Damien Hirst a défrayé la chronique par ses Vanités où la tête de mort est un de ses motifs plastiques fétiches.
La star de la scène anglaise envahit les onze galeries de Gagosian et prépare sa rétrospective à la Tate Modern du 4 April – 9 September 2012.
« J’étais à New York pour mon expo End of an Era à la Gagosian Gallery quand j’ai remarqué que chacune des 9 galeries Gagosian alors existantes présentait un artiste différent. Je me suis dit: «My God! Si je mettais mon nom partout, je pourrais enfin faire mon expo Spot Paintings.» Ils sont à double tranchant: au début, ces ronds colorés ont l’air joyeux, simples, jouent sur la séduction. Puis, on n’arrive pas à faire le focus. Un malaise s’instaure, un inconfort inattendu, un mélange de positif et de négatif.
Dans le catalogue raisonné que nous sommes en train d’établir, nous arrivons autour de 1500. Cela représente vingt-cinq ans de peinture et donc une moyenne de 60 Spot Paintings par an. Au moment de ma vente aux enchères, en 2008, chez Sotheby’s, j’ai pensé arrêter cette série. Et puis, j’ai eu l’idée d’en faire avec de tout petits ronds. J’avais commencé bien avant les très gros ronds, comme ceux que j’ai montrés au Musée océanographique à Monaco l’an dernier. À la Gagosian Gallery sur Madison Avenue, dans l’Upper East Manhattan, je mettrai les pièces historiques. Ça ira bien au lieu et à son atmosphère de vieux maîtres.
J’en ai peint sans doute cinq. Je rachète ceux des premières années quand ils passent aux enchères, car j’en ai gardé peu. Ils étaient assez brouillons. Je voulais que, de loin, on ait l’impression qu’ils étaient faits par une machine et que, de près, ils se révèlent plus humains. Je les faisais au compas, je laissais un trou au milieu que la peinture envahissait peu à peu. Avec les années, on voit à l’œil nu qu’ils deviennent de plus en plus parfaits. Je les signe au dos avec l’année, c’est tout. Parfois, les premiers Spot Paintings ne sont pas signés. Un collectionneur de New York m’appelle, je suis à New York et je le signe. Je ne peux pas les confondre: il n’y en a jamais deux pareils par le seul jeu aléatoire des combinaisons de 1000 couleurs. Après, j’ai poussé les combinaisons jusqu’à 10.000! Je vois cette série de 1500 tableaux comme un tout. Mon favori est 10 by 11 Spots, parce que 110 ronds forment un drôle de carré bizarre. C’est le propre de l’homme de se rêver scientifique comme une machine, impeccable, ordonné, lisse, alors qu’il n’est que chaos, désordre organique. Les Spot Paintings sont entre les deux.
C’était l’époque des catalogues à moindre coût, avec certaines photos en couleur, d’autres en noir et blanc. J’ai vu mes Spot Paintings en monochrome et j’ai trouvé ça super. J’en ai fait une mini-série de vingt. J’expérimente beaucoup d’idées comme ça. Je m’enthousiasme, puis je laisse. J’en ferai peut-être d’autres sur commande.
Je n’ai jamais aimé cette expression. Les Young British Artists Je ne regrette pas cette époque, assez dingue, violente, chaotique, même si nous étions tous amis et différents. Je me sens mieux aujourd’hui, plus sage, plus calme. Bizarre! À l’époque, je croyais que tout resterait toujours pareil et puis on se retrouve propulsé dans un autre âge. Maintenant, c’est au tour de nouveaux artistes de se lever et de dire de leurs anciens: «Tout ça, c’est de la merde!» Si j’étais un étudiant en arts plastiques aujourd’hui, j’imagine que j’irai voir Damien Hirst à la Gagosian Gallery ou à la Tate, et je dirais: «Fuck this!» je confirme ! les photos ne sont autorisées que s’il y a un visiteur devant la toile 🙁 Lu dans l’Express
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« Au commencement il y a la sculpture. Des sculptures pour rendre sensible une relation au temps, par le déploiement dans l’espace de l’énergie des matériaux. Un rapport au temps où l’immobilité apparente des sculptures est affectée en continu par un mouvement possible, dans la précarité de l’équilibre. Une matière comme l’eau, qui produit sa propre durée par écoulement ou évaporation, peut modifier imperceptiblement la position de la sculpture dans l’espace...» André Avril
Originaire de Lyon, il enseigne à l’école supérieure d’architecture de Lyon, il vit à Paris, est conférencier à Pompidou, à Colmar à Unterlinden, où il intervient en tant que plasticien devant les œuvres. Il a un grand sens de l’espace. Il a réalisé un travail de vidéaste et de photographie, dans les bains municipaux de Colmar entre 2008 et 2010. Dans l’entrée de l’espace Lézard quelques photos sont en écho avec sa sculpture. Elles lui ont permis de placer des repères à l’intérieur de l’espace, de placer des points, auxquels il est revenu régulièrement, pour voir comment l’espace pouvait se modifier, dans un lieu complètement traversé par la lumière à la préparation du film. Le lieu a un temps très particulier qui touche le plasticien particulièrement. C’est un lieu ou le temps ne compte plus, il est en suspension et en même temps, il y a un grouillement de matière continu. Ce sont des temporalités que le travail sculptural ou photographique se réalise, entre une apparente immobilité et le mouvement. La vidéo est visible actuellement dans cette même piscine dans l’exposition consacrée « Au temps des bains » au premier étage.
Etonnement, j’ai cru que j’étais arrivée trop à l’avance, un matelas à ressort encombrait le passage entre les portes….
Ses sculptures à l’espace Lézard de Colmar, sont une mise en tension, une réflexion autour de l’espace, un subtil équilibre entre l’objet qui est exposé et l’espace qui l’environne. Dans l’espace Lézard la sculpture spécialement conçue pour le lieu, joue sur la séparation entre les 2 pièces, mais aussi sur les 2 niveaux.
