Pour sa première exposition après rénovation, la Chapelledes Annonciades du musée historique de Haguenau nous a gratifié d’une exposition magnifique de couleurs. Anne-Sophie Tschiegg,coloriste de talents, nous a émerveillés une fois de plus, en nous montrant toute l’ampleur de son imagination. Des fleurs sur fond de rayures, des gammes, des pluies, des collages, passant avec virtuosité de l’abstraction à la figuration, organique ou végétale , avec poésie, délicatesse et générosité, elle est conforme à sa réputation de dompteuse de la couleur. Un ingénieux cabinet de curiosités montrait les sources de son inspiration, mais aussi son environnement, ses maîtres. Cette fois les 365 ou 366 ciels sur papier de paquets gitanes ont laissé la place à de somptueuses toiles de pluies et d’orages, sur des campagnes magnifiées.
Le lieu empreint de (presque) religiosité se prêtait à merveille, et donnait un cachet tout à fait particulier à ce vernissage. Les discours des diverses personnalités reflétaient l’étroite complicité entre Anne Sophie et Haguenau depuis de très longues années, dans le domaine culturel, en illustrant de sa touche personnelle les affiches et magazines de la ville, petit Lautrec à sa manière.
Régionale 13
Commissariat : Sandrine Wymann et Sophie Yerly ZeichnenZeichnen
Une ligne grise. A peine perceptible, vaguement tracee sur un coin de feuille blanche. Elle s’elance timidement, acquiert de l’assurance et s’affirme dans un ton assombri. La voie est libre, la ligne chemine, elle trouve les directions a suivre, les espaces a preserver. Elle connait intimement les regles de l’equilibre et s’enfuit quand une respiration s’impose. Elle s’epaissit, saisit de la noirceur, s’applique a occuper quelques centimetres carres. Son rythme s’accelere. Elle va et vient, tourne et s’enroule autour d’un centre qu’elle evite pour ne pas sombrer. Son corps s’etire et s’emmele, elle ne sait plus trop par ou s’echapper. Elle se repand et se perd, elle n’est presque plus ligne, elle est surface et noire. Une tache noire.
La Kunsthalle presente une exposition de dessins.
Les artistes de zeichnen zeichnen, toujours toujours Le bureau du dessin, Pierre Clement, Monika Dillier, Judith Marlen Dobler, Cedric Eisenring, Lena Eriksson, Mireille Gros, Noemie Kukielczynski, Elisa Martin, Marianne Mispelaere, Laetitia Oser, Clement Richem, Emanuel Rossetti, Claudia de la Torre, Tomi Ungerer, Gunter Walter, Ulrike Weiss, Anja Wicki et Shabnam
Zeraati.
Le bureau du dessin cree depuis 2008 des rendez-vous inedits autour des formes multiples du dessin.
Il peut s’agir de projets courts : rencontres, workshops, debats mais aussi d’expositions dans des lieux de differentes natures ou plus recemment d’editions qui engagent la participation d’etudiants de trois des etablissements superieurs d’art du grand Est : L’ESAL (Ecole superieure d’art de Lorraine), L’ENSAN (Ecole nationale superieure d’art de Nancy), l’HEAR (Haute ecole des arts du Rhin).
Mulhouse invite Le bureau du dessin qui presente Places assises, une proposition des professeurs & artistes : Edouard Boyer, Jean-Jacques Dumont, Jean-Claude Luttmann, Etienne Pressager et Alain Simon, invitant 74 etudiants.
La regle du jeu est la suivante : chaque etudiant dispose d’une chaise d’ecole, en bois et metal, proche de la celebre Mullca 510.
Elle delimite son espace.
A chaque chaise, les quatre pieds au sol, sont associes un ou plusieurs dessins qui engagent un dialogue avec celle-ci. Tomi Ungerer
Ne en 1931, vit et travaille en Irlande.
Vulvodendrum penifloris, 1988
Planche du Portfolio Tomi Ungerers Botanik « Der Kamasutra der Frösche (Le Kamasutra des Grenouilles), Erzählungen für Erwachsene (Contes pour Adultes), Tomi Ungerer’s Botanik (La Botanique de Tomi Ungerer), des livres qui relevent du pur genre erotique, appartiennent a une veine qui s’est developpee dans les annees quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Elle renvoie a une sexualite joyeuse et innocente et par sa truculence, peut etre qualifiee de rabelaisienne.
Non seulement le monde animal, mais aussi la botanique lui ont donne l’occasion de creer un monde erotique extraordinaire. Les fleurs et les plantes qui en font partie resultent de l’assemblage et de la juxtaposition saugrenus d’organes genitaux humains. Les noms latins fantaisistes, tels Orchis clitoriderecta ou Voluptiphallus autofellator, qu’il a imagines pour cette serie, lui conferent un cote pseudo-scientifique qui renvoie aux herbiers du XVIIIe siecle.
Therese Willer (Tomi Ungerer : Graphic Art, Editions du Rocher, 2011) Tomi Ungerer
les artistes des 3 régions : France, Allemagne, Suisse : Pierre Clément-Monika Dillier-Judith Marlen Dobler-Cedric Eisenring-Lena Eriksson-Mireille Gros-Noémie Kukielczynski-Elisa Martin-Marianne Mispelaëre-Laetitia Oser-Clément Richem-Emanuel Rossetti-Claudia de la Torre -Tomi Ungerer-Günter Walter-Ulrike Weiss-Anja Wicki-Shabnam Zeraati-
Ulrike Weiss
Nee en 1956, vit et travaille Fribourg-en-Brisgau.
Les materiaux legers et flexibles comme le tissu, la gaze, le papier japonais, la feuille plastique, sont a la base du travail d’Ulrike Weiss. Fortement inspiree par les lieux qu’elle habite, l’artiste a ajoute a ces supports des elements issus de ses sejours repetes au Maroc : l’ornement, la combinaison, l’histoire imagee et la repetition geometrique.
Le dessin dans Images croisées intervient comme une partie de l’installation qui joue egalement sur la transparence et la superposition des images.
Images croisées, 2012 Installation, 12 couches de tulle, dessins a l’encre de Chine Ulrike Weiss Courtesy Ulrike Weiss
Clément Richem
Ne en 1986, vit et travaille a Strasbourg.
Clement Richem s’interroge sur la vie et cherche a en saisir le processus. Tout etre vivant ou element naturel etant le fruit du faconnement de l’histoire, il represente et communique son emerveillement face a cette complexite. Les effets du temps et des aleas sur la matiere sont au coeur de ses preoccupations.
Crayon noir sur papier 220 x150cm Clement Richem 2012, 2011
Mireille Gros
Nee en 1954, vit et travaille a Bale.
Les dessins Pink ink sont issus de deux longs sejours en Chine.
Le Wu Wei, est un concept philosophique traditionnel taoiste qui nomme une maniere de ne pas influer sur le cours du destin… Ici, l’encre rose coule sur le papier de chine yuan et fait naitre un dessin en utilisant le pinceau
et le papier de la maniere la plus minimale possible.
