Asger Jorn – un artiste libre

Pour la première fois en Suisse romande, la Fondation de l’Hermitage consacre une exposition au peintre Asger Jorn (1914-1973).Considéré comme le plus grand artiste danois du XXe siècle, Jorn a joué un rôle majeur dans le développement des avant-gardes européennes de l’après-guerre. Cette manifestation s’inscrit dans la prolongation de l’exposition Impressions du Nord. La peinture scandinave 1800-1915 qui, en 2005, avait permis aux visiteurs de la Fondation de découvrir l’extraordinaire vitalité des peintres nordiques au XIXe siècle.

Asger Jorn gravant une planche du portefolio Etudes et surprises

Partageant sa vie entre le Danemark, la France (il y séjourne dès 1936), la Suisse et l’Italie, Asger Jorn fonde, en 1948, avec d’autres artistes du Nord, le mouvement Cobra, dont le nom fait référence aux trois villes Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Dans le sillage du surréalisme, ils prônent la spontanéité, le retour à l’art populaire et au dessin d’enfant. La tuberculose qui frappe Jorn en 1951 précipite la fin de Cobra.

Asger Jorn Cobra avec Pierre Alechinsky et Christian Dotremont Le Grand Plum 1961

Après dix-huit mois passés au sanatorium de Silkeborg au Danemark, Jorn choisit, pour sa convalescence, l’air pur des montagnes et s’installe pour six mois dans un chalet de Chesières (Vaud). En Suisse, le Danois développe un langage nouveau, qui renoue avec les sensualités enveloppantes d’Edvard Munch, pionnier de l’expressionnisme moderne. Les années suivantes le conduiront à libérer progressivement et de la façon la plus radicale son art des modes et des influences, et à inventer une peinture saisissante, tantôt apaisée,
tantôt explosive, toujours colorée.
Asger Jorn La Lune et les animaux

Son oeuvre puissante, élaborée au rythme de voyages incessants à travers l’Europe, s’ancre profondément dans la culture et la sensibilité scandinaves, tout en s’imprégnant des échanges qu’il entretient avec la scène artistique internationale. La tension entre une tradition nordique enracinée dans le Moyen-Age, et une aspiration à la perméabilité des frontières et à la vitalité d’une création collective, est au coeur de la fascination que Jorn exerce aujourd’hui.
Asger Jorn Femelle Interplanétaire

Des titres intrigants, surréalistes et humoristiques parsèment son oeuvre, peinte au couteau, gravée ou en collages. Ses toiles plutôt sombres dans ses débuts, ne sont pas sans rappeler que Lausanne est la ville qui possède un très riche musée d’art brut, dont l’artiste se rapproche dans ses compostions, pour les illuminer,
dans la dernière période, de couleurs flamboyantes, que l’on peut admirer au sous-sol.
Asger Jorn

La rétrospective lausannoise couvre toutes les périodes, depuis les compositions de l’immédiat après-guerre, peuplées d’un bestiaire fantastique, jusqu’aux peintures lumineuses de la fin de sa vie, traversées de formes fluides et dynamiques. Réunissant quelque 80 peintures, l’exposition déploie en outre un bel ensemble de dessins, des estampes – entre autres l’emblématique Suite suisse, 1953-1954 –, ainsi que des sculptures, rendant compte de l’extraordinaire force expressive de Jorn dans la diversité des médiums.
Asger Jorn Image confite

L’exposition bénéficie de la participation exceptionnelle de nombreuses institutions, en premier lieu le Museum Jorn de Silkeborg, mais aussi le Louisiana Museum of Modern Art à Humlebaek, le Kunsten Museum of Modern Art à Aalborg, le ARoS Aarhus Kunstmuseum, le Statens Museum for Kunst de Copenhague, le Henie Onstad Kunstsenter à Høvikodden, la Kunsthalle Emden, le Centre Pompidou à Paris, les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, ainsi que de bon nombre de prestigieuses collections privées. Enfin, l’artiste belge de renommée internationale Pierre Alechinsky, qui a entretenu depuis Cobra – il fut à 24 ans le plus jeune membre de ce mouvement – une relation privilégiée avec Jorn, encourage activement ce projet en lui ouvrant sa collection et ses archives.
 
