Marcel Imsand et la Fondation Gianadda

« L’alchimie qui se passe entre deux êtres n’appartient pas forcément à l’ordre des sens. C’est un climat qui naît de confiances réciproques et instantanées. (…) Sans cette alchimie, il n’y a pas de bon portrait. » (Confidences, 2006) Marcel Imsand

Calvignac, 1985 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Tout commence avec Auguste Rodin. Mis au défi par
Léonard Gianadda, Marcel Imsand présente sa première exposition personnelle à la Fondation en 1985.
Il enchaîne en interprétant, avec son regard, les sculptures de Giacometti, exposées en 1986. Des liens étroits se tissent. Marcel Imsand devient un familier des lieux, croque les moments forts des vernissages et des concerts, fixe pour la postérité les artistes qui défilent à Martigny et, surtout, capte une atmosphère, une ambiance. Devant son objectif, les Anne-Sophie Mutter, Isaac Stern, Barbara Hendricks, ou Teresa Berganza traversent les jardins et le parc de sculptures sur un petit nuage ; ils font vibrer les milliers de spectateurs venus les applaudir à la Fondation.

Concert d’Anne-Sophie Mutter à la Fondation Pierre Gianadda, 5 septembre 1986 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Et, à chaque fois, Marcel offre à son ami Léonard une série de tirages si caractéristiques dont il a le secret et qu’il réalise dans la pleine maîtrise de son art.
En 1996, le photographe, a de nouveau les honneurs des cimaises de la Fondation.
Pour les grands anniversaires de la Fondation, Marcel Imsand offre à Léonard et Annette ce qu’il pouvait donner de meilleur. Il commence, pour les vingt-cinq ans, avec la série originale des photographies de Luigi le berger ; il poursuit, pour les trente ans, avec les originaux des reportages effectués durant trois décennies sur leur ami commun, Maurice Béjart.
En souvenir d’Annette, Marcel remet à Léonard une collection qui reflète les préoccupations d’une vie d’artiste et qui est constituée de quatre séries : Paysages, Portraits, Artistes, Les vieux amis.
Au total, plus de 500 chefs-d’oeuvre ont trouvé le chemin de la Fondation Pierre Gianadda ; les plus représentatifs y sont  présentés et mis en scène.
L’EXPOSITION EST ORGANISÉE AUTOUR DES GRANDES COLLECTIONS OFFERTES :
vue d’ensemble de l’exposition Marcel Imsand

En rouge, les séries offertes en 2003 :
1.  Luigi le berger (1989-1991) 87 photographies en 2003, dont 50 photos exposées ;
2. Maurice Béjart (1975-1995), 63 photographies en 2009 ;
dans la salle Franck
3. Giacometti (1984-1986), 56 photographies en 2011 ;
En blanc avec des tirages numériques
4. Reportages sur les vernissages et les concerts (1982-1992), 100 photographies données
au fur et à mesure des événements ;
En vert, les photographies offertes à Léonard Gianadda en souvenir de son épouse Anette décédée en 2011.
5. Collection personnelle (1960-2000), quatre séries remises en 2011-2012.
L’ensemble constitue un témoignage d’une amitié indéfectible  de 30 ans, et surtout, un condensé d’une oeuvre artistique de premier plan.
LE COMMISSARIAT de l’exposition est assuré par Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti.
Marcel Imsand Lénoard Gianadda et les commissaires

LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION Marcel Imsand et la Fondation Pierre Gianadda reproduit les
photographies exposées. Egalement disponibles : Luigi le Berger et Maurice Béjart. Prix de vente
CHF 45.– (env. € 37.50.–).
LA VIE ET SES SURPRISES
Entre Marcel Imsand et Léonard Gianadda, c’est une longue histoire. Une histoire jalonnée de rencontres amicales, de nombreuses lettres, dont on peut en voir quelques unes dans la salle Frank, et évidemment de photographies.
On connaît avant tout le photographe vaudois pour ses célèbres portraits de
Paul et Clémence, Les Dailles© Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Paul et Clémence (1982), Luigi le berger (1991), Les Frères (1996), mais également pour ses longues amitiés avec Barbara, Maurice Béjart ou Jorg Donn, pour les « Instantanés » publiés dans la Feuille d’Avis de Lausanne, puis dans le Sillon Romand ; sans oublier ses collaborations avec le C.I.O., le Grand Théâtre de Genève ou le Théâtre de Beaulieu.
Fils d’un ouvrier socialiste et d’une couturière habitant Broc, un petit village de Gruyère, rien ne prédestinait Marcel Imsand à embrasser une carrière de photographe. A quinze ans, désireux de voler de ses propres ailes, il entre dans la vie professionnelle comme livreur de pain à Lausanne.
Puis, après un début d’apprentissage de pâtissier à Vevey, il s’oriente finalement vers la mécanique de précision et part pour Neuchâtel. C’est là qu’il découvre la joie de voir apparaître une photo dans le bac du révélateur. Quinze ans plus tard, Marcel sait qu’il désire vivre de la photographie.
Couvent de Géronde © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Léonard Gianadda, lui, est connu pour ses nombreuses constructions à Martigny, mais surtout pour la célèbre Fondation Pierre Gianadda, ouverte en 1978, en souvenir d’un frère trop tôt disparu. Une fondation visitée par des centaines de milliers de personnes chaque année : pour ses expositions et ses concerts prestigieux, son parc de sculptures unique en Suisse, son musée de l’automobile.
Fils d’un entrepreneur italien, petit-fils d’un émigré piémontais, qui aurait pu imaginer que Léonard Gianadda serait un jour un mécène et un entrepreneur culturel disposant d’un réseau de relations et de contacts envié par tous les responsables de musées ?
Curieusement, c’est lorsque la carrière photographique de l’un s’arrête que celle de l’autre prend son envol. A la fin des années 1950, après huit années de reportages passionnants, Léonard laisse de côté ses appareils photo et investit toute son énergie dans son métier d’ingénieur et d’architecte. A l’inverse, en 1964, Marcel démissionne de son poste de chef d’atelier dans une usine de moteurs de camions pour s’adonner entièrement à la photographie, un pari fou pour un jeune père de famille. Comme s’il suffisait souvent d’oser un grand pas pour que tout se mette en marche, et que l’impensable devienne réalité.
MARCEL, ARTISAN DU NOIR ET BLANC
Secondé par sa femme Mylène, Marcel peut enfin s’adonner à une passion qui occupait
auparavant ses nuits et ses week-ends. Très rapidement, osant s’aventurer dans les coulisses du Théâtre de Beaulieu, il réussit à tirer le portrait de grands artistes de passage (Rubinstein, Brassens, Brel, Barbara, Béjart…). Son audace, mais également les hasards de la vie lui ouvrent peu à peu des portes : il trouve un atelier, Rue de l’Ale 9 à Lausanne, publie un premier livre, Lausanne 1000, décroche un contrat avec La Feuille d’Avis de Lausanne pour publier chaque jour un instantané, devient le photographe officiel du Grand Théâtre de Genève. Dans les années 1970, sa carrière photographique est en plein essor : il est le photographe attitré de l’Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud en douze volumes, il expose dans des galeries et publie des livres qui font sa renommée.
Maurice Béjart, Lausanne© Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

RENCONTRE
En février 1982, Marcel Imsand expose à Lausanne les tirages de Paul et Clémence. Série
photographique marquante, il y dévoile une profonde amitié tissée durant douze ans avec deux personnes âgées qui vivent retirées dans une ferme vaudoise, aux Dailles. Un livre paraît en décembre. Le succès est tel que l’ouvrage doit déjà être réédité en janvier 1983.
Si quelques images de reportage indiquent la présence de Marcel à la Fondation Pierre Gianadda en septembre 1983, à l’occasion d’un concert de la pianiste Brigitte Meyer, ce n’est qu’en novembre que la véritable rencontre entre Léonard et Marcel a lieu, lors d’un repas chez un ami commun.
Marcel Imsand et Léonard Gianadda, 1989 © France Vauthey Brun, Fondation Pierre Gianadda

Entre les deux hommes, le courant ne passe pas d’emblée. Seraient-ils de caractères trop
différents pour réussir à s’apprécier ? Et pourtant, quelques mois plus tard, Léonard Gianadda demande à Marcel Imsand de photographier les oeuvres présentées à Martigny dans l’exposition Rodin, afin d’en tirer des posters et des cartes postales. Marcel relève le défi avec brio. Le succès de la manifestation donne à la Fondation sa stature internationale et les cartes de Marcel sont dans toutes les mains.
Cette réussite encourage sans doute Léonard à programmer, avec les oeuvres de Marcel Imsand, la première exposition de photographies à la Fondation Pierre Gianadda. Du 7 novembre au 15 décembre 1985, l’artiste présente plus de cent oeuvres en noir-blanc. Le public est au rendez-vous et l’accueil de la presse est enthousiaste, à l’exemple de la Gazette de Lausanne qui note le 16 novembre :
Romont 1978 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

