Niki de St Phalle au Grand Palais

« Je suis Niki de Saint Phalle et je fais des sculptures monumentales »

C’est ce que scande Niki à travers l’exposition.

La rétrospective Niki de Saint Phalle au Grand Palais, à Paris, est l’occasion de mettre en lumière la personnalité et la vie de cette artiste féministe connue surtout pour ses célèbres Nanas. Plus de deux cents œuvres et archives – mêlant peintures, assemblages, sculptures, gravures et cinéma expérimental – sont exposées au fil d’un parcours à la fois chronologique et thématique, ponctué de documents vidéo.
Niki de Saint Phalle.- 1930 – 2002

C’est l’exposition de l’année 2014, au Grand Palais qui se termine le 2 février 2015
Le Grand Palais propose sur 2 000 m2 une rétrospective complète de l’une des plus populaires représentantes du Nouveau Réalisme,

Niki de St Phalle Autoportrait 1958 - 1959
Niki de St Phalle Autoportrait 1958 – 1959

C’est en lisant l’excellent livre dElisabeth Reynaud  :
Niki de St Phalle  » il faut faire saigner la peinture « 

aussi en lisant Niki de St Phalle, artist & mystic, dans les traces du Facteur Cheval & d’Antonio Gaudi de Pierre Chazaud  (que je remercie pour ses livres-cadeaux) que je commençais à comprendre comment une petite fille, issue de l’aristocratie, belle, riche, domptant sa difficulté de vivre par son génie créatif, a réussi à s’imposer parmi les grands artistes du siècle passé. Plasticienne, peintre, sculptrice, provocatrice, autodidacte, réalisatrice de films, mannequin, féministe, militante antiraciste et anti-sida, elle laisse une oeuvre protéiforme, radicale, d’une grande vitalité, dont la force est toujours d’actualité.

« Je n’accepterais pas les limites que ma mère tentait d’imposer à ma vie
parce que j’étais une femme.
NON. Je franchirais les limites pour atteindre le monde des hommes
qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant.
Ma nature optimiste m’y aida »
Niki de St Phalle

Préférant une vie d’artiste, à celle de bourgeoise modèle imposée par ses parents,  aux côtés de son premier mari, l’écrivain américain Harry Mathews, elle commence à peindre ses premières huiles et ses premières gouaches.
À la suite d’une grave crise nerveuse, l’artiste est hospitalisée à Nice. Les médecins diagnostiquent une schizophrénie et lui font subir une série d’électrochocs et un traitement à l’insuline. C’est à ce moment qu’elle se met à peindre et découvre que cette occupation lui procure la sérénité dont elle a besoin.
Ne se sentant, ni américaine, ni française, sans aucun sentiment national défini, elle éprouve le besoin de se recréer, de recoller l’image d’un corps mis en morceaux et d’une âme tourmentée.
En 1955, Niki découvre l’oeuvre de l’architecte Antoni Gaudí et le parc Güell à Barcelone. Lors d’une première exposition personnelle à la galerie Gotthard à Saint-Gall, en Suisse, Niki fait la connaissance de Jean Tinguely et de sa femme, Eva Aeppli, qui habitent l’impasse Ronsin, à Montparnasse.
En 1960, elle se sépare de Harry Mathews, lui laissant la garde de leurs 2 enfants.
Niki s’installe impasse Ronsin avec Jean Tinguely. C’est le moteur de sa vie, son grand amour, malgré les infidélités de part et d’autre.
1961 Première séance de tir.

Niki de St Phalle, séance galerie J 1961
Niki de St Phalle, séance galerie J 1961

Il s’agit de tirer à la carabine sur des reliefs couverts de plâtre et de faire éclater, cachés sous le plâtre, des sachets de couleur qui éclaboussent le tableau. Pierre Restany invite l’artiste à se joindre au groupe des Nouveaux Réalistes.
C’est avec Jean Tinguely et grâce à ses encouragements et sa folie qu’elle réalisera ses oeuvres.

Peindre la violence
« Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme. C’était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi
dans mon travail. »
 L’art à la carabine
« J’ai eu la chance de rencontrer l’art parce que j’avais, sur un plan psychique, tout ce qu’il faut pour devenir une terroriste. Au lieu de cela j’ai utilisé le fusil pour une bonne cause, celle de l’art. »

« Je passerais ma vie à questionner. Je tomberais amoureuse du point d’interrogation. » « Pour VOUS j’ai conquis le monde. »
Confrontée très tôt à l’inégalité des chances à laquelle sont confrontées les femmes et à l’absence de modèles féminins auxquels s’identifier, Saint Phalle décide dès l’enfance de
« devenir une héroïne ».
La lecture du Deuxième Sexe (1949) de Simone de Beauvoir la marque profondément. Précédant de quelques années les mouvements féministes, elle est l’une des premières artistes de son temps à faire de la femme un sujet, qu’elle traite dans sa complexité : à la fois victime de l’enfermement dans sa condition féminine et
« héroïne »
potentielle d’un monde à inventer.
Ces assemblages aux titres évocateurs – Mariées, Accouchements, Prostituées, Sorcières, Déesses – frappent encore aujourd’hui par leur radicalité et leur ambivalence. Il faut les regarder de près : les objets qui les constituent ou les recouvrent sont soigneusement choisis, puis mis en valeur ou au contraire accumulés.
 

Niki de St Phalle, the White Goddess 1963
Niki de St Phalle, the White Goddess 1963