Dans cette serie Mireille Gros ne convoque ni theorie, ni concept, ni idee particuliere. Toutes les idees sont placees au meme niveau, sans preference, afin de privilegier le plus longtemps possible l’ouverture au comportement et au cours des choses.
Pink ink, 2011
Mireille Gros Encre sur papier chinois xuan 4 dessins 144 x 75 cm
Parallèlement à zeichnen zeichnen, toujours toujours, La Kunsthalle s’associe à La Filature pour présenter filmer, immer noch, une sélection de vidéos réalisées par les artistes sélectionnés de la Régionale 13.
filmer, immer noch
Jury video : Emilie George et Emmanuelle Walter
A travers une selection de 18 films courts, 16 artistes donnent un apercu de la scene video allemande, francaise et suisse. Singulieres, leurs propositions tendent vers des champs artistiques tres larges : du plan fixe au travelling, du rythme saccade au mouvement lent, de la narration au zoom sur la matiere, de la bande son au film muet, elles nous emmenent de la construction a la destruction, de l’apparition a l’effacement, du passe au present…
Projection à La Filature, Scene nationale, 20 allee Nathan Katz, Mulhouse
Du mardi au samedi de 11:00 a 18:30 Soirée inaugurale :
Vernissage de zeichnen zeichnen, toujours toujours : jeudi 22 novembre à 18:30 à La Kunsthalle. Suivi d’un Concert performance de I Apologize : jeudi 22 novembre à 20:30 à La Filature – Entrée libre Jean-Luc Verna, Pascal Marius et Gauthier Tassart et filmer, immer noch, un choix de vidéos : jeudi 22 novembre 20:30 à La Filature
Egalement Du mardi au samedi de 11:00 à 18:30
Dimanche de 14:00 à 18:00 et les soirs de spectacles
Fermé du 24 décembre au 1er janvier Entrée libre Jean Luc la Verna Bustour: dimanche 9 décembre, départ à 10:50 devant la Filature, 20 allée Nathan Katz 11.45 Kunst Raum Riehen \ 13:15 Projektraum M54, Bâle \ 14.15 Ausstellungsraum Klingental, Bâle \ 15.15 Kunsthalle Basel \ 16.30 Retour á Mulhouse, arrivée env. 18.00 Accompagné de Maren Ruben, artiste. Réservation obligatoire – tarif 20€ Informations complètes sur www.regionale.org Kunstapéro : jeudis 6 décembre et 10 janvier à 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 € / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
A word for a play : samedi 8 décembre à partir de 15:00
Radio Désir installe son studio d’enregistrement à la Kunsthalle, au programme deux performances :
15:00 Martina Sofie Wildeberger
16:00 Jue Löffelhof Ciné-club, cycle Citations: : mercredi 12 décembre à 20:30
Fahrenheit 451, film de François Truffaut, 1966 (1h52)
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, la lecture est rigoureusement interdite : elle empêcherait les gens d’être heureux. La brigade des pompiers a pour seule mission de traquer les gens qui possèdent des livres et de réduire ces objets en cendres.
Guy Montag, pompier zélé et citoyen respectueux des institutions, fait la connaissance de Clarisse, une jeune institutrice qui le fait douter de sa fonction. Peu à peu, il est à son tour gagné par l’amour des livres.
En partenariat avec Musées Mulhouse Sud Alsace Amphithéâtre de l’Université de la Fonderie
Entrée libre Kunstdéjeuner : vendredi 14 décembre à 12:15
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner*
En partenariat avec l’Université Populaire
Gratuit, sur réservation
* repas tiré du sac Concert dessiné Notes selon Notes : jeudi 20 décembre à 20:30
Bearboz (dessin), Markus Buser (mixage), Susanne Gärtner (flûte)
Entrée libre texte Kunsthalle photo de l’auteur sauf la dernière (Jean Luc d la Verna)
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ST-ART est organisée par Strasbourg Evénements, jusqu’au 26 novembre 2012, sous la Direction Générale de Claude Feurer. Pour cette 17ème édition, la Direction artistique a été confiée au galeriste Yves Iffrig.
Actif sur la place strasbourgeoise depuis 7 années, la rigueur et la cohérence de ses choix font aujourd’hui de lui un des meilleurs galeristes de province. Il montre, entre autres, des artistes aussi renommés que Jean-Pierre Bertrand, (des peintures, 48ème Biennale de Venise, Pavillon français, 1999, documenta 9, Kassel, 1992 )
Marc Couturier dont vient de s’achever une exposition remarquée au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, ou Claude Viallat, des photographies Patrick Bailly Maître Grand et Pierre Savatier qui figurent dans les plus grandes collections publiques (Beaubourg, MoMA, notamment)..
Ses collectionneurs sont aussi bien privés qu’institutionnels. Sa connaissance du marché de l’art et des réseaux de collectionneurs de l’Espace rhénan sont un atout pour améliorer l’offre artistique et augmenter le volume d’affaires de la foire à laquelle il participe régulièrement depuis 2005. La direction de la foire est confiée à Philippe Meder, Directeur de Salon au pôle Culture et Tourisme de Strasbourg Evénements.
La sélection des galeries est soumise au Comité consultatif composé du Directeur Artistique et de cinq directeurs de galeries, avec pour principaux critères de choix, la qualité des expositions proposées et la cohérence avec la spécificité de ST-ART en matière d’art moderne et contemporain. Le Comité de sélection est composé des galeristes : Jean-Pierre Arnoux, Paola Forni, Pascal Gabert, Ferran Josa Monegal et Jean-Pierre Ritsch-Fisch Session après session, ST-ART affirme son statut de Foire Européenne d’Art Contemporain. Aux galeries venues du « noyau européen » : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg s’ajoutent ponctuellement celles originaires des Pays Bas, de Suède, de Hongrie, de Suisse, du Danemark, de Turquie, de Roumanie, de République Tchèque ou encore de Corée du Sud et du Japon. Pour la représentation française, la marque distinctive de ST-ART est d’avoir ménagé une place importante aux galeries régionales aux côtés des galeries parisiennes. Afin que ST-ART conserve son image conviviale et adaptée aux 30 000 visiteurs qui s’y rendent, le nombre des galeries présentes n’excède pas une centaine. Pays représentés : Allemagne : 12 galeries, Espagne : 7 galeries, Italie : 3 galeries, Divers : 4 galeries ACQUESTARTE, Suisse I GALERIE LIBRE COURS / MARTINE EHMER, Belgique I NFF JAPON, Japon I GALERIE OLINK, Pays-Bas, France : 65 galeries, dont la région de Strasbourg : 11 galeries ASSOCIATION ARAHM I GALERIE CHANTAL BAMBERGER I GALERIE BRÛLÉE I GALERIE NICOLE BUCK I GALERIE PASCALE FROESSEL I GALERIE BERTRAND GILLIG I GALERIE YVES IFFRIG I L’ESTAMPE I GALERIE NO SMOKING I RADIAL ART CONTEMPORAIN I JEAN-PIERRE RITSCH-FISCH GALERIE.
