Robert Cahen & Marie Freudenreich

Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012
Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes.
Avant première depuis le 1 juin 2012

(é)mouvantes couleurs

Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. »
(Sandra Lischi)

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack

Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace  et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.

Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.

Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d’où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.

Est-ce le vide de l’absence autour de cette table-installation,  au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?

La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich
.

Après 3 ans d’études à l’école des Beaux  Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.

La jeune femme fort timide ajoute
« On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».

Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert CahenPaysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé  visible sous leurs  caches en plexiglass.
« Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps”
(projeté au Jeu de Paume en 2010)
  de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train
», explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c’est à dire nous.

« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».

Art  où l’artiste conjugue poésie avec virtuosité,  Art vidéo dont il est  pionnier.

Cette œuvre est prêtée par le fond régional d’art contemporain (Frac) d’ Alsace à Sélestat, elle était exposée au ZKM de Karlsruhe.

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack

Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine,  53 Avenue Kennedy à Mulhouse.

 

Vincent Odon – Terrain de Jeu

Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
 

Vincent Odon Terrain de Jeu

 
Pour la troisième année consécutive, la Kunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e,  la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle,  qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livre titré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants.
Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Montage carte subjective Terrain de Jeu

Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
Vincent Odon Terrain de Jeu

D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements,  elles ont inspiré de petites phrases,  dans les trois langues,  teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre
« Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance.   Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Vincent Odon Terrain de Jeu

Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin.
Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme.
« Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. »
Vincent Odon – mai 2012

Daniel Buren « Excentrique(s) au Grand Palais

Si l’on arrive par le métro, la billetterie fait déjà partie de l’exposition, déjà tout en rondeurs.

Puis si d’aventure, il pleut et comme d’habitude vous venez à Monumenta par l’entrée principale, il ne vous reste qu’à faire demi-tour, en suivant les flèches et le marquage au sol, estampillé Buren, c’est à dire la bande rayée, 8.7 cm (la longueur d’une carte bancaire) et vous entrez par la porte nord. Vous arrivez à l’accueil, situé dans un espace rond, où une hôtesse vous remet la documentation et vous donne quelques renseignements.

Daniel Buren Monumenta 2012

Ensuite ce n’est plus que joie, couleurs, plaisir. L’œuvre in-situ comme la définit l’artiste lui-même s’inscrit dans l’espace (13 000 m2) et révèle et réécrit le lieu. La lumière joue avec les matériaux, réfléchissants, translucides ou transparents, elle joue aussi avec les formes et les ombres, 377 pièces, de diamètres différents, une forêt de piliers, surmontés de philtres colorés, sous la coupole du Grand Palais. L’œuvre se transforme à chaque instant, selon la densité de la lumière, le volume, la superposition, selon l’endroit et la configuration, sur le sol, à hauteur d’homme et en l’air. L’architecture, des cercles faits avec un compas, les escaliers, les boulons du lieu, imposaient le rond. Les bandes alternées blanches et colorées, la projection des philtres colorés donnent la couleur aux piliers, qui structurent l’ensemble.
 
Daniel Buren Monumenta 2012

 
L’architecture de la coupole colorée au centre se reflète dans les cercles  en miroir, disposés au centre au sol. Les visiteurs s’amusent à parcourir la forêt de lumière, accompagnés par les médiateurs, à se donner le vertige sur les miroirs, s’assoient sur les bancs blancs ronds, repartent vers la boutique, toute blanche, qui semble colorée lorsque vous la regardez de loin avec le jeu de la lumière et des couleurs. Un travail d’air et de lumière dans l’espace.

photos de l’auteur

Jeff Koons à la Fondation Beyeler

Jeff Koons

Vidéo du vernissage
L’exposition de l’été du 13 mai – 2 septembre 2012 à la Fondation Beyeler est consacrée à Jeff Koons (*1955), l’un des artistes les plus connus à l’heure actuelle, ne cesse de faire sensation depuis les années 1980. Il doit beaucoup de sa notoriété à des oeuvres remettant en cause les idées reçues sur l’art et le kitsch. L’exposition présentée par la Fondation Beyeler est la première qu’un musée suisse consacre à Jeff Koons.
Koons a réalisé dès le début de sa carrière des ensembles d’oeuvres qui se succèdent
chronologiquement et dont chacun porte un titre particulier. Ensemble, ces intitulés offrent un véritable panorama de sa conception de l’art. Dans une vaste présentation rassemblant une cinquantaine d’oeuvres, l’exposition est centrée autour de trois ensembles majeurs qui constituent autant d’étapes décisives de l’évolution artistique de Jeff Koons et retracent le parcours inhabituel, à cheval entre culture populaire et culture savante, qu’a suivi et suit toujours l’objet au sein de sa création.
Les trois séries, choisies avec l’artiste pour cette exposition, sont The New (réalisée entre 1980 et 1987), Banality (1988) et Celebration (depuis 1994).
Partant de The New, un groupe d’oeuvres précoce du jeune Koons, pour aboutir à
Celebration, titre sous lequel des oeuvres nouvelles continuent à voir le jour aujourd’hui,
l’exposition trace une vaste courbe où vient s’insérer Banality, une série de première im-
portance, qui présente un caractère de manifeste et a également joué un rôle déterminant
dans l’image que Koons s’est faite de lui-même en tant qu’artiste. Ensemble, ces trois séries conduisent au coeur de la création de Jeff Koons tout en révélant la cohésion interne de son oeuvre intégrale, une cohésion qui aurait tendance à passer à l’arrière-plan en raison de l’organisation systématique de son travail en ensembles d’oeuvres dotés d’un titre propre.
Dans The New, un ensemble qui a ouvert des perspectives remarquables dans la création
de Jeff Koons, l’artiste s’est concentré explicitement sur des aspirateurs et des shampoui-
neuses à moquette neufs de la marque Hoover qui, allongés ou debout sur des tubes de
néon, sont entourés de vitrines cubiques en plexiglas. Les objets doivent ainsi demeurer
intacts et hors d’atteinte ce qui leur confère une dimension d’objet précieux, d’objet de
séduction. Ils incarnent la nouveauté idéale. Les thèmes directeurs de cette série sont donc l’intégrité, l’innocence et la pureté — des valeurs déterminantes en règle générale pour toute la création de Koons. Par leur disposition rigoureuse, mais aussi par l’utilisation des tubes de néon, ces objets renvoient clairement au Minimal Art.
(déjà présentés à Versailles)
Koons fait également partie des artistes qui ont repris le débat sur l’objet inauguré au début du XXe siècle par Duchamp avec l’invention du readymade, et qui l’ont poursuivi avec originalité et brio — on peut même dire qu’il est passé maître dans cet art.
Jeff Koons - The News 1980 - 1981