Une nouvelle société matriarcale
« Le communisme et le capitalisme ont échoué. Je pense que le temps est venu d’une nouvelle société matriarcale. Vous croyez que les gens continueraient à mourir de faim si les femmes s’en mêlaient ? Ces femmes qui mettent au monde, ont cette fonction de donner vie – je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elles pourraient faire un monde dans lequel je serais heureuse de vivre. »
Faites d’abord de papier mâché et de laine, puis de résine, les Nanas sont un prolongement naturel des Déesses fécondes et des Accouchements. Ces femmes au ventre souvent rebondi trouvent aussi leur origine, selon l’artiste, dans un dessin qu’elle exécute avec Larry Rivers de son épouse Clarice Rivers enceinte. À la fois joyeuses et puissantes, les Nanas sont les manifestes d’un monde nouveau, dans lequel la femme détiendrait le pouvoir. Leur corps coloré et généreux va bientôt s’agrandir et s’ouvrir dans des Nanas-maisons qui seront aussi autant de propositions pour vivre autrement.
La première et la plus grande de ces Nana-maisons est Hon, sculpture géante éphémère réalisée en 1966 au Moderna Museet à Stockholm avec Jean Tinguely et Per Olof Ultvedt, à l’invitation de son directeur, Pontus Hultén. Le Nana Power
« Pour moi, mes sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d’aujourd’hui, la femme au pouvoir. »
Niki de St Phalle les Nanas
Dansantes ou sportives, grandes voire géantes, tantôt impressionnantes tantôt sexy, les Nanas portent l’espoir d’un monde nouveau où la femme aurait « droit de cité » : leur présence dans l’espace public est symbolique. Libérés des stéréotypes imposés par la mode, leurs corps expriment une féminité sans retenue et un féminisme souriant, à l’image de l’artiste dont elles sont le porte-voix :
« Je veux être supérieure : avoir les privilèges des hommes et en plus garder ceux de la féminité, tout en continuant à porter de beaux chapeaux. »
Les Nanas, qui se multiplient sous forme de ballons gonflables, de sérigraphies, de bijoux et d’éditions diverses, dans l’art comme sur la scène, et des années 1960 jusqu’à la fin de la vie de l’artiste, sont les guerrières d’un combat féministe que Saint Phalle a été l’une des premières à mener dans le monde de l’art. Beaucoup d’entre elles sont aussi les étendards des droits civiques, pour lesquels Saint Phalle s’engage aussi très tôt :
« Moi ? Une sauvage ? Elle a trouvé enfin une réponse, qu’une femme dans la civilisation des hommes, comme un nègre dans la civilisation des blancs, a droit au refus, à la révolte.
Niki de St Phalle, la Nana Power
Mère dévorante, père prédateur
« Nous connaissons tous dans notre vie la bonne et la mauvaise mère. Autrement dit, j’ai déjà représenté la bonne mère avec les Nanas, je me consacre désormais à son anti thèse, à cette mère qu’on aimerait ne pas être. »
Alors qu’au début des années 1970 elle commence à travailler à son premier long-métrage, Daddy, un film expérimental coproduit avec Peter Whitehead, où sont affichés sans détours l’inceste imposé par son père ainsi que les rapports de domination entre les sexes, Saint Phalle travaille à une nouvelle série de sculptures, qu’elle intitule Mères dévorantes. Mises en scènes ou en situation avec leurs accessoires, en compagnie de personnages secondaires, ces femmes mûres devenues mères semblent tirées d’un scénario où le grotesque le dispute à la terreur.
Quelques années après les Nanas, Saint Phalle poursuit avec ces Mères dévorantes l’exploration sans complaisance des « rôles féminins » qu’elle avait entreprise dix ans auparavant.
Niki de St Phalle, l'enterrement du père
Chacune de ses oeuvres offre plusieurs niveaux d’interprétation dont on a souvent omis le caractère engagé au profit d’une lecture décorative et superficielle. Aller au-delà, c’est reconnaître une oeuvre qui se nourrit presque toujours de questionnements sur des sujets de société. Niki de Saint Phalle a été l’une des premières artistes à aborder la question raciale et à militer en faveur des droits civiques, puis du multiculturalisme américain ; l’une des premières aussi, dans les années 1980, à utiliser l’art pour sensibiliser le grand public aux ravages du sida.
« En 1955 je suis allée à Barcelone avec mon mari Harry Mathews. C’est là que j’ai vu le magnifique parc Güell de Gaudi. J’ai rencontré à la fois mon maître et ma destinée. J’ai tremblé. Je savais qu’un jour, moi aussi, je construirais un jardin de joie. Un petit coin de paradis. »
Quarante-trois ans plus tard, en Italie, Niki de Saint Phalle met la dernière main au projet le plus important de toute sa carrière : le jardin des Tarots, parc de sculptures monumentales inspirées des vingt-deux arcanes majeurs du jeu de tarot.
visite guidée de l’exposition par Télérama
Un magnifique catalogue accompagne l’exposition dont la commissaire est
Camille Morineau
 
En raison du contexte actuel, la Rmn-Grand Palais a pris la décision d’annuler La Nuit Niki prévue dans l’exposition Niki de Saint Phalle durant la nuit du 31 janvier au 1er février.
En vous remerciant de votre compréhension.

Sommaire de décembre 2014

Chers lecteurs,
une année 2014 riche en expositions laisse place à un programme  2015,  alléchant,
Belle année artistique, oui l’art rend heureux,
Belles découvertes, rencontres, lectures.
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– PAUL GAUGUIN à la Fondation Beyeler
8.2.2015 – 28.6.2015

– Les Tudors (18 mars – 19 juillet 2015) Musée du Luxembourg
– Velázquez (25 mars – 13 juillet 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Jean Paul Gaultier (1er avril – 3 août 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Icônes américaines. Chefs-d’oeuvre du SFMOMA et de la collection Fisher (8 avril – 22 juin 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Cap sur l’Amérique. Napoléon de Waterloo à l’île d’Aix (22 avril – 21 juillet 2015) Château de Malmaison / Musée Napoléon de l’île d’Aix Napoléon Ier ou la légende des arts (24 avril – 27 juillet 2015) Palais impérial de Compiègne
– Art Fiction, de la ville aux étoiles (22 mai – 27 septembre 2015) Vieille Charité, Marseille Echanges au Néolithique.
– La Première industrie du luxe (juin – novembre 2015) Musée national de la Préhistoire, Les Eyzies-de-Tayac
– Fragonard amoureux (16 septembre – 24 janvier 2016) Paris, musée du Luxembourg
– Elisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) (23 septembre – 11 janvier 2016) Grand Palais, galeries nationales
– Joie de Vivre (26 septembre – 17 janvier 2016) Lille, palais des Beaux-Arts
– Picasso et l’art contemporain (titre provisoire) (7 octobre – 29 février 2016) Grand Palais, galeries nationales
-Lucien Clergue (13 novembre – 15 février 2016) Grand Palais, galeries nationales

Anish Kapoor, sous les ors de Versailles

60 ans, sera ainsi le 8e artiste à intervenir dans les différents espaces du domaine, après l’Américain Jeff Koons en 2008, le Français Xavier Veilhan en 2009, le Japonais Takashi Murakami en 2010, le Français Bernar Venet en 2011, la portugaise Joana Vasconcelos en 2012, l’Italien Giuseppe Penone en 2013, et l’artiste coréen Lee Ufan cette année.


Sommaire de décembre :
01 décembre 2014 : Peter Doig à la Fondation Beyeler
02 décembre 2014 : Haïti au Grand Palais
11  décembre 2014 : Degas à la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe – Classicisme et expérimentation
13 décembre 2014 : Une collection abondante à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny
15 décembre 2014 : Jeff Koons restrospective à Beaubourg
24 décembre 2014 : Joyeux Noël

Joyeux Noël

Joyeux Noël à mes lecteurs
voici un pastiche de nativité peint par Denis Ansel,
sorti tout droit de l’imagination fertile de l’artiste.

Denis Ansel, pastiche du triptyque de la nativité Portinari 1987 huile sur toile
Denis Ansel, pastiche du triptyque de la nativité Portinari
1987 huile sur toile

sous ce lien l’original de la nativité Portinari peint par Hugo van der Goes (1476-1478)
c’est le regardeur qui fait l’oeuvre (Marcel Duchamp)
Cette toile est visible dans l’exposition Prendre le temps à la Fondation Fernet Branca
jusqu’au 9 mars 2015

Jeff Koons restrospective à Beaubourg

Jeff Koons à Beaubourg jusqu’au 27 avril 2015
Jeff Koons à la Fondation Beyeler,
Jeff Koons et Split-Rocker, 2000/2012 à la Fondation Beyeler
Jeff Koons à Versailles.
Pas de renouvellement de ses jouets, ils sont déclinés dans d’autres couleurs,
et suscitent toujours la foudre d’une certaine presse et d’une partie du public.
Jeff Koons
Je vous épargne la controverse des puristes, sur le kitch, je considère d’ores et déjà l’évènement comme un amusement et une curiosité. Je ne vous parlerai pas non plus du parallèle entre Andy Warhol et leur méthode de travail en atelier,  ou encore d’Olafur Eliasson, travaillant avec 80 personnes dans son atelier, futur occupant des cimaises de la Fondation Vuitton, les maîtres de la Renaissance procédaient de la même façon, à la différence de Jeff Koons, ils mettaient la main à la pâte, procédaient à la finition, ne se contentaient pas d’être un concepteur.
Sa présence à Beaubourg en même temps que Marcel Duchamp, qui lui fait partie de l’histoire de l’art, doit le flatter, mais peut-on lui appliquer la phrase de Duchamp :
« C’est le regardeur qui fait l’oeuvre ! » ?
En fait le « regardeur » s’y  voit, le public se reflète partout et prend plaisir à s’y photographier.