Il faut se déplacer autour de la sculpture, qui est composée de 2 matelas d’acier, dont la verticalité n’est jamais établie , elle est tendue, déformée, intervenant sur les 2 espaces, avec des matériaux différents, afin de préserver la transparence de la matière, jouant avec l’éclairage du lieu, qui varie au degré des heures, mais aussi avec la lumière extérieure, afin que le volume existe par rapport à ce jeu de lumière, en même temps, dès qu’on passe à l’intérieur, une intimité se créé, une tension qui s’opère aussi, par rapport à la qualité de la lumière. Dans leur spécificité en tant que matériau, le caoutchouc a une tension qui est très régulière, qui peut se modifier sans que la structure puisse véritablement bouger, alors que les plastiques sont beaucoup plus rigides, elles se dilatent avec le temps et se transforment et se détendent. La sculpture n’est pas perçue dans sa totalité, au premier abord. Il faut se déplacer, la contourner, pour sentir la relation entre les 2 espaces, intérieur/extérieur, même si elle paraît transparente, on ne la voit jamais dans sa totalité, elle n’est pas symétrique, elle tente de récupérer un équilibre, n’étant pas très stable dans l’espace.
Le plasticien l’a pensée comme un corps prêt à basculer, mais qui tient par l’émotion qui renvoie à notre propre espace. Elle demande un déplacement physique de la part du visiteur, pour en constater toute la plasticité et le jeu de lumière, jour/nuit. C’est un objet un peu décalé, où le vide participe, un objet qu’il faut expérimenter, pour se rendre compte des passages et du décalage existant continuellement. L’espace est perceptible par le jeu de la transparence.
C’est un objet élégant, subtile qui ressemble à son auteur.
Cette importance de la lumière se retrouve aussi dans les photographies de l’entrée qui semblent une évidence, et qui sont en résonance avec la sculpture. Dans son travail on retrouve, cette dualité, cet antagonisme, ce contraste entre lumière et obscurité
Week-end de l’art contemporain Samedi 17 mars de 15h à 16h Rencontre avec André Avril Gratuit et tout public, sur inscription au 03 89 41 70 77 Samedi 17 mars rencontre avec André Avril
15 h et 16 h
18 mars, rencontre avec André Avril
10 h 30 – 11 h 30
Jusqu’au samedi 7 avril photos de l’auteur, courtoisie de l’artiste
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De l’artiste, plasticien et musicien, on connaît le lieu magique qui lui sert d’atelier, qu’il a magnifié : la Synagogue de Hagenthal le Bas. Son tableau des débuts est encore dans les mémoires, c’était une immense toile présentant le défunt pianiste de jazz Michel Petrucciani.
Son travail de recherche l’emmène aussi bien dans les pays nordiques, au Canada, qu’en France.
A Mulhouse il présente ses réalisations des 5 dernières années, musicien et peintre, il est autant sculpteur que performeur.
Il se défend d’être un faiseur d’images, son personnage émergent de l’eau, image volée, arrêt sur image, se décline en solitaire, en multiples, en sculpture, en gravure, en lithographies. « Je mets des traces sur une toile de blanc, à partir d’une idée, raisonnant en peintre, et par de là devient responsable de l’image, du moment où mon geste devient un acte. C’est dans la façon de décrire le corps humain que l’image devient forte, » la peinture-peinture » (terme qui revient comme un leitmotiv » CH
Entre Ciel (Himmlisch) et Terre c’est le corps émergent, l’humain qui l’obsède, c’est une quête inlassable du geste, poursuivant son intuition, pour toucher au plus près l’homme, dans sa nudité, sa solitude, ses craintes, son cri, sa douleur.
Tous les médiums utilisés, par Christophe, reviennent vers cet homme, presque christique dans sa performance quasi « basquiaisque »
Il est très heureux de présenter les empreintes de piano, créées lors d’une performance, dans un temple à Chauray en Poitou Charente . Avec son quintette, il a démonté le couvercle du piano à queue, recouvrant avec une lyre de sa fabrication, puis d’un linceul servant de toile , chaque coup de pinceau faisant résonner le piano, le percussionniste frappant sur une des sculptures en résonance, réunissant ainsi les 3 éléments en un temps très court, l’espace sonore, le volume et la peinture. Le choix des couleurs allant de l’huile à gauche, à l’acrylique sur la droite, dans les tonalités passant de l’ ocre, au jaune, noir, rouge et blanc. La toile ensuite était suspendue dans le temple.
Le déroulement de la performance réalisée il y a 2 ans est montrée par la vidéo dans la même salle.
Performance réitérée cet été en Corse, pendant sa réalisation elle était retransmise sur un écran géant devant le presbytère du village de Balonia.
Il a réservé au musée des Beaux Arts de Mulhouse, la primeur de ces 2 toiles.
L’Echiquier ou le pot de terre et le pot de fer, 2011, sur damier de 64 cases en céramique, 32 personnages, la moitié en bronze, l’autre en céramique, est un nouveau médium d’expression pour Christophe pour démontrer la nature humaine dans son effroi, ses interrogations.
La céramique de l’Eléphant, 2011 est surmontée de l’homme en quête, observateur ou fuyant, rouge et vert.
Ses toiles aux couleurs expressives, de terre et de feu, ocre, parsemées de blanc expriment une quête éperdue de l’homme, y compris dans celles des broussailles, sur les cimaises du musée.
. Y ALLER Jusqu’au 25 mars, au Musée des beaux-arts, 4, place Guillaume-Tell à Mulhouse. Ouvert tous les jours de 13 h à 18 h 30, sauf mardi. Entrée libre. Visites guidées avec l’artiste le 4 mars à 15 h et les 17 et 18 mars de 16 h à 18 h. Le 25 mars à 16 h, concert de Christophe Hohler avec le groupe Illicite Quintet à la chapelle Saint-Jean, Grand-rue à Mulhouse. Photos de l’auteur
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Chaque année au printemps, le réseau TRANS RHEIN ART vous propose le Week-end de l’art contemporain.
Foisonnement de propositions artistiques : expositions, rencontres, ateliers, concerts, performances, projections… autant d’événements singuliers qui rythment la vie culturelle alsacienne le troisième week-end de mars.
