Matthew Barney

« La rencontre avec une oeuvre d’art est une longue gestation. Le fait qu’une création ne soit pas tenue de s’expliquer immédiatement, qu’elle puisse rester longtemps à l’état latent avant de se révéler, est à mes yeux une très bonne chose. » Matthew Barney.mb_008_dr10_1_l.1278280754.jpg


C’est un artiste américain né en 1967, compagnon de la chanteuse & actrice Björk,
Diplômé de Yale en1989, il s’installe à New York où il commence très vite à créer et à exposer. Relevant de l’utopie de l’oeuvre d’art totale, la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune hiérarchie, tous les médiums. Travaillant avec le dessin, la photographie, le film, les installations vidéo et la sculpture, il est rapidement devenu une figure importante de l’art contemporain. Ses installations, ses performances filmées révèlent un univers personnel, constitués de personnages, de lieux et d’objets
hybrides.
Dans ses premières expositions, il a présenté des installations complexes incluant des vidéos où on le voit interagir avec divers objets fabriqués par ses soins et accomplir des exploits physiques tels qu’escalader le plafond de la galerie d’art, suspendu à des vis en titanes. En 1992, Barney introduit des créatures fantastiques dans son travail ; une action qui laisse présager le lexique de ses films à venir.
Démarrée en 1994 et achevée en 2002, la série de films « Cremaster Cycle » a largement contribué à la reconnaissance de Matthew Barney. Pièce maîtresse de son oeuvre, il y impose un monde personnel, peuplé de créatures fantastiques et de surprenantes métamorphoses corporelles. Ce projet est au croisement de la photographie, du cinéma et de l’art contemporain. L’objectif de Matthew Barney est de réaliser des dessins au crayon dans la douleur extrême, sous la contrainte physique, d’où le titre (en anglais) de son exposition actuellement au Schaulager de Bâle, jusqu’au 3 octobre : Le titre de l’exposition » Prayer sheet with the wound and the nail »
 “Drawing Restraint”, “Form can only take shape when it struggles against resistance”.
 Exemple : dessiner au plafond en sautant sur un trampoline, – restraint 18 – dessiner, accroché à une corde au ras de l’eau sur un bateau qui traverse l’atlantique avec un crayon mis dans la bouche d’un poisson ….. Tout cela est très surprenant, et demande réflexion voire explication….. l’art est-il fait pour être toujours compris ?
C’est ainsi que le commissaire, critique d’art  Neville Wakefied, ami de longue date de l’artiste a suggéré la mise en parallèle des oeuvres d’art provenant du Kunstmuseum de Bâle ainsi que d’autres lieux comme des églises, du Hoch Rhein, relatant la passion du Christ ou des martyres. Les eaux fortes d’Albrecht Dürer, de Martin Schongauer, d’Urs Graf, des tableaux de Hans Holbein, Lucas Cranach, de Hans Baldung Grien, d’autres  auteurs inconnus de la Renaissance Rhénane se trouvent mises en résonance avec les sculptures en plastique de résine blanche de MB qui rappellent sa réflexion lors de ses performances physiques.
Son art pour atteindre la perfection, est soumis à diverses contraintes, physiques, d’endurance, de résistance et demande une préparation physique, qui donne un résultat remarquable sur le corps d’athlète que l’on peut admirer dans les diverses vidéos projetées dans les salles du centre d’art. Mais aussi le matériel utilisé pour contraindre son coprs aux excercices physiques a permis la création de sculptures exposées dans des vitrines, présentées dans l’exposition.
mb_046_6_l.1278280848.jpgL’exposition s’articule comme le plan d’une église, avec ses travées, et sa crypte au sous-sol,  en son centre on trouve les 3 vidéos  – restraint 7 (1993) où à l’instar de Marsyas – le satyre /Apollon –self-portrait de MB, sur le siège arrière d’une limousine, qui parcourt Manhattan, se battent tout en gravant avec leurs cornes leur portrait dans le plafond vitré de la limousine, pour finir par se désagréger.
L’architecture si particulière de l’immeuble conçu par Herzog & de Meuron  pour abriter la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, a permis de réaliser une performance, habituelle de MB – Restraint 17 – mais où pour la première fois il ne participe pas physiquement et où il laisse sa place à une jeune fille. Partie de Dornach, le centre des antroposophes, choisi non pour ses idées, mais pour son architecture si particulière, où elle a creusé sa tombe, cette cascadeuse court le long de la grande baie vitrée, puis  grimpe le long de la paroi vers le haut en s’aidant des excroissances, escaladant les bosses comme  dans  une varappe, mais non encordée, toujours dans cette idée, de performance pour atteindre le meilleur, le sommet, et qui lorsqu’elle l’atteint chute indéfiniment d’une hauteur de 58 mètres sur le sol, pour nous ramener à cet objectif d’humilité qui est présent dans toute l’œuvre de MB. A l’extérieur un film permet de suivre la performance sur une vidéo.mb_055_dr17_l.1278280993.jpgmb_baldung_tod_und_frau_l.1278281104.jpg Analogie toute contemporaine entre l’oeuvre de Hans Baldung Grien, « la mort et la femme » « Drawing 17 » et
DRAWING RESTRAINT 9 – Spielfilm von Matthew Barney, Soundtrack komponiert von Björk. Darsteller: Matthew Barney, Björk, Mayumi Miyata, – est visible tous les jours à 14 h, a permis la création des sculptures : Torii et Cetacera, Occidental restraint, résine/vaseline.
 Une exposition à découvrir dans toute sa complexité et dont je retiens, l’idée directrice, d’efforts et d’humilité pour moi, d’aboutissement dans la souffrance pour l’artiste avec un regard ironique sur lui-même.
photos courtoisie Schaulager et scan
désolée pour les erreurs le logiciel du Monde est désespérant de lenteur et de réaction.