Jeff Koons
Jeff Koons n’est plus un inconnu, nous avons pu voir son univers baroque, ses bouquets, lors de la spendide exposition au musée Beyeler, le mythe des fleurs, ou encore lors de la magnifique exposition qui montre une sculpture de la la Cicciolina dans son tub, Eros à Beyeler ensuite à Versailles, les collectionneurs Richard et Ulla Dreyfuss-Best dans leur exposition « For Your Eyes Only » actuellement au Kunstmuseum de Bâle ne dédaigne pas de montrer le  « Wrecking Ball 2002» de Jeff. Art Basel, la Fondation Prada à Venise, ne manquent pas de présenter JK.
Entre les 2 vedettes actuelles de l’art contemporain (Damien Hirst), il n’y a presque pas de choix possible, les 2 sont des businessmen accomplis, célèbres, provocateurs, talentueux. Les bourses s’effondrent, les banques s’affolent, les gens ne partent plus en vacances et se serrent la ceinture, raclent leurs fond de poches, les femmes indonésiennes se font tuer pour quelques poignées de roupies, mais « l’élite » mondiale soutient, achète et se précipite aux ventes et aux expositions de ces artiste.
Damien Hirst a court-circuité les galeristes en vendant directement chez Sotheby’s à Londres, aux enchères, 223 de ses œuvres en encaissant la somme astronomique de 140 millions d’euros. La fortune de Bill Gates serait largement dépassée (?) (faux Bill Gates « pèse » 57 milliards de $). Pour moi, ces montants sont abstraits et surréalistes.
Jeff Koons, chevalier, puis officier de la légion d’honneur nous parle de l’acceptation de soi-même et de l’autre, de la confiance en lui-même et du pouvoir de l’art, grâce au rêve réalisé en exposant à Versailles, puis au Whitney Houston. De François Pinault collectionneur fervent de JK à Jean Jacques Aillagon, respectivement ancien ministre de la culture, puis directeur du Palais Grassi puis directeur du château de Versailles, la connexion était aisée.
Jeff Koons
C’est en regardant l’Olympia de Manet qu’est venue sa compréhension et son amour de l’art et ses niveaux de significations, pourquoi pas de l’Origine du Monde de Courbet.
Il imagine devant le Homard, acrobate, lien entre le visiteur et l’œuvre, la couleur rouge, le motif, évoquant les flammes du Moyen Age,  que s’il reste trop longtemps sous le regard du public, il finira dans les flammes, puis pour compléter il lui trouve les mêmes moustaches que le Führer.
Quand à l’ « Aspirateur  » sa transparence est pour lui associée au féminin …. (tiens donc !) à la matrice. Quand on le regarde en effet, la disposition des accessoires, font penser à une silhouette.
Jeff Koons d'après le Bernin
L’autoportrait entre celui de Louis XIV et Louis XVI, (à Versailles) expression du monumental, sur un socle réplique (pas la meilleure) du Bernin, n’est pas l’image de Jeff Koons, mais « l’expression en tant qu’artiste » confronté aux 2 icônes du passé avec le contemporain. Je cite « le frottement, la juxtaposition d’intérêts communs, voire le parallèle entre 17e, 18e et JK. »
Le petit train évoque son enfance et les souris, chien et autres ballons, les jouets qu’il a conçu pour son fils aîné, issu de son mariage avec la Cicciolina, puis pour les autres
enfants de sa nombreuse famille.
Jeff Koons
Son discours reste le même : il désire être impliqué, pour lui, ses œuvres sont une métaphore de l’acceptation de l’autre et de soi-même, au niveau mondial. En résumé Jeff Koons souhaite établir une connexion avec l’art et son pouvoir sur le monde.
La petite salle pornographique ne mérite pas le détour, car là on comprend très vite :
« Fuck you » c’est à dire nous.
photos de l’auteur
 

Une collection abondante à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny

La Fondation Pierre Gianadda à Martigny associée au musée des Beaux-Arts de Berne, présente cet hiver, les oeuvres d’artistes emblématiques de la Suisse avec la complicité et la générosité de la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire.
Bruno Stefanini
Bruno Stefanini, qui fête cette année son quatre-vingtième-dixième anniversaire, se révèle un collectionneur atypique qui a, depuis plus de cinquante ans, rassemblé plus de huit mille pièces, dont des peintures et travaux sur papier, des centaines de statues et d’ouvrages de sculpture, de grands ensembles de livres rares, des objets précieux et des armes d’apparat, du mobilier et des productions des arts décoratifs.
Cette incroyable collection se trouve réunie dans la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire fondée en 1980 par Bruno Stefanini, mécène de Winterthur. Elle ne réunit pas seulement l’art suisse depuis le XVIIIe siècle jusqu’à l’époque moderne mais comprend également des monuments historiques d’importance nationale tels les châteaux de Grandson (canton de Vaud), de Salenstein et de Luxburg, (canton de Thurgovie) et Brestenberg (canton d’Argovie), l’immeuble Sulzer à Winterthour, première tour construite en Suisse en 1962.
Il s’agit certainement «… de la plus vaste collection d’oeuvres d’art et d’objets historiques jamais réunie en Suisse par une seule et même personne ». (Mathias Frehner, directeur du musée des Beaux Arts de Berne)

Plat d'apparat du grand milieu nde table ayant appartenu à la reine Olga de Wurtemberg
Plat d’apparat du grand milieu de table ayant appartenu à la reine Olga de Wurtemberg

Grâce à Bruno Stefanini et sa Fondation, des oeuvres d’art suisse, proposées sur le marché de l’art et que les musées, faute de moyens financiers n’ont pas pu acquérir, ne sont pas parties à l’étranger et ont rejoint ladite Fondation.
Cela ressemble à du protectionnisme à titre privé. N’est-ce pas un obstacle pour les artistes suisses, d’être cantonnés à la Suisse et à ses cantons, et de ne pas connaître une renommée internationale, à l’instar des artistes régionaux qui peinent à être montrer à
l’international ?
Cela confère aussi une certaine monotonie à la collection qui est bien lisse et sage, bien que comportant de magnifique paysages ainsi que de superbes portraits.
Le mécène, collectionne non seulement des toiles, mais aussi les esquisses, les dessins, tout ce qui concerne une oeuvre, jusqu’à son aboutissement et en plusieurs exemplaires
s’il en existe des séries. Cela est une source intéressante pour des étudiants et des historiens d’art.
vue exposition collection bruno Steffanini
Bruno Stefanini est né à Winterthour en 1924, fils d’un émigré de Bergame en Lombardie, ouvrier spécialisé dans la tuyauterie,  qui dirigea le légendaire restaurant Salmen aux spécialités italiennes réputées.
Les premières incitations à s’intéresser à l’art viennent de sa mère qui collectionnait les antiquités et emmenait son fils Bruno quand elle allait chiner chez les brocanteurs. Au Lycée il s’adonne avec passion à la lecture et engrange une solide culture sur la littérature. Il affectionne aussi le dessin. Bruno Stefanini entame des études de sciences naturelles à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, puis est appelé sous les drapeaux au moment de la Deuxième Guerre mondiale.
A l’époque du boom économique des années 1950/60, il développe son activité dans la branche immobilière. Avec une stratégie qui consiste à investir ses revenus locatifs dans de nouvelles promotions, il devient l’un des plus importants propriétaires privés de biens fonciers en Suisse, dont les revenus lui  permettent de constituer une collection d’une telle ampleur.
Ne s’accordant que peu de loisirs,  Stefanini se consacre exclusivement à sa passion pour l’art.  Ardent lecteur, il possède des connaissances étendues sur l’histoire de l’art.
Anker
Mathias Frehner a demandé il y a cinq ans à Bruno Stefanini d’organiser une exposition consacrée aux trésors de sa collection. Ce dernier déclina l’invitation, jugeant
« que c’était encore trop tôt » !
Pour 2014, le mécène est d’accord pour une présentation de sa collection sous la forme d’une sélection concise. Probablement que le passage de ladite collection à la Fondation Pierre Gianadda, après le Musée des Beaux-Arts de Berne, n’est pas étranger à l’acceptation de Bruno Stefanini de dévoiler un pan des oeuvres prestigieuses de son immense collection.
Groupe de cristaux découvert par Michel Flepp et Alfons Derungs
Groupe de cristaux découvert par Michel Flepp et Alfons Derungs

