Pierre-Auguste RENOIR (Limoges, 1841 – Cagnes-sur-Mer, 1919) Paul Durand-Ruel 1910 Huile sur toile. H. 65 ; l. 54 cm Collection particulière
« Sans Durand, nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes. Nous lui devons tout » : au soir de sa vie, le peintre Claude Monet rendait ainsi hommage à celui qui fut son principal marchand au XIXe siècle.
Paul Durand-Ruel (1831-1922) a le premier fait le pari de l’impressionnisme au début des années 1870, à l’heure où la « Nouvelle Peinture » de la vie moderne, vibrante et colorée, de Manet, Monet, Renoir, Degas, Sisley, Pissarro, Cassatt et Morisot, rencontrait l’incompréhension.
Paul Durand-Ruel naît à Paris, le 31 octobre 1831. Ses parents dirigent alors un magasin qui est à la fois une papeterie et un commerce de fournitures pour artiste. Progressivement ils se consacrent à une autre activité : le commerce de tableaux. Ils exposent alors les oeuvres d’artistes comme par exemple Eugène Delacroix. Leur boutique devient rapidement un point de rencontre pour les artistes et les collectionneurs. Leur succès est tel qu’en 1856, ils s’installent dans un des plus luxueux quartiers du nouveau Paris au 1, rue de la Paix. Bourgeois typiques du Second Empire, les Durand-Ruel offrent à leur fils de solides études. Paul souhaite s’orienter vers une carrière militaire ou religieuse. Mais pour des raisons de santé, il ne peut poursuivre ses études à l’école de Saint-Cyr dont il avait pourtant réussi le concours d’entrée. Il travaille alors auprès de ses parents. Là, il fait la connaissance de nombreux artistes et collectionneurs qui viennent du monde entier et passent par la galerie au moment des Salons, ces expositions officielles.
C’est la vue de la toile de Delacroix, « l’Assassinat de l’Evèque de Liège » exposée lors de l’exposition universelle de 1855, qui lui ouvrit définitivement les yeux et où il découvre sa vocation pour l’art vivant. Sa passion pour cet artiste l’amène à s’intéresser aux « peintres de la Belle Ecole de 1830 » (Delacroix, Rousseau , Corot,
Courbet, Daumier, Millet).
Paul Durand comprend le potentiel de ces peintres en rupture avec les tenants de l’académisme et prend des initiatives en signant avec certains d’entre eux des contrats d’exclusivité, se réservant la vente de l’intégralité de leur production.
Pour soutenir les artistes dont il vend les oeuvres, il crée la « Revue internationale de l’art et de la Curiosité ». Les affaires marchent bien.
En juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse et Durand-Ruel décide alors, de mettre son stock de tableaux à l’abri à Bruxelles et à Londres. Il y poursuit son commerce, les collectionneurs anglais trouvent rapidement le chemin de sa galerie.
Là, le marchand organise des expositions dédiées à l’art français dans lesquelles il mélange habilement tradition et nouveauté et le succès est au rendez-vous. La période de guerre tant redoutée aura finalement eu des effets positifs importants sur le développement international des galeries Durand-Ruel et sur les peintres qui y seront exposés.
Il y rencontre en effet deux figures majeures de la peinture impressionniste : Camille Pissarro (vidéo) et Claude Monet (vidéo). Grâce à eux, de retour en France, il fera la connaissance de deux autres futurs grands noms du mouvement : Alfred Sisley (vidéo) et Pierre-Auguste Renoir (vidéo). Ce dernier deviendra d’ailleurs l’un de ses amis les plus proches. Actuellement à voir l‘exposition qui lui est consacrée à la Fondation Gianadda « Durand-Ruel était un missionnaire. C’est une chance pour nous que sa religion ait été la peinture. »
Pierre-Auguste Renoir Renoir, Danse à Bougival, 1883
Convaincu par le talent de ces artistes, Paul Durand-Ruel achète rapidement une partie de leur ancienne production. C’est un peu plus tard qu’il fera la rencontre de Manet (vidéo) et Degas (vidéo).
Ainsi en quelques années, Durand-Ruel est-il devenu le principal défenseur de l’Impressionnisme naissant. Il fallait bien du courage à ce marchand alors que, pratiquement toute la société ne voyait que du barbouillage dans ce nouveau mouvement artistique ! « Hormis ceux de ses artistes, il n’est pas un nom qui soit davantage lié à l’histoire de l’impressionnisme que celui de Paul Durand-Ruel », déclarait en 1943 l’éminent historien de l’art John Rewald. À ses yeux, Durand-Ruel était bien plus qu’un marchand d’art, un ami loyal, un défenseur enthousiaste et le « patron » courageux des impressionnistes, qui acheta quelque mille cinq cents Renoir, plus de mille Monet, huit cents Pissarro, plus de quatre cents Degas, près de quatre cents Sisley, autant de Cassatt, ainsi que deux cents Manet. Une exposition consacrée à Durand-Ruel et à ses relations avec Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Manet, Degas, Morisot, Cassatt et Cézanne invite donc à une véritable plongée dans l’impressionnisme et offre la chance d’étudier de façon concrète la contribution d’un marchand d’exception à ce mouvement. Berthe Morisot Femme à sa toilette 1875-80 et Mary Cassatt Le bain de l’enfant 1893
Cette exposition est la première consacrée au grand marchand des impressionnistes, Paul Durand-Ruel (1831-1922), également considéré comme le « père du marché de l’art moderne ».
La plupart des grandes collections impressionnistes publiques et privées se sont en effet constituées auprès de la galerie Durand-Ruel au tournant du XXe siècle. Encore aujourd’hui, nulle vente impressionniste qui n’ait lieu sans que des tableaux autrefois passés par la galerie n’y figurent. De sa découverte de l’impressionnisme au début des années 1870 jusqu’au succès du début du XXe siècle, Paul Durand-Ruel a acheté, vendu, exposé des milliers d’oeuvres de Manet, Monet, Renoir, Degas, Pissarro, Sisley, Morisot et Cassatt.