Art Basel 2010 – Art Parcours

img_7877.1277196646.JPG Le nouveau projet d’exposition spéciale Art Parcours, initié dans le cadre d’Art 41 Basel, scénarise l’art contemporain dans des hauts lieux symboliques et historiques en plein cœur de la ville de Bâle.
Durant trois soirées successives, des travaux in situ et des performances de 10 artistes – Angela Bulloch, John Bock, Daniel Buren, Nathalie Djurberg et Hans Berg, Cerith Wyn Evans, Aurélien Froment, Ryan Gander, Damián Ortega et Martha Rosler –ont  métamorphosé plusieurs sites de la ville. Cette mise en scène d’installations de grande qualité que Jens Hoffmann, le directeur du CCA Wattis Institute de San Francisco a sélectionnés, porta sur l’histoire de Bâle et sur la ville actuelle, et les interventions artistiques étaient enserrées dans l’espace urbain. Parmi les lieux retenus pour cet événement dans la vieille ville figuraient la Cathédrale, l’Hôtel de Ville, le Musée d’Histoire Naturelle, le bâtiment universitaire historique, le Pont du Milieu, le Musée des cultures, un bac qui traverse le Rhin ainsi que divers lieux publics de la ville.
Munie du plan, d’un sac style « baise-en-ville » aux couleurs d’Art Parcours, et d’une bouteille d’eau gracieusement offerte, je gagnais le départ  sur la terrasse (Pfalz) de la Cathédrale qui était ventée et quelque peu arrosée le jeudi, soir du vernissage, mais la vue vaut largement le déplacement. A chaque étape il fallait recueillir un tampon auto-collant qui permettait l’accès à l’installation.
John Bock
“Der Seewolf,” 2010
Bac de la Cathédrale
John Bock réalisa une nouvelle performance sur le bac historique qui transporta les passagers depuis 1854 d’une rive à l’autre du Rhin. Pour cette performance qui évoque le roman de Jack London “Le loup des mers” paru en 1904, Bock  devait se glisser dans le rôle d’un batelier qui captive l’attention des passagers pendant la traversée du fleuve en leur racontant ses récits d’aventure.
Je n’ai jamais pu y participer, le jeudi il s’est mis à pleuvoir, le vendredi il fallait « tuer » pour y accéder, le samedi c’était annulé pour cause de crue.
Je m’adonne au plaisir  de la traversée en bac chaque fois que je vais au musée Tinguely, je vous la recommande.
Angela Bulloch
“Night Sky: Mercury & Venus,” 2010
Cathédraleimg_8322.1277240235.JPG
Angela Bulloch a conçu spécialement et fait réaliser pour l’occasion un caisson lumineux composé d’éléments à LED. Cette installation fascinante simule l’aspect du ciel la nuit, du haut de l’autel de la cathédrale de Bâle. Le travail de Bulloch flotta  au-dessus de l’autel et offrit au spectateur une « vue » panoramique de l’univers. C’était très romantique et incitait au recueillement .
Daniel Buren
‘“Colors on the Rhine” work in situ 2010. Basel CH’
Université vieille
L’installation de Daniel Buren était visible à l’Université de Bâle, la plus ancienne université de Suisse qui se trouve au coeur du centre historique de la ville. A travers son installation, Buren transforma  les fenêtres de la façade de l’Université en feuilles de couleur transparentes qui s’apparentaient à un échiquier. A la tombée de la nuit, ces feuilles s’éclairaient de l’intérieur et projetaient des rayons de lumière.  Cela faisait penser aussi à l’installation dans Art Statement d’Ugo Rondinone.img_7879.1277196558.JPG
Nathalie Djurberg and Hans Berg
“Of Course I’m Working with Magic,” 2010
Musée d’Histoire Naturelle, stock
Nathalie Djurberg a présenté dans les tréfonds des caves du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, une vidéo d’animation en pâte à modeler accompagnée d’une bande sonore live de Hans Berg. Entre animaux empaillés, cornes élancées et autres réminiscences conservées dans cette cave, Nathalie Djurberg présenta une sélection de films d’animation avec des figurines d’animaux modelées de sa main.
Aurélien Froment
“The Fourdrinier Machine Interlude,” 2010
Mentelin Hof, E.E. Zunft zu Weinleuten