Le nonagénaire achète des immeubles, mais il ne les revend pas. Sa stratégie est la même dans le domaine de l’art. Conservateur, compulsif même, ses achats sont diversifiés.
C’est ainsi que l’on peut admirer  la pointe immergée d’un iceberg, un bloc de glace assez gros pour faire couler deux ou trois Titanic, âgé de 15 millions d’années, découvert en 2003, dans les Grisons.
Il y a non seulement les œuvres, centrées sur la Suisse, mais les souvenirs historiques. Goethe, un exemplaire unique de poèmes de Hermann Hesse, Napoléon, Guillaume II, l’empereur François-Joseph, le tsar Nicolas Ier, Albert Einstein le passionnent au même titre que Kennedy et, bien sûr, le général Guisan ou l’impératrice Elisabeth d’Autriche dite Sissi, dont on peut voir le costume d’amazone.
Costume d'amazone Imperatrice Elisabeth de'Autriche Sissi
L’exposition se présente sous forme de thèmes : peintures d’histoire, de genre, de paysage, représentation d’animaux, natures mortes, le symbolisme dans l’art suisse, le nu, l’enfant en peinture, portraits et autoportraits. Des oeuvres d’artistes allant de 1762 (Marie Thérèse, Jean Etienne Liotard, pastel) au milieu du XXe s.(Max Gubler, autoportrait à l’huile de 1945) documentent de façon exhaustive les thèmes cités et entraînent le visiteur dans une balade éclectique illustrée en grande partie par des peintres suisses de grand renom et ceci sur les cimaises du musée, en passant par les murs de l’escalier conduisant à la cafétéria et se prolongeant, dans le couloir de part et d’autres et dans la salle qui mène à la donation Franck.
Albert Anker
ALBERT ANKER, (1831-1910) est présent dans plusieurs thèmes comme par exemple Les Polonais en exil (1868) qui dans le thème de la peinture d’histoire, montre un grand-père mélancolique avec son petit-fils, écoutant jouer sa petite fille au piano, probablement du Chopin, et rappelle les milliers de réfugiés qui émigrent en Allemagne, en Belgique et en France, après l’entrée des troupes russes pour écraser l’insurrection populaire à Varsovie en 1831. Anker préfère dépeindre le calme après la tempête que la fureur des champs de bataille, on retrouve la même démarche dans son tableau Les Bourbakis (1871). Mais c’est dans le thème de la peinture de genre, avec des représentations de la vie quotidienne d’autrefois, qu’Anker excelle. Avec son réalisme tranquille, prompt à saisir avec une sensibilité psychologique développée, il raconte l’enfance Les soeurs Gugger tricotant, 1885, le monde paysan : Le vin nouveau, 1874 ou Vieille lisant le Zollikofer, 1885.
Ferdinand Hodler
FERDINAND HODLER, (1853-1918)  (exposé à la Fondation Beyeler en 2013 et au musée d’Orsay)
dans le thème du symbolisme dans l’art suisse avec deux oeuvres célèbres : Las de vivre, après 1892, et Heure sacrée, 1911, qui constitue l’affiche de l’exposition, les paysages du Léman etc ..
Félix Vallotton
FÉLIX VALLOTTON, (1865-1925) dont le Grand palais a montré une belle rétrospective en 2014.   Après avoir été l’une des figures majeures des Nabis dans les années 1890 à Paris, où ses fameuses gravures sur bois le rendent célèbre, à partir de 1900 il revient à la peinture avec des nus, des paysages et des natures mortes. Les nus féminins représentent plus d’un tiers de la production picturale de Vallotton. Il s’écarte des canons de la beauté habituelle et ses nus étonnent par leur chair marmoréenne et n’incarnent pas un type de perfection idéale.
Segantini portrait Leopolda Grubicy
Segantini portrait Leopolda Grubicy

GIOVANNI SEGANTINI, (1858-1899), présenté à la Fondation Beyeler en 2011.   Il aura été toute sa vie un « sans-papiers ». Dans les Grisons, Segantini, découvre une lumière pure, la beauté enivrante de la nature qui lui inspire les motifs de son oeuvre de maturité. Disparu prématurément, ce « nomade apatride », connaît à partir de 1911 une gloire posthume, lorsque le musée Segantini à St- Moritz, inauguré en 1908, reçoit en dépôt de la Fondation Gottfried Keller, le célèbre Triptyque des Alpes.
Sésame, ouvre-toi ! Une formule magique qui s’ouvre sur une balade thématique de quelque 150 peintures ! Outre les quatre artistes cités, un panel de peintres suisses, tels Cuno Amiet, Alice Bailly, François Bocion, Alexandre Calame, Augusto et Giovanni Giacometti, Jean-Etienne Liotard, Edouard Vallet,etc., qui fera de cette exposition, un événement exceptionnel : une rencontre avec une collection prestigieuse née d’un mécène hors du commun.
COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION :
Matthias Frehner, directeur du Kunstmuseum Bern.
CATALOGUE DE L’EXPOSITION :
reproduit en couleurs toutes les oeuvres exposées. ISBN 978-2-88443-151-4
Exposition ouverte du 5 décembre 2014 au 14 juin 2015
Tous les jours de 10 h à 18 h
photos de l’auteur courtoisie de la Fondation Gianadda

Degas à la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe – Classicisme et expérimentation

« Nous sommes la tradition, on ne saurait trop le dire. Et peut-être Titien me dirait-il quelques mots avant de monter dans sa gondole »,
proclamait-il, avec emphase, en 1890.

voir ici la vidéo du vernissage

Edgar Degas Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, 1873 © Musée des Beaux-Arts de Pau, photo: Jean Christophe Poumeyrol
Edgar Degas
Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, 1873
© Musée des Beaux-Arts de Pau,
photo: Jean Christophe Poumeyrol

Contrairement à l’exposition de la Fondation Beyeler, qui était consacrée aux 10 dernières années de sa vie, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe s’attache à montrer ses créations depuis les débuts, les maîtres, les inspirations d’Edgar Degas
Il fait partie du groupe des impressionnistes, en participant avec eux à leurs expositions, mais en ne partageant pas du tout leur manière de travailler sur le motif.

« Cela ne signifie rien, l’impressionnisme. Tout artiste consciencieux a toujours traduit ses impressions « 
Vous savez ce que je pense des peintres qui travaillent sur les grands
chemins ? C’est à dire que si j’étais le gouvernement,  j’aurais une brigade de gendarmerie pour surveiller les gens qui font du paysage sur nature ….
Oh ! je ne veux la mort de personne;  j’accepterais bien qu’on mît du petit plomb pour commencer » [à Vollard]
« Ne me parlez pas des impressionnistes, il faudrait les fusiller  »
Voyons est-ce qu’Ingres transportait son chevalet sur les grands chemins ? »
On plante un jeune homme en plein champ et on lui dit « Peignez ! » Et il peint une ferme sincère; c’est imbécile  »
« les Impressionnistes ont besoin d’une vie naturelle, moi d’une vie artificielle. »
extrait de « je veux regarder par le trou de la Serrure » propos choisis, édition établie par Jean Paul Morel, les Mille-et-une-nuits

 

Edgar Degas Paysage, vers 1892 © Marie-Anne Krugier-Poniatowski Collection
Edgar Degas
Paysage, vers 1892
© Marie-Anne Krugier-Poniatowski Collection

 

Après avoir participé à la 8e et dernière exposition en 1886, de la Société des peintres indépendants, il s’écarte du groupe pour reprendre sa liberté et son indépendance, loin de la mode, des conventions sociales, politiques et artistiques.
Portrait de Degas par Sachy Guitry
Disposant d’une certaine fortune, il n’est pas tenu de vendre et passe ses journées au Louvre, à copier les oeuvres des anciens maîtres, ou à faire de longs voyages en Italie.
Refus des honneurs, anarchiste et conservateur, fervent patriote et militariste, il se porte volontaire pour la défense de Paris en 1870.