Un fil rouge
Pour les passionnés, un fil rouge, création artistique originale, est offert par les structures membres à cette occasion. Moment rare et expérience unique, le fil rouge suivra un parcours accessible en visite libre ou en profitant des circuits gratuits en bus. Circuits gratuits en bus
Pour les curieux, les circuits gratuits en bus donneront le moyen de voir 12 lieux d’art contemporain d’Alsace en deux itinéraires différents au départ du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Prochain Week-End de l’Art Contemporain :
les 17 et 18 mars 2012
Strasbourg et Mulhouse
Pour les curieux, les circuits gratuits en bus donneront le moyen de voir 12 lieux d’art contemporain d’Alsace en deux itinéraires différents au départ du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Depuis la première année du week-end de l’art contemporain, TRANS RHEIN ART met à disposition des bus gratuits. C’est une centaine de personnes qui bénéficient ainsi d’un parcours intense et varié à travers le territoire alsacien et les membres du réseau TRANS RHEIN ART.
Pour compléter l’accueil des structures, des médiateurs seront présents dans les bus pour vous accompagner durant le trajet. Parcours vers le Haut-Rhin / départ de Strasbourg
Rendez-vous / 9 :00
Stimultania
Espace d’Art Contemporain André Malraux
La Filature
La Kunsthalle ((Repas tiré du sac à la Kunsthalle))
Crac Alsace
FABRIKculture
18 :30 Arrivée prévue à Strasbourg Parcours vers le Bas-Rhin / départ de Mulhouse
Rendez-vous / 9 :00
La Filature
Lézard
Frac Alsace ((Repas tiré du sac au Frac Alsace))
Stimultania
CEAAC
La Chambre
18 :30 Arrivée prévue à Mulhouse
Réservation obligatoire. L’accès au bus est gratuit, sur réservation et dans la limite des places disponibles. Inscrivez-vous dès début mars au 03 88 58 87 55 ou à info@artenalsace.org
Performance présentée dans le cadre du Week-end de l’art contemporain. Patricia Lemerson est une femme pour qui tout va bien, elle cherche à rencontrer le plus de gens possible afin de se faire de… nouveaux amis et de commencer avec eux une amitié durable. Elle est de bonne humeur, serviable, bien habillée. Chaque rencontre est une nouvelle fiction possible.
……………………………………………………………….
09:30 • La Filature, Scène nationale • Mulhouse
11:00 • LEZARD • Colmar
12:30 • Frac Alsace • Sélestat
14:00 • La Kunsthalle • Mulhouse
15:30 • CRAC Alsace • Altkirch
16:30 • FABRIKculture • Hegenheim
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Une exposition où se confrontent des œuvres et des processus non-conclusifs. Où l’on fait l’expérience de pensées en devenir, en réseau. Où le destin et la lecture des œuvres ne sont plus inscrits a priori. Où l’exposition croise quatre études, quatre démarches qui toutes tendent aux fictions et à la refonte du musée comme gardien d’une mémoire fluctuante, mouvante, incertaine. Où l’exposition se conçoit en libres associations, en collaborations. Où les œuvres sont des moments de pause entre savoirs et recherches hyper documentés et objets formels aboutis, autonomes.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre), qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est prendre position. Après Bientôt le métal entre nous sera changé en or, l’exposition monographique de Benoît Maire qui utilisait le savoir comme matière, la nouvelle exposition s’intéresse plus particulièrement à la mise en forme du savoir, et notamment, au musée en tant que gardien et passeur de savoirs.
Les artistes : Aurélien Froment :
Pulmo Marina est un film. Il montre, simplement, (photo de l’entête)
une méduse (Phacellophora camtschatica)
derrière la vitre de son aquarium au
Monterey Bay Aquarium. Une voix en bande-
son explique son anatomie, ses moeurs, ses
caractéristiques. L’image est contemplative,
quasi abstraite, hypnotique. Le texte emprunte
autant aux guides de parcs zoologiques qu’à la
mythologie, la publicité ou à des entretiens avec des zoologistes du Monterey Bay Aquarium.
Le film, in fine, compose une réflexion sur le statut de spectateur devant l’écran, au musée,
et celui de l’objet, de sa signification en tant qu’objet autonome ou perçu dans son contexte.
L’image est une machine pensante a priori, le film en questionne la condition d’exposition et d’énonciation, ses compréhensions.
Marie Lund
Les sculptures de Marie Lund sont conçues
comme des processus, des devenirs : leurs
formes, leurs surfaces, leurs matériaux ne
forment pas d’images mais des possibles. Il
ne s’agit en effet pas de constituer une image,
mais d’en dégager le possible et d’arrêter le
mouvement au moment même où l’image
pourrait franchir le stade de la disparition ou
de l’apparition. Si certaines sculptures sont
faites par soustraction, d’autres le sont par
ajout. Enlever, racler la surface de l’image des
sculptures trouvées ou au contraire, la stopper
en y ajoutant un bloc de plâtre ou encore,
en montrer le négatif, le moule en bronze.
Les images sont fantomatiques et ce qui est
à l’oeuvre ici, est le potentiel des matériaux à
former par eux-mêmes une gamme mémorielle
de référents existants, souvent culturellement
inscrits voire muséalisés : la statuaire africaine,
religieuse, abstraite, antique. Creuser leur sens, mettre à nu le spectateur face aux images préconçues et plaquées, jouer avec la
confrontation entre pierres brutes et objets manufacturés, jouer de leurs rapports de force,
de proportions, extraits de leurs origines ou usages. Melvin Moti
The inner self in outer space est un film : des
images lentes, contemplatives, montrent des
objets détachés, comme en apesanteur. Melvin
Moti emprunte la perfection des productions
cinématographiques, en particulier des
années 1970. Des planètes peintes, des objets
décrivent une chorégraphie arbitraire : le film
est muet et ne décrit pas, il ne démontre rien.
Les projets de Melvin Moti sont rigoureusement documentés, ils aboutissent à des oeuvres
qui mêlent l’enquête (historique, scientifique) au récit en faisant se rencontrer, par analogies
formelles ou structurelles, différents champs
d’investigation. Le film est une exposition en
suspension, une oeuvre visuelle mais mutique. Il
faut lire le livret d’accompagnement pour comprendre
comment le projet a été mené, l’enquête
autour des collections et de la muséographie du
Victoria and Albert Museum à Londres, liée aux
« mouches volantes », des particules troubles sur la surface de la rétine
que l’on ne perçoit que dans la fugacité de leur mouvement. Ou encore au
phénomène optique du « gris intrinsèque » (Eigengrau), ou l’impossibilité
du noir total des yeux dans l’obscurité complète ou paupières fermées.