« A travers ces nombreuses photographies se révèle une fois de plus la magie Imsand, cette mystérieuse et inimitable touche qui fait que l’on reconnaît son style, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi. C’est une mélange de poésie intimiste, de pudeur tendre, de sensibilité esthétique raffinée ».
A partir de cet instant, les deux hommes vont collaborer régulièrement. Entre eux s’établit un lien de confiance nourri par une admiration mutuelle. Leur sensibilité, leur curiosité, leur soif de rencontres et de partage sont finalement à l’unisson et constituent autant de portes ouvertes sur un monde où les miracles ne sont pas exclus.
Vernissage de l’exposition Toulouse-Lautrec à la Fondation Pierre Gianadda, 16 mai 1987 © Marcel Imsand, Fondation Pierre Gianadda

Avec son Leica, discrètement, Marcel suit plusieurs fois par année les vernissages et concerts de la Fondation Pierre Gianadda, sans oublier les soupers d’après-concert. Il en rapporte des photographies de qualité et les transmet au fur et à mesure à Léonard. C’est ainsi qu’une collection de tirages originaux prend corps et s’étoffe au fil des années. On y retrouve le vernissage Alberto Giacometti, les concerts d’Anne-Sophie Mutter et Barbara Hendricks en 1986, la prestation des danseuses du Moulin-Rouge de Paris à l’occasion du vernissage de Toulouse-Lautrec, la venue de Yehudi Menuhin et de Teresa Berganza en 1987, la présence d’Isaac Stern en 1988, pendant Les Trésors du Musée de São Paulo… Des moments inoubliables sont interprétés par un des plus grands photographes suisses. Au-delà de l’aspect documentaire de ces clichés, c’est la force des moments partagés, des émotions vécues qui est transmise, restituée dans les tirages de Marcel :
Salle Louis et Evelyn Franck Fondation Pierre Gianadda Alberto Giacometti Marcel Imsand

« La grâce est un déclic. Comme si tu allumais une allumette, il y a une lumière.
Donc quelque chose s’allume en toi, tu es ému, tu es touché, tu es bouleversé. C’est un moment bref et il faut être conscient qu’il ne dure pas. Ce sont des instants d’étincelles […] Tant de rencontres ont été belles » confie-t-il à sa fille Marie-José.
En novembre 1996, dix ans après la première exposition, la Fondation met à nouveau à l’affiche des oeuvres de Marcel Imsand. Quatre séries de photographies, fruit d’un travail de plusieurs années, se déploient autour du temple gallo-romain : Les Frères, Luigi le berger, la vie dans les couvents, Maurice Béjart en création.
« Ce sont des années de travail qui m’ont permis d’arriver à cela, dit alors Marcel Imsand à Philippe Dubath du Matin, et je constate en regardant ces photos que ce travail n’était pas vain. Parce que je me retrouve totalement dans ces sujets, parce que dans ces photos, oui, il y a ma foi à moi. Je la montre comme je la ressens. »
Luigi le berger, © sur la route, 1990 Marcel Imsand Fondation Pierre Gianadda

La plupart des tirages exposés intègreront la collection de la Fondation Pierre Gianadda : Luigi le berger (résultat d’une des plus belles aventures du photographe), en 2003 ; Maurice Béjart en 2008 ; puis, en 2011 et 2012, la collection Giacometti, les négatifs de tous les vernissages et concerts suivis à Martigny, ainsi que quatre séries de portraits et de paysages. Au final, ces donations successives représentent un ensemble fort et cohérent de plus de cinq cents photographies, témoignage d’une amitié indéfectible et, surtout, condensé d’une oeuvre artistique de premier plan.
« Il est troublant, l’amour que ce paysage inspire, mais il faut aller plus loin. Pouvoir le partager ! C’est à cela qu’on rêve. » (Confidences, 2006)
Partager une émotion, un instant, un regard… voilà un des mots-clés de Marcel, mais également de Léonard, pour qui il était devenu évident qu’une large sélection de cette grande collection photographique devait être montrée au public. Ce sera chose faite dès le 7 décembre prochain.
Présentées deux fois aux côtés d’autres artistes, en 1985 et 1996, les oeuvres de Marcel Imsand occupent cette fois-ci toutes les cimaises de la Fondation, comme si le moment était enfin venu de dévoiler à tous une fidélité, une générosité et une amitié réciproques qui durent depuis trente ans.
Sophia Cantinotti
Jean-Henry Papilloud
Commissaires de l’exposition

FONDATION PIERRE GIANADDA
Rue du Forum 59
1920 Martigny, Suisse
RENSEIGNEMENTS
Tel : + 41 27 722 39 78
Fax : + 41 27 722 52 85
Contact : info@gianadda.ch
site : www.gianadda.ch
HORAIRES DE L’EXPOSITION
Tous les jours : 10h à 18h
à l’invitation de la Fondation Gianadda, texte et photos courtoisie de la Fondation
+ 3 photos de l’auteur

Ça vous regarde

En 2013, le Frac Alsace fête ses trente années d’activité et met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien.

Bernard Calet, Constructions mobiles Frac Alsace

 
À cette occasion, La Kunsthalle et le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace ont choisi de s’associer et d’accueillir pendant toute une année universitaire trois oeuvres de la collection du FRAC Alsace.
L’exposition Ça vous regarde regroupe les œuvres de Bernard Calet, Constructions mobiles, de Gérard Collin-Thiébaut, Distributeur automatique de Carnets d’images et d’Alain Séchas, Le chat bowling.

 
De 2012 à 2013, tout comme les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) de chacune des 22 autres régions de France métropolitaine et de la Réunion, le Frac Alsace fête son 30e anniversaire.
L’action d’un Frac se déploie en priorité dans sa région, et pour cet anniversaire, en parallèle de manifestations collectives des Frac à l’échelle nationale et internationale, le Frac Alsace met à l’honneur les œuvres de sa collection en lançant dès novembre 2012 un programme intitulé Elsass Tour.
Alain Séchas le Chat Bowling collection FRAC Alsace

Pensé comme une tournée artistique fédératrice, allant à la rencontre des publics, ce programme propose pendant 14 mois plus de 30 expositions et rendez-vous artistiques sur l’ensemble du territoire alsacien. Elsass Tour permettra ainsi d’embrasser la diversité et la richesse de l’art contemporain : un art vivant, dont la recherche esthétique reflète l’engagement dans le monde d’aujourd’hui. Mais Elsass Tour, c’est aussi une dynamique d’engagement et de partage de valeurs avec plus de 30 acteurs culturels régionaux, appartenant au milieu universitaire et scolaire (lycées, collèges, écoles), au milieu associatif et autres bibliothèques, médiathèques, centres culturels et musées. Car tous réunis, le Frac Alsace et ses partenaires mutualisent la totalité des circuits d’enseignement, de production et de diffusion de l’art contemporain en Alsace.
Alain Sechas Le chat Bowling

Elsass Tour est une ambitieuse mise en partage de la collection et des savoir-faire du Frac Alsace en même temps que l’affirmation de son lien au territoire, pour célébrer 30 années de soutien aux artistes, 30 années de circulation des œuvres et 30 années de proximité avec les publics. Que soient ici remerciés les soutiens institutionnels du Frac, ces acteurs culturels partenaires, ainsi que toutes leurs équipes impliquées dans la mise en œuvre de l’Elsass Tour.
 
Elsass Tour

 
En octobre 2013, en prolongement de ce projet territorial, s’ouvrira Pièces Montrées, vaste projet institutionnel d’exposition conçu à partir de la collection du Frac Alsace, en partenariat avec le Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg (MAMCS), le Musée Historique de la Ville de Haguenau / Chapelle des Annonciades et la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis.
La collection du Frac Alsace comporte environs 1000 oeuvres,provenant de près de 500 artistes, régionaux, nationaux, internationaux. 30 % de cette collection sont présentés dans divers lieux de culture, musées, bibliothèques, médiathèques, écoles, centres d’art….

Il y a trente ans naissaient dans le paysage culturel français les Frac. Les Frac ont été conçus comme un dispositif d’aménagement culturel du territoire visant à multiplier en région les rencontres entre l’art contemporain et la population.
Structures légères et réactives, ils sont une manière efficace et unique d’aller au plus près des publics et de soutenir la création d’aujourd’hui. L’idée force était que ces collections constituées au fil du temps soient nationales, internationales et en mouvement, au service d’une région et dans un esprit de rayonnement sur tout leur territoire : centres d’art, écoles d’art et musées mais surtout établissements scolaires et universitaires, services publics, monuments historiques, hôpitaux, prisons…

Frac Alsace

En 30 ans, les 23 Fonds régionaux d’art contemporain ont acquis plus de 26 000 oeuvres représentant environ 4 200 artistes (dont 56,5% français). Chaque année, l’ensemble de leurs projets (480 en 2010) s’adresse à plus d’un million de personnes.

Avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales qui en assurent elles-mêmes la maîtrise d’ouvrage, les Frac sont engagés dans la réalisation de nouveaux équipements confiés à des architectes de renommée internationale. Le Frac Alsace bénéficie en plus du soutien de la ville de Sélestat.

Les 23 Fonds Régionaux d’art contemporain sont réunis dans une entité « Platform »

autres projets et rendez-vous du FRAC Alsace, dans le cadre de ses 30 ans

Le deuxième rendez-vous des 30 ans se tiendra dans l’ensemble des régions à partir du printemps 2013 et par chapitres successifs. Le trentième anniversaire des Frac leur donne l’opportunité d’affirmer leur présence et leurs missions en régions. A cette occasion, chaque Frac donnera une carte blanche à un créateur qui choisira des oeuvres parmi sa collection et inventera un dispositif original (scénographique ou performatif, matériel ou immatériel) pour les présenter.
Cette invitation témoigne de la volonté des Frac de montrer combien l’artiste est au coeur de leurs activités, de la collection à la production d’oeuvres, en passant par l’exposition, la médiation et la diffusion. Les propositions conçues par les créateurs invités seront montrées dans un premier temps en région.

Dans un second temps, ces propositions seront réunies à l’occasion d’une exposition collective qui constituera le troisième rendez-vous des 30 ans. Cette exposition nationale, la première du genre à associer tous les Frac en un seul site, ouvrira ses portes à Toulouse, au Musée d’Art Moderne et Contemporain / Les Abattoirs, en septembre 2013.

Ce programme sera complété par un projet éditorial consacré aux usages et expérimentations des Frac à partir de leurs collections et donnera lieu à des rencontres publiques autour de l’art contemporain dans les régions.
L’aventure du trentième anniversaire des Frac se poursuivra par des expositions à l’international à partir de 2014, d’abord au Van Abbemuseum Museum à Eindhoven (Pays-Bas), puis en Asie du sud-est.

La programmation des 30 ans des Frac est organisée par les 23 Frac et coordonnée par PLATFORM, Regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain
(32, rue Yves Toudic / 75010 Paris / T. : 01 42 39 48 52 / www.frac-platform.com

 
Texte et photo 1 Frac
autres photos de l’auteur
 

Anne-Sophie Tschiegg à la Chapelle des Annonciades de Haguenau


Pour sa première exposition après rénovation, la Chapelle des Annonciades du musée historique de Haguenau nous a gratifié d’une exposition magnifique de couleurs.
Anne-Sophie Tschiegg, coloriste de talents, nous a émerveillés une fois de plus, en nous montrant toute l’ampleur de son imagination. Des fleurs sur fond de rayures, des gammes, des pluies, des collages, passant avec virtuosité de l’abstraction à la figuration, organique ou végétale , avec poésie, délicatesse et générosité, elle est conforme à sa réputation de dompteuse de la couleur. Un ingénieux cabinet de curiosités montrait les sources de son inspiration, mais aussi son environnement, ses maîtres. Cette fois les 365 ou 366 ciels sur papier de paquets gitanes ont laissé la place à de somptueuses toiles de pluies et d’orages, sur des campagnes magnifiées.


Le lieu empreint de (presque) religiosité se prêtait à merveille, et donnait un cachet tout à fait particulier à ce vernissage. Les discours des diverses personnalités reflétaient l’étroite complicité entre Anne Sophie et Haguenau depuis de très longues années, dans le domaine culturel, en illustrant de sa touche personnelle les affiches et magazines de la ville, petit Lautrec à sa manière.

Avis aux amateurs, les toiles ont eu un grand succès, fleurs ou paysages de pluies, il n’y en aura pas pour tout le monde………
Après son exposition à l’espace Beaurepaire à Paris, son exposition à la Galerie Hagen à Offenbourg, à Brumath, à Art Karlsruhe galerie Vayhinger, (ne manquez pas la photo d’Anne-So), sa participation à la nuit blanche de Paris, son exposition au musée des Beaux Arts de Mulhouse, elle repart vers d’autres projets, munie de sa palette et de ses pinceaux magiques.


du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h
www.wille-haguenau.fr  03 88 90 29 39
jusqu’au 20 janvier 2013

photos de l’auteur

zeichnen zeichnen, toujours toujours

Régionale 13
Commissariat : Sandrine Wymann et Sophie Yerly

ZeichnenZeichnen



Une ligne grise. A peine perceptible, vaguement tracee sur un coin de feuille blanche. Elle s’elance timidement, acquiert de l’assurance et s’affirme dans un ton assombri. La voie est libre, la ligne chemine, elle trouve les directions a suivre, les espaces a preserver. Elle connait intimement les regles de l’equilibre et s’enfuit quand une respiration s’impose. Elle s’epaissit, saisit de la noirceur, s’applique a occuper quelques centimetres carres. Son rythme s’accelere. Elle va et vient, tourne et s’enroule autour d’un centre qu’elle evite pour ne pas sombrer. Son corps s’etire et s’emmele, elle ne sait plus trop par ou s’echapper. Elle se repand et se perd, elle n’est presque plus ligne, elle est surface et noire. Une tache noire.

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La Kunsthalle presente une exposition de dessins.
Les artistes de zeichnen zeichnen, toujours toujours
Le bureau du dessin, Pierre Clement, Monika Dillier, Judith Marlen Dobler, Cedric Eisenring, Lena Eriksson, Mireille Gros, Noemie Kukielczynski, Elisa Martin, Marianne Mispelaere, Laetitia Oser, Clement Richem, Emanuel Rossetti, Claudia de la Torre, Tomi Ungerer, Gunter Walter, Ulrike Weiss, Anja Wicki et Shabnam
Zeraati.
Le bureau du dessin cree depuis 2008 des rendez-vous inedits autour des formes multiples du dessin.
Il peut s’agir de projets courts : rencontres, workshops, debats mais aussi d’expositions dans des lieux de differentes natures ou plus recemment d’editions qui engagent la participation d’etudiants de trois des etablissements superieurs d’art du grand Est : L’ESAL (Ecole superieure d’art de Lorraine), L’ENSAN (Ecole nationale superieure d’art de Nancy), l’HEAR (Haute ecole des arts du Rhin).
Mulhouse invite Le bureau du dessin qui presente Places assises, une proposition des professeurs & artistes : Edouard Boyer, Jean-Jacques Dumont, Jean-Claude Luttmann, Etienne Pressager et Alain Simon, invitant 74 etudiants.
La regle du jeu est la suivante : chaque etudiant dispose d’une chaise d’ecole, en bois et metal, proche de la celebre Mullca 510.
Elle delimite son espace.
A chaque chaise, les quatre pieds au sol, sont associes un ou plusieurs dessins qui engagent un dialogue avec celle-ci.

Tomi Ungerer
Ne en 1931, vit et travaille en Irlande.
Vulvodendrum penifloris, 1988
Planche du Portfolio Tomi Ungerers Botanik
« Der Kamasutra der Frösche (Le Kamasutra des Grenouilles), Erzählungen für Erwachsene (Contes pour Adultes), Tomi Ungerer’s Botanik (La Botanique de Tomi Ungerer), des livres qui relevent du pur genre erotique, appartiennent a une veine qui s’est developpee dans les annees quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Elle renvoie a une sexualite joyeuse et innocente et par sa truculence, peut etre qualifiee de rabelaisienne.
Non seulement le monde animal, mais aussi la botanique lui ont donne l’occasion de creer un monde erotique extraordinaire. Les fleurs et les plantes qui en font partie resultent de l’assemblage et de la juxtaposition saugrenus d’organes genitaux humains. Les noms latins fantaisistes, tels Orchis clitoriderecta ou Voluptiphallus autofellator, qu’il a imagines pour cette serie, lui conferent un cote pseudo-scientifique qui renvoie aux herbiers du XVIIIe siecle.
Therese Willer (Tomi Ungerer : Graphic Art, Editions du Rocher, 2011)
Tomi Ungerer

 
les artistes des 3 régions : France, Allemagne, Suisse : Pierre Clément-Monika Dillier-Judith Marlen Dobler-Cedric Eisenring-Lena Eriksson-Mireille Gros-Noémie Kukielczynski-Elisa Martin-Marianne Mispelaëre-Laetitia Oser-Clément Richem-Emanuel Rossetti-Claudia de la Torre -Tomi Ungerer-Günter Walter-Ulrike Weiss-Anja Wicki-Shabnam Zeraati-
Ulrike Weiss
Nee en 1956, vit et travaille Fribourg-en-Brisgau.
Les materiaux legers et flexibles comme le tissu, la gaze, le papier japonais, la feuille plastique, sont a la base du travail d’Ulrike Weiss. Fortement inspiree par les lieux qu’elle habite, l’artiste a ajoute a ces supports des elements issus de ses sejours repetes au Maroc : l’ornement, la combinaison, l’histoire imagee et la repetition geometrique.
Le dessin dans Images croisées intervient comme une partie de l’installation qui joue egalement sur la transparence et la superposition des images.