Asger Jorn La luxure lucide de l'Hyperestésie 1970

 
Commissariat général : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage
Catalogue : reproduisant en couleur toutes les oeuvres exposées, le catalogue réunit de nombreuses contributions (Pierre Alechinsky, Troels Andersen, Rainer Michael Mason, Frédéric Pajak, Dominique Radrizzani, Didier Semin, Dieter Schwarz et Sylvie Wuhrmann), ainsi qu’une anthologie de textes d’Asger Jorn, Christian Dotremont et Jacques Prévert.
Asger Jorn - ne vous gênez pas 1971

L’exposition et le catalogue bénéficient du généreux soutien de et de la Fondation pour l’art et la culture.
Avec la Fondation Gianadda à Martigny qui présente la collection Merzbacher, c’est une immersion dans la couleur garantie.
DU 22 JUIN AU 21 OCTOBRE 2012
photos de l’auteur courtoisie de l’Hermitage

Collection Merzbacher – Le mythe de la couleur – Van Gogh, Picasso, Kandinsky…

La grande exposition d’été de la Fondation Pierre Gianadda est consacrée à une des plus importantes collections privées européennes appartenant aux très discrets Werner et Gabrielle Merzbacher. Depuis des décennies, ce couple suisse rassemble des oeuvres qui traduisent son intérêt exclusif pour la couleur. Pendant longtemps, cette collection a été un secret bien gardé. Mais en 1998, les Merzbacher ont accepté de montrer leur collection au Musée d’Israël à Jerusalem pour les cinquante ans de l’Etat d’Israël.
La Fondation Pierre Gianadda est la première fondation privée à accueillir la collection Merzbacher. Depuis lors la collection a été présentée au Japon en 2001, à Londres en 2002, à Zurich en 2006, au Louisiana Museum of Modern Art en 2010.

Vincent van Gogh - Pelouse Ensoleillée Place Lamartine 1888

Avec plus de cent oeuvres de quelque cinquante artistes, parmi les plus importants de  la période du XIXe et du XXe siècles, cette exposition montre d’une façon exhaustive l’évolution de cette partie de l’art moderne.
Une immersion dans la couleur, qui vous reste longtemps au fond des yeux.
,Maurice de Vlaminck Les Ramasseurs de Pomme de Terre vers 1905-1907, Huile sur toile

 
Il y a trente ans que Léonard Gianadda et Werner Merzbacher se connaissent, Presque depuis les débuts de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny. Léonard a été longtemps demandeur, Werner Merzbacher souvent prêteur. Une estime et une confiance réciproque ont rendu cette exposition non seulement possible, mais presque naturelle.
Une enfance massacrée et sa rédemption pour l’art. Peut-on faire ce raccourci en parlant de Werner Merzbacher et de la collection qu’il a rassemblée avec sa femme Gabrielle ? Chacune de ces peintures pourrait être un antidote à la tristesse et à la dépression, un hymne à la joie de vivre. Les œuvres de la collection Mezbacher traduisent une passion pour la couleur et sa puissance lyrique.
Schmidt Rottluff Einfart 1910

 
Werner et Gabrielle Merzbacher rassemblent depuis plus de soixante ans les chefs-d’œuvre des mouvements qui ont libéré la couleur, le Fauvisme, l’abstraction, l’Expressionnisme. La collection fait une large place à Derain, Matisse, Kandinksy, des peintres qui ont fait changer la couleur.
Tout a commencé avec un noyau d’œuvres de très haute qualité réunies par les parents de Gabrielle Mayer autour de Picasso, Matisse, Van Gogh. Frappés au cœur par ces peintures, Werner Merzbacher, épaulé par sa femme Gabrielle, ‘est plongé avec passion dans le monde de l’art et des galeries…. Pour ne plus en ressortir.
 