Un nouveau film documentaire d’Aurélien Froment, réalisé spécialement pour Art Parcours, était projeté en avant-première. Le film retrace l’histoire du papier à Bâle, de son invention à sa fabrication; des commentaires en allemand, en anglais et en français se superposent et créent une cacophonie de mots incompréhensibles. Il vous invite à visiter le musée du papier qui se trouve dans un bel endroit au bord du Rhin, que vous pouvez compléter par la traversée du Rhin en bac.
Ryan Gander
“Loose Associations 1.1,” 2002
“Loose Associations 2.1,” 2003
Musée d’Histoire Naturelle, Auditoriumimg_7854.1277196862.JPG
Ryan Gander a présenté dans l’amphithéâtre du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, dont les murs sont tapissés, du sol au plafond, de portraits d’illustres hommes de science et académiciens suisses, une série de “Loose Association Lectures”. A la différence de ces scientifiques honorés pour leur maîtrise de la pensée logique,  Gander se joue dans ses lectures de la pensée rationnelle. C’était  un peu surréaliste à suivre, l’artiste allant de long en large dans la pénombre sur son fauteuil roulant, mon anglais « technique » très sommaire ne me permit pas d’apprécier la performance à sa juste valeur.
Damián Ortega
“New Balance,” 2010
Hôtel de Ville, cour intérieure
Damián Ortega a placé une installation dans la cour intérieure de l’Hôtel de Ville et siège du Gouvernement de Bâle depuis le 14e siècle. A l’intérieur de cet édifice politique et juridique, Ortega  a installé une statue monumentale de la Justice flanquée d’une balance à trois bras. Les volontaires se faisaient prier pour y subir la pesée.img_7871.1277197129.JPG
Martha Rosler
“Fair Trade Garage Sale,” 2010
Musée des Cultures
Martha Rosler a créé une nouvelle version de son important travail “Fair Trade Garage Sale” qu’elle a adaptée pour Art Parcours et qui sera présentée au Musée des Cultures.  “Fair Trade Garage Sale” s’inspire de la coutume américaine de “vente de garage”, lors de laquelle le rebut de l’un peut devenir le trésor de l’autre. Tout est mis en vente, les prix peuvent se négocier avec l’artiste qui était présente lors de la vente. Les recettes seront versées à une association caritative locale. J’y ai retrouvé des assiettes en porcelaine chinoise de mon enfance.Une idée que je devrais mettre en pratique …
Cerith Wyn Evans
“Paysage fautif (Wayward Landscape),” 2010
Sur le Pont du Milieu qui passe au-dessus du Rhin,
Cerith Wyn Evans   devait mettre en scène un feu d’artifice sur une plate-forme flottante installée sur le Rhin, à proximité du pont le plus ancien de Bâle, le Pont du Milieu ou  Mittlere Rheinbrücke. Les travaux de Wyn Evans sont des montants de bois sur lesquels s’inscrivent à heure fixe des citations dans des feux d’artifice éphémères. Cette nouvelle création présentée à Bâle  devait se rattacher à son contexte spécifique. Hélas la météo en a décidé autrement. Cet auto-collant-là me manquera toujours !
Parallèlement à Art Parcours, le travail d’installation “Untitled” (America), 1994/1995 est présenté sur le Pont du Milieu (Mittlere Rheinbrücke). Ce travail fait partie de l’exposition “Felix Gonzalez-Torres: Specific Objects without Specific Form” visible jusqu’au 29 août à la Fondation Beyeler. Pour l’installation étincelante de Felix Gonzalez-Torres, des ampoules de pylône devaient être placées en zigzag, sur une longueur de 240 mètres, sur le pont le plus ancien et le plus emblématique de Bâle. Cette installation évoque une fête d’été dans un jardin et donne une impression tantôt romantique et festive, tantôt mélancolique. Gonzalez-Torres avait envisagé que les ampoules devraient brûler pendant toute la durée de l’exposition en étant surveillées et remplacées. Ces ampoules sont à la fois un hymne symbolique à la vie et au possible, mais aussi à son contraire, la mort. Annulé pour cause de pluie et de crue.
Felix Gonzalez-Torres
“Untitled” (America), 1994/1995
Whitney Museum of American Art, New York

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En conclusion, je  m’en  suis donné à cœur joie cette année à Art Basel, seule ombre au tableau, la perte d’une boucle d’oreille vieille de 20 ans, très actuelle en or jaune, longue, fine, vraisemblablement au Schaulager où je « petit-déjeunais  » mercredi 16, si vous la retrouvez, de grâce faites moi signe – ; )))
photos et vidéos de l’auteur