Dans sa 1ere exposition en 1892 chez Durand-Ruel  il ne présente que des peintures de paysages que pourtant, il ne tenait pas en estime, des monotypes de petits formats tirés sur des feuilles de papier, rehaussés de pastel pour la plupart.
Elles ont vu le jour à l’atelier, évoquant des paysages de rêve, de la génération des symbolistes qui feraient le bonheur des surréalistes. Il affirme ainsi son indépendance et sa position artistique.
Il retravaillait certaines oeuvres pendant des décennies et vendait avec parcimonie, créant ainsi une demande. Il tenait à distance la presse et la critique d’art. Ses bénéfices lui permirent de se constituer une collection d’oeuvres d’art.
Les « Saints Patrons » Jean Dominique Ingres et Eugène Delacroix formaient le noyau de sa collection. Manet y tenait une place à part, ne voit-on pas une parenté avec Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans, 1873.
A propos de Manet :  » pauvre Manet avoir peint le Maximilien, le Christ aux anges, et tout ce qu’il a fait jusqu’en 1875, et puis lâcher son magnifique « jus de pruneaux » pour faire le Linge !…

Edgar Degas Le Calvaire (copie d’après Andrea Mantegna), vers 1861 © Musée des Beaux-Arts de Tours
Edgar Degas
Le Calvaire (copie d’après Andrea Mantegna), vers 1861
© Musée des Beaux-Arts de Tours


Les anciens faisant partie de son panthéon personnel sont : Giotto, Titien, Mantegna  dont il a fait une copie du Calvaire, Botticelli, Raphaël, Veronese, puis les flamands
Jan Van Dyck et Rembrandt, dont on voit des copies d’après …. El Greco.
Il soutient ses collègues moins fortunés en leur achetant des oeuvres : Cézanne, Berthe Morisot, Marie Cassatt, Suzanne Valaton, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, mais aussi des estampes japonaises.
Il partageait sa passion avec Henri Rouart, peintre et personnalité éminente du tout Paris,
(une exposition est consacrée à cette famille à Nancy), dans le livre de Dominique Bona
académicienne , » les Deux Soeurs » (Rouart) on apprend que Degas, célibataire endurci, aimait à jouer les entremetteurs, il eut l’idée de les marier à 2 fils du peintre Lerolle.
Edgar Degas Après le bain (femme s’ essuyant) , vers 1895 © Jean-Luc Baroni Ltd
Edgar Degas
Après le bain (femme s’ essuyant) , vers 1895
© Jean-Luc Baroni Ltd

La rétrospective présentée à la Kunsthalle de Karlsruhe jusqu’au  15 février 2015 rassemble environ 130 oeuvres couvrant un demi-siècle de la carrière de cet artiste d’exception. Sept d’entre elles sont issues des collections du musée, les autres étant prêtées par des organismes publics et des collectionneurs privés d’Europe, des États-Unis et du Canada. Cet ensemble remarquable offre ainsi un panorama complet de la production de l’artiste. Particulièrement diversifiée, l’oeuvre de Degas n’est nullement limitée à la représentation des danseuses et des baigneurs auxquels l’artiste doit sa notoriété.
Edgar Degas Portrait de l’artiste (Degas saluant), vers 1863 © Calouste Gulbenkian Foundation, Lisbon M.C.G., photo: Catarina Gomes Ferreira
Edgar Degas
Portrait de l’artiste (Degas saluant), vers 1863
© Calouste Gulbenkian Foundation, Lisbon M.C.G.,
photo: Catarina Gomes Ferreira

L’exposition Classicisme et expérimentation présente Degas tel qu’il était : un artiste charnière entre tradition et modernité, héritier des maîtres anciens mais parfaitement capable d’innover et de se livrer à des expériences. Elle offre pour la première fois en Allemagne la possibilité de mettre en parallèle d’une part les tableaux historiques et les portraits de style classique donnés par l’artiste au début de sa carrière, d’autre part les célèbres représentations de danseuses et de courses de chevaux qu’il réalisa ultérieurement. L’exposition ambitionne ainsi d’ouvrir de nouvelles perspectives sur la production d’un artiste qu’on croyait connaître parfaitement.
Edgar Degas Danseuse, 1882–1885 Köln, Wallraf-Richartz-Museum, photo: Rheinisches Bildarchiv Köln, rba_c018950
Edgar Degas
Danseuse, 1882–1885
Köln, Wallraf-Richartz-Museum,
photo: Rheinisches Bildarchiv Köln, rba_c018950

Est-il plus sculpteur que peintre ? « que non, jamais de la vie, c’est pour ma seule satisfaction que j’ai modelé gens et bêtes, mais pour donner à mes dessins à mes peintures plus d’expression, plus d’ardeur, plus de vie. Ce sont des exercices pour me mettre en train.
…….Ce qu’il me faut à moi c’est exprimer du caractère, le mouvement dans son exacte vérité, accentuer les os, le muscle et la fermeté compacte des chairs. »
Il ne fréquente que l’opéra, jamais les champs de course.

Informations
commissaire : Alexander Eiling
catalogue en langue allemande : Pia Müller-Tamm
Visites guidées publiques
En langue française :
le samedi et dimanche à 15h30 Tarif : 2 €
Audioguides Disponibles en langue française 4 € / 2 € (réduit)
Guide expo : Un livret avec des notices explicatives en français de toutes les oeuvres et un plan de l’exposition est mis à disposition des visiteurs.
Tarif : 1 €
PASS TGV EXPO KUNSTHALLE
« PASS TGV EXPO DEGAS »:
Offre exclusive pour les visiteurs français de l’exposition Degas à Karlsruhe : réduction de 50% sur le billet TGV (allerretour) avec relation directe, à partir de nombreuses gares françaises
(Paris, Strasbourg, Mulhouse, Lyon, Avignon, Marseille…).
Entrée à l’exposition à tarif réduit et d’autres avantages.
Information et réservation dans les gares et boutiques SNCF.
Pour plus d’informations consultez les sites suivants :
www.karlsruhe-tourismus.de/fr
et pour les horaires des TGV France > Karlsruhe :
www.voyages-sncf.com
Accès au musée
Le musée se trouve au centre ville, près du Château et de la Cour constitutionnelle. Possibilité de prendre le tram devant la gare de Karlsruhe pour se rendre au musée. Arrêt « Herrenstrasse » ou « Europaplatz ». Pour plus d’informations voir le site des transports en commun www.kvv.de Stationnement voitures A proximité du musée parkings « Zirkel/Herrenstraße », « Passagehof » et « Schlossplatz/Unterführung » Stationnement cars Parking devant la Kunsthalle


 