Cette histoire ne s’est pas déroulée sans heurts et, s’il est maintenant salué comme un marchand visionnaire, Durand-Ruel a bel et bien fait le pari de l’impressionnisme. Au fil du temps, les artistes sont en effet de plus en plus agacés par le principe novateur mis en place par le marchand : le monopole, c’est-à-dire la position d’exclusivité sur l’oeuvre d’un artiste. L’artiste bénéficie d’une sécurité financière, mais cela a une contrepartie : le marchand est libre de fixer les prix. Or ils aimeraient bien faire jouer la concurrence pour les négocier, ces fameux prix. C’est ce chapitre de l’histoire de la galerie et du parcours d’un homme que l’exposition, comme son catalogue entendent montrer et étudier grâce à de nouvelles recherches. Reflétant le rayonnement international de la galerie au XIXe siècle, cette exposition évoque avec Paul Durand-Ruel une figure centrale de l’impressionnisme.
Afin d’offrir une vision alternative de l’art de son époque, le marchand ouvrait son appartement à la visite. L’évocation de cet «appartement-musée» constitue le point de départ de l’exposition qui aborde au fil de cinq autres sections, le goût du marchand pour la « Belle Ecole de 1830 » (Delacroix, Rousseau, Corot, etc…), ses premiers achats aux impressionnistes et à Manet, à Londres et à Paris, les années de crise à travers l’exemple de l’exposition impressionniste de 1876, la promotion des artistes avec l’essor des expositions particulières autour du cas de Monet en 1883 et en 1892, pour se clore sur la diffusion de l’impressionnisme aux Etats-Unis et en Europe, avec un accent sur l’exposition historique des Grafton Galleries à Londres en 1905, encore à ce jour le plus important rassemblement de tableaux impressionnistes. Les collections des musées d’Orsay, de Londres et de Philadelphie comptent près de 200 oeuvres passées par sa galerie. L’exposition réunit plus de 80 tableaux et des documents, provenant de musées et de collections particulières du monde entier. Elle retrace entre fin des années 1860 et 1905, les moments-clés d’une autre histoire de l’impressionnisme, où la réception des oeuvres, leur diffusion, leur circulation sont considérées comme un élément de leur meilleure compréhension.
Cette exposition prend place dans les salles du Musée du Luxembourg qui abritait au temps de Paul Durand-Ruel le musée des artistes vivants, où les impressionnistes ont été difficilement et lentement acceptés. A 89 ans, quelques années avant sa mort, Paul Durand-Ruel réalise qu’ « Enfin les maîtres impressionnistes triomphaient comme avaient triomphé ceux de 1830. Ma folie avait été sagesse. Dire que si j’étais mort à soixante ans, je mourais criblé de dettes et insolvable, parmi des trésors méconnus… ». Il a risqué 2 fois la faillite à 15 ans de distance, d’une part à cause du crack boursier, d’autres part à cause de l’éveil de la concurrence. Son succès avait fait des émules.
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en collaboration avec le musée d’Orsay, la National Gallery, Londres et le Philadelphia Museum of Art.
Elle sera présentée à la National Gallery de Londres du 4 mars au 31 mai 2015, puis au Philadelphia Museum of Art du 24 juin au 13 septembre 2015. Paul Durand-Ruel Le pari de l’impressionnisme
ouvrage collectif sous la direction scientifique de Sylvie Patry
L’exposition est accompagnée d’un catalogue réunissant des essais et des notices des oeuvres exposées faisant le point sur les relations entre Durand-Ruel et les impressionnistes à la lumière de recherches inédites, favorisées par la collaboration des Archives Durand-Ruel.
En dehors d’une biographie de Pierre Assouline chez Gallimard, il n’existait à ce jour aucune publication sur Durand-Ruel. (Que grâce lui soit rendu) Paul Durand-Rue, Le pari de l’impressionnisme 9 octobre 2014 – 8 février 2015 Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
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À partir des années 1950, une des approches les plus radicales, et à la fois les plus poétiques, de la réalité est due aux « Affichistes » : François Dufrêne, Raymond Hains et Jacques Villeglé qui, comme Jean Tinguely, comptaient parmi les « Nouveaux Réalistes ». Dans un esprit commun, leur art rejoignait celui de MimmoRotella et Wolf Vostell.
Jacques Villeglé
L’exposition « Poésie de la métropole. Les affichistes », conçue conjointement par
le Musée Tinguely et la Schirn Kunsthalle Francfort, traite un courant artistique qui, à part en France, n’a guère été traité ailleurs, ni en Suisse ni en Allemagne.
En Suisse, c’est la toute première fois que les affichistes sont montrés dans leur ensemble. L’exposition est organisée sous forme de parcours présentant l’espace
urbain comme lieu de flânerie et d’inspiration multiple, comme lieu de rencontre aussi pour les inventions radicales de ces cinq artistes, qu’il s’agisse de leurs
décollages ou de leurs expérimentations filmiques, photographiques et poétiques.
Après 1960, ses décollages portent sur d’autres objets et il s’intéresse désormais surtout aux produits bariolés que propage le monde de la consommation et aux affiches de films. Sur ce point, il rejoint Villeglé qui éprouve la même fascination pour les images populaires de la publicité, et ils deviennent ainsi des pionniers du pop art.
Ce n’est pas seulement en rapport avec les affiches arrachées que Wolf Vostellemploie pour sa part la notion de « dé-coll/age » comme terme artistique global pour souligner le principe de déconstruction comme procédé de création. Il a ainsi utilisé des affiches lacérées dans son premier happening de 1958 Le théâtre est dans la rue, au cours duquel le public était appelé à citer des fragments de textes ou à reproduire des gestes fractionnés. Chez Vostell, l’actionnisme et ses éléments de traitement ou de recouvrement (par le public) complètent le processus de la sélection et de l’appropriation.