Art Basel 2010 encore

 A la demande générale et particulère …
Quelques œuvres délicates comme cette vidéo florale de Pipilotti Rist, ou cette autre de Tony Oursler, img_8127.1277078308.JPGun étonnant chat de Magritte, et enfin de sublimes tranches d’oranges peintes par Jean Fautrier img_8133.1277078238.JPG rencontrées chez un galeriste genevois, qui impressionné par ma carte de presse m’a aimablement proposé de m’envoyer la documentation de l’œuvre, que j’ai promis de publier, je vous la livre telle quelle :
Les tranches d’orange, 1944
Technique mixte sur papier marouflée sur toile
Mixed media (coat and oil) on paper laid down on canvas
Signée et datée en bas à droite – Signed and dated lower right : Fautrier 44
Titrée au dos sur le châssis – Titled on the back on the stretcher
26.7 x 35 cm – 10 1/2 x 13 3/4 in
Provenance
Collection Jean Fautrier
Référence
Certificat d’authenticité établi par Monsieur Jean-Paul Ledeur fait à Paris le 16 décembre 2003. (clic sur l’image)



Toute la poésie de Rebecca Horn, avec le vol de 2 papillons  bleus en cage, ainsi que les plumes  noires qui  font une délicate roue .
Un dernier hommage à  Louise Bourgeois avec les magnifiques fleurs rouges.
Dans un autre registre Ragnar Kjartansson –Me and my mother – où elle le couvre de crachats, vidéos prises à différents stades de leur vie respective, où un moment cela se termine sur un fou rire.
Poétique aussi l’installation d’Egill Saebjörnsson, – rotation Unit 2010.
Et cette autre installation,
Zilvinas Kempinas (merci à Marc Sanchez) presque éphémère, dont le filin était parfois  emporté par un spectateur distrait et pressé.
 img_8076.1277078401.JPGUn autre amusement, déjà rencontré il y a deux ans, un homme nu, cette année c’est la sculpture du buste, présentée par la galerie Sperone Westwater, œuvre d’Evan Penny, intitulée Michaël (variations µ 1 2010) qui selon l’endroit où vous vous placez et l’angle d’où vous le regardez, change de morphologie, est difforme ou normal. En réalité c’est le buste du galeriste présent, qui le regard amusé, a bien voulu prendre la pose pour moi.img_8096.1277078441.JPG

Je le remercie ici.
 Ou encore TV Man de Corban Walker, dont les yeux vous suivent comme ceux de la Joconde et qui vous font un clin d’oeil complice…
J’allais omettre la chambre aux miroirs et aux bougies de Yayoi Kusama, dont je suis dans l’impossibilité de vous montrer une image, qui comme le tube de Sergio Prego, génére des queues interminables.
Je cite Dominique : s’il y a des queues sans hésitation, elle prendra la queue et son mal en patience et elle est joliment récompensée.
Cette année Art Basel était un grand cru, arrosé force champagne, mais aussi par la pluie, qui a empêché Art Parcours de se dérouler intégralement, surtout par le clou de 23 h, le feu d’artifices à cause de la crue du Rhin !
photos et vidéos  de l’auteur
n’oubliez pas de cliquer sur les liens

Art Basel 2010 suite


cid_74d83330-be66-4388-b4c6-22add8c7beca.1276817445.jpgSi vous avez de la patience, je vous encourage à entrer dans le tunnel-boyau de Sergio Prego de la Galeria Soledad Lorenzo de Madrid. Après un moment assez désagréable pour pénétrer dans le tube, l'insolite est au rendez-vous, une balade dans l'irréel, le rêve, comme suspendu dans un autre monde, pour revenir à la réalité bruyante de la foire.

 
Un bel hommage est rendu à Ernst Beyeler dans le catalogue de la foire, dans sa galerie, avec une photo géante, montrant le Ernst jeune galeriste, créateur d'Art Basel.
Une vidéo de Bill Viola, celle montrée à Unlimited m'a moins convaincue, un masque doré à la feuille de Marina Abramovic. Agnès Varda, avec sa coiffure bicolore, est présente, vous pouvez la croiser assez souvent, avec sa cabane sur la plage, img_7527.1276816879.jpg posée à même le sable. Une belle série de JM Basquiat est présentée par une galerie américaine, Anish Kapoor, et Paul McCarthy facétieux,qui était présent mardi matin pour la première conversation, puis tous les classiques img_7626.1276817033.jpg



Puis Arte résume l'édition 41 de cette foire mondiale, où l'on a le sentiment que la crise mondiale n'est que balivernes. Si vous êtes invités aux réception privées, vernissages, petits déjeuners, lunchs, tout est luxe.
Le public nombreux se presse dans les allées et demeure curieux d'éventuelles nouveautés. Selon les heures et les jours, le public, des vernissages divers, du first choice, des conversations, des rencontres presse, change, cela passe des tenues très classiques des collectionneurs, décidés allant droit au but, aux flaneurs, aux familles avec poussettes, aux femmes allaitant leurs bébés, aux excentriques à chapeaux, une foule hétéroclite, sous le soleil, sous la pluie, dans les divers cafés de la foire, mais aussi se reposant sur les bancs qui entourent la cour, pour reprendre de plus belle la visite des lieux. 