Petit Florilège La Galerie d’art Anquin’s (Espagne)Jesus Curia. Les sculptures de Jesus Curia reposent sur une combinaison idéale de textures et de matériaux : fer, bronze, bois, méthacrylate, marbre. L’artiste confronte les visages, qui reflètent une inclination
marquée au modelage et au volume et les corps conçus comme des blocs presque géométriques où les physionomies humaines sont à peine ébauchées ou suggérées, jusqu’à aboutir à des oeuvres d’un grand équilibre qui transmettent une réflexion profonde sur l’être humain et sa spiritualité. Jesus Curia, Upstair JEAN PIERRE RITSCH-FISCH GALERIE, Strasbourg – France Dans le cadre de ST-ART 2012, nous présentent un stand qui s’articule autour de la notion de cabinet de curiosités. (Un cabinet de curiosités était un lieu où étaient entreposés et exposés des objets collectionnés, avec un certain goût pour l’hétéroclisme et l’inédit. On y trouvait couramment des médailles, des antiquités, des objets d’histoire naturelle (comme des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles) ou des oeuvres d’art. Dans ce contexte des oeuvres les artistes suivants sont présentées : A. C. M. Denise Aubertin Morton Bartlett Antoine Bernhart Hervé Bohnert Roger Chomeaux dit CHOMO Philippe Dereux Keith GoodhartGérard Lattier Michel Nedjar Jean-Joseph Sanfourche et des pièces vaudou africaines, Hervé Galerie Ritsch-Fisch
CASCADE ART SPACE, Kehl – Allemagne
a été créée avec le désir de faciliter les échanges culturels, qui deviennent de plus en plus importants dans ce monde d ́art globalisé. La directrice Hyun Mi Lee avait fondé sa galerie hmgallery en 2005 à Sydney spécialisée dans les croisements entre l’Asie, l’’Australie et l’Europe. Elle a réalisée comme
directrice d ‘art et curateur plusieurs expositions dans des galeries et musées en Corée, Allemagne Australie et Chine et a présenté ses artistes dans les foires d’art internationales comme Seoul, Melbourne, Cologne, Beijng, Singapore…
Hyun Mi Lee travaille avec des artistes d’Europe et d’Asie. Elle met particulièrement le focus sur des projets internationaux qui réalisent un
dialogue entre l ‘art visuel et la conception intellectuelle.
2012 est sa première participation à ST-ART.
Artistes présentés à ST-ART : Robyn Base, Australie – Pat Kramer, Raban Spiegel, Allemagne Olivier Perriquet, France – You Mee Lee, Gu Hyun Mo, Corée
Galerie Art Space Kehl
DOCK SUD, Sète – France, baptisée comme, phonétiquement Languedoc et dock comme lieu d’échange portuaire, met l’accent sur la découverte et la promotion d’artiste sétois et du sud de la France, le département DOCK SUD CHINE est né de la volonté d’organiser dans un premier temps des résidences d’artistes français à Pékin, il repère désormais des artistes chinois comme LI Wei, LIU Zhengyong ou encore SHEN Jingdong, et investit sur leur production en les accompagnant dans leur réussite.
Li Wei utilise son propre corps pour produire des oeuvres à la fois troublantes et provocatrices et même comiques. Li Wei continue d’explorer les réalités multiples de la société contemporaine et s’attarde sur la mondialisation de la Chine, l’environnement en constante évolution urbaine et des préoccupations plus personnelles comme l’amour, la famille, le bonheur et la déception.
Liu Zhengyong excelle à faire le portrait de personnages souvent en buste, en proie à des sentiments qui les brûlent. Du bout de son pinceau, il écrase d’un geste vif la couleur despote et fait vibrer la chair d’un feu secret*. Les corps ainsi sculptés par les masses d’huile, campent, posent, se souviennent.
Pour Liu Zhengyong la préservation du passé est fondamentale et ses personnages en deviennent les gardiens.
Shen Jingdong. Pour beaucoup d’artistes contemporains chinois,
l’iconographie de leur nation a servi de principale source
d’inspiration et de création. L’artiste Shen Jingdong utilise aussi ces
icônes communistes dans ses peintures et ses sculptures. Il peint
les soldats et l’univers qui l’a entouré durant ses seize années
passées dans l’armée, mais il le fait d’une manière entièrement
nouvelle. Shen Jingdong, (Le Fifre, 2011) présente ses soldats dans la lumière la plus brillante avec dans son esprit les icônes de Mao Zedong, les
BD Japonaises, les guerriers en terre cuite provenant de tombes
anciennes et les enfants soldats dans la «Eight Route Army». Pour
lui, ils ne sont pas que de simples machines à tuer, mais plutôt des
objets de consommation, des jouets, sortant tout droit d’un rayon
de grand magasin, pouvant être manipulés à volonté. GALERIE CHANTAL BAMBERGER, Strasbourg – France
La Galerie Chantal Bamberger a ouvert ses portes en septembre 2005 avec une exposition Louise Bourgeois.
A l’origine de cette aventure, un goût, une passion pour l’art contemporain qui se sont confirmés au fil des ans, en un réel engagement pour les artistes. Depuis lors, à raison de 7 expositions par an, la galerie offre ses
cimaises aux artistes de dimension internationale (Alechinsky, Bacon & Hockney, Bram van Velde, Cueco, Garache, Kolar, Michaux, Motherwell, Ernest Pignon-Ernest, Tapies, Titus-Carmel, Plensa, Serra, Le Gac, Voss etc..) et propose la découverte de nouveaux talents en donnant leur chance aux jeunes artistes : Ann Loubert, C. Gangloff, J. Taïb, J. Bastin, Sefolosha, Mortiaux… La galerie compte une trentaine d’artistes
(peintres, sculpteurs, graveurs, photographes) dont les oeuvres ont été présentées dans le cadre de nombreuses expositions personnelles ou collectives en galerie et hors les murs : échanges avec des galeries
internationales (Düsseldorf, Bâle), participation aux Foires d’Art Contemporain. Une exposition thématique
(Collages 2012, Bestiaire 2008, Eros & Thanatos 2009, Plume et Pinceau 2007…) réunit chaque année, quelques artistes autour de l’oeuvre singulière d’un maître déjà entré dans l’Histoire de l’Art. Les oeuvres sont exposées dans un espace intime, celui d’un appartement à l’étage d’un immeuble Art Déco situé au coeur de la ville. Une attention toute particulière est réservée aux oeuvres sur papier (dessins, estampes) qui permettent une plus grande diffusion, à plus d’accessibilité. Galerie Bamberger
Et enfin quelques oeuvres abstraites choisies dans sa collection, carte blanche donnée à G. et M. Burg
Dans le cadre de sa tournée 2012-2013, MuMo, premier musée mobile d’art contemporain pour les enfants fera étape en Alsace du 13 au 27 novembre (détail des dates ci-après). MuMo Les 21 et 22 novembre, il sera notamment à la Kunsthallepour accueillir des enfants défavorisés, en collaboration avec ATD Quart-Monde. Les visites seront suivies d’ateliers mis en place par une plasticienne.