L’exposition Poésie de la métropole couvre la période de 1946 à 1968, et porte une attention particulière sur les tout débuts des affichistes, sur leurs expériences et collaborations dans les domaines de la photographie, du film et de la poésie. La présentation de ces cinq artistes par leurs oeuvres majeures n’a été rendue possible que grâce à un grand nombre de prêteurs qui ont très généreusement soutenu notre projet, ce qui, compte tenu de la fragilité des « travaux sur papier », n’allait pas de soi. Cette présentation est conçue à la manière d’un espace-ville dans une organisation chronologique et thématique ; les grands formats abstraits et décollages figuratifs y sont ainsi mis en valeur, tout comme le thème des affiches politiques et la fascination pour le texte, la texture, la structure.
Dans le cadre de cette exposition est proposée à Bâle une riche programmation de concerts, films et manifestations poétiques et littéraires, qui remet dans le présent le caractère accidentel de cette fascinante forme artistique. Commissaires
L’exposition est curatée par Roland Wetzel, directeur du Musée Tinguely, et Esther Schlicht, conservatrice à la Schirn Kunsthalle de Francfort.
L’exposition est une collaboration entre le Musée Tinguely, Bâle et la Schirn Kunsthalle de Francfort où elle sera exposée du 5 février – 25 mai 2015. Publication
À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue publié par Snoek Verlag, richement illustré et avec des contributions de Bernard Blistène, Fritz Emslander, Esther Schlicht, Didier Semin, Dominique Stella et un entretien entre l’artiste Jacques Villeglé et Roland Wetzel, version allemande/anglaise, 280 pages, prix à la boutique du Musée : 42 CHF, ISBN : ISBN: 978-3-9523990-8-8
Museum Tinguely
Paul Sacher-Anlage 2, Case postale 3255, CH-4002 Bâle
Tél.: +41 61 681 93 20, Fax: +41 61 681 93 21 Informations générales : Horaires d’ouverture :
tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 18h
Horaires spéciaux :
Mercredi, 24 décembre 2014, 11–18h
Jeudi, 25 décembre 2014, fermé
Vendredi, 25 décembre 2014, 11–18h
Mercredi, 31 décembre 2014, 11–16h
Jeudi, 1er Janvier 2015, 11–18h Tarifs :
Adultes : 18 CHF
Tarif réduit (Scolaires, étudiants, apprentis, IV):
12 CHF Groupes (à partir de 12 personnes) : 12 CHF (par personne)
Enfants de moins de 16 ans : gratuit Photos courtoisie du musée Tinguely
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Cela s’est passé en 2013, pour le cru 2012, mais présenté en 2014. la Fondation François Schneider, qui désire soutenir la création contemporaine, propose un concours international « Talents contemporains » dédié au thème de l’eau et présentées dans son centre d’art à Wattwiller.
Le Concours « Talents contemporains » proposé chaque année, invite les artistes à porter un regard singulier et sensible sur le thème essentiel de l’eau.
Les oeuvres des artistes primés par ce concours sont acquises par la Fondation et présentées dans le centre d’art à Wattwiller. Chaque année, la dotation globale des Talents contemporains s’élève à 300 000 €.
Quatre comités d’experts, ont pour mission d’identifier parmi toutes les oeuvres ou projets reçus, les 40 qui seront présentés au Grand Jury International, sous la présidence de Jean-Noël Jeanneney. L’édition de 2012
Le jour de l’inauguration du centre d’art le 16 mai 2013, Jean-Noël Jeanneney, Président du Grand Jury international, a proclamé les lauréats des « Talents Contemporains 2012 » : 3176 artistes originaires de 104 pays répartis sur les 5 continents se sont portés candidats. Les 40 finalistes sélectionnés par les 4 comités d’experts ont été présentés au Grand Jury Internationalqui a eu pour mission de choisir les 7 lauréats. Les oeuvres primées des lauréats 2012 :
Jessie Brennan, née en 1982
The Cut, 2011, crayon sur papier, 29,7 x 504 cm
The Cut fait référence à l’histoire du canal de la rivière Léa dans l’Est de Londres, appelé Hackney Cut. Nourrie par des témoignages de personnes vivant ou travaillant le long du canal, l’oeuvre s’inspire également des bouleversements urbanistiques de ce quartier, liés à la préparation des jeux olympiques de 2012.
Claire Chesnier, née en 1986
Diptyque CCIX – CCVIII, 2012, encre sur papier, 134 x 120 cm et 137 x 117 cm Valère Coste, né en 1974
Dark Rain, 2012, aluminium, moteurs, bacs en silicone, eau, 118 x 36 x 86 cm
Dark Rain, produit l’effet d’une mousson miniaturisée. Cependant, nulle pluie ne tombe du ciel, Valère Costes inversant ici la spatialité habituelle. Apparent, le système mis au point consiste en une structure orthogonale de fines tiges métalliques venant alimenter par le bas de petits moules en silicones remplis d’eau. Du parallélisme rigoureux de leurs trajectoires – sorte de figuration graphique de la pluie – résulte pourtant l’apparition aléatoire des gouttes. Cette pluie est déclenchée à l’approche du spectateur curieux venu chercher son reflet dans l’eau sombre. Hicham Berrada, né en 1986
Arche de Miller-Urey, 2012, aquarium, acier, eau, nucléotides, 120 x 70 x 20 cm
D’une double formation artistique et scientifique résultent des paysages éphémères que l’artiste considère comme de véritables créations picturales.
Comme Valère Costes, il interroge la science et la nature, en utilisant des molécules chimiques qui interagissent entre elles, formant des paysages marines abstraits en métamorphose, rapprochement étonnant avec les excroissances peuplant les paysages d’Yves Tanguy ou de Max Ernst. Rahshia Linendoll-Sawyer, née en 1976
We are not made of wood, 2012, ensemble de 3 épreuves, série de trois photographies numériques sur dibond, 60 x 40 cm et 40 x 60 cm
On ne peut s’empêcher de penser et comparer aux différents personnages de Bill Viola flottant, s’élevant, dormant.