L’exposition propose treize oeuvres de la série The New, dont la reconstitution, avec les
objets originaux de l’époque, d’une installation, une vitrine présentant des travaux mettant en scène des aspirateurs montrée en 1980 au New Museum of Contemporary Art de New York.  La célébration de la nouveauté dans la série The New ne s’exprime pas seulement dans les travaux mettant en scène des aspirateurs, mais aussi dans The New Jeff Koons (1980), une oeuvre à programme formée d’une table lumineuse verticale sur laquelle est posée une photographie en noir et blanc représentant l’artiste enfant. On voit déjà se manifester dans ce travail la conscience de soi artistique du jeune Koons.
 
Les affiches publicitaires utilisées par Koons pour ses lithographies témoignent de son intérêt tout particulier pour les images ou les stratégies visuelles commerciales. Associées aux objets de vitrine, elles font toucher du doigt au spectateur le contenu fondamental de la série et illustrent la fascination qu’exerce sur Koons le potentiel de manipulation des images et de leur présentation, ainsi que son désir de rendre une oeuvre d’art aussi accessible que possible au spectateur. En tant que tableau sur toile, la lithographie New ! New Too ! (1983) fait également figure de témoignage précoce de l’intérêt de Koons pour la peinture monumentale, qui ne trouvera son expression que plusieurs années plus tard dans l’ensemble d’oeuvres Celebration.

Jeff Koons New New Too ! 1983 lithographie sur coton

Les réalisations de type readymade faites d’objets quotidiens de The New se transforment
dans la série Banality en sculptures étrangement provocantes, réalisées en bois, en porce-
laine et en miroir par des méthodes artisanales traditionnelles, et dont les motifs sont tout
aussi bien empruntés à l’histoire de l’art qu’à la culture populaire. La méthode du collage les transforme en figures nouvelles marquées par une esthétique inspirée du baroque. Avec la série Banality, Koons ne s’est pas contenté de donner de nouvelles bases au concept artistique, il s’est imposé comme une vedette de la scène artistique internationale.
À travers 16 sculptures et reliefs, c’est la quasi intégralité de cette série de vingt pièces en
volume que présente l’exposition. Les motifs de Banality sont issus d’un très vaste fonds
iconographique rassemblant art de la Renaissance et du Baroque, sujets de revues popu-
laires, univers du jouet et cartes postales. Le motif de départ est modifié, imposant aux
figures un processus de mutation déterminant, touchant le matériau ou le moyen d’expres-
sion, qui les ouvre à de nouvelles interprétations.
L’idée directrice de Banality est de conduire le spectateur à s’accepter lui même, par le biais d’une prétendue banalité. La sculpture en bois polychrome quasi religieuse Ushering in Banality (1988) est tout à fait significative en l’occurrence, tout en affirmant le statut d’idéal fondamental artistique que Koons cherche à donner à la banalité.
 

Jeff Koons - Michael Jackson and Bubbles 1988

Un autre thème de la série Banality est celui de la complicité entre homme et animal, qui
caractérise un grand nombre d’oeuvres de cet ensemble, comme Stacked. En tant que
groupe, les figures de Banality composent une image générale illustrant l’ambition artistique de Koons sous forme d’un programme de rédemption en bonne et due forme et exprimant sa revendication d’un art contemporain qui soit intelligible, édifiant et accessible à tous. Son concept fondamental est cependant moins religieux que dirigé en un sens plus général vers des questions essentielles sur l’existence de l’homme. L’ensemble du programme iconographique repose sur les notions de faute et d’innocence, et vise, à travers des moyens esthétiques, à la rémission des péchés et à l’effacement du concept même de faute. Cela apparaît au sein de la série par le recours fréquent à des saints ou à des personnages liés au sacré comme dans la sculpture en bois polychrome Buster Keaton. L’imposante sculpture en porcelaine Michael Jackson and Bubbles, que Koons présente comme une Pietà contemporaine, s’est imposée aujourd’hui comme une vraie icône postmoderne. Cette oeuvre illustre bien l’idéal de Koons d’un art unissant tous les contrastes et permettant d’atteindre le plus vaste public possible.