MuMo est un container qui se transforme en musée pour aller directement à la rencontre des enfants exclus de l’accès à la culture et leur présenter les créations inédites de 15 grands artistes internationaux : Daniel Buren, Claude Lévêque, Maurizio Cattelan… Cette initiative est porteuse de lien social en apportant du rêve et du questionnement aux enfants, et en fédérant et dynamisant les actions culturelles et éducatives sur le terrain.
Concept original, MuMo a pour vocation de réduire une fracture artistique due à l’éloignement:
– géographique : 16,8 % des français habitent à plus d’une heure d’un musée,
– économique : quand 20% des français renoncent aux dépenses de santé les dépenses culturelles apparaissent superflues
– psychologique : l’art contemporain est perçu comme un art complexe et élististe, réservé aux intitiés.
En 1 an de tournée, 75% des instituteurs qui ont accueilli le Musée Mobile dans leur école pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain, décrite comme une expérience inédite et interactive, a eu un impact positif pour les enfants. Suite au passage de MuMo, 80% des structures ont initié soit une journée consacrée à l’histoire de l’art ou aux arts plastiques, soit des ateliers. MuMo vidéo
Né de la conviction que l’art est un outil d’ouverture et de partage susceptible d’abolir les frontières et de transformer notre vision du monde, MuMo est un musée mobile destiné à aller directement à la rencontre des enfants sur leur lieux de vie : cour d’école, centre de loisirs, parking d’un quartier…
Ce musée itinérant lancé en 2011 sur les routes de France et d’Afrique propose aux plus jeunes une confrontation directe avec les oeuvres d’art spécialement concues pour eux par 14 artistes de renommée internationale. Sous forme de container, il se déploie pour s’ouvrir sur quatre espaces distincts, chacun plongeant les enfants dans un univers différent : peinture, sculpture, installation, vidéo, design… UN PARCOURS DE 18 000 km UN PUBLIC DE 20 000 ENFANTS + 60 écoles partenaires
Depuis le début de la tournée, 75% des instituteurs et éducateurs qui ont accueilli MuMo pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain a eu un impact positif pour les enfants. 80% d’entre eux ont initié des ateliers spécifiques pour prolonger l’initiation MuMo et les artistes Daniel Buren Deplie ca va mieux ! 2010 Paul McCarthy Red Rabbit 2011 Maurizio Cattelan Immagine 2011 James Turrell (Untitled) 2011 Jim Lambie Zobop for MuMo 2011 Claude Lévêque Nous irons jusqu’au bout 2012 Nari Ward Lace Lift 2011 Huang Yong Ping Ni hao, Ni hao 2011 John Baldessari Show dogs Ghada Amer Baisers #1 2011 Florence Doléac Doudoucho Show 2011 Eija Liisa Ahtila Companions 2011 Pierre Huyghe Zoodrama 2011 Farhad Moshiri Melt 2011 Roman Signer Kayak 1989
Fort du succès de sa tournée en France et en Afrique, MuMo revient dans l’Hexagone en septembre 2012, afin d’offrir une première expérience artistique à davantage d’enfants que le contexte géographique, mais aussi social, exclut de l’accès à la culture. Ce parcours a été élaboré en collaboration avec l’UNESCO et son réseau d’écoles associées en milieu rural, et ATD Quart-Monde, qui favorise la diffusion des talents et des savoirs en organisant de nombreuses actions culturelles à destination des publics défavorisés.
Point d’orgue de cette nouvelle édition, MuMo sassocie a Lille 3000 / FANTASTIC du 21 décembre 2012 au 13 janvier 2013.Dans le cadre de cette manifestation qui permet de faire découvrir l’art contemporain à un public très large, MuMo accueillera les petits lillois à la toute nouvelle Gare Saint-Sauveur et effectuera une itinérance dans les communes de la métropole, de part et d’autre de la frontière entre la France et la Belgique.
MuMo (le Musee Mobile) donne a voir et a découvrir les projets spécifiques de 15 artistes, qui sont autant d’acteurs majeurs de la scène contemporaine internationale. Chacun des artistes sollicités a réalisé ou choisi une oeuvre en direction d’un public d’enfants, en tenant compte d’un contexte singulier : penser l’oeuvre dans un espace limité,
prendre en compte les contraintes liées à l’itinérance, du container, mais surtout imaginer la confrontation des enfants avec leurs créations. A l’occasion de cette nouvelle tournée, MuMo s’enrichit d’une nouvelle contribution artistique: celle de Claude Lévèque, qui succède a Huang Yong Ping dans la salle 3. Des visites inédites et réservées aux enfants Durée des visites : 30 à 45 minutes / Nombre d’enfants par visite : 14 enfants Accompagnement : Une médiatrice spécialisée jeune public. Déroulement type d’une visite :
1. Distribution du petit guide de l’exposition à chaque enfant et instructions données par la médiatrice pour le bon déroulement de la visite. 2. Visite avec la médiatrice spécialisée dans le musée mobile, déambulation libre et visionnage des vidéos. 3. échanges après la visite avec un intervenant issu du monde de l’art ou de l’éducation, plasticien, critique, conservateur, conseiller pédagogique… musée
Haut-Rhin
15/11 – 68600 Neuf-Brisach
Ecole élémentaire UNESCO – 13, Rue d’Angoulême
19/11 – 20/11 – 68840 Pulversheim,
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
21/11 – 22/11- 68 100 Mulhouse (ATD Quart-Monde) La Kunsthalle, Centre d’art contemporain La Fonderie 16 rue de la Fonderie
23/11 – 68840 Pulversheim
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
26/11 – 27/11 – 68 260 Kingersheim
Ecole de la Strueth LES HORAIRES
3 visites le matin 9h30 – 12h30 3 visites l’après-midi 14h – 17h
Dans le cadre de l’exposition
« L’appel de la forêt », le Musée Würth vous invite à des ateliers plastiques proposés par l’artiste Marie Dréa. Max Ernst
Le cycle comprend 4 rendez-vous.
Chaque atelier aborde un thème et une technique différente :
il est donc possible de s’inscrire à un ou plusieurs ateliers.
► Dimanche 18 novembre de 14h30 à 16h30
► Jeudi 29 novembre de 17h30 à 19h30
► Mardi 12 février de 17h30 à 19h30
► Jeudi 7 mars de 17h30 à 19h30
« L’arbre qui cache la forêt »… Cette expression est le point de départ des ateliers
qui invitent à s’approprier petit à petit des représentations possibles de la forêt.