Images croisées, 2012 Installation, 12 couches de tulle, dessins a l’encre de Chine   Ulrike Weiss Courtesy Ulrike Weiss
Clément Richem
Ne en 1986, vit et travaille a Strasbourg.
Clement Richem s’interroge sur la vie et cherche a en saisir le processus. Tout etre vivant ou element naturel etant le fruit du faconnement de l’histoire, il represente et communique son emerveillement face a cette complexite. Les effets du temps et des aleas sur la matiere sont au coeur de ses preoccupations.

Crayon noir sur papier 220 x150cm Clement Richem 2012, 2011
Mireille Gros
Nee en 1954, vit et travaille a Bale.
Les dessins Pink ink sont issus de deux longs sejours en Chine.
Le Wu Wei, est un concept philosophique traditionnel taoiste qui nomme une maniere de ne pas influer sur le cours du destin… Ici, l’encre rose coule sur le papier de chine yuan et fait naitre un dessin en utilisant le pinceau
et le papier de la maniere la plus minimale possible.
Dans cette serie Mireille Gros ne convoque ni theorie, ni concept, ni idee particuliere. Toutes les idees sont placees au meme niveau, sans preference, afin de privilegier le plus longtemps possible l’ouverture au comportement et au cours des choses.

Pink ink, 2011
Mireille Gros Encre sur papier chinois xuan 4 dessins 144 x 75 cm
Parallèlement à zeichnen zeichnen, toujours toujours, La Kunsthalle s’associe à La Filature pour présenter filmer, immer noch, une sélection de vidéos réalisées par les artistes sélectionnés de la Régionale 13.
filmer, immer noch
Jury video : Emilie George et Emmanuelle Walter
A travers une selection de 18 films courts, 16 artistes donnent un apercu de la scene video allemande, francaise et suisse. Singulieres, leurs propositions tendent vers des champs artistiques tres larges : du plan fixe au travelling, du rythme saccade au mouvement lent, de la narration au zoom sur la matiere, de la bande son au film muet, elles nous emmenent de la construction a la destruction, de l’apparition a l’effacement, du passe au present…
Projection à La Filature, Scene nationale, 20 allee Nathan Katz, Mulhouse
Du mardi au samedi de 11:00 a 18:30
Soirée inaugurale :
Vernissage de zeichnen zeichnen, toujours toujours : jeudi 22 novembre à 18:30 à La Kunsthalle. Suivi d’un Concert performance de I Apologize : jeudi 22 novembre à 20:30 à La Filature – Entrée libre Jean-Luc Verna, Pascal Marius et Gauthier Tassart
et filmer, immer noch, un choix de vidéos : jeudi 22 novembre 20:30 à La Filature
Egalement Du mardi au samedi de 11:00 à 18:30
Dimanche de 14:00 à 18:00 et les soirs de spectacles
Fermé du 24 décembre au 1er janvier
Entrée libre
Jean Luc la Verna

Bustour : dimanche 9 décembre, départ à 10:50 devant la Filature, 20 allée Nathan Katz
11.45 Kunst Raum Riehen \ 13:15 Projektraum M54, Bâle \ 14.15 Ausstellungsraum Klingental, Bâle \ 15.15 Kunsthalle Basel \ 16.30 Retour á Mulhouse, arrivée env. 18.00
Accompagné de Maren Ruben, artiste.
Réservation obligatoire – tarif 20€
Informations complètes sur www.regionale.org
Kunstapéro : jeudis 6 décembre et 10 janvier à 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 € / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
A word for a play : samedi 8 décembre à partir de 15:00
Radio Désir installe son studio d’enregistrement à la Kunsthalle, au programme deux performances :
15:00 Martina Sofie Wildeberger
16:00 Jue Löffelhof
Ciné-club, cycle Citations: : mercredi 12 décembre à 20:30
Fahrenheit 451, film de François Truffaut, 1966 (1h52)
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, la lecture est rigoureusement interdite : elle empêcherait les gens d’être heureux. La brigade des pompiers a pour seule mission de traquer les gens qui possèdent des livres et de réduire ces objets en cendres.
Guy Montag, pompier zélé et citoyen respectueux des institutions, fait la connaissance de Clarisse, une jeune institutrice qui le fait douter de sa fonction. Peu à peu, il est à son tour gagné par l’amour des livres.
En partenariat avec Musées Mulhouse Sud Alsace Amphithéâtre de l’Université de la Fonderie
Entrée libre
Kunstdéjeuner : vendredi 14 décembre à 12:15
Conversation autour d’une oeuvre suivie d’un déjeuner*
En partenariat avec l’Université Populaire
Gratuit, sur réservation
* repas tiré du sac
Concert dessiné Notes selon Notes : jeudi 20 décembre à 20:30
Bearboz (dessin), Markus Buser (mixage), Susanne Gärtner (flûte)
Entrée libre
texte Kunsthalle photo de l’auteur sauf la dernière (Jean Luc d la Verna)
 

st-art 2012


 
ST-ART est organisée par Strasbourg Evénements, jusqu’au 26 novembre 2012, sous la Direction Générale de Claude Feurer. Pour cette 17ème édition, la Direction artistique a été confiée au galeriste
Yves Iffrig.

Actif sur la place strasbourgeoise depuis 7 années, la rigueur et la cohérence de ses choix font aujourd’hui de lui un des meilleurs galeristes de province. Il montre, entre autres, des artistes aussi renommés que Jean-Pierre Bertrand, (des peintures, 48ème
Biennale de Venise, Pavillon français, 1999, documenta 9, Kassel, 1992 )
Marc Couturier
dont vient de s’achever une exposition remarquée au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, ou Claude Viallat, des
photographies Patrick Bailly Maître Grand et Pierre Savatier qui figurent dans les plus grandes collections publiques (Beaubourg, MoMA, notamment)..


Ses collectionneurs sont aussi bien privés qu’institutionnels. Sa connaissance du marché de l’art et des réseaux de collectionneurs de l’Espace rhénan sont un atout pour améliorer l’offre artistique et augmenter le volume d’affaires de la foire à laquelle il participe régulièrement depuis 2005.
La direction de la foire est confiée à Philippe Meder, Directeur de Salon au pôle Culture et Tourisme de Strasbourg Evénements.
La sélection des galeries est soumise au Comité consultatif composé du Directeur Artistique et de cinq directeurs de galeries, avec pour principaux critères de choix, la qualité des expositions proposées et la cohérence avec la spécificité de ST-ART en matière d’art moderne et contemporain.
Le Comité de sélection est composé des galeristes : Jean-Pierre Arnoux, Paola Forni, Pascal Gabert, Ferran Josa Monegal et Jean-Pierre Ritsch-Fisch
Session après session, ST-ART affirme son statut de Foire Européenne d’Art
Contemporain. Aux galeries venues du « noyau européen » : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg s’ajoutent ponctuellement celles originaires des Pays Bas, de Suède, de Hongrie, de Suisse, du Danemark, de Turquie, de Roumanie, de République Tchèque ou encore de Corée du Sud et du Japon.
Pour la représentation française, la marque distinctive de ST-ART est d’avoir ménagé une place importante aux galeries régionales aux côtés des galeries parisiennes.
Afin que ST-ART conserve son image conviviale et adaptée aux 30 000 visiteurs qui s’y rendent, le nombre des galeries présentes n’excède pas une centaine.
Pays représentés : Allemagne : 12 galeries, Espagne : 7 galeries, Italie : 3 galeries,
Divers : 4 galeries
ACQUESTARTE, Suisse I GALERIE LIBRE COURS / MARTINE EHMER, Belgique I NFF JAPON, Japon I GALERIE OLINK, Pays-Bas, France : 65 galeries, dont la région de Strasbourg : 11 galeries
ASSOCIATION ARAHM I GALERIE CHANTAL BAMBERGER I GALERIE BRÛLÉE I GALERIE NICOLE BUCK I GALERIE PASCALE FROESSEL I GALERIE BERTRAND GILLIG I GALERIE YVES IFFRIG I L’ESTAMPE I GALERIE NO SMOKING I RADIAL ART
CONTEMPORAIN I JEAN-PIERRE RITSCH-FISCH GALERIE.
Petit Florilège
La Galerie d’art Anquin’s (Espagne)  Jesus Curia. Les sculptures de Jesus Curia reposent sur une combinaison idéale de textures et de matériaux : fer, bronze, bois, méthacrylate, marbre. L’artiste confronte les visages, qui reflètent une inclination
marquée au modelage et au volume et les corps conçus comme des blocs presque géométriques où les physionomies humaines sont à peine ébauchées ou suggérées, jusqu’à aboutir à des oeuvres d’un grand équilibre qui transmettent une réflexion profonde sur l’être humain et sa spiritualité.