Évoluant en dispositifs sériels, l’oeuvre de la photographe américaine Rahshia Linendoll-Sawyer questionne la condition humaine et son ambiguïté.
Dans We are not made of wood, l’artiste propose à travers le motif d’une figure flottant dans des environnements liquides, une réflexion sur l’acte de mourir. Le spectateur y est confronté à un corps sans visage dans un lieu abstrait. L’eau et les mouvements souples de ce corps enveloppé dans un drap blanc symbolisent cet état en suspens, entre la vie et la mort. Nour Awada, née en 1985
Les Ruisselantes, 2012, vidéo HD, 16’47 min
Les Ruisselantes met en scène un corps féminin convulsant dans un champ sous un rideau de pluie glacée. L’eau ruisselle sur une chape de terre noire recouvrant le haut du corps la décomposant progressivement. Ce n’est qu’en s’approchant de l’écran que le spectateur s’aperçoit de la souffrance du corps exposée à cette épreuve physique. Il devient témoin, voyeur et otage d’un tableau vivant d’une étrange brutalité. Mehdi Meddaci, né en 1980 – France
Murs, 2011, installation vidéo, 44 min, dimensions variables
les personnages de ces oeuvres sont en errance profonde, exprimant l’expérience de l’exil.
Murs, une installation vidéo-sonore conçus pour cinq écrans, apparaît comme un paysage, un territoire. Les situations et les gestes, saisis dans ce qu’ils ont de plus véridique, à la limite du document, forment le contexte nécessaire à une histoire : à un défilement du temps. Tentant de montrer obsessionnellement l’écroulement de la fiction, l’installation élargit la vision et propose des ellipses de certaines séquences. L’éclatement de la durée se propose alors comme un flux, érigeant la fragilité d’un évènement réel : la trajectoire inversée d’un exil sur l’image d’Alger.
Commissaire d’exposition : Viktoria von der Brüggen
Muséographie : Jean-Claude Goepp
Le Centre d’art contemporain
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68 700 Wattwiller Tel : + 33 (0)3 89 82 10 10 Mail : info@fondationfrancoisschneider.org
www.fondationfrancoisschneider.org Tarifs
Tarif normal : 7 €
Tarif réduit : 5 € (enfants de 12 à 18 ans, étudiants, séniors, public handicapé, carte CEZAM, groupe de plus de 10 personnes) Gratuité : Museums-PASS-Musées et enfants de moins
de 12 ans Horaires d’ouverture
du mercredi au dimanche : 10h-18h Photos courtoisie de la Fondation François Schneider
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Caspar Wolf, Les séracs du glacier inférieur de Grindelwald avec la Lütschine et le Mettenberg
Les Alpes comme spectacle grandiose de la nature – cette conception est étonnamment récente. C’est seulement dans le courant du XVIIIe siècle que l’on a commencé à ressentir les abruptes chaînes de montagnes comme « sublimes » et esthétiquement excitantes. Au cours de vastes excursions, le peintre paysagiste suisse Caspar Wolf(1735-1783) a été l’un des premiers à faire du monde encore largement inexploité des Alpes le sujet de sa peinture. Les gigantesques blocs de rochers, les ruisseaux qui grondent, les formations glaciaires bizarres sont autant de motifs qui se dressent dans ses compositions picturales comme pour nous barrer la route. D‘imposants panoramas se déploient, à leurs pieds l’homme émerveillé apparaît minuscule. Grâce à ses formulations radicales qui vont bien au delà de l’idylle baroque, Wolf est l’un des plus importants précurseurs du romantisme européen. En même temps, son œuvre est imprégné de l’esprit des Lumières.
L’exposition rassemble 126 œuvres de Caspar Wolf et de ses contemporains, ainsi qu’une sélection de photographies actuelles des lieux qu’il a peints dans les Alpes. En parallèle de l’exposition, le cabinet des estampes du Kunstmuseum Basel présente les plus belles pièces de son riche fonds de dessins et de gravures de Caspar Wolf.
On doit à un coup de pouce du destin, que Caspar Wolf, né dans des conditions humbles dans le village de Muri (canton d’Argovie), devienne cette figure notable de l’histoire de l’art européen : pionnier de la peinture alpestre et précurseur le plus important du romantisme européen.
C’est la rencontre entre Caspar Wolf et l’influant éditeur bernois Abraham Wagner (1734–1782) qui va changer le destin du peintre au succès jusqu’alors modéré. Wagner nourrit un projet ambitieux : la publication d’un livre de type encyclopédique sur les paysages alpins, avec des illustrations de première qualité artistique, et qui doivent reposer sur l’observation immédiate de la nature. Les motifs qu’a alors en tête Wagner se situent dans des régions très peu explorées et difficile d’accès en haute montagne. Il s’agit de donner au public une nouvelle vision du monde alpin d’une précision et d’un caractère spectaculaire inconnus jusqu’alors. Comme auteur pour les parties rédigées de l’ouvrage, Wagner a choisi le pasteur bernois et scientifique renommé Jacob Samuel Wyttenbach. Wolf doit accompagner ces deux hommes dans leurs longues expéditions en haute montagne et transmettre par l’image cette expérience unique de la nature.
Entre les années 1773 et 1779, Wolf réalise ainsi une vaste série d’œuvres consacrées aux Alpes suisses. Dans son atelier, il compose, à partir des études qu’il a effectuées sur le motif, quelques 200 peintures grandioses qui allient l’observation spontanée avec une mise en forme artistique très savante. Wolf peint avec brio chaines de montagnes et glaciers, cascades et grottes, ponts et torrents, lacs et hauts plateaux, qu’il dispose tantôt en larges panoramas, tantôt en compositions fermées à s’en rendre claustrophobe. De véritables monuments de la nature y figurent, parmi lesquels, en raison de la destruction progressive du paysage, plusieurs ne sont pas parvenus jusqu’à nous : les fameux séracs du glacier inférieur de Grindelwald – qu’on peut admirer dans deux majestueux paysages de Wolf – ont, par exemple, fondu depuis longtemps. Caspar Wolf La Caverne du Dragon près de Stans / Gouache 31 x 46 cm Aarau, Aargauer Kunsthaus
Les tableaux de Wolf ne se laissent ranger ni dans la peinture védutiste si populaire à son époque, ni dans une représentation aux seules ambitions documentaires. Ils touchent à des choses plus fondamentales : en définitive, ils thématisent la relation entre l’expérience sensible de la montagne et le concept que ce mot véhicule.