Un arbre seul ne fait pas la forêt… Avec de l’encre ou de la couleur, avec la
technique du collage ou du frottage, il s’agit d’approcher le mystère de
la forêt. Espérer l’inespéré, faire des rencontres avec des hommes ou des animaux. Parcourir des fourrés et des clairières, interroger ses peurs et se souvenir de ses rêves d’enfant. Laisser passer les saisons, mais aussi les licornes.
Observation ou imagination : tous les chemins mènent en forêt… Laissez-vous surprendre par votre créativité et vivez une belle promenade artistique ! Marguerite Duras, Des journées entières dans les arbres Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres Max Ernst, Les mystères de la forêt
► Les ateliers sont accessibles à un public adulte francophone
et germanophone et se déroulent dans la salle pédagogique du
musée.
► Tarif : 12 € par personne (le matériel est fourni et le billet donne
droit également à l’entrée au musée).
► Nombre de participants par atelier : 12 personnes (si le nombre
d’inscrits est insuffisant, le musée se réserve le droit de reporter
la séance).
► Inscriptions au 03 88 64 74 84 ou mwfe.info@wurth.fr
En seize ans, depuis son ouverture en octobre 1996, le Musée Tinguely a accueilli plus de cinquante expositions. Si l’on se souvient de Jean Tinguely comme du « Jeannot national » suisse, et d’une personnalité publique jadis très présente dans nos esprits, son oeuvre, avec le temps, reprend une place centrale dans le monde artistique actuel. Tinguely peut aujourd’hui être perçu comme l’un des principaux précurseurs sur la scène artistique internationale autour de 1960. C’est là l’occasion de placer cet artiste sous une lumière nouvelle et de donner une vue d’ensemble de son oeuvre. Parallèlement à la nouvelle présentation « Tinguely@Tinguely » sur plus de 3000 m2 sort un nouveau catalogue complet des oeuvres, qui présente les ajouts à la collection et le travail du Musée depuis 1996, et qui servira aussi bien d’ouvrage de référence pour les études futures sur Tinguely que de livre à feuilleter pour les amateurs de son art.
Jean Tinguely, Méta-Matic No. 6, 1959 51 x 85 x 48 cm Museum Tinguely, Basel
Cette exposition propose un survol complet de l’oeuvre de Tinguely et le présente comme novateur et découvreur majeur de l’art cinétique de la seconde moitié du XXe siècle. C’est au cours d’un élan créatif autour des années 1954-1955 que Tinguely inventa en peu de temps les ensembles d’oeuvres Méta-Herbins, Méta-Malevitch, Blancs sur blancs, ses premières Machines à dessiner et ses Volumes virtuels, révélant par leur mouvement, leur côté aléatoire et leur aspect actif des nouvelles formes dans l’art abstrait européen de l’après-guerre.Les Méta-Malevich, en tant que reliefs, semblent symboliser la représentation qu’avait Kasimir Malevitch de l’animation aéronautique et de l’abstraction du paysage à l’aide du cinétisme. Les Méta-Matics, ses machines à dessiner, sont une des réponses les plus subtiles et à la fois complexes au précepte de Walter Benjamin définissant « l’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ».
Le travail artistique de Tinguely a pris plusieurs tournures décisives. Elles témoignent de l’ouverture d’esprit avec laquelle il vivait sa créativité, participait au monde de l’art tout en contribuant à le former.
À partir de 1960, il commença à organiser des représentations et des happenings caractérisés par une esthétique « ferrailleuse » radicale, faite d’objets trouvés, redonnant une vie singulière et absurde, quoique souvent brève, aux déchets produits par la société de consommation.
Ses oeuvres d’art et activités autodestructrices, qui ont eu lieu à Paris, Londres, New York, Humlebæk, dans le désert du Nevada et autres lieux d’exposition, révèlent Tinguely comme appartenant à une jeune génération d’artistes performers néodadaïstes. Homage to New York (1960) constitue la toute première oeuvre autodestructrice : elle exprime de manière dramatique et spectaculaire le potentiel de destruction qui se ressentait, politiquement et socialement, pendant la Guerre froide. Study for an end of the World No. 2 (1962) renferme le principe de la mise en scène du paysage, que développera plus tard le Land Art.
Jean Tinguely, Study for an End of the World No. 2, in der Wüste von Nevada, 1962, Filmstill aus „David Brinkley’s Journal“, NBC, 1962
Les sculptures noires, apparues à partir de 1963, ont une nouvelle dynamique qui leur est propre. L’apparence de ces sculptures s’est voulue plus compacte et plus uniforme du fait de la peinture noire matte. Heureka, créée pour l’« Expo 1964 » à Lausanne, constitue une apogée de cette évolution. Les sculptures Eos, Bascule, Char, Santana et Hannibal sont autant de variations dans cette série d’oeuvres.
Les travaux collectifs apparus dans les années 1960 ont eu une signification essentielle pour les oeuvres de Tinguely. Le Cyclope, créé entre 1971 et 1991 à Milly-la-Forêt (au sud de Paris), était le porte-étendard de ce que recoupe une oeuvre collective : il s’agit d’une réalisation commune de plus de 22 mètres de haut, placée sous le signe de l’amitié, et à laquelle ont participé plusieurs artistes amis de Tinguely, notamment Niki de Saint Phalle, Bernhard Luginbühl, Daniel Spoerri et Eva Aeppli.
Avec le fer, Tinguely a trouvé un matériau d’une très grande longévité et stabilité, même si ses réalisations thématisent la fugacité, ou du moins la fugacité de l’utilisation, de ce matériau dans les appareils productifs. L’antinomie entre les éléments stables et éphémères est soulignée de manière particulièrement poétique par les sculptures des fontaines. Le Fasnachtsbrunnen (1977) témoigne avec maestria de la capacité de Tinguely à soustraire momentanément à la pesanteur les jets d’eau et les fontaines, et de les utiliser pour dessiner des formes dans l’air. Chaque sculpture aquatique a sa propre identité, un rythme et une signature graphique propres. Ensemble, elles donnent lieu à une
« Wassermusik » teintée de théâtre et de parodie, qui se cristallise en hiver pour donner de grandioses sculptures de glace.
Les sculptures de Tinguely s’adressent à l’observateur à de multiples niveaux. Elles sollicitent simultanément plusieurs sens : la vue, l’ouïe, le toucher et parfois même aussi l’odorat. Les quatre machines sonores (1978-1985) constituent l’une des séries d’oeuvres d’art les plus protéiformes et emblématiques ; deux de ces gigantesques sculptures complexes sont exposées au Musée Tinguely : Méta-Harmonie II (1979), prêt de la Fondation Emanuel Hoffmann, et Fatamorgana Méta-Harmonie IV (1985), qui fait partie de la collection du Musée. La Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia (1987) est également assimilée à la série des grandes sculptures aux effets acoustiques.
