici au moins, il y a des oeuvres. Intelligemment disposées, comme le prouve cette frontière créée en juxtaposant trois installations. La première est un Impénétrable, de Mona Hatoum (née en 1952 de parents palestiniens), double hommage aux « pénétrables » de Soto, ces fils de plastique pendants où les spectateurs étaient invités à se perdre, et à son pays, puisque les siens sont faits barbelés. La deuxième est une série de briques suspendues à des fils par Kendell Geers, que l’on traverse, précise un panneau, « à ses risques et périls » – autre allusion à la politique, celle en vigueur en Afrique du Sud en 1993. La troisième est une porte, imaginée par Sudarshan Shetty. Elle est grande ouverte, mais une lame acérée y passe régulièrement, animée d’un mouvement pendulaire.
    Plus loin, une palissade, celle qui entourait le chantier du Palais-Royal à Paris, du temps où Buren y installait ses fameuses colonnes. Elles ne faisaient pas l’unanimité, et les graffitis fleurissaient sur la palissade. Le rusé Buren l’a récupérée, peint l’intérieur, et expose le tout, avec, enregistrés, les commentaires des passants de 1986. Ils sont peu amènes, parfois antisémites, souvent impubliables. Sauf celui-ci : « Les journalistes ne font pas leur travail… »
    Il y en a qui bossent. Ceux du magazine The Art Newspaper, par exemple, qui de mensuel devient quotidien pendant la foire. Ils ont suivi dans sa longue marche, le roi du poulet, le Sino-Indonésien Budi Tek. Sa fortune accumulée dans la volaille, il la dépense, ici, tel un renard dans un poulailler. Il a acquis, pour 500 000 dollars (353 000 euros), une installation rare de Fred Sandback, conçue en 1982 : sept triangles découpant un espace rectangulaire. Il la montrera dans le musée privé qu’il fait bâtir à Shanghaï, avec des oeuvres de Bill Viola ou d’Anselm Kiefer. L’ensemble immobilier devrait être rentabilisé par des hôtels, et une chapelle pour des mariages, construite par l’artiste belge Wym Delvoye…
    Les voici, les nouveaux collectionneurs. Les Russes (Daria Youkova a acheté une installation de néons de Jason Rhoades pour environ 1 million de dollars), les Emiratis, mais surtout les Asiatiques. Budi Tek était il y a quinze jours à Venise, la semaine passée à Dinard, en Bretagne, pour une exposition où il avait prêté deux oeuvres – dont il avait payé le transport depuis la Chine – et le voilà à Bâle.
    Sur le stand de la galerie Marlbourough, une jeune Chinoise interroge le vénérable patron de la galerie sur un triptyque de Francis Bacon, annoncé entre 50 et 60 millions de dollars (35 et 42 millions d’euros) : « C’est rare ? » »Très », répond-il, petit sourire aux lèvres, « la plupart sont dans les musées ». Il devient franchement hilare quand la demoiselle lui a demandé de la photographier devant le tableau, ce qu’il fait très obligeamment, on ne sait jamais.
    Les échanges mondiaux d’oeuvres d’art ont été évalués par l’économiste Clare McAndrew à 42,8 milliards de dollars (30 milliards d’euros) pour l’année 2009. La valeur d’assurance des oeuvres montrées à Bâle représente, selon l’agence Bloomberg, 1,75 milliard de dollars (1,20 milliard d’euro).
    Mais relativisons : les cadavres de Marcel débutent à 2 000 euros. Cependant la série de Marilyn Monroe de Warhol, un tableau de dix mètres de long, que montre la galerie Bischofberger, coûte 80 millions de dollars (56 millions d’euros), vingt fois le budget d’acquisition annuel du Centre Pompidou. Aucun musée public ne peut s’offrir cela. Les musées du futur, en Asie notamment, seront privés. Et comme ils sont des dizaines en construction, et vides pour l’essentiel, le marché de l’art n’a pas fini de grimper.
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    Art Basel, Halls 1 & 2, Messe Basel, Messeplatz, Bâle (Suisse). De 11 heures à 19 heures. 38 CHF (27 €). Jusqu’au 20 juin. Sur le Web : Artbasel.ch.
    Harry Bellet
    Article paru dans l’édition du 18.06.11

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