Jeff Koons Christ and The Lamb 1988 Stefan T.Edlis Collection

L’intérêt de Koons pour les matériaux et les surfaces atteint dans Banality une dimension
particulièrement symptomatique. L’effet esthétique du matériau entretient toujours un lien immédiat avec son effet émotionnel. L’artiste s’adresse en effet aux affects du spectateur à travers le matériau, qu’il s’agisse de porcelaine, de bois ou d’acier chromé, et cherche à répondre ainsi à ses désirs. Avec l’utilisation de miroir dans Christ and the Lamb et Wishing Well, il renoue avec un matériau qui — comme auparavant l’acier chromé — est en mesure d’inclure directement le spectateur dans l’oeuvre par sa qualité réfléchissante et concrétise ainsi particulièrement bien le concept fondamental, cher à Koons, d’un art accessible.

L’ensemble Celebration représente à l’heure actuelle la série la plus dispendieuse de
Koons : elle est formée de vingt sculptures monumentales en acier inoxydable soigneuse-
ment poli ainsi que seize peintures à l’huile de grand format. Dix de ces dernières seront
présentées dans l’exposition. Dans les toiles et les sculptures de Celebration, Koons traite
du familier et de l’éphémère, il célèbre l’enfant et l’enfance, par des motifs qui évoquent les anniversaires enfantins et les coutumes des jours de fête, mais qui, dans leurs formes
sculpturales monumentales, se voient également stylisés en figures iconiques. Sur le plan
stylistique, Celebration fait l’effet d’une sorte de synthèse entre l’esthétique minimaliste de
The New et l’opulence baroque de Banality tout en se rattachant, à travers son intérêt pour l’enfance, à des séries d’oeuvres antérieures de Koons. Les attributs d’anniversaires enfantins apparaissent sur les toiles Party Hat (1995–1997) et Cake (1995–1997), dans les figures en ballons Balloon Dog (Red) (1994–2000), Tulips (1995–98) et Moon (Light Pink), (1995–2000). Des cadeaux ou des jouets constituent le motif des toiles magistrales que sont Play-Doh (1995–2007) ou Shelter (1996–98). La sculpture monumentale Hanging Heart (Gold/Magenta) (1994–2006) d’acier chromé inoxydable poli exerce un attrait tout particulier. Dans Celebration, les motifs religieux jouent également un rôle avec Cracked Egg (Blue), (1994–2006), évoquant Pâques. Les figures apparemment fragiles de Celebration ont l’air flexibles et dénuées de poids, alors qu’elles sont en réalité stables, solides et pèsent plusieurs tonnes.

Jeff Koons Cracked Egg (Blue), (1994–2006),

Dans Celebration, Koons ne se contente pas de poursuivre l’élaboration de son langage
sculptural ; il franchit le pas menant à la peinture qui, pour la première fois dans son oeuvre, fait son apparition à égalité avec la sculpture. Pour les toiles de cette série, l’artiste partd’arrangements d’objets qu’il a lui-même composés et qui, photographiés et retravaillés par un procédé de schématisation complexe, sont transférés avec précision, agrandis plusieurs fois, sur la toile. Le sujet central est mis en scène devant un fond brillant drapé dans lequel les différentes parties de l’objet, généralement déformées, se reflètent d’innombrables fois.
Dans leur apparence esthétique, qui se rattache de façon flagrante au Pop Art, les toiles
séduisent par un effet « objectif », proprement hyperréaliste.

Jeff Koons – Tulips 1995-1998 oil on canvas pivate collection

 
Dans Celebration, on voit s’exprimer de façon particulièrement impressionnante l’inter-
changeabilité des moyens d’expression caractéristique du travail de Koons, en même temps que l’influence réciproque, singulière dans l’histoire de l’art, entre peinture et sculpture. L’interaction entre les différents genres — art de l’objet, sculpture et peinture — s’exprime pour la première fois pleinement dans la création de Koons.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler:
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) est installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) est présentée dans la partie antérieure du parc. Voir le billet précédent
Les particuliers et les institutions suivants ont largement contribué par leurs prêts au succès de cette exposition : Jeff Koons, The Brant Foundation, Greenwich, Connecticut; The Broad Art Foundation, Santa Monica; Des Moines Art Center; Kunstmuseum Wolfsburg ; The Rachel and Jean-Pierre Lehmann Collection; Prada Collection, Milan; Rubell Family Collection, Miami; The Sonnabend Collection; Tate / National Galleries of Scotland; Whitney Museum of American Art, New York.
Les commissaires de cette exposition sont Sam Keller, directeur, et Theodora Vischer, Senior Curator at Large auprès de la Fondation Beyeler.

Catalogue Jeff Koons

Le catalogue, en allemand et en anglais, est publié chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern. Il contient une préface de Sam Keller et Theodora Vischer, un entretien entre l’artiste et Theodora Vischer ainsi que des contributions de Raphaël Bouvier et Günther Vogt. 212 pages et 154 illustrations, CHF 68, ISBN 978-3-906053-00-4 (allemand); ISBN 978-3-906053-01-1 (anglais).
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
photos de l’auteur courtoisie Fondation Beyeler
 

Jeff Koons et Split-Rocker, 2000/2012 à la Fondation Beyeler

De mai jusq’à l’autome 2012 à la Fondation Beyeler
 

Jeff Koons - Split-Rocker 2000/20012

 
Avec Split-Rocker, c’est une immense sculpture de fleurs de l’artiste américain
Jeff Koons (1955*), composée de plusieurs milliers de vrais végétaux, qui est présentée dans le parc de la Fondation Beyeler. Cette sculpture poursuit de façon originale le dialogue harmonieux entre art et nature, qui est devenu une des caractéristiques de la Fondation Beyeler. On a déjà pu voir Split-Rocker en 2000 dans le cloître du Palais des Papes d’Avignon et quelques années plus tard dans les jardins de Versailles (2008). Et voilà que Split-Rocker vient s’épanouir à Riehen.
voir la vidéo de FR
Jeff Koons Split-Rocker 2000/12