Ce travail est donc une réflexion sur la vision, la perception, l’image
« intrinsèque». Melvin Moti s’intéresse aux images autonomes, produites
sans informations en relation aux objets compris pour eux-mêmes et ici
décontextualisés de la collection du V&A de Londres, au sens qu’inéluctablement
produit le spectateur. Benjamin Seror
étudie la conception, la
transmission et la dérive de l’histoire (fictions,
récits, faits, etc.) : comment agit une mémoire,
comment elle évolue, comment un fait migre
et devient fiction, quel degré d’autonomie la
structure narrative peut avoir, et son niveau
de résistance à l’imaginaire individuel, au
temps. Les maquettes, sculptures, et les
événements que Benjamin Seror met en scène
déconstruisent autant qu’ils dynamisent
des outils narratifs, ils sont autant de Locus
Solus où les éléments de chaque oeuvre sont
à la fois autonomes et solidaires. La musique
est un champ ouvert de réflexion dans des
performances où l’artiste occupe simultanément la place d’auteur, d’interprète et de musicien, à la croisée du modèle de la conférence, du rôle
de troubadour et de la structure narrative d’un opéra. A la suite de son projet pour la biennale de Lyon en 2011, Benjamin Seror conçoit pour l’exposition de Mulhouse un nouveau groupe de maquettes, qui chacune se constitue comme un chapitre d’un roman en cours et représente une salle d’un musée idéal, virtuel et impossible. informations sur Kunsthalle Mulhouse Jusqu’au 29/4/2012 images courtoisie Kunsthalle visuels presse sauf la dernière photo de l’auteur
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Le rêve fou d’un Homme tenace …
En ouvrant le quotidien le Monde sur le Web, j’étais aussitôt attirée par cette « Libellule » Kesako ?
Une article de Patrick Martinat, nous contait la belle aventure de cet artiste poète atypique, dans son édition du 7 janvier, Le Monde.
(à retrouver dans les archives pour les abonnés) Le Monde devait publier deux articles de Patrick Martinat consacrés à des lieux d’art brut. Il s’attachait particulièrement au cas de Gorodka, près de Sarlat (Dordogne), dans le Périgord noir, un ensemble de constructions et sculptures qui réunit plusieurs centaines d’oeuvres de Pierre Shasmoukine – son fondateur – et de nombreux autres créateurs. Le lieu est menacé par des autorités administratives au mieux indifférentes, au pire hostiles. En raison d’une grève, cette édition du Monde n’a pas été imprimée, mais l’article était accessible sur le Web. Conséquence inattendue : dès le 6 janvier et ensuite, nous avons reçu plusieurs dizaines d’e-mails de lecteurs déplorant la non-parution de l’enquête. L’art brut suscite des vocations militantes. Philippe Dagen
Pierre Shasmoukine est né à Versailles en 1943.
A 15 ans, il prend un pseudo russe et se consacre à la Peinture.
A 16 ans, il entre à l’Académie Met de Pennighen…
Penninghen qui avait 75 ans dira de lui … « C’est l’élève le plus doué que j’ai eu « !
Début des années 70, à l’âge de 27 ans, Pierre Shasmoukine quitte Paris avec une idée forte :
Construire en pleine nature un lieu ouvert pour y mener des actions culturelles et sociales…
Sa famille possède 2 hectares de bois près de Sarlat …
Pierre Shasmoukine s’y installe: Seul !
Et pendant 10 ans, met sa vocation d’artiste entre parenthèses …
Les 3 premières années, il survit péniblement sur un campement de fortune. Pas d’eau ni électricité, Il monte l’eau à la brouette du petit bourg de la Canéda, situé à 200mètres.
Peu à peu, mois après mois, il commence l’ébauche de ce qui, 20 années plus tard deviendra Gorodka.
Construisant le jour, rédigeant la nuit des fiches sur son environnement. Plus de 30.000 fiches écrites à la main (au début sous une tente de l’armée)
Après 10 années de travail acharné dans les domaines de la survie, de l’agriculture, de l’élevage, et du travail forestier… Il crée en 1979 l’IRI: Institut Rural d’Information, Première ONG Française sur le développement durable, avec en parallèle la mise en place de la 3ème Boutique de Gestion…
L’I.R.I, sera financé par 5 Ministères d’Etat, emploiera jusqu’à 12 salariés et travaillera en relation avec des consultants sur tous les sujets innovants du monde Rural !
Pierre Shasmoukine en est Président (bénévole)…. Il travaille 14 heures par jour, publie la Revue Za, le livre « Construire en bois » et le 4ème Catalogue des Ressources « Energie Habitat », qui traite (30 ans trop tôt) de tous les sujets actuels, chers aux Ecologistes.
Son travail reste cependant ignoré par Sarlat et la Région.
Pourtant, à Gorodka, au début des années 80, une Serre bioclimatique verra le jour. (voir page suivante ou site Goroka.com)
Mais, avec la Décentralisation, les subventions sont bloquées et curieusement, se « perdent dans la nature » dans l’indifférence (et l’hostilité) des décideurs locaux qui ne se sont jamais déplacés et qui les supprimeront. Pierre Shasmoukine, ulcéré de cette incompréhension générale, arrêtera ses activités et l’IRI, endetté fermera ses portes …!
Pourtant, quelques mois plus tôt:
Le Médiateur auprès du Président de la République et du Parlement avait fait un rapport très positif sur L’IRI…
Toute cette partie de l’histoire de Gorodka se visite sur place et est consultable virtuellement sur le site gorodka.com. (Bande dessinée rubrique « Gorodka Saga »).
Sa compagne de l’époque, quittera le navire, en raflant une grande partie de la documentation de L’IRI, pour créer une émission… Pierre Shasmoukine seul et criblé de dettes devra faire face à une demie 12aine de procès d’intention de l’Administration, tous gagnés, au prix de sa santé!
Elle se gardera bien de dévoiler comment elle est devenue « Journaliste », du jour au lendemain, sans aucun diplôme de quoi que ce soit ! (5 ans plus tôt au moment de sa rencontre avec Pierre Shasmoukine, elle vendait des colifichets sur un trottoir du marché de Sarlat.)
Après son départ, Pierre Shasmoukine, a vieilli de 15 ans en quelques mois…. sa sœur a dû se résoudre à vendre l’appartement parisien près de la Place des Vosges pour payer les dettes de L’IRI.