Jesus Curia, Upstair

JEAN PIERRE RITSCH-FISCH GALERIE, Strasbourg – France
Dans le cadre de ST-ART 2012, nous présentent un stand qui s’articule autour de la notion de cabinet de curiosités.
(Un cabinet de curiosités était un lieu où étaient entreposés et exposés des objets collectionnés, avec un certain goût pour l’hétéroclisme et l’inédit. On y trouvait couramment des médailles, des antiquités, des objets d’histoire naturelle (comme des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles) ou des oeuvres d’art.
Dans ce contexte des oeuvres les artistes suivants sont présentées :
A. C. M. Denise Aubertin Morton Bartlett Antoine Bernhart
Hervé Bohnert Roger Chomeaux dit CHOMO
Philippe Dereux Keith GoodhartGérard Lattier Michel Nedjar
Jean-Joseph Sanfourche et des pièces vaudou africaines,
Hervé
Galerie Ritsch-Fisch

 
CASCADE ART SPACE, Kehl – Allemagne
a été créée avec le désir de faciliter les échanges culturels, qui deviennent de plus en plus importants dans ce monde d ́art globalisé. La directrice Hyun Mi Lee avait fondé sa galerie hmgallery en 2005 à Sydney spécialisée dans les croisements entre l’Asie, l’’Australie et l’Europe. Elle a réalisée comme
directrice d ‘art et curateur plusieurs expositions dans des galeries et musées en Corée, Allemagne Australie et Chine et a présenté ses artistes dans les foires d’art internationales comme Seoul, Melbourne, Cologne, Beijng, Singapore…
Hyun Mi Lee travaille avec des artistes d’Europe et d’Asie. Elle met particulièrement le focus sur des projets internationaux qui réalisent un
dialogue entre l ‘art visuel et la conception intellectuelle.
2012 est sa première participation à ST-ART.
Artistes présentés à ST-ART :
Robyn Base, Australie – Pat Kramer, Raban Spiegel, Allemagne
Olivier Perriquet, France – You Mee Lee, Gu Hyun Mo, Corée

Galerie Art Space Kehl



DOCK SUD, Sète – France, baptisée comme, phonétiquement Languedoc et dock comme lieu d’échange portuaire, met l’accent sur la découverte et la promotion d’artiste sétois et du sud de la France, le département DOCK SUD CHINE est né de la volonté d’organiser dans un premier temps des résidences d’artistes français à Pékin, il repère désormais des artistes chinois comme LI Wei, LIU Zhengyong ou encore SHEN Jingdong, et investit sur leur production en les accompagnant dans leur réussite.
Li Wei utilise son propre corps pour produire des oeuvres à la fois troublantes et provocatrices et même comiques. Li Wei continue d’explorer les réalités multiples de la société contemporaine et s’attarde sur la mondialisation de la Chine, l’environnement en constante évolution urbaine et des préoccupations plus personnelles comme l’amour, la famille, le bonheur et la déception.
Liu Zhengyong excelle à faire le portrait de personnages souvent en buste, en proie à des sentiments qui les brûlent. Du bout de son pinceau, il écrase d’un geste vif la couleur despote et fait vibrer la chair d’un feu secret*. Les corps ainsi sculptés par les masses d’huile, campent, posent, se souviennent.
Pour Liu Zhengyong la préservation du passé est fondamentale et ses personnages en deviennent les gardiens.
Shen Jingdong. Pour beaucoup d’artistes contemporains chinois,
l’iconographie de leur nation a servi de principale source
d’inspiration et de création. L’artiste Shen Jingdong utilise aussi ces
icônes communistes dans ses peintures et ses sculptures. Il peint
les soldats et l’univers qui l’a entouré durant ses seize années
passées dans l’armée, mais il le fait d’une manière entièrement
nouvelle. Shen Jingdong, (Le Fifre, 2011) présente ses soldats dans la lumière la plus brillante avec dans son esprit les icônes de Mao Zedong, les
BD Japonaises, les guerriers en terre cuite provenant de tombes
anciennes et les enfants soldats dans la «Eight Route Army». Pour
lui, ils ne sont pas que de simples machines à tuer, mais plutôt des
objets de consommation, des jouets, sortant tout droit d’un rayon
de grand magasin, pouvant être manipulés à volonté.
GALERIE CHANTAL BAMBERGER, Strasbourg – France
La Galerie Chantal Bamberger a ouvert ses portes en septembre 2005 avec une exposition Louise Bourgeois.
A l’origine de cette aventure, un goût, une passion pour l’art contemporain qui se sont confirmés au fil des ans, en un réel engagement pour les artistes. Depuis lors, à raison de 7 expositions par an, la galerie offre ses
cimaises aux artistes de dimension internationale (Alechinsky, Bacon & Hockney, Bram van Velde, Cueco, Garache, Kolar, Michaux, Motherwell, Ernest Pignon-Ernest, Tapies, Titus-Carmel, Plensa, Serra, Le Gac, Voss etc..) et propose la découverte de nouveaux talents en donnant leur chance aux jeunes artistes : Ann Loubert, C. Gangloff, J. Taïb, J. Bastin, Sefolosha, Mortiaux… La galerie compte une trentaine d’artistes
(peintres, sculpteurs, graveurs, photographes) dont les oeuvres ont été présentées dans le cadre de nombreuses expositions personnelles ou collectives en galerie et hors les murs : échanges avec des galeries
internationales (Düsseldorf, Bâle), participation aux Foires d’Art Contemporain. Une exposition thématique
(Collages 2012, Bestiaire 2008, Eros & Thanatos 2009, Plume et Pinceau 2007…) réunit chaque année, quelques artistes autour de l’oeuvre singulière d’un maître déjà entré dans l’Histoire de l’Art. Les oeuvres sont exposées dans un espace intime, celui d’un appartement à l’étage d’un immeuble Art Déco situé au coeur de la ville. Une attention toute particulière est réservée aux oeuvres sur papier (dessins, estampes) qui permettent une plus grande diffusion, à plus d’accessibilité.
Galerie Bamberger

Et enfin quelques oeuvres abstraites choisies dans sa collection, carte blanche  donnée à G. et M. Burg

photos et vidéos de l’auteur
texte st-art

MuMo, premier musée mobile d'art contemporain pour les enfants

Dans le cadre de sa tournée 2012-2013, MuMo, premier musée mobile d’art contemporain pour les enfants fera étape en Alsace du 13 au 27 novembre (détail des dates ci-après).

MuMo

Les 21 et 22 novembre, il sera notamment à la Kunsthalle pour accueillir des enfants défavorisés, en collaboration avec ATD Quart-Monde. Les visites seront suivies d’ateliers mis en place par une plasticienne.
MuMo est un container qui se transforme en musée pour aller directement à la rencontre des enfants exclus de l’accès à la culture et leur présenter les créations inédites de 15 grands artistes internationaux : Daniel Buren, Claude Lévêque, Maurizio Cattelan… Cette initiative est porteuse de lien social en apportant du rêve et du questionnement aux enfants, et en fédérant et dynamisant les actions culturelles et éducatives sur le terrain.
Concept original, MuMo a pour vocation de réduire une fracture artistique due à l’éloignement:
– géographique : 16,8 % des français habitent à plus d’une heure d’un musée,
– économique : quand 20% des français renoncent aux dépenses de santé les dépenses culturelles apparaissent superflues
– psychologique : l’art contemporain est perçu comme un art complexe et élististe, réservé aux intitiés.
En 1 an de tournée, 75% des instituteurs qui ont accueilli le Musée Mobile dans leur école pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain, décrite comme une expérience inédite et interactive, a eu un impact positif pour les enfants. Suite au passage de MuMo, 80% des structures ont initié soit une journée consacrée à l’histoire de l’art ou aux arts plastiques, soit des ateliers.
MuMo vidéo

Né de la conviction que l’art est un outil d’ouverture et de partage susceptible d’abolir les frontières et de transformer notre vision du monde, MuMo est un musée mobile destiné à aller directement à la rencontre des enfants sur leur lieux de vie : cour d’école, centre de loisirs, parking d’un quartier…
Ce musée itinérant lancé en 2011 sur les routes de France et d’Afrique propose aux plus jeunes une confrontation directe avec les oeuvres d’art spécialement concues pour eux par 14 artistes de renommée internationale. Sous forme de container, il se déploie pour s’ouvrir sur quatre espaces distincts, chacun plongeant les enfants dans un univers différent : peinture, sculpture, installation, vidéo, design…
UN PARCOURS DE 18 000 km
UN PUBLIC DE 20 000 ENFANTS
+ 60 écoles partenaires
Depuis le début de la tournée, 75% des instituteurs et éducateurs qui ont accueilli MuMo pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain a eu un impact positif pour les enfants. 80% d’entre eux ont initié des ateliers spécifiques pour prolonger l’initiation
MuMo et les artistes
Daniel Buren Deplie ca va mieux ! 2010
Paul McCarthy Red Rabbit 2011
Maurizio Cattelan Immagine 2011
James Turrell (Untitled) 2011
Jim Lambie Zobop for MuMo 2011
Claude Lévêque Nous irons jusqu’au bout 2012
Nari Ward Lace Lift 2011
Huang Yong Ping Ni hao, Ni hao 2011
John Baldessari Show dogs
Ghada Amer Baisers #1 2011
Florence Doléac Doudoucho Show 2011
Eija Liisa Ahtila Companions 2011
Pierre Huyghe Zoodrama 2011
Farhad Moshiri Melt 2011
Roman Signer Kayak 1989