D’où provient donc cette étonnante assurance esthétique avec laquelle l’artiste pénètre dans ce territoire vierge que constitue le projet alpin? La confrontation intensive de l’artiste avec l’art français pendant son séjour à Paris en 1770/1771 semble avoir été déterminante comme le montrent, dans l’exposition, des tableaux de François Boucher, Claude-Joseph Vernet, Philippe-Jacques de Loutherbourg, dit le Jeune et Hubert Robert. Aussi curieux que cela puisse paraître dans ce contexte, la peinture contemporaine de marines, avec ses orages et ses naufrages, est ce qui a particulièrement inspiré Wolf. Caspar Wolf Tempête sur le Lac de Thoune huile sur toile 54.4 x 81.7 cm Creditline: Kunstmuseum Basel, legs de Mme Edith Raeber-Züst, Bâle, en mémoire de son époux, Dr. Willi Raeber
Dans la salle 1 sont présentés ses débuts à Muri, où il peint des oeuvres décoratives pour l’abbaye bénédictine de Muri, puis il abandonne son village et sa femme pour rencontrer des commanditaires à Bâle. Ensuite à Paris, travaillant dans l’atelier de Loutherbourg il peut se confronter et s’inspirer des artistes parisiens, Loutherbourg et Vernet.
Il est tellement impressionné par les paysages « sublime » de côtes battues par les orages et de bateaux naufragés, qu’il s’attaque à des sujets similaires. Après son retour à Muri
il peint des scènes de chasse dans l’extrême théâtralité qui fait la force des scènes de catastrophes maritimes des peintres français.
Dans la salle 2, c’est l’apparition de compositions par paires de tableaux présentant des vues opposées, une fois à droite, une fois à gauche, en été, en hiver, de manière idyllique,
puis dramatique.
Dans la salle 3 on gravit la montagne jusqu’à une certaine hauteur, pour jouir du panorama.
Salle 4, se sont les contraires des panoramas, des paysages bloqués, des tunnels, des glaciers, le temps qui tourne à l’orage, des phénomènes climatiques extrêmes. Caspar Wolf Vue panoramique de la vallée de Grindelwald avec le Wetterhorn, le Mettenberg et l’Eiger huile sur toile 82 x 226 cm Creditline: Aargauer Kunsthaus, Aarau AARGAUER BILD 8 959
Salle 5, Wolf a démontré dans ses études de cascades, la fugacité de l’eau, puis des ponts, en pierre ou des passerelles en bois.
Salle 6, les cavernes constituent un motif privilégié dans son oeuvre. Soit très reconnaissable la caverne du Dragon près de Stans, ou celle de l‘Ours dans le Jura
avec laquelle il a pris plus de liberté. Dans la gouache, la Grosse Table de pierre du glacier de Lauteraar, curieux phénomène naturel, on remarque, à l’arrière plan, un homme portant sur le dos les toiles, que Wolf faisait transporter pour pouvoir les corriger sur le site même. Caspar Wolf La grosse pierre sur le glacier de Lauteraar / Crayon et huile sur carton 24 x 38.7 cm Creditline: Kunsthaus, Aarau
Salle 7, Wolf s’intéresse à la figure humaine, aux activités humaines, l’apparition de son fidèle chien. Puis apparaissent des constructions réalisées par la main de l’homme : cabanes, étables, routes, barrages, soit elles dominent la composition, soit, elles se blottissent dans une vallée ou se perdent à l’intérieur des coulisses montagneuses.
De la réalité, elles passent au paysage idyllique, correspondant au goût de l’époque.
Le paysage de haute montagne, avec un croix au sommet, une cascade, un groupe de sapins et la vue sur la vue forment le « best of » des Alpes, une représentation idéale de la Suisse. Le groupe de 3 lieux qui évoquent l’histoire de la confédération suisse : le Rüttli
(qui comporte en tout petit la scène du serment sur la rive du fleuve), la chapelle de Guillaume Tell dans la Hohle Gasse
et la Chapelle de Bruder-Klaus (St Nicolas) avec une figure de moine. Nicolas de Flue, saint patron de la Suisse, lors de la diète de Stans en 1481, fournit un sage conseil qui évita la désintégration de la confédération.
Force symbolique et politique, la réminiscence historique est préservée dans le paysage de l’époque Wolf : l’observation de la nature et la réflexion sur ce qui fait la Suisse y apparaissent de concert.
Commissaires: Bodo Brinkmann et Katharina Georgi Publication
À l’occasion de l’exposition, le Kunstmuseum Basel publie le catalogue Caspar Wolf et la conquête esthétique de la nature, avec des contributions de Andreas Beyer, Bodo Brinkmann, Viktoria van der Brüggen, Katharina Georgi, Gilles Monney, Regula Suter-Raeber, conception Gabriele Sabolewski. Editions Hatje Cantz, 2014. Editions allemande et anglaise, env. 224 p., env. 180 ill., 22 x 26 cm, relié.