Alexej von Jawlensky, Dame mit gelbem Strohhut, vers 1910, Huile sur carton

Werner Merzbacher a une double réputation : celle d’acheter des œuvres en se laissant guider par son instinct, et d’avoir des coups de cœur durables et solides. Ceux qui le connaissant décrivent un homme d’une extrême vivacité et d’un goût très affirmé. Une très rare conjonction de circonstances, financières, historiques et personnelles, ont permis que la collection Merzbacher soit devenue pour les historiens de l’art ce petit miracle, une des meilleures collections au monde.
Georges Braque Paysage à l'Estaque 1910

Werner Merzbacher est né en 1928 en Allemagne du sud. Son père, médecin, organise son départ en Suisse après la Nuit de Cristal, en novembre 1938, après laquelle les enfants juifs sont notamment interdits d’école. Enfant réfugié, Werner est placé dans une famille zurichoise. Ses parents ne réussissent pas à s’enfuir. Déportés, ils mourront à Auschwitz. En 1949, Werner Merzbacher obtient une bourse et émigre aux USA.
Là-bas, il épouse Gabrielle Mayer. Après un séjour en Alaska, où Werner Merzbacher fait son service militaire, le couple revient à New-York.
Werner entre dans le commerce de fourrure de son beau-père. Les trois enfants du couple naissent aux Etats-Unis. En 1964, la famille décide de revenir s’installer en Suisse, dans la région de Zurich où Werner avait vécu pendant la guerre et où Gabrielle est née. Werner Merzbacher devient le premier partenaire, puis en 1989, le seul propriétaire de l’entreprise Mayer and Cie AG.
Sonia Delauney Terck - le Bal Bullier 1913

 
Les Merzbacher ont formé leur goût dans les années 1960, en fréquentant les galeries new-yorkaises. Au début, ils achètent de la peinture mexicaine ou italienne, dans la veine du réalisme social. A la fin des années 1960, ils se tournent vers Vlaminck, Toulouse Lautrec, Friesz, mais aussi Monet, Sisley. Ils comprennent qu’ils sont attirés vers la couleur pure, sans savoir vraiment encore quelle est leur période préférée. L’achat de leur premier Schmidt-Rottluff est un tournant important. A partir de ce moment, le couple met en place une vraie stratégie d’achat des meilleures œuvres fauves et expressionnistes.
 
Umbertto Boccioni Forme Plastiche di un Cavallo 1913/1914

La plupart des peintures acquises par le couple sont considérées aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre dignes des plus grands musées. Quelques-uns de meilleurs artistes de la fin XIXe et du début du XXe siècle sont documentés en profondeur, avec plusieurs œuvres qui s’intéressent aux différents aspects de leur travail.
Véronique Ribordy
Le commissariat de l’exposition est assuré par Jean-Louis Prat.
Le catalogue de l’exposition Van Gogh, Picasso, Kandinsky… Collection Merzbacher.
Le mythe de la couleur, reproduit en couleurs toutes les œuvres exposées.
du 29 juin au 25 novembre 2012
tous les jours de 9 heures à 19 heures

Philippe Parreno à la Fondation Beyeler

L’artiste français Philippe Parreno s’est fait connaître dans les années 1990, suscitant
l’enthousiasme de la critique par une oeuvre qui recourt à une grande diversité de supports, parmi lesquels le film, la sculpture, la performance et le texte. Considérant l’exposition comme un moyen d’expression à part entière, Parreno a cherché à redéfinir l’expérience qu’elle constitue en explorant ses possibilités d’« objet » cohérent, au lieu d’en faire un assemblage d’oeuvres disparates.