Elle est par ailleurs la seule de ces imposantes installations à être accessible au visiteur. Comme dans le film Les temps modernes de Charlie Chaplin, l’homme y devient partie ou produit de la machine et s’égare dans un labyrinthe mécanique composé d’engrenages. Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia est une oeuvre théâtrale complexe qui met en lumière le penchant de Tinguely pour la performance artistique.
Tinguely avait de nombreuses passions et en vouait une particulière aux sports automobiles. Toute sa vie, il s’est passionné pour la fascination et la peur que ces sports suscitent, la relation marquée du sceau de la perfection entre l’homme et la machine, mais également le danger sous-jacent lié aux accidents, au chaos et à la mort pouvant survenir au prochain tournant. Son amitié avec le coureur automobile Jo Siffert lui a permis de se rapprocher de cet objet de fascination. Des années durant, son agenda personnel était programmé en fonction des courses de Formule-1, qui l’ont amené jusqu’au Japon ou en Afrique du Sud. Il était donc évident qu’il essaierait de restituer ces émotions dans son art. Le vaste engrenage de Klamauk (1979), qui dégage de la fumée en se traînant lentement, est à l’opposé du dynamisme de la voiture de course.
Tinguely est l’un des artistes les plus radicaux et les plus subversifs du XXe siècle. Nombreuses sont les questions existentielles que soulèvent ses oeuvres : la relation homme-machine, le travail collectif, la beauté et l’inutilité du mouvement, la sonorité, le bruit et la musique, les ombres chinoises, la légèreté et la lourdeur, la dissolution et le vide, les éléments et la remise en question du rôle de l’auteur, de l’observateur et de l’oeuvre d’art elle-même. C’est dans cette combinaison de légèreté, d’humour, d’ironie et de parodie que résident les principales qualités des oeuvres de Tinguely, lesquelles vont du dadaïsme inspiré par Duchamp à l’exubérance baroque, en passant par les abstractions géométriques et le cinétisme.
Catalogue
Le catalogue »Tinguely@Tinguely« présente l’intégralité des sculptures, ainsi qu’un choix important de dessins et lettres-dessins. Il comprend également une biographie détaillée, un texte sur les actions et performances auxquelles Tinguely a participé, une étude sur les travaux de restauration des sculptures machines menés au Musée et un répertoire précis de documents et publications. Ce catalogue sera désormais l’ouvrage de référence pour tous les amateurs de Tinguely et de l’avant-garde européenne des années 1950–1960. Edition Kehrer, 552 pages, plus de 900 images, 58 CHF Edition française (en janvier 2013) ISBN 978-3-9523990-3-3 / Edition anglaise ISBN 978-3-9523990-4-0 /Edition allemande ISBN 978-3-9523990-2-6 Pour petits et adultes à voir absolument Images et texte courtoisie musée Tinguely
Annette Messager, Continents Noirs au MAMCS commissaire : Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice du patrimoine, Directrice des Musées de la Ville de Strasbourg Annette Messager - Le Miroir aux Alouettes2010 courtesy Marian Goodman NY Un artiste doit-il être humain ?
Telle est la question en tête de la préface du livre d’artiste (éditions Xavier Barral) qui accompagne cette exposition et édité pour l’occasion. Norman Spinrad, auteur de science fiction, choisi par Annette Messager parle de « neotoma et l’oiseau jardinier »
Pour des raisons qui ne semblent pas motivées par le besoin de se nourrir, le neotoma accumule des petits bouts de détritus pris au hasard, capsules de bouteilles, paquets de cigarettes vides, morceaux de verre brisé, fragments de journaux, il les entrepose tel un « trésor » dans son terrier. Les oiseaux jardiniers, comme le rongeur, rassemblent eux aussi des objets sur le sol des forêts. Cailloux colorés, plumes, fruits, fleurs, ne sont pas considérés, comme, par l’œil humain, comme des détritus.
L’oiseau dispose dans une esthétique pensée et consacre son temps à arranger ses acquisitions, dans quelques assemblages différents, dont chacun sera une création unique. Son œuvre achevée il entame sa parade nuptial pour attirer la femelle.
Annette Messager, femme procède ainsi, picore dans la sphère de la grande culture et de la culture populaire, même pornographique, les comtes, les comics, les dessins d’enfants, les photographies, les animaux et les oiseaux empaillés, les mots, dans l’environnement humain.
Elle déploie dans sa palette artistique, tout ce qui a attiré son œil, qui est resté dans sa mémoire, son subconscient et le restitue en un schéma délibéré, afin de produire des effets et des réflexions sur la conscience de l’observateur. Annette Messager Désir 2009 Courtesy Marian Goodmann NY
C’est un hôte étrange, un pantin géant, blanc, gonflé par l’action d’une soufflerie, qui accueille le visiteur à l’abord du musée, ballotté, animé de mouvements convulsifs et déstructurés, il se cogne aux murs, comme emprisonné. A l’étonnement amusé de sa découverte, succède bientôt un sentiments diffus de malaise, au spectacle des combats dérisoires de cet avatar d’un héros kafkaïen. Le ton est donné. Annette Messager Jalousie /Love 2010 Courtesy Marian Goodmann Collec. de l'artiste
Le parcours de l’exposition s’organise en plusieurs séquences, à la manière d’un récit dont la tension dramatique s’intensifie au fil de la progression du spectateur. Il s’ouvre sur Motion-Emotion, 2011-2012, grande installation animée présentée lors de la Triennale de Paris. Elle est composée pour l’essentiel d’un ensemble de vêtements, ainsi que de déchets de plastique et de pantins suspendus, gonflés et animés par le souffle d’une batterie de ventilateurs. Ce modeste dispositif donne vie à une étrange sarabande chamarrée, joyeuse et grinçante à la fois, où il est question de sensibilité féminine désorientée, d’insoutenable légèreté de l’être ; l’inquiétude dégagée par l’œuvre est allégée par l’envoûtement de la chorégraphie et par quelques clins d’œil à la robe soulevée de Marilyn, dans
« 7 ans de réflexion » ou à la farce ubuesque de Jarry.
Depuis une dizaine d’années déjà, l’œuvre d’Annette Messager est envahie d’obsessions de plus en plus inquiétantes et de tensions existentielles qui cèdent progressivement le pas à l’humour léger et joueur avec lequel elle touchait depuis ses débuts aux réalités les plus graves. Avec l’exposition Continents noirs, cette tendance s’affirme plus encore, et l’on se trouve entraîné dans un étrange voyage, à la découverte d’un univers de science-fiction, un monde entièrement noir, où l’on découvre deux grandes installations fortement théâtralisées, ponctuées d’œuvres de format plus modeste : des mots écrits en filets, tels Chance, Désir, ou Jalousie, dont la puissance des sentiments qu’ils suggèrent résonnent dans leur texture matérielle qu’elle met en regard avec le Miroir aux Alouettes; un ensemble de dessins animés de mots, coulures et silhouettes noires évoquent un grouillement fantasmagorique ; quelques objets sculpturaux qui travestissent dans un esprit de jeu et de dérision le quotidien le plus banal, pour mieux l’épingler, l’Opération des peluches et son mètre ruban, Les 7 balais, recouverts de loups noirs, masques qui se trouvent en face de la Mariée, (Just Married) faite d’une robe en voile et d’un balai. « Du balai » dit-elle en riant, puis elle continue, le continent noir n’est-il désigné par Freud, comme le sexe de la femme ?