En 1984, Pierre Shasmoukine tourne la page du « Social »…
Il recommence à peindre et ouvre sa première Galerie d’Art à Gorodka.
Depuis beaucoup d’artistes y ont exposé mais après des années de lutte, Pierre Shasmoukine usé par les soucis financiers, paie de sa santé la mise à l’écart systématique de son lieu et de son travail. Il n’a plus la force ni les moyens financiers pour continuer à entretenir les extérieurs et les bâtiments. Gorodka a besoin d’être connu et soutenu par la Presse pour sortir de l’isolement et de la mise à l’écart injustifiés, que GORODKA subit depuis des années…
Le Maire J.J. de Peretti , dit il y a deux ans, « J’aime beaucoup votre frère et ce qu’il fait! » …
Mais il ne le soutient en RIEN et repousse ses promesses d’années en années., rapporte sa soeur.
Toute cette partie de l’histoire de Gorodka se visite sur place et est consultable virtuellement sur le site www.gorodka.com. (Bande dessinée rubrique « Gorodka Saga ») Gorodka … fil conducteur
Plus fil conducteur que philosophie,
J’ai défini mon action au sein de la société
Par un concept simple : Celui du « trans-social »:
« Le trans-social est un individu qui ne peut se situer dans aucune
des catégories sociales, psychologiques ou idéologiques, où nous avons tendance à nous enfermer du premier cri au dernier soupir.
Il fait sauter les verrous des schémas et des conditionnements…
La camisole des structures sécurisantes…
Ce n’est certainement pas un associal, mais un chercheur qui contribue au développement de sa société: mais pour lui pas d’étiquette ». P.S La théorie des 6 Corps est la charpente de Gorodka.
Cette théorie est personnelle.
Elle n’a pour but, ni reproductibilité, ni exemple.
Elle est étayée de réflexions et d’actions de terrain… 1er corps : Mort
Toute naissance amorce un premier pas vers la mort.
Si la mort est irrémédiable à toute chose, elle en est aussi le départ.
Il faut en avoir la sereine conscience, et mieux vaut agir le plus tôt possible qu’attendre la minute fatidique… 2ème corps : Identité
Trouver des appellations correspondant à ses propres actions et créations, les identifier et en nommer l’important… Exemples : Shasmoukine… Gorodka… Institut Rural d’Informations… Oper-sexis… Folies Plastiques… Galeries Za… Joyeuses Protestations… Sculptures Habitables dans l’Espace… Théâtre d’Actions… Musée Za-Gorodka… etc ) 3ème corps : Espace
Posséder ou construire un lieu pour ne pas uniquement l’habiter, mais être en union directe avec lui, pouvoir l’incorporer, l’identifier, être facteur de sa vie évolutive… (Exemple : Gorodka) 4ème corps : Expression
Trouver son/ses langages propres, les plus appropriés à son besoin d’énoncer et indispensables à la communication vers l’autre… (Exemple : peintures… sculptures… écriture… anarchitecture…) 5ème corps : Pédagogie informelle
Idée de partage, de synergie, de partenariat et de solidarité: s’ouvrir et travailler avec les autres… (Exemple : Galeries Za… Folies Plastiques… Créations Communication, Théâtre d’Actions… Oper-sexis… ) 6ème corps : Passage
Le propre passage de son corps de la vie à la mort, complémentarité d’avec le passage de ses actions vers le don, vers des notions de pérennité et des propositions d’utilités humaines… (Exemple : Musée Za-Gorodka ) Gorodka village d’art insolite à 4 kms de Sarlat dans le Périgord
40 années de travail acharné et de multi-créativité d’un seul Homme…
Tout Gorodka a été rêvé, crée et construit par Pierre Shasmoukine artiste multi-art… « Un des 11 lieux insolites à visiter en France » (L’INTERNAUTE). « Parmi les 120 endroits étonnants dans le monde. (1. 2. 3. Musée). « Travail et ténacité A VOIR ABSOLUMENT » (Guide du Routard.) « Une approche ludique et pédagogique de l’Art Contemporain…. (Le Point) « Emission « Echappées belles » France 5 (le 15 octobre 2011)
ETONNANT le JOUR …. MAGIQUE le SOIR ! …
Les visiteurs peuvent apporter leur pique-nique. Le midi, ils profitent de la tonnelle
ombragée et le soir, à mesure que la nuit tombe, les oeuvres s’illuminent autour d’eux …
et juste à côté un barbecue géant à la disposition de tous
et la plus petite Galerie du monde (seulement 3 tableaux)
Gorodka est MAGIQUE le soir. Le soir tombe tout Gorodka s’illumine (Jusqu’à minuit en été). Avec les 2 cyclopes de nuit, les Personnages de l’accueil.
Le « J.T » Conceptuel Humoristique
Les LOCATIONS
– Le Chalet /Duplex des vacanciers: (Location WE ou à la semaine)…
Les visiteurs venus parfois pour un simple coup d’oeil, sont pris par la magie du lieu,
Ils veulent dormir dans le décor, et prennent une petite chambre d’artistes pour prolonger
leur séjour
– Cette année ce grand chalet (ci-dessus) en duplex a été complètement aménagé pour la
location (2 à 4 pers) … de 450 à 550 € la semaine.
– le petit chalet/chambre qui se loue en plus, pour deux adultes
ou personnes ou ados supplémentaires. (120 Euros la semaine)
– En plus du Chalet, un studio est disponible pour 2/3 personnes.
80 € la nuit 150 € le W-E. 350 euros la semaine.
(Salle d’eau attenante et coin petits déjeuners).
– 3 petites chambres « d’artistes »(salle de douche commune)… (40 !€ la nuit – 70 !€
le W-E).
(Petits déjeuners 5 €/pers / Location draps possible (5 €/pers) ….
Toutes ces locations se font de Pâques à la Toussaint …
(Possibilité de séjours hors saison à déterminer) Renseignements: 06 83 36 77 96 ou 05 53 31 02 00 (de12 à18h)
Gorodka est ouvert au public tous les jours toute l’année avec les soirs d’été, possibilité de pique-niquer et de dormir dans les petites chambres d’hôtes de ce décor insolite et étonnant.