photos et vidéos de l'auteur
sauf la photo 1 photo Robert Cahen

Art Basel – les couples

Aujourd’hui je me suis intéressée aux couples dans les oeuvres d’art.

dan-flangan.1276728824.jpg Les lièvres de Dan Flanagan
img_7551.1276729023.jpg Ceux qui se sont perdus dans le labyrinthe de
Michelangle Pistoletto
Les anonymes qui s’embrassent sous l’objectif de Diane Airbus
img_7603.1276729171.jpg 
 l’African Mythe de Tonny Cragg
img_7633.1276729463.jpg 
 Two babies de Zhang Xiaogang
img_7561.1276729714.jpg 
L’animal ferm’s 92 selon G Orwell de Tim Collins
img_7651.1276729864.jpg les Yorkshire de Jeff Koons
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 le baiser de G Segal
photos de l’auteur
la mise en page laisse à désirer depuis quelques temps, les  textes disparaissent sous les
photos.

Art Basel 2010

Le coup d’envoi est donné ce lundi 14 juin, avec le vernissage d’Art Basel Unlimited, Design Miami et Warteck.
La foule des Vip se pressait sous le soleil de Bâle, le champagne coulait à flots … la suite demain …
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photos de l’auteur
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la Liste Warteck

Qui « baise-en-ville » à Mulhouse en 2010 ?

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Tous les clients des hôtels mulhousiens, auront droit à une œuvre d’art. Cet objet sera déposé sur leur oreiller, s’ils passent 2 nuits dans un hôtel mulhousien, ayant accepté de participer à l’opération. Il faut retenir qu’une seule nuit sera facturée, pendant la période du 11 au 20 juin 2010.
Cette belle initiative, au titre accrocheur, revient  à Sandrine Wymann, la talentueuse directrice de la Kunsthalle,  toute en discrétion, à côté du grand événement qu’est Art Basel. L’idée a germé d’une réflexion entre « filles » pour aboutir au projet, puis à la réalisation  du desing de l’objet par l’artiste mulhousienne Marianne Maric,
L’objet se décline en trois modèles : un ciseau/cigogne, Alsace oblige, un  bretzel, c’est l’évidence, et enfin l’apogée, « renverse-moi » une dame au miroir accompagnée par un bel oiseau, thème cher à l’artiste.
Les sacs de confection française, sont également en vente à l’office du tourisme de Mulhouse et des congrès, à la Kunsthalle, chez divers partenaires de la région,  ainsi qu’au Palais de Tokyo dans le futur.
Cette œuvre d’art est un tirage limité de 3000 pièces, se sont associés divers partenaires, dont la Kunsthalle, l’Office du Tourisme et des Congrès, Mulhouse Alsace, l’UMIH, syndicat des hôteliers restaurateurs et cafetiers, ainsi qu’Interface, Fonds de dotation, structure juridique de droit privé qui a pour vocation de soutenir la création artistique contemporaine dans le domaine des arts visuels.

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Baise-en-ville (n.m.). Petit sac à main d’homme.(familier) Petit sac contenant des affaires de toilette et de couchage.
photos de l’auteur 

Ugo Rondinone "la Nuit de plomb" Aarau Museum

ugo-rondinone-15.1275002852.jpgUgo Rondinone est un artiste suisse  de renommée nationale et internationale contemporaine. Tandis que les institutions du monde entier lui ont consacré de grandes expositions à plusieurs reprises, dans son pays natal, la Suisse pendant onze ans pas une seule exposition à grande échelle ne lui a été consacrée. On se souvient qu’Ugo Rondinone , faisait sourire ses têtes gigantesques, hilarantes, lunaires, grimaçantes dans l’espace qui est appelé « l’Art Public, » lors d’Art Basel 2008. Cette lacune est comblée maintenant par le Kunsthaus d’ Aargau (ou Aarau Suisse) qui  présente une sélection très complète, des travaux de l’artiste suisse, rassemblant des oeuvres des dernières années et de certains travaux plus récents, ceci jusqu’au 1 août 2010, intitulée « La nuit de plomb »
 La présentation de son travail occupe presque toutes les salles d’exposition transformant l’ensemble du musée en un univers scénique séduisant.ugo-rondinone-14.1275002888.jpg
 