Pour réaliser cette sculpture de fleurs, Koons est parti de deux motifs d’animaux à bascule, un poney et un dinosaure, dont il a commencé par couper les têtes en deux, avant de les
recomposer. Les deux moitiés ne se recouvrant pas exactement, il reste par endroits des
interstices en forme de fentes qui ouvrent la sculpture et la transforment en une architecture dans laquelle on peut s’abriter. Figure décomposée puis recomposée différemment, regardant à la fois devant elle et latéralement, Split-Rocker se réfère au cubisme d’un Pablo Picasso tout en lui imprimant une nouvelle direction. Par ailleurs, en tant que sculpture florale d’extérieur, Split-Rocker s’inscrit également dans la tradition de l’art baroque des jardins et des topiaires, qui se poursuit encore aujourd’hui dans les parcs de loisirs populaires.

conférence de presse
Par l’association d’un poney et d’un dinosaure, Split-Rocker incarne l’union des contraires, qui s’exprime aussi dans l’idée d’un jouet géant, « monstrueux ». En effet, l’artiste choisit délibérément des fleurs éphémères comme matériau de ce monument prétendument éternel.
C’est en grande partie dans cette interaction bien particulière de prétendues oppositions que résident la tension et la force véritables de l’art de Jeff Koons.

Jeff Koons - Split-Rocker - special edition

Les plantations de la sculpture de fleurs Split-Rocker, ont été réalisées par les élèves des entreprises d’apprentis de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et de Bâle campagne ainsi que par des jardiniers diplômés. La Fondation remercie Thomas Schulte, président de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et Bâle campagne, les apprentis et les jardiniers, ainsi que Fritz Braun, directeur des services communaux des jardins de Riehen, de leur généreux soutien.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler :
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) sera installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) sera présentée dans la partie antérieure du part.

Jeff Koons Balloon Flower blue 1995-2000

 
Le projet Split-Rocker a été rendu possible grâce au généreux soutien de JTI.
Dans le cadre de son engagement philanthropique, JTI soutient des projets culturels dans le monde entier, spécifiquement dans le domaine de l’art contemporain. JTI et la ‘JTI Foundation’ agissent également dans les domaines de l’environnement, de l’aide aux victimes de catastrophes et de la protection sociale. JTI est un acteur international de premier plan de l’industrie du tabac et commercialise ses produits dans 120 pays. Le siège mondial de l’entreprise est situé à Genève. 1200 personnes travaillent en Suisse.
Un petit pot de ses fleurs avec un motif estampillé Koons est en vente à la Fondation.
photos et vidéo de l’auteur
@ suivre
 

Nature, Cultures, L'Origine Des Mondes – Jean Pierre Sergent

Un autre enfant  du pays est revenu à ses origines, en effet,
de retour du « nouveau monde » il est à présent du côté  d’Ornans.
Jean Pierre Sergent s’entretient le DIMANCHE 13 MAI A 15H  avec
Thierry Savatier, historien de l’art.

Programme
– De 15 à 16h : conférence par Thierry Savatier qui  parlera de l’histoire du tableau de Gustave Courbet : L’Origine du monde.
– De 16h15 à 16h45 : discussion entre Thierry Savatier et Jean-Pierre Sergent à propos des œuvres exposées à Flagey et de leurs rapports aux thèmes chers à G. Courbet.
 

JP Sergent installation Nature, Cultures, l'Origine des Mondes

 
THIERRY SAVATIER est historien de l’art, spécialiste du XIXe siècle. Il est l’auteur d’une édition critique de l’œuvre érotique de Théophile Gautier (Honoré Champion), d’une biographie de Madame Sabatier (Une Femme trop gaie, biographie d’un amour de Baudelaire, CNRS Editions), d’un essai consacré à L’Origine du monde : L’Origine du monde, histoire d’un tableau de Gustave Courbet publié chez Bartillat (Prix Lucien Febvre 2006, traduit dans trois langues) et de la préface de la dernière édition du Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Bartillat). Il prépare actuellement un essai sur La Femme piquée par un serpent de Jean-Baptiste Clésinger. Thierry Savatier anime en outre un blog culturel sur le site du Monde.fr, intitulé « Les Mauvaises fréquentations » et donne des conférences basées sur ses thèmes de recherche :
Les Tribulations de L’Origine (Université d’Amiens), L’Ori-gyne du monde, image ob-scène ? (New York University, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm), La Scène érotique chez Gustave Courbet (Université de Rennes), L’Origine du monde (Galeries nationales du Grand Palais, Fondation Beyeler, Musée de Thouars), Le Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Musée de Thouars), Le Non-dit dans le cinéma de Nadine Labaki (Université Saint-Joseph, Beyrouth). Thierry Savatier à préfacé le catalogue de l’exposition « Nature, cultures, l’origine des mondes ».
JEAN-PIERRE SERGENT est artiste peintre franco-américain, il a vécu longtemps à New York et travaille maintenant à Besançon. Il a installé à la ferme Courbet, une œuvre murale monumentale de 3,15 m de hauteur par 6,30 m de longueur, comprenant dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas, spécialement conçues pour cet événement. Son travail a été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement exposé sur la scène de l’art contemporain international.

Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 peinture acrylique sérigraphiée sur plexiglass

AUTRES DATES DE RENCONTRES AVEC L’ARTISTE
– Dimanche 20 mai à 15h.
– Dimanche 3 juin de 15 à 18h : finissage de l’exposition.
L’EXPOSITION
Le Musée Courbet présente hors les murs à la ferme Courbet de Flagey, une exposition des œuvres de Jean-Pierre Sergent, artiste peintre français ayant longtemps vécu et travaillé à New York. Celui-ci montrera une installation murale monumentale (3,15 x 6,30 m) de dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas spécialement réalisée pour cette occasion. Une sélection d’œuvres sur papier et sur Plexiglas sera également présentée. Le travail de l’artiste à été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement présent sur la scène de l’art contemporain international.
Les peintures spécialement créées pour cette exposition Nature, cultures, l’origine des mondes, intègrent tous les thèmes chers à Courbet : le nu féminin, l’érotisme, la Nature avec ses arbres et ses animaux, les cultures diverses avec des approches esthétiques et philosophiques des mondes préindustriels.
La profusion myriadique d’images (yantras Hindous, mangas Japonais ou encore scènes rituelles Précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s’entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion. Celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort : l’émotion réjouie de l’être acculturé devant L’origine du monde.
Devant l’installation le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l’énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.
Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l’inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu’aux phénomènes artistiques immémoriaux.
Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 acryliquessérigraphiée sur plexiglass

Un catalogue de 50 pages accompagne l’exposition, avec un texte d’introduction de Thierry Savatier, auteur de L’origine du monde : Histoire d’un tableau de Gustave Courbet.
 
NB : Dû au caractère érotique de certaines œuvres, cette exposition est déconseillée aux mineurs.
A REGARDER : 2 VIDEOS filmées lors de la conférence avec Laurent Devèze directeur de l’ISBA de Besançon, à la Ferme de Flagey le 17 mars dernier.
INFOS : FERME COURBET / 28 grande rue, 25330 Flagey, France / +33(0)381530360 / www.musee-courbet.fr / courbet.musee@doubs.fr
Du mercredi au dimanche de 14h00 à 18h00 / Entrée libre et gratuite / Ouverture tous les jours de 10h00 à 18h00
ACCES : Flagey est situé à 12 km d’Ornans, prendre à la sortie d’Ornans la direction de Chantrans, Levier, prendre la route à droite à la sortie de Silley, à Flagey la Ferme est sur votre gauche à l’entrée du village. Depuis Pontarlier, prendre la direction de Sombacourt, Amancey. Depuis Besançon, passer par Ammancey (dir Levier), puis suivre le direction de FLagey.
 
 
 
 

Anne-Sophie Tschiegg and Work in progress

les muses se sont penchées sur son berceau :

l’Art, l’Amour et l’Amitié

Elle ne sera peut-être pas élue « l’alsacienne de la semaine « (voir l’Alsace du lundi 7 mai) mais elle aura notre préférence ce week end.
Son art lyrique flirtant avec l’abstraction, ensoleille les cimaises du musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 10 juin.

Anne Sophie Tschiegg nous informe qu’elle peindra une toile « en direct » ces 12 et 13 mai au musée des Beaux-Arts de Mulhouse. (de 14h à 18h)
Elle sera accompagnée par Corine Linden qui fera une lecture de textes itinérants, de Lisbonne à Vladivostok (avec détours par Brooklyn.)
 
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, veuillez trouver ci dessous le lien de la vidéo réalisée lors de la Nuit Blanche à Paris en octobre 2011

http://vimeo.com/39642535
mot de passe : nuitblanche

Venez nombreux, seul ou accompagné, avec vos enfants, qu’il pleuve, qu’il vente, le soleil sera au rendez-vous !

Article de l’Alsace signé Frédérique Meichler

Petit florilège du week-end des ateliers ouverts

Les Stahl , Mathieu et Sandrine
Reliant musique et peinture, dans leur atelier 14 , Passage des Augustins,  leur travail est porté par une interrogation constante sur le langage, sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel, Ils  vivent et évoluent. Sans pour autant être figuratif, la figure est présente dans les dessins et toiles :
Mathieu s’inscrit dans l’espace urbain et  l’appréhende en essayant de répondre aux questions par la construction d’images à partir d’éléments simples rapportée de leur parcours à travers les capitales européennes
(lignes brisées, traces, traits, fragments de phrases) combinés et re-combinés à l’infini. Une Poésie urbaine.
Dans la mezzanine c’est un autre exercice qu’il décline dans un cabinet de curiosités plus confidentiel.