Fort du succès de sa tournée en France et en Afrique, MuMo revient dans l’Hexagone en septembre 2012, afin d’offrir une première expérience artistique à davantage d’enfants que le contexte géographique, mais aussi social, exclut de l’accès à la culture. Ce parcours a été élaboré en collaboration avec l’UNESCO et son réseau d’écoles associées en milieu rural, et ATD Quart-Monde, qui favorise la diffusion des talents et des savoirs en organisant de nombreuses actions culturelles à destination des publics défavorisés.
Point d’orgue de cette nouvelle édition, MuMo sassocie a Lille 3000 / FANTASTIC du 21 décembre 2012 au 13 janvier 2013. Dans le cadre de cette manifestation qui permet de faire découvrir l’art contemporain à un public très large, MuMo accueillera les petits lillois à la toute nouvelle Gare Saint-Sauveur et effectuera une itinérance dans les communes de la métropole, de part et d’autre de la frontière entre la France et la Belgique.


MuMo (le Musee Mobile) donne a voir et a découvrir les projets spécifiques de 15 artistes, qui sont autant d’acteurs majeurs de la scène contemporaine internationale. Chacun des artistes sollicités a réalisé ou choisi une oeuvre en direction d’un public d’enfants, en tenant compte d’un contexte singulier : penser l’oeuvre dans un espace limité,
prendre en compte les contraintes liées à l’itinérance, du container, mais surtout imaginer la confrontation des enfants avec leurs créations. A l’occasion de cette nouvelle tournée, MuMo s’enrichit d’une nouvelle contribution artistique: celle de Claude Lévèque, qui succède a Huang Yong Ping dans la salle 3.

Des visites inédites et réservées aux enfants
Durée des visites : 30 à 45 minutes / Nombre d’enfants par visite : 14 enfants
Accompagnement : Une médiatrice spécialisée jeune public.
Déroulement type d’une visite :
1. Distribution du petit guide de l’exposition à chaque enfant et instructions données
par la médiatrice pour le bon déroulement de la visite.
 2. Visite avec la médiatrice spécialisée dans le musée
mobile, déambulation libre et visionnage des vidéos.
3. échanges après la visite avec un intervenant issu du monde de l’art ou de l’éducation, plasticien, critique, conservateur, conseiller pédagogique… musée
 
 
Haut-Rhin
15/11 – 68600 Neuf-Brisach
Ecole élémentaire UNESCO – 13, Rue d’Angoulême
19/11 – 20/11 – 68840 Pulversheim,
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
21/11 – 22/11- 68 100 Mulhouse (ATD Quart-Monde)
La Kunsthalle, Centre d’art contemporain La Fonderie 16 rue de la Fonderie
23/11 – 68840 Pulversheim
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
26/11 – 27/11 – 68 260 Kingersheim
Ecole de la Strueth
LES HORAIRES
3 visites le matin 9h30 – 12h30 3 visites l’après-midi 14h – 17h
 

Site Internet : www.musee-mobile.fr
Blog : www.musee-mobile.fr/blog
Contact : info@musee-mobile.fr

Fondatrice : Ingrid Brochard    Ingrid.brochard@gmail.com

Communication et presse : Sophie Lawani-Wesley   solawa@noos.fr 
+33
(0)6 76 74 68 74

Logistique : Clara Vorfeld  clara.vorfeld@gmail.com
+33(0)6
33 88 51 55

Lucie Avril  lucieavril@gmail.

 

« L’appel de la forêt »

Dans le cadre de l’exposition
« L’appel de la forêt », le Musée Würth vous invite à des ateliers plastiques proposés par l’artiste Marie Dréa.

Max Ernst

Le cycle comprend 4 rendez-vous.
Chaque atelier aborde un thème et une technique différente :
il est donc possible de s’inscrire à un ou plusieurs ateliers.
► Dimanche 18 novembre de 14h30 à 16h30
► Jeudi 29 novembre de 17h30 à 19h30
► Mardi 12 février de 17h30 à 19h30
► Jeudi 7 mars de 17h30 à 19h30
« L’arbre qui cache la forêt »… Cette expression est le point de départ des ateliers
qui invitent à s’approprier petit à petit des représentations possibles de la forêt.
Un arbre seul ne fait pas la forêt… Avec de l’encre ou de la couleur, avec la
technique du collage ou du frottage, il s’agit d’approcher le mystère de
la forêt. Espérer l’inespéré, faire des rencontres avec des hommes ou des animaux. Parcourir des fourrés et des clairières, interroger ses peurs et se souvenir de ses rêves d’enfant. Laisser passer les saisons, mais aussi les licornes.
Observation ou imagination : tous les chemins mènent en forêt… Laissez-vous surprendre par votre créativité et vivez une belle promenade artistique !
Marguerite Duras, Des journées entières dans les arbres
Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres
Max Ernst, Les mystères de la forêt
► Les ateliers sont accessibles à un public adulte francophone
et germanophone et se déroulent dans la salle pédagogique du
musée.
► Tarif : 12 € par personne (le matériel est fourni et le billet donne
droit également à l’entrée au musée).
► Nombre de participants par atelier : 12 personnes (si le nombre
d’inscrits est insuffisant, le musée se réserve le droit de reporter
la séance).
► Inscriptions au 03 88 64 74 84 ou mwfe.info@wurth.fr

Tinguely@Tinguely

Un nouveau regard sur l’oeuvre de Jean Tinguely
au Musée Tinguely, Bâle: 07 novembre 2012 – 30 septembre 2013

Jean Tinguely Dernière Collaboration avec Yves Klein, 1988 © Foto: Vera Isler / ProLitteris 2012

En seize ans, depuis son ouverture en octobre 1996, le Musée Tinguely a accueilli plus de cinquante expositions. Si l’on se souvient de Jean Tinguely comme du « Jeannot national » suisse, et d’une personnalité publique jadis très présente dans nos esprits, son oeuvre, avec le temps, reprend une place centrale dans le monde artistique actuel. Tinguely peut aujourd’hui être perçu comme l’un des principaux précurseurs sur la scène artistique internationale autour de 1960. C’est là l’occasion de placer cet artiste sous une lumière nouvelle et de donner une vue d’ensemble de son oeuvre. Parallèlement à la nouvelle présentation « Tinguely@Tinguely » sur plus de 3000 m2  sort un nouveau catalogue complet des oeuvres, qui présente les ajouts à la collection et le travail du Musée depuis 1996, et qui servira aussi bien d’ouvrage de référence pour les études futures sur Tinguely que de livre à feuilleter pour les amateurs de son art.

Jean Tinguely, Méta-Matic No. 6, 1959 51 x 85 x 48 cm Museum Tinguely, Basel

Cette exposition propose un survol complet de l’oeuvre de Tinguely et le présente comme novateur et découvreur majeur de l’art cinétique de la seconde moitié du XXe siècle. C’est au cours d’un élan créatif autour des années 1954-1955 que Tinguely inventa en peu de temps les ensembles d’oeuvres Méta-Herbins, Méta-Malevitch, Blancs sur blancs, ses premières Machines à dessiner et ses Volumes virtuels, révélant par leur mouvement, leur côté aléatoire et leur aspect actif des nouvelles formes dans l’art abstrait européen de l’après-guerre.Les Méta-Malevich, en tant que reliefs, semblent symboliser la représentation qu’avait Kasimir Malevitch de l’animation aéronautique et de l’abstraction du paysage à l’aide du cinétisme. Les Méta-Matics, ses machines à dessiner, sont une des réponses les plus subtiles et à la fois complexes au précepte de Walter Benjamin définissant « l’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ».
Le travail artistique de Tinguely a pris plusieurs tournures décisives. Elles témoignent de l’ouverture d’esprit avec laquelle il vivait sa créativité, participait au monde de l’art tout en contribuant à le former.
À partir de 1960, il commença à organiser des représentations et des happenings caractérisés par une esthétique « ferrailleuse » radicale, faite d’objets trouvés, redonnant une vie singulière et absurde, quoique souvent brève, aux déchets produits par la société de consommation.

Jean Tinguely, Ohne Titel, 1962 Baluba 219 x 86 x 64 cm Museum Tinguely, Basel © Foto: Christian Baur / Museum Tinguely, Basel©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Ses oeuvres d’art et activités autodestructrices, qui ont eu lieu à Paris, Londres, New York, Humlebæk, dans le désert du Nevada et autres lieux d’exposition, révèlent Tinguely comme appartenant à une jeune génération d’artistes performers néodadaïstes. Homage to New York (1960) constitue la toute première oeuvre autodestructrice : elle exprime de manière dramatique et spectaculaire le potentiel de destruction qui se ressentait, politiquement et socialement, pendant la Guerre froide. Study for an end of the World No. 2 (1962) renferme le principe de la mise en scène du paysage, que développera plus tard le Land Art.