Site :Gorodka.com mail : info@gorodka.com catherine-mordin@wanadoo.fr Tél: (de 12 à 18h) 05 53 31 02 00 Portable : 06 83 36 77 96
L’Espace d’Art Contemporain Fernet Branca nous propose un voyage dans l’histoire de l’art. Le parcours de cette exposition suggère que, de la jonction du Dadaïsme et du Surréalisme, résulte un formidable collage d’oeuvres surprenantes, un assemblage d’émotions, et surtout la découverte de nombreux artistes inconnus du grand public. Ce voyage sera jonché de découvertes allant de Hans Arp à De Chirico en passant par Klee, Delvaux, Matta, Lam, Michaux ou encore Breton et Soupault.
Après l’exposition à la Fondation Beyeler, une suite surréaliste nous est proposée par les 2 co-commissaires : Georges Sebbag et Auguste Vonville pour qui c’est une première, en tant que commissaire, mais aussi grâce à 2 collectionneurs anonymes. chassé-croisé, Dada-Surréaliste, 1916-1969 du 15 janvier au 1er juillet AGAR ALECHINSKY ARP BAJ BASKINE BELLMER BELLON BENAYOUN BENOIT BONA BOTT BRASSAI TH.BRAUNER V.BRAUNER BRETON BRYEN CADAVRE EXQUIS CAMACHO CARDENAS CARRINGTON CHARCHOUNE CREPIN DALI DAX DE CHIRICO DELVAUX DEMARNE DOMINGUEZ ELLÉOUËT ERNST FRANCES FREDDIE GABRITSCHEVSKY GIRONELLA GORKY GRANELL GRAVEROL HANTAÏ HAUSMANN HAYTER HENRY HEROLD HÖCH HUGNET HUGO KLEE LABISSE LALOY LAM LAMBA LESAGE LJUBA MAGRITTE MALKINE MAN RAY MARIEN MASSON MATTA MATTER MESENS MICHAUX MIRO MOHOLY-NAGY ONSLOW FORD OPPENHEIM OSSORIO PAALEN PAPAZOFF PARENT PENROSE PICABIA POUDEROUX PREVERT RAHON-PAALEN RICHTER ROY SAGE SAURA SAVINIO SCHAD SCHRODER-SONNENSTER SELIGMANN SERPAN SILBERMANN SIMA SOUPAULT STYRSKY SVANBERG TABARD TAMAYO TANGUY TANNING TARNAUD TOYEN TZARA UBAC VARO WÖLFLI WOLS ZÜRN
On ne sait si le mot Dada a été trouvé par hasard en ouvrant un dictionnaire ou si ce mot attrape-tout est à l’image de l’autruche Dada qui, dans L’Étoile du Sud de Jules Verne, engloutit le plus gros diamant du monde. Tantôt l’artiste dada s’empare de tout et avale tout pour assouvir sa pulsion orale. Tantôt, en pleine phase sadique ou négativiste, il fait mine de tout casser en niant même qu’il soit un artiste. En revanche, on sait que le mot Surréalisme a été emprunté à Guillaume Apollinaire qui le réduisait à une esthétique de la surprise. Pour les trois mousquetaires Aragon, Breton et Soupault, ce terme désigne une série de découvertes placées sous le signe du merveilleux : écriture automatique, vague de rêves, « stupéfiant Image », jeu du cadavre exquis, errance dans la ville, hasard objectif, trouvaille d’un objet, rencontre capitale, amour fou, humour noir, procédés automatiques (frottage, fumage, coulage, décalcomanie sans objet préconçu). Allergiques au réalisme et au misérabilisme, les surréalistes hissent haut le drapeau de l’imagination. Ils sont à la recherche du Point Sublime, d’un « certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement (1). » Dès 1909, le futurisme italien, animé par le publicitaire de choc Marinetti, a irrité, amusé et fait scandale par sa condamnation de la tradition passéiste et par ses transpositions lyriques de l’atmosphère électrique du monde industriel : concerts bruitistes et mots en liberté, éloge du coup de poing et de la vitesse, adhésion aux formes héroïques et nouvelles de la guerre. Ce mouvement moderne et d’avant-garde, qui prônait la simultanéité des états d’âme ou l’insertion du spectateur au centre du tableau, a tenté de restituer une ambiance, de captiver un public. En 1916, le mouvement Dada naît au cabaret Voltaire, à Zurich, à l’abri de la guerre. Venus d’Allemagne (Hugo Ball, Richard Huelsenbeck, Raoul Hausmann), de Roumanie (Tristan Tzara, Marcel Janco), d’Alsace ( Jean Arp) ou de Suisse (Sophie Taeuber), les dadas cultivent l’art de la dérision, puisant en partie dans les recettes futuristes. Lors de soirées festives et tumultueuses, ils deviennent des chantres de la provocation. L’esprit iconoclaste dada se manifeste aussi chez d’autres individualités, mêlant indifférence et excentricité : Arthur Cravan, neveu d’Oscar Wilde, unique rédacteur de la revue Maintenant, poète-boxeur-danseur-conférencier ; Marcel Duchamp, inventeur du ready made, tels la roue de bicyclette, le porte-bouteilles ou l’urinoir ; Francis Picabia, irrévérencieux et malicieux dans ses dessins mécanographes ; Jacques Vaché, dandy des tranchées et déserteur à l’intérieur de soi-même. La figure du futuriste affiche le sérieux de l’activiste et du constructiviste. La silhouette du dandy dada, fébrile et paradoxal, promène un individualisme funambule. Le surréaliste, membre d’une association collagiste, dévoile son visage dans un portrait de groupe. Mais dadas et surréalistes ont ceci de commun qu’ils sont des individus révoltés, des partisans de l’automatisme, des collagistes de la rencontre, des découvreurs du moment opportun.