Annette Messager La Petite Ballerine 2011 collection privée
La Petite Ballerine, même le tutu de son passé de danseuse est noir, c’est le pantin du ventiloque qui y git sous son masque rouge. Plus loin avec le même tutu noir, il est accroché dans le dos de sa mère noire, heureux sans son masque rouge.
Il y a aussi Mickey chevauché par une souris, (Mickey chevauche une souris) lardé par des instruments, comme si les picadors lui avaient fait un sort. On fait on ne sait pas qui chevauche l’autre.
L’œuvre éponyme, Continents noirs, nous fait pénétrer dans un monde pétrifié et carbonisé, un univers urbain d’après la catastrophe, éruption volcanique ou explosion nucléaire, dont les résidus miniaturisés flottent au dessus de nos têtes, agglutinés en des sortes d’îlots volants, lointainement inspirée de Swift dans les Voyages de Gulliver. Au sein de ce monde à l’envers, trois ampoules, en un balancement régulier, rythment l’inéluctable du temps ; elles dessinent sur les murs des ombres menaçantes, dont les contours indécis, transformant ces conglomérats volants en monstres dont les silhouettes évoquent le monde animal ou minéral, suscitent stupeur et effroi. Annette Messager Sans légende 2012 courtesy Marian Goodman NY collec. de l'artiste
La vaste installation Sans légende nous projette à nouveau dans un monde carbonisé de vestiges miniaturisés, disposés cette fois au sol : réalisés dans un matériau noir et mat, des formes géométriques simples et énigmatiques, des fragments architecturaux, des objets ordinaires, des jouets à l’abandon viennent envahir, étouffer des fragments de globe terrestre en textile, qui peinent à se gonfler, en un mouvement de respiration entravé.
Dans une ambiance évoquant celle de Metropolis, l’ombre projetée d’une grande horloge égrène dérisoirement le temps sur cet univers figé. Mais la gravité de ce spectacle et les terreurs qu’il suggère sont mises à distance, comme exorcisées par l’humour dont l’artiste anime ces gros jouets échoués du monde de l’enfance avec l’esprit de jeu et la poésie tendre et grinçante qui lui sont familières.
L’exposition se clôt sur une image mélancolique, le mouvement d’une vague faite d’un film plastique transparent qui vient recouvrir, comme un voile léger, les résidus d’un monde disparu, évoquant la plage de Berck de sa jeunesse.
Les grandes installations conceptuelles occupent quelques salles du rez de chaussée du MAMCS jusqu’au 3 février 2013
Annette Messager Chance 2011 courtsey Marian Goodman NY collec. de l'artiste
visites commentées en français les jeudis à 12 h 30 les dimanches à 11 h visites commentées en allemand les samedis à 11 h ( 20/10-24/11-8/12-26/1/13) Une heure une oeuvre le 7 décembre Chance, 2011 ou la place des mots dans l’oeuvre d’Annette Messager Le temps d’une rencontre Le vendredi 18 janvier 12 h 30 Parcours de l’exposition en compagnie d’Annette Messager photos et vidéo de l’auteur courtesy MAMCS
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Camille Corot, Frau mit Perle, ca. 1868-70, Öl auf Leinwand, 70 x 55 cm, Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz
Dans l’esprit de la superbe exposition consacrée à Eugène Delacroix en 2003, la Kunsthalle de Karlsruhe continue à rendre hommage aux artistes français avec l’un des plus célèbres d’entre eux : Camille Corot (1796-1875). Avec quelque 180 tableaux, dessins et estampes, cette grande exposition de l’automne offre un panorama complet de l’oeuvre de l’artiste : des esquisses lumineuses réalisées en plein air aux paysages lyriques et aux oeuvres décoratives de grand format, des portraits subtils aux figures de fantaisie énigmatiques. Tous les aspects de la production de l’un des plus grands peintres français du XIXe siècle sont évoqués et les plus belles oeuvres du « père Corot » se sont ainsi donné rendez-vous à 80 km de Strasbourg. Le fond de la Kunsthalle est complété par de nombreux prêts prestigieux effectués notamment par les musées français, dont le Louvre, mais aussi et surtout par des musées et collections privées américaines et internationales, dont le Metropolitan de New York, la National Gallery de Londres ou les Offices de
Florence.
Camille Corot, Souvenirs de Mortefontaine, 1864, Öl auf Leinwand, 65 x 89 Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz
L’exposition de la Kunsthalle entend souligner la personnalité exceptionnelle de Corot, oscillant entre tradition et avant-gardisme. En constant décalage par rapport aux courants traditionnels, très indépendant et puissamment influent sur ses contemporains, son apport à l’art du XIXe siècle est fondamental. D’abord réaliste avant les autres, mais dans la tradition des paysages classiques à la française du XVIIe siècle, il se dirige ensuite vers un style imprégné, petit à petit, d’une nostalgie toute personnelle baignée de séduction lyrique.
Outre les paysages peints à l’occasion de ses nombreux voyages dans l’Hexagone et en Italie, Corot fit de nombreux portraits d’amis et de membres de sa famille, ainsi que des représentations de figures de fantaisie inspirées d’oeuvres de la Renaissance ou du XVIIe siècle. L’un des points forts de l’exposition consiste en la présentation de tableaux rarement visibles : les oeuvres décoratives de grand format réalisées par Corot pour agrémenter des intérieurs, ainsi que divers dessins et estampes qui mettent en évidence la modernité et l’originalité de cet artiste aux multiples facettes.
Camille Corot, Marie-Louise-Laure Sennegon, nièce de l'artiste 1831, Paris, Musée du Louvre. Maurice Robert, 1857, Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz
Pour mieux inscrire Camille Corot dans l’histoire de l’art et souligner l’apport essentiel et
incontournable de sa création, l’exposition présente également des tableaux de maîtres de la grande tradition française (Nicolas Poussin, Claude Lorrain, Antoine Watteau), des contemporains et prédécesseurs immédiats (Pierre-Henri de Valenciennes, Achille-Etna Michallon, Jean-Victor Bertin), ainsi que des artistes de la génération suivante (Camille Pissarro, Paul Cézanne, Odilon Redon).
Corot a sans cesse renouvelé ses sources d’inspiration : son oeuvre est exceptionnelle en ce
qu’elle est indissociable du goût de l’artiste pour la musique et la littérature. L’exposition rendra compte de l’intérêt de Corot pour le théâtre et les concerts durant ses séjours parisiens, ainsi que de sa profonde affinité pour les variations et paraphrases picturales inspirées de thèmes musicaux.