Haïti au Grand Palais

Deux siècles de création artistique jusqu’au 15 février 2015
Voir ici la vidéo du vernissage en présence de Christiane Taubira
Une exposition différente des blockbuster actuels, à la dimension limitée, pour éviter un trop plein, qui peut même éveiller une certaine frustration.
Haïti
Cette exposition est dédiée à la création artistique haïtienne, du XIXe siècle à aujourd’hui. Autour d’un noyau d’oeuvres contemporaines, certaines réalisées spécifiquement pour l’occasion, elle présente selon un parcours non chronologique, des temps forts de l’histoire de l’art haïtien, et propose de porter un nouveau regard à cet art insuffisamment connu en France.
Expo haïti
L’exposition a pour objectif de dépasser les stéréotypes de la peinture naïve et de transcender la vision magico-religieuse et exotique trop souvent associée de manière restrictive à l’art haïtien. Sans écarter les influences syncrétiques des symboles chrétiens, maçonniques et vaudou sur l’imaginaire collectif, l’exposition rend compte de l’extraordinaire vitalité de la création artistique, où tout se métamorphose en toutes circonstances, où se côtoient de manière singulière le « pays réel » et le « pays rêvé ».
Depuis la fin du XXe siècle, la concentration urbaine à Port-au-Prince et l’effervescence qui parcourt la société haïtienne a favorisé l’émergence d’une esthétique contemporaine à travers la peinture, le dessin, l’installation, la vidéo, la sculpture d’objets recyclés…
JM Basquiat
Autour de sept sections, dont un Duo avec Jean-Michel Basquiat et Hervé Télémaque, la scénographie laisse une large place aux artistes contemporains de toutes générations vivant en Haïti (Mario Benjamin, Sébastien Jean, André Eugène, Frantz Jacques dit Guyodo, Céleur Jean-Hérard, Dubréus Lhérisson, Patrick Vilaire, Barbara Prézeau, Pascale Monnin…), en France (Hervé Télémaque, Elodie Barthélemy), en Allemagne (Jean-Ulrick Désert), en Finlande (Sasha Huber), aux États-Unis (Edouard Duval Carrié, Vladimir Cybil Charlier), au Canada (Marie-Hélène Cauvin, Manuel Mathieu).
Hervé Télémaque

À l’extérieur du Grand Palais, les visiteurs sont accueillis par une sculpture monumentale d’Edouard Duval Carrié.
Aux lendemains de l’Indépendance d’Haïti, au début du XIXe siècle, des académies de peinture sont créées par les dirigeants de la première République noire du monde. Animées pour la plupart par des peintres européens, elles donnent naissance à l’art du portrait (Colbert Lochard, Séjour Legros, Edouard Goldman), consacré essentiellement aux hommes et femmes de pouvoir confrontés à la nécessité de se construire une identité historique.
Cette tradition du portrait officiel sera ensuite interprétée, sous forme de satire, pour témoigner du climat politique tourmenté d’Haïti. Fondé en 1944, le Centre d’Art de Port-au-Prince, devient le lieu emblématique de la vie artistique haïtienne. Avec une rare puissance évocatrice, les artistes populaires font irruption dans la ville et forcent à la reconnaissance de leurs sensibilités (Hector Hyppolite, Philomé Obin, Préfète Duffaut, Wilson Bigaud, Robert Saint-Brice…).
Expo HaïtiEn forme de dissidence, les années 50 voient naître un nouvel élan créatif avec l’ouverture du Foyer des arts plastiques, puis de la galerie Brochette. Des artistes, parmi lesquels Lucien Price, Max Pinchinat, Roland Dorcély… en quête de nouveaux paradigmes, explorent alors les voies de l’abstraction et du surréalisme dans un contexte d’échanges permanents avec les artistes ou les intellectuels américains et européens.
Avec près de 60 artistes et plus de 160 oeuvres provenant de collections publiques ou privées haïtiennes (Musée du Panthéon national haïtien, Musée d’art haïtien du Collège Saint-Pierre, Bibliothèque des Pères du Saint-Esprit, Loge L’Haïtienne du Cap-Haïtien, Fondation FPVPOCH / Marianne Lehmann, Fondation Culture Création), françaises (Château de Versailles, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Musée d’art contemporain de Marseille), américaine (Milwaukee Art Museum), l’exposition présente une création artistique dégagée de tout cadre rigide, mêlant sans difficulté poésie, magie, religion et engagement politique. Ces oeuvres d’une extraordinaire richesse qui n’ont cessé de jaillir au coeur du destin agité d’Haïti – certaines restaurées après le séisme de janvier 2010 – sont en grande partie présentées pour la première fois en France.
commissaires : Régine Cuzin, commissaire indépendante, fondatrice de l’association OCEA, Paris et Mireille Pérodin-Jérôme, directrice des Ateliers Jérôme, Port-au-Prince scénographie : Sylvain Roca et Nicolas Groult

Peter Doig à la Fondation Beyeler

A la Fondation Beyeler jusqu’au 22 mars 2015
 

Peter Doig
Peter Doig

Peter Doig est chez lui dans de nombreux univers.
Né à Edimbourg en 1959, il n’avait que deux ans quand sa famille est partie pour Trinidad avant de déménager une nouvelle fois cinq ans plus tard, au Canada, cette fois. Aujourd’hui, Doig partage sa vie entre Trinidad, Londres et New York, tout en enseignant à la Kunstakademie de Düsseldorf. C’est un artiste extrêmement polyvalent, qui maîtrise différentes techniques et multiplie les expériences, notamment dans son oeuvre gravée. Ses toiles, généralement de grand format, séduisent par la densité de leur atmosphère en même temps que par l’intensité de leurs couleurs et de leur luminosité.
Peter Doig Gasthof zur Muldentalsperre, 2000-2002 Huile sur toile, 196 x 296 cm Collection privée, donation partielle et promise à l‘Art Institute de Chicago en l‘honneur de James Rondeau © Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich
Peter Doig
Gasthof zur Muldentalsperre, 2000-2002
Huile sur toile, 196 x 296 cm
Collection privée, donation partielle et promise à l‘Art Institute de Chicago
en l‘honneur de James Rondeau
© Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich

Peu d’artistes contemporains savent aussi bien que Peter Doig jeter un pont entre l’art moderne et l’art contemporain tout en anticipant l’avenir. Doig est particulièrement à l’écoute des sensibilités de notre monde, qu’il exprime à travers son art. Dans ses tableaux, le temps paraît s’écouler à un autre rythme que dans la vie réelle, il semble se dérouler plus lentement, s’arrêter même, se rapprochant ainsi du rêve, de l’hallucination, de la méditation ou des effets spéciaux du cinéma. Cette impression est encore renforcée par les différents états de fluidité qu’adopte sa peinture.
Peter Doig Figures in Red Boat, 2005-2007 Huile sur toile, 250 x 200 cm Collection privée, New York © Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich
Peter Doig
Figures in Red Boat, 2005-2007
Huile sur toile, 250 x 200 cm
Collection privée, New York
© Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich

De même, ce qui se passe dans les tableaux de Doig n’est pas facile à définir temporellement. Le rapport au présent s’estompe dans la déperdition de soi des personnages, dans le jeu des reflets dans l’eau et dans l’intemporalité de la nature. Le plus souvent, les idées picturales de Peter Doig se rattachent à des fragments de notre présent – photographies de famille, coupures de presse, images de films. Ceux-ci donnent l’impulsion à des toiles qui réalisent un collage si habile d’éléments qu’il en résulte une composition cohérente et pleine de tension, se dérobant à toute tentative d’élucidation.
Ses toiles, aux dimensions souvent imposantes, créent une impression à la fois familière et mystérieuse, tout en restant indécises, évoquant des séquences oniriques ou cinématographiques concentrées.
Peter Doig 100 Years Ago (Carrera), 2005-2007 Huile sur toile, 229 x 359 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris © Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich
Peter Doig
100 Years Ago (Carrera), 2005-2007
Huile sur toile, 229 x 359 cm
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris
© Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich

Les oeuvres de Peter Doig sont autant d’expéditions fantastiques dans un monde merveilleux. La nature qui s’y épanouit en couleurs somptueuses est peuplée de créatures étranges – humains, figures de carnaval ou êtres fabuleux. Malgré cette beauté ensorcelante et cette mélancolie onirique, il ne s’agit pas ici de l’ébauche d’un Paradis. Partout se dissimulent des ombres et des abîmes, en même temps que la solitude, le lugubre, le danger, la peur et l’égarement qui menacent les individus dans leur prétendue idylle. Cet art associe étroitement réalité et absurde, et l’on y perçoit parfois le frémissement sous-jacent d’un souffle d’ironie typiquement britannique.
La peinture aussi mystérieuse que magistrale de Peter Doig en fait l’un des artistes les plus intéressants de notre temps.
Doig est parfaitement conscient de la grande tradition dans laquelle il s’inscrit : il se réfère à des peintres tels que Gustave Courbet, Edvard Munch, Pierre Bonnard, Francis Bacon et plus particulièrement encore Paul Gauguin, la représentation de paysages tropicaux n’étant pas le seul point commun qui le lie à ce dernier.
La profonde connaissance qu’il a de cet héritage pictural se révèle notamment dans la composition de ses tableaux, le choix des couleurs ou ses techniques picturales. Ce qui n’empêche pas Doig d’être fermement ancré dans le présent.
L’exposition de la Fondation Beyeler présente un choix d’oeuvres réalisées par l’artiste entre 1989 et 2014. Cet aperçu de la création de Peter Doig n’est pas ordonné chronologiquement mais en fonction de centres d’intérêt, le traitement de la couleur, tout à la fois moyen esthétique et matériau, occupant en l’occurrence le premier plan. Le parcours s’ouvre sur ses tableaux emblématiques et nostalgiques de mondes exotiques, dont les représentations de canoë constituent des illustrations exemplaires.
Ses tableaux reproduisant une peinture murale et construits de manière géométrique et tectonique nous rappellent que peindre, c’est travailler avec la surface du fond pictural.
Peter Doig Blotter, 1993 Huile sur toile, 249 x 199 cm National Museums Liverpool, Walker Art Gallery, donation John Moores Family Trust, 1993 © Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich
Peter Doig
Blotter, 1993
Huile sur toile, 249 x 199 cm
National Museums Liverpool, Walker Art Gallery, donation John Moores Family Trust, 1993
© Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich

Les oeuvres dominées par le traitement de la couleur blanche dépassent la représentation de scènes hivernales. Ce sont également des tentatives pour débattre avec sa propre existence, « pour comprendre ce que vivre dans son propre univers de représentation veut dire », comme l’a formulé Doig à propos de l’oeuvre centrale qu’est Blotter (1993).
Le blanc, qui se pose tel un rideau sur un fond qui n’est que partiellement visible, fait l’effet d’une trame empêchant le spectateur de se repérer dans l’image. En même temps il se dégage une impression de solitude, Narcisse, dans le miroir de l’eau que Doig récuse.
Les très célèbres tableaux de la série Concrete Cabin de la première moitié des années 1990 constituent peut-être un des meilleurs regards rétrospectifs peints sur l’art moderne : le spectateur a l’impression d’observer à travers l’écran d’une forêt, autrement dit d’une structure naturelle, la structure technique de la modernité architecturale, l’« Unité d’Habitation » de Le Corbusier à Briey, en Lorraine.
Peter Doig Concrete Cabin II, 1992 Huile sur toile, 200 x 275 cm Courtesy Victoria and Warren Miro © Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich
Peter Doig
Concrete Cabin II, 1992
Huile sur toile, 200 x 275 cm
Courtesy Victoria and Warren Miro
© Peter Doig. All Rights Reserved / 2014, ProLitteris, Zürich

Des représentations d’apparitions quasi spectrales, constituées de différentes couches de couleur diluée et dont l’effet est absolument monumental (Man Dressed as Bat, 2007), sont placées en vis-àvis de travaux plus récents, dont l’intensité chromatique est encore accrue. (Spearfishing, 2013).
En outre, l’oeuvre gravée expérimentale de Doig est ici présentée pour la première fois dans le cadre d’une exposition. Ces créations revêtent une fonction majeure dans son processus de travail, dans la mesure où elles naissent souvent avant les peintures proprement dites. Doig teste dans ces estampes les différentes ambiances qu’il cherche à transmettre dans ses grands formats. Le tableau achevé constitue ainsi en quelque sorte le dernier état d’une estampe.
Peter Doig
Doig est un homme d’une infinie curiosité, qui associe ses souvenirs d’observations personnelles à des archives photographiques considérables comprenant aussi bien des scènes de tous les jours que des innovations esthétiques. Observations quotidiennes, archives iconographiques et expérience pratique à l’atelier : ces trois voies d’exploration se fondent dans l’art de Doig.
Sa curiosité lui inspire d’étranges expériences visuelles : il recouvre ainsi des couleurs éclatantes de lasures sombres, noirâtres (Concrete Cabin, 1991/92) ou applique de fines couches blanches, qui assourdissent paradoxalement l’atmosphère générale de la toile (Ski Jacket, 1994).
Doig est un observateur incroyablement concentré, et souvent ironique : en tant qu’auteur de ses inventions visuelles, il y occupe évidemment une position centrale. Ce qui ne l’empêche pas de se poser en même temps en spectateur étranger, en marge, ouvert aux effets de surprise que recèle la couleur diluée par des solvants ou épaissie en une pâte couvrante. Il suit le déplacement du centre optique, tout en le gouvernant : il accorde une attention égale au « caractère » d’une figure, aux dessins muraux décoratifs ou aux voiles lumineux végétaux et atmosphériques, qui prêtent à ses environnements picturaux des qualités tout à fait singulières. Doig remarque que la réaction sensorielle, instinctive même, à telle ou telle toile peut varier selon les personnes, car la contemplation d’une peinture est un processus complexe qui ne se limite pas à une action unique : Le peintre souligne que ce qui compte pour lui, ce n’est pas
« peindre quelque chose de figé mais représenter le mouvement de l’oeil. L’oeil ne voit jamais une “image immobile”. »
En raison de son aspect primaire – de sa « matérialité » fondamentale –, la sphère de sensation de la peinture s’étend au-delà de chaque image, et même au-delà des images technologiquement au point et  diffusées à l’infini de notre temps. Après des milliers d’années d’histoire, la peinture conserve un lien originel avec toute la gamme des sentiments humains, de l’intelligence et de l’évolution de l’homme. Quant à nous, spectateurs, nous perdons le fil narratif en regardant ses oeuvres. Nous perdons notre place dans la culture, notre monde de significations secondaires, détournées, même si nous conservons les bases de l’association conceptuelle. Cette perte est un gain : nous gagnons l’accès à l’expérience originelle, quand bien même celle-ci continue à se dérober à notre connaissance.
Peter Doig
Peter Doig réalise spécifiquement pour cette exposition et pour la Salle Renzo Piano de la Fondation Beyeler une peinture murale monumentale avec la collaboration de ses élèves. Elle repose sur House of Pictures (Carrera) de 2004, une oeuvre qui traite du thème de la vision ou ouvre des aperçus imaginés sur un monde imaginé avec, à l’arrière-plan, la silhouette de l’île prison de Carrera, située au large de Trinidad.
Dans le bas circulent des herbes qui font penser à Dürer.
Urs Küster commissaire
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00

Sommaire de novembre 2014

Exposition Haïti
Exposition Haïti

04 novembre 2014 : DENIS DARZACQ
Vacances
20 novembre 2014 : Le jardin Majorelle à Marrakech
23 novembre 2014 : ST’ART 19e 2014
Paris
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Fondation Vuitton