Philippe Parreno - photo Claudio Cassano

 
Pour sa présentation à la Fondation Beyeler, Parreno propose deux nouveaux films qui
s’intègrent dans une mise en scène guidant le visiteur à travers tout l’espace de l’exposition à l’aide d’une chorégraphie de sons et d’images.
Le premier film, Continuously Habitable Zones aka C.H.Z. (2011), est lié à un territoire et
présente des vues d’un jardin noir créé au Portugal en collaboration avec un paysagiste, Bas Smets. Un paysage a produit un film, et un film a produit un paysage. Le paysage est
pérenne; il est ce que l’image rejette.

Le deuxième film, Marilyn (2012), est le portrait d’un fantôme. Il la fait apparaître au cours d’une séance fantasmagorique dans une suite de l’hôtel Waldorf Astoria de New York où elle a vécu dans les années 1950. Le film reproduit sa présence au moyen de trois algorithmes: la caméra devient ses yeux, un ordinateur reconstruit la prosodie de sa voix, un robot recrée son écriture. La morte est réincarnée dans une image.

 
À l’entrée du musée, chaque visiteur reçoit un DVD sur lequel il retrouvera les deux films.
Les deux films du DVD contiennent une bande-son musicale composée par le musicien Arto Lindsay. Ces versions sont différentes de celles des films de l’exposition, tout comme un souvenir peut s’éloigner de la réalité.
 
Philippe Parreno

Une salle de la collection permanente de la Fondation Beyeler est consacrée à deux
nouvelles séries de dessins liés aux films. Une série d’une trentaine de dessins à l’encre
montre dix perspectives du paysage de C.H.Z. Une autre série comprend des textes écrits
par le robot de Marilyn sur du papier à lettres de l’hôtel Waldorf Astoria.
Textes écrits par le robot de Marilyn sur du papier à lettres de Waldorf Astoria

 
Dans le jardin d’hiver, à l’entrée de la salle de projection des films, sont accrochées deux
Marquees, telles des excroissances lumineuses de l’architecture de Renzo Piano.
 
Enfin, deux installations sonores donnent au spectateur l’impression que le musée prend vie.
La première installation fait sortir les bandes-son des films de la salle de projection pour les transporter dans le jardin d’hiver. Pour la deuxième installation, des nénuphars soniques flottent aux côtés de vrais nénuphars dans le bassin qui jouxte l’entrée du musée, laissant le son de la « bête végétale » de C.H.Z. s’échapper dans le jardin.
 
Philippe Parreno est né en 1964 à Oran en Algérie. Il vit et travaille à Paris. Il a présenté
récemment des expositions individuelles à la Serpentine Gallery de Londres (2010), au CCS, Bard College de New York (2010), au Centre Georges Pompidou de Paris (2009), à l’Irish Museum of Modern Art de Dublin (2009) et à la Kunsthalle Zürich de Zurich (2009).
 
Philippe Parreno Sam Keller Michiko Kono

Cette exposition a pour commissaires le directeur de la Fondation Beyeler Sam Keller et Michiko Kono, Associate Curator.
Pour accompagner le film C.H.Z., un nouvel ouvrage publié chez Damiani, Bologne, contient des reproductions des dessins, des arrêts sur image tirés des films, des photographies aériennes et des contributions de Philippe Parreno et de Nancy Spector, Deputy Director et Chief Curator du Guggenheim Museum, New York.
CHF 48, ISBN 978-88-6208-253-2
jusqu’au 30 septembre 2012
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture: tous les jours de 10 h à 18 h, le mercredi jusqu’à 20h.
photos 1 2 3 courtoisie Fondation Beyeler
4 5 6 photos des photos
 