Mathieu Stahl Atelier 14

Sandrine, alias « Elle fait des ronds » sur Tumblr ou Facebook, s’amuse de petites choses en pointillé, joue avec des lignes et des cercles grimpant sur des échelles, glissant de la rondeur entre des verticales qui se brisent. Elle crée ainsi une colonne vertébrale d’énergie organique traversée par un souffle calme ou énervé qui bouscule un ordre établi dans un mouvement de balancier tout en espièglerie. Des paysages qui se révèlent être des portées, des papiers pour rire, une calligraphie à vivre et à regarder!
Sandrine Stahl Atelier 14

Sandrine fait des ronds, décrit des cercles telles des ondes sonores en lien avec la musique qu’elle pratique aussi avec comme sujet commun, le sentiment d’Amour dans tous ses états…
La Manufacture :
Sandra Kunz livre de belles photographies, très pures, inspirées de l’opéra de Pékin. Ses modèles en jyjamas évoluent gracieusement, en noir et blanc sur les murs de son loft-atelier.
Sa vie entre le sud-est de la Chine et la Suisse s’inspire d’une recherche sur les chevauchements culturels et les interprétations spécifiques à ces deux sociétés. Par une immersion dans la culture collectiviste de la société chinoise elle a été confrontée à son individualisme, héritier de ses propre racines . Ces antipodes stimulent son processus créatif.(SK)
Sandra Kunz

 
Philippe Haumesser raconte dans des tons caravagesques en photos, une histoire d’amour, il développe sa sensibilité, son oeil, son interprétation de la lumière au contact des danseurs et des musiciens qu’il saisit sur scène, dans des instantanés de chorégraphies et de concerts d’artistes.
Philippe Haumesser

Lou-p est révolté, la société consumériste, les ravages des transporteurs des mers , lui inspirent des toiles,  noires, teintées de goudrons et de sang.
Lou-p

 
Denis Scheubel dans le collectif Jack Price s’est associé un plasticien en herbe : Lou.
Plasticien, il pratique une peinture sauvage, en dialogue avec l’inconscient.
Il montre une Cène où le  Christ apparaît sur fond rouge, le visage vert, le corps marbré, les apôtres se trouvant sur son côté gauche, dans un certain ordre ….
Mais ce n’est pas son unique moyen d’expression: Denis Scheubel s’adonne aussi à la performance, en se mettant en scène au milieu de ses productions ou encore, sous le pseudonyme de Sined, il devient chanteur-musicien, avant sa performance future qui consistera à s’isoler dans le clocher du Temple St Etienne, pour s’atteler à la rédaction d’un nouveau livre, dont l’éditeur est déjà trouvé.
Denis Scheubel - Cène

Marie-Paule Bilger et Jean-Jacques Delattre accueillent dans leur maison–ateliers de Riedisheim des artistes amis,
Marie-Paule Bilger

Elle aime expérimenter autour des couleurs, des matériaux transparents, des frontières et des paradoxes: terre/air, ancien/moderne, proche/lointain.
Les rencontres et voyages occupent une place centrale dans sa vie et dans son oeuvre.
Elle s’est aventuré à la vidéo et expose ses personnages et ses danseurs.
dont le cinéaste  belge Boris Lehmann, dont les vidéos ont été projetées samedi matin pour le vernissage des ateliers ouverts, au théâtre de poche.
La plasticienne Martine Luttringer, avec sa peinture sur toile et partition, doré à la feuille.
Le chemin que l’on fait devant la peinture et les pièces de verre de Martine Luttringer est un itinéraire qui nous emmène des vanités à l’essentiel, de l’anecdote à l’essence des choses.
C’est une voie qu’elle ouvre et sur laquelle elle nous autorise et nous demande de la rejoindre.
C’est un trajet libérateur qui nous permet de regarder à la fois le Plaisir et la Mort, l’immédiateté et la durée, la profondeur et la légèreté, un trajet qui mêle intimement des paradoxes insolubles qui sont tout simplement la complexité de la vie.
C’est un cheminement vers une lumière qui figure dans notre appréhension du monde et qu’elle dévoile avec délicatesse et intelligence.
C’est un immense boulevard d’humanité et d’optimisme.
OLIVIER DAUNAY

 Ildiko Csapo
A la croisée de Sol Lewit et des dallages baroques Italiens; l’octogone est l’élément premier du travail de Ildiko Csapo. C’est à partir de cette matrice que l’artiste organise et décline ses recherches. Avec une réelle économie de moyens et grâce à des matériaux industriels, «matériaux premiers» (toile goudronnée, carton, tubes plastiques, papiers forts…), Ildiko propose des objets, des peintures et des installations d’une géométrie stricte et rigoureuse visant l’essence des choses, la « chose en soi »…
Ildiko Csapo

C’est à partir d’une mécanique de répétition, de rythme, de reproduction qu’elle articule son travail. En introduisant divers facteurs sensibles comme celui de penser son espace vital avec l’unité de mesure de son avant-bras, où encore de postuler la production d’un dessin monumental en une séquence performative de sept heures consécutives… autant de travaux, très esthétique et ornementale, qui nous questionnent sur le rapport que notre corps entretient avec l’ espace qui l’entoure.
le week end prochain les ateliers ouverts se poursuivent
photos de l’auteur

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain 2012 a encore franchi une étape

Drawing Now 2012

Un exposition passée.
Du 29 mars au 1er avril 2012, la 6e édition de DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a rassemblé au Carrousel du Louvre, 82 galeries internationales, 400 artistes et près de 19 000 visiteurs, collectionneurs et amateurs d’art.
référence obligée dans les arts graphiques historiques, le salon du dessin montre des trésors et réjouit les amateurs et collectionneurs.
Agraphes, rubans, adhésifs, gommettes, radiographies, mircopliages, dessins animés,
plus que jamais, le dessin échappe à la feuille de papier et au crayon, allant jusqu’à fleurter avec la sculpture et l’installation. Lignes traits et contours restent les fils conducteurs de cet art aux frontières mobiles.
Mes coups de coeur se sont portés vers Iris Levasseur et son gisant, exposé hors-les- murs rue de Richelieu.
Iris Levasseur DDC 2012 graphite sur papier © Iris Levasseur et Galerie Ouizerman

Ainsi que l’ artiste sud-africain William Kentrifge avec son dessin animé – à prendre littéralement dans le texte, (encore hors-les-murs)
1er coup de coeur : Ernest Pignon Ernest
Ernest Pignon-Ernest Parcours Desnos "Louise Lame" étude 1 2011, pierre noire sur papier

Un bilan positif. Le bilan est plus que positif pour cette jeune foire qui se tenait pour sa 6e édition. Après des débuts itinérants, le salon se déroulait pour la 3ème fois seulement au Carrousel du Louvre.