Ugo Rondinone vit aujourd’hui à New York, c’est un artiste qui travaille avec les différents : médias – sculpture, peinture, installation sonore et l’espace, la poésie, le collage, le dessin, une cohérence dans l’exposition. Ses œuvres présentées à Aarau, non pas isolément, mais comme une image spatiale d’ ensemble afin de créer une atmosphère et un univers  exprimé dans le titre de l’exposition, « la nuit de plomb » à l’instar du livre de Hans Henny Jahnn  qui a été sa source d’inspiration. Le livre raconte l’histoire d’un homme qui erre dans la ville par une « nuit d’hiver de plomb » Dans le travail littéraire de Hans Henny Jahnn on trouve l’angoisse existentielle à laquelle l’homme ne peut échapper que par l’amour, l’empathie avec les autres et la création. La perte de l’amour est donc toujours une chute tragique dans les agonies fondamentales au-delà du simple deuil. Jahnn occupe une place singulière dans la littérature allemande et ne peut être assigné à aucun mouvement littéraire.
UR parsème son œuvre de paysages aux arbres décharnés blancs, surréalistes, comme s’ils avaient échappés à la lave d’un volcan, de pierres aux visages lunaires qui jonchent le sol, de sculptures érodées par l’usure du temps, le clown rabelaisien, autoportrait de l’artiste, mi-ricanant, mi abusé, rencontré sur les vidéos du Hamburger Bahnhof de Berlin, gît au milieu de ciels étoilés, solitaire, abandonné. Au delà de la tristesse du clown, la solitude de tout être humain dans l’existence. Ses têtes grimaçantes vous interpellent lorsque vous pénétrez au sous-sol.ugo-rondinone-2.1275002930.jpg
Psychologie et métaphysique se chevauchent, la liaison entre  passés et présents, inspirées par le récit  de HHJ oscillent entre les installations impressionnantes  d’ Ugo Rondinone, ses paysages de rêve, ses vidéos et l’espace réel, transformé par  l’artiste en entractes surréalistes  sur  les deux niveaux de l’ Aargauer Museum.
photos de l’auteur (Iphone)

Ateliers ouverts en Alsace 2010

Les 08, 09, 15, 16 mai, participez aux Ateliers ouverts par nos artistes en Alsace
affiche-ateliers-ouverts-2010.1273182067.jpgDaniel Payot adjoint au maire de Strasbourg, chargé de l’action culturelle
Michel Samuel Weis adjoint au maire de Mulhouse délégué à la culture
Sun Chiven, consul général de Chine, résident à Strasbourg
MenG Haidong directeur du développement du centre culturel de Beijing
« Quelle course chaque année, mais quelle joie aussi de pouvoir vous proposer cet itinéraire improbable, original et printanier que sont les Ateliers Ouverts ! L’édition 2010, la 11e que nous organisons, comprend 150 ateliers, 370 artistes dans 29 communes du Bas-Rhin et 17 communes du Haut-Rhin.
Chaque atelier sera une découverte : objet, performance, peinture, vidéo, collage, gravure, photo, son, illustration, volume, multiple, bricolage, dessin, aquarelle… laissez-vous surprendre ! Notre région est l’une des plus denses en créateurs et d’une année sur l’autre environ 1/3 des artistes se renouvelle à l’occasion de ces journées portes ouvertes.
Comment faire son choix de parcours ? Partir d’une promenade en famille et faire le tour de 5 ateliers à la campagne ? Préférer un tour marathon strasbourgeois à vélo ? En profiter pour découvrir ou redécouvrir Mulhouse ou Colmar… et pourquoi pas Riedisheim, Neudorf ou le Parc Wesserling ? A vous de voir et d’aller à la rencontre des artistes à pied, à vélo, en train ou en voiture au fil d’un véritable jeu de piste sur toute la région. Les ateliers collectifs, comme l’incontournable Bastion 14 (ateliers de la Ville de Strasbourg), les anciens entrepôts au port du Rhin, Zone d’art, la Semencerie ou les ateliers de la ville de Mulhouse, vous tiendront en haleine par leur ébullition. D’autres, plus confidentiels, vous feront plonger au cœur de la création au détour d’une grange ou d’une dépendance aménagée. Pour faciliter votre ballade : le programme imprimé, le site internet avec une documentation détaillée pour chaque artiste, ou plus intuitivement les parcours choisis proposés par 7 personnalités du monde l’art.
visueljepg.1273182584.pngLa nouveauté de cette édition 2010 est le partenariat avec Pékin et Shangaï. Les premiers Ateliers Ouverts chinois sont en effet synchronisés avec les Ateliers Ouverts en Alsace : même organisation, mêmes dates, cohérence éditoriale. Vous retrouverez toutes les informations sur les Ateliers Ouverts en Chine en fin de programme, à l’inverse les artistes français seront annoncés en Chine. Et enfin, Zone d’art, à Strasbourg, accueillera une exposition d’artistes chinois intitulée “Deux dialogues”.
Un grand merci aux artistes qui acceptent de s’exposer et de vous ouvrir leurs portes
Merci aux partenaires et financeurs : la DRAC Alsace, la Ville de Strasbourg, la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin, la Ville de Mulhouse et la Caisse d’Epargne. Sans leur soutien rien ne peut se faire.
BONNE VISITE ! »
Sophie Kauffenstein
Accélérateurs de Particules