Un collage réunissant et reliant 200 tableaux, photographies ou sculptures, conçus par 100 artistes surréalistes, dadas ou apparentés, tel est l’objet et le propos de cette exposition. Le collage, au sens de matériaux découpés, redistribués ou ajustés, est une pratique précoce chez les dadas (Hannah Höch, Kurt Schwitters, Raoul Hausmann), les surréalistes (Max Ernst) et chez ceux qu’on peut qualifier de dada-surréalistes (Picabia, Arp). Cependant, deux autres significations du mot ont été mises à profit par les surréalistes : le collage passionnel relatif à quelques-uns et à l’ensemble du groupe ; le collage temporel, comme la série de coïncidences parsemant les rencontres de Nadja et d’André Breton dans les rues de Paris. D’ailleurs, dès juillet 1918, le soldat André Breton faisait profession de collagiste, annonçant même, en jouant sur les mots, qu’il mènerait cette carrière jusqu’à son terme : « Mieux vaut laisser dire / qu’André Breton / receveur de Contributions indirectes / s’adonne au collage /en attendant la retraite (2) ». À travers ces oeuvres, ô combien diverses, on devine les forces souterraines qui les ont soulevées, le soubassement collectif qui les a portées, le tissu conjonctif qui les a nourries. La répartition des 100 artistes en neuf sections obéit à quatre critères : l’appartenance (salles distinctes pour les dadas, les surréalistes et les apparentés), la chronologie (première, deuxième et troisième génération surréaliste), la particularité (femmes, ésotérisme) et le mode opératoire (photogramme). Mais les artistes répartis dans les différentes salles ne sont nullement enfermés dans une case (Chirico le précurseur fait aussi partie du premier cercle surréaliste ; Arp est autant surréaliste que dada). De même, la chronologie est assez élastique (des surréalistes des années trente peuvent être représentés par des oeuvres de décennies suivantes). On perçoit, et c’est là l’essentiel, un air de connivence entre toutes ces oeuvres, qu’elles soient majeures ou mineures, qu’elles datent des années vingt ou des années soixante. L’aire de jeu des dadas avoisine le château hanté des surréalistes. Le mouvement Dada (1916-1925) et le mouvement surréaliste (1919-1969) sont rivaux et complémentaires. Le parcours de cette exposition suggère que, de leur jonction ou conjonction, résulte un formidable collage vivant et détonant.
HORAIRES
du mercredi au dimanche : de 14h00 à 19h00 (fermé lundi et mardi)
TARIFS
Entrée : 7 €
6 € tarif réduit : groupes 10 personnes minimum
étudiants de moins de 26 ans, carte Cezam
Gratuité enfants de moins de 12 ans, MuseumsPass
VISITES GUIDÉES Sur demande
ACCÈS Aéroport Bâle/Mulhouse à 5 minutes, gare SNCF à 500
mètres, Autoroute A35,
La ville de Saint-Louis est à 5 minutes de Bâle (CH)
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Dernier jour le 22 janvier 2012 de
l’Exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais. Commissaire Cécile Debray « Leurs pieds nus sont chaussés de sandales delphiques, Il lèvent vers le ciel des fronts scientifiques. Apollinaire [à propos des Stein], octobre 1907. »
C’est une incroyable collection d’avant garde pour l’époque, l’invention de l’art moderne. les blogs et magazines et le site du Grand Palais (vidéo) s’en sont fait largement écho. C’était une magnifique exposition.
On y apprend que c’est Léo Stein qui est à l’origine de la rencontre Matisse – Picasso.
C’est Léo issu d’Harward, qui découvre Paris, décidant de devenir artiste loue un appartement et un atelier à Paris, Après avoir parcouru l’Europe en compagnie de sa sœur, la fortune familiale, leur permettant ce luxe. Il est rejoint par Gertrude, étude de médecine non achevées, suivies d’étude de philosophie terminées.
Puis le 3e frère Michael les rejoint à Paris, en compagnie de son épouse Sarah.
Ce sont eux qui découvrent La Femme au chapeau,
la Raie Verte de Matisse (hommage à Chardin que Matisse vénérait) qui provoque l’hilarité générale. Le portrait fascinait Sarah pour la ressemblance qu’il avait avec sa propre mère. Il annonce aussi les demoiselles d’Avignon de Picasso. C’est Léo le plus riche qui l’acquiert, pour céder la toile au couple. Léo raconte que Matisse n’osa la voir qu’une seule fois ‘ in situ’ par peur des moqueries. Elle revient au Moma de San Francisco par la succession H.Matisse.
Leur collection se dispersa pendant la guerre, 19 de leurs œuvres prêtées à Berlin ne furent jamais retrouvées.
C’est Sarah la plus connaisseuse, la plus sensible qui s’attache à Matisse. Dans la collection, on peut voir un portrait du couple peint par l’artiste qui dit ceci lorsqu’il retourne définitivement au USA :
« ……vous et M. Stein m’avez tant soutenu …….combien je prisais vos appréciations judicieuses……..aussi, il me semble que la meilleure partie de mon auditoire est partie avec vous. Les vrais amis sont tellement rares qu’il est douloureux de les voir s’éloigner » Gertrude est la figure emblématique de la famille Stein, c’est la prêtresse de l’art moderne, son mythe se construit à travers son amitié de 40 ans avec Picasso. Collectionneuse, ses murs, rue de Fleurus, abondent des toiles acquises, en temps que mécène, comme dans la rue Madame chez Michael et Sarah. Les repas et visitent s’organisent entre les 2 foyers avec les mêmes convives.
Alice B. Toklas est une amie de Sarah, c’est une pianiste émérite et devient la compagne de Gertrude Stein, elle se mute en dactylo et femme au foyer.
C’est là que Léo claque la porte emportant seize Renoir, 2 Cézanne, quelques dessins et lettres de Picasso et laissant 37 Picasso, pourtant élément moteur, de cet engouement, pour parcourir l’Europe et s’arrêter définitivement à Florence. Il avait pourtant initié Gertrude à Cézanne, Valloton dont la beauté glacée, n’est pas san rappeler celui de la Fondation de la Villa Flora à Winterthur, ou encore l’érotisme de Bonnard, (toile qu’il revendit très vite), grâce à ses rencontres avec les marchands d’art Vollard, Kahnweiler.
Ses goûts le porteront définitivement vers Delacroix et Rubens.
Avec sa stature de Bouddha, Gertrude ne ressemblait pas à son portrait peint par Picasso.
Qui disait « elle finirait bien par lui ressembler »
Fanatique de cubisme elle achète « La table de l’architecte »(évocation cubiste d’une histoire d’amour triste de Picasso) Trois femmes, Tête de Fernande
Elle écrit une monographie sur Picasso, après la publication de l’Autobiographie d’Alice B. Toklas en 1933, qui est en fait sa propre vie. Picasso a épousé Olga et est devenu un bourgeois installé rue de la Boétie, une photo prise par Olga
montre le cercle de famille. Gertrude n’est plus au centre et perd son statut de mécène, elle écrit et publie.