Jean Tinguely, Study for an End of the World No. 2, in der Wüste von Nevada, 1962, Filmstill aus „David Brinkley’s Journal“, NBC, 1962

Les sculptures noires, apparues à partir de 1963, ont une nouvelle dynamique qui leur est propre. L’apparence de ces sculptures s’est voulue plus compacte et plus uniforme du fait de la peinture noire matte. Heureka, créée pour l’« Expo 1964 » à Lausanne, constitue une apogée de cette évolution. Les sculptures Eos, Bascule, Char, Santana et Hannibal sont autant de variations dans cette série d’oeuvres.

Jean Tinguely, Char MK, 1966/1967 204 x 350 x 90 cm Museum Tinguely, Basel, Donation Niki de Saint Phalle © Foto: Christian Baur / Museum Tinguely, Basel ©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Les travaux collectifs apparus dans les années 1960 ont eu une signification essentielle pour les oeuvres de Tinguely. Le Cyclope, créé entre 1971 et 1991 à Milly-la-Forêt (au sud de Paris), était le porte-étendard de ce que recoupe une oeuvre collective : il s’agit d’une réalisation commune de plus de 22 mètres de haut, placée sous le signe de l’amitié, et à laquelle ont participé plusieurs artistes amis de Tinguely, notamment Niki de Saint Phalle, Bernhard Luginbühl, Daniel Spoerri et Eva Aeppli.
Avec le fer, Tinguely a trouvé un matériau d’une très grande longévité et stabilité, même si ses réalisations thématisent la fugacité, ou du moins la fugacité de l’utilisation, de ce matériau dans les appareils productifs. L’antinomie entre les éléments stables et éphémères est soulignée de manière particulièrement poétique par les sculptures des fontaines. Le Fasnachtsbrunnen (1977) témoigne avec maestria de la capacité de Tinguely à soustraire momentanément à la pesanteur les jets d’eau et les fontaines, et de les utiliser pour dessiner des formes dans l’air. Chaque sculpture aquatique a sa propre identité, un rythme et une signature graphique propres. Ensemble, elles donnent lieu à une
« Wassermusik » teintée de théâtre et de parodie, qui se cristallise en hiver pour donner de grandioses sculptures de glace.

Les sculptures de Tinguely s’adressent à l’observateur à de multiples niveaux. Elles sollicitent simultanément plusieurs sens : la vue, l’ouïe, le toucher et parfois même aussi l’odorat. Les quatre machines sonores (1978-1985) constituent l’une des séries d’oeuvres d’art les plus protéiformes et emblématiques ; deux de ces gigantesques sculptures complexes sont exposées au Musée Tinguely : Méta-Harmonie II (1979), prêt de la Fondation Emanuel Hoffmann, et Fatamorgana Méta-Harmonie IV (1985), qui fait partie de la collection du Musée. La Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia (1987) est également assimilée à la série des grandes sculptures aux effets acoustiques.
Elle est par ailleurs la seule de ces imposantes installations à être accessible au visiteur. Comme dans le film Les temps modernes de Charlie Chaplin, l’homme y devient partie ou produit de la machine et s’égare dans un labyrinthe mécanique composé d’engrenages. Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia est une oeuvre théâtrale complexe qui met en lumière le penchant de Tinguely pour la performance artistique.
Tinguely avait de nombreuses passions et en vouait une particulière aux sports automobiles. Toute sa vie, il s’est passionné pour la fascination et la peur que ces sports suscitent, la relation marquée du sceau de la perfection entre l’homme et la machine, mais également le danger sous-jacent lié aux accidents, au chaos et à la mort pouvant survenir au prochain tournant. Son amitié avec le coureur automobile Jo Siffert lui a permis de se rapprocher de cet objet de fascination. Des années durant, son agenda personnel était programmé en fonction des courses de Formule-1, qui l’ont amené jusqu’au Japon ou en Afrique du Sud. Il était donc évident qu’il essaierait de restituer ces émotions dans son art. Le vaste engrenage de Klamauk (1979), qui dégage de la fumée en se traînant lentement, est à l’opposé du dynamisme de la voiture de course.
Tinguely est l’un des artistes les plus radicaux et les plus subversifs du XXe siècle. Nombreuses sont les questions existentielles que soulèvent ses oeuvres : la relation homme-machine, le travail collectif, la beauté et l’inutilité du mouvement, la sonorité, le bruit et la musique, les ombres chinoises, la légèreté et la lourdeur, la dissolution et le vide, les éléments et la remise en question du rôle de l’auteur, de l’observateur et de l’oeuvre d’art elle-même. C’est dans cette combinaison de légèreté, d’humour, d’ironie et de parodie que résident les principales qualités des oeuvres de Tinguely, lesquelles vont du dadaïsme inspiré par Duchamp à l’exubérance baroque, en passant par les abstractions géométriques et le cinétisme.

Jean Tinguely, Chaos No. 1 Briefzeichnung an Franz Meyer, 22.02.1974 24 x 32,5 cm Museum Tinguely, Basel, Donation Franz Meyer ©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Catalogue
Le catalogue »Tinguely@Tinguely« présente l’intégralité des sculptures, ainsi qu’un choix important de dessins et lettres-dessins. Il comprend également une biographie détaillée, un texte sur les actions et performances auxquelles Tinguely a participé, une étude sur les travaux de restauration des sculptures machines menés au Musée et un répertoire précis de documents et publications. Ce catalogue sera désormais l’ouvrage de référence pour tous les amateurs de Tinguely et de l’avant-garde européenne des années 1950–1960. Edition Kehrer, 552 pages, plus de 900 images, 58 CHF
Edition française (en janvier 2013) ISBN 978-3-9523990-3-3 / Edition anglaise ISBN 978-3-9523990-4-0  /Edition allemande ISBN 978-3-9523990-2-6
Pour petits et adultes à voir absolument
Images et  texte courtoisie musée Tinguely

« L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »

«L’Art, c’est quoi ? »: une nouvelle publication de la Fondation Beyeler donne, par le mot et par l’image, des réponses accessibles à tous.

L'art c'est quoi ? ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)

En 216 pages, « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses » propose une introduction divertissante au monde de l’art. 27 questions directes, surprenantes et pleines d’humour trouvent des réponses claires et aisément compréhensibles. À travers des clichés exceptionnels, le célèbre photographe Andri Pol a visualisé la rencontre entre l’homme et l’art en différents lieux artistiques. Cet ouvrage a pour objectif de faciliter l’accès à l’art des jeunes et des adultes intéressés.

Des jeunes dessinent le Porte-bouteilles de Marcel Duchamp au Philadelphia Museum
of Art © Photo: Andri Pol
Qu’est-ce qui fait de quelque chose une oeuvre d’art? Quand une oeuvre ne lui plaît pas, que fait l’artiste ? Est-ce qu’Andy Warhol aimait la soupe à la tomate? Pourquoi l’art est-il si intéressant ? Les graffitis est-ce que c’est de l’art? Pourquoi la plupart des artistes célèbres sont-ils des hommes ? À quoi ressemblerait la vie si l’art n’existait pas ? L’équipe de Médiation artistique de la Fondation Beyeler a préparé cette publication en collaboration avec des jeunes et a rassemblé leurs questions personnelles sur le thème de l’art. Ce livre offre des réponses facilement intelligibles aux 27 questions les plus fréquentes, et les plus captivantes.

Jeune homme devant Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope (1898/1905) d’Henri Rousseau à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
«L’Art, c’est quoi? 27 questions, 27 réponses» amène le lecteur à l’art par les voies les plus diverses. On a également interrogé sur leur rapport personnel à l’art des artistes connus, un restaurateur, une organisatrice d’expositions, un directeur de musée, un galeriste, un assureur d’art, une enseignante d’art, un commissaire-priseur et le principal responsable culturel de Suisse. Parmi ces spécialistes figurent des personnalités comme John Armleder, le conseiller fédéral Alain Berset, Bice Curiger, Sam Keller, Elodie Pong, Simon de Pury ou Ivan Wirth. Ce livre donne également la parole à des jeunes qui posent un regard sans préjugé sur la question-titre «L’Art, c’est quoi?»