ST’ART 19e 2014

Capture
ST-ART est devenue, au fil de ses 18 éditions, une vitrine de l’art contemporain sous toutes ses formes et un rendez-vous culturel majeur, incontournable pour les collectionneurs et les amateurs d’art à la recherche d’oeuvres marquantes , à Strasbourg.
C’est la 2e foire française en ancienneté, après Paris, ouverte sur l’Europe et sur le monde, elle est un moment privilégié de rencontres et d’acquisition d’oeuvres.
Foire d’Art Contemporain à taille humaine, adaptée aux 30 000 visiteurs qui s’y rendent, ST-ART continue à construire son caractère unique et son rôle au milieu de la scène internationale.
 St'Art
Un peu moins conceptuelle, avec quelques traits belligérants, 90 galeries participantes,ST-ART est le rendez-vous avec des galeristes provenant de : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg s’ajoutent ponctuellement celles originaires des Pays Bas, de Suède, de Hongrie, de Suisse, du Danemark, de Turquie, de Roumanie, de République Tchèque ou encore de Corée du Sud et du Japon Cette année, la Foire d’Art Contemporain innove et crée un espace dédié où chaque galerie pourra exposer une oeuvre à moins de 1 000 € permettant ainsi à un public plus large d’accéder à l’art sous toutes ses formes. De plus, pour la première fois cette année, une quinzaine de galeries ont été invitées à présenter, au delà de leur stand, un focus sur un artiste (one man show), un concept ou encore un espace consacré au dessin Galeries participantes : Galleria Punto Sull’Arte, Galerie Phylactère, Galerie Lazarew, Galerie Mario Bermel, Ergastule, Galerie Virginie Barrou Planquart, Radial art contemporain, Galleria Forni, Xavier Ronse Gallery
 

Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves
Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves Iffrig

 
La foire présente tous les ans les ouvres d’un collectionneur, cette année, c’est tout à fait original et non classique :
Madeleine Millot-Durrenberger (vidéo)
Elle met en regard des photos d’artistes, d’oeuvres connues, originales, datées et signées, avec un cartel explicatif, se donnant le rôle de passeur, en proposant un JEU, comme un exercice d’admiration et d’observation, qui aurait le courage de toucher au sacré de certaines icônes de notre mémoire collective.
Mes choix, coups de cœur et focus, arbitraires et subjectifs :
Galerie Chantal Bamberger – Strasbourg,
 Gérard Titus-Carmel
Gérard Titus-Carmel

Peintre, dessinateur et graveur, Gérard Titus-Carmel s’est formé à la gravure et à l’orfèvrerie à l’École Boulle à Paris de 1958 à 1962 et réalise depuis une oeuvre très liée à l’écriture, la poésie et la littérature. Travaillant par série autour d’un objet ou d’un thème, ce qui l’amène à concevoir des installations où c’est un objet qui se dégrade.
Gérard Titus-Carmel vient d’être couronné, le 19 novembre 2014, du Grand Prix artistique (Peinture) de la Fondation Simone et Cino del Duca en 2014, par l’Académie des Beaux Arts de Paris.

« Ces derniers temps, une flore inconnue s’est sournoisement développée dans l’espace de l’atelier. Des conditions particulièrement favorables ont sans doute aidé sa forte croissance, presque monstrueuse : palmes souples et alanguies, feuilles acérées achevant un fouillis de tiges tordues qu’on devine élastiques et difficilement cassantes, bouquets épineux et buissons fous sont montés à l’assaut des murs, les couvrant déjà à demi. Il s’agit maintenant d’élaguer, d’étêter, de couper et d’égaliser : je ferai, me dis-je, une haie droite et bien taillée de cette forêt sans âge et si peu respirable que l’envie de border de bandes de couleur, en haut et en bas, ces grands fusains noirs, afin d’en contenir l’expansion, m’est naturellement venue à l’esprit. Comme s’il s’agissait d’intimer à cette touffeur l’ordre de s’en tenir là, à une hauteur qui n’est pas à dépasser et, du même coup, d’en estimer la formidable vitalité à la seule échelle de mon corps. Autrement dit, j’ai pris mesure de mon corps à toiser cet exubérant jardin. « 

Feuillées Le Temps qu’il fait 2004
On se souvient de son travail sur le retable d’Issenheim

Gérard Titus-Carmel
Françoise Pétrovitch
L’ESGAA propose sur son stand une exposition consacrée à l’artiste Françoise Pétrovitch. L’installation de 5 à 7 cages en verre, où des coeurs, des petites créatures, des parties du corps, sont emprisonnés ou prêts à s’évader.  Les oeuvres sont  réalisées avec la collaboration du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

Françoise Pétrovitch
Françoise Pétrovitch

et la jeune chinoise Huiyu YAN créant des roses, des sculptures en verre, travaillant sur la transparence, les reflets, des splendeurs
Huiyu YAN
Huiyu YAN

Galerie Bertrand Gillig – Strasbourg,
Laure ANDRE
Elle se définit elle-même comme plasticienne, car elle exerce son art sur tous types de médias, dont les plus incongrus, comme des pétales de monnaies du pape, des hosties, des boites d’entomologie, des napperons, des robes, etc … elle a même réalisé des oeuvres en moulage de chocolat. Son propos s’architecture autour de la mémoire : souvenirs des défunts, des objets qui leur ont appartenu, de la trace qu’ils ont laissée de leur passage sur terre, et notamment l’entretien de celle-ci à travers les actes de dévotion. De ceci découle aussi un travail sur la mort et sur la peur de la blessure et de l’accident. Sans oublier son évocation, sur Oradour sur Glanes à partir d’archives, trouvées dans un grenier de la famille.
Merveilleux travail tout de finesse et de délicatesse.
Laure André
Laure André

Galerie Arnoux – Paris,
A l’écart des modes passagères la Galerie Arnoux s’est donné pour vocation, depuis bientôt 30 ans, de faire découvrir ou redécouvrir les avant-gardes abstraites des années 50. Parallèlement au « deuxième marché », elle se consacre essentiellement à des expositions ou rétrospectives de peintres ou sculpteurs, le plus souvent en exclusivité, dont elle soutient le travail à long terme.! L’abstraction des années 50 est sans aucun doute l’un des principaux mouvements d’avant-garde du siècle dernier. Il commence enfin à prendre la place qu’il mérite auprès des collectionneurs avertis heureux de trouver, notamment à la galerie, des oeuvres historiques à des conditions financières encore abordables.
Arnoux Galerie
Galerie Pascal Gabert (vidéo)
Galerie Christophe Fleuroy
avec ses fidèles Waydelich, Montanaro etc ..

Christophe Fleuroy
Une galerie coréenne
« Les œuvres ne sont pas à vendre ».
La peintre coréenne Hwang Eun Sung en habit d’apparat explique :
« Les œuvres appartiennent à une fondation, qui nous a fait venir ici. Je souhaite juste me faire connaître et partager mes émotions. Je suis chrétienne, très pratiquante, et peindre est comme prier pour moi. Vous voyez cette ligne verticale dans la peinture ? Cela traduit le moment où la foi me touche. »
Oeuvres assez hermétiques, mais je vais me plonger dans le catalogue remis par son fils, et commenté par le critique d’art Patrick Gilles Persin présent dans la galerie
Hwang Eun Sung
Hwang Eun Sung


L’Estampe – Strasbourg,
présente ses dernières éditions de Erro, Adami, Klasen, Villeglé, et Hervé Di Rosa, mais continue de présenter et de soutenir activement des artistes d’autres mouvements comme Tony Soulié ainsi que des artistes régionaux tels que Christophe Hohler, Roger Dale et Raymond Waydelich.
ERRÓ
Influencé par la culture populaire autant que par la BD, nous retrouvons dans les oeuvres qu’il nous propose une palette d’images inscrites dans l’histoire de l’art sous forme de référence à Fernand Léger, Lichtenstein, Picasso… La technique de l’aquagravure contribue à donner une nouvelle forme à ses compositions hautes en couleurs et en références.
Erro et Di Rosa
 
Un émule de Tinguely, Jacques Leblanc
récupérant la ferraille pour créer des oeuvres hétéroclites, essentiellement des navires et des grues.
Jacques Leblancphotos de l’auteur
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