Foules – Fools – Stephan Wilks à la Kunsthalle de Mulhouse

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clic sur l’image

Lorsque vous pénétrez dans la Kunsthalle, l’espace s’est éclairé, agrandi, les toiles  sur lesquelles dansent  des squelettes, arbres de vie et danses macabres vous accueillent, tout d’abord un rat géant, que ne renierait pas Katharina Fritch avec son Rattenkoenig , celui-ci est tout blanc, et fait partie du bestiaire de Stephen Wilks, puis à la manière d’un retable sur fond d’un paysage urbain, à l’ horizon bleu, le voyageur artiste transporte son âne sur ses épaules.
Puis tout au fond si vous avez suivi le parcours conçu par l’artiste et la commissaire vous atteignez le lieu de réflexions philosophiques avec CATERPILLAR, sculpture gigantesque, lourde et imposante d’une chenille recouverte de textes choisis, par SW féru de littérature et de philosophie..
C’est ainsi que se présente la nouvelle exposition, (jusqu’au 20 juin 2010), dont la commissaire est la talentueuse directrice du lieu Sandrine Wymann. (voir la vidéo de FR3)

Avec beaucoup d’humour mais aussi sur un mode interrogatif et parfois dérangeant, il crée des personnages qui mêlent à la fois la figure du bouffon et de la mort, et viennent amplifier un discours proche de la critique sociale. Porté sur le présent, le travail de Stephen Wilks puise ses sources dans une imagerie issue de la danse macabre, à la manière du peintre expressionniste James Ensor ou du
caricaturiste José Guadalupe Posada, Foules – Fools révélateurs d’une nature humaine éphémère et conquérante.
Comment ne pas penser à Ubu Roi,  manipulateur fou, et ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, mais aussi le bouffon de Rigoletto, à l’existence si tragique.stephen-wilks.1272926803.jpg

Masqué derrière ses figures animales, telles le cheval de Troie repris dans sa série des Trojandonkeys, Stephen Wilks a su trouver une place de choix au milieu de ses semblables. Il ne se place ni en moralisateur, ni en calculateur mais en observateur privilégié.
Chez Stephen Wilks, la notion de déplacement, omniprésente dans ses oeuvres et dans ses expositions, n’apparaît pas comme une nécessité, comme un état physique qui seul permettrait la création. Ce sont davantage les oeuvres qui sont en mouvement que l’artiste lui-même. Il n’est pas de ceux qui ont développé une réflexion dans la situation du marcheur ou du voyageur. Chez Wilks, le mouvement est constitutif des rapports sociaux et du jeu social qui nous entourent. Aussi, l’intégrer à sa démarche, voire l’amplifier, lui permet de créer des pièces qui s’immiscent ludiquement et subtilement à l’intimité d’un public avec lequel il souhaite installer un jeu de complicité. Sur le mode de la rencontre repose toute sa pratique, elle pose la confiance et la connivence entre l’artiste et le spectateur comme le seul terrain d’étude.
Cette exposition, comme souvent chez Stephen Wilks, se déploie à la manière d’un cortège.
Tandis que ses parades (Animal farm à Louvain en 2008) ou ses ânes (Trojandonkeys) sont des pièces qui ont le déplacement pour fondement, Foules, Fools suggère une avancée, un sens qui mène le spectateur du manège au rez-de-chaussée à la chenille du fond de l’espace. Une progression s’installe lentement, un voyage s’effectue un peu comme une procession sur un chemin de vie.
Chaque pièce de l’exposition se présente à la manière d’un tableau qui interroge notre place à « l’échelle humaine », et peut-être notre passage sur terre. La déambulation ainsi comprise n’est pas sans rappeler le principe des chemins de croix dans la tradition chrétienne : échelonnés de stations, ils évoquent les différentes étapes de la vie du Christ. Les tableaux de Stephen Wilks sont allégoriques, ils renvoient à un jeu de relations complexes que l’artiste ramène à une vanité certaine, accentuée par la présence nouvelle des squelettes dans son bestiaire.
stephen-wilks-danse-macabre.1272926854.jpgDeux fléaux contribuèrent probablement à la popularité des danses macabres : la peste noire (milieu du xive s.) et la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il ne faut pas oublier l’élément de satire sociale que comporte un thème qui souligne vigoureusement l’égalité de tous devant la mort et qui contribua vraisemblablement à son succès.
Le premier exemple de danse macabre figurée est le cycle de peintures (1424) qui se trouvait dans les galeries du cimetière des Innocents à Paris ; toutes les danses macabres en dérivent. La hiérarchie de l’Église et de l’État y formait une danse majestueuse, où les vivants alternaient avec des squelettes ou des cadavres. Cet ensemble fut détruit en 1609, mais une reproduction ou une interprétation libre en est donnée dans les gravures sur bois du graveur parisien Guyot ou Guy Marchant (1485) et les légendes en vers ont été conservées.
De nombreuses danses macabres décoraient les cloîtres et les nefs des églises en France (Sainte-Chapelle de Dijon, 1436 ; La Chaise-Dieu, avant 1460) ; en Allemagne (Marienkirche de Lübeck, peinte en 1463 et restaurée ultérieurement ; Marienkirche de Berlin ; d’Allemagne, le thème se propage en Estonie et en Finlande), en Suisse alémanique (couvent des dominicains de Bâle, env. 1440    ; Berne, 1517, œuvre détruite connue par des copies du xviie s.) et en Angleterre (dans l’ancienne cathédrale de Saint-Paul). En Italie, le thème est rarement représenté et les exemples sont tardifs (San Lazzaro Fuori, Côme, xve s.). Vers 1485 apparaissent des cycles de gravures sur bois représentant des danses macabres qui inspireront certaines fresques du xvie siècle.
La Danse macabre de Bâle, aquarelle de Johann Rudolf Feyerabend (1779-1814), réalisée en 1806 d’après une fresque (de 1440 environ) du couvent des dominicains de Bâle. Historisches Museum, Bâle.
En 1523-1526, l’artiste allemand Hans Holbein le Jeune exécuta une série de dessins qui fut gravée par Hans Lützelburger et publiée à Lyon en 1538. Dans Les Simulacres de la mort, il ne s’agit pas à proprement parler de danse macabre, mais d’imagines mortis où la mort, qui n’entraîne plus l’homme dans sa danse macabre, surprend ses victimes au cours de leurs occupations.
Tous les pays d’Europe fournissent des versions littéraires de la danse macabre, qui comptent un chef-d’œuvre, La Danza general de la muerte, poème espagnol inspiré par les légendes du cimetière des Innocents.
À la Renaissance, le thème est peu à peu abandonné, les peintres (Dürer, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch) préfèrent les sujets plus limités tels que la Jeunesse et la Mort, la Femme et la Mort, l’Amour et la Mort.
Thème de prédilection des peintres et des graveurs, la danse macabre a peu inspiré les sculpteurs : on citera pour la France la danse macabre en bois de l’aître Saint-Maclou à Rouen et celle du cimetière Saint-Saturnin à Blois ; pour l’Allemagne la danse macabre du Georgenthor, sculptée au xvie siècle.