Visiteuse devant Untitled (Red, Orange) (1968) de Mark Rothko
© Photo: Andri Pol
39 photographies d’Andri Pol immortalisent des instants de rencontre entre l’homme et l’art. Elles montrent les effets qu’exerce l’art, ainsi que ses incidences sur notre vie. La maquette très esthétique de ce livre, parfaitement en harmonie avec son contenu, a été conçue par Müller + Hess. En plus du soutien généreux qu’elle a accordé à ce projet, l’UBS encourage t sa diffusion en tant que Partenaire de la Médiation artistique pour les familles et les jeunes.
Des visiteuses regardent la sculpture de Jeff Koons Michael Jackson and Bubbles (1988) à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
Cette publication est éditée en allemand, en français, en italien et en anglais. Elle est disponible à partir de la mi-octobre 2012 en librairie ainsi qu’à la boutique de la Fondation Beyeler Riehen / Bâle.
La présentation du livre a lieu le dimanche 21 octobre 2012 de 16 à 18 heures dans le cadre de la Journée familles à la Fondation Beyeler.
Références
Titre : « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »
Format : 170 x 130 mm, 216 pages, 39 illustrations
Date de parution : disponible à partir de la mi-octobre 2012 en allemand, français, italien, anglais.
Editeur scientifique : Fondation Beyeler, Riehen/Bâle
Auteurs : Stefanie Bringezu, Daniel Kramer, Janine Schmutz Photos: Andri Pol
Maquette : Müller + Hess
Editeur : Hatje Cantz
ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)
ISBN Editeur: 978-3-7757-3526-1 (D), 978-3-7757-3528-5 (F), 978-3-7757-3527-8 (E)
Renseignements :
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
 

Annette Messager – Continents Noirs au MAMCS

Annette Messager, Continents Noirs au MAMCS
commissaire : Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice du patrimoine, Directrice des Musées de la Ville de Strasbourg

Annette Messager - Le Miroir aux Alouettes2010 courtesy Marian Goodman NY

Un artiste doit-il être humain ?
Telle est la question en tête de la préface du livre d’artiste (éditions Xavier Barral) qui accompagne cette exposition et édité pour l’occasion. Norman Spinrad, auteur de science fiction, choisi par Annette Messager parle de « neotoma et l’oiseau jardinier »
Pour des raisons qui ne semblent pas motivées par le besoin de se nourrir, le neotoma accumule des petits bouts de détritus pris au hasard, capsules de bouteilles, paquets de cigarettes vides, morceaux de verre brisé, fragments de journaux, il les entrepose tel un « trésor » dans son terrier. Les oiseaux jardiniers, comme le rongeur, rassemblent eux aussi des objets sur le sol des forêts. Cailloux colorés, plumes, fruits, fleurs, ne sont pas considérés, comme, par l’œil humain, comme des détritus.
L’oiseau dispose dans une esthétique pensée et consacre son temps à arranger ses acquisitions, dans quelques assemblages différents, dont chacun sera une création unique. Son œuvre achevée il entame sa parade nuptial pour attirer la femelle.
Annette Messager, femme procède ainsi, picore dans la sphère de la grande culture et de la culture populaire, même pornographique, les comtes, les comics, les dessins d’enfants, les photographies, les animaux et les oiseaux empaillés, les mots, dans l’environnement humain.
Elle déploie dans sa palette artistique, tout ce qui a attiré son œil, qui est resté dans sa mémoire, son subconscient et le restitue en un schéma délibéré, afin de produire des effets et des réflexions sur la conscience de l’observateur.
Annette Messager Désir 2009 Courtesy Marian Goodmann NY

C’est un hôte étrange, un pantin géant, blanc, gonflé par l’action d’une soufflerie, qui accueille le visiteur à l’abord du musée, ballotté, animé de mouvements convulsifs et déstructurés, il se cogne aux murs, comme emprisonné. A l’étonnement amusé de sa découverte, succède bientôt un sentiments diffus de malaise, au spectacle des combats dérisoires de cet avatar d’un héros kafkaïen. Le ton est donné.
Annette Messager Jalousie /Love 2010 Courtesy Marian Goodmann Collec. de l'artiste

Le parcours de l’exposition s’organise en plusieurs séquences, à la manière d’un récit dont la tension dramatique s’intensifie au fil de la progression du spectateur. Il s’ouvre sur
 Motion-Emotion, 2011-2012, grande installation animée présentée lors de la Triennale de Paris. Elle est composée pour l’essentiel d’un ensemble de vêtements, ainsi que de déchets de plastique et de pantins suspendus, gonflés et animés par le souffle d’une batterie de ventilateurs. Ce modeste dispositif donne vie à une étrange sarabande chamarrée, joyeuse et grinçante à la fois, où il est question de sensibilité féminine désorientée, d’insoutenable légèreté de l’être ; l’inquiétude dégagée par l’œuvre est allégée par l’envoûtement de la chorégraphie et par quelques clins d’œil à la robe soulevée de Marilyn, dans
« 7 ans de réflexion » ou à la farce ubuesque de Jarry.
Depuis une dizaine d’années déjà, l’œuvre d’Annette Messager est envahie d’obsessions de plus en plus inquiétantes et de tensions existentielles qui cèdent progressivement le pas à l’humour léger et joueur avec lequel elle touchait depuis ses débuts aux réalités les plus graves. Avec l’exposition Continents noirs, cette tendance s’affirme plus encore, et l’on se trouve entraîné dans un étrange voyage, à la découverte d’un univers de science-fiction, un monde entièrement noir, où l’on découvre deux grandes installations fortement théâtralisées, ponctuées d’œuvres de format plus modeste : des mots écrits en filets, tels Chance, Désir, ou Jalousie, dont la puissance des sentiments qu’ils suggèrent résonnent dans leur texture matérielle qu’elle met en regard avec le Miroir aux Alouettes; un ensemble de dessins animés de mots, coulures et silhouettes noires évoquent un grouillement fantasmagorique ; quelques objets sculpturaux qui travestissent dans un esprit de jeu et de dérision le quotidien le plus banal, pour mieux l’épingler, l’Opération des peluches et son mètre ruban, Les 7 balais, recouverts de loups noirs, masques qui se trouvent en face de la Mariée, (Just Married) faite d’une robe en voile et d’un balai.
« Du balai » dit-elle en riant, puis elle continue, le continent noir n’est-il désigné par Freud, comme le sexe de la femme ?

Annette Messager La Petite Ballerine 2011 collection privée

La Petite Ballerine, même le tutu de son passé de danseuse est noir, c’est le pantin du ventiloque qui y git sous son masque rouge. Plus loin avec le même tutu noir, il est accroché dans le dos de sa mère noire, heureux sans son masque rouge.
Il y a aussi Mickey chevauché par une souris, (Mickey chevauche une souris) lardé par des instruments, comme si les picadors lui avaient fait un sort. On fait on ne sait pas qui chevauche l’autre.
L’œuvre éponyme, Continents noirs, nous fait pénétrer dans un monde pétrifié et carbonisé, un univers urbain d’après la catastrophe, éruption volcanique ou explosion nucléaire, dont les résidus miniaturisés flottent au dessus de nos têtes, agglutinés en des sortes d’îlots volants, lointainement inspirée de Swift dans les Voyages de Gulliver. Au sein de ce monde à l’envers, trois ampoules, en un balancement régulier, rythment l’inéluctable du temps ; elles dessinent sur les murs des ombres menaçantes, dont les contours indécis, transformant ces conglomérats volants en monstres dont les silhouettes évoquent le monde animal ou minéral, suscitent stupeur et effroi.
Annette Messager Sans légende 2012 courtesy Marian Goodman NY collec. de l'artiste

La vaste installation Sans légende nous projette à nouveau dans un monde carbonisé de vestiges miniaturisés, disposés cette fois au sol : réalisés dans un matériau noir et mat, des formes géométriques simples et énigmatiques, des fragments architecturaux, des objets ordinaires, des jouets à l’abandon viennent envahir, étouffer des fragments de globe terrestre en textile, qui peinent à se gonfler, en un mouvement de respiration entravé.
Dans une ambiance évoquant celle de Metropolis, l’ombre projetée d’une grande horloge égrène dérisoirement le temps sur cet univers figé. Mais la gravité de ce spectacle et les terreurs qu’il suggère sont mises à distance, comme exorcisées par l’humour dont l’artiste anime ces gros jouets échoués du monde de l’enfance avec l’esprit de jeu et la poésie tendre et grinçante qui lui sont familières.
L’exposition se clôt sur une image mélancolique, le mouvement d’une vague faite d’un film plastique transparent qui vient recouvrir, comme un voile léger, les résidus d’un monde disparu, évoquant la plage de Berck de sa jeunesse.
Les grandes installations conceptuelles occupent quelques salles du rez de chaussée du MAMCS jusqu’au 3 février 2013

Annette Messager Chance 2011 courtsey Marian Goodman NY collec. de l'artiste

 
 
visites commentées en français les jeudis à 12 h 30 les dimanches à 11 h
visites commentées en allemand les samedis à 11 h ( 20/10-24/11-8/12-26/1/13)
Une heure une oeuvre le 7 décembre
Chance, 2011 ou la place des mots dans l’oeuvre d’Annette Messager
Le temps d’une rencontre
Le vendredi 18 janvier 12 h 30
Parcours de l’exposition en compagnie d’Annette Messager
photos  et vidéo de l’auteur courtesy MAMCS