Picasso publie à son tour, ce que Gertrude ne peut tolérer, un peintre est fait pour la peinture et non pour l’écrit. Le seul écrivain possible sur la peinture c’est elle. Cela s’achève sur des problèmes d’ego chacun reprochant à l’autre de s’être servi de l’autre pour asseoir sa notoriété.
Fin d’une longue amitié privilégiée.
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L’astiste marseillais, sculpteur avant tout, manie indifféremment divers médias, le dessin et l’écriture en tête, mais également la photo, la vidéo ou la performance.
Pour l’exposition de Colmar, il rassemble au rez de chaussée plusieurs
éléments sculpturaux sous la forme d’une installation in situ, qui n’est pas sans évoquer l’atelier de Brancusi.
Dominique Angel installation in situ Colmar 2011 espace Malraux
La colonne sans fin ou encore l’amoncellement de pièces de tissus cousues à la Louise Bourgeois Mon ambition artistique La recherche d’un hypothétique bonheur fonde la conscience artistique de nos sociétés. De la distraction à l’activité purement utilitaire, de la soumission au libre arbitre, du bon sauvage à la barbarie humanitaire, de l’art pour chacun au tout est art, de la figuration à l’abstraction, de Dieu pour tous à chacun pour soi, de l’homme à la femme, de l’individu à la société, de la vie à la mort, du temps passé au temps présent, je mets dans mon oeuvre autant de grandes causes que de petits plaisirs. Ils stabilisent mon ego et font pencher en ma faveur le fléau de la justice aveugle. Mon ambition artistique est de ne rien laisser au hasard. Mais je m’y prends souvent comme un manche : l’entreprise est aussi malaisée que de vouloir peindre un pet. Mon projet artistique Les divers aspects de mon activité artistique sont les fragments d’une oeuvre unique à laquelle je travaille dorénavant. Le titre, Pièces supplémentaires, déborde le projet qu’il annonce. J’utilise divers moyens d’expressions. La nature de l’art contemporain commande de faire ainsi. Je n’y peux rien. Mon projet se décompose en cinq parties : 1-Des sculptures de grandes dimensions, conçues comme une sorte de déménagement en catastrophe au cours duquel on s’exercerait à quelques arrangements esthétiques pour laisser croire que tout va bien. Une vidéo une photographie et une installation évoquant les limites de ce principe complètent généralement le dispositif. ( Je ne peux pas croire que mes oeuvres puissent retourner au chaos dès que j’ai le dos tourné !). 2- Une installation que je considère être une composition d’atelier, un témoignage, un camp retranché que je recompose chaque fois qu’il est nécessaire avec des apports de sculptures nouvelles et anciennes, des objets, des plantes et toutes sortes de déballages ainsi qu’avec des interventions sonores et vidéographiques. Mon atelier pour l’instant est à l’image du monde. C’est une fabrique d’accessoires gérée par l’esthétique rigoureuse du bazar. Je suis un artiste de mon temps : la nature morte devient l’unique sujet de l’art. 3- Un travail photographique. Il y a là des images de sculptures que je n’oserais jamais faire. Ce sont des sculptures qui n’existent pas. Quelle différence cela fait-il avec la grande majorité des oeuvres d’art dont chacun de nous n’aura, au bout du compte, jamais vu que la reproduction photographique ? 4- Une pièce de théâtre, une suite de textes sur l’art, de poèmes, de nouvelles et de romans, dont trois ont été déjà publiés à l’occasion de certaines de mes expositions : La beauté moderne, éd. vidéochroniques/Musée d’art contemporain de Nice, Petites farces de la vie quotidienne, éd. Actes Sud, La brosse à cheveux et le mexicain, éd. Musée de Belfort, Le 19, C.R.A.C. et le C.A.P. de Montbéliard accompagneront l’ensemble de mes recherches. 5- Ma production vidéo avec laquelle je me suis évertué jusqu’à présent à prouver que : a) Le vent de l’Histoire est composé surtout de courants d’air, b) qu’il poussera des poils aux statues le jour où les poules auront des dents, c) et qu’enfin la tâche de l’artiste contemporain consiste à devoir absolument réussir quelque chose dans un monde raté, a pour objectif maintenant d’affirmer le contraire de ce qu’elle a montré jusqu’à présent. Mon projet consiste donc à rassembler ces divers éléments en une oeuvre unique. On comprendra mieux mon entêtement à vouloir nommer chacun d’eux Pièce Supplémentaire, sans autre distinction que leur qualité respective. En ce qui concerne la théorie de cette entreprise, elle s’organise comme partie constituante de mon travail plastique, autour d’un ouvrage littéraire qui s’intitule Conditions relatives à la réalisation de quelques unes de mes oeuvres. J’y décris minutieusement avant qu’elles ne soient réalisées chacune des séries de pièces qui participent des diverses orientations de mon travail. Puis je montre, photos, anecdotes, et autres informations à l’appui qu’avec un même concept, un même système de représentation on peut élaborer des oeuvres diamétralement opposées. J’envisage d’utiliser l’ordinateur et la technique de ramification de l’hyper-texte pour trouver le développement nécessaire au rapport mot / titre / texte / image etc., puis de rassembler cette étape de mon travail sur un CD-ROM qui trouvera sa place dans une installation finale ou sera confronté la réalité des pièces avec la fiction que représentera cette synthèse. Dominique Angel
Une fresque (diaporama)à l’étage ornent les cimaises du centre d’art. Elle est composée de dessins mis bouts à bouts, accompagnés de photos et de textes témoignage d’une oeuvre en perpétuelle évolution et aux aux ambitions gigantesques. Elle a donné naissance à l’édition d’un catalogue « Paysage » où l’artiste écrivain, livre des textes et des pensées où il nous offre une vision du monde sur un ton absurde et burlesque, mais aussi le rapport de l’artiste avec son travail. Dans ses romans, souvent écrits à la première personne, il est à la fois auteur et acteur, comme dans ses vidéos, jouant lui-même l’acteur et combattant avec ses sculptures lors de performances aux allures de champs de bataille. Dominque Angel a enseigné à la Villa Arson de Nice. Photos et diaporamas de l’auteur
courtoisie de l’Espace Malraux et de Dominique Angel
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