stephen-wilks-pere-et-fils.1272926990.jpgCe n’est pas auprès des ces ânes  que l’on attrape des coups de pied.
DONKEY ROUNDABOUT  construite à l’identique d’un véritable manège, Cette pièce est une sorte de bilan d’étape dans l’oeuvre de Stephen Wilks.
Elle clôt un ensemble de projets et annonce de nouvelles formes. Six personnages esquissés portent six ânes qui font référence à ceux que l’artiste a envoyés de par le monde depuis quelques années. Tous se retrouvent sur une plateforme au lent mouvement rotatif. Les figures tournent, passent et repassent, et cette révolution renvoie à un principe de quotidien et d’éternel recommencement. Le mécanismeapparent de la pièce, ses roues crénelées, son apparence de grosse horloge, le sourd bruit qui s’en échappe sont autant d’éléments qui renforcent et concrétisent cette idée du temps qui passe. Les personnages fabriqués de bois sont en quelques sortes la modélisation des squelettes qui font leur apparition peu de temps après dans l’oeuvre de l’artiste. Debout sur le carrousel, ils font référence à l’iconographie de la danse macabre : les personnages y sont souvent représentés en cercle dans une attitude dansante. Une fois de plus chez Wilks, c’est l’homme qui porte l’animal. Il renverse les points de vue, surprend et remet en cause les fonctionnements et usages de ses semblables.

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BARCELONA  – Photographie imprimée sur papier. Extrait du voyage de l’âne bleu. Cette image vient contrebalancer le côté fantastique et fictionnel de la première partie de l’exposition. Elle apparaît dans l’exposition à la manière d’un horizon (bleu) et amène une part de réel et d’optimisme. Installée comme une toile de fond, elle donne à l’exposition une ambiance théâtrale renforcée par la foule de fous située en avant de scène.

 

stephen-wilks-caterpillar.1272927121.jpgCATERPILLAR  Animal en tissu, recouvert d’extraits de textes. Symbole de la métamorphose et du devenir, la chenille intervient dans le travail de Stephen Wilks comme le support à une réflexion sur la capacité d’évolution d’un être humain. Si la vieillesse est un thème qui revient de plus en plus fréquemment dans son oeuvre, ce n’est pas seulement à
travers son caractère inévitable et fascinant mais aussi dans ce qu’elle implique en termes de changement. Grandir, c’est vieillir. Vieillir est une mutation lente et permanente de notre nature physique, morale ou intellectuelle. Vieillir est notre quotidien, perceptiblement ou non. La sculpture est gigantesque, lourde et imposante, la chenille dégage une image positive, poétique, évanescente, elle tente d’échapper à la fatalité de l’être. La chenille est le support matériel à des textes que Stephen Wilks est allé puiser du côté des auteurs qui se sont intéressés à la question de la métamorphose. Lewis Caroll côtoie Goethe, Lou Reed et Franz Kafka. De cette allégorie, Stephen  Wilks a également tiré une nouvelle série de dessins qui interviennent comme le miroir de ces écrits. La chenille reprend dans ce cas le rôle qu’il donne d’évidence à ses animaux, elle s’infiltre dans les détails de la vie et en révèle la fragilité.

 

photos de l’auteur – courtoisie Kunsthalle et Stephen Wilks