www.kunstmuseumbasel.ch/shop Horaires
Kunstmuseum Basel
Ma–Di 10–18h
Museum für Gegenwartskunst
Ma–Di 11–18h
Les deux musées sont fermés le 24.12.2014. Tarifs
Kunstmuseum Basel
Exposition spéciale « Caspar Wolf »
Adultes CHF 21 / EUR 19, réduit CHF 8 / EUR 7,
gratuit jusqu’à 13 ans
Collections permanente et temporaire
Adultes CHF 15 / EUR 13, réduit CHF 8 / EUR 7,
gratuit jusqu’à 13 ans
Museum für Gegenwartskunst
Collections permanente et temporaire
Adultes CHF 12 / EUR 11, réduit CHF 5 / EUR 4,
gratuit jusqu’à 13 ans
Photos courtoisie Kunstmuseum Basel
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Visite guidée, germain Roesz, Robert Cahen, Denis Ansel
Par tranches de dix ans, « Prendre le temps » veut observer l’ouverture de ces 7 expériences sans en boucler le sens, comme on pourrait l’attendre d’une rétrospective, ainsi que restituer, intact, le foisonnement complexe et les incertitudes de tout itinéraire artistique. Nul apogée dans la carrière d’un artiste sinon une négociation permanente avec le principe de réalité, traversée par l’histoire de l’art et l’influence des courants qui ont marqué la période contemporaine – Figuration narrative, Nouveaux Fauves, Anti-art, art conceptuel, Support-Surface, Colorfield painting, musique concrète et minimaliste… – sans oublier, bien sûr, leurs figures tutélaires.
7 artistes, une histoire.Germain Roesz, Daniel Dyminski, Robert Cahen, Guido Nussbaum, Bernard Latuner, Denis Ansel, Joseph Bey
Analytique, Germain Roeszdésosse la grammaire de la peinture et joue du pinceau comme on frappe des percussions, le rythme dégageant de puissants refuges colorés dans l’espace dense de ses jungles optiques.
Aveuglée par ses soleils polychromes, la rétine trouvera le repos dans les paysages lunaires de Joseph Bey. Ses Plaques accidentées, poncées, érodées comme le sol qu’il aime fouler, inlassable, lorsqu’il marche par monts et par vaux, résonnent avec les horizons détricotés à l’oscilloscope par Robert Cahendans son installation vidéo Paysages-Passage. Sa formation de compositeur en musique concrète lui a appris à traiter l’image comme des sons : « il aiguise notre regard, et […] nous conduit à mieux voir et à mieux entendre le monde » (Stéphane Audeguy).
C’est l’autodestruction qui, à l’échelle humaine, socio-économique et personnelle, occupe Daniel Dyminski, dont la peinture satirique entretient un dialogue permanent avec ses performances, visant à démystifier le sacro-saint statut de l’artiste. « Je suis trop vieux pour être punk ! », déclareGuido Nussbaum (vidéo), qui se taille volontiers le costume burlesque d’un prestidigitateur-loser. Et pourtant, son travail polymorphe, entre photo, vidéo, peinture et sculpture ne cesse de discourir sur la fonction et l’image publique de l’artiste dans la société. Il manquait un Chaplin à l’art contemporain.
Loin de la dérision, frontal, Bernard Latuner a trouvé sans détour sa place de lutteur dans la société en optant pour le militantisme. Sa peinture indignée recycle des photos documentaires au cinéma en passant par les news pour mieux haranguer les foules passives de spectateurs. Car c’est bien un mode alternatif de « consommation » des images que proposent ces 7 artistes, à l’instar deDenis Ansel, moine copiste du visible, iconodoule critique dont les toiles interrogent la béance entre la représentation et son sens, un vide qu’il tente de palier dans son travail récent en restaurant l’aura des clichés banals qu’il prend pour modèles.
Pour en arriver là, chacun a pris le temps de se perdre, de se chercher, de se redécouvrir, le plus souvent à l’écart du marché de l’art. C’est cet écart avec le monde et le torrent des mass media qui les rapproche. texte : Fleur Chevalier
Commissaire associée aux artistes de l’exposition : Fleur Chevalier Directeur de la Fondation Fernet-Branca :Pierre-Jean Sugier.pjsugier@fondationfernet-branca.org
Vidéos de Robert Cahen et toiles de Joseph Bey
Conférence « Une Fondation pour demain » Vendredi 7 novembre 2014 à 19h30. Pour débattre, sont invités :
– Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght
– Marie‐France Bertrand, directrice du Musée Wurth, représentante de la Fondation Wurth située en Allemagne.
– Isabelle Gaudefroy, directrice de la programmation Fondation Cartier
– Pierre‐Jean Sugier, directeur Fondation Fernet‐Branca, médiateur du débat. Le débat se prolonge autour d’un buffet. Entrée 7 euros, gratuit pour les membres du Club des Amis de la Fondation Fernet‐Branca
Ouverture : Tous les jours,
de 14h00 à 19h00 sauf lundi et mardi Tarif
8 € 6 €
– Groupes 10 personnes minimum
– Etudiants de moins de 26 ans
– Carte Cezam 0 €
– Enfants de moins de 12 ans,
– MuseeumsPass
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déjà annonciatrices de la Réforme protestante à venir. À l’aube du XVIe siècle, Érasme et Luther illustreront le renouveau philosophique. Cette famille extraordinairement éclairée fut mécène des plus grands artistes de la Renaissance, dans les différentes cours d’Italie avec lesquelles ils entretenaient d’étroites relations.
Des armures, épées et bijoux reconstituent l’environnement de la famille, ainsi que l’atmosphère du siècle.
jusqu’ 15 février 2015
OUVERT
– Tous les jours de 10h30 à 19h
NOCTURNE
– Le vendredi jusqu’à 21h30
59-61 rue de Grenelle Paris 7e Rue du Bac Photos courtoisie du Musée Maillol
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Exposition collective
Avec la participation de Martine Feipel & Jean Bechameil, Omar Ba, Hassan Darsi, Vincent Ganivet, Bouchra Khalili, Radenko Milak
Une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle jusqu’au 16 novembre 2014 De l’énoncé d’un projet à son éventuel avènement, la route est longue et les détournements, les accidents souvent de mise. Il s’en est fallu de peu conte des histoires ratées ou détournées. Ce n’est pas une exposition qui se projette mais qui suggère, selon la formule de Georges Didi-Huberman, de prendre l’histoire à rebrousse-poil pour révéler la « peau sous-jacente, la chair cachée des choses ».