Un nombre plus important de visiteurs. Dans un contexte économique et politique difficile et un environnement culturel fortement concurrentiel, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a réussi à attirer près de 19 000 visiteurs, soit une progression de 5% par rapport à l’année dernière. Sur ces 19 000 visiteurs, plus de 20% d’entre eux poursuivaient leur découverte par la visite du HORS LES MURS au 17 rue de Richelieu.
 
De nombreux collectionneurs ont eu également plaisir à revenir plusieurs fois afin de prendre le temps de découvrir les propositions variées des 82 galeries et pour un grand nombre de concrétiser leurs achats.
Un accrochage plus lisible, une foire de qualité. Les échos unanimes ont salué une foire qui s’affirme plus qualitative d’année en année. Les visiteurs ont apprécié le retour de galeries de renom et la qualité des one man show d’artistes reconnus ou à découvrir servis par un accrochage plus lisible que les années précédentes. Le secteur EMERGENCE avec 12 galeries de moins de 4 ans a, comme l’année dernière, suscité beaucoup d’intérêt.

Clément Bago schalk-jaune-2011-encre-sur-papier-calque-jaune 295x21cm

Avec 400 artistes présentés, 82 galeries dont 30 % de galeries étrangères et 40 % de nouveaux arrivants, ainsi que 12 oeuvres monumentales présentées au 17 rue de Richelieu, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a ainsi offert aux visiteurs un large panel de la création contemporaine des 50 dernières années.
Un climat d’affaires tendu mais finalement actif. L’ensemble de ces éléments ont contribué sans doute à un climat d’affaires finalement plus dynamique que prévu.
S’il a fallu attendre le week-end pour que les ventes se confirment, un grand nombre d’exposants (plus de 40 %) s’estiment très satisfaits de leurs ventes. Les exposants fidèles à DRAWING NOW PARIS ont été largement récompensés de leur implication par des ventes soutenues. Avec des œuvres vendues entre 500 € et 50 000 €, le salon a su prouver qu’il sait attirer de nouveaux amateurs comme des collectionneurs plus avertis.
La galerie Jean Fournier souligne le succès de cette édition, la meilleure pour elle depuis sa première participation : elle a ainsi vendu plus de 33 oeuvres dans une fourchette de prix allant de 600 à 8 000 €.
La galerie Eric Dupont a rencontré un vif succès avec Clément Bagot : elle a vendu tous ses dessins pour des valeurs de 1 000 à près de 30 000 €, ainsi que 10 dessins de Taysir Batniji, un Damien Cabanes à 10 000 €, et plusieurs dessins de Yazid Oulab et Didier Mencoboni.
De son côté, la galerie Lelong a vendu, entre autres : 3 aquarelles de Barthélémy Toguo à 5 000 € chaque, 2 dessins de Kiki Smith à 12 000 € chaque et une encre d’Alechinsky à 48 000 € vendue à un collectionneur étranger.
Kiki Smith - Birch Tr, 2011 Epreuve chromogène et encre sur papier Népal 40 x 40

 
Après sa première participation en 2010, ADN est revenu et a rencontré un vif intérêt de la part des collectionneurs pour 5 des artistes présentés : en cédant 3 oeuvres de Eugénio Merino, une de Kendell Geers, une de Federico Solmi, une de Bruno Peinado, et un dyptique d’Abdelkader Benchamma.
La galerie Jaeger Bucher / Jeanne Bucher s’estime satisfaite de sa première participation : elle a rencontré de nombreux professionnels et collectionneurs suisses, belges et allemands et a ainsi vendu, entre autres, 4 dessins de Hanns Schimansky, un dessin de Rui Moreira dans des prix allant de 7 000 à 12 000 €.
Les exposants soulignent unanimement la très bonne qualité de la foire et les très bons contacts pris tout au long du salon, nombreux sont ceux qui enchaînent par des rendez-vous en galerie dans les semaines qui suivent l’événement en vue d’acquisition.
Catherine Millet et son musée imaginaire.
Kiki Smith

Catherine Millet proposait cette année son « Musée imaginaire du dessin contemporain ». Sa proposition a permis aux visiteurs de découvrir des oeuvres de Marc Desgrandchamps, Erik Dietman, les dessins plus osés d’Otto Muehl, les dessins architecturaux de Tatiana Trouvé, des portraits de Bernard Dufour sans oublier Bernar Venet, Pierre Weiss, Pierre Klossowski, la féministe Kiki Smith, Berbard Ollier, Diogo Pimentão et Alberto Sorbelli.
 
Table ronde

Un intérêt certain pour les premières DRAWING TALKS. Organisées pour la 1ère fois par DRAWING NOW PARIS, trois tables rondes sur les thèmes «Du dessein au dessin», «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», et «Collectionner le dessin : une passion intégrale», modérées successivement par Sony Devabhaktuni, architecte et journaliste, Jean-Christophe Castelain, rédacteur en chef du Journal des Arts et Guy Boyer, rédacteur en chef de Connaissance des Arts, ont attiré un public nombreux qui a participé activement en posant des questions.