Cet aspect sera abordé plus particulièrement par un essai du catalogue et diverses manifestations annexes de l’exposition (écoutes musicales dans les salles et concerts). De même, l’exposition revient sur les rapports du peintre avec la littérature : on sait aujourd’hui que Corot lisait beaucoup et entretenait des relations personnelles avec plusieurs poètes et écrivains de son temps, notamment avec son grand admirateur Charles Baudelaire, poète et merveilleux critique d’art qui disait, à juste titre :
« À la tête de l’école moderne du paysage, se place M. Corot »…
Commissariat
Le commissariat de l’exposition est placé sous la direction de Dorit Schäfer, directrice du Cabinet des estampes de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, et de Margret Stuffmann, ancienne directrice des collections graphiques du Städel Museum, Francfort. Assistance : Maike Hohn.
Catalogue
Un catalogue en allemand avec des textes rédigés par les meilleurs spécialistes de Corot, dont Arlette Sérullaz, Michael Clarke et Margret Stuffmann, est publié à l’occasion de l’exposition.
Junge Kunsthalle Bonjour, Monsieur Corot! Erlebnisräume für Kinder in der Jungen Kunsthalle. Im Atelier des Malers.
Exposition pour le jeune public à la « Junge Kunsthalle » Une exposition parallèle intitulée Bonjour, Monsieur Corot ! En visite chez un grand peintre, est présentée au « musée des jeunes » afin de souligner les rapports entre l’oeuvre et la vie de Corot. Plusieurs salles spécialement aménagées recréent l’atmosphère des intérieurs du XIXe siècle et de l’atelier de l’artiste. Les jeunes visiteurs ont d’autre part la possibilité de se livrer à diverses activités pratiques, notamment en rapport avec le monde du théâtre.
PASS TGV + Exposition Camille Corot à Karlsruhe A l’occasion de cette manifestation exceptionnelle, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, l’Office de Tourisme de Karlsruhe et Alleo GmbH (une entreprise commune DB-SNCF), se sont associés pour proposer une offre exclusive réservée aux visiteurs de l’exposition : un PASS TGV + Expo Corot. Ce Pass permet aux visiteurs de bénéficier d’une réduction de 50% sur leur voyage pour Karlsruhe avec relation directe TGV à partir de nombreuses gares françaises (Paris, Strasbourg, Mulhouse, Lyon Part-Dieu, Avignon, Belfort – Montbéliard, Aix-en Provence et Marseille), une entrée au musée à tarif réduit et de nombreux avantages partenaires. L’offre est disponible dans les gares et boutiques SNCF ou par téléphone au 36.35.
tram devant la gare S1 et S11 direction Neureut arrêt Herrenstrasse
visites guidées en français publiques les samedis et dimanches à 14h30 Tarif : 2 €
Heures d’ouverture Mardi, mercredi et vendredi 10h à 18h Jeudi 10h à 21h
Samedi, dimanche et jours fériés 11h à 18h
photos courtesy Kunsthalle Karlsruhe
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C’est 15 ans de production artistique, de Philippe Pasqua (le neveu) dont on peut mesurer la cohérence que nous présente la Fondation Fernet Branca, pour inaugurer la création de la Fondation et ceci jusqu’au 9 décembre 2012.
Philippe Pasqua - autoportrait 2009 huile sur toile 300x 200 - collection Galerie RX
Pour ressentir une véritable émotion, il faut être confronté à son travail, une cinquantaine de pièces organisées dans un parcours chronologique et thématique à la fois, PP travaille sur des séries, il peint des modèles récurrents, qu’il accompagne sur pratiquement 10 ans et sur lesquels il va revenir, il ne reprend pas forcément des motifs, mais reprend des thématiques.
Dans l’univers « Pasqualien » la vie, la mort, la vanité sont partie prenante dans sa peinture. Philippe Pasqua Vaudou 1997 technique mixte et huite sur toile collection Galerie RX
La commissaire invitée, Florence Guinneau-Joie, nous montre la force d’une œuvre singulière d’une rare intensité, dans la lecture de cette œuvre chronologique et thématique, où l’artiste use de parti pris esthétique efficace. Dès le départ il peint sur des grands formats, le traitement de la chair qui est très particulier, qu’il fait vibrer, il créé d’énormes tensions entre l’ombre, la lumière et la couleur, C’est un grand coloriste, qui donne vie à ses personnages à travers la couleur..
Une musique spéciale a été créée par Jean Claude André et jouée en guise de l’ouverture du vernissage dont le titre est tout simplement : improvisation « Ombres sombres, ombres claires et Métamorphe », Philippe Pasqua Bloc collection galerie RX
Sa peinture est à son image, puissante, colorée, appuyée, nerveuve et expressive naviguant entre Bacon et Freud.
Il peint la chair sans complaisance, avec ses griffures et ses blessures. Des visages en gros plan à l’aspect torturé, des femmes nues ou en petite tenue, mais aussi son autoportrait.
Le peintre est obsédé par la représentation du corps humain, en particulier d’êtres « hors normes » ou « marginaux » soit des aveugles, des travestis, des trisomiques, mais aussi des enfants, des nouveaux nés, des femmes enceintes, des rituels vaudous, des oeuvres qui montrent des opérations dans des blocs opératoires. Ces cris du corps, transcendé, traumatisé, vivant, contrefait, métamorphosé.
Une quête profonde vers la présence vitale, avec tous les accidents que l’on peut rencontrer dans la vie d’un individu, le but étant de rendre compte de la force et de la vitalité de l’être, la vulnérabilité de l’être dans toute sa fugacité. C’est une oeuvre singulière, dans laquelle, il désigne le singulier, l’enfoui, montrant une quête obsessionnelle
de la vie. Philippe Pasqua Bloc1 2000-2001 Collection Galerie RX
Le fondateur du mouvement les nouveaux réalistes, Pierre Restany, (2002)disait de la peinture de Philippe Pasqua, qu’ « elle était belle, non comme des Madones, dignes des canons de la Renaissance, mais parce qu’elle retranscrivait la vie, avec ses imprévus, ses contrastes, ses contradictions, et aussi l’affirmation de soi dans son contraire, qu’est la mort, la décadence, le mal par rapport au meilleur. »
Dans les années quatre vingt dix, c’est un survivant de la peinture en France, en compagnie d’une dizaine d’artistes. Il n’a jamais arrêté et continue aujourd’hui, alors que la peinture reprend toute sa force dans la création actuelle. Il est dans les collections nationales et internationales, seul les institutionnels font encore défaut, et n’est que rarement montré au grand public. Enfin on peut voir et se pénétrer de son œuvre sur les cimaises de la Fondation Fernet Branca de St Louis.
Philippe Pasqua - les enfants
Visites guidées sur demande.
Photos courtésie de l’artiste.
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