À la manière d’un archéologue, il importe de remonter le temps et de trouver l’origine des événements. Il faut se retourner, comprendre ce qui a prévalu à ce que nous sommes en mesure d’observer et de juger. Une grande idée, un ordre naturel, la volonté de trouver mieux ou de maitriser une situation. De l’anecdote à l’Histoire, les fausses routes sont nombreuses mais ne peuvent être comprises sans que l’on se penche sur la mémoire des choses.
L’échec et la vanité se lisent entre les images des oeuvres présentées. Mais si l’histoire entière est faite à la fois de prophéties et de tragédies, il est cependant permis de croire que le temps suit normalement son cours et qu’inévitablement le recommencement est la plus belle issue possible. Il s’en est fallu de peu rassemble des sculptures, des peintures et des vidéos de sept artistes qui travaillent sur le fil de l’Histoire. Sandrine Wymann
Le travail de Martine Feipel & Jean Bechameil traite des questions d’espace. Leur travail tente, de manière destructive, de montrer la complexité d’idées cachées dans la façon traditionnelle de construire l’espace et en même temps essaie d’ouvrir une perception pour une réflexion alternative. Dans leurs oeuvres, l’art et la société vont de pair.
Martine Feipel et Jean Bechameil proposent trois bas-reliefs représentant un immeuble, logement typique des grands ensembles des années 60. La construction est représentée vue du Sud, du Nord puis distordue, prête à s’effondrer. Ces sculptures, entre réalisme et fiction, renvoient aux grands ensembles qui ont émergé dans les années 60, telles des solutions évidentes aux besoins de logements en périphérie des villes. De la solution aux problèmes, ils ont incarné une évolution sociale et urbaine des villes occidentales.
Les oeuvres d’Omar Ba racontent une histoire qui cherche à éliminer les frontières entre l’Afrique et l’Europe, le passé et le présent, le bon ou le mauvais. Peintes le plus souvent sur du carton ondulé, matériau brut que l’artiste affectionne particulièrement, les compositions se déclinent en détails précisément peints : des médailles, des paysages, des feuilles, d’autres végétaux qui constituent le répertoire foisonnant de l’artiste, offrant alors différents niveaux de lecture. Dans Il s’en est fallu de peu, Omar Ba expose deux peintures et une installation. Entre allégories et représentations d’une histoire contemporaine, ses oeuvres laissent transparaître ses origines et son regard critique sur les relations entre l’Afrique et le monde occidental. Chacune de ses oeuvres rassemble une quantité de personnages, objets, symboles, édifices, lieux, végétaux qu’il réunit dans une même composition pour raconter une histoire à la fois fictionnelle et universelle marquée par les détails, le tout dans un florilège de couleurs.
Venez découvrir tous les artistes, lors des différents RDV proposés par la Kunsthalle
@ vos agendas : Visites guidées : tous les dimanches à 15h00 Conférence
Jeudi 16 octobre — 18:30 à La Kunsthalle Les grands ensembles en France : du rêve au cauchemar de Maurice Blanc suivie d’une rencontre avec les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil Pour Le Corbusier, les grands ensembles devaient être des «cités radieuses» et le creuset dans lequel s’invente la civilisation urbaine de demain. Ils sont devenus des espaces de relégation et la conférence analyse pourquoi et comment. Maurice Blanc est professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a dirigé l’école doctorale des Humanités, le Centre de Recherche en Sciences Sociales (CRESS) et a mis en place le Master interdisciplinaire: «Aménagement et urbanisme». Il est aujourd’hui rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire «Espaces et Sociétés» et membre du réseau euroméditerranéen: «Développement durable et lien social»(2DL iS). Martine Feipel et Jean Bechameil, duo d’artistes luxembourgeois. Leurs dernières oeuvres portent sur l’architecture moderniste et utopiste des années 50-70, et plus spécialement sur les habitations sociales de cette époque- les Grands Ensembles- dont la démolition ou la rénovation sont aujourd’hui l’enjeu de débats et de polémiques. En partenariat avec les Journées de l’architecture. Entrée libre KUNSTDÉJEUNER Vendredi 17 octobre — 12:15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner* Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire. Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac MÉDITATION Jeudi 30 octobre à partir de 17:30 jusqu’à 21:00
Une séance de méditation ouverte à tous, d’après une oeuvre des gens d’Uterpan
Ouvert à tous, entrée libre KUNSTAPÉRO 13 novembre — 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en
partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle
des Vins de France.
Participation de 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr ÉCRIRE L’ART Dimanche 16 novembre — 15:00
Lecture performance de Cécile Mainardi, poète
Sous la forme d’une mini-résidence de quatre jours, Cécile Mainardi, poète, s’immerge dans l’univers de Il s’en est fallude peu et compose autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettent de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres au travers du langage spécifique de l’écrivain.
Cécile Mainardi est une poète française. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa Arson en 2005. Son travail a fait l’objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, dont un Atelier de Création Radiophonique de France Culture : l’Eau super-liquide. Parmi ses dernières oeuvres : La Blondeur (les Petits Matins, 2006), Je suis une grande Actriste (l’Attente, 2007), L’Immaculé Conceptuel (Les Petits Matins, 2010), Rose Activité Mortelle (Flammarion, 2012).