Miguel Chevalier l’obsédé du Pixel

Miguel Chevalier - Carré Magique

C’est le thème récurrent dans le travail de Miguel Chevalier. L’idée simple qu’il veut développer, c’est « comment être de son temps » (il y parvient sans peine avec brio).  A chaque époque les artistes utilisent les moyens de leur époque, ce n’est pas qu’il n’aime pas la peinture, mais il trouvait que c’était extrêmement difficile de régénérer dans les années 80, un propos fort, dans le champ de la peinture. Aussi il a préféré aller dans un terrain semi-vierge, en explorateur et présenter à l’Espace Malraux de Colmar  (et dans le monde entier) une exposition, intitulée, « Power Pixels 2012 » – dans l’air du temps-, avec la sensation de vivre son époque à plein pixels,  et comment développer un univers poétique avec les outils d’aujourd’hui.
Dans l’annexe « Fractal Flowers » trois  sculptures de graine virtuelle extraite de l’oeuvre de réalité virtuelle Herbarius 2059 (Sculpture en stéréolithographie, résine dans boite en plexiglas transparente, (35 x 35 x 35 cm) .
Miguel Chevalier

Puis sur grand écran, le logiciel toujours en flux continu montre ces fleurs en mouvance, en devenir, ce n’est pas une répétition en boucle, mais un flux qui ne revient jamais, tout à fait fascinant.
Une vidéo montre le travail de Miguel Chevalier, où il dévoile les mystères de sa fabrication absolument fabuleuse.
Il a constitué lui même ses propres outils, qui n’existent dans aucun circuit du commerce. Il a su intégrer et faire siennes toutes les grandes découvertes technologiques. Il démontre comment par son travail, ses mondes virtuels peuvent régénérer les idées tout en ayant une filiation avec l’histoire de l’art. L’impressionnisme, le pointillisme, les aplats, l’illusionnisme optique, le dripping, les installations se trouvent dans ses œuvres.
 
Miguel Chevalier

 Il les développe dans l’espace public de façon monumentale, permettant aux passant d’intégrer l’art et la couleur dans leur quotidien.
A l’espace Malraux, les visiteurs sont partie intégrante de l’œuvre et inter-agissent avec elle en se déplaçant. Leurs mouvement latéraux selon la distance agissent sur la
« Danse du Pixel » grâce à des capteurs, en changeant de couleurs en augmentant les pixels ou en les diminuant, une vague picturale incessante, défilant à l’infini et sans cesse renouvelée. C’est en quelque sorte un trompe l’œil, un mur mouvant, donnant l’illusion d’obéir aux visiteurs.

Une application Iphone « Bee Tag » permet de lire les messages codés en pixels.
En parallèle de l’œuvre sont montrée d’autres oeuvres telles que
« Tapisserie en laine et soie »
« Pixels of Art » “Pixels Op Art » « Carré Magique ».
 
Miguel Chevalier Pixels Of Art

Son travail n’est plus fondé sur l’agrandissement de la trame comme Jacquet ou le pop art, mais sur l’agrandissement du pixel, sur la trame du pixel, devenue une écriture à part entière, une touche picturale. C’est un catalyseur de nouvelles formes d’expression qui nous aide à repenser le monde. C’est un travail absolument passionnant, fascinant et poétique.
Je vous invite à consulter son site très complet qui montre un panorama de ses œuvres, à utiliser les applications Iphone, en parcourant l’exposition.

Autour du 500e anniversaire du retable d'Issenheim de Matthias Grünewald

Décor Adel Abdessemed
Autour du 500e anniversaire du retable
Evénement du 27 avril au 16 septembre : présentation de l’oeuvre
Décor d’Adel Abdessemed

 

Adel Abdessemed - Décor en regard avec le Retable d’Issenheim

Réalisés aux Etats-Unis et exposées à New-York, les quatre Christ qui forment l’oeuvre Décor de l’artiste Adel Abdessemed sont exposés pour la première fois en Europe, à Colmar, au musée Unterlinden, en regard de la Crucifixion qui les a inspirés.
Cet ensemble d’un expressionnisme exacerbé par le contraste entre la violence du matériau (le fil de fer barbelé) et la beauté du résultat formel, la taille imposante des corps et leur exposition aérienne, entre le symbole unique et la multiplicité, semble exhiber toute la violence contenue dans la représentation iconique du Christ sur la croix de Grünewald. Mais au-delà de cette dimension dramatique, le matériau utilisé et savamment tressé, la répétition du sujet devenu motif ont une visée ornementale que trahit le titre de l’œuvre, à concevoir comme une stylisation ou une sublimation de l’image du Christ de Grünewald.
 
Présentation le mardi 26 juin à 18h30 par Frédérique Goerig-Hergott
Lieu : salle du retable
Tarif normal : 5 € / gratuit pour les membres de la société Schongauer, porteurs du pass musées et étudiants : 5 €
Renseignements et réservations : 03 89 20 15 58
 
500 ans du Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald

 
 

Françoise Saur – les Dessous du Musée.

Les bâtiments anciens ont tous une âme. Ils bruissent des esprits de leurs habitants, des échos de leurs affectations successives. Ils ont accumulé traces et strates de leur histoire. Au musée Bartholdi se découvrent même quelques signes de l’époque où le sculpteur y vécut.
 La poussière s’est accumulée dans les greniers. Les pièces, jadis d’habitation, ont changé de fonctions et sont devenues salles d’exposition, réserves,  bureaux …
Mais il y a là de petits riens, parfois dérisoires, parfois somptueux ; des bribes ténues d’histoires révélatrices du temps qui passe, de l’usure, des réparations et de l’entretien. Les visiteurs n’en ont guère conscience : l’intime reste caché. Le voici mis en lumière.
Texte : Françoise Saur 2012.

jusqu’au 31 décembre 2012 au musée Bartholdi de Colmar
Et quelle lumière !
Françoise Saur, décline cet intime en sept chapitres dans l’ancienne demeure du célèbre sculpteur Auguste Bartholdi. Comme elle le raconte dans la vidéo, dans une pièce, elle a découvert les cadres du sculpteur lui-même qui servaient à encadrer ses tableaux. Elle s’en est servi avec grand bonheur pour présenter ses photos. –Auguste Bartholdi était collectionneur de photos, entre autres, comme le relève le conservateur du musée  Régis Hueber.-  C’est ainsi que ses photos sont imprimées sur un papier chiffon luxueux « Hahnemühle » parfois abstraites, toujours sensibles et personnelles, mises en scène révélant le passage du temps, jouant des pigments et des matières, s’arrêtant par un instantané qui révèle l’âme du lieu, avec une maîtrise de la scénographie et du spectacle suspendues aux cimaises de cette maison bourgeoise. Cela donne lieu à un spectacle chaleureux et intimiste surprenant.
« Le rythme des images inscrites dans des écrins aux colorations variés s’affiche sur la partition des murs de la salle d’exposition du musée. »
Extrait de Sédimentation
Frédérique Goerig-Hergott, Conservatrice au musée Unterlinden
 
Les drapés couvrent un mobilier que l’on devine figé dans l ‘abandon et le temps, avec ce poids de poussière qui amènent vers d’autres réflexions…

Françoise Saur - Drapés 2

Les Traces révèlent des empreintes de main, dont on voudrait connaître l’histoire, mais aussi des signes  d’écritures venant d’une autre civilisation.
Françoise Saur - Traces 2

Les Sculptures se décomposent tels des cadavres livrés à leur sort, ou encore impudiques abandonnées, glorifiées par des cristaux d’emballage.
Françoise Saur - Sculptures 1

 
 

Les Emballages toujours grâce au jeu des couleurs et des transparences  semblent révéler des trésors en attente, des secrets bien gardés.

Françoise Saur - Emballages 2

 
Les Reflets illusionnent tels des magiciens pour nous renvoyer sur le mur d’en face, tel un trompe l’œil.
Françoise Saur - Reflets 4 - 2011

Les Objets immobiles mais si présents cherchent à garder le souvenir d’un temps révolu.
Françoise Saur - Objets 5 -6

Les Sièges semblent résister à leur manière invitant un éventuel visiteur à s’y poser pour rêver et converser.
Françoise Saur - Sièges 4

 
Un livre sur « Les Dessous du musée » – 92 pages – 40 photographies couleurs  Textes: Frédérique Goerig-Hergot conservatrice du musée des Unterlinden; Régis Hueber, conservateur du musée Bartholdi – prix 60 euros + 7 euros de participation aux frais de port – Commande: fr.saur@gmail.com, pour prolonger votre visite.
photos des photos et vidéo de l’auteur

Art Basel 43 2012

 

Rodney Graham 2012 Black Tree Gallery New York

Cette grande entreprise qu’est ART Basel, ne connaît pas la crise.
Les collectionneurs sont présents plus que jamais, c’est ici qu’est donné le ton du marché de l’art. Art Basel, après son extension à Miami, se tiendra aussi à Hongkong l’hiver prochain, étant donné l’explosion du marché chinois, c’est l’opportunité à saisir. Ce sont 300 galeries venant de 36 pays des six continents, qui sont habilitées à venir faire du business sur les bords du Rhin, sélectionnés par un rigoureux comité international.
Art Basel est une fête pour les yeux, entre jeudi et dimanche, lorsque le grand public, simples visiteurs arrivent (65 000 environs) aux  stands, les jeux sont faits. L’essentiel ou les plus belles pièces ont trouvé preneur, car c’est un lieu pour faire des affaires. Si on a la chance d’avoir une carte VIP ou une carte de presse, on croise, des personnes venant du monde entier. On se rend bien compte que le chômage et la crise, n’atteingent pas ce milieu-là.
Du côté d’Art Unlimited, rien de vraiment novateur, vous pouvez voir quelques œuvres et l’interview de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse, qui cette année fait partie du réseau, par le journaliste Dominique Bannwarth.
Du côté des galeries, c’est un régal, on peut en prendre plein les yeux.
Gallery Pauli avec une valeur sûre Giuseppe Penone
Giuseppe Penone Galerie Pauli

Hauser et Wirth avec Ron Mueck
Ron Mueck Woman with Sticks

Pipilotti Rist,
 
 
Paul McCarthy
Paul McCarthy

 
Damien Hirst Gallety White Cube

 
La galerie Mayer avec les 7 sorcières de Tinguely, La galerie canadienne Landau avec des oeuvres de la succession Picasso, mis en vente par Marina Picasso, des Magritte, Miro, Jawlensky.
Art Basel est le plus grand musée du monde à notre portée, même si l’on ne peut se rendre acquéreur, cela vaut le déplacement pour les amateurs et les curieux.
Jusqu’à dimanche au prix de 40 ch fr pour la journée.
les artistes présentés en ligne
Desing Miami, Art Parcours  Art Film et les satellites comme  la Liste, Solo project  ArtFair font partie de l’ensemble des réjouissances.
Le CRAC Alsace et la Kunsthalle de Mulhouse se sont associés au programme

Le Schaulager Satellite

A l’occasion d’Art Basel, (14 au 17 juin 2012)  le Schaulager sera au centre de l’action. Pendant deux semaines, il vous invite à visiter le « Schaulager Satellite », un pavillon temporaire sur la MessePlatz à Bâle, lieu d’exposition conçu par les architectes Herzog & de Meuron.

Schaulager Satellite Bâle 2012

Dès le 4 juin jusqu’au 17 juin de 10 h à 20 heures, Schaulager Satellite, en visite libre.
Immanquable et incontournable en tête de pont d’Art Basel, dans une présentation à multiples facettes,  vous pourrez découvrir le monde du Schaulager et de ses activités dans les coulisses. A l’image du Schaulager, sis au « Dreispitz » au Müenchenstein  dans la banlieue bâloise, le pavillon Satellite en place et en pointe d’Art Basel, est de forme triangulaire, selon la conception des architectes suisses Herzog & de Meuron.
Le Schaulager actuellement en travaux, ne présentera pas d’exposition en 2012.
 
Schaulager Muenchenstein

Chef-d’œuvre des architectes Herzog et De Meuron, c’est un lieu particulier, musée, entrepôt, qui abrite la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann .
 
Maya Oeri, présidente de la Fondation Laurenz-Stiftung :
Maya Ori présidente Laurenz Stiftung

 
En 1999 en mémoire de notre fils  Laurenz Jakob, décédé prématurément, mon époux Hans U. Bodenmann, et moi-même nous avons créé la Laurenz-Stiftung.
La collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, est le cœur du fond du Schaulager. Dès 1933 Maja Hoffmann-Stehlin, plus tard, Maja Sacher (1896-1989), (dont l’époux était le chef d’orchestre Paul Sacher, (voir la Fondation Paul Sacher à Bâle) a fondé pour continuer le travail commencé par son défunt premier mari Emmanuel Hoffmann, ce lieu d’Art Comptemporain dédié à la nouvelle création.

Maya Sacher par Andy Warhol

Maja Sacher poursuivit de manière cohérente, les trois principaux objectifs de sa fondation: la collection, la conservation et la communication de l’art contemporain orienté vers l’avenir.
En 1941, elle a confié la collection Hoffmann-Laroche par un prêt permanent au Kunstmuseum Basel et, en 1980 elle a initié et a rendu possible la construction du premier musée au monde d’art contemporain.
Les travaux entrepris par Maya Oeri et son comité donneront un nouvel essor à l’institution, qui à l’avenir, en s’agrandissant, abritera à côté des espaces d’expositions,  une bibliothèque, un centre de recherche pour les universitaires, un lieu d’études, des espaces pour la création, la restauration d’œuvres, la conservation, afin de rester dans la continuité de l’idée d’ouverture initiée par Maya Sacher.

Schaulager Satellite_schaufenster Photo: Tom Bisig

 
Dans le Satellite, des maquettes des expositions anciennes, ainsi que des maquettes des  œuvres de la Fondation sont exposées. Sur les écrans défilent en continu des films d’information et des vidéos d’artistes.
C’est ainsi que l’on peut avoir un cours de rattrapage et se faire plaisir  avec Cindy Sherman, Robert Gober, Monika Sosnowska, David Claerbout, Francis Alÿs, Peter Fischli et David Weiss, Fiona Tan, Dieter Roth, Tacita Dean, Katarina Fritsch, Jeff Wall, Andrea Zittel, John Baldessari, Thomas Demand, Ilya Kabakov, Paul Chan, Gary Hill, Matthew Barney.
 
L’exposition 2013 du 1 mars   au 1 juillet,  sera consacrée à Steve McQueen
photos 1 et 3 de l’auteur
autres photos courtoisie du Schaulager

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012
Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes.
Avant première depuis le 1 juin 2012

(é)mouvantes couleurs

Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. »
(Sandra Lischi)

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack

Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace  et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.

Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.

Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d’où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.

Est-ce le vide de l’absence autour de cette table-installation,  au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?

La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich
.

Après 3 ans d’études à l’école des Beaux  Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.

La jeune femme fort timide ajoute
« On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».

Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert CahenPaysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé  visible sous leurs  caches en plexiglass.
« Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps”
(projeté au Jeu de Paume en 2010)
  de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train
», explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c’est à dire nous.

« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».

Art  où l’artiste conjugue poésie avec virtuosité,  Art vidéo dont il est  pionnier.

Cette œuvre est prêtée par le fond régional d’art contemporain (Frac) d’ Alsace à Sélestat, elle était exposée au ZKM de Karlsruhe.

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack

Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine,  53 Avenue Kennedy à Mulhouse.

 

Vincent Odon – Terrain de Jeu

Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
 

Vincent Odon Terrain de Jeu

 
Pour la troisième année consécutive, la Kunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e,  la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle,  qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livre titré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants.
Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Montage carte subjective Terrain de Jeu

Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
Vincent Odon Terrain de Jeu

D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements,  elles ont inspiré de petites phrases,  dans les trois langues,  teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre
« Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance.   Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Vincent Odon Terrain de Jeu

Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin.
Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme.
« Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. »
Vincent Odon – mai 2012