Une collaboration fructueuse avec le Drawing Center New York. Brett Littman, directeur du Drawing Center de New York, qui a conçu la programmation vidéo de la Project Room et participé à la table ronde «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», a rencontré des visiteurs très intéressés par l’approche vidéo du dessin contemporain.
Clément Bago craie-noire-12012-encre-blanche-sur-papier 25x18cm
Le prix DRAWING NOW pour le dessin contemporain a été remis mercredi 28 mars à l’artiste Clément BAGOT présenté par la galerie Eric Dupont. L’artiste s’est vu remettre une dotation de 5 000 € à travers le fonds pour le dessin contemporain soutenu par SOFERIM. Faber-Castell, associé pour la première au Prix DRAWING NOW, a remis en cadeau prestige le coffret édition limitée 250 ans Faber-Castell.
photos de l’auteur sauf les 1/3/7

 

Adel Abdessemed en regard de Matthias Grünewald – François Pinault prêteur

Entre « Crucifixion et Décor »

Adel Abdessemed Décor ©

Le Retable d’Issenheim est l’une des œuvres dont la fortune critique et artistique est sans doute la plus considérable dans le monde occidental depuis la fin du XIXe s. En 1993, le musée Unterlinden avait consacré une exposition à l’influence de la crucifixion de Grünewald dans l’art du XXe s. 20 ans après, force est de constater que les artistes poursuivent leur relecture de ce chef d’œuvre. Signalée par Jean Jacques Aillagon à Frédérique Hergott de la disponibilité d’une œuvre de l’artiste Adel Abdessemed directement inspirée du Christ en croix du Retable d’Issenheim, appartenant à la collection de François Pinault, le choc qu’elle éprouva, lui fit paraître évident qu’elle devait être exposée en regard du Retable. La vision des détails et de l’ensemble appelé Décor, au-delà d’une simple interprétation , extrayait l’essence du modèle d’origine. « arracher » le motif pour se l’approprier, créer une œuvre nouvelle.


A partir de la représentation du Christ en croix du Retable d’Issenheim, Adel Abdessemed pose la question sans réponse de la souffrance humaine. A la chair pénétrée par les épines chez Grünewald, il substitue un corps constitué de fils de fer barbelé acéré et tranchant, instrument et symbole contemporain de la violence et de la souffrance. L’artiste figure le crucifié comme une immense blessure, concentrant en un seul corps à la fois la torture et la cruauté.
Reproduite 4 fois, l’icône transformée en modèle d’anatomie décharné devient un sujet et la violence est annihilée par les effets esthétiques de la matière brute de l’ensemble savamment tressé. Reproduit 4 fois, ce corps constitue un décor au sens où il est l’arrière-plan devant lequel nous vivons. Au Christ lourd de Grünewald faisant ployer la poutre horizontale de sa croix A. Abdessemed oppose un corps décharné et en suspension. Au corps unique en putréfaction peint, il substitue « des corps » en 4 exemplaires parfaitement alignés, annihilant les effets dramatiques du premier dans une organisation stable et ornementale que trahit le titre de l’œuvre . En se référant à une icône religieuse et à un chef d’œuvre de l’histoire de l’art, en se saisissant du monde contemporain qui lui fournit la matière de son travail. A. Abdessemed  réalise par un savant montage d’éléments paradoxaux, une œuvre portée par une puissance esthétique, comme une réponse éclatante aux violences du monde contemporain.

Adel Abdessemed Décor détail

Après une première exposition à la galerie David Zwirner  (Chelsea) à New York, l’ensemble Décor ne pouvait être présenté pour la première fois en Europe, qu’à à un seul endroit, ici, à Colmar, au musée Unterlinden, dans une confrontation directe et sans artifices avec la figure du Christ de Grünewald. A l’heure où le musée célèbre le 500 e anniversaire du Retable d’Issenheim, ce rendez-vous ne devait être manqué. Adel Abdemessed avait confié à Frédérique Hergott que pour lui exposer Décor en regard du Retable était un rêve.
Texte Frédérique Goerig-Hergott

Adel Abdemessed  (Interview Adel Abdessemed) quitta l’Algérie en pleine guerre civile en 1994, il arriva en France âgé d’un peu plus de 20 ans. Il suivit des études à Lyon sous la férule de Giovanni Careri, Depuis il a tracé son chemin d’artiste, sans jamais se départir d’une volonté de prise en main de la réalité pesante du politique, mais sans omettre l’histoire de l’art. Ses œuvres émettent un engagement criant et une distance métaphysique.
(vu à la Dogana en 2011)

Un catalogue en vente au musée, aux Editions Xavier Barral, a été édité sur l’oeuvre « Décor » comprenant des textes de François Pinault, Jean Jacques Aillagon, Frédérique Goerig-Hergott, Eric de Chassey, Giovanni Careri « Baptisée Décor, l’oeuvre d’Abdessemed, récemment exposée à New York et achetée 2 millions d’euros par François Pinault, est prêtée par le collectionneur au Musée Unterlinden de Colmar jusqu’au 16 septembre, pour le 500e anniversaire du fameux retable d’Issenheim. Opération pilotée par Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture, qui a repris du service auprès du mécène : « J’ai appelé la conservation du musée, ça s’est fait très rapidement, j’adore monter des coups comme ça », s’amuse celui qui a expliqué, dans Libération,  » extrait du Monde du 27 avril article de Florence Evin

photos de l’auteur