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Laure Vasconi « Villes de Cinéma » Julien Magre « Magic Land »
+ une création sonore de Valéry Faidherbe
exposition coproduite par La Filature, Scène nationale – Mulhouse
jusqu’au dimanche 26 octobre 2014 Serge Kaganski
« D’un côté la nuit, ses ombres, sa pénombre. Dans les interstices de ces ténèbres, un rai de lumière révélant de fugaces apparitions : pan de mur, ligne de palmiers, porte, corridor, costumes, chaussures, accessoires, effigie, masques, mannequins, tréteaux, cintres, machineries… Laure Vasconi a baladé ses objectifs dans les grands studios de cinéma à travers le monde, mais en dehors de l’action, des heures de travail, du bourdonnement humain, flashant ces ruches en période de sommeil, ces usines à rêves en pleine léthargie. Saisissant ainsi des fantômes et des spectres, du vide, de la béance apte à être emplie par les fantasmes du spectateur, elle a capté par la photo une dimension essentielle du cinéma, art spectral, jeux d’ombres et de lumières projetées. Ses images immobiles mais tremblées, comme prêtes à se mettre en mouvement, déclenchent d’emblée des films imaginaires dans l’esprit de celui ou celle qui regarde.
oeuvres présentées à La Filature 35 tirages Fresson au format 30 x 40 cm 5 tirages Fresson au format 60 x 80 cm 4 tirages dos bleu De l’autre côté le jour, sa lumière solaire, d’une clarté presque aveuglante, qui découpe les ombres avec netteté. Sous cette chaleur brûlée, des terrasses vides, du linge qui sèche, un chapiteau endormi, une piscine déserte, un toboggan aquatique, des flamands roses en stuc, un manège à l’arrêt, des tables et sièges qui attendent leurs occupants comme s’ils attendaient Godot… Julien Magre a promené ses appareils dans un parc d’attraction de Dakar, un jour de fermeture. À quoi ça ressemble, un Disneyland africain en dehors des jours ouvrables ? Précisément à ça… une ville à l’abandon, un studio de cinéma en « vacance », un lieu vidé par la guerre, un décor de film après tournage, une scène de blockbuster-catastrophe après passage des aliens, une ghost town américaine, Miami un jour de Superbowl, une case muette de Loustal… Cet « ici et maintenant » de Dakar, Sénégal, suscite dans le cerveau de celui ou celle qui regarde tous les films vus ou rêvés, toutes les images de « là-bas, hier, demain ». L’Afrique diurne de Julien Magre et la planète studio nocturne de Laure Vasconi se parlent, se répondent, se télescopent, s’alternent comme la lumière et l’obscurité 24 fois par seconde dans le processus désormais ancien du cinéma. Les deux séries parlent la même langue d’un film virtuel, prêt à jaillir entre les images, creusent l’imaginaire par les mêmes moyens : la désertification humaine, l’absence de vie, mais aussi la trace, le vestige, la ruine de ce que l’on devine avoir été, hier ou il y a cinquante ans. S’il y a du cinéma dans ces photos, c’est parce que le cinéma hollywoodien fut et reste le plus puissant et universel pourvoyeur d’inconscient collectif. La nuit hollywoodienne diffuse partout, infuse toutes les images, aussi bien à Hollywood qu’à Dakar, Le Caire, Rome ou Babelsberg. La nuit américaine, c’est aussi ce procédé du cinéma qui crée l’illusion de la nuit en plein jour. La nuit de Laure Vasconi appelle en creux le jour qui finira bien par se lever alors que le plein soleil de Julien Magre invite au « day for night » (« nuit américaine » en vo). La nuit de Laure aurait-elle pu être créée en plein jour de Julien ? Cette exposition suggère cette fiction, révélant les liens qui unissent ces deux travaux par-delà leurs irréductibles singularités… La photo, comme le cinéma, c’est toujours du temps suspendu, du passé, le beau et poignant linceul de ce qui a été, mais qui n’attend que de revivre sous le regard du spectateur. À charge pour le visiteur de redonner du mouvement à ces images, de les monter comme un film, de combler leurs points de suspension, de les habiter avec son propre présent ou ses propres souvenirs. » oeuvres présentées à La Filature 7 tirages couleur au format 60 x 90 cm 14 tirages couleur au format 24 x 30 cm 1 tirage dos bleu
On peut aussi les relier avec le travail deSylvain Couzinet-Jacques, Zero Rankine, paysages désertés, sans personnages, images aux contours flous. VISITE GUIDÉE
jeudi 2 octobre de 12h30 à 13h40 sur inscription au T 03 89 36 28 34
Club Sandwich : visite gratuite de l’exposition le temps d’un pique-nique tiré du sac LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex T
+33 (0)3 89 36 28 28
– www.lafilature.org en entrée libre
du mardi au samedi de 11h à 18h30,
dimanche de 14h à 18h et les soirs de spectacles
La Filature est membre de Versant Est,
Réseau art contemporain Alsace.
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Mulhouse L’art dans la ville dans le cadre des journées de l’architecture 2014.
Deux propositions de parcours de découverte d’œuvres d’art contemporain dans l’espace public à Mulhouse, à expérimenter à pieds, à vélo ou en transports en commun.
Samedi 11 octobre : départ à 10h00
– Gare centrale Avenue du Général Leclerc – Samedi 18 octobre: départ à 14h30
– Fonderie 16 rue de la Fonderie – Mulhouse
Yves Carrey, Schweissdissi
À l’occasion des Journées de l’architecture (www.ja-at.eu) qui se déroulent du 24 septembre au 26 octobre 2014,
l’association Mulhouse Art Contemporain propose au public deux parcours de découverte des œuvres de l’espace urbain.
Mulhouse Art Contemporain souhaite, par le biais de ces deux propositions, mettre en lumière les œuvres qui sont installées dans l’espace public et qui appartiennent au quotidien de la ville et de ses habitants.
Deux objectifs dans cette démarche : faire connaître ces œuvres et les artistes qui les ont produites mais aussi permettre aux habitants de se les approprier, comme un élément de leur vie de citoyen.
Cette double volonté rejoint le but de l’association : ouvrir l’art contemporain à tous les publics en empruntant tous les chemins possibles…
Les deux parcours donneront lieu à l’édition d’une carte qui sera diffusée gratuitement, à l’office de tourisme de Mulhouse notamment, et qui permettra au public de s’approprier ces parcours en toute autonomie. Jean Pierre Raynaud, La Roue de Mulhouse
Mulhouse Art Contemporain
– Cour des Chaînes – 15 rue des Franciscains –
68100 Mulhouse
www.mulhouse-art-contemporain.fr
– contact: mulhouseartcontemporain